Les Chevaliers Pokémon : La tristesse de ce monde de ShiroiRyu

Chapitre 19 : Baisse de température

« Pfiou … C'est moi ou il commence à faire frisquet ? »

« Oh ? C'est vrai que nous continuons sur notre route, la Pologne, ce n'est pas très grand. »

« Pas faux mais en même temps … Qu'est-ce que c'est vide et triste … et sinistre. J'ai l'impression que nous ne passons que par des endroits morts. »

« C'est toujours comme ça, Waram. Vu que l'on veut être discrets par rapport à l'Antre de la Terre, on a pas trop le choix, c'est aussi simple que ça. »

Raon lui avait répondu tout en souriant. Oui, bien entendu. Il comprenait parfaitement où il voulait en venir par là. Ils devaient être discrets. C'était logique et normal. Il plaça une main sur son front, se le massant quelques secondes avant de dire :

« Et ils sont terrés où ? Car à force, on va finir par se trouver dans un coin vraiment horrible. »

« Un coin vraiment horrible, Waram ? » demanda Sanphinoa en venant lui caresser le dos comme pour le réchauffer. Il se laissa faire, appréciant grandement le geste visiblement. Il ferma les yeux, répondant à Sanphinoa :

« Est-ce que je suis sensé … apprécier cet endroit ? C'est ça que vous vouliez me dire ? »

« Hum … Je crois que tu as fini par deviner vers où nous allons après tout ce temps. »

« L'Est … Tout le temps vers l'est, ce n'est pas difficile à savir à force. Je n'ai pas envie de m'y rendre. Je n'aime pas … cet endroit. Je n'aime pas ce genre d'endroits. »

Il marmonnait cela, venant loger sa tête contre l'épaule gauche de Sanphinoa. Il se comportait peut-être comme un sale gamin en ce moment même mais il avait ses raisons. Il n'aimait pas … de tels endroits. Il voulait que … ça ne continue pas ainsi.

« Je n'aime pas … le froid, Sanphinoa. Je devrais rester dans le bus en fin de compte. »

« Ne dit pas n'importe quoi, Waram. On va avoir besoin de toi. L'Antre de la Terre se trouve là-bas. Sans ta force, on risque de ne pas y arriver, tu le sais, non ? » dit-elle d'une voix douce, un peu attendrie alors que le garçon restait logé contre elle.

« Qu'il est trop mignon quand il se comporte comme ça, vous ne trouvez pas, vous autres ? »

« La ferme, Raon. Je t'entend encore … Je me lève et je te tue. »

« Et si je vais dehors, tu me poursuivras pour ça ? Tu n'as pas peur de te geler ? » dit-il avec amusement alors que Waram émettait un grognement. Il valait mieux qu'il se bouge du corps de Sanphinoa. Il donnait quoi comme image, là ?

« Si je dois me lever et te pourchasser malgré le froid, tu devrais comprendre que je n'arrêterai pas avant de t'avoir chopé, n'est-ce pas ? Alors ...Si tu tiens à la vie, tu la boucles et tout se passera bien mieux pour ta survie, compris ? »

« Hahaha ! Que j'adore ce genre de menaces, ça serait tellement plus impressionnant ! »

Plus impressionnant ? Selon quoi ? Waram avait rouvert un œil, le focalisant sur Raon pour attendre de voir ce qu'il allait raconter comme connerie. L'adolescent aux cheveux noirs ne bougea pas d'un pli, patient et tranquille, comme un chasseur guettant sa proie.

« Waram, pas de regard mauvais ! » s'exclama Sanphinoa avant de lui caresser le sommet du crâne, Waram marmonnant que le seul responsable de tout ça, c'était tout simplement Raon tandis que lui-même était pur et innocent.

Il ne répondit pas à la provocation de Raon, fermant les yeux définitivement. Dans les bras de Sanphinoa, depuis qu'il avait discuté avec Xalex, il se sentait mieux. Il se sentait apaisé … et soulagé. Ce n'était pas une sensation déplaisante, ce n'était pas … quelque chose de mauvais. Il n'avait pas besoin de se sentir mal.

Il se réveilla quelques heures plus tard. Les bus étaient arrêtés et tout le monde avait déjà installé les tentes et autres. Lui ? Il était dans le bus. Mais il n'était pas seul. Il pensait que Timber serait là mais non … c'était Sanphinoa.

