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Pierre Glacée de Kamui_Hiro



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» Auteur : Kamui_Hiro - Voir le profil
» Créé le 31/10/2016 à 02:53
» Dernière mise à jour le 31/10/2016 à 02:53

» Mots-clés :   Action   Aventure   Drame   Présence de personnages du jeu vidéo

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Un nouveau jour au Paradis
Lilie s'était levée de bonne heure. Le soleil n'était pas encore levé lorsqu'elle sortit de chez elle. Goupix l'avait aidée à se préparer, tous deux n'avaient que très peu dormi. Les événements de la veille les avaient marqués. Elle rejoignit le Professeur et Tili à l'embarcadère du port. Elle se souvenait de l'endroit, et elle n'eut aucun mal à retrouver l'endroit où accostaient les ferries d'Alola : juste en face des bateaux qui reliaient Alola aux autres continents. Cependant, elle comprit bien vite qu'ils allaient devoir trouver un autre moyen d'y aller : le panneau des destinations n'affichait nulle part le "Paradis Aether".
Le Professeur et Tili attendaient à peu près au milieu de la longue jetée, assis sur un banc. Tili tenait son visage entre ses mains, le Professeur portait Flamiaou dans les bras, emmitouflé dans une couverture. Ils n'avaient sans doute pas voulu le rappeler dans sa Pokéball, probablement pour pouvoir surveiller l'évolution du poison. Lorsque Lilie arriva, le Professeur la salua et l'invita à s'asseoir. Tili ne leva même pas les yeux. Elle s'assit, non pas à côté d'eux, mais sur un siège posé en face. Elle y avait réfléchi toute la nuit : s'attendrir sur le sort de son ami ne ferait en rien avancer la situation : elle devait se montrer forte et se rendre utile.
Ainsi, Lilie avait prévu d'aider autant qu'elle le pouvait lorsque les scientifiques tenteraient de sauver Flamiaou d'un destin funeste. Du moins, en théorie. Sa détermination s'envola lorsque le Professeur aborda le sujet de la traversée. Les traversées en ferries étaient déjà très éprouvantes pour Lilie, mais les deux seuls moyens d'atteindre le Paradis Aether semblaient encore bien plus effrayants. Les scientifiques et les employés qui y vivaient utilisaient des bateaux à moteurs, bien plus petits que les ferries. Selon Lilie, cela signifiait surtout qu'il y avait beaucoup plus de risques de rencontrer des Pokémon aquatiques. Hors de question.
Pourtant, après que le Professeur lui ait expliqué quel était leur deuxième possibilité, Lilie changea d'avis. Elle choisissait les bateaux à moteur. En effet, rien ne lui faisait plus peur que les Pokémon aquatiques, et la perspective de chevaucher un Lohklass jusqu'au Paradis Aether ne l'enchantait guère. Le Professeur, au contraire, et ce malgré la tristesse de son neveu, semblait excité. Lilie l'avait remarqué à cause d'une lueur dans ses yeux. La lueur qui apparaissait à chaque fois qu'il allait découvrir quelque chose de nouveau sur les Pokémon. Son choix était fait.
L'intuition de Lilie était la bonne : ils n'attendirent que quelques minutes avant qu'un employé de la compagnie Alola Transports ne vienne les accueillir. Cette compagnie, Lilie la connaissait bien. C'est pour ça qu'elle reconnut le logo sur sa veste. Le Professeur Euphorbe utilisait toujours l'un de leurs appareils lorsqu'il avait besoin de se déplacer sur l'île. Lilie avait donc dû en utiliser un aussi, et ce plus d'une fois. Leur télécommande portable permettait de contacter l'une des "fermes à Pokémon" de la société, la plus proche du lieu où la télécommande a été activée. Ensuite, il suffisait de choisir son "forfait" et le nombre d'heures durant lesquelles on souhaitait l'utiliser.
En effet, Alola Transports pouvait se vanter de posséder les plus grandes fermes à Pokémon de la région. Élevés pour transporter des passagers, leurs protégés étaient ensuite répartis dans les différentes régions d'Alola afin de venir en aide aux dresseurs dans le besoin. Sur leur télécommande, on pouvait choisir des montures terrestres : le très confortable Mastouffe, le rapide Tauros, le puissant Bourrinos... Mais aussi des montures aquatiques telles que Lohklass ou Sharpedo, et pour les plus expérimentés, une monture aérienne était aussi disponible : le fameux Dracaufeu. Lilie avait été impressionnée d'apprendre qu'une telle organisation de montures avait été fondée à Alola. La région de Kalos, à côté, ne possédait que le très réputé -mais pas plus pratique- Bus Chevroum, qui sillonnait la capitale de long en large, causant, à force, d'énormes trous sur la chaussée. Lilie se rappelait avoir trébuché à cause de l'un de ces trous, lors de sa dernière visite à la capitale, avant de déménager.
