Secrets en Pagaille de Ice-Kagen

Le Jungko avait une cigarette éteinte à la gueule. Il n’allumait jamais ses cigarettes, à cause de son type Plante, car celui-ci le rendait particulièrement vulnérable au feu. Bien qu’il ne fumât pas, rien que le fait d’avoir une cigarette en bouche arrivait à le détendre lorsqu’il était stressé ou qu’il sentait monter ses nerfs. Un Noarfang et une Arcanin s’approchèrent du bâtiment en ruine.

« Regardez ce qui s’est passé ! Ma belle banque, ma plus grande fierté, elle a été détruite ! » Gémit le banquier, toujours en état de choc, en accourant vers eux, affolé.
Les deux policiers s’approchèrent pour examiner les lieux.
«Mmmmh… Voyons voir ! La porte et une fenêtre ont été brisées et il y a un énorme trou dans le mur. De plus, tout a été mis sens-dessus-dessous et il y a des taches de sang sur le sol » constata l’Arcanin.
« Je vois ! Ca veut dire que des Pokémon se sont battus ici » ajouta son collègue.
Le reptile prit un ton agacé :
« Merci, mais ça j’aurais pu le deviner ! Moi ce que je veux, ce sont les détails. Qui s’en est pris à ma belle banque et pour quelle raison ? Et je vous jure que quand j’aurai mis la main sur ces voyous, je leur donnerai une leçon dont ils se souviendront toute leur vie ! En attendant, ça ne m’avance à rien que vous me disiez des choses que je sais déjà ! »
« Allons, monsieur ! Je sais que vous vivez une situation difficile, mais ce n’est pas une raison pour devenir agressif avec nous. Et sachez que vous ne ferez pas avancer l’enquête en nous interrompant pour vous plaindre. En plus de ça, je sais que vous brûlez de haine envers les individus qui ont détruit votre établissement, mais il me semble nécessaire de vous rappeler que c’est notre travail de faire régner la justice, pas le vôtre. N’essayez pas de jouer au héros, car vous n’êtes pas entraîné pour ça. Vous pourriez faire une mauvaise rencontre et le regretter… »
« C’est bon, ça va, je me tais ! Mais ce n’était pas le peine de me rabaisser. »
« Mon collègue ne vous a en rien rabaissé. Il ne faisait que vous rappeler que chacun devait faire son travail. Pour pouvoir entrer dans la police, nous avons suivi un entraînement rigoureux qui nous a permis de devenir bons au combat. De plus, nous avons appris à garder notre sang-froid dans toutes sortes de situations. Chose qui est très importante, car même si vous êtes un Pokémon redoutable, une fois que vous êtes submergé par vos émotions, vous devenez une proie facile et sans vouloir vous vexer, à en juger par votre manière d’agir, je doute que garder votre sang-froid soit une de vos qualités. Ceci dit, nous n’insinuons pas que vous êtes un bon à rien. Nous voulons juste dire que chacun est bon dans certains domaines, mais que personne n’excelle dans tous les domaines. Nous, par exemple, ne ferions certainement pas de bons banquiers. »
«C’est ça! » Marmonna le Jungko, peu convaincu.
« Soit ! Maintenant que cet incident est clos, nous allons pouvoir reprendre l’enquête. Pour commencer, nous aurions besoin de vous poser quelques questions » annonça le Noarfang.
« Je vous écoute ! »
« Premièrement : Avez-vous engagé des gardes pour surveiller la banque après les heures de fermeture ? »
« Des gardes ? Quelle idée… ça coûte beaucoup trop cher ! »
«Je vois… Ensuite, avez-vous vérifié le montant qui a été dérobé ? »
« Oui, je n’ai fait que ça en attendant votre arrivée et heureusement, il ne manque pas un seul Pokécentime. Au moins un point positif dans cette histoire !»
« Pas un seul Pokécentime ? » S’étonna le canidé.
« Tout cela est très étrange… »
« En effet ! L’enquête ne s’annonce pas des plus faciles. Soit, nous avons fini de vous interroger et nous vous remercions d’avoir accepté de coopérer. Avant de partir, nous aimerions vous rappeler qu’il existe des portes et fenêtres conçus expressément pour résister aux attaques de Pokémon. Pour éviter que d’autres incidents de ce genre se produisent, nous ne saurions que vous recommander d’en faire installer. »
Le lézard failli s’étrangler avec sa propre salive.
« Mais… Est-ce que vous vous rendez compte du pognon que ça va me coûter ? » S’indigna-t-il
« Je sais que c’est onéreux, mais si vous preniez la peine d’investir là-dedans, vous vous protégeriez de risques qui vous menaceraient de perdre encore plus d’argent. Et puis, vous devez certainement avoir une assurance pour ce genre d’incident. Si c’est le cas, elle vous donnera une partie de l’argent nécessaire à la reconstruction de votre banque. »
« Une assurance ? Mais ce sont des arnaques, ces machins-là. Ca sert plus à vous voler votre argent qu’à vous aider financièrement en cas de problème. Jamais je ne donnerais de l’argent pour ça. »
Le Noarfang secoua la tête, exaspéré.