« Waram, c'est un peu inquiétant, tu sais ? »

« Que je dorme comme ça ? Sans prévenir ? Je … suis désolé, je crois. Je n'aime pas le froid, ça me rappelle de mauvais souvenirs, c'est tout. Est-ce que la base se trouve vraiment là-bas ? Peut-être qu'ils se sont trompés, non ? Tu ne crois pas ça possible ? »

« Je ne pense pas, Waram, je suis désolée … de te le dire. Si c'était vraiment comme ça, ça se saurait mais il vaut mieux ne pas se faire d'illusions. Mais comment ça se fait que tu dormes ? De la sorte ? On dirait presque tu es narcoleptique. »

« Je ne crois pas l'être. Du moins, pas de la façon que tu penses. C'est juste que le froid, on devrait fermer les yeux et se laisser envelopper par le sommeil mais … non … Il ne faut pas … c'est tout. C'est aussi … simple que ça. »

« Est-ce que je ne suis pas assez chaude comme fille pour toi, Waram ? Je pensais que ça serait le cas. Je suis un petit peu déçue, c'est triste. »

Il savait parfaitement qu'elle s'amusait avec lui en parlant de la sorte. Mais pourtant, il ne chercha pas à la contredire. Hmmm ! Ses mains serrèrent Sanphinoa contre lui, la pressant bien contre son être avant de la soulever.

« Ooooh ! Qu'est-ce qui te prend, Waram ? »

« J'en avais envie, il y a personne et ça me fait du bien de t'avoir contre moi. Est-ce que je n'ai pas le droit ? Où sont tous les autres ? Ils sont partis manger ? »

« Ils préparent le repas et j'ai dit que j'allais veiller sur la bête, hahaha. Ce soir, on peut dormir dans le bus ou dans une tente. Qu'est-ce que tu aimerais ? »

« L'endroit le plus tranquille et le plus chaud si c'est possible. J'aime pas me les geler. »

« Hmm … Le plus tranquille et le plus chaud … mais on s'en fiche de la zone alors non ? »

Hein ? Il l'avait déposée sur le siège du bus, juste à côté du sien, la regardant avec un peu d'incrédulité. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Car il ne comprenait pas. Avec tendresse, elle ouvrit ses bras, disant d'une voix douce :

« Et bien, il n'y a d'endroit plus chaud et tranquille que dans mes bras, non ? »

« Sanphinoa, je ... » commença t-il à dire avant de bondir dans ses bras, la couchant sur le siège, se retrouvant au-dessus d'elle. « C'est quoi de telles paroles ? C'est absurde ! »

Alors pourquoi est-ce que cela avait fait son petit effet sur lui ? Pourquoi est-ce qu'il avait tant apprécié les entendre ? C'était juste pour lui hein ? Qu'elle venait de dire ça, n'est-ce pas ? Il posa une main sur son masque, s'immobilisant en reprenant la parole :

« C'est vraiment ridicule. C'est cliché. C'est niais. Ca te correspond parfaitement. Tu n'as toujours pas grandie dans ta tête, Sanphinoa, et cela malgré les mois qui passent. »

« Je crois que c'est bien la dernière chose qui me dérange actuellement. »

Sa propre main un peu calleuse vint se placer sur le bras de Waram. Elle ne cherchait pas à l'arrêter dans son mouvement en direction du masque. S'il le désirait vraiment, elle était prête à tout … oui, elle était prête. Il suffisait juste … qu'il fasse un mouvement, n'est-ce pas ?

« HEY ! Sanphinoa, réveilles donc Dormeur ! C'est l'heure du repas ! »

« Oui oui ! C'est fait d'ici quelques secondes ! » répondit Sanphinoa alors que Waram s'était déjà levé. Pfiou ! Qu'est-ce qui lui avait pris de faire ça ?

Un peu de décence et de tenue ! Ils n'étaient pas des animaux. L'adolescent aux cheveux noirs toussota un peu, aidant Sanphinoa à se relever alors qu'il s'époussetait de l'autre main. Bon bon bon bon … BON ! Hmm … Vraiment …

« On va manger un bout, Sanphinia ? J'ai une faim de loup. »

« C'est normal, il faut manger pour garder des forces, Waram. Cela permet de te produire l'énergie nécessaire à la stabilisation de la température de ton corps et ... »

« Bla bla bla … Tu sais très bien que j'ai beaucoup de mal à t'écouter quand tu parles comme ça hein ? J'ai vraiment beaucoup de mal, oui ! Mais bon, je ne t'en veux pas, c'est pas de ta faute. C'est un peu moi qui suis ennuyeux par rapport à ça. »

« Et bien, tu vas faire un petit effort, Waram car sinon, l'endroit chaud et tranquille, tu pourras rêver pour l'avoir ce soir ! Message bien passé ? »

« Message bien passé, Sanphinoa. Ah … Tu n'auras qu'à me parler de tout ça pendant que je mangerais, qu'est-ce que tu en dis ? Tu t’assoies à côté de moi et zou. »

« Et zou … Ne dit pas ça comme si tu te débarrassais de moi hein ? »

Pour toute réponse, un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il allait rejoindre les autres. Au prix d'incroyable efforts, presque surhumains pour lui, l'adolescent chercha à discuter avec autrui. Oh bien entendu, il ne fallait pas s'attendre à une conversation des plus compliquées. Il répondait aux questions et il en posait.

