« Dans une civilisation démocratique, il est inconcevable que l’on règle ses différends idéologiques à coups de pistolet-mitrailleur. »
(Michel Winock)
« Je me suis juste dit que… ce serait amusant de changer un peu les vieilles habitudes. Même les meilleurs peuvent changer, nan ? »
(Tino dans le chapitre 53, « Le cauchemar de Lady Dada »)
« Le ciel profond
Où je plonge
Constellation
Dans un monde sans retour… »
(Mylène Farmer, Interstellaires)- Argh… Uuuuuh… Pourquoi… Pourquoi moi… ?
L’époque moderne est remplie d’exemples aussi terrifiants que fascinants de torture, sujet pour lequel l’être humain a toujours eu une imagination tristement florissante.
- Au secours… quelqu’un ! Pitié !
Cependant, nul être humain n’était préparé à un nouveau moyen de torture aussi complexe que puissant. Un instrument de torture minutieusement élaboré en neuf mois et mûri pendant dix-huit longues années pour donner un tel millésime de cruauté et d’abjection…
- … Finalement j’ai eu mes examens avec la note maximale et nous avons pu entamer la troisième année !
Le policier qui interrogeait Tino Ketts depuis maintenant TROIS HEURES était au bord de la folie et du suicide. Alors que Christina se faisait du mouron pour lui à l’extérieur, Tino s’était donné pour mission souveraine de raconter DANS LE DETAIL l’ensemble des deux premières années. En lui demandant d’exposer les faits, le policier ne s’attendait pas à ça. Oh que non. Et ça n’avait pas été faute de tenter d’empêcher le déluge :
- … pour la millième fois, tu peux partir ! Je ne retiens aucune charge contre toi, tu es LIBRE !
- Oh que non ! Vous m’avez demandé d’exposer les faits, j’expose les faits !
- Oui mais là c’est beaucoup trop…
- Vous avez noté au moins ?!
Il avait noté les trois premières phrases et s’était arrêté quand il s’est aperçu que Tino lui récitait, en gros, l’équivalent de How I met your Mother. Sauf que la mère, bah… il était même pas arrivé au début du pourquoi du comment de son existence.
- Alors… D’abord le Manternel de Wallace décède. C’est pas très gai, mais d’un autre côté, hey ! Fey est enceinte. Sauf que ça, nous, les garçons, on le saura que bien plus tard.
- Quel a été ton rôle dans cette attaque !!! grommela le policier.
- Mais attendez, j’y arrive ! Donc moi j’essaie d’empêcher Tristan mon meilleur ami, donc, d’aller rassurer Wallace parce que je SAIS ce qui va se passer ensuite : Il va se rapprocher de lui, ils vont sortir ensemble, Wallace va le décevoir, Tristan va souffrir, et je vais devoir le ramasser à la petite cuillère.
- Oh mon DIEUUUUUUUUU ! Tu es libre, tu peux partir, je t’en suppliiie !
- Pas avant d’avoir terminé mon interrogatoire ! On ne se doute de rien, mais pendant ce temps-là, Amélia Levy travaille pour l’autre côté, Santana et Violette sont au bord de la rupture tandis que Francis et Quinn sont sur le point de se rapprocher.
- Uuuuuhuuuuhuuuuhuuuuu au secours… geignit le policier, effondré sur son bureau. ***
Archive – Black and BlueL’électricité sautait. Les lumières des couloirs s’arrêtaient. Les rangs de Tortipouss et Boskara, serrés, avançaient dans les couloirs. Toute tentative de sortie…
- LES ENFANTS, NON !
… était stoppée par les Spododo sur le dos des tortues, qui aspergeaient de spores les fuyards. Lesdits élèves étaient ensuite soigneusement évités par les Pokémon qui n’avaient pas pour ordre de piétiner qui que ce soit.
Les Piafabec, Etourmi et Etourvol avaient investi la place. Perchés sur le moindre extincteur, le moindre clavier, la moindre fontaine, ils veillaient.
Dans les salles, les premières années avaient cédé à la plus élémentaire des paniques. La plupart s’étaient juste blottis sous leurs pupitres, conformément aux instructions de leurs professeurs.
Les deuxième années, plus foufous, audacieux et intrépides, étaient les principales victimes des Spododo. Une bonne partie des inconscients jonchaient les couloirs, endormis.
- Restez calme, cela va passer.
Les première années trois n’avaient rien de notable, si ce n’est qu’au moment de l’attaque, ils avaient leur cours de fondamentaux avec Lola Prutt.
- Et donc, les figures de style sont, comme leur nom l’indique, les piliers de la stylistique d’un texte.
Un Etourvol brisa une fenêtre et poussa un cri, ce qui surprit les élèves. Mais comme les trois-quatre fois où cela était arrivé, le Roucarnage de Lola bondit de son perchoir, fit vrombir ses ailes et renvoya l’intrus par sa fenêtre manu militari d’une Tornade à la précision diabolique. Les élèves étaient étonnés mais en totale sécurité, ça, c’était sûr.
- Pas moyen d’être tranquille… déplora la vieille dame.
Les troisième années…
Santana et Wallace avaient décidé de riposter face à Kidd Rogue qui s’est introduit dans leur salle de philosophie.
La classe d’arts où se trouvent Perrine, Clive et Andréa est assaillie par les oiseaux de Nicole Dance.
Tristan, Tino, Orson et Benjamin étaient bloqués en salle informatique avec le reste de leur classe, n’entendant que les pas des Tortipouss et des Boskara dans les couloirs.
En salle de littérature, Naomi, Walter, Fey, Ana et Quinn sont également témoin de l’intrusion des Piafabec, Etourmi et autres Etourvol.
Sur les terrains de sport…
***
- On arrête le cours. Putain c’est quoi ce BORDEL ?!
Francis haussa les sourcils. « Notre coach, tout en finesse… »
Steven grelottait. « S’rait ptet’ temps, on se gèle les miches depuis dix bonnes minutes ! »
- C’est pas logique, on est d’accord… admit Anwar Majid.
- Mike a même pas sorti son Blizzaroi, et quand bien même… ça ferait pas de la neige à ce point-là… marmonna Philippe.
- Carrément pas ! admit Billy.
- Mais alors c’est quoi ? s’étonna Jimmy.
La neige s’intensifia. James plissa les yeux et sortit Grelaçon. Mike hocha la tête et sortit Blizzaroi.
- Faut trouver les autres.
- Ouais, euh… Faites ça, les gars… marmonna Francis.
- Un problème ? s’étonna Steven.
- Ca sent un peu trop l’attaque, quand même, nan ? souffla Francis, légèrement frigorifié.
Némélios sortit de sa Pokéball et réchauffa son maître avec sa crinière.
- Merci, Némélios !
- Tu crois à une attaque ? Là, maintenant ? Les autres tarés, là ?
- Oui, oui et… oui…
- Juste après les menaces ? Sont rapides quand même ! s’étonna Steven.
Grelaçon et Blizzaroi avançaient et virent rapidement les lumières de Léon. Le jeune homme avait sorti Pitrouille et Muciole. Les deux Pokémon avaient rassemblé les élèves de la piste de course.
- Merci Léon… grelotta Gladys.
- Ouais, on aurait pu être paumés… souffla Jack.
Violette secoua la tête.
- C’était certain qu’ils ne resteraient pas immobiles après vous avoir menacés…
- Tu veux vraiment faire valoir ton privilège de non-menacée maintenant ? s’étonna Lucy.
- VIOLETTE !
Le cri avait l’air de venir de si loin. Violette plissa les yeux.
- Rebecca ! Les filles du gymnase…
- On n’a plus le temps, elles sont déjà toutes mortes si ça se trouve ! souffla Lucy.
- T’es méga jouasse, toi ! souffla Mike.
- Ouais… FEY ! réagit soudainement James.
- Elle fait pas sport, vieux, j’veux pas faire mon Steven, mais…
- Hey, va te faire foutre, Mike ! grommela Steven.
- Hahahaha, vous êtes cons ! ricana Francis.
- Putain, non ! Fey, elle doit être en danger !!
- Ouais mais faut qu’on reste ensemble ! somma Mike.
- Il a raison, sinon…
James sortit Tauros et grimpa dessus, suivi par Grelaçon qui s’accrocha au croupion de la bête. Mike et Lucy s’étonnèrent. « Wow, Tauros peut porter un mec mastoc comme James ! »
- James !!
- Faut que je rejoigne Fey !
- Mais on n’y voit rien à vingt mètres !! cria Léon.
Lucy grommela et sortit Donphan.
- J’le suis !
- Putain moi aussi alors ! souffla Mike en grimpant sur Blizzaroi.
- Ah bah super, on se sépare… soupira Léon.
- Je dois retrouver Rebecca ! Aide-moi, Léon ! geignit Violette.
- Eh, est-ce que je braille parce que je trouve pas mon frère, moi ? Non ! Eh bah alors !
- Je t’emprunte Pitrouille !
- … bah j’vais pas te dire non, du coup ! Pschhh !
Steven et Francis se retrouvèrent bien seuls, autour de Némélios.
- Coach ? Coach ?! cria Steven.
- Mike ? James ?! Mais bordel, c’est flippant ce truc !
- Grave ! On se croirait pas trop genre dans un film d’horreur chelou au Pôle Nord ?!
- … mmmouaiiis…
- En tout cas James est plus à fond sur Fey que tu ne l’es sur Quinn !
- Ma petite femme peut se défendre toute seule, Fey est enceinte !
- Ouais mais t’es vraiment pas inquiet pour elle !
- Tu veux qu’on parle de toi et Ana ?!
Philippe, Billy et Jimmy passèrent non loin d’eux, courant comme des demeurés, complètement apeurés. Steven et Francis se regardèrent.
- Je veux pas qu’on parle d’Ana ! rétorqua Steven, comme si trois types ne venaient pas de leur passer devant en hurlant à la mort.
- T’es pas inquiet pour elle ?
- Mais elle se débrouillera, ta petite femme est avec elle, elle pourra se défendre pour deux, nan ?
Francis haussa les épaules. D’autres cris retentissaient mais les deux élèves ne semblaient pas s’en offusquer.
- Si c’est la dame au Gardevoir noir qui nous attaque, ce sera moins évident…
- Elle va pas réattaquer après la branlée qu’on lui a foutu la dernière fois…
- Et qu’on s’y est mis à trente dessus ! souffla Francis.
- Tu te rends compte si ta meuf tombe sur elle ? Toute seule ? Pis qu’elle se fait frapper ou un truc dans le genre ?
- Tu te rends compte si Ana est kidnappée par ces dingues et qu’ils font des expériences sur elle, en l’enfermant dans une cellule et tout le toutim ?
- Parle pas de ça, putain, déconne pas avec ça, merde !
- C’est toi qui veut me faire peur, là !
- J’te taquine, merde !
- Les types comme toi disent tous ça, « j’te taquine », mais en fait vous êtes juste des enfoirés !
- Je reste à côté de toi que parce que ton lion a une fonction radiateur, tu sais !
- J’avais compris, merci !
Un Momartik apparut devant les deux garçons et Némélios.
- C’est ça qui les a effrayés ?! s’étonna Francis.
- Les lopettes… soupira Steven.
Némélios semblait méfiant. Francis plissa les yeux.
Momartik sembla se couvrir de neige, accentuant sa robe et devenant presque géante. Elle ouvrit ensuite sa bouche, désormais pleine de dents, étendant ses ailes de glace couvertes de pics glacés. Francis, Steven et Némélios se regardèrent.
- … CASSOS !
- PUTAIN !
Francis enfourcha Némélios et prit Steven avec lui.
- COURS ! ALLEZ ! cria Francis.
- PUTAIN ELLE VA NOUS BOUFFER ! hurla Steven.
- MEEEEEEEERDE !
- ON EST MORTS, VIEUX, ON EST TROP MORTS !
Léon, entouré des autres élèves sur la piste, inspira en entendant les hurlements de ses camarades. Il regarda Muciole, aussi blasé que lui.
- Lilian doit être mort de trouille… se dit-il.
***
- Léon doit être mort de trouille… se disait Lilian.
- Nah, je pense pas, il est plus solide qu’il en a l’air, ton frère ! admit Robbie.
- En tout cas, je suis certaine que Tino n’a pas peur du tout ! sourit Christina.
