II - La demande.
Un mois plus tard. Cela faisait déjà un mois qu'on avait plus entendu chanter Pijako. Il parlait à peine, ne réclamait que sa ration nécessaire à sa survie, comme si il savait que sa dresseuse ne voulait pas le voir la rejoindre aussi tôt. Il vivait à peine. Il semblait être dans une sorte de purgatoire, il attendait simplement la mort, sans pour autant chercher à la presser. Certains médecins avaient été appelé pour s'occuper du pokémon, sans qu'aucun ne puisse dire autre chose que cette même conclusion, réfléchie par A plus B, et qui semblait si logique : « Déprime. »
Elio, qui avait hérité de l'équipe d'Amy suite à sa mort, s'inquiétait un peu pour le petit oiseau dont la voix chantante lui manquait presque, par moment. Les seules fois où il parlait, c'était pour lancer des phrases mécaniques, ponctuée par nul rythme, il proférait simplement quelques mots indiquant à son interlocuteur ce dont il avait besoin pour ne pas périr. Il passait très peu de temps dans sa pokéball suite aux conseils des docteurs, il avait besoin de prendre l'air mais surtout, il fallait le surveiller afin qu'il ne se laisse pas aller et ne se dessèche, ne devienne qu'un corps sans vie. Elio aurait put douter du verdict des docteurs mais il l'acceptait. Il se comparait très souvent à Pijako maintenant, il avait l'impression d'être connecté au petit oiseau, il semblait partager ses sombres sentiments et il devait bien avouer que lui aussi, quelques fois, il pensait à la mort et il sombrait dans une tristesse amère qu'il calmait difficilement en se remémorant les bienfaits de la vie, en se disant que jamais Amy ne le pardonnerait si il se présentait maintenant aux portes du paradis. A moins qu'il n'aille séjourner au Tartare si dans son jugement céleste, ses juges ne prennent en compte dans la balance le fait qu'il ait joué indirectement dans la mort de sa petite-amie en décidant de ne pas la suivre, par exemple, dans son épopée dans ce dangereux continent qu'était Sinnoh.
Il passait toutes ses journées à labourer le champ situé derrière sa petite maisonnette à Vestigion, il prenait cette tâche comme une sorte de pénitence et le fait de se retrouver constamment à s'occuper de la terre, à donner vie, cela lui apparaissait comme une sorte de quête du pardon. Cette terre qu'il travaillait, c'était la même terre qu'il y avait à Unionpolis, cette terre qui avait accepté en son sein Amy, la transformant petit à petit, faisant d'elle un de ses nouveaux noyaux qui, dans la mort, apporterait prochainement la vie par l'intermédiaire de la culture, culture dont s'occupait ici Elio, à Vestigion.
Il bêchait, mettait en terre des plantes et des légumes, balançait çà-et-là des graines, arrangeait quelques arbustes qui donneraient prochainement des baies afin de nourrir ses pokémon qui l'aidaient dans ses travaux, mais aussi les pokémon dont il avait hérité suite à la mort d'Amy. Il s'était d'ailleurs demandé pourquoi ce n'était pas à ses parents qu'Amy avait décidé de transmettre ses pokémons. Elle savait pourtant pertinemment que Pijako et lui ne s'entendaient clairement pas … Même si là, avec les circonstances actuelles, la « haine » qu'éprouvait auparavant Elio pour le perroquet s'estompait petit à petit au profit d'une certaine pitié à force de le voir se décomposer ainsi, toujours installé à sa fenêtre à regarder l'horizon dans le plus grand des calmes, sans chanter... A croire qu'il était devenu aphone. De temps à autre, alors qu'il bêchait son champ, il relevait son visage boueux, redressait un peu son chapeau et s'assurait que l'oiseau n'était pas mort. Il ne l'était jamais.
