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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 07/12/2016 à 21:38
» Dernière mise à jour le 08/12/2016 à 03:30

» Mots-clés :   Humour   Slice of life

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#3 : Une fillette beaucoup trop riche !?
 Ricky, Shin et Lydia furent rapidement appréhendés et ligotés par le service de sécurité Efflam. Ambre était d’excellente humeur, et au lieu de les livrer à la police comme le suggérait son père, la fillette avait exigé qu’on lui amène les trois énergumènes dans sa chambre de riche. Le père Efflam était réticent, mais il ne pouvait rien refuser à sa chère fille.

— Puis-je savoir ce qu’on fait ici ? s’enquit Ricky.
— J’aimerais aussi avec des réponses, grogna Shin.
— … ligoté… il est ligoté… sans défense… si seulement je pouvais bouger…, s’excitait Lydia.

Ambre souriait, satisfaite, et ignorait totalement les protestations de trois intrus, du moins, des deux premiers.

— Vous ! bomba-t-elle le torse, je vous recrute immédiatement, et c’est non-négociable.
— … plaît-il ? s’étonna Ricky.

La fillette s’avança vers le littéraire, toute fière.

— Toi, tu as l’air faible, mais je ressens chez toi une forte passion et détermination… comme Kyousuke !

Puis, Ambre se tourna vers Shin.

— Toi, tu fais le dur, mais il y a dans tes yeux une grande sensibilité… comme Tomoko !

Ensuite, la riche héritière pointa Lydia.

— Toi, tu ressembles à une psychopathe prête à tout… comme Sanae !

Finalement, Ambre recula et leva naïvement les mains.

— Vous êtes les clones parfaits des héros de Cœurs Torturés !
— … !!

Les ‘‘clones’’ restèrent abasourdis et stupéfaits face à la révélation. Shin fut le premier à réagir.

— Hé ! Je suis un mec moi, pourquoi j’incarne Tomoko !?
— … Sanae ? ricana Lydia. Oui, ça me plaît… huhuhu…
— Plus important, s’émerveilla Ricky, tu connais Cœurs Torturés petite ? C’est génial que des enfants connaissent une saga aussi géniale !

Touchée dans son orgueil, Ambre gonfla ses joues.

— Je ne suis pas une enfant ! gesticula-t-elle. Et bien sûr que je connais Cœurs Torturés, j’en suis l’auteure !
— … l’auteure ? plissa Shin des yeux. Une gamine ? Tu te fiches de nous ?
— Bouh ! bouda la fillette. Toi, je t’aime pas !
— Non, attends, réfléchit Ricky. C’est possible, l’auteur de Cœurs Torturés est resté anonyme malgré le succès de la série, et jamais personne ne l’a vu ! En prenant en compte ce paramètre, ça peut-être n’importe qui…
— Aah ! se réjouit Ambre. Lui, il est intelligent !
— C’est facile de gagner tes faveurs, grommela Shin.

Ambre ignora totalement le délinquant ronchon.

— Je vois que vous doutez encore de ma bonne foi, reprit la gamine. Dans ce cas, je vais vous montrer quelque chose qui va vous convaincre pour de bon !

La fillette claqua dans les mains et aussitôt, la chambre fut plongée dans l’obscurité et un projecteur sortit de nulle part éclaira la gamine qui prenait la pose. Les riches ne savaient décidément plus quoi inventer pour se faire remarquer. Toujours aussi contente, Ambre sortit de son dos un manga. La réaction fut imminente : Ricky, Shin et Lydia manquèrent de s’évanouir sous le choc.

— Le tome 8 de Cœurs Torturés ! s’exclamèrent-ils en chœur.
— Tout à fait ! s’écria Ambre. Alors, convaincus ? Il n’est pas encore en vente, seul l’auteur pour l’avoir !

La vérité était face à eux, aucune contestation était possible. Toutefois, Ricky pencha la tête, perplexe.

— Un instant, on m’a dit que le tome 8 ne sortirait que dans 1 an !

Soudain, Ambre perdit de sa contenance, comme affaibli ; le projecteur s’éteint et la lumière revint à la normale.

— C’est juste, lâcha tristement la fillette. En réalité, ce tome 8 est loin d’être terminé, la majorité des pages sont encore blanches. Je…j’ai perdu l’inspiration.
— … !

Encore une fois, le choc. Si l’auteur n’avait plus d’inspiration, il ne pourrait plus avoir de suite. Ce qui signifiait inéluctablement la mort de Cœurs Torturés.