Les élèves du cours de journalisme s’étaient réfugiés sous les tables. Yoann Grey était déjà en plein délire.
- C’est le gouvernement !! Ils vont tous nous tuer !!
- Le gouvernement ne fait pas ça, Yoann Grey, arrête tes bêtises !! cria Christina.
- Ne fait plus ça.
Robbie et Christina regardèrent Lilian qui haussa les épaules.
- Quoi, c’est vrai. Avant, le gouvernement tuait des gens. Maintenant ils ne le font plus. Mais avant, si, ils le faisaient.
- Je me sens très rassuré, tout d’un coup… marmonna Jeannot.
- Et moi donc… souffla Robbie.
Quelque chose poussa la porte. Jacob Andrews approcha en vue de la bloquer. Le Tortipouss qui entra le salua, mais le Spododo qui le montait l’endormit d’une bouffée de Spore.
- Uuuuh…
Le prof s’écroula par terre. Christina frémit.
- Professeur !! geignit la jeune fille.
- On est attaqués par des Pokémon sauvages ?! s’étonna Robbie.
- Qui s’entraident. Ce Spododo a l’air super à l’aise sur Tortipouss ! admit Lilian.
- On fait quoi ? demanda Robbie.
- C’est toi, l’Etat-Major, d’après Wallace !
- Eh bah… déjà, on devrait observer le mode opératoire de l’ennemi…
- J’me dévoue, mais pas pour observer…
Jeannot sortit de sous sa table et sortit Rhinolove.
- Tranch’Air !
Le Pokémon Cupidon attaqua l’adversaire. Tortipouss prit le coup pour Spododo. D’autres Tortipouss étaient entrés, mais plus précisément des Boskara, qui eux, ne portaient rien sur leur dos.
- Pourquoi des Tortipouss et des Boskara ? s’étonna Lilian.
- Pourquoi pas ? marmonna Robbie.
- On est d’accord qu’ils sont trop nombreux pour faire partie d’une équipe de Pokémon !
- Mouais…
- Et que personne ne peut contrôler autant de Pokémon, de toute façon.
- Je suis d’accord…
- Alors quoi, un flux migratoire ? Impossible. Les Pokémon sauvages ne traversent jamais les villes, ils les contournent. Ville égale prédation.
- Les dresseurs qui capturent, les Pokémon urbains qui tiennent à leur tranquillité, les constructions et installations, les voitures…
- Voilà. Donc…
- Donc c’est un taré de Direction Dresseurs qui a fait des expériences sur une armée de Tortipouss et qui les dirige à présent contre nous !
Christina regarda les garçons.
- Vous pourriez nous aider au lieu de faire les crétins !
Le Bouldeneu de Christina faisait sortir les Tortipouss par une fenêtre. Le Pokémon Plante n’était pas affecté par les poudres des Spododo, il pouvait disposer des adversaires sans problème.
- Ils se laissent faire… s’étonna Robbie.
- Ils se défendent peu, en effet… admit Lilian.
- Vous allez m’aider, oui ou crotte ? grommela Christina.
- Ils analysent la situation ! signala Jeannot.
- J’ai vu mais ça sert à rien, là ! grommela Christina.
Quelque chose força les portes coupe-feu de la salle. Les élèves crièrent, ne s’attendant visiblement pas à ça.
Un Torterra. La créature entra, montant sur les petits Tortipouss et Boskara qui le soutenaient sans problème. Les Spododo semblaient peu affectés par l’écrasement, tous mous qu’ils étaient.
- Les ordinateurs ! cria Jeannot.
Des élèves fermèrent et déplacèrent les ordinateurs portables jusque dans la réserve. Lilian sortit Foretress. Robbie envoya Emolga.
- Faut faire le ménage, donc…
- Yep. Dard Nuée !
Foretress tourna sur lui-même et envoya une plâtrée de dards sur Torterra. Le Pokémon encaissa l’attaque sans broncher, continuant juste à avancer.
- Emolga, Lame d’Air !
L’attaque porta également et fit peu d’effet, mais les Tortipouss, Boskara et le gros Torterra ouvrirent les bouches, parés à riposter.
- Oh-ho… geignit Lilian.
***
Forrest Wald se tenait sur le parking, une main sur son Noadkoko, une autre sur son téléphone relié aux caméras de surveillance du bâtiment.
- Merci encore, Amélia… Allez, bombardez-les de Canon Graine…
***
La mitraille fut fulgurante. Heureusement pour eux, le Bouldeneu de Christina s’était interposé.
- Les garçons, arrêtez de provoquer les tortues !
- Christina, attention !
Bouldeneu peinait face à la somme d’attaques qu’il recevait.
- Ah !!
- Les données ! Les ordinateurs ! Vite ! cria Yoann en transportant tout dans la réserve.
Les autres élèves aidèrent à l’archivage. Jeannot plissa les yeux.
- On pourrait essayer de les entraver en les paralysant mais ça ne marcherait pas avec Torterra…
Lilian remarqua que les Tortipouss et Boskara se figeaient et cessaient d’attaquer. Bouldeneu fulminait, affaibli.
- Synthèse !
Le Pokémon retrouva suffisamment de vigueur.
- Christina, il faut le repousser au dehors ! cria Lilian.
- C’est ce que j’essaie de faire !
- Mammochon !
Le Pokémon de Robbie tenta de pousser Torterra, aidé par Bouldeneu qui évacuait également les Spododo gênants. Le Spinda et le Phogleur de Jeannot vinrent à la rescousse.
- Posipi !
Le Pokémon électrique apparut sur la tête de Mammochon. Robbie regarda son camarade.
- Coup d’Main !
Le Pokémon encouragea ses pairs qui repoussèrent mieux Torterra qui commença à reculer, lui et les Pokémon le soutenant.
- Ça marche ! sourit Christina.
Les autres élèves continuaient à évacuer ordinateurs et boîtes d’archives. Christina observait la situation chaotique, d’autant que des Piafabec entraient maintenant par les fenêtres.
- Oh non…
Torterra adopta une attitude différente et sembla descendre de ses ouailles. Lilian eut un frisson néfaste.
- Tous aux abris ! Reculez !!
- Hein ? s’étonna Robbie.
Personne n’eut réellement le temps de percuter quand les Pokémon qui tentaient de repousser les envahisseurs furent frappés par une puissante attaque Lame de Roc. Les rochers d’énergie sortaient du sol et repoussèrent puissamment Mammochon, Bouldeneu, Spinda et Phogleur. Les dresseurs, pris dans le souffle de l’attaque, retombèrent également au sol.
***
Perrine soupira. « J’en ai marre de vivre des galères de ce genre… »
- C… Calmez-vous les enfants ! Dinoclier !
Le Pokémon visait les oiseaux adverses avec Pouvoir Antique. Les piafs se mirent à plusieurs sur lui. Odile geignit, recroquevillée près de son bureau.
- Clive !
Le jeune homme, encore surpris, se tourna vers Andréa, les sourcils froncés, auprès de son Branette.
- Quoi ?
- On les arrête ! On a tous les deux une Méga-Evolution, on peut nettoyer cette volaille en deux-deux !
- … et passer pour des héros ? Ça va pas, nan ?
- Nan, pour se marrer ! Si on demande, on dira qu’on était sous PCP !
Clive plissa les yeux, haussa les épaules et sortit Cizayox.
- Pas de pose débile pour la Méga-Evolution, hein… souffla Clive.
- Certainement pas, on prend un air détaché et on fait ça genre « woups, pas fait exprès ! »
- Okay.
Cizayox et Branette Méga-Evoluèrent. Méga-Branette s’amusait à ouvrir et fermer ses fermetures éclair. Méga-Cizayox agita ses pinces devant lui.
- Dégagez, tout le monde ! cria Andréa.
- Le Pokémon de la prof… Pisto-Poing !
Cizayox éloigna les Piafabec et Etourmi qui tourmentaient Dinoclier. Voyant les deux Méga-Evolutions, Dinoclier se retrancha vers sa maîtresse.
- Tu as été très brave, Dinoclier ! Attention, les enfants !
- Méga-Branette, attaque Coup Bas !
Le Pokémon étendit ses griffes roses pour aller s’emparer de quelques oiseaux, puis les écrasa avec force au sol, hilare. Clive plissa les yeux.
- Lequel de nous deux est le plus sadique ?
- Oh allez, c’est moi qui ait un casse-noisettes de deux mètres de haut, peut-être ?
- T’as une poupée diabolique avec des tentacules ! Tu te fous de moi ? Griffe Acier !
Méga-Cizayox s’emparait des oiseaux et les déglinguait avant de les rebalancer sur leurs potes qui, du coup, faisaient moins les malins.
- Ta maîtrise est impressionnante ! admit Andréa.
- Merci. J’ai eu un bon prof.
Andréa haussa un sourcil et regarda son camarade, intriguée.
Perrine était là, comme depuis le début en fait, mais elle était tellement occupée à regarder ses camarades qu’elle avait oublié l’essentiel.
« Merde, y’a mon père à l’étage en dessous ! »
Perrine chercha à se lever et à se diriger vers la porte, sous les yeux effarés de ses camarades, à terre.
- Perrine, non ! cria Odile.
- Perrine, tu fais quoi, là ? s’étonna Clive.
- Elle sort, elle va buter tout le monde, tu crois quoi ! souffla Andréa.
Perrine inspira.
- Mon père est encore là, je dois le rejoindre !
- Ton père… Ah oui, le mec de la médiathèque super beau gosse, là ! sourit Andréa.
- Non mais Andréa quand même ! soupira Clive.
- Bah quoi…
Perrine se dirigea vers la porte et fut arrêtée par un Plumeline rouge. L’oiseau danseur de flamenco fit barrage à la jeune fille.
- … euh… les gars ?!
Le Pokémon frappa ses ailes l’une contre l’autre et fit quelques pas. Les oiseaux s’organisèrent, et Clive et Andréa durent faire face à une rafale d’oiseaux en furie qui avançaient en escadrons précis.
- Ah ! Mais bordel, c’est juste des Pokémon sauvages, pourquoi ils nous font des stratégies aériennes dignes de Top Gun ?! grogna Andréa.
- Génial, des oiseaux gays fans de combat aérien ! soupira Clive alors que Méga-Cizayox peinait à parer les attaques.
Perrine allait réagir à la présence de Plumeline mais le Pokémon disparut dans une gerbe d’étincelles et se retrouva sur la tête de Méga-Cizayox.
- … Andréa, j’ai une actrice d’un film de Pedro Almodovar sur la tête de mon Pokémon !
- Clive, on a dit qu’on ferait juste SEMBLANT de s’être shootés !
Perrine observait la scène, médusée. Le Pokémon effectua une Danse Eveil qui enflamma Méga-Cizayox. Le Pokémon s’effondra, terrassé par la puissante attaque feu. Plumeline s’envola et regarda sévèrement Clive.
- … ok, j’aurais mieux fait de pas jouer les héros, c’est ça ?!
- Oh merde, moi j’ai Lucy Liu dans Kill Bill ! geignit Andréa.
- Et après, c’est moi qui me shoote ? souffla Clive.
Méga-Branette faisait face à une autre Plumeline mauve dont les ailes étaient des éventails.
- C’est QUOI ce bordel ?! souffla Andréa.
***
Nicole Dance, sur le toit de l’école, était accompagnée par son Airmure. Ses oiseaux encerclaient l’établissement. A ses pieds, quatre Plumeline vahinés roses dansaient joyeusement, semblant épauler leurs consœurs.
- Tout a l’air de bien se passer…
***
Perrine secoua la tête. « D’accord… d’accord, c’est un cauchemar, c’est un cauchemar et on va tous se réveiller… »
La Plumeline mauve dansa jusqu’à Méga-Branette qui sembla distrait.
- Attaque ! Griffe Ombre, je sais pas !
La danse de Plumeline se fit plus intense. Méga-Branette tenta d’attaquer mais un Etourvol s’interposa, annulant l’attaque spectre du Méga-Pokémon.
- J’ai la plus nulle de toutes les Méga-Evolutions ou quoi ?! soupira Andréa, frustrée.
Une Danse Eveil plus tard, Méga-Branette était hors combat à son tour. Et Perrine ne put que constater qu’une Plumeline jaune à pompons dirigeait les oiseaux dans leurs attaques.