La mélancolie de Pijako était palpable et les pokémons-ouvriers commençaient à la ressentir. Les Machopeurs s'arrêtaient de temps à autre et lançaient des regards emplis de sympathie en direction de l'oiseau, il en était de même pour le Bourrinos ramené des îles d'Alola quelques années plus tôt par son oncle Buck, aujourd'hui seul membre de la famille d'Elio à ne pas être décédé mais qui était constamment entre deux bateaux, voguant de régions en régions à la recherche de pokémons pour aider son neveu mais également afin de découvrir les beautés de tous les environs. Une vie de rêve, comme certains diraient. Quoi qu'il en soit, le cheval de traie arrêtait de temps à autre de tirer l'énorme machine agricole et, comme ses partenaires de labeur, regardait avec pitié et inquiétude le petit oiseau. Puis, ils regardaient tous en direction de leur maître qui se contentait, à chaque fois, de soupirer en enfonçant sa pelle dans le sol meuble de son domaine avant de lâcher un énième :
« Oui, je sais ... »
Ce jour-là, c'était un mardi, et la situation était totalement semblable aux jours précédents. Pijako était à la fenêtre, les Machopeurs travaillaient le sol le plus difficile, Bourrinos faisait des aller-retours avec sa grosse machine et Elio remuait la terre inlassablement. Les rayons du soleil caressaient le sol et les travailleurs acharnés, si bien que le jeune homme finit par retirer sa casquette afin d'éponger son front humide à l'aide d'un torchon déjà usé. Il leva son regard vers l'astre brûlant et se surprit à se laisser aveugler par celui ci. L'orbe incandescent s'imprima un instant sur sa pupille, il ferma ses yeux, secoua la tête et se frotta les paupières avant de finalement ouvrir ses yeux pour continuer à travailler.
« Tiens donc, ce s'rait pas Elio, là ? Lança une voix masculine dans son dos.
- Eliiiiio ! » Fit une voix plus féminine.
Le concerné fit volte-face et sourit faiblement. Il vit, non loin de la barrière qui délimitait son champ, venir deux de ses amis d'enfance qui l'avaient toujours épaulé, même dans ses jours les plus sombres. Le garçon, grand gaillard blond de cheveux, s'appelait Henri tandis que la demoiselle, légèrement plus petite et portant de jolies couettes couleur carotte, il s'agissait de Salomé. Elio cessa de travailler, enfonça une énième fois sa pelle dans le sol, la laissant ainsi, avant de se rapprocher de la frêle barrière en bois que le temps n'avait vraisemblablement pas épargnée.
« Tiens, quelle surprise de vous voir tous les deux. Comment allez-vous ?
- Ma foi, assez bien. Répondit le blond en passant ses bras sur la barrière afin de s'y pencher.
- Nous sommes surtout voir si toi tu te portais bien, pour tout dire. Ajouta la fille.
- Eh bien... Je fais de mon mieux pour garder le sourire, on va dire... Avoua t-il en baissant le regard.
- Tu sais que nous sommes là si tu as besoin de quoi que ce soit, hein... Si un jour tu veux retourner sur sa tombe à Unionpolis, on pourra t'avancer sur le travail de la terre, ok ?
- Merci mais … Je ne pense pas y retourner un jour. Avoua t-il à mi-voix. Je ne suis pas assez fort pour revivre ce moment …
- Hm... Acquiesça simplement Henri.
- Tout le monde à Vestigion est de tout cœur avec toi, ce qui est arrivé à Amy est terrible … Tu peux compter sur tout le village ! Même madame Flo, la championne d'arène, te soutient !
- Je vous remercie mais je préférerai ne plus en parler, si ça ne vous dérange pas …
- Comme tu voudras, l'ami. Répondit Henri.
- Oh mais dis moi... Tu as obtenu un nouveau pokémon à ce que je vois !
- Un nouveau pokémon ? Demanda t-il, étonné.
- Oui, bien sûr. Le Pijako que je vois à ta fenêtre, je ne l'avais jamais vu auparavant.
- Eh bien... Il ne m'appartient pas. Enfin, maintenant si, plus ou moins mais … C'était le pokémon favori d'Amy, elle comptait gagner la ligue avec lui.
