En Route vers Féli-Cité
CHAPITRE VI : En route vers Féli-Cité
Louis marchait inexorablement depuis deux jours facilement, s'arrêtant de temps à autres pour boire, manger et dormir. Il se sentait coupable d'avoir laissé Lucy là-bas -à Rosalia-, mais il le devait, pour la sécurité de la jeune fille. Jamais il ne voulait lui faire de mal, que ce soit directement ou indirectement. Et il lui avait fait du mal, en l'embarquant dans cette « guerre », comme l'avais dit l'Agent 0-13. Une voix rauque l’interpella :
-Une pièce pour manger…
Un sans-abri lui tendait la main. Lorsque Louis la regarda de plus près, elle était entaillée et les blessures n'avaient très probablement jamais été nettoyées puisqu'elles semblaient être infectée. Par pitié, il lui donna une boîte de gâteaux qu'il avait gardé pour plus tard et repris sa route vers le port, direction Féli-Cité.
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-Kämnir, viens là !
Des bruits de pas lourds se firent entendre dans le bâtiment. Un géant -il mesurait au moins trois mètres- s'approcha. L'homme qui l'avait appelé leva la tête :
-As-tu attrapé de nouveaux pokémons ?
-Kämnir n'a pas réussi, mais il a beaucoup essayé. Il n'a toujours que ses Chelours.
-Kämnir, tu sais que tu es le frère d'Asgård et que tu dois absolument être presque aussi fort que lui pour être digne d'être son bras droit au sein de l'Organisation.
-Mais, les Chelours de Kämnir sont forts et peuvent battre n'importe qui. Et en plus ils sont mignons.
-Kämnir, écoutes. On va voir s'ils sont si forts. Une fois arrivé à Féli-Cité, tu vas te mettre en tant que protecteur du la machine qui réveillera tu sais quoi. Quiconque s'approchera trop près, tes Chelours et toi le défieront ok ? Si tu réussi à la garder pendant la journée de préparation, tu sera officiellement le bras droit de ton frère. Compris ?
-Kämnir a compris.
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Louis s'entraînait chaque jour depuis deux jours qu'il marchait. Non seulement avec ses pokémons, mais aussi en solo, se muscler, améliorer son endurance… Il en profitait également, lors de ses pauses, de regarder ce qu'il l'entourait.
« Si mon plan marche… La prochaine fois qu'on se verra, je serai mort... »
Il regrettait de lui avoir dit. Mais c'était trop tard pour les regrets. Le port n'était plus très loin. Des pokémons surgissaient et se mettaient à côté de lui, comme pour aspirer sa peine. Lui, y voyait un signe du destin. Il essaya d'en attraper, certains se laissaient faire. D'autres s'enfuyaient. Rashford avait presque une équipe complète à présent. Prêt à tout surmonter, seul. Il se releva et reprit sa route.
Une fois arrivé au port, on lui demanda son ticket pour Sinnoh, qu'il donna. Le ticket était rose avec un dessin de Sinnoh dessus et marqué en tout petit : Sinnoh vous accueille à bras ouverts.
-Ouais, mon cul.
Il marcha sur la passerelle en bois grinçante et fut sur la paquebot. Là il demanda sa chambre à un homme bourru et moustachu, avec une voix qui ne collait pas au personnage, toute fluette. Il se dirigea tranquillement vers l'endroit indiqué par l'homme, entra dans la salle et se posa dans le lit.
-Chef ?
-Oui, qui est-ce ?
-Agent 1-61, sur le Paquebot en direction de Sinnoh.
-Ah, qu'y a-t-il ?
-Il est sur le bateau.