Perrine secoua la tête, dépassée. « C’est une attaque des allumés habituels. Gé-nial… »
La porte, fermement close par la prof, semblait prête à céder. Perrine remarqua une lumière similaire à celle émise par Floette.
- Han non… Les types Fée annulent la Clause Pierre… souffla Perrine.
- Vraiment ?! Quelle saloperie ce type Fée ! grommela Clive.
Effectivement, le « verrou » apposé par Dinoclier céda rapidement. Clive et Andréa étaient passés à l’offensive en sortant leurs trois autres Pokémon respectifs.
- Perrine, tu fais quoi ?! s’étonna Nicolas Bundy, à terre avec les autres.
- Je dois sortir, mon père est en bas !
- T’es complètement barge ! grogna une fille blonde, Cynthia Andersen, à qui Perrine devait avoir adressé la parole une fois et demi en trois ans.
Perrine haussa les épaules. La porte s’ouvrit. Les Spododo allaient endormir Perrine, mais Cacturne sortit de sa Pokéball et protégea sa maîtresse tout en repoussant les Tortipouss qui portaient les champignons, sous les regards horrifiés de ses camarades. Andréa s’étonna.
- Elle s’est barrée ? Cette fille est ouf !
Galvaran, Rafflésia et Xatu faisaient de leur mieux face aux oiseaux. A vrai dire, Xatu semblait quelque peu perturbé.
- Grave, mais elle aurait pu nous aider aussi…
Mangriff, Desséliande et Nostenfer faisaient de leur mieux face aux adversaires acharnés.
- Putain j’avoue ! grommela Andréa.
***
- J’avoue, je ne m’attendais pas à cela…
Ambrose Rodenberg ne s’attendait pas à ça. Sa salle était remplie d’oiseaux, et des tortues frappaient à sa porte.
- C’est… une journée quelque peu inhabituelle… euh…
Walter et Naomi regardaient, éberlués, les Piafabec et Etourvol piailler dans la pièce. Les lumières s’étaient éteintes. Des Tortipouss et des Boskara entraient. Walter était intrigué par les Spododo sur le dos des Tortipouss.
- Une attaque ?! Mais ils sont bien trop nombreux !
- Avec Direction Dresseurs, on ne sait jamais…
Walter regarda Naomi qui serrait les dents.
- C’est bien le genre de stratégie des amis de mon père…
- On fait quoi ?
Naomi prit une Pokéball.
- On les dégomme.
- J’approuve. Les champignons, là…
- Du genre à endormir, comme tous les champignons, je présume.
Walter hocha la tête.
- Vivaldaim !
- Harry !
Roussil et Vivaldaim se mirent côte à côte.
- Rebond !
Vivaldaim chargea et évacua les Spododo gênants.
- Danse-Flammes !
Roussil frappa les Tortipouss et Boskara alentours.
Les autres élèves étaient nettement plus apeurés. Fey, en haut des gradins avec Ana et Quinn, n’en menait pas large.
- Ils nous attaquent maintenant !! Voilà ! Ils en veulent à mon bébé !
- Calme-toi, Fey ! tempéra Quinn.
- Mais ce sont juste des Tortipouss, comment ils pourraient attaquer ton bébé ?! souffla Ana.
Fey regarda Ana et soupira.
- T’as raison, j’deviens complètement folle !
- Nan, c’est le bébé qui parle, les hormones, tout ça ! sourit Quinn.
- J’espère que les autres vont bien… geignit Ana en voyant les oiseaux tourner autour du prof.
Fey tapa des mains sur la table.
- JAMES ! JAMES ! JAAAMES !!!
Elle essaya de se lever. Quinn la retint.
- JAMES !! JAMES EST EN DANGER !
- Tu es bien plus en sécurité ici, Fey, reste à ta place ! souffla Quinn en la tenant par le bras.
- James va se débrouiller, il est fort ! rappela Ana en la tirant vers elle.
- JAAAAAAAAAAAAMES !!!
Walter plissa les yeux. « Elle se réveille, celle-là… »
Naomi observait Ambrose, encerclé par les oiseaux.
- Monsieur Rodenberg !!
Ambrose prit une Pokéball.
- Les enfants, vous restez à votre place, c’est à moi de veiller à votre sécurité, pas l’inverse !
- Euh, monsieur… geignit Naomi.
Ambrose observa un Tortipouss avec un Spododo qui l’approchait.
- Ah, je vois ! A toi de jouer !
Le professeur de littérature envoya un Moufflair. Le putois géant fit face aux Tortipouss.
- Bouchez-vous le nez et fermez les yeux, les enfants ! Walter, Naomi, rappelez vos Pokémon !
Walter et Naomi s’exécutèrent. Danielle Thompson et Angelica Rubinstein se regardèrent, intriguées. Fey, Ana et Quinn remontèrent leur pull et fermèrent les yeux.
- GAZ TOXIK !
Moufflair lâcha une caisse. Les élèves frissonnèrent, le bruit ne laissant place à aucun doute. Complètement choqués, les oiseaux s’effondrèrent, chargèrent droit dans le mur voire droit dans les Tortipouss. Lesquels s’enfuyaient ou s’évanouissaient. Les Spododo tombèrent KO sur le coup.
Ambrose attendit que sa salle se vide ou que les Pokémon tombent KO. Il vit que son gaz s’évacua rapidement par les fenêtres, provoquant d’autres chocs toxiques sur les oiseaux à l’extérieur.
- Pfou… Eh bé, mon petit Mouffy, ça faisait longtemps que tu n’avais pas tout donné ! Ça va les enfants ?
Ana et Quinn regardaient Fey qui s’était évanouie en entendant le gigantesque pet. Naomi et Walter ne savaient plus comment regarder leur prof. Les autres élèves étaient pêle-mêle dégoûtés ou horrifiés.
Ambrose sembla quelque peu offensé et alla fermer sa porte en regardant ses élèves qui le suivaient du regard, très circonspects.
- Bon, bah puisque vous avez l’air de me… juger… Contrôle surprise !
- Han non !
- Mais non monsieur, on vous a trouvé cool ! tenta Quinn.
- Vos yeux ne mentent pas, mademoiselle Greyson !
- On… peut pas attendre la fin de l’attaque ? geignit Walter.
- Nan ! grommela Ambrose, vexé.
On entendit un Pokémon charger dans le couloir et faire trembler les murs à la surprise des élèves.
- C’est rien. C’est le vent ! Sortez une feuille !
***
- SORTEZ DE MON COULOIR !
Lançargot fonça dans le tas, lances en avant, à travers le couloir, dégommant les Tortipouss sur son chemin. Boguérisse s’occupait des resquilleurs. Blandine prenait un malin plaisir à nettoyer les couloirs, soutenue par ses élèves qui la regardaient depuis la salle.
- Allez madame !
- Madame Barnes ! Madame Barnes ! Madame Barnes !
Une Plumeline Pom-Pom tenta d’organiser les oiseaux pour riposter contre elle. Porygon-Z apparut derrière elle.
- ULTRALASER !! hurla Blandine.
Plumeline fut complètement laminée. Blandine fulminait.
- C’est PAS VRAI, ça ! Et le système d’alarme de ce gros porc de proviseur, il marche QUAND ???
***
- Pas d’électricité… Pas de wi-fi… On va tous mourir ! geignit Rodney Posh.
- Rodney, SILENCE ! Ok ? Je veux plus t’entendre ! grommela Antoine Jobs.
Tristan, sous sa table comme les autres élèves, regarda ses camarades.
- On doit sortir ! Wallace doit être en danger !
- Oublie Wallace, Lucy est sur les terrains de sport ! Si ça se trouve, elle s’est faite enlever ! souffla Benjamin.
- Moi je suis inquiet pour… euh… tout le monde ! geignit Orson.
Tino inspira.
- Vous avez l’air d’oublier que cette attaque est la preuve ultime que Wallace et son groupe doivent arrêter leur devoir !
Tristan plissa les yeux.
- Et ça ne te pose aucun problème de logique que cette attaque intervienne tout juste le jour où on reçoit les menaces par la poste !
- Nos agresseurs sont des professionnels, Tristan !
- Oh oui, je vois tout à fait nos très sérieux et très dangereux ennemis aller sur Internet pour chercher « Délai de livraison du courrier de la poste » afin de planifier scrupuleusement cette attaque. Oui. Ça me semble tout à fait crédible !
- Ca fait partie des questions de timing nécessaires dans le cadre d’une attaque terroriste !
- Et Christina ?! Tu penses à Christina ?
- Elle se débrouillera, je lui fais confiance !
Le jeune homme leva les yeux au ciel et sortit de sous son bureau. Agnès grommela.
- Edison !
- C’est pour la bonne cause ! Benjamin, Orson, avec moi !
- Benjamin, Orson, ne bougez pas ! grommela Tino. Les ordres de la prof prévalent sur ceux de Tristan !
- Dheu…
- On devrait dire quelque chose, là, nan ? geignit Orson.
- … c’est pas tant le fait de le dire qui me gêne, c’est le fait qu’on doive le dire, tu vois, que ça doive être précisé ! admit Benjamin.
- Oui bah oui… souffla Orson en agitant la tête.
Tristan inspira, excédé, et regarda Tino sous son bureau.
- Est-ce que, UNE FOIS, je dis bien UNE FOIS dans ta vie, tu peux accepter le fait d’avoir tort ?
- Non, et tu le sais.
- Ce qui se passe là n’est pas normal ! Ton entêtement à ne voir que ce que tu veux voir pourrait bien causer notre perte, cette fois !
- Mais non, si ça se trouve c’est juste des Pokémon sauvages perdus !
- Tu veux que je te frappe ? En dix ans d’amitié, c’est la première fois que j’ai VRAIMENT envie de te frapper !
- Frappe-moi si tu veux, mais fais d’abord face à cette évidence : Si vous sortez, vous ouvrez la porte et du coup vous nous mettez tous en danger !
Tristan haussa les sourcils.
- … je suis prêt à prendre ce risque pour Wallace !
- Hah ! Qui n’est pas objectif, maintenant ?
Benjamin et Orson se regardèrent.
- Pourquoi on est amis avec eux, déjà ? demanda Benjamin.
- On a besoin d’équipiers pour les jeux en ligne ! rappela Orson sans hésitation.
- Ah, oui, c’est vrai.
La prof se leva, lasse.
- Ca suffit, vous deux, PERSONNE ne sort ! Je suis votre professeur, vous êtes sous ma responsabilité ! Personne ne sort un point c’est tout. Il en va de même pour tous les cours, donc vos camarades sont en sécurité !
Tino regarda Tristan qui inspira.
- C’est lâche de rester ici pendant que nos amis sont peut-être en danger.
- Je viens de dire qu’ils étaient en sécurité, Edison ! souffla la prof.
- Et vous n’en êtes pas sûre !
- Si, parce que tout comme moi, mes collègues ont un entrainement pour ce genre de situation !
Les Tortipouss poussaient la porte. Les élèves crièrent, pas rassurés.
Agnès Wendell sortit un Armulys et un Blindalys. Les deux Pokémon apposèrent un filet de sécurité sur la porte. Tino s’étonna.
- C’est complètement inefficace ! Ce n’est même pas une Clause Pierre ! Qui aurait été largement plus suffisante !
- C’est quoi une Clause Pierre ?! demanda Benjamin.
- C’est quand un Pokémon crée un magnétisme artificiel sur un objet pour créer une inertie ! sourit Orson. Ca nécessite au choix un Pokémon Roche, Acier, qui possède Fermeté et qui a une attaque pour augmenter sa défense…
Tino regarda Orson.
- Tu peux apposer la Clause Pierre avec Cliticlic, n’est-ce pas ?
- Eh bah oui mais…
- Mais je ne l’autorise pas, j’ai mes propres moyens de sécuriser un espace, je ne vous permets pas de contester mes méthodes ! grommela Agnès.
- J’EN PEUX PLUS ! FAUT QUE JE SORTE !
Rodney Posh sortit de sous sa table et se dirigea vers la porte qu’il ouvrit.
- Armulys, Blindalys, Dard Venin !! cria Agnès.
Les deux cocons regardèrent leur maîtresse qui haussa les épaules.
- … c’était trop beau.
Rodney ouvrit et se fit vite asperger de spore. Les Spododo observèrent la salle. Agnès secoua la tête.
- Les policiers ne croiront JAMAIS que je ne l’ai pas poussé dehors !