« L’argent n’est pas un objet de collection. Il est là pour être dépensé en échange de divers produits ou services. Évidemment, il est bon de toujours en garder de côté, car on ne sait pas ce que nous réserve le futur. Cependant, si vous refusez de débourser ne serait-ce que le minimum nécessaire, posséder de l’argent n’a plus aucune utilité. D’ailleurs, à propos du futur, apprenez à envisager le vôtre. Analysez votre situation actuelle et déterminez les évènements heureux et malheureux auxquels elle peut mener. Rappelez-vous votre passé et apprenez des erreurs que vous y avez commises. Tout cela vous aidera à prendre les décisions idéales pour vous assurer un avenir tranquille.»
Le Jungko lança sa cigarette par-dessus son épaule et serra les poings.

« Comme vous l’avez si bien dit, chacun doit faire son travail. Vous n’êtes pas mes parents, vous n’avez donc pas de leçons à me donner. Vous êtes allés trop loin. Cette fois, je vais vous montrer de quel bois je me chauffe ! » S’exclama-t-il.
« Nous ne sommes pas là pour nous battre, désolé ! Canicula, tu sais ce qu’il te reste à faire… »
L’Arcanin hocha la tête avant de baisser légèrement son dos, sur lequel le hibou monta.
« Nous reviendrons vous voir lorsque l’enquête aura avancé. »

Et grâce à la capacité Vitesse Extrême du Pokémon Feu, les deux policiers s’en allèrent en une fraction de seconde, sans même que le reptile n’ait pu les apercevoir.
Ce dernier fixait toujours l’endroit où ils se trouvaient juste avant de partir.
« Eh ! Revenez ici ! Laissez-moi au moins vous montrer ce dont je suis capable ! » Hurla-t-il dans le vide.
Il croisa les bras, avant de pousser un soupir.
« Je savais que j’aurais dû me débrouiller sans les appeler. Dés qu’il faut débourser de l’argent pour quelque chose, on peut être sûr que ça ne mène à rien de bon » grommela-t-il.