- Gagner la ligue avec un Pijako ? Rit presque Henri. Il doit être sacrément fort alors, ce Pijako, si il prétendait gagner la ligue !
- En tout cas, fort ou pas, il a l'air vraiment triste ... » Souligna Salomé en faisant une petite moue.
Elio soupira un peu et se tourna également vers lui, le regardant comme à son habitude. Il n'avait toujours pas changé sa position, n'avait pas bougé d'un centimètre, et il fixait toujours le vide … Salomé plissa un peu sa lèvre supérieure contre l'autre et finit par demander à Henri de la suivre afin de laisser Elio seul, lui trouvant pour excuse qu'il devait se reposer à cause de ces horribles cernes qu'il avait sous les yeux et qui était, bien évidemment, lié à son profond désarroi. Elio regarda ses deux amis partir en cherchant à figer un sourire sur son visage de marbre, qu'il sentait lui-même se durcir au fur et à mesure que le temps passait. Vivre seul ne l'aidait pas tellement, il accentuait son malheur plus qu'il ne le soignait. Il n'était pas dupe, il en avait conscience. Sourire était devenu un exercice bien trop dur pour lui, ses lèvres n'arrivaient même plus à s'étirer assez pour laisser envisager une once de joie. Il arrêta donc de se forcer, renonçant à cette lutte contre son cœur, s'abandonnant à sa tristesse intérieure. Sous le regard de ses quatre pokémons-ouvriers, le campagnard laissa son outil de travail tomber sur le sol. Il se dirigea vers la porte arrière de sa maisonnette afin de rentrer, le cœur lourd. Son regard se positionna aussitôt sur le perroquet, toujours installé devant la fenêtre. Il serra les poings et les dents, et lâcha simplement :
« Arrête un peu de te laisser crever, ça fait des semaines que t'es là ! »
Elio était tiraillé, il ne savait plus vraiment quoi faire, quoi penser. Jako ne réagissait toujours pas, il demeura toujours pétrifié dans cette même position. Un râle échappa soudain au grand brun qui frappa assez violemment du poing contre sa table de bois, situé dans sa petite cuisine, il fonça comme un fou en direction de l'oiseau et balaya de son bras le plan de travail où était le pokémon qui s'envola aussitôt, surprit et apeuré par la réaction brutale de l'humain :
« Parle, bon sang ! C'est ce que tu sais faire de mieux, non ? Vas-y, parle ! Dis moi ce que t'as sur le cœur, mais arrête un peu d'agir comme ça ! Amy me manque aussi mais faut faire avec ! Vis, putain ! Vis ! »
Ces mots, il avait l'impression de se le dire lui-même... En fin de compte, ces paroles qu'il adressait à Pijako, quelqu'un d'autre, n'importe qui, aurait put les lui adresser également. Il s'en rendit compte aussitôt qu'ils eurent franchit ses lèvres. Pijako lui, s'était posé sur une étagère assez haute pour éviter d'être frappé par la folie furieuse du petit ami de sa défunte maîtresse. Le cœur battant sous son poitrail plumé, le perroquet baissa le regard et ferma vigoureusement son bec rouge afin de garder pour lui ses sombres pensées, comme si il cherchait à préserver l'humain de toute la colère et la tristesse qu'il retenait prisonnières de son corps... Elio sentait des larmes perler ses yeux, puis rouler sur ses joues. Les Machopeurs et Bourrinos s'étaient arrêtés de travailler, ils regardaient par la petite fenêtre de la maison la scène déchirante qui se déroulaient là.
« Tu vas parler, oui ?! »
Pijako détourna le regard, ferma même ses paupières et, sans crier gare, il déploya ses deux petites ailes multicolores et s'envola, profitant de la porte arrière encore entrouverte pour fuir. Elio sursauta, il tressaillit et se rendit compte aussitôt de son erreur. Il fonça droit vers la porte qu'il ouvrit intégralement afin de se retrouver dehors et voir partir au loin l'oiseau en direction de la forêt de Vestigion :
« Non ! Pijako, reviens ! » Exigea t-il en criant.