Tino et Tristan se regardèrent.
- Tu as indirectement gagné ! souffla Tino.
- C’est un cas de Rodney Ex Machina, plutôt… admit Tristan.
- Ils entrent ! cria Orson.
Les Tortipouss entrèrent dans la pièce. Tino envoya Farfaduvet.
- Orson, Benjamin, vos Pokémon Vol !
- Nous ne sommes pas tes sbires ! grommela Benjamin.
- Et encore moins tes Pokémon ! geignit Orson.
Tino regarda ses amis, étonné. Tristan était tout aussi surpris de leur réaction.
- Ca fait du bien de le dire ! sourit Benjamin.
- Ah ça, oui ! sourit Orson.
- … Je vous demande de m’aider, avec Grodrive et Pijako vous avez un avantage certain sur nos adversaires !
- Oui bah oui, on se met en ordre de bataille, là ! admit Tristan.
Benjamin et Orson se regardèrent et regardèrent leurs camarades.
- Ah, maintenant, vous vous soutenez ?!
- La porte est ouverte, autant…
Tristan s’écroula, endormi par un Spododo.
- TRISTAN ?! s’étonna Tino.
- Ah non, je dors pas cette fois ! geignit Orson en se couvrant la bouche.
- Moi non plus…
- Dard Venin !
Agnès se défendait avec Armulys et Blindalys qui attaquaient conjointement. Les Spododo ne supportaient pas l’attaque, mais les Tortipouss arrivaient à l’encaisser. Tino grommela.
- Et merde ! C’était bien le moment pour t’endormir, Tristan !
Orson et Benjamin regardèrent Tristan, inconscient, puis Tino qui semblait furieux après lui.
- Bon, vous êtes prêts à vous battre à mes côtés, maintenant ?
Orson agita la tête. Benjamin sortit Trousselin.
- Trousselin, attaque Vigilance !
Le Pokémon créa un champ de force. Les Spododo semblaient tout perturbés. Tino regarda Benjamin qui hocha la tête.
- Tu peux les attaquer sans risque !
- Bon ! Vent Violent !!
Farfaduvet envoya une bourrasque qui repoussa les Tortipouss. Les Pokémon furent balancés dans le couloir. Orson hocha la tête.
- Ah… bon, bah… je vous couvre !
Orson regarda autour de lui et constata un Plumeline. L’oiseau rouge et noir l’observait méchamment. Benjamin avait sorti Vortente pour épauler Tino avec Fouet Lianes.
- Euuuuuuuuuuuuh Tino…
- Quoi ?!
- … oiseau ! Là !
- Orson, tu es une très mauvaise couverture !
- Bah en même temps, j’ai pas l’habitude… d’être en couverture ! admit Orson.
Plumeline dansa avec panache, ce qui fascina Orson.
- En tout cas, c’est un bel oiseau !
- Orson, qu’est-ce qu’on t’a déjà dit à propos des commentaires pendant une situation périlleuse ?! soupira Benjamin.
- De… pas en faire ?!
- Voilà.
Plumeline intensifia sa danse. Les Boskara arrivèrent en groupe, moins faciles à repousser que les Tortipouss.
- Les Tortipouss ont amené du renfort ! s’étonna Benjamin.
- Ces créatures ne cesseront jamais de m’étonner ! sourit Tino.
Orson regarda la Plumeline qui agita ses ailes, l’air de le mépriser. Orson baissa la tête.
- Je sais, je sais, je suis pas terrible comme adversaire !
Plumeline agita les ailes. Les Boskara semblèrent plus vindicatifs. Farfaduvet et Trousselin furent repoussés par leurs Canon Graine. Armulys et Blindalys tenaient le choc avec Armure.
- Les enfants, cachez-vous, je les contiens !
- Avec vos cocons ? soupira Tino.
- Ketts, vous vous moquez de moi ?!
- … oui ! admit Tino.
- Tino… soupira Benjamin.
- Orson, tu comptes sortir un Pokémon ou bien…
Orson souffla. Plumeline voleta et se posa sur sa tête en dansant.
- Oh ! Eh-eh-eh-eh-eh !! geignit Orson.
- Voilà autre chose ! s’étonna Tino.
- Enlevez-moi ça ! geignit le jeune homme.
Opermine sortit de sa Pokéball pour se poser sur la table. Il donna un vif coup de griffe qui assomma Plumeline contre le mur derrière Orson. Le jeune homme regarda son Pokémon, surpris et soulagé.
- M-Merci, Opermine !
Le Pokémon hocha les têtes. Tino plissa les yeux alors que les Boskara continuaient à mitrailler.
- On n’y arrivera jamais ! souffla Benjamin.
- Sécrétion !!
Armulys et Blindalys se jetèrent sur les Boskara et les recouvrirent d’une toile argentée, comme si c’était une bâche. Tino et Benjamin se regardèrent. Les Pokémon reculèrent d’eux-mêmes, empêtrés. Agnès inspira.
- Bon. On dirait bien que mes cocons ont réussi à contenir nos adversaires !
- Vous avez mal pris ma remarque, je suppose… suggéra Tino.
- A votre avis… gronda Agnès.
- … oui ?!
Orson et Benjamin se regardèrent, pas dupes. Tristan dormait toujours comme un bébé.
***
Quand Tino sortit finalement, l’inspecteur qui l’avait interrogé sortit également du bâtiment pour aller se ressourcer une semaine à la montagne. Le jeune hispanique sourit, pas peu fier.
« Hah ! J’ai bien fait d’établir une telle stratégie pour le cas où un jour je me retrouverai en garde à vue ! J’espère que les autres auront été assez malins pour faire pareil. »
Il regarda son téléphone. Woups. Un peu trop de messages. Dont un qui l’intriguait plus que tous les autres. Le plus récent, en fait.
[Le carrosse est avancé, monseigneur !]
Tino sortit du bâtiment. Ses parents n’étaient pas là pour l’attendre, ils étaient au travail. « C’est le genre de situation où je bénis leur emploi du temps… »
La voiture était là, conduite par Estelle Ludges, avec à l’arrière Gina et Holly. Tino entra à l’avant.
- Vous ne me ramenez pas chez moi, je suppose…
- Nan. Les jumeaux ont été pris en otage par un vieux copain de mon neveu, j’emmène ces deux jolies sirènes qui m’ont expressément demandé de passer te prendre !
Tino plissa les yeux.
- … parce que je suis le plus intelligent de la classe ?
- Nan, parce qu’on a besoin de bras ! soupira Holly.
- On se dit juste qu’à trois avec madame Ludges, ce sera plus facile ! admit Gina.
- … et du coup, c’est moi que vous avez choisi ? Je suis flatté !
Gina et Holly se regardèrent, déjà exaspérées. Tino sourit. Estelle l’observa.
- Eh bé. Et je trouvais mon frère coincé du cul quand on était gosses…
- Vous savez où aller ? demanda Holly.
- Oui, oui, j’ai suivi les infos comme vous, je sais qu’ils sont dans le désert à la sortie de la ville.
- J’espère que Lilian va bien… geignit Gina.
- Il s’est passé quoi pendant que je faisais ma déposition ? s’étonna Tino.
Holly inspira.
- En gros, cette débauche de moyens policiers n’est qu’une mascarade organisée par le commissaire qui a une dent contre Roland Smirnoff.
- HAH ! Je m’en doutais ! C’était trop gros, trop maladroit…
- Tu ne te doutais de rien du tout, nabot, c’est Christina qui a découvert le pot aux roses la première ! grommela Gina.
- Ouais, elle nous a envoyé un texto depuis le tribunal ! Tu as dû le recevoir pendant que tu t’éclatais en boîte !
Tino s’étonna. Holly lui passa son téléphone.
[Police manipulée en grande partie, sortez et trouvez RS, c’est une manœuvre !]
- Ensuite c’est à nous qu’elle a envoyé l’enregistrement d’une conversation avec une policière.
- Qui prouve ce qu’elle avance ! Les policiers n’étaient pas objectifs dans cette affaire.
- On a appelé madame Ludges pour qu’elle nous emmène faire écouter ça à un inspecteur de Volucité qui a immédiatement saisi la police des polices.
- Inutile de dire également qu’à cette occasion, on a eu la confirmation que Roland avait fait filmer la bataille de ce matin pour la retransmettre en direct à la télévision, ce qui explique la réaction si rapide de la police.
Tino blêmit.
- Gné ?!
- Pour résumer : C’est la merde ! souffla Holly.
- Mon Dieu, la bataille est passée à la télé… Tout le monde va voir que je n’ai pas fait des étincelles…
- Qu’est-ce qu’on s’en tape… soupira Gina.
- Grave, tu crois que nous on a fait le spectacle ?! soupira Holly.
- Ok… et… pour ce qui est d’Orson ?
- On ne sait toujours rien… soupira Gina.
Tino regarda Estelle.
- Et vous avez préféré aider ces deux pimbêches plutôt que d’aider Orson ?
- Les pimbêches t’emmerdent ! grommela Gina.
- Grave, va te faire foutre, Ketts ! souffla Holly.
- C’est moi qui vous emmerde ! Orson nous a tous sauvés !! Nous avons une dette envers lui, tous autant que nous sommes !
Les deux filles s’accordèrent sur ce point. Tino inspira.
- Même si je suppose qu’on doit vous remercier aussi pour ce que vous avez fait.
- On devrait juste arrêter de se disputer et faire en sorte que tout ce bordel s’arrête ! admit Gina.
- Voilà, on a tous assuré ce matin, on doit aller de l’avant ! souffla Holly.
- Je suppose que Tristan est en train de sauver Orson… ou Benjamin même… admit Tino.
Estelle serra les dents.
- Ouaiiiiis essayons de ne pas trop aborder les sujets qui fâchent et effectivement… allons de l’avant !
- Vous savez des choses ? demanda Tino.
- Moi ? Nan ! C’est mon frère, le génie, moi je prends les miettes et je fais comme si !
Tino grimaça. Estelle inspira.
- J’ai soixante-dix balais et je suis au volant d’une voiture alors on se tait maintenant ! Mamie a besoin de concentration !
- Vous conduisez comme une pro ! s’étonna Gina.
- Mais ouais, vous arrêtez pas d’insulter les autres conducteurs depuis qu’on est avec vous ! souffla Holly.
Estelle souffla et démarra la voiture. Tino inspira.
- Pourquoi je sens que je n’aurais pas dû monter…***
- Pourquoi je sens qu’on n’aurait pas dû monter…
La classe de philosophie, et la prof Vivienne Marx, s’étaient réfugiés en haut des gradins. Kidd Rogue avait donc décidé de les bombarder. Trépassable et Triopikeur pilonnaient les rangs de Boue-Bombe et de Ball’Ombre.
Santana protégeait les rangs avec le Mur Lumière de Mistigrix, mais son Pokémon était bien moins doué que celui de Violette en la matière.
Wallace tentait de riposter avec Pingoléon. Mais ses Bulles d’O faisaient jeu égal avec les projectiles de l’adversaire.
- Un peu d’aide serait la bienvenue ! grommela Wallace.
- Il faut aussi protéger les autres ! grommela Santana.
- A nous deux, on peut écraser ce pignouf ! Pourquoi tu m’as pas secondé quand je l’ai attaqué ?
Santana se mordilla les lèvres. Son premier réflexe avait été de mettre la prof à l’abri des attaques de Trépassable. De fait, elle avait privilégié une attitude défensive. Quand Wallace avait voulu poursuivre son offensive après son Hydroblast, Pingoléon a eu un temps d’arrêt qui permit à Kidd de reprendre la main dans le combat.
- Allez, Bétochef, Mach Punch !
Rhonda Mortes, la jeune fille gothique du cours, les aidait également à défendre. Desmond et Soraya participaient également, dans une moindre mesure, leurs Pokémon étant faibles face aux attaques du mercenaire.
- Nidoqueen, Dard Venin !!
L’attaque parvenait à peine à contrer les projectiles de boue. Mais c’était toujours ça de pris. Desmond hocha la tête, satisfait.
- Détritus, Miasmax !
Le Pokémon de Soraya couvrait ses camarades plutôt qu’être réellement utile. Kidd s’amusait de cette petite résistance.
Santana se tourna vers Elliot Steinberg, le soi-disant super stratège juif, qui restait à l’écart, apeuré.
- Steinberg, tu te fous de la gueule du monde ?!