***

Partis de la banque depuis un moment, les deux policiers marchaient côte à côte, à leur aise, en direction du commissariat. Ils profitaient de leur trajet pour discuter un peu.
« Il est insupportable ce Jungko. Pas vrai, Fukurô ? Heureusement que j’ai appris à me maîtriser, parce qu’il y a quelques années, je lui aurais déjà fait goûter à mes Crocs Feu » Dit Canicula.
« Ben, il faut le comprendre. Moi aussi, je serais en état de choc si je tenais une banque et qu’un beau matin, en rentrant dedans, je découvrais qu’elle était toute détruite et que je voyais plein de sang par terre. C’est logique que cette situation l’énerve et le dégoûte et ça explique pourquoi il n’a pas envie d’être sympa et coopératif avec les gens. Mais bon, ça n’excuse pas son avarice qui m’’insupporte. »
« Mouais… Il y a peut-être de ça, mais je suis sûre qui l’a surtout énervé, ce sont tes foutues leçons de morales. Tu ne peux pas savoir comme ça a le don d’agacer les autres. En plus, ça fait prétentieux. »
« Personnellement, je pense qu’il a commencé à s’énerver quand tu lui as dit qu’il n’était pas doué pour garder son sang-froid. Tu as peut être été un peu trop dure dans tes paroles. »
« Quoi ? Mais c’est toi qui a lancé le sujet, je te rappelle ! »
« Peut-être, mais moi j’y suis allé en douceur. Tu sais, lorsque tu veux faire passer un message, il n’y a pas que son contenu qui compte. Le ton et le vocabulaire employés sont tout aussi importants. Si tu dis les choses à ton interlocuteur de manière trop directe, il y a peu de chances qu’il soit réceptif. En plus de ça, on dirait toujours que tu cries quand tu parles. Prends exemple sur moi, qui prend toujours des pincettes avant de m’adresser à quelqu’un… »
Le rapace fut interrompu par un long et puissant aboiement de la part de sa collègue.
« JE T’AI DIT D’ARRETER DE FAIRE LA MORALE AUX AUTRES ! » Hurla-t-elle en chargeant ses crocs d’électricité.
« Euh… Allons, allons, Canicula ! N’avais-tu pas dit qu’il était important de ne pas se laisser submerger par ses émotions ? » Répondit d’une petite voix Fukurô, intimidé.

Le hibou essaya tant bien que mal de fuir, mais Canicula était plus rapide et le toucha. Il vola quelques mètres plus loin suite à la décharge électrique, avant de s’écraser au sol. Il réussit à se relever, mais son corps était couvert de blessures.
« Aaaaaïe ! J’ai… dû être trop direct, cette fois » supposa-t-il.
« Mais enfin, pourquoi tu fais une telle tête, Fukurô ? J’ai pas le droit de me défouler de temps en temps ? Quoi qu’il en soit, c’est l’heure de prendre ton médicament » Ironisa l’Arcanin, en tendant une Hyper Potion à son collègue, qu’il s’empressa de boire.
« Tu as une bien drôle de manière de t’amuser. Mais bref, passons ! Arrêtons cette dispute futile pour en revenir à l’enquête. Est-ce que les traces évidentes de combat dans la banque et le fait qu’absolument rien n’ait été volé, ne t’ont pas amené à la même conclusion que moi ? »
« Qu’il y avait non seulement un ou des voleurs qui s’étaient introduits dans la banque, mais aussi un ou plusieurs Pokémon qui étaient venus pour les arrêter ? »
« C’est exactement à ça que je pensais. »
« Je pense qu’il y a des chances, mais c’est peut-être plus complexe que ça. Il y a des tas de possibilités, donc ne tirons pas de conclusions trop hâtives. De toute façon, on y verra déjà un peu plus clair quand on aura procédé à l’analyse de la scène de crime. »
***