— P-Pas de panique ! paniqua Ricky. C-C’est simple, si tu as perdu l’inspiration essaie de te rappeler où est-ce que tu l’as vu pour la dernière fois !

Ambre, Shin et Lydia se regardèrent pendant un long moment de silence, et après un accord tacite, ils décidèrent tous d’ignorer la bêtise du littéraire.

— Mais c’est du passé maintenant, sourit la riche fillette. Parce que vous êtes là, vous trois ! Vous êtes l’incarnation des héros de mon imagination ! Je ne sais pas par quel miracle vous êtes arrivés chez moi, mais je suis certaine que c’est soit le coup du destin, soit d’une facilité scénaristique ! Quoi qu’il en soit, avec votre aide, nulle doute que ma plume retrouvera sa danse habituelle !

Les trois larrons hochèrent la tête.

— Je ne suis pas certain d’avoir compris, lança Shin, mais si je peux aider à la sortie du tome 8, je suis prêt à tout !
— Idem ! s’enthousiasma Ricky. Gloire à Cœurs Torturés !
— … je veux voir Sanae anéantir Tomoko…, ricana lugubrement Lydia.

Ambre renifla bruyamment, la larme à l’œil.

— Les amis ! Je savais que je pouvais profiter de votre naïveté ! En me servant de vous, j’irai loin, je vous le promets !

Et c’est ainsi qu’une étrange alliance se forma. Ricky, Shin et Lydia, les trois fanatiques, et Ambre, l’auteure de Cœurs Torturés. Ensemble, ils jurèrent de redonner à la saga son éclat d’antan.


***

 L’accord étant conclu, Ambre libéra ses trois nouveaux amis de leurs liens. Quelques minutes plus tard, tout ce beau monde s’était tranquillement réuni dans le salon du manoir, où ils purent faire connaissance dans les règles de l’art. Monsieur Efflam, n’était pas excessivement rassuré de l’évolution des évènements mais laissait sa fille faire ce qu’elle voulait. L’autorité paternelle était morte et enterrée depuis un long moment.

— Hem, toussota un Ricky un peu gêné. Bon, j’ai dit que je suis d’accord et tout pour aider, mais je signale que j’ai une sacrée dette sur les épaules, moi !
— Et moi, je dois le tabasser pour qu’il rembourse, réagit Shin, sinon la bibliothèque reprendra mes mangas !
— Je dois retourner au Poképrix, expira Lydia. Si ma patronne remarque que j’ai laissé la boutique ouverte et déserte, elle ne sera pas contente…

Ambre secoua la tête, sans se départir de son sourire de fillette.

— Je comprends que vous avez tous des problèmes, s’enjoua-t-elle. Toutefois, j’ai avec moi la solution à tous les problèmes existant : l’argent ! Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, je suis super-méga-riche ! Et quand mon papa mourra, j’hériterais d’encore plus !

Soudain devenu pâle, monsieur Efflam posa subitement son verre de vin, et demanda à l’un de ses médecins de vérifier qu’il n’y avait pas – à tout hasard – des traces de cyanure à l’intérieur.

— T-Tu vas payer ma dette à ma place ? s’illumina Ricky.
— Pas fou non ? refusa sévèrement Ambre. Même si je pourrais le faire d’un claquement de doigt, je n’ai pas envie de donner mon argent gratuitement ! En revanche, si tu travailles pour moi, je pourrais te fournir un salaire régulier qui, lui, remboursera ta dette au bout de quelques années !
— … c’est mieux que rien…, se résigna le littéraire.
— Et pour mon prêt à la bibliothèque ? s’avança Shin.

Ambre balaya l’air d’un geste de main nonchalant.

— Même chose, avec un salaire, tu n’auras plus besoin d’emprunter des mangas, tu pourras carrément les acheter !
— A-Acheter ? Légalement ?! bondit le délinquant. Oh, j’avais complètement oublié ce concept…
— Et pour le Poképrix ? questionna Lydia.
— Je t’assure que ce que je suis prête à te donner vaudra beaucoup plus que ton minable salaire de caissière !
— Vendu, sourit la désormais ex-caissière.

Finalement, on avait beau dire, l’argent faisait le bonheur. Sauf peut-être celui d’un père qui remarqua enfin que toute sa réserve de vin était mystérieusement mortellement empoisonnée.