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Louis se leva dès l'aube et envisagea d'aller sur le pont, voir le Soleil se lever. Alors que ses deux pieds avaient touché le sol, il remarqua des éclaboussures de sang au pied de sa porte. Le jeune homme enfila ses baskets et sa veste puis se dirigea lentement vers la porte. Sa main se posa délicatement sur la clenche de porte qu'il inclina vers la droite afin d'ouvrir la porte, ce qu'il fit brusquement, à l'opposé total des deux actions qu'il venait de faire. Un corps -celui de l'homme bourru et moustachu du soir précédent- tomba à l'intérieur de la chambre de Louis, un trou béant au milieu des deux yeux et un sabre dans le ventre. Louis recula de deux pas et glissa sur une bille. Lorsque son regard se posa à côté de lui, il vit un squelette pendu par les pieds. Il se frotta les yeux, se pinça, se mordit, même. Mais il ne rêvait pas. Pourtant, le couloir du paquebot ne semblait pas être le même du tout. La peinture murale était actuellement bleue, alors que le soir même, elle fut rouge. Des craquement au-dessus de lui l’inquiéta. Des bruits de tapages faisaient également rage. Tout à coup, le mur de la chambre d'à côté se brisa et un énorme bras essaya d'attraper le jeune homme. Une voix sourde :
-Kämnir ne te veux pas de mal, Kämnir veux juste un combat.
-Alors… C'est d'accord
Louis monta de nombreux escalier en compagnie du géant. Il fallait encore une journée de mer avant d'arriver à Sinnoh alors, pourquoi ne pas entraîner ses nouveaux pokémons.
Les deux hommes arrivèrent au grand terrain pour combats pokémons, à l'arrière de bateau. Le géant énuméra les règles :
-Numéro un : tu ne lances pas de pokémons.
-Quoi ?
-Numéro 2 : tu vas sauter de ce bateau avant que je ne te tue.
-Mais qu'est-ce qui ce passe !?
Louis était affolé, sa vision se troublait et il avait du mal à rester debout. Il tentait en vain de s'appuyer contre quelque chose pour ne pas tomber, mais tout ce qu'il touchait, ses doigts, ses mains, ses bras le traversaient, comme un Ectoplasma. Une vague fit trembler le bateau. Il tomba.
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Louis se leva d'un coup sec de son lit. C'était qu'un rêve, ou plutôt un cauchemar. Mais cela semblait si réel : le corps de l'homme bourru, le squelette, le géant et sa phase « Ectoplasmique ». Était-ce vraiment qu'un rêve ? Un seul moyen de s'en assurer, et Louis le savait. Il répéta, gestes par gestes ce qui se passaient depuis son réveil dans son rêve. Dans sa tête, tout se brouillait. Il se pointa finalement devant la porte. Celle-là même qui, dans son rêve, lorsqu'elle fut ouverte, laissa tomber un cadavre. Il posa sa main sur la clenche, inspira, expira, et ouvrit d'un coup sec et se prépara à réceptionner un corps sans vie. Mais rien. La peinture murale était de nouveau rouge. Louis devenait il fou ? Pensait-il qu'il devenait fou ?
-Vous êtes bien.. Euh, Louis Rashford ?
Cette voix grave lui rappelait quelque chose. Il se frotta les yeux et vit un géant devant lui. Louis balbutia un vague « oui » avant que le géant dise :
-Kämnir ne te veux pas de mal, Kämnir veux juste un combat.
Cette phrase tilta dans l'esprit de Louis. C'était la même que dans son rêve. Était-ce un rêve prémonitoire qu'il avait fait cette nuit ? Non. Ni l'homme bourru, ni le squelette n'était là, et aucun mur n'avait été cassé. Non sans méfiance, le jeune homme décida d'accorder au géant ce combat. Et puis après tout, il fallait entraîner ses deux nouveaux pokémons pour faire face à l'Organisation une fois arrivé à Féli-Cité.
Ils montèrent des escaliers que Louis reconnut. Le même bois, le même grincement et la même odeur de Poissoroy au fur et à mesure qu'ils remontaient « à la surface ». L'air marin plaisait beaucoup à Louis, mais ce qu'il ne supportait, ne supporte, et ne supportera jamais, c'est bien cette odeur infâme de Poissoroy.
-Les règles sont simples. Kämnir aura le droit à deux pokémons et toi aussi. Une fois que les deux pokémons de Kämnir ou de toi seront mort, il y aura un vainqueur.