Tous les membres de la résidence excepté Fornacis, étaient réunis autour de la grande table de la salle à manger, en attendant l’arrivée du repas préparé par ce dernier. Cette table faisait face à une petite télévision.
« Voyons voir ce qu’ils racontent aux infos » proposa Ghosty, avant de saisir la télécommande et d’allumer le téléviseur, comme il le faisait chaque jour.
« Bon sang ! On est vraiment obligés de regarder le journal tous les jours ? » Se plaignit Blitzarda.
« Hein ? C’est quoi le problème ? » Interrogea Victor.
« Vous ne voyez pas que c’est fait pour vous psychoser, ce machin ? »
« Nous psychoser ? Qu’est-ce que tu veux dire ? » Demanda Claw.
« Ce foutu journal télévisé relate la plupart du temps des évènements négatifs, comme s’il n’y avait que ça dans la vie. Et en plus de ça, ces mêmes évènements sont énormément mis en avant, vu qu’ils sont généralement les premiers à être annoncés, lors d’une émission. En plus de ça, les journalistes dramatisent tellement les situations, que les téléspectateurs finissent par être effrayés. D’ailleurs, la bande son stressante qu’ils utilisent n’aident pas à calmer les choses. »
« Je crois plutôt que c’est toi qui a tendance à dramatiser » remarqua le rapace.
« Pas du tout ! Ce que je dis est vrai. C’est une stratégie mise en place par la télévision pour pousser le téléspectateur à la consommation. »
« À la consommation ? Mais quel est le lien ? »
« Eh bien ! Prenons le cinéma comme exemple. Savez-vous pourquoi ils vous proposent de la nourriture, lorsque vous allez voir un film ? »
« Euh… Parce que les gens aiment manger en général. Donc, ils espèrent attirer plus de monde en faisant ça » tenta Fairy.
« Ma petite Fairy, tu n’as pas totalement faux, mais ce n’est pas la raison principale. En fait, cette nourriture est surtout là pour les gens qui viennent voir des films d’horreurs, car lorsque l’on se sent effrayé, l’action de manger nous rassure inconsciemment. C’est la même chose pour les journaux télévisés. Ceux-ci contiennent des séquences stressantes voire effrayantes et sont entrecoupés de pages de pubs. Pubs qui bien souvent portent sur de la nourriture. Le problème, c’est qu’à cause de cette pitoyable technique de marketing, certains Pokémon deviennent tellement effrayées par la vie, qu’ils ne daignent même plus sortir de chez eux. Et puis, il y en a qui regarde les infos au moins trois fois par jours, alors qu’ils savent déjà tout ce qui va se dire. Comme s’ils n’avaient jamais assez d’adrénaline. Comme Ghosty par exemple. »
« Je suis parfaitement conscient de cette stratégie de marketing. Seulement, je sais faire la part des choses et jamais je ne me laisserais berner. Et si je regarde plusieurs fois, c’est parce qu’il y a souvent des petits détails importants voire des informations nouvelles qui peuvent apparaître au fil des émissions diffusées sur une journée » répondit l’intéressé.
« Mais alors, autant regarder directement l’émission du soir et zapper la précédente. »
« Non, regarder celle du matin est essentielle. Imagine qu’un beau matin, un sujet d’actualité fraîchement annoncé soit au centre des conversations. Si tu n’as pas regardé, tu passes pour un inculte aux yeux de tous, car tu ne sauras pas de quoi ils parlent et tu seras incapable de suivre leur conversation. »
« Et voilà ! Un des gros problèmes de la société actuelle, c’est qu’on essaye de faire tout plus vite que tout le monde et au final, on ne prend même plus le temps de vivre. Et puis de toute façon, si les gens ont envie de me prendre pour une inculte parce que je n’ai pas regardé le journal un matin, qu’ils me prennent pour une inculte, j’en ai rien à foutre. Ce sont eux qui sont cons de toute façon. »
« Tant mieux pour toi si tu t’en fous du regard que les autres portent sur toi, mais si tu avais eu un passé comme le mien, ça ne pourrait pas te laisser indifférente. Et puis, admettons que le journal soit vraiment une mauvaise chose, il est quand même utile, puisqu’il permet de s’informer. »
« Ben, personnellement, quand je veux m’informer, je lis la presse écrite. Au moins, je peux lire les infos dans l’ordre que je souhaite et il n’y a pas de pages de pubs, ni de musique stressante. D’autant plus que le journal que je lis est hebdomaire. Et qu’entends-tu par « un passé comme le mien » ? Je suis curieuse dans savoir plus. »
« Je n’ai rien d’intéressant à te dire là-dessus. D’ailleurs, j’aime tellement peu mon passé, que je préfère l’effacer de ma mémoire. Donc, tu peux comprendre que je ne veuille pas t’en parler. »
« Tout à fait ! » Répondit le reptile, tout en lançant un regard méfiant à son colocataire.