— Puisque tout le monde a trouvé son compte, fit une Ambre ravie, il est temps de partir !
— Pardon ? s’étonna Shin.
— Bah oui, on ne va pas rester là, en plus l’air de ce manoir est toxique. C’est pour ça que j’habite à Féli-Cité ! C’est mon père qui vit ici, je ne fais que le rendre visite de temps en temps.
— L’air du manoir est toxique ? s’étouffa presque le père Efflam.

Hé oui ! Pour une raison mystérieuse, le système d’air conditionné du manoir Efflam a été saboté et diffuse continuellement de délicieuses effluves de cyanure ! Qui est à l’origine de ce stratagème qui tue monsieur Efflam à petit feu, accélérant ainsi le moment où sa fille unique héritera de toute sa fortune ? Le mystère reste entier !

— Vachement pratique pour expliquer les choses cette voix-off ! commenta Ricky.
— D’ailleurs, c’est pas étrange qu’on l’entende si c’est une voix-off ? plissa Shin des yeux.
— Je crois que la véritable question est : pourquoi a-t-on une voix-off ? réfléchit le littéraire.
— … je crois que je vais rénover ma demeure de fond en comble…, marmonna monsieur Efflam.

Nonobstant l’agitation, Ambre se leva fièrement.

— Alors, on y va ? Je vais appeler mon jet privé, l’Ambre Force One !
— En tentant vainement d’oublier ce nom ridicule, grommela Shin, on va où exactement ?
— Tu m’as pas entendu tête-de-banane ? J’ai dit que j’habite à Féli-Cité !
— Tête-de-banane ?! grogna le délinquant. Et non, c’est beaucoup trop rapide ! Je vis avec ma famille ici, je ne peux pas l’abandonner !
— Ne t’inquiète pas, sourit Ambre. Déjà Féli-Cité c’est pas si loin, et plus grâce au pouvoir de l’argent, j’ai déjà fait préparer un sosie de toi qui es actuellement en route pour prendre ta place chez toi. Ta famille ne va faire aucune différence !

Le délinquant ouvrit grand les yeux, qui devinrent presque aussi énormes que ceux de Lydia – mais pas autant, il ne faut pas abuser.

— Quoi ?! C’est le plan le plus stupide que je n’ai jamais entendu parler !
— C’était soit ça, soit je leur envoie une lettre t’annonçant ta mort, fit Ambre la mine boudeuse.
— … au lieu d’inventer des plans tarabiscotés, pourquoi ne pas leur dire la vérité ? se risqua Ricky.

Ambre pencha la tête, surprise.

— La vérité ? C’est quoi ça encore ?
— Surtout pas ! réagit vivement Shin. Je préfère mourir plutôt qu’on sache que je bosse désormais pour une gamine de 12 ans ! J’ai un minimum de fierté !
— Minimum c’est le mot, et encore…, lui souffla sombrement Lydia.
— … tu me cherches ? grogna le délinquant.
— De toute façon, mon idée de sosie est infaillible ! bouda Ambre.

Personne ne pouvait contredire Ambre, c’était-elle qui possédait l’argent. Shin n’était pas convaincu, mais la perspective de pouvoir s’acheter les tomes de Cœurs Torturés avec son propre argent l’aidait à passer outre les folies de la fillette.

Tout le monde se mit donc d’accord pour monter dans le jet privé d’Ambre – un magnifique bijou de technologie entièrement ambré – en direction Féli-Cité. Inutile de préciser que ce jet symbolisait le luxe dans son indécence la plus totale. Mini-bar, domestiques à disposition, jacuzzi, home-cinéma, salle d’arcade, tout était pensé pour le confort maximum de ses passagers.

Malheureusement, le trajet Joliberges/Féli-Cité était bien court, de ce fait, personne n’eut le temps de tester ce luxe que la destination fut déjà en vue.

— Bienvenue à Féli-Cité ! s’enjoua Ambre. Et plus spécialement dans mon antre… l’Amber Tower !

À travers les hublots, un immense bâtiment dorée en forme de « A » se dessinait. La tour massive imposait de sa seule présence impériale, rayonnant de mille feux, tel le soleil au milieu de la nuit.

— Tu habites là ?! s’étonna Ricky.
— Oui ! Et c’est là que VOUS allez habiter maintenant ! affirma la fillette.
— … on va tous habiter en même endroit ? demanda Lydia.
— Tout à fait ! confirma Ambre.

Le sourire de Lydia s’agrandit en même temps que ses pupilles s’élargirent.