Vivienne et les autres élèves se tournèrent vers lui. Le grand jeune homme à lunettes leva la tête, craignant l’ire ennemie... et amie.
- Je ne veux rien avoir à voir avec tout ça !
Wallace plissa les yeux.
- Vous agissez comme tout cela était normal ! Spoiler Alert, ça ne l’est pas ! Les écoles normales ne se font pas attaquer !
Santana allait le sortir de son abri. Wallace semblait en désaccord. C’est pourtant Vivienne qui retint Santana.
- Mais madame…
- Santana, c’est moi le professeur, normalement c’est à moi de vous protéger dans ce type de situation. Et j’ai failli.
Santana plissa les yeux.
- Au moins vous avez essayé ! Vous…
- Certes, mais en attendant les secours, c’est moi qui devrait retenir notre adversaire et pourtant je me retrouve à me reposer sur vous. J’aide comme je peux…
Son Galopa, bien qu’affaibli, épaulait les quelques élèves résistants avec ses Flammèches.
- … mais au fond, je me sens terriblement impuissante. Il y a une différence entre être théoriquement préparée à une attaque et devoir y faire face. Il y a une différence entre être un bon combattant et avoir le courage de faire face.
Wallace hocha la tête, comprenant la position d’Elliot. « Je serais dans la même si je ne savais pas que j’avais une part de responsabilité dans ce qui se passe… »
Santana grommela mais abandonna l’idée de déloger son camarade.
Kidd inspira.
- Cela m’ennuie. Je vais jouer autrement.
Le sol rougit sous Miasmax. Soraya s’étonna.
- Non !
- Soraya !!
Nidoqueen chargea Miasmax pour le pousser et se prit la Telluriforce de Trépassable à la place.
- Ah !!
- Soraya, tu n’as rien ?!
La jeune fille maghrébine regarda son camarade noir à lunettes.
- … Bah non, c’est juste mon Pokémon ! En plus de ça, t’es un peu débile de m’avoir couvert parce que…
Une autre Telluriforce frappa Miasmax cette fois. Desmond serra les dents.
- Ah…
- Oui bah oui.
- … ça te dirait de sortir avec moi ?!
- QUOI ?! Non mais tu crois que c’est le MOMENT ???
- Bah non mais…
Kidd pencha la tête. Wallace grimaça.
- O… K, je m’attendais pas à ça…
- Nous non plus, si ça peut vous rassurer… marmonna Wallace.
- Tu es Wallace Gribble, n’est-ce pas ?
Wallace hocha la tête. Kidd sourit.
- Mon chef m’a énormément parlé de toi…
- Ah ouais ? Il vous a dit à quel point j’étais un sale petit enfoiré ?
- Un sale petit inconscient, oui…
- Mouais. En attendant, c’est bien que vous ayez changé de tactique et que les deux zozos devant aient fait diversion.
Santana s’étonna. Trépassable eut à peine le temps de se retourner que Pandespiègle lui sautait dessus.
- Brenda, POING COMETE !
Kidd s’étonna alors que son château de sable fantôme se prenait une rafale de coups de poings inefficaces, vu que Trépassable est un spectre.
- Euh… ok… Tourbi-Sable…
Trépassable s’empara de Pandespiègle et l’emprisonna dans les méandres de son corps de sable. Wallace haussa les sourcils.
- Si c’est une stratégie, elle est bien idiote.
- Tabasco, Lance-Flammes !
Kidd vit Chartor émerger du premier rang des bureaux et frapper Trépassable et Triopikeur. Pandespiègle profita de la confusion des flammes pour retourner vers son maître.
- Vous êtes bien gentils, mais les forces, les faiblesses, tout ça…
Trépassable se redressa et une Telluriforce explosa sous Chartor. La tortue voltigea dans les airs. Wallace fronça les sourcils. Santana observait.
Kidd haussa les épaules.
- C’est un truc auquel il faut prêter attention, voy…
- Oxyde !
Fermite sauta vers Trépassable, mais c’est Triopikeur qui s’en chargea avec Boue-Bombe. Le Pokémon retomba sur le côté.
- Ok, c’est bien gentil et j’apprécie l’audace, mais…
Le rayon chargé d’Anchwatt s’effondra en pluie de lumière sur Trépassable et Triopikeur. Kidd plissa les yeux.
- … nan mais là vous…
L’attaque n’eut aucun effet. Ni Kidd ni ses Pokémon n’avaient bougé.
- Ok, on peut reprendre sérieusement ou…
Un Canarticho sortit des sièges et envoya une Lame d’Air. Kidd inspira lourdement et la Lame de Roc conjointe de Trépassable et de Triopikeur frappa l’oiseau qui retomba sèchement. Mistigrix tenta également une attaque frontale qui échoua lamentablement, contrecarrée par la Ball’Ombre de Trépassable.
- La plaisanterie a assez duré…
Wallace et Santana s’avançaient eux-mêmes cette fois. Kidd s’étonna, et constata trop tard que Moyade et Pingoléon l’avaient pris en tenaille pendant qu’il s’occupait du menu fretin.
Le mercenaire, éberlué, regarda ses deux adversaires qui s’étaient avancés et le toisaient, les bras croisés.
- On arrête les enfantillages… marmonna Santana.
- … et on va s’expliquer calmement… ajouta Wallace.
***
- James, Mike, ralentissez ! C’est pas vrai, mais qu’est-ce qui m’a pris !
Lucy était montée sur son Donphan, poursuivant Mike et James, le premier sur son Blizzaroi et le second sur son Tauros. Ils tombèrent rapidement sur d’étranges Goupix blancs.
- Euh… c’est quoi ce délire ? s’étonna Mike.
- C’est des ennemis. Faut les buter ! grommela James.
- T’es sûr ?!
Lucy arriva et regarda les deux garçons.
- DITES ! Vous pourriez agir de façon un peu intelligente et pas foncer dans le tas comme des idiots ?!
- Fey est en danger ! grommela James.
- Ouais, toute l’école est en danger aussi, hein, tous les élèves, les première année sans défense, le personnel…
James soupira.
- Pourquoi tu nous as suivis ?!
- Parce que je suis la petite chinoise de service, je tombe malade quand j’ai pas de monde autour de moi ! Parce que je me fais du souci pour les autres aussi, gros crétin !
- Hey mais putain…
- Défoule-toi sur les renardeaux au lieu de menacer une meuf qui fait presque UN METRE de moins que toi ! grommela Lucy, pas démontée.
Les Goupix observaient, mais ils partirent quand ils virent que la tension du groupe augmentait.
- Putain ! Colossinge !!
Mike envoya son Pokémon. Lucy sortit une Pokéball.
- Héricendre, grille-leur le cul !
Colossinge fonça et frappa les Goupix qui chutèrent dans la neige. Héricendre frappa les autres Pokémon qui chutèrent également, touchés.
- On va probablement tomber sur le responsable…
- Là-bas ! signala James.
Le Feunard bleu regarda les trois dresseurs. Lucy s’étonna.
- Euh… attendez une minute, c’est pas normal, des Goupix blancs, un Feunard bleu…
- C’est des Pokémon génétiquement modifiés, voilà tout… marmonna Mike.
- Ouais, c’est des putains d’abominations !
Grelaçon sauta de Tauros et fit face à l’adversaire. Mike plissa les yeux.
- James, on attaque !
- Ouais. Hariyama !
Lucy pencha la tête. « C’est pas une expérience… »
La neige tombait de plus en plus fort. Feunard constata les Goupix blessés. Le Pokémon s’avança et agita sa queue floconneuse.
- Euh, les gars…
- Close Combat !!
Colossinge et Hariyama s’avancèrent, vindicatifs. Feunard les regarda, menaçant.
L’Eclat Magique partit d’un coup et tétanisa les deux Pokémon. Grelaçon recula, surpris. Lucy plissa les yeux.
- Une attaque Fée… C’est pas une expérience…
- Comment tu sais ?! s’étonna Mike.
- C’est trop radical, trop compliqué, trop… Il est carrément d’un autre type !
- Hein ?! s’étonna James.
Lucy sortit Venalgue.
- Pistolet à O !
Venalgue lança l’attaque. Feunard l’encaissa sans problème. Lucy secoua la tête.
- Nan, c’est pas une expérience, c’est plus compliqué…
Feunard releva la tête, fit briller ses yeux et les Goupix se relevèrent. Grelaçon se rapprocha de James, apeuré.
- C’est quoi ce délire… souffla Mike.
Le Blizzard qui s’abattit sur les trois dresseurs les surprit tellement qu’ils ne purent même pas réagir. Une fois celui-ci passé, seuls Blizzaroi et Grelaçon se relevèrent. Mike, James et Lucy étaient à moitié ensevelis dans la neige, légèrement assommés. Arturo arriva, très à l’aise dans son pull à col roulé blanc.
- Oups, j’étais censé ne pas toucher aux enfants… mais je suppose que tu deviens incontrôlable quand on touche à tes enfants…
Feunard se frotta contre son maître.
- Oui, ma princesse, oui… je me demande comment s’en sort Momartik…
***
- Je me demande comment s’en sort Lucy…
Violette se frictionnait les épaules. Banshitrouye scrutait les horizons.
- Et les garçons… Bon sang, mais il est où, ce gymnase ?! Et pourquoi tu t’es transformé, toi ?!
Banshitrouye sembla hausser les épaules.
- VIOLEEEETTE !
Violette se tourna. Elle sortit son Mistigrix.
- Chamade, cherche Rebecca, cherche !
Le Pokémon étendit ses oreilles. Il sembla perturbé.
- Hein ?!
Elle vit passer Francis et Steven sur le dos de Némélios.
- VIOLETTE, FUIS !!! cria Francis.
- PUTAIN ELLE SE RAPPROCHE ! ELLE SE RAPPROCHE ! hurlait Steven.
Némélios rugissait, aussi apeuré que son maître. Violette plissa les yeux. La Momartik apparut. Elle se figea devant Violette. Le Banshitrouye de Léon sembla apeuré.
- Euh… d’accord… euh…
Momartik sembla toute gentille au départ. Elle reprit sa forme démoniaque. Violette plissa les yeux.
- Pardon ?! Mais euh…
Momartik tenta une attaque, mais Karaclée sortit de sa Pokéball.
- Martial, Direct Toxik !
Le Pokémon contra le coup de griffe de Momartik. Le Pokémon sembla étonné. Violette plissa les yeux. « Ça ne suffira pas… »
- PIQUE !
Déflaisan chargea dans la grande dame de glace. Violette se tourna vers Rebecca, accompagnée de Gina, Holly, Amélia et des autres filles de la gym.
- La prof voulait pas qu’on sorte, mais j’ai piqué une crise ! sourit Rebecca, fière d’elle.
- Et c’était une décision complètement stupide !! grommela Mounia Ghanem.
- Le chauffage marchait plus, ça servait à rien de rester ! grommela Holly.
- Mais ouais, on est beaucoup mieux à se geler les miches là dehors ! ironisa Gina.
Amélia ne disait rien. Distraite, Violette ne vit pas la griffe de Momartik derrière elle.
- Attention !! cria Rebecca.
Le Lance-Flammes de Némélios neutralisa la créature. Francis et Steven avaient fait demi-tour.
- En croisant Violette, on s’est dit qu’on pouvait pas la laisser seule ! souffla bravement Francis.
Violette plissa les yeux.
- Vous vous êtes faits pipi dessus, Rebecca n’a pas hésité, elle, elle a frappé directement !
Steven agita la tête.
- Nan, on a attendu notre moment, voilà tout !
Les filles semblaient sceptiques. Francis serra les dents.
- Dites rien à Quinn ! geignit le jeune homme.
***
- Dis rien, Perrine… Dis rien…
Cacturne tenait Perrine et la protégeait des Tortipouss et des Boskara. Mais les couloirs étaient bondés, et elle avançait lentement.
- Ca va prendre un temps fou… les escaliers…
Un Torterra obstruait les marches pour se rendre à l’étage en dessous. Perrine leva les yeux au ciel.
- C’est une blague…
Les Pokémon Plante agissaient de manière robotique. Les Spododo tentaient leur spore, mais Cacturne l’encaissait, la rendant inutile. Les Boskara et les Tortipouss se contentaient de constater la présence de Perrine.
- On fait quoi ?! Je fais quoi ?! Je dois descendre ! Sandro !