L'oiseau n'entendit pas, il était déjà bien trop loin. Il avait déployé ses ailes et s'était laissé aller au grès du vent, fondant sur les arbres de la forêt de Vestigion. Elio déglutit. Si Amy avait été là, jamais elle n'aurait pardonné qu'il laisse ainsi filer son pokémon le plus cher. Pijako était certainement ce qui le reliait le plus actuellement à sa défunte petite amie, il était un peu ce qui lui était de plus cher actuellement... Même si il refusait encore de l'admettre. Il le haïssait et l'aimait d'autre part. La symbolique de ce pokémon était encore assez énigmatique et paradoxale : il voyait en lui le fantôme de sa belle et tendre et cela lui faisait un mal atroce, c'était comme une épine constamment enfoncée dans le ventricule de son cœur encore battant mais d'un autre côté, cette triste souffrance était un mal nécessaire dont il se nourrissait afin de ne pas oublier et laisser l’abîme dévorait entièrement Amy de sa mémoire. Rien que pour cela, il avait besoin de l'avoir auprès de lui... Du moins, pour l'instant.
Jamais il n'aurait pourtant imaginé s'attacher autant à ce pokémon, surtout maintenant qu'il l'ignorait totalement et qu'il était presque semblable à un animal empaillé, si bien qu'il le comparait au Linéon accroché tel un trophée au dessus de la cheminée de son oncle Buck. Il avait l'air si vivant et pourtant, il inspirait la mort. C'était difficile à expliquer, difficile à cerner, si bien que même un taxidermiste ne saurait expliquer tout l'art de son travail, il ne pourrait, dans ses explications, qu'esquisser la beauté qu'était cette frontière entre la vie et la mort. Si Elio avait encore tant de mal à considérer la disparition de sa petite amie, c'était aussi car lorsqu'il l'avait vu au salon funéraire, il avait eut l'image d'un animal empaillé à sa place. Elle avait l'air simplement endormie tant elle était bien entretenue, plus propre que certaines fois où elle venait lui rendre visite pour lui présenter un nouveau badge, ou un nouveau pokémon. Il avait presque eut envie de lui dire : « Lève toi », croyant encore à une de ses mauvaises blagues habituelles …
Elio arracha presque de son porte-manteau son blouson, talonnant la porte de sa maisonnette afin d'en sortir en courant pour retrouver au plus vite le pokémon fuyard. Tous les habitants qui étaient encore de sortie le regardèrent l'air interrogatif. Il dévala la pente qui le menait à la forêt, piétinant quelques fleurs colorées au passage, s'attirant les véhémences de certains. Il manqua de tomber à plusieurs reprises, il fit s'envoler les Etourmis qui picoraient les graines laissées par un Héliatronc ivre de bonheur qui dansait littéralement sur le chemin de terre battue, sous le regard de quelques Ceriflors. Elio s'enfonça petit à petit dans la pénombre de la forêt, la beauté de Vestigion s'évanouit petit à petit pour le laisser pénétrer dans l'obscurité, l'abysse même de la ville qu'était cette forêt. Les arbres étaient si grands qu'ils cachaient de leurs longs bras les rayons solaires, si bien qu'il crut que la nuit avait déjà étendu ses draps dans le ciel azuré.
« Pijako ! » Hurla t-il.