— … je vais habiter avec mon amour… huhuhu… j’imagine déjà tout ce que je vais pouvoir faire… !
— J’ai un très mauvais pressentiment tout d’un coup, frissonna Ricky.

Soudain, Lydia arrêta de fantasmer, et une aura de rage l’envahit.

— … mais je ne serais pas seule…, grogna-t-elle en direction de Shin. Il reste toujours ce parasite…
— Moi aussi je ne me sens plus très bien bizarrement, geignit le fameux parasite.


***

 Le jet privé d’Ambre atterrit au sommet de l’Amber Tower, où une foule de domestiques en uniforme l’attendait humblement. Shin reconnu avec un léger effroi l’homme chauve au costard, mais celui-ci semblait entièrement dans son rôle de majordome. Ce type avait décidément beaucoup de cordes à son arc.

— Suivez-moi les amis ! se posa Ambre en tête de fil. Je vais vous faire visiter !

Si les trois prolétaires avaient été déçus de ne pas pouvoir profiter des services du jet privé, quand ils virent que l’Amber Tower possédait les mêmes, mais en mieux, ils furent comblés. Pouvaient-ils réellement vivre ici ?

Ricky et Lydia n’avaient rien à perdre, étant tout deux sans le sou et sans attache. Pour Shin c’était plus compliqué, toutefois, la gigantesque salle de sport dernier-cri acheva d’anéantir ses scrupules d’avoir abandonné sa famille ; et puis, si ça se trouvait, le sosie préparé par Ambre ferait du bon boulot !

— J’arrive pas à croire que tout ça appartient à une gamine, souffla Shin.
— C’est un cadeau de mon père pour mon 4e anniversaire ! expliqua Ambre.
— À cet âge j’avais un bavoir moi, soupira Ricky.
— Ce n’est pas de ma faute si tu es pauvre ! asséna Ambre avec un grand sourire.

Et la visite continua dans la joie et la bonne humeur. L’Amber Tower semblait dépasser l’entendant, surtout pour des pauvres comme Ricky, Shin et Lydia. Une piscine intérieure, des immenses salles d’opéra, des chefs étoilés à dispositions 24h/24…, bref, le luxe typique du riche basique. Il y avait même une bibliothèque avec tous les tomes de Cœurs Torturés en plus de mille exemplaires chacun !

— Et maintenant, le plus important…, sourit Ambre.

La fillette arrêta le groupe devant une grande porte en bois où y était incrustée un énorme cœur percé d’une flèche.

— … préparez-vous à être éblouis…

La tension était à son comble. Les trois prolétaires déglutirent. Ambre claqua des doigts, et d’un coup, la porte s’ouvrit lentement dans un long grincement, comme par magie.

— … par vos appartements ! s’écria Ambre.

Ricky faillit vomir des arc-en-ciels. La pièce révélée était entièrement tapissée de rose avec pleins de petits motifs Sucroquin et Rondoudou. En fait, tout était rose. Les tables, les chaises, la cuisine, les portes, les murs, le plafond, la même couleur unie.

— Waaaah ! C’est trop beau ! s’extasia Shin.
— … vraiment ? plissa Ricky des yeux.

D’un coup, le délinquant remarqua qu’il s’était un peu laissé aller et grinça des dents, embarrassé.

— Ahem, se rattrapa-t-il, disons que ce n’est pas aussi moche que je le craignais…
— Héhé, je savais que ça allait vous plaire ! se réjouit Ambre. Mais attendez, ce n’est pas tout ! Toutefois, avant de vous montrer plus, il est temps que je vous explique exactement ce que j’attends de vous.

Ricky, Shin et Lydia acquiescèrent. Pour l’instant, ils avaient suivi la fillette dans ses délires, sans savoir ce qu’elle voulait précisément.

— Comme je vous l’ai dit, s’enjoua Ambre, vous êtes les clones parfaits de Tomoko, Kyousuke et Sanae de Cœurs Torturés ! C’est pourquoi, je compte simplement vous observer pour m’inspirer ! Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais il y a des caméras partout dans cette tour, je pourrais analyser le moindre de vos faits et gestes.
— Je l’avais remarqué, fit savoir Lydia. J’ai l’habitude avec ce genre de technologie.
— … pourquoi tu me regardes aussi fixement quand tu dis ça ? trembla Ricky.

Lydia ricana lugubrement en réponse, ce qui n’était pas pour rassurer le littéraire.