Le Cacturne souffla. Il prit Perrine avec lui.
- Euh… ok ?!
Sautant de Pokémon en Pokémon, il alla se plaquer au fond du couloir, dans une impasse. Perrine se posa à côté de lui.
- Euh… T’es sûr de toi, Sandro ?!
Le Cacturne hocha la tête. Perrine plissa les yeux. « Il me connait depuis que je suis toute petite… probablement mieux que mes parents… »
Cacturne envoya des Dard-Nuée. Certains touchèrent les ennemis, mais cela attira surtout les Canon Graine des Boskara.
- Ah non !! geignit Perrine.
Les tirs des adversaires surpassaient les dards de Cacturne. Le Pokémon sembla dépassé, mais il continua. Perrine plissa les yeux.
- J’appelle Renoir en renfort ! « Mais ça ne suffira pas… »
Perrine se mordilla les lèvres. « Tu sais ce que tu dois faire, mais tu ne veux pas t’y résoudre… parce que c’est l’arme que Roland Smirnoff a donné à la prof… »
Elle regarda sa Gemme Sésame. Elle regarda Cacturne, dépassé mais tenant du mieux qu’il pouvait.
- Et merde… Frida !
Scarhino sortit de sa Pokéball. Apeurée, elle se réfugia derrière Perrine.
- Attaque Dard Nuée, Frida !
Scarhino avait peur. Trop d’adversaires.
Des tortues…
« Allez, Marie-Hélène ! Attaque Torterra !
- Non mais ça va pas ?! Vous avez vu la taille de ce monstre ! Hors de question !
Scarhino se tourna vers sa maîtresse, dédaigneuse. Le professeur regarda son Torterra.
- Thor, attaque Canon Graine ! »Scarhino frissonna alors que les bruits d’impacts résonnaient.
- Frida ! Frida, je n’ai pas le choix ! « Non, tu ne peux pas la forcer ! »
Perrine frissonna. « Est-ce que je vais la forcer à Méga-Evoluer ?! »
Elle regarda la Scarhinoïte au bras du Pokémon. « Est-ce qu’elle va approuver ? Est-ce qu’elle va me détester ? »
Perrine regarda Scarhino qui la suppliait de la rappeler. Elle se mordilla les lèvres.
- J’ai peur aussi !
Scarhino regarda sa maîtresse, étonnée.
- Je suis morte de trouille, je ne sais pas quoi faire ! Je comptais sur toi, mais… tu n’es pas une arme ! Je n’ai pas à t’utiliser !
Scarhino sembla se calmer.
- Si tu veux te battre, je t’aiderais, si tu ne veux pas…
Perrine sortit la Pokéball de Scarhino. Le Pokémon à la corne en cœur inspira et fit face aux adversaires, volant dans la mêlée. Elle encaissa les Canon Graine avec Armure. Elle utilisa Dard-Nuée, mais elle n’était pas assez forte pour tout contrer.
- Frida, attention !!
Le Torterra de l’escalier remonta, poussa un cri, et mit les autres en ordre de bataille. Le Canon Graine choqua le Pokémon insecte qui fut repoussé.
Au même moment, Perrine activa la Méga-Gemme. « Faut juste la toucher, c’est bien ça ?! »
Dans une explosion de lumière, Scarhino devint Méga-Scarhino. La créature avait des bras énorme, une longue corne effilée…
- … euh… okay… « Elle est super méga laide, mais j’vais pas lui dire… »
Les Tortipouss, Boskara et Torterra semblèrent apeurés. Tous avaient cessé leurs tirs. Cacturne s’étonna.
Perrine plissa les yeux. « Faut que je donne un ordre, nan… »
- Euh… Frida… Méga-Frida ?! Nan, Frida, attaque… Dard Nuée ?!
Les ouvertures des bras de Méga-Scarhino s’ouvrirent, de l’air en sortit, les griffes de Méga-Scarhino se rétractèrent.
Des trous ainsi créés sortirent en mitraillette une foule de dards. Les Tortipouss furent complètement annihilés. Les Boskara tentèrent de résister, mais l’attaque était tellement intense et puissante qu’elle ravagea leurs défenses. Le Torterra tenta d’avancer pour stopper les tirs, mais il s’en prit tellement plein la tronche qu’il fut littéralement repoussé dans le fond de la pièce. Les Spododo ? Aux abonnés absents.
Perrine était bouche bée. « Euuuuuuuuuh oooookaaaaay… »
Cacturne épaula sa partenaire de son mieux.
***
Forrest regarda Noadkoko, étonné.
- Merde. Merde. Nicole, j’ai besoin de renforts, je perds du terrain à l’étage !
***
Nicole s’étonna. Elle regarda ses Plumeline dansant le Hula, et leur fit un signe. Les oiseaux roses synchronisèrent leurs danses.
***
Les Piafabec, Etourmi et Etourvol arrivèrent en renfort. Perrine plissa les yeux.
- Renoir !
Le Queulorior se plaqua sur le dos de Méga-Scarhino. Frida regarda Perrine, confiante.
- Allez, tu vas les avoir. Tu n’es plus avec ton ancienne maîtresse.
Méga-Scarhino hocha la tête.
- Frida, BOULE-ROC !
Le Pokémon ajusta ses canons et bombarda pareillement les oiseaux. L’un après l’autre, elle les dégomma. Perrine agita la tête. « C’est plutôt fun… C’est acceptable de ma part de prendre du plaisir à ça ?! »
Elle regarda les oiseaux tomber KO les uns après les autres.
« Je me demande ce que fait Robbie… »
***
- Robbie ! Robbie !
Robbie ouvrit les yeux et vit Jeannot qui tentait de le réveiller.
- Quoi ?!
Christina, Lilian et les autres tentaient de sauver les archives alors que les Tortipouss ravageaient l’équipement.
- On n’a pas réussi à les retenir ! Ils s’attaquent au mobilier, au bureau, aux chaises…
Robbie se releva.
- Faut les… Faut les empêcher !
- On a bien essayé…
***
- … mais vous n’y arriverez pas. Nous sommes spécialement entrainés pour ce type d’attaque d’intimidation.
Wallace et Santana plissèrent les yeux alors que Kidd, mains en l’air, répondait à ses interlocuteurs.
- Notre commanditaire a un message très important à vous faire passer. Le jour de la remise des diplômes…
***
- « … nous monterons sur l’estrade, devant les caméras des journalistes, et nous révèlerons au monde tout ce que nous savons, tout ce que Roland nous a transmis au sujet de Direction Dresseurs et de ses activités frauduleuses, illégales et surtout du fait qu’elle constitue une armée en secret pour renverser le Gouvernement. Nous présenterons les preuves que Roland Smirnoff nous a confié, dont les rapports d’activités. »
Sherry frissonna. Teresa s’étonna.
- Quoi, mais…
- Shhht… souffla Hinton.
Seth continua à lire, observé par Randy, alors qu’ils étaient dans le hall où un dossier avait été laissé juste pour eux.
***
- … Vous serez attaqués. Par nos forces, les forces de Direction Dresseurs. Vous, vos familles à la cérémonie, votre école sera mise sans-dessus-dessous. En anéantissant sa principale résistance, Justin Truce assoira son pouvoir.
Santana plissa les yeux. Wallace secoua la tête.
- C’est… c’est pas logique…
- Au contraire. Il détruit ceux qui lui résistent, ça montre aux autres qu’ils ne doivent surtout pas le faire chier.
***
- « Vous ne voulez pas que nous dévoilions le contenu de notre devoir au grand jour ? Venez nous en empêcher. »
Teresa inspira lourdement. Seth plissa les yeux. Randy secoua la tête.
- C’est signé. Par chacun des gamins de la classe…
- Amélia aussi ?! s’étonna Shirley.
Seth compta les signatures.
- … Il y en a vingt-neuf… Helen Clover et… Holland Tenorman ?!
Teresa secoua la tête.
- C’est la guerre.
- Il faut consulter Justin. C’est plus sage.
Le téléphone sonna. Shirley, juste à côté, sursauta, incapable de répondre tant la tension était palpable. Seth se précipita pour répondre.
- Oui ?... D’accord.
Seth activa le haut-parleur et raccrocha.
« J’ai reçu un message aussi… »
Soupir du Président de l’Association.
« Il va falloir sévir. »
***
Justin raccrocha. Il inspira.
« Je sais que c’est un piège de Smirnoff… »
Justin Truce s’assit dans le fond de son fauteuil de bureau.
« Mais c’est peut-être également l’occasion d’en finir. »
***
La voiture arriva sur les lieux. Estelle et Tino en sortirent.
- Oh c’est pas vrai… geignit Tino.
- Nous voilà arrivés les enfants !
Gina et Holly sortirent de l’arrière de la voiture. Santana secoua la tête.
- Le monde est petit…
- Les jumeaux !
- AAAAAAAAH !
Rebecca était solidement attachée par une troupe de Migalos. Sacha Nolan secoua la tête en grommelant.
- Petite TRAINEE ! Oser me résister !
- Rebecca !!
Violette était retenue par les Rhinastoc des Forces Spéciales. Roland Smirnoff faisait face à ses parents qui avaient ouvert la voie jusqu’à lui.
- Vous croyez que c’est le moment ?! Les enfants…
- Tu te moques de ces enfants, asséna Etienne.
- Si tu t’en souciais vraiment, tu aurais déjà anéanti les Forces Spéciales et tu les aurais libéré en deux temps, trois mouvements… admit Linda.
Estelle hocha la tête.
- Bon. Ils suivent le plan.
- Le plan ? s’étonna Tino.
Estelle inspira.
- Ils veulent faire arrêter Roland, le rendre à la justice. L’empêcher de s’enfuir, cette fois.
Tino ne comprenait pas.
- Au secours !
Tino, Gina et Holly se tournèrent vers Quinn, Robbie, Lucy, Santana et Steven dépassés.
- Madame Ludges…
Estelle inspira.
- Je ne suis pas d’accord avec leur plan, mais… Mon frère prend enfin les choses en main avec son fils, et je vais donc le laisser faire.
- Madame Ludges, nos amis…
Estelle hocha la tête. Elle sortit un Eoko.
- Coralie, attaque Brouhaha.
Eoko s’éleva et sonna ses cloches. Roland s’étonna. « Tante Estelle ?! »
Linda et Etienne restèrent concentrés sur leur fils. Wallace, Tristan, Rebecca, Violette, Nolan, Tobias, Quinn, Lucy, Robbie, Santana, Steven, les parents d’Orson se tournèrent vers la vieille femme. Les forces spéciales s’étaient arrêtées également.
- Premier et dernier avertissement. Soit vous vous barrez, soit je vous démolis.
Roland secoua la tête. « L’est folle ?! »
Nolan secoua la tête.
- Vieille femme sénile…
Santana regarda les autres. Tino s’étonna.
- Madame Ludges ?!
- Toi, tu vas libérer tes copains avec les deux pépettes. Je me charge de ces gars-là.
Sacha Nolan désigna Estelle.
- Attrapez-la !
Les Forces Spéciales se dirigèrent vers Estelle qui inspira et sortit Mangriff.
- Eh bien, mon petit Trevor… Qui aurait cru que ce serait toi et moi contre…
Elle observa les hommes en uniforme, tous spécialistes d’une espèce de Pokémon en particulier.
- … contre ces zozos… Aiguisage…
Mangriff se mit à quatre pattes et sa fourrure s’ébouriffa.
- Vive-attaque !
Mangriff fonça dans le tas. Il esquiva tout le monde et se retrouva près de Violette, à côté de la voiture de Roland, dirigeant son Méga-Kangourex face à Tobias.
- En espérant que ça marche…
Elle envoya le Seviper de son frère. Mangriff se retourna, furieux. Seviper éclata de rire. Les Forces Spéciales ne savaient plus où donner de la tête.
Estelle haussa les épaules et tourna le dos, donnant le champ libre à ses Pokémon qui se foncèrent dessus. La puissance de leur affrontement et leur insouciance totale vis-à-vis de ce qu’il y avait autour provoqua des dégâts monstres dans les rangs des armées.
Linda hocha la tête.
- Ta stratégie était la bonne, Etienne.
Roland secoua la tête.
- Sérieusement… Vous allez vraiment m’affronter ?!
- Sérieusement, fiston.