Toujours était-il que l'employé d'Alola Transports s'était déplacé, cette fois, car plusieurs Lohklass devaient être mobilisés, pour une destination très peu accessible par la mer. Cela nécessitait donc une surveillance sans faille. Après quelques minutes et quelques jérémiades de Lilie -qui ne put vraiment pas s'en empêcher-, ils furent installés sur les Pokémon qui attendaient tout au bout de l'embarcadère. Lilie fut la dernière à grimper dessus. L'aspect colossal de Lohklass l'impressionnait, et la texture rugueuse de sa carapace lui semblait véritablement inconfortable. Pourtant, Goupix s'élança du port et atterrit en plein dessus. Comme il ne semblait pas s'en plaindre, sa jeune dresseuse décida de l'imiter (et, de toute manière, elle refusait de faire perdre plus de temps au Professeur et à Tili).
Elle manqua de basculer et de tomber à la mer, mais le jeune homme qui les assistait la retint et l'aida à s'installer. Finalement, elle s'accrocha au cou du Lohklass, pour plus de sécurité. Chaque Lohklass ne pouvait porter qu'un homme adulte, ainsi qu'un autre passager de la taille d'un enfant ou d'un petit Pokémon. Heureusement pour Lilie, qui pouvait se rassurer en se serrant contre Goupix. De son côté, le Professeur semblait très à l'aise sur sa monture, et Tili était beaucoup trop préoccupé par son partenaire, qu'il tenait dans les bras, pour faire attention à la situation.
Le voyage s'engagea bien vite, et à peine une demi-heure après qu'ils aient quitté MeleMele, le soleil se leva sur l'océan. En se reflétant contre la surface de l'eau, Lilie eut l'impression d'être éblouie. Et pas seulement par cet éclat lumineux, mais par cette beauté. Comme souvent, à la surface de l'eau s'organisait un véritable ballet de Pokémon poissons. D'où elle était, Lilie pouvait facilement identifier la plupart d'entre eux : des Tentacool d'Alola, venus se repaître de la lumière du soleil, ainsi que des Rémoraid, amassés en groupe, quelques Denticrisse aux couleurs éclatantes, un superbe Rosabyss qui nageait en zigzag et quelques autres qu'elle avait encore du mal à identifier. En observant de plus près, elle remarqua, à la surface, de petites créatures qui émergeaient. Un banc de Corayon !
Ces magnifiques Pokémon étaient presque les seuls Pokémon de type Eau que Lilie pouvait supporter. Ils étaient superbes, agglutinés comme pour former une sorte de bloc corallien en plein milieu de l'océan. Leurs branches reflétaient la lumière du soleil pour donner une couleur saumonée à l'eau autour d'eux. Le spectacle était magique, et Lilie ne put s'empêcher de consigner les détails dans le carnet qu'elle gardait précieusement au fond de son sac. Elle se dépêcha de l'ouvrir, détailla la scène, puis décida de le feuilleter. Elle n'avait encore pas eu le temps de parler des événements de la veille.
Elle hésita longuement, mais elle finit par retracer sa journée. La promenade sur la côte, le bateau de la Team Skull, sa douloureuse aventure dans la jungle, son combat contre Apocyne, la recherche d'un médicament pour Flamiaou, sa visite à l'école et enfin le merveilleux goût des Manapua de la mère de Tili. Chaque détail était ainsi inscrit dans son carnet, et il lui suffisait de le relire pour s'en rappeler très distinctement. C'était devenu un réflexe, qu'elle avait hérité de sa mère. Bien que Lilie n'avait jamais vraiment su quel métier elle exerçait, elle arrivait à se remémorer tous les instants où, lorsqu'elle était enfant, elle observait sa mère, chaque jour, prendre des notes dans un carnet, dans un but tout aussi mystérieux que le contenu de celui-ci.
Maintenant qu'elle y pensait, son père avait toujours été assez observateur et perspicace dans la plupart des situations. Elle se remémorait le nombre de fois où elle s'était retrouvée aux prises avec des Piafabec, et où il avait réussi à les calmer rien qu'en leur donnant leurs baies favorites ou à les faire fuir en tapant très fort dans ses mains et en faisant de grands gestes. Lilie était émue, en y repensant. Cela faisait désormais des mois qu'elle vivait à MeleMele, et elle n'avait que très peu de nouvelles de ses parents. Elle n'avait reçu que deux lettres, en fait. La première, une semaine après son arrivée, pour prendre des nouvelles. La seconde, quatre mois plus tard, pour lui souhaiter son anniversaire. Ses parents avaient toujours été relativement distants, mais malgré cela, deux lettres, « ça fait peu », pensait-elle.