Il fallait dire que Sanphinoa allait tout simplement se loger contre lui, heureuse et douce tandis qu'il soupirait d'apaisement et de joie. Oui, ce n'était pas un mauvais moment. Par contre, une question lui taraudait l'esprit :

« Pourquoi faut-il absolument que l'on se rendre en Russie ? »

« En Russie ? Tu te trompes, on va un peu plus profondément que la Russie. Qui t'a dit ça ? Sanphinoa, tu n'as pas réussie à tenir ta langue hein ? »

« Elle a sûrement essayé de la fourrer dans la bouche de Waram. A partir de là, rien d'anormal à ce qu'il soit mis au courant et ... »

« Sanphinoa n'a rien mis dans ma bouche, sauf de la nourriture et de l'eau. Non, c'est juste que je m'en doutais … avec le froid de plus en plus glacial. Mais ça ne répond pas à ma question. Pourquoi est-ce que l'on va là-bas ? »

« Car c'est où se trouve l'Antre de la Terre. Tu n'as pas oublié la mission ? »

« Ils ont sûrement d'autres bases dans le monde ! Pourquoi celle-ci et pas une autre ?! »

« Car ils n'envisageront jamais que l'on décide de les attaquer en plein dans l'une de leurs bases les plus isolées et inconnues. Ils ne sauront même pas au courant de ce qui va leur tomber dessus. Héhéhé. »

« Mouais … J'ai surtout la sensation que c'est que je me les pèle et que je n'ai pas vraiment mon mot à dire à ce sujet. »

Et voilà que certains membres de Rédemption et Destinée lui confirmèrent ses pensées. MOUARF ! Pourquoi est-ce qu'il avait fallut qu'il se doute de cela ? Comme si elle avait remarqué qu'il se renfrognait, Sanphinoa le força à ouvrir ses bras, se plaçant entre ses jambes pour ensuite prendre ses mains pour qu'il les dépose sur son ventre.

« On est pas bien installés, là, Waram ? »

« J'ai super froid … mais ça va un peu mieux maintenant que tu es là, Sanphinoa. » dit-il tout doucement, évitant de devoir supporter le regard des autres. Tous étaient là, en train de lui sourire, comme ravis de le voir aussi expressif.

Ravis … Tssé … Hey … C'était … Sanphinoa. Ce qu'il faisait là, il en avait l'habitude hein ? C'était aussi simple que ça. Bon, normalement, il évitait de le faire en public mais voilà quoi. Ce n'était pas non plus si surprenant que ça hein ? Pour qui est-ce que ces types étaient en train de le prendre ? C'était à se poser vraiment la question.

« Hmm … Oh, à ce sujet, vous avez une tente rien qu'à vous, tous les deux. »

RAON ! POURQUOI EST-CE QU'IL SE SENTAIT OBLIGE DE LE DIRE MAINTENANT ?! IL S'EN FOUTAIT DE LA TENTE ! Il en avait rien à faire … et brr … Zut. Il allait faire mal à Sanphinoa s'il ne faisait pas attention. Or, ce n'était pas du tout son envie du moment.

« Je vais plutôt me calmer les nerfs dans le bus. »

Il avait dit cela tut en relâchant Sanphinoa. Hum … Il avait fait vraiment assez de social pour l'heure, n'est-ce pas ? Il valait mieux pour lui qu'il aille dans le bus, sur son siège habituel et qu'il n'entende pas grogner Timber de mécontentement. Ben oui, ça ne te plaît pas mais il s'en foutait royalement. C'était ainsi la vie.

Bon, dans le bus, il avait quand même observé les membres de Rédemption et Destinée par la fenêtre. Dire qu'ils étaient tous reliés les uns aux autres. Vraiment … Ce n'était pas … déplaisant. Simplement, ce n'était pas du tout son genre, voilà tout.