— Toutefois, reprit Ambre, pour plus d’efficacité dans ce projet, il faudrait que vous incarniez pleinement vos personnages ! C’est pourquoi… Ricky, Shin, vous êtes désormais en couple !
— … PARDON ?! s’étouffèrent les deux hommes.
— Tss, siffla une Lydia rayonnante de colère.

Ambre ponctua sa révélation en poussant une dernière porte, dévoilant une magnifique chambre toute aussi girly, où trônait un magnifique lit à deux places – bien évidement en forme de cœur – parsemé de pétales de roses.

— Votre chambre à coucher ! lança fièrement Ambre. Une chambre que vous allez bien entendu partager ensemble !
— Il n’y a aucune chance que je dorme là-dedans avec la tête-de-banane ! réagit vivement Ricky.
— Oh, mais tu n’as pas le choix ! contra la fillette. N’oubliez pas que vous avez enfreint l’article 226-4 du code pénal en vous introduisant chez mon père. On est super riche vous savez, on peut influencer la justice pour que vous finissiez votre vie dans la pire prison qui soit !
— … j’ai tellement hâte de tester ce lit ! exagéra Ricky en forçant un grand sourire.

Lydia pencha excessivement la tête, curieuse.

— Et moi ?
— Toi tu es Sanae ! sourit Ambre. Tu es celle qui fait tout pour détruire le couple, ne l’oublie pas. Tu es totalement libre de tes actes, tous les coups son permis !
— … tous les coups sont permis ? …, se réjouit un peu trop la demoiselle en fixant Shin.
— Enfin, pas d’atteinte corporelle, posa toutefois la fillette. J’ai besoin de vous vivants !
— … dommage, soupira une Lydia un peu trop déçu.
— Je suis ravi de savoir que ma petite santé n’est plus en danger ! souffla Shin en essuyant sa transpiration.

Même s’il disait ça, le délinquant avait le pressentiment que la mort serait beaucoup plus douce que la vie en communauté avec Lydia.

— Voilà, maintenant vous savez tout ! conclut fièrement Ambre.
— Donc, on doit juste vivre ici ? demanda Ricky. Et on sera payée pour ça ?
— Tout à fait ! acquiesça l’héritière.
— On peut sortir de cette tour ? questionna Shin à son tour.
— Évidemment ! Si l’envie vous prend de faire une petite balade en amoureux à travers Féli-Cité, libre à vous, mais vous devez absolument être de retour le soir.
— … on peut utiliser ton jet privé ? interrogea Lydia.
— Si vous voulez, mais il faut me demander l’autorisation avant !

Les petites questions continuèrent un petit moment, et globalement, les prolétaires comprirent qu’ils avaient le droit de faire tout ce qu’ils voulaient, tant qu’il était de retour à l’Amber Tower avant la fin de la nuit.

— Quant à moi, reprit Ambre, si vous me cherchez, je suis aux derniers étages de la tour. Enfin, si vous avez besoin de moi il suffit de m’appeler ou de faire signe, je vois et entends tout ce qu’il se passe ici, n’oubliez pas ! Sur ce… amusez-moi bien !

Et Ambre tira sa révérence pendant qu’une foule de domestiques arrivèrent en trombe et la portèrent jusqu’à ses propres appartements, laissant Ricky, Shin, et Lydia, seuls.

— Bon, souffla Ricky, là c’est clair, il faut jouer le jeu si on ne veut pas finir en…

Le littéraire n’eut même pas le temps de finir sa phrase que Lydia lui sauta carrément dessus, le plaquant au sol.

— Q-Qu’est-ce que tu fais ?! paniqua le pauvre homme.
— … exactement ce que tu viens de dire mon amour, je joue le jeu…
— Non ! On dépasse le cadre du jeu là ! Shin ! À l’aide ! Tu es censé m’aider dans ces cas-là !
— Et qu’est-ce que tu veux que je fasse contre cette folle ?! s’écria le délinquant.

Être si proche de l’objet de ses désirs fit perdre tous ses moyens à Lydia. Ses yeux se révulsèrent affreusement, tandis que son sourire extatique dégoulinait de salive, salive qui coulait à flot sur le torse d’un certain littéraire.

— A-Au… AU SECOUUURS !! hurla ce dernier au comble de l’effroi.

Cependant, Ricky était loin d’imaginer qu’à partir de ce moment précis, ce genre de scène serait son quotidien…