Bien sûr, à chaque fois, Lilie y répondait. Parfois, avec quelques jours de retard. Mais elle y tenait, car bien qu'elle n'avait jamais partagé autant de choses qu'elle l'aurait voulu avec sa mère et son père, ils lui manquaient cruellement. Le Professeur et Goupix constituaient à eux deux sa nouvelle famille, évidemment -bien qu'elle pensait maintenant pouvoir rajouter Pectorius, Tili et sa mère sur la liste-, mais elle avait besoin de ses parents. Elle avait besoin d'eux pour tout leur raconter, plutôt que d'écrire ça sur un carnet. Pour qu'ils puissent la réconforter. La féliciter pour son courage, et s'intéresser aux recherches qu'elle poursuit avec le Professeur Euphorbe.
Mais Lilie refusait de se mettre à pleurer, et décida plutôt de se concentrer sur leur objectif. La traversée était déjà bien entamée lorsque Lilie rangea son précieux carnet à sa place, dans le fond de son sac. Goupix s'émerveillait devant le spectacle aquatique qui se déroulait sous leurs yeux. Le Professeur, un peu plus loin derrière elle, se tenait debout en équilibre sur son Lohklass, essayant de prendre des photos avec son Pokédex. Tili, quant à lui, restait en retrait et semblait impassible devant cette scène. Lilie resserra son emprise sur le cou de Lohklass et lui demanda gentiment d'avancer. Le Pokémon obéit et dépassa donc ses deux congénères. Le Professeur, remarquant son empressement, la suivit sans rien dire, et Tili les imita.
Ils longèrent un massif rocheux qui s'élevait au milieu de l'océan, probablement causé par l'éruption d'un volcan sous-marin. Un petit groupe de Ramoloss s'était constitué sur le petit îlot. Ils regardèrent passer le groupe de Lohklass de leur regard vide, et Lilie put remarquer au passage que certains étaient blessés : il manquait la queue de deux d'entre eux. Elle savait ce que cela voulait dire, les queues de Ramoloss étaient très prisées sur le marché noir, car elles étaient réputées pour avoir des vertus thérapeutiques. On racontait qu'elles pouvaient soigner n'importe quelle maladie grave lorsqu'on les consommait cuites. La Team Skull avait d'ailleurs beaucoup participé à cette vente massive de queues de Ramoloss. L'affaire avait fait grand bruit, il y avait à peine quelques mois. Et maintenant, ils capturaient le Chelours du Professeur et empoisonnaient le Flamiaou de Tili. Ces pirates étaient décidément très cruels.
C'est en contournant le plus gros rocher de l'îlot avec sa monture que Lilie l'aperçut : une montagne métallique, d'un blanc immaculé. C'était un navire immense, aussi grand qu'une île : le Paradis Aether. Lorsqu'il l'aperçut, le Professeur poussa un cri de joie. Ils l'avaient enfin trouvé. Flamiaou était sauvé. Ils s'approchèrent de l'île, et Tili remarqua une plate-forme qui flottait, reliée à l'interminable pont inférieur du bateau. Ils pouvaient accoster ici. Des individus en uniformes s'approchèrent et aidèrent le Professeur et ses deux assistants à monter à bord. Après quelques minutes, ils furent inviter à entrer dans le grand bâtiment qui surplombait le navire. De l'extérieur, il ressemblait à une gigantesque serre, couvert de grandes baies vitrées qui permettait à la lumière du soleil de pénétrer à l'intérieur, ce qui donnait l'impression que l'intérieur était presque aussi lumineux que l'extérieur.
Une employée de la fondation, celle qui avait aidé Lilie à grimper sur le bateau, les invita à s'asseoir sur l'un des bancs de la serre. Le Professeur déclina son offre, trop excité à l'idée de découvrir l'île. Lilie, en revanche, accepta avec plaisir. La carapace de Lohklass lui avait laissé des marques sur les cuisses. Une heure de traversée en plus, et elle aurait eu mal aux fesses. Tili aussi, avait supposé Lilie, puisqu'il avait choisi de s'asseoir dans l'herbe. Maintenant qu'elle le remarquait, les plantes recouvraient tout l'intérieur du bâtiment. C'était incroyable. Des arbres et des plantes exotiques coloraient la serre, donnant au navire une allure de jungle de métal. D'où elle était, Lilie arrivait à identifier la plupart des Pokémon qui jouaient dans les fourrés. Un Guérilande s'était posé sur la tête d'un Makuhita. Un Feuillajou s'accrochait au cou d'un Tropius. Un Noadkoko d'Alola, au cou interminable, semblait discuter avec des Granivol et des Floravol. Un Fouinette et un Ratentif s'amusaient à courir en cercle. Tous portaient des bandages ou des pansements sur une partie du corps. Ils avaient été récemment soignés.