Aucune réponse. Il grinça des dents. Il tournait sur lui-même, choisit des sentiers au hasard, se laissant guider par la Providence. Il s'enfonçait toujours plus dans cette forêt aux allures si dangereuses, entendant des bruits mystérieux tout autour de lui. Des sifflements aiguës, des murmures inquiétants, des rires énigmatiques, le souffle du vent contre les feuilles mortes qui se décrochaient petit à petit des branches sur lesquelles elles étaient précédemment soudées. Dans son dos, des ombres se glissaient, il s'enfonçait dans le noir complet, et perdait toute notion de droite et de gauche, de haut et de bas, d'avant et d'arrière. Tout se ressemblait, au buisson près. Une sueur froide fila dans son dos. Il passa sa main sur sa ceinture, cherchant une pokéball pour se défendre et se rendit bien vite compte qu'il avait laissé ses compagnons seuls chez lui... Il n'avait même pas eut l'intelligence de prendre un des anciens partenaires d'Amy pour se défendre contre d'éventuels assaillants des ombres. Il se mordait fortement la lèvre inférieure, presque à sang, serrait ses poings et dévisageait les alentours alors que ses appels se faisaient de moins en moins forts et de moins en moins fréquents, devenant presque des susurres afin de ne pas alerter d'éventuels pokémons sauvages de sa présence en ces lieux.
En entendant un battement d'ailes non loin de lui, Elio crut que Pijako l'avait entendu et avait donc décidé de le rejoindre sans plus attendre et, ainsi, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit jaillir d'un buisson une énorme mite mauve aux grandes ailes vert clair. Il écarquilla ses yeux et fit un pas en arrière, il sentit aussitôt ses pieds coller au sol et il tomba les fesses par terre en lâchant une grimace de douleur. Des Chenipottes s'étaient occupés de ses pieds pendant qu'il guettait l'approche de son pokémon, ils avaient utilisé leur sécrétion pour le maintenir sur place, s'inspirant très certainement du talent Piège des Triopiqueurs... Face à l'énorme papillon qui lui faisait face, Elio déglutit et attrapa un énorme caillou qui se trouvait à sa droite pour le lancer droit sur son énorme cible qui, aussitôt, utilisa une attaque Reflet afin de se multiplier, encerclant avec ses clones lumineux le pauvre Elio, impuissant. Celui ci s'y reprit à plusieurs fois, lançant à maintes reprises des cailloux ou autres projectiles semblables en direction des faux Papinox dans le but de le toucher et ainsi s'en débarrasser : en vain. A chaque tentative, il manqua son coup.
« Putain... Saloperie ! »
Là, une ombre jaillit d'une faible source de lumière : le miracle tant attendu ! Un oiseau multicolore apparût, volant par dessus le pokémon insecte qui ne semblait pas encore avoir remarqué sa présence.
« Pijako... » Murmura Elio, surprit et rassuré.
L'oiseau se laissa retomber sur son flanc gauche et laissa un son fulgurant sortir de son bec. Une onde sonore assez puissante fonça sur l'ensemble des clones qui se dissipèrent petit à petit avant de finalement révéler la position du véritable Papinox qui, surprit, retomba vers le sol, le frôla et remonta aussitôt dans les airs en lâchant un espèce de couinement. Sans s'arrêter, Pijako fonça droit vers le papillon, son bec s'illuminant d'une lumière aveuglante, frappant l'insecte de plein fouet en lui arrachant un cri de détresse. Le pokémon ennemi grogna un peu et lança d'un simple coup d'ailes une sorte de vent doré qui fit apparaître quelques éclairs et étincelles sur le corps de l'oiseau qui couina à son tour.
« Il l'a paralysé ?! »
Le perroquet ne se laissa cependant pas faire et, malgré les éclairs crépitant autour de lui, il décida de lancer aussitôt le coup de grâce sur son adversaire, ne préférant pas se risquer à perdre contre lui. Après avoir cri son habituel « Jako », le pokémon coloré envoya un vent brûlant en direction du papillon surprit. Celui ci fut frappé de plein fouet par cette attaque flamboyante qui dévora petit à petit son coup, de petites flammèches apparaissant sur son corps avant de le faire tomber au sol, non loin d'Elio, cuisant à petit feu avant de finalement laisser les flammes le dévorer, creusant son abdomen pour finalement le transformer en un cadavre calciné semblable à un tas de cendres informe. De son côté, Elio s'aida d'un couteau de poche pour se débarrasser des sécrétions des chenilles alliés au papillon qui avaient très certainement fuit dés l'apparition du pokémon de type vol.
