Une île peu attirante
Lokhlass filait à toute allure vers l’aura verte dont l’étendue s’était réduite à la zone dont elle venait.
Ils arrivèrent enfin sur une sorte d’île, pourtant, l’endroit n’avait rien de naturel. Ce dernier semblait désert.
Au loin, Liko remarqua la présence d’un panneau grâce à la lumière du phare de Wuhiawo qui s’y reflétait.
« _ Simiabraz, l’ interpela-t-il. Eclaire moi cet écriteau s’il-te-plait ! »
Celui-ci s’exécuta en créant une boule de feu dans sa main qui éclaira tous les alentours.
«_ Bienvenue au Paradis Æther, refuge pour pokemons, lut Tili. Pourquoi ce faisceau vient-il de cet endroit ?
_ Le nom te dit quelque chose ? le questionna Liko.
_ Oui. La fondation Æther est réputée dans toute la région pour venir en aide aux pokemons blessés.
_ Etrange pour une société censée les aider… Avançons pour en savoir plus. »
Tili hocha la tête en guise d’approbation.
Les deux adolescents avancèrent donc discrètement dans le bâtiment, qui semblait toujours vide.
Alors qu’ils pénétraient dans une énième salle après plusieurs dizaines de minutes de marche, un détail attira l’attention de Tili.
« _ Regarde, ordonna-t-il à Liko en le tirant par l’épaule tout en pointant du doigt le sol. On dirait du flan.
_ Beurk, répondit Liko tout en touchant la matière verdâtre indiquée par Tili. C’est gluant. Mais ça peut nous être utile, on a qu’à suivre cette trace.»
Ils longèrent donc le chemin de gelée verte jusqu’à une salle, éclairée, qui ressemblait à un laboratoire. Une voix se fit entendre, puis des bruits de pas.
« _ Il y a des intrus, annonça une voix roque, -de vieil homme, supposa Liko-, les barrières à l’entrée de la fondation ont été ouvertes.
_ Comment cela ? répondit une voix plus douce, -sûrement celle d’une femme, cette fois-. Il n’était pas censé y avoir des employés pour monter la garde ?
_ Si, comme d’habitude. Je consulterai le planning de garde, les responsables seront sévèrement sanctionnés. Ils savent très bien que c’est la période de la journée la plus importante pour notre… affaire.
_ Retrouve les.
_ Entendu, Madame Elsa-Mina. »
Les bruits de pas se firent plus importants. Les deux adolescents, accroupis devant la pièce d’où étaient venus les échanges, eurent peur d’être découverts.
L’homme qui avait annoncé la nouvelle, -en déduit Liko-, était bien un vieillard, au crâne dégarni, vêtu d’une blouse de scientifique et d’un pantalon blanc, portant des lunettes de laboratoire vertes.
Le dresseur tapa discrètement l’épaule de Simiabraz pour attirer son attention et lui mima le geste d’assommer le vieil homme sans se faire repérer.
Ils s’approchèrent ensuite tous du blessé et l’examinèrent. Il portait une insigne « Fondation Æther, Directeur- Monsieur Saubohne ». Les deux garçons s’emparèrent du badge électromagnétique de leur victime permettant d’ouvrir toutes les portes du Paradis Æther.
Liko se mit debout lentement pour voir si la femme était aussi partit. Il vit que la pièce dont le vieillard venait de sortir regorgeait d’objets scientifiques en tout genre. Mais ce qui l’intriguait le plus, c’était la sorte de cylindre géant situé au fond de la pièce. Il semblait être relié à des milliards de fils eux-mêmes reliés à la dizaine d’ordinateurs situés dans la pièce. Le tube, lui, paraissait rempli d’un liquide gluant ressemblant à celui que Tili avait vu, mais, ici, il était transparent sur les bords de la capsule et prenait peu à peu la couleur du chemin visqueux lorsque les yeux de Liko se dirigèrent vers le centre de la capsule. Mais surtout, on aurait cru qu’il s’agissait d’une bestiole !
Après s’être assuré que la personne qu’il avait cherchée de vue était bien partie elle aussi, il se remit accroupi à côté de Tili, horrifié.
« _ Mec ! C’est un laboratoire, et, il y a une capsule géante au fond de la pièce ! débitât-il à toute vitesse mais pourtant à voix basse. ll y a un pokemon dedans, je crois !
_ Calme toi, intervint Tili. On va aller voir.
_ Pas si vite, vous n’irez pas voir non, s’interposa une voix féminine qu’ils semblaient avoir entendu peu de temps avant. »
Les adolescents se retournèrent et virent une jeune femme aux longs cheveux blancs et au regard malicieux, elle aussi toute vêtue de blanc. Liko, indifférent aux menaces sous-entendues de l’inconnue, donna un coup de coude à son camarade et dirigea son regard vers son ami enflammé une fois qu’il eut capté l’attention du garçon. Il comprit de suite.
« _ On fait connaissance avant alors ? l’interrogea Tili.
_ Attends, fit Liko, on va donner à Simiabraz l’occasion de s’en charger. »
Le pokemon attrapa la femme à la gorge par le bras puis la tint fermement. Celle-ci était bloquée. Le chimpanzé de feu avait entre temps, en effet, contourné ses compagnons et leur adversaire pour arriver dans le dos de ce dernier.
« _ Courons ! ordonna Tili. »
Les deux adolescents se dirigèrent vers le laboratoire et y pénétrèrent sans encombre grâce à la carte du directeur. Ils s’orientèrent premièrement vers la capsule qui semblait contenir un pokemon. De près, on y distinguait des formes vertes, semblables à des têtards. Ces dernières tourbillonnaient autour d’une autre forme verte, un peu plus grosse et plus modelée, avec une sorte de noyau rose dans son ventre.
« _ Je vais contacter Euphorbe et la police avant qu’un autre s’interpose, proposa Tili. Cela me parait beaucoup trop louche. »
Liko acquiesça d’un signe de tête.
Un cri se fit entendre derrière eux. La femme qui s’était interposée semblait avoir réussi à s’être débarrassée de Simiabraz.
« _Ne touchez pas à Zygarde ! cria-t-elle en courant vers les deux garçons.
_ Trop tard, annonça Tili. Nous avons appelé la police, les autorités ne devraient plus tarder. Mais, si vous voulez, vous pouvez nous expliquer en attendant. C’est vous qui êtes à l’origine des agressions nocturnes et de cette étrange aura verte ?
_ Qu’avez-vous fait de mon Simiabraz ?! l’interpela Liko.
_ Ton pokemon a été paralysé par mon Lucanon. »
Le pokemon de feu, remit de sa paralysie, ressurgit derrière la femme pour l’immobiliser de nouveau.
« _ Rhaaaa ! grogna-t-elle.
_ Répondez à ma question, insista Tili. Et qui êtes vous ?
_ Je ne coopérerai pas avec des enfants. »