Déluge sur Poni de Waipo

L'infirmière Joelle sortit du bloc tandis que son Pokémon restait au chevet du Nantis encore inconscient. Elena se leva promptement pour connaître l'état de sa bête. Le sourire de la jeune fille s'était déjà évaporée, laissant place à une angoisse évidente.

– Comment va-t-elle ? Elle n'a rien de grave ? questionna la tourmentée.

Pour éviter toute panique supplémentaire, l'infirmière entreprit de prendre dans ses bras la jeune demoiselle paniquée. Son sourire apaisant, sa façon de parler ; rapidement, Elena retrouva ses esprits.

– Tout va bien. Ton Pokémon a du mener un grand combat pour se retrouver dans un tel état, attesta l'infirmière. Ses jours ne sont plus en danger. Mais, peux tu m'expliquer comment cela est-il arrivé ?
– Haaaa, souffla Elena, soulagée en se rasseyant. C'est arrivé il y a quelques heures. Je suis actuellement en voyage pour explorer notre archipel. Lors de mon arrivée sur cette île, moi et Nantis nous sommes immédiatement dirigés vers les hauts plateaux. Je pensais prendre un raccourci en longeant la forêt.

Elena marqua une pause après avoir souffler. Ces mains se remirent à trembler, sous les yeux étonnés de ces deux interlocuteurs.

– Une créature nous a attaqué... Elle ne ressemblait en rien à un Pokémon normal. Il flottait dans les airs et, et la pluie semblait lui obéir. Je... tout cela c'est passé très vite. En quelques secondes, une déferlante rafale d'attaques spectaculaires nous ai tombés dessus. Nantis m'a protégé, au péril de sa vie.
– Un Pokémon étrange ? Je ne vois pas trop de quel Pokémon tu parles, désolé, s'excusa l'infirmière.
– Je pense savoir de qui il peut s'agir, avança Draen. Mais pour ça, il va falloir se rendre à mon école. Il est possible que mon professeur y soit encore. Encore faut-il que tu sois d'accord, Elena.
– Désolé. Tant que Pokémon ne sera pas debout, je !
– Antiiiiiis, fit une voix tout petite.

Derrière la vitre, Leuphorie sautait de joie. Le malade venait de se réveiller. Draen souriait, rassuré. Les deux femmes se rendirent auprès des deux Pokémon. Nantis semblait déjà sur pied grâce à l'énergie accumulée de sa photosynthèse. Bien évidement, il ne fallait pas la brusquer. Mais c'était amplement suffisant pour redonner la joie à Elena. Cette dernière se précipita hors du bloc pour remercier Draen qui observait la scène d'un œil enjoué.

– Merci beaucoup, Draen. Je ne sais pas comment te rendre la pareil.
– Pour être franc, j'aimerai élucider cette affaire. Je n'ai pas l'occasion de partir découvrir notre région, alors autant en profiter maintenant, proposa-t-il.
– Elena, Draen, ne faites rien de dangereux. Si cela devient trop périlleux, demandez aux adultes.
– Bien sur. Vous en avez un juste devant, infirmière Joelle, informa le jeune homme. Sur ces quelques mots, nous vous laissons. Allons voir mon professeur.
– Merci beaucoup, madame. Nantis, on y va, fit la jeune fille rassurée en faisant signe de la main à sa bête qui sauta dans ses bras.

L'infirmière et son Pokémon s'inclinèrent tandis que la petite équipe sortit du centre Pokémon. Dehors, la pluie s'était de nouveau accentuée. Les trois compatriotes se précipitèrent dans la voiture ; heureusement garée à quelques mètres à peine. Draen démarra hâtivement pour se diriger vers le centre de la ville. Les rues étaient vides. Les rues restaient éclairés par les enseignes de magasin et des lampadaires spécialement allumés pour limiter les accident routiers. Après un quart d'heure de route, le véhicule put enfin s'arrêter devant un immeuble. Au pied de celui-ci, un homme en blouse les attendait sous un parapluie. Il invita tout le beau monde à l'intérieur du bâtiment.
Pendant qu'Elena et Nantis se séchaient, Draen s'empressa de demander des informations à son professeur concernant la pluie inquiétante s'abattant sur l'île.

– Monsieur, la pluie actuelle ne peut pas être normal. Habituellement, on bénéficie d'un climat moins capricieux. Ou du moins, il est prévisible, s'expliqua Draen. Pourquoi la météo ne nous a pas avertis de ce déluge ?
– Doucement mon garçon. Attendons d'abord que notre invitée soit prête, mademoiselle ? interrogea le professeur.
– Elena. Elena Kalea. Et vous êtes ?
– Professeur Erik. J'enseigne à la classe de Draen, se présenta-t-il. Suivez moi, je souhaites vous montrer quelque chose dans la bibliothèque.

Les élèves suivirent le maître à travers un couloir. L'immeuble était grand. En effet, le bâtiment abritait des salles de classes au rez-de-chaussé, tandis que le premier étage et le second faisait office de laboratoire pour différents chercheurs et enseignants. Les couloirs était couvert au sol d'une moquette bleu marine représentant la mer, à l'inverse du plafond arborant une couleur turquoise parsemé de nuages correspondant au ciel. Le professeur Erik poussa une grande porte au fond du couloir menant à une bibliothèque gigantesque. Elena était abasourdie. Il y avait des milliers de livres. Quelques personnes présentes saluèrent le professeur qui fit signe de la main. L'équipe se faufila dans une pièce à l'écart.
Ils se retrouvèrent dans une petite salle de travail avec une gigantesque table sur laquelle était allumée un dispositif à hologramme. Cette machine analysait en temps réelle la météo de l'île sur laquelle ils se trouvent, Poni. Un Chelours les attendait et fonça faire un câlin à Draen, qui lui rendit sans crainte. Nantis, qui était sur l'épaule d'Elena depuis un moment sauta au sol pour saluer le grand nounours. Pendant ce temps, le professeur de Draen attrapa un livre qu'il présenta aux deux adolescents.

– J'ai reçu ton message tout à l'heure Draen. J’étudiais déjà la météo à ce moment. Bien évidement, je ne suis pas météorologue mais je pense avoir décelé le cœur du problème, informa l'enseignant. Connaissez vous les Pokémon protecteurs ?
– Les Pokémon protecteur ? S'interrogea Elena.
– Tokorico, Tokopyon, Tokotoro et Tokopisco, articula rapidement Draen. Vous pensez qu'il s'agit de celui de notre île ?
– Ouaaaah … souffla la demoiselle épatée.
– Il y a de forte chance que Tokopisco soit notre responsable. Cependant, je ne comprends pas comme cela a-t-il pu arrivé, se demanda le professeur.
– Notre doyen s'est absenté pour aller voir un professeur de l'île d'Akala, non ? Cela signifie sûrement que Tokopisco était seul. Quelque chose a du lui arriver pour déclencher une pluie pareille, expliqua l'apprenti dresseur.
– Dans ce cas, pourquoi m'a-t-il attaqué ? Et que faisait-t-il la ? questionna inlassablement la dresseuse.
– Je ne sais- !

La porte claqua quand un jeune homme entra dans la pièce, essoufflé. Nantis et Chelours furent tellement effrayés qu'il partirent se cacher derrière les deux adolescents. Le professeur Erik se leva immédiatement pour aider le garçon à bout de souffle.

– Il y a … Il y a un membre de la société Æther. C'est le directeur Saubohne. Il est pressé, il a besoin de se rendre en urgence vers les hauts plateaux.
– On arrive, fit le professeur Erik.