- Nous sommes désolés, mais c’est le seul moyen pour qu’un jour tout redevienne comme avant ! assura Linda.
- Après tout ce que j’ai fait pour vous ?!
- Tu nous as embrigadés dans ton petit jeu, mais à présent que nous sommes libres, nous sommes toujours tes parents.
- Et il est temps de rattraper des années d’éducation lénifiante et laxiste… assura Linda en sortant Gardevoir.
Etienne hocha la tête et sortit Lucario.
- Electre !
- Connor !
Les deux Pokémon Méga-Evoluèrent. Roland inspira.
- Salopards… vous retournez mes armes contre moi…
Méga-Gardevoir et Méga-Lucario firent face à Roland, qui avait tout juste son Tartard.
- Vous allez rien comprendre à ce qui va vous arriver, les darons…
- Pouvoir Lunaire !
- Aurasphère !
Méga-Gardevoir et Méga-Lucario envoyèrent leurs attaques. Roland soupira. Tartard se plaça devant son maître. Sa Psyko dissipa l’Aurasphère. Il n’eut plus qu’à retenir le Pouvoir Lunaire à bout de pouvoirs psychiques, et à le repousser vers ses parents. Cependant, il le fit exploser avant qu’il ne les atteigne.
Linda regarda son fils qui se mordilla les lèvres.
- Je suis plus le même. Je dois partir. Holland reprendra l’association, moi je retourne faire mes affaires à New York, Rachel peut continuer sa vie… Pourquoi vous faites chier, là ?
Etienne inspira.
- Parce qu’il est temps que tu paies. Ni moi, ni ta mère, nous ne trouverons le repos tant que tu ne paieras pas pour ce que tu as fait, ce que tu es en train de faire et pour ce que tu feras si nous te laissons partir.
Roland plissa les yeux et regarda sa mère qui hocha la tête.
- Je suis désolée, mon garçon.
- Oh, t’as pas à l’être, après tout, c’est de ta faute, hein ?
Linda inspira. Roland regarda son père.
- Et toi, t’as laissé faire.
- J’étais un peu dans le coma, fils. On ne va pas épiloguer là-dessus, tout le monde en a marre de cette vieille histoire.
- Ouais, ouais…
Roland hocha la tête.
- Vous avez raison. Tout le monde en a marre.
Wallace regarda Layton.
- Vous n’intervenez pas ?!
Layton inspira.
- Roland m’a engagé pour VOUS protéger. Pas pour LE protéger. Les intérêts de Roland Smirnoff ne m’intéressent pas. Il m’a juste payé pour un travail, ce travail est terminé depuis que Justin Truce est aux mains de la justice. Là, je vous protège parce qu’en tant qu’agent de la justice, c’est mon devoir de protéger les faibles.
Layton faisait face à Sacha Nolan, suivi par Wallace. Tristan protégeait les parents d’Orson.
- Ce que je vais m’empresser de faire.
Nolan secoua la tête.
- Mon adversaire, c’est Smirnoff.
- Il est un peu pris, et il est absolument hors de question que je lui laisse le plaisir de vous ratatiner.
Goinfrex fit face à l’inspecteur qui le regarda avec dédain.
Gina et Holly s’étaient précipitées pour aider leurs camarades et sauver les jumeaux, mais Tino restait fasciné par le combat entre Roland et ses parents.
Roland inspira et déboucla sa ceinture.
- Tout le monde en a marre, moi le premier.
Il lâcha sa ceinture qui tomba au sol, libérant les onze Pokémon qu’elle comportait : Métamorph, Ronflex, Absol, Phyllali, Typhlosion, Scorvol, Feuiloutan, Minotaupe, Lippoutou, Limaspeed et Kapoera.
Linda eut un mouvement de recul. Etienne resta imperturbable, bien qu’il se mordilla les lèvres.
- Vous voulez m’arrêtez ? ARRETEZ-MOI !
L’armée fonça vers les deux vieux dresseurs. Tino resta bouche bée. Estelle secoua la tête. « Il a définitivement pété un câble… »
- Va rejoindre Estelle.
- Etienne !
- Va rejoindre Estelle, Linda. On a parlé de ce type de situation !
Tino secoua la tête. Linda se mordilla les lèvres, rappela Méga-Gardevoir, sortit Méganium et se dirigea vers sa belle-sœur.
- Etienne !
- Je m’en sortirais.
Etienne rappela Méga-Lucario.
Il sortit Capidextre, Foretress, Flagadoss et Scarhino. Seviper sauta de son combat fratricide et rejoignit ses coéquipiers.
Roland plissa les yeux. « Ses plus vieux Pokémon ? »
- Erwan, Simon, Debra, Timothy, Estelle…
Etienne inspira alors que la fronde de Roland s’abattait sur lui.
- Je vous laisse le champ libre !
Prononça gravement le professeur de soixante-dix ans.
Capidextre appréhenda Kapoera. Il esquiva le Triple-Pied et frappa le front, le ventre et les chevilles. Kapoera s’effondra dans le sable comme un bébé.
Scarhino recueillit Ronflex sur sa corne, et il finit la tête dans le sable, derrière lui.
Seviper éclata de rire et donna un grand coup de lame qui repoussa Feuiloutan droit sur Lippoutou. Au moment où la madone allait riposter, Flagadoss s’interposa. La vieille femelle asséna un puissant coup d’Hydroqueue à la dame des glaces qui fut repoussée.
Limaspeed tenta de trouver une faille dans la carapace de Foretress. Le Pokémon suivait Limaspeed du regard. Jusqu’à ce qu’il se mit à tourner, à tourner, et à emporter Limaspeed, Scorvol et Phyllali dans sa rotation.
Typhlosion s’attaqua à Scarhino, mais le Pokémon esquiva rapidement en sautant en arrière. Capidextre le frappa à la nuque, avant d’être attrapé par Tartard à la queue. Absol arriva pour frapper, mais Seviper sévit, utilisa Toxik pour faire fulminer Absol les yeux dans les yeux, faisant s’effondrer le Pokémon. Son coup de Queue Poison, allié à la Mégacorne de Scarhino, eut raison de Tartard. Typhlosion se releva et fut emporté dans le Surf de Flagadoss.
Tino secoua la tête. « Cinq contre douze… et il les poutre ! Si un jour je pouvais ne serait-ce qu’atteindre un tel niveau… »
Wallace observait du coin de l’œil. « Il va vraiment y arriver ? Le vieux Smirnoff ? »
Tristan se demandait pourquoi Tino ne bougeait pas. « Ça valait bien la peine de venir ici… »
Roland sourit.
- Bon, on arrête la comédie maintenant.
Les Pokémon de Roland disparurent. Ne subsista que Métamorph. Etienne s’étonna.
- Expériences de Jackson Wound : 1, Etienne Smirnoff, zéro.
Etienne secoua la tête.
- C’étaient des reflets. Qu’il a aussi métamorphosé ensuite. Pouf !
- Tes tours de passe-passe…
- Géniaux, n’est-ce pas. Voilà la véritable équipe, et crois-moi, tu ne vas pas en réchapper.
Etienne déglutit. Typhlosion, Feuiloutan, Tartard, Lippoutou et Limaspeed préparèrent leurs attaques spéciales tandis que Ronflex, Absol, Phyllali, Scorvol, Kapoera et Minotaupe chargeaient.
« Evidemment, c’est plus logique. Comment moi, un professeur de stratégie, j’ai pu rater une telle évidence. Mon fils n’est pas un idiot qui fonce dans le tas. »
L’équipe d’Etienne le regarda. « C’est la fin, mes enfants. Nous ne gagnerons que du temps dans cette bataille. C’était le but, mais bon. »
- Désolé, papa, il est temps que tu perdes ton dernier combat. FEU !
Le camp de Roland explosa. Les Pokémon qui chargeaient s’arrêtèrent et se retournèrent. Estelle et Linda se tournèrent vers l’explosion. Santana, Robbie, Gina, Holly, Steven, Quinn et Lucy, qui s’étaient mis en ordre de bataille pour soutenir les deux matriarches, frissonnèrent. Wallace secoua la tête. Layton, Tobias, Violette, Tristan, les parents et la sœur d’Orson…
- PUTAIN ! MERDE ! C’EST QUOI CE DELIRE ??? MERDE !
Les combattants physiques de Roland se retrouvèrent vite soit empoisonnés, soit infectés. Une lumière partit entre eux : leurs forces et leurs défenses étaient inversées.
- QUI FAIT CA ??? QUI ???
La fumée de l’explosion se dissipa. Typhlosion était KO.
- HEIN ??? AMBER ??? SERIEUSEMENT ???
Roland était fou de rage. Et il avait été touché par l’explosion. Etienne était complètement abasourdi.
- Ah bah… ah bah… ah bah… euh…
La musique de... du générique de Game of Thrones se fit entendre, très clairement sur un telephone portable… Levé par Tino.
- Eh OUI, Roland Smirnoff de la maison Smirnoff !
Tristan secoua la tête.
- Han non !
- Il est ridicule ! geignit Emeline.
- Moi, Tino Ketts de la maison Ketts, j’ai mis à genoux ton armée !
Wallace plissa les yeux.
- Putain, heureusement qu’après tout ça, j’aurais plus à le revoir, celui-là, parce que PUTAIN !
- Vois comme mes fidèles Pokémon, Farfaduvet, Mr Mime, Tritosor et Prismillon ont démoli ton armée du chaos !
Linda et Estelle se regardèrent, abasourdies.
Etienne frappa Tino derrière la tête.
- Eteins-moi cette musique ! Tu te crois où ?! C’est très sérieux !
- Aouch !
- Et tu veux devenir mon digne successeur ? Je n’étais pas aussi foufou à ton âge !
Linda pencha la tête, pas certaine. Estelle leva les yeux au ciel, incrédule. Santana secoua la tête.
- On est tous d’accord, on le connait plus !
- Ah bah oui ! admit Quinn.
- En même temps, l’année est finie, on s’en tape de lui ! souffla Steven.
- Grave, il existe plus ! soupira Gina.
Etienne réussit à éteindre le téléphone.
- N’empêche… que c’était un bel usage de Nuée de Poudre. Et des pouvoirs de Farfaduvet et de Tritosor.
- Merci, maître !
- … mouais. En attendant…
Roland, noirci par la fumée, regardait Etienne et Tino avec des yeux de fou.
- Ketts… Sale petite raclure ! Dire que j’ai sauvé ton copain !
- Orson est toujours emprisonné d’après madame Ludges ! Vous n’avez sauvé personne ! VOUS avez causé tous ces problèmes !
- SILENCE !
- NON ! C’est moi qui aurai le dernier mot. Vous le savez, vous avez fait des fiches sur nous.
- Et tu étais le plus HORRIPILANT du tas ! Aussi coincé du cul que mon paternel !
Etienne agita la tête.
- Je prends très mal la comparaison.
- TU PEUX ! Il est INSUPPORTABLE !
- Ah bah ça, vu la raclée que je viens de vous mettre !
- LA FERME ! TU N’AS MIS KO QUE…
Lippoutou, Limaspeed et Feuiloutan. Et Typhlosion, qui était étalé derrière son maître.
- … MERDE !
Santana haussa les épaules.
- N’empêche que Tino l’a bien énervé.
- Et il a mis KO quatre de ses Pokémon. C’est pas rien ! admit Lucy.
- On va sauver les jumeaux, OUI ou MERDE ? grommela Holly.
- Rabat-joie ! souffla Quinn.
Steven et Robbie se regardèrent, désabusés. « N’importe quoi, les meufs… »
Roland inspira.
- J’vais quand même pas devoir employer les grands moyens quand même !
- Oh, quoi, encore ? Ca suffit, Roland ! Rends-toi, cesse ces gamineries ! soupira Etienne.
- Ouais ! Vous pouvez jouer les gros bras, mais avec nous ça hmmmmmmph ! Mmmmm !
Debra, le Flagadoss d’Etienne, obstruait la bouche de Tino avec ses pattes.
- Merci, Debra. Sheesh… souffla Etienne, fatigué.
Roland regarda son père.
- J’me rendrais pas.
- Je ne te laisserais pas partir. Ton frère ne l’acceptera pas.
Roland tiqua de l’œil.
- Laisse-le en dehors de CA ! RONFLEX !
Le Pokémon se releva. Ses yeux s’illuminèrent d’une belle lueur orangée.