Shikanisu et Escudo Verde écoutaient le débat d’une oreille attentive, mais restaient silencieux. Ils avaient tous les deux le trac, car ils savaient ce qui allait être annoncé au journal. Même s’ils savaient que leurs amis ne se doutaient pas qu’ils étaient sur les lieux du crime, ils ne pouvaient s’empêcher de stresser et d’espérer que Blitzarda ait gain de cause, de sorte que Ghosty ne mette pas le journal. Cela aurait permis aux deux justiciers d’avoir la conscience tranquille un peu plus longtemps. Les autres membres de la résidence tournèrent leur regard vers eux.
« Bah, pourquoi vous ne dites rien, tous les deux ?» Demanda Victor.
« Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter à ce qui a été dit » dit Shikanisu d’un ton neutre et serein, car même s’il était très tendu au fond de lui, il devait faire son maximum pour feindre d’ignorer ce qui s’était passé la veille. En tout cas, tant qu’il n’aurait pas trouvé un moyen de tout faire rentrer dans l’ordre sans dévoiler son secret.
« Personnellement, je n’ai pas vraiment d’avis sur la question » ajouta Escudo Verde.

À peine le Blindépique eut-il terminé de parler, que le générique du journal se lança.
« Voilà ça commence ! Que ceux qui veulent regarder regardent, les autres n’ont qu’à faire comme si la télé était éteinte » annonça Ghosty.

La présentatrice était un Pokémon de petite taille dont l’apparence se rapprochait d’une jeune fille. Elle avait les cheveux d’un vert plutôt clair, assez longs et qui se terminaient en une frange cachant une partie de son visage située entre ses deux yeux roses. De sa chevelure, dépassaient deux cornes dont la couleur était très semblable à celle des yeux et au vu de leur position, on aurait pu aisément les confondre avec des pinces à cheveux. Toute la partie supérieure du corps du Pokémon, à l’exception de son ventre, était blanche comme la neige, alors que tout le reste de son corps était de la même couleur que ses cheveux. Toute sa poitrine semblait former une sorte de jupe et elle avait les jambes très fines.
«Bonjour à tous ! On se retrouve comme tous les jours pour une nouvelle édition du 12h30 sur HiddenCanal et les nouvelles du jour sont assez surprenantes » annonça la Kirlia.

Tout le monde se prépara à écouter attentivement, y compris Blitzarda qui était plutôt réticente à regarder les infos au départ.
« Il semblerait que quelqu’un soit entré par effraction dans la banque de Hidden City, dans la nuit d’hier. En effet, le bâtiment est totalement dévasté et il y a une mare de sang au sol. Tous ces éléments semblent indiquer que des Pokémon se sont battus. Heureusement, absolument rien n’a été volé. Cette histoire est très étrange et nous n’en savons pas plus, mais un spécialiste de la police devrait se rendre sur les lieux du crime dans quelques heures, pour tenter d’obtenir plus d’éléments de réponse. Le propriétaire des lieux est quant à lui choqué par ce qui est arrivé à sa banque » expliqua la journaliste pendant qu’à l’écran, passaient des images du bâtiment en ruines et rempli de taches écarlates.
« Il y a eu une tentative de vol à la banque ?» S’étonna Victor.
« Ils ont saccagé le bâtiment mais n’ont rien pu voler ? Enfin, rien pu ou rien voulu. Je me demande ce que tout ça peut cacher… » ajouta Blitzarda.

Les membres de la résidence se mirent tous à discuter de l’évènement et partageaient tous le même étonnement. Enfin, sauf Shikanisu et Escudo Verde, mais ils feignaient d’être surpris pour que les autres ne se doutent de rien. Leur conversation partait dans tous les sens et faisait règner un véritable brouhaha dans la pièce. Celui-ci fut arrêter lorsque Fornacis arriva avec des bols de soupe dans les mains.
« C’est prêt ! » annonça-t-il.