« Waram ? Est-ce que tu boudes à cause de la tente ? »

« Sanphinoa … Je sais pas pourquoi tu viens me voir à chaque fois. Qu'est-ce qu'il y a de si spécial chez moi pour que tu t'intéresses à ma personne ? »

« Qu'est-ce que tu racontes là ? C'est quoi ses paroles complètement stupides ? »

« Je ne sais pas … vraiment. Je suis peut-être un peu plus fatigué que je ne le pensais. »

« Moui … Je crois que je me dis que tu es un peu triste de voir que ta tentative pour discuter avec les autres a fini par une nouvelle colère de ta part. Mais … tu sais ? Rien que pour les efforts accomplis, je suis vraiment fière de toi. »

Et quoi de mieux pour lui prouver que de venir l'enlacer une nouvelle fois. Quelques secondes à l'avoir près d'elle et elle finit par lui chuchoter doucement dans l'oreille :

« Si tu veux, la tente, ce n'est pas très discret mais … ici … si personne ne dort, on pourrait ... Hmmm ... Non, je devrais attendre mon anniversaire. »

« J'imagine que tu ne vas pas m'expliquer ce qui te passe par la tête, n'est-ce pas ? »

« Pas le moins du monde, Waram, hahaha ! Je suis juste … pressée d'être une adulte. J'aimerai tellement que mon corps accepte enfin ma puberté. J'en ait assez de mes cheveux, de ma peau, de mes seins, de tout ! »

« De tes seins ? Pourquoi de tes seins ? » dit-il, étonné par de tels propos. Qu'est-ce qu'ils avaient ? Enfin, ce n'était pas comme s'il réussi à les voir sans rien mais …

« C'est la seule chose que tu as retenue de ma complainte, Waram ? »

« Disons qu'autant, le reste, je suis un peu au courant mais autant … ce point là … Tu as un souci avec … ça ? Enfin, à cet endroit ? »

« Je sais pas, j'avais juste envie de voir si tu m'écoutais … Enfin, ils sont bien non ? »

« Euuuuuuuuuuh. » commença à dire Waram, ne sachant pas trop quoi répondre. Elle avait soulevé sa poitrine en croisant ses bras sous celle-ci.

« J'ai quand même quelques croûtes dessus mais rien à voir avec celles sur mes bras et mes jambes. C'est plus… comme de la peau. Je dois faire très attention pour ne pas avoir de problèmes à cet endroit. Je ne voudrais pas que cela s'irrite. »

« Oui bien entendu mais les conseils beauté, ce n'est pas à moi que tu dois poser les questions. Je ne sais rien à ce sujet moi hein ? Enfin, je veux dire ça … Dis, tu penses qu'on est à combien de kilomètres de la Russie ? Ou de la Sibérie ? Enfin de l'endroit où on va ? »

« Hmmm … Je dirais sûrement encore quelques jours, peut-être une semaine ou deux ? Il faut avouer aussi que la Russie, c'est vraiment très grand. »

« A ce sujet, on ne risque pas de se perdre en faisant un mauvais mouvement ou autre ? Si c'est si grand et qu'il y a une tempête de neige ou quelque chose du genre ... »

« Tu n'as pas à t'inquiéter à ce sujet, Waram. Tu n'as pas à t'en faire du tout même ! Tu crois que nous sommes autant accompagnés pour quelle raison ? Il y a des experts dans la localisation ! Et puis surtout des experts du climat. »

Super ! Elle n'avait même pas remarqué qu'il avait réussi à changer le sujet de conversation. Intérieurement, il soupira. C'était une réussite parfaite. Mais vraiment, parfaite, c'était aussi le qualificatif pour cette poitrine non ? Enfin, il exagérait énormément mais … voilà quoi.

Elle était vraiment volumineuse … pour une fille de cette taille car oui … Sanphinoa n'était vraiment pas très grande. Est-ce qu'elle avait remarqué qu'il détachait à peine ses yeux de cet endroit ? A en voir sa profonde respiration qui faisait gonfler sa poitrine à travers le tissu, la question se posait à peine visiblement.

Gloups … Vraiment, cette fille. Elle s'amusait à ses dépends et cela semblait comme la rendre euphorique à cette idée ! Grrr ! Il n'allait pas se laisser faire par cette demoiselle comme si de rien n'était hein ?

« Toi, je vais te le faire payer au centuple, Sanphinoa. »

« Hmm ? Bien bien, mais je n'attends que cela, Waram, tu sais ? » dit-elle sur un ton plus qu'enjoué tandis qu'il marmonnait qu'elle était folle.

Ah ! Et voilà, toute motivation perdue pour se venger. Ce n'était pas très amusant quand cela se passait ainsi. Le garçon aux cheveux noirs reprit place sur le siège du bus. Bon … Où était donc la couverture pour dormir ? Oh, c'était Sanphinoa qui l'avait … et elle s'amusait clairement à ses dépends. Elle devait tellement apprécier cette situation, n'est-ce pas ? Pouvoir s'amuser, comme si de rien n'était, par rapport à lui. Héhéhé …

Enfin bon, il avait presque l'impression qu'elle avait une double personnalité. Son caractère pouvait être paraître si enfantin et candide des fois tandis que d'autres, quand ils étaient seuls tous les deux, montraient un caractère plus adulte, plus charmeur. Est-ce qu'elle avait vraiment envie qu'il tombe dans ses filets ? Avec le froid, cela allait être facile.