Louis accepta et envoya son pokémon : un Draïeul, un pokémon dragon, pendant que le géant envoya au combat son Chelours.
-Le Pokémon de Kämnir est très fort et il est aussi mignon. Prépare-toi à perdre.
Le jeune homme sourit à son adversaire et lui laissa le premier mouvement. Le géant demanda à son pokémon d'utiliser Charge. La vitesse incroyable du Chelours adverse décontenança Louis et son Draïeul se fit toucher. Mais maintenant qu'il savait le point fort du pokémon, il allait pouvoir l'anticiper un maximum. Draïeul lança l'attaque Dracosouffle qui toucha Chelours. Ce dernier répliqua avec l'attaque Mach-Punch que le pokémon dragon réussit à esquiver cette fois-ci. Il répliqua avec une nouvelle attaque Dracosouffle qui toucha et activa son effet additionnel de paralyser l'adversaire. Chelours était à présent à porté de Draïeul qui utilisa Dracochoc, envoyant valser son adversaire aux pieds de son dresseur et le mettant K.O. Louis menait un zéro. Le géant grommela quelque chose, sans doute à lui-même, mais sa grosse voix portait énormément et Louis en entendit quelques mots :
-Grrrrr… avait raison… Fort… Asgård…
Asgård !
-Excuse-moi mais, tu as bien dit « Asgård » ?
-Oui, et alors, c'est mon grand-frère !
-Donc, j'en conclut que tu fais parti de l'Organisation.
Le géant sourit d'un air machiavélique.
-Oui. Ça t'en bouche un coin, hein ? Tu pensais que j'étais débile !? « Kämnir et ses pokémon blablabla » -Il rigola aux éclats, manquant de s'étouffer- Ici, tout le monde travaille pour moi, tout le monde est sucé jusqu'à l'os. Il n'a pas été compliqué de retourné ton cerveau avec la mise en scène de cette nuit. Tu es naïf. Asgård a raison. Jamais, ô grand jamais tu ne pourra nous arrêter, nous et notre futur grand pouvoir inconsidéré et inconsidérable ! -Il ria à nouveau-
-Alors, je suppose qu'on se reverra à Féli-Cité…
Louis pointa la pokéball de Draïeul vers le pokémon concerné. Un flash rouge téléporta le pokémon dans sa balle. Le géant entra dans un hélicoptère, qui était sans doute aucun construit pour lui, venu le chercher. Sur le flanc de l'appareil, le même logo (un signe Φ rouge) que sur l'hélicoptère de Rosalia. Le logo de l'Organisation.
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-Alors fillette, on jouais toute seule ?
-Lâchez-moi espèce d'enf…
Une claque violente la frappa, lui faisant couler un peu d'hémoglobine en provenance de son nez.
-Tu sais, Lucy, je suis le chef de l'Organisation et, en tant que chef de l'Organisation, j'aurais très bien pu te tuer en lieu et place où nous t'avons trouvé et au lieu de ça je t'emmène dans notre vaisseau, dans la salle du Chef, ma salle. -Il braqua une arme sur la tempe de la jeune femme- Tu ne voudrais pas mourir, pas après tout ce que tu as fais pour rejoindre les rangs de l'Organisation…
-Mais… Mais je ne veux pas, protesta t-elle.
Il appuya le canon encore plus fort sur le crâne de Lucy :
-Tu es sûre. Si tu ne veux pas, et si tu me jure que tu ne veux pas, une petite balle pourrais venir accidentellement dire bonjour à ton cerveau. Maintenant -il se pencha en avant, vers elle- on va jouer. Dès à présent tu as deux choix. Et oui… Deux.
-Qu… Q… Quels sont-ils ? Balbutia timidement la jeune femme sachant très bien le choix qu'elle allait faire.
Asgård se redressa dans son siège de cuir, toujours le revolver braqué sur Lucy, à genoux, soumise, les larmes aux yeux.
-Maintenant quel est ton choix : Vivre ou Mourir ?