Au centre de la serre avait été installé un bassin. Relativement spacieux, des Poissirène y nageaient grâcieusement. Un Staross restait sur le bord, une branche de son corps ayant été cassée et réparée grossièrement avec ce que Lilie croyait être le corail sec d'un Corayon. Un Ramoloss sans queue trempait sa tête dans l'eau, lui aussi. Sans doute une autre victime de la Team Skull. Goupix observait les environs, lui aussi, jusqu'à ce qu'un petit groupe de Pokémon s'approcha d'eux. Un Mystherbe, un Chlorobule et un Croquine observaient le petit renard d'un air interrogateur. Ils se frottèrent aux jambes de Lilie, et cette dernière déposa Goupix sur le sol, à côté d'eux. Ils commencèrent à jouer tous ensemble, s'amusant avec les queues du renard.
C'est lorsqu'ils s'éloignèrent pour jouer dans les buissons qu'une jeune femme apparut à l'autre bout de la pièce, dans l'encadrement d'une porte coulissante. Ses longs cheveux blonds lui arrivaient jusqu'aux cuisses. Elle portait une robe blanche au dégradé jaune, et le soleil faisait briller une gemme verte qu'elle arborait en broche sur le torse. Elle était suivie par une femme aux formes généreuses. Son tailleur blanc recouvrait un col roulé rose, et elle avait de grandes lunettes devant les yeux. Elle portait un dossier sous le bras. Derrière elles, un petit homme, un peu dégarni, consultait un étrange appareil. De loin, Lilie n'arrivait pas à s'attarder sur les détails.
Le Professeur alla à leur rencontre. Et, bien sûr, en tant qu'assistante modèle, Lilie l'imita. Tili, au contraire, resta par terre, Flamiaou toujours dans ses bras, et les observa de loin. Goupix sortit d'un buisson et coupa la route aux trois personnes, que Lilie présumait être les fameux scientifiques de la Fondation Æther. La femme au tailleur eut une exclamation hystérique, et se jeta sur le petit Pokémon dans une effusion de joie. Lilie crut même entendre, entre deux gloussements, un « Ce qu'il est adorable ! J'en veux un ! ». La jeune femme blonde sourit, d'un sourire perturbant, presque froid, pensait Lilie. « Vicky, s'il-te-plaît. N'effraie pas nos invités. Allons, rends-donc cet adorable ce Pokémon à sa dresseuse. ». La femme s'exécuta, dans un sourire gêné. « Dé... Désolée, j'ai toujours tendance à m'emporter, quand je vois un Pokémon mignon ! ». Goupix sauta dans les bras de Lilie, effrayé, et grogna méchamment après son horrible tortionnaire.
Vicky recula de quelques pas, et la femme à la robe en profita pour prendre la parole. « Bienvenue à vous, Professeur Euphorbe. C'est un véritable plaisir de recevoir l'un de nos confrères ici, dans notre petit Paradis alolien. C'est ici que nous accueillons les Pokémon blessés de la région pour les soigner. Comme vous le savez, la Fondation Æther rayonne à l'échelle mondiale. Nous cherchons chaque jour un moyen de rendre notre monde plus sûr, en développant de nouvelles méthodes de soins. Nous ne désespérons pas de pouvoir créer un véritable Paradis qui pourrait accueillir tous les Pokémon du monde. Mais, trève de bavardages. Je vous présente Saubohne. Il dirige ce centre. ». Elle désigna de la main le petit homme, qui gardait les yeux vissés sur son appareil. « Depuis que nous avons réussi à inventer ce fabuleux Motisma-Dex, ce très cher directeur refuse d'en lever les yeux. Il faut dire que c'est notre plus grande avancée, depuis le remède au venin des Tritox. »
Tili tressaillit lorsqu'elle prononça ses mots. Elle continua : « Pectorius est arrivé hier soir, il m'a prévenu de la situation. ». Son regard se dirigea vers Tili. « C'est donc toi, Tili. Le neveu de ce cher Professeur. Montres-moi donc ton Flamiaou. ». Tili se releva sans broncher et lui tendit son Pokémon, toujours emmailloté dans la couverture. La jeune femme le confia aux bons soins de Vicky, qui traversa la pièce pour reprendre la porte qu'ils avaient emprunté pour venir. « Tu peux la suivre. », souffla-t-elle gentiment à Tili, qui accepta. Il courut pour traverser la serre, et s'excusa lorsqu'il manqua de trébucher sur les lianes d'un Saquedeneu. La scientifique ajouta, confuse : « Oh ! Suis-je bête, je ne me suis même pas présentée. Je me nomme Elsa-Mina. Présidente de la Fondation Æther. Ravie de vous rencontrer. »