Les Pokémon se turent et commencèrent à manger tout en continuant de regarder le journal. Lorsque celui-ci se termina, d’un air narquois, Ghosty lança :
« Alors c’était effrayant, n’est-ce pas ? Tellement que j’ai dû me retenir de me pisser dessus. Je crois que je vais pleurer, tellement je n’arrive pas à me remettre de mes émotions. Bouhouhou….»
À l’exception de Blitzarda, tous les membres de la résidence éclatèrent de rire.
« Très drôle ! » Ironisa cette dernière en levant les yeux au ciel.
« Roooh… Décoince-toi un peu ! »
«Au moins, je vois que tu as retrouvé ton sens de l’humour pourri depuis ce qui s’est passé au restaurant. Je suis contente que tu te sois enfin décidé à te reprendre » dit le lézard en affichant un sourire satisfait.
***

Le soir venu, Canicula et Fukurô étaient retournés à la banque, afin de faire avancer l’enquête. Ils étaient accompagnés de leur spécialiste. Tout comme Lucas, il s’agissait d’un Lucario, sauf que c’était une femelle. Suite à une coloration, sa peau était d’un rose légèrement foncé. Elle avait également une forte poitrine qui ne passait pas inaperçu. Elle ferma les yeux et avança la paume de sa main droite, dont s’échappait un flux d’énergie bleu. Elle se déplaça vers une flaque de sang et ses yeux s’ouvrirent, brillant de la même lueur que la paume de sa main. Elle recommença l’opération jusqu’à ce qu’elle ait analysé toutes les traces de sang laissées par le combat.
« Alors Lucie, de quels Pokémon as-tu détecté les auras ? » Interrogea Fukurô.
« Hmmm… Pour commencer, il y a deux auras que je reconnaîtrais entre mille. Il y a celle de mon petit frère Lucas, ainsi que celle de son meilleur ami, Escudo Verde que je n’ai plus revu depuis des lustres. Je sens que c’est un Blindépique maintenant, mais la dernière fois que je l’ai vu, il n’avait pas encore évolué » répondit-elle.
« Ton petit frère ? » S’étonna Canicula.
« Tout à fait ! Seulement, je ne pense pas qu’il soit venu pour faire quelque chose de mal. Il n’a que le mot justice à la bouche. Ca m’étonnerait qu’il soit capable de commettre le moindre crime. »
« Tu sais… les gens peuvent très bien mentir et adopter des attitudes qui ne leur correspondent pas pour berner leur proche. Tu as beau avoir l’impression de tout savoir sur ton petit frère, car tu as vécu avec lui de nombreuses années, il se peut qu’il ait joué un double jeu pendant tout ce temps» expliqua le hibou.
« Ne te permets plus jamais de parler comme ça de mon frère ! En plus, tu parles comme si on était sûr qu’il était coupable, alors que l’enquête vient à peine de commencer » s’indigna la Lucario.
« Tu ne peux vraiment pas apprendre à la fermer de temps en temps, Fukurô ? » Grommela Canicula.
« Désolé ! Soit, passons… Tu as détecté d’autres auras ? »
« Oui, un tas ! Notamment un Amphinobi, une Lakmécygne et un groupe de neuf Couaneton. J’ai également détécté un Foretress et un Cizayox. Et puis… Il y a également une flaque de sang que je n’arrive pas à analyser, probablement car le Pokémon qui l’a laissée est décédé. On peut donc en déduire qu’il y a eu un meurtre hier soir et au vu de la dernière aura que j’ai captée, il y a de fortes chances que ce soit le cas… »
« Comment ça ? Il s’agit de quel Pokémon ? » Questionna l’Arcanin.

La Lucario déglutit et répondit d’un ton quelque peu inquiet :
« Hikôki »
« As-tu bien dit Hikôki ? Sapristi ! Ca veut dire qu’il est de retour. Je me doutais que ça arriverait ! » S’exclama Fukurô, d’un air peu rassuré.