- Prépare-toi, papa, parce que, ce que je vais te balancer, tu n’en reviendras pas !
Etienne plissa les yeux, intrigué.***
Lady Gaga – Million ReasonsTino, Benjamin et Orson ne purent que constater l’entrée des oiseaux dans leur salle. Couvrir les ordinateurs devint une priorité. Les dégâts furent cependant inévitables. Tristan dormait toujours comme un bienheureux.
Après avoir fini son discours, Kidd utilisa une puissante double attaque Jet de Sable, et parvint à s’enfuir grâce au tunnel de Triopikeur. Wallace et Santana se regardèrent, quelque peu décontenancés.
Alors qu’ils se pensaient tranquilles, Walter, Naomi, Quinn et Ana ne purent que constater l’intrusion de Kidd Rogue dans leur salle, avec son Triopikeur et son Trépassable. La tempête qui en suivit, et la mise à mal de Moufflair d’une Telluriforce alliée à une Boue-Bombe, eurent raison du peu d’espoir qui avait saisi les dresseurs.
Perrine avait réussi à mettre KO tous les Tortipouss de son étage.
Mais la salle d’art avait quand même été sacrément amochée. Clive et Andréa, épuisés, regardaient les chevalets renversés, le matériel foutu, la peinture gâchée…
Monté sur son Dodrio, Gilbert Grey retrouva James, Lucy et Mike, sonnés dans la neige, mais aucune trace d’un dresseur, de Feunard des neiges ou de Goupix blancs.
La neige cessa peu à peu. Léon souffla alors que Némélios et Darumacho avaient allumé un feu de fortune sur le terrain de foot. Qui du coup était complètement déglingué par les changements de température. Violette inspira, attristée.
Robbie, Christina et Lilian étaient parvenus à sauver leurs archives. Jeannot et les autres élèves du cours avaient à peine réussi à trainer le régisseur en sécurité. Christina s’épongea le front, lessivée.
Un signal émana des téléphones des quatre soldats. Ils se replièrent aussitôt, chacun rejoignant un point de rendez-vous précis.
L’école était complètement dévastée.
***
Une bonne heure plus tard, la classe se retrouva dans la médiathèque, sur le terrain, assis sur le bord du grand bac à sable.
Wallace tenait Tristan, mal réveillé, contre lui.
James et Fey se serraient dans leurs bras.
Perrine aidait son père à servir du thé et des petits gâteaux au reste de la classe.
Clive soutenait Andréa qui pleurait, un peu stupidement, sans trop vraiment savoir pourquoi.
Quinn, Lucy et Francis étaient aussi sonnés que les autres.
Christina était à compter parmi ceux qui pleuraient. Tino et Robbie la soutenaient comme ils pouvaient.
Mike avait du mal à se réchauffer.
Amélia observait tout le monde, indécise. « C’était pas normal. Shirley aurait dû me prévenir. Ou alors elle l’a fait exprès… pour que je n’éveille pas les soupçons ? »
Rebecca, Violette et Santana discutaient avec Walter et Naomi, encore choqués par l’attaque soudaine de Kidd sur leur salle.
Steven essayait d’amuser Ana en racontant leur fuite idiote à lui et Francis, mais elle riait pour donner le change, plus que sincèrement.
Gina et Holly étaient avec les jumeaux, observant les autres, aussi désenchantés qu’eux.
Orson évitait de pleurer mais il en avait très envie. Benjamin n’aimait pas cette ambiance non plus, mais il faisait bonne figure.
Robbie fut le premier à parler tout haut, pour s’adresser à Wallace, qui était loin.
- Alors, Wallace, on fait quoi ?
Tout le monde fit silence et regarda Wallace. Denis servit du thé au jeune homme qui inspira en regardant les autres. Il secoua la tête.
- Rien. On fait rien. On se fait menacer et dans la foulée, on se fait attaquer… nan, on ferme nos gueules, on se cache, on fait profil bas, voilà tout.
Santana inspira. Rebecca secoua la tête. Tino se mordilla les lèvres. James souffla.
- Putain, mec, non.
- J’ai la haine… grommela Walter.
- Faut qu’on riposte, oui… admit Rebecca.
Wallace regarda ses camarades. Gina siffla.
- Ils doivent payer.
- Wallace, on peut pas laisser cet affront impuni ! résuma Tino.
- Redis-leur que ce l’autre skinhead nous a dit !
Wallace inspira. Les autres regardèrent Wallace. Qui les regarda.
- … oh, maintenant vous voulez m’écouter ? Ce matin, vous vous chiiez tous dessus et maintenant ma parole a une valeur ? Là, rien que pour vous faire chier encore plus, j’ai envie de fermer ma gueule !
- Wallace, qu’est-ce qu’il t’a dit ? demanda Francis.
- On a été cons, on le reconnait. Maintenant, on veut juste savoir ce qu’il t’a dit, marmonna Holly.
- Allez, mec ! souffla James.
Wallace hocha la tête.
- Ils attaqueront tous, à la remise des diplômes. Ils veulent s’en prendre à nous, à nos familles. Ils ont programmé de nous attaquer pour intimider les autres écoles et asseoir le règne du Président.
Amélia ferma les yeux. Orson secoua la tête et craqua.
- Han non, non, nooon…
- Orson… souffla Benjamin en lui passant un bras dans le dos.
Tristan secoua la tête en se relevant.
- C’est pas vrai… c’est pas vrai…
Santana secoua la tête. Robbie répéta.
- On fait quoi ? Putain, on fait quoi ?
- On m’a dit que vous seriez ici !
La classe se tourna vers Aloysius Grant et l’assesseur, l’homme qui, au départ, leur avait fait signer leur passage en option.
- Messieurs Gribble et Ludges… Mesdemoiselles Truman et Kingsley… L’heure est venue pour vous de confirmer l’arrêt de votre devoir ! Et je crois que vous avez compris que…
Le principal regarda la Médiathèque et ses livres picorés. Denis baissa la tête, désolé de n’avoir pu protéger ses livres chéris.
- … ça urge ! J’hésite à vous faire payer les dégâts, mais je vais être clément et me contenter de vous laisser signer la feuille qui confirmera votre zéro pointé !
La classe regardait toujours le proviseur. Orson pleurait toujours.
Wallace souffla. Walter semblait s’en foutre.
- A quoi bon… explicita clairement Naomi.
Perrine voulait hausser les épaules, mais là, elle n’en avait pas le courage. Denis regarda sa fille.
- … avec ton père, on sera fiers quoi que tu décides. On comprendra.
Fey secoua la tête et regarda James qui hocha la sienne et se leva. Wallace le regarda.
- En tant que membre du comité de décision de la classe…
Aloysius regarda l’élève, médusé.
- … pardon ?!
- Je vote pour qu’ils continuent le devoir.
Rebecca s’étonna. Holly fut la seconde à se lever.
- Moi aussi, je vote pour.
Quinn acquiesça.
- Ouais. Ouais, moi aussi j’annule mon vote, je vote pour.
Aloysius agita les mains.
- Vous n’avez aucun mot à dire ! Ces quatre jeunes gens et moi avons passé un accord…
- Allez vous pendre.
Aloysius regarda… Perrine. Que tout le monde avait regardé.
- Allez vous pendre. Je signerais pas votre torchon. Je continue mon devoir.
Denis sourit, tout fier.
- Ouais, nan, cassez-vous, admit Naomi.
- D’après monsieur Truman, vous vous êtes fait pipi dessus pendant l’attaque… marmonna Walter.
Aloysius regarda le régent de la médiathèque, qui haussa les épaules.
- En même temps, vous avez été changer de pantalon !
- Non mais… je ne vous permets pas !!
Les élèves ricanèrent. Le proviseur gronda.
- TAISEZ-VOUS !
- Nan, c’est vous qui allez vous taire.
Wallace s’était levé. Aloysius fronça les sourcils.
- Mon école…
- Que vous n’avez pas été foutu de protéger. Les profs, les élèves, se sont battus, démenés comme des diables…
- Sauf notre régisseur… admit Christina.
- … et vous… vous n’avez rien fait, vous avez constaté, sans tenter quoi que ce soit.
- Il n’a même pas sorti un seul Pokémon… souffla Denis.
- DITES !
Wallace approcha du proviseur et de l’assesseur qui ne s’attendait absolument pas à tout ce charivari. L’adolescent regarda l’homme et regarda les feuilles.
- Vous préférez que je les déchire, ou…
- Je vais de toute façon devoir les jeter, si vous ne comptez pas les signer…
Wallace hocha la tête, prit les feuilles et en fit des confettis. Aloysius secoua la tête, désabusé.
- J’en ai assez de votre classe ! Assez !
Wallace regarda ses camarades. Orson avait essuyé ses larmes. Les autres s’étaient tous levés ou relevés.
- Bon. Il va falloir qu’on se prépare à ce qui va se passer. Et qu’on se mette tous unanimement d’accord sur la marche à suivre. Qui vote pour qu’on se prépare ?
Tout le monde leva la main. Amélia suivit le mouvement.
Wallace hocha la tête.
- On a un seul gros problème.
Petit blanc.
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Tristan.
Wallace soupira et regarda tout le monde, bien emmerdé.
- J’ai pas envie d’être votre leader, moi… Et… vous avez peut-être pas envie que je le sois.
Les élèves agitèrent la tête. Tino leva la main.
- Putain, mec, si tu dis ce que je pense…
- Tu ne sais même pas ce que je vais dire ! grommela Tino.
Wallace leva une main désinvolte et imita exagérément Tino.
- Moi, moi, je veux bien être le chef, et vous avez intérêt à tous me lécher les bottes !
- Nan, même pas !
- Oh que si ! souffla Santana.
- Excuse-moi, Tino, mais ça crève les yeux que tu vas dire ça ! soupira Robbie.
- On te connait… admit Mike.
- Aussi évident que deux plus deux égale quatre… sourit Rebecca en croisant les bras.
Tino fronça les sourcils.
- NAN ! Et si on faisait appel au grand-père de Perrine pour nous aider ?
Wallace haussa les sourcils. Perrine s’étonna. Robbie grimaça. Walter était sincèrement stupéfait. Naomi passa d’un état blasé à un état amusé. Denis regarda la petite troupe, intéressé.
- … Hah ! Ça vous la coupe, hein !
***
Nicole, Kidd, Arturo et Forrest se retrouvèrent sur un parking, plus loin, chacun sur une moto.
Une voiture se gara à l’heure prévue.
Roland Smirnoff en émergea. Il observa les quatre soldats comme s’il les passait en revue.
- Les premiers retours sont excellents. J’espère que vous n’avez pas épargné la vidéo surveillance.
Les quatre mercenaires secouèrent la tête. Roland sourit.
- Bon. Comme ça, ils vont avoir un doute et ne pas suspecter que c’est moi qui ait tout orchestré. De mon côté, ça s’est très bien passé. Ce Randy, votre superviseur, quel monstre !
- Il est plus que doué avec ses Pokémon… marmonna Nicole.
- Un grand dresseur… si je puis dire ! ricana Arturo.
- Vous en avez réchappé, c’est qu’il ne devait pas être à fond… sourit Kidd.
- Le coup des enfants qui ressemblent aux quatre gamins, ça a marché ? s’étonna Forrest.
Roland éclata de rire.
- Trop bien ! Y’a que Seth, Teresa ou Tara qui auraient pu les reconnaître de près, mais j’ai bien fait attention à ce qu’ils soient loin… Et ils n’y ont vu que du feu ! Evidemment, n’oubliez pas votre contrat…
Nicole acquiesça.
- Nous ne dirons rien.
- Aussi longtemps que vous nous paierez le double de nos salaires actuels chez Direction Dresseurs, bien sûr… marmonna Kidd.
- Mais en tant que mercenaires, notre but est de nous vendre au plus offrant… c’était plus impactant dans ma tête ! souffla Arturo.
- N’empêche, c’était marrant cette opération. La prochaine fois, j’hypnotiserai des Pokémon plus forts… sourit Forrest.
Roland acquiesça.
- Bon. Je vous laisse retourner au QG, moi j’ai à faire. Quoi qu’il en soit, l’opération Quatre Soldats est un succès, ma petite guéguerre est lancée. On va bien se marrer, c’est moi qui vous le dit !
Les quatre mercenaires hochèrent la tête et repartirent en moto. Roland sifflota et prit la direction de sa voiture.