Une histoire d'ADN
Tili interpela Simiabraz du regard. Celui-ci comprit et resserra son emprise sur sa proie.
« _ Je répète ma question, ou plutôt mes questions, qui êtes vous et est-ce vous, la fondation Æther, qui êtes à l’origine des agressions nocturnes et de cette étrange aura verte ?
_ Elsa-Mina, présidente de la fondation Æther, grogna-t-elle. L’aura que vous avez vue sert à alimenter les cellules de Zygarde qui se trouvent dans la capsule juste devant nous.
_ Comment est-ce possible ? demanda Liko.
_ Chaque nuit, nous allons près des thermes de Kapolis. Zygarde vivait dans une des roches situées à côté des thermes. Malheureusement, ce pokemon qui terrorisait les habitants a été tué par ces derniers. Nous récoltons donc tout l’ADN possible pour le ressusciter. Nous l’injectons ensuite dans des Brindibou, Otaquin et Flamiaou, qui seront ensuite donnés au professeur Euphorbe pour les apprentis dresseurs.
_ Est-ce que le professeur Euphorbe est au courant de cette pratique ? En est-il complice ?
_ Non. D’ailleurs, on en injecte aussi dans des Rocabot sauvages, qui sont les plus courants et les plus capturés par les dresseurs. La nuit, l’ADN de Zygarde s’éveille en eux, pompent leur énergie et transforment ces pokemons en bête féroce semant la pagaille. Leur énergie est aspirée par le ‘’point d’ADN’’ de Zygarde qui est situé le plus près de la cible.
_ Le champ d’action… intervint Liko. Lilie, elle est complice n’est-ce pas ?
_ C’est ma petite sœur, elle est devenue l’assistante d’Euphorbe pour nous permettre plus de possibilités, en effet.
_ Je l’ai vu enterrer quelque chose hier.
_ C’était une écaille de Zygarde, et justement un ‘’point d’ADN’’. Les pokemons semant la pagaille chez leur dresseur, ce dernier ne repère pas notre présence près de son habitation. Nous récupérons ensuite le ‘’point d’ADN’’ bourré d’énergie qui permettra sa résurrection. On le rapporte ensuite dans la grotte où habitait autrefois le pokemon légendaire. Une machine permet de transmettre l’énergie des ‘’points d’ADN’’ au laboratoire, c’est cette aura verte que l’on voit en pleine nuit. On injecte ensuite l’énergie récoltée aux cellules juste devant vous qui se multiplient et se transforment pour devenir plus fortes.
_ J’ai l’impression que vous ne nous dites pas tout, madame Elsa-Mina, intervint Tili.
_ Je ne vois pas de quoi vous parlez, rétorqua-t-elle. »
Tili regarda de nouveau le pokemon qui mit encore plus de force dans son étreinte. Tili se rapprocha lui de sa proie.
« _ C’est vrai ? insista le jeune homme. Pourtant, nous avons tous deux, Liko et moi, été victimes de votre petite expérience, et nous avons été assommés. Vous n’avez donc aucune explication à cela ?
_ La fondation ne réclame d’argent à personne, déglutit Elsa-Mina, alors, on va le chercher nous même. Pendant que les pokemon sèment la pagaille, ils font aussi diversion pour nous permettre de voler des objets précieux chez les gens. Alors, si une personne nous gène, on l’assomme.
_ Très intéressant, en effet. Vous expliquerez tout cela à la police et au professeur Euphorbe, n’est-ce pas ?
_ Pas besoin mon garçon, intervint une voix familière. »
Le professeur, ainsi qu’une dizaine de policiers, venaient d’arriver sur les lieux.
« _ Vous avez fait du beau travail les enfants ! se réjouit Euphorbe. J’ai enquêté toute la journée sans rien trouver. Il fallait agir de nuit apparemment !
_ On voulait agir de jour, expliqua Tili, mais, nos parents nous surveillaient un peu trop, puisqu’on était censé se reposer. »
Euphorbe les remercia d’un large sourire.
Ils rentrèrent tous sur Wuhiawo. Les deux adolescents s’accordèrent une bonne nuit de sommeil… jusque le lendemain midi. Le professeur Euphorbe les réunit dans son laboratoire pour leur résumer la situation. Il leur avait aussi indiqué d’emmener avec eux le pokemon qui leur avait été offert la veille.
Ils arrivèrent dans le laboratoire en même temps. Le professeur Euphorbe les attendait dans l’entrée, seringue à la main et grand sourire sur les lèvres. Cette vue fit frissonner Liko qui manqua de s’évanouir.
« _ Ce n’est pas pour toi mon garçon ! le rassura Euphorbe qui avait vu la peur dans le regard du jeune homme. C’est pour ton pokemon ! Et pour celui de Tili aussi. Vos renseignements et l’interrogatoire que vous avez fait passer à Elsa-Mina nous a permis de connaitre encore plus rapidement les intentions et les actes de la fondation Æther. A l’aide de cette seringue, je vais injecter un produit élaboré par mes soins à vos pokemons. Celui-ci va neutraliser l’ADN de Zygarde présent dans le corps de Brindibou et Flamiaou. Ils redeviendront normaux et ne feront plus de grabuge en pleine nuit.
_ Génial, merci professeur ! s’exclama Liko. Je suppose que vous avez fait de même avec les pokemon touchés par ce problème.
_ En effet. Enfin, c’est plus compliqué que prévu, surtout pour les Rocabot, qui sont beaucoup plus nombreux que les pokemon que je fournis aux jeunes dresseurs. Du coup, on a injecté au sol de toutes les îles un engrais radioactif, qui va se propager dans les plantes et donc la nourriture des Rocabot, qui va réagir avec l’ADN de Zygarde. On aura juste à survoler les îles avec un scanner à rayons X et repérer les Rocabot contenant l’ADN de Zygarde pour les soigner au plus vite. Cela devrait prendre une semaine tout au plus.
Liko secoua la tête, impressionné par les moyens déployés par le professeur.
Ce dernier injecta le remède aux deux pokemon. Tili repartit chez lui, en donnant rendez-vous à Liko pour lui faire goûter une spécialité locale, le malasada.
« _ Euh, professeur, l’interpela Liko, je peux vous posez une question ?
_ Bien entendu.
_ J’ai ramené mon Raichu avec moi. Depuis que je suis arrivé ici, il a… quelque peu changé (il sortit Raichu de sa pokeball et montra au professeur des photos de son pokemon en signe de comparaison). Vous n’avez pas d’explication à cela ?
_ Hé bien, ici, à Alola tous les Raichu sont comme le tien l’est actuellement ! Il a sûrement dû s’adapter aux conditions climatiques d’ici. Pas d’inquiétude, il est en pleine forme !
_ D’accord, merci beaucoup professeur ! »
Le jeune homme lui sourit et sortit du laboratoire pour rejoindre son nouvel ami, avec lequel il avait hâte de découvrir plus amplement son nouveau chez-lui.