« Merci, Pijako... Je suis désolé pour ce que je t'ai dis, j'aurais dût...
- Elio... Le coupa net l'oiseau de sa petite voix chantante.
- Heu... Oui ? Lui demanda l'humain, surprit du fait qu'il se décidait enfin à lui parler.
- Je suis désolé moi aussi d'être rester passif si longtemps... J'avais du mal à envisager la vie sans elle, Jako... Mais maintenant, j'ai réfléchi et je me suis dis qu'il y avait autre chose à faire …
- Quoi donc ?
- Tu tenais à elle aussi, Jako ? Si c'est vraiment le cas, tu devrais savoir quel était le plus grand rêve d'Amy...
- La ligue... ? Demanda Elio, crédule.
- Parfaitement, Jako... Je veux devenir le nouveau maître pokémon de Sinnoh! Dit-il avec la voix d'Amy.
- Je ne vois pas où tu veux en venir avec tout ça...
- Aide moi à réaliser son rêve... Reprend l'équipe d'Amy et fais nous devenir les meilleurs pokémons de la région ! C'est ce qu'elle aurait voulu, Jako !! »
Elio demeura sans voix. Il n'avait jamais envisagé de faire ça... Il faisait partie de ces gens qui doutaient sincèrement de la réussite d'Amy et pourtant, il l'aimait. Il savait qu'avec son équipe elle ne pourrait jamais réaliser ses rêves et là, Pijako lui demandait de prendre sa suite, de récupérer son équipe de pokémons et de devenir le prochain maître de la ligue grâce à eux. Il baissa les yeux, bouche-bée, il ne savait pas quoi répondre à pareille demande. Il connaissait de réputation les membres du conseil 4, et même l'actuelle maîtresse de la région, la dénommée Cynthia et son redoutable Carchacrok et il était sûr et certain de sa défaite prochaine si il se ramenait face à elle avec le Pijako de son ancienne petite amie... Il était assuré de se retrouver dans le centre pokémon le plus proche. Certes, il venait de défaire assez facilement un Papinox mais il avait l'avantage du type ainsi qu'un effet de surprise qui lui avait permis de placer la première attaque. Elio fit une moue et s'apprêta à refuser quand le perroquet, déterminé, s'approcha de lui en fronçant ses sourcils inexistants :
« Tu crois en elle, oui ou non ? Nous avons obtenu les huit badges de la région, nous n'avons plus qu'à nous rendre à la ligue ! Nous pouvons gagner, Jako !
- Quand bien même … Je ne suis pas Amy, je ne vous connais pas, je ne sais pas comment vous utiliser et puis … C'est elle qui s'est inscrite, pas moi, on ne pourra pas duper le conseil ! Je ne ressemble absolument pas à Amy … C'est peine perdue, tu sais.
- Fais le, pour elle ! Tu prétends avoir échouer sans même avoir essayer ! S'indigna le pokémon, de plus en plus menaçant. Tu lui fais honte !
- Je … Je ne peux pas … Dit-il à mi-voix, semblant cacher quelque chose au pokémon .
- Si tu refuses, je me trouverai un autre dresseur et je me hisserai au sommet ! Je veux lui rendre honneur, je veux réaliser son rêve avant d'aller la rejoindre de l'autre côté … Afin de me montrer à ses yeux avec fierté, Jako ! Tandis que toi, quand tu la rejoindras, tu ne pourras plus la regarder droit dans les yeux ! »
Ces derniers mots eurent l'effet d'un coup de poignard pour Elio qui demeura bouche-bée. C'était vrai, tout ce qu'il disait. Il devait au moins faire ça pour elle, au moins essayer, pour la rendre fier dans l'au-delà ! Il déglutit une dernière fois et releva ensuite son regard, plus fièrement cette fois, fronçant ses sourcils avant de hocher la tête, arrachant ainsi un air satisfait à Jako. Direction la ligue, maintenant...