Cette nuit, ne la crains pas,
Tu ne te perdras pas,
Même si les ombres arrivent,
Les étoiles y survivent.
Doucement en te réveillant,
Entends les murmures du vent.
Réveilles-toi quand le silence crie
Dans la solitude de la nuit.
Tu peux toujours être fort et puissant,
Élève ta voix pour le soleil levant,
Et si les ombres s'allient aux cauchemars,
Élève ta voix et ton espoir,
Cette nuit, ne la crains pas,
Tu ne te perdras pas,
Même si les ombres arrivent,
Les étoiles y survivent.
A un battement de cœur, l'aube s'éveille,
Et l'espoir n'est jamais qu'à un lever de soleil...
L'ode à la lune du lougaroc avait été une pure merveille. Il la chantait d'une voix puissante et pure, venue du fond de la gorge. C'était une chanson qui semblait rafraîchir la tête, éclaircir les pensées, sereine, protectrice. Et au loin, d'autres voix s'étaient élevées et avaient chanté en cœur et en canon, répercutant la chanson à travers l'espace, comme portée par le vent.
Pollux ne s'était même pas rendu compte qu'ils avaient quitté le marais et que le paysage était redevenu l'espèce de forêt noire brumeuse.
A la fin de la chanson, leur hôte ajouta juste :
-Elle est plus belle chantée de nuit. Kss sss sss. On raconte que mon espèce chante cette chanson pour que les enfants n'aient pas peur du noir... Finalement, ils arrivèrent au pied d'une immense muraille. La construction grisâtre était haute et semblait épaisse, imposante et peu rassurante. Chanterelle sautilla allègrement en déclarant :
-Merci d'avoir fait appel à la compagnie Luminexpress ! Nous espérons que vous êtes satisfaits de nos services ! Pour l'entrée de la ville, longez le mur vers l'Est ! A bientôt !Ils saluèrent la petit fongus puis se tournèrent vers l'épaisse bâtisse qu'ils contemplèrent un instant. Pollux n'en voyait même pas le haut. Regulus s'étonna :
-Qu'est-ce que c'est que ça ?
Rufus lui répondit :
-On est arrivé. La ville se trouve derrière, bien à l'abri. Pollux demanda :
-Pourquoi ont-ils construit ça ici ? Le loup bipède haussa des épaules.
-Il y a quelques siècles, ils avaient très peur des humains-lougarocs. Ils pensaient que les gens comme moi se fondaient sournoisement dans la population sous forme humaine, puis mordaient les enfants pour qu'ils deviennent comme nous. Mon espèce n'était… pas très populaire. Il soupira et ajouta avec une nuance de tristesse dans la voix :
-J'espère que mon dresseur ne sera pas trop déçu de mon évolution. Il ne m'a jamais dit qu'il préférerait que j'évolue en forme de jour, mais... Regulus lui tapota le dos.
-Je suis sûr que ça ira...
*** ***Ils suivirent les conseils de la spododo et trouvèrent la porte d'accès à la ville. Cette dernière était oppressante, confinée entre ses murailles épaisses. Elle était assez peu animée et assez glauque avec son temps grisâtre. Elle sentait le sapin et la poussière humide, mais il lui manquait les sons d'éternités de toutes les villes : le brouhaha quotidien des gens qui vivent, le vent qui glisse sur les toits. Elle avait juste le son des gouttes d'eau de l'après pluie qui s'écrasent dans les flaques… Cette ville était froide et tranchait étonnement avec le reste de l'archipel, pour ce qu'en avaient vu Pollux et Regulus. Le profeseur se sentait humide jusqu'aux os.
Ils se réfugièrent vite dans le centre pokémon, quasiment désert. Seul un adolescent était assis là, sur un banc, l'air endeuillé et jouant aux cartes avec une kirlia.
Voyant le garçon, Rufus courut vers lui. L'humain leva la tête l'air surpris.
-R… Rufus ?
Le lougaroc acquiesça et se jeta dans les bras de son dresseur.
-Oh Rufus, mon Rufus tu es revenu ! Je m'inquiétais tellement…
Pollux et Régulus laissèrent là le pokémon roche et son maître à leurs retrouvailles, mais le garçon les interpella :
-Vous m'avez ramené mon rocabot ! Et c'est un beau lougaroc maintenant ! Merci ! Je suis Tchigri ! Vous connaissez Rufus, et voici ma kirlia, Halia.
Avant que Pollux ne puisse ouvrir la bouche, Regulus répondit :
-Enchanté. Je suis Regulus, dresseur spécialisé dans les types feu.
Le garçon dévisagea le dresseur de haut en bas, bouche bée. Les deux voyageurs le scrutèrent réciproquement. Le maître du lougaroc avait la seizaine, les yeux noisettes, les cheveux noir corboss, la peau dorée typique des habitants de l'archipel, et les rondeurs typiques des bons-vivants. Tchigri déclara :
-Dans les types feu ?
Pollux ajouta dans un humain approximatif :
-Je suis professeur Pollux.
Leur interlocuteur s'exclama :
-Woaaow ! Un pokémon qui parle ! Trop cool mec !
Ils passèrent le reste de l'après midi et une bonne partie de la soirée à discuter avec Tchigri de leur recherches, ils racontèrent leur rencontre avec Rufus. L'insulaire sembla songeur un moment puis déclara :
-J'ai entendu parler de pokémon qui se comportent comme des humains. Ils savent utiliser des objets d'humain comme des pokéballs et tout à l'état sauvage. Enfin, je veux dire, aucun dresseur leur a appris, mais ils savent faire. En plus, c'est des pokémon singes, à l'école on a appris qu'ils sont proches de nous dans l'évolution et tout. P'tetre bien qu'vous apprendrez quequ'chose là-bas ?
Ca n'avait pas l'air d'une piste sérieuse, mais il y avait peut-être quelque chose d'intéressant à observer là-bas, aussi Pollux demanda-t-il :
-Où peut-on trouver ces pokémons ?
-Y en a dans les forêts de l'île de Poni, et je crois qu'il y en a aussi à Akala.
Devant leur regard interrogateur, Rufus précisa :
-Poni est l'île au Sud-Ouest. Il y a un grand canyon là-bas. Et des geysers. Akala est au Nord-Est, il y a un volcan là-bas. Tchigri ajouta :
-Avec Halia, on peut vous téléporter sur l'île de Poni demain, mais seulement…
Il se tourna vers Regulus, les yeux brillants d'ardeur :
-… si vous faites un match contre moi ! Un dresseur de type feu, c'est comme un champion d'arène des autres régions, non ? Ca a l'air trop cool, mec ! J'veux essayer ça ! Et ça va être cool de se battre contre un mangriff, j'ai jamais vu ça avant !
Pollux était scandalisé.
-Ah mais non ! Je me bats pas, moi ! Regulus oui, mais moi, je suis un scientifique très sérieux, pas un pokémon de dresseur, c'est hors de question je me bats ! Non non non !
Regulus sourit :
-Je serais ravi de faire un match, mais laissons le professeur en dehors de ça. Il est nul en combat, tu serais déçu.
Il n'en fallait pas plus pour ravir Tchigri.
*** ***Les deux challengers se donnèrent donc rendez-vous le lendemain matin vers dix heures et s'installèrent sur un espace dégagé en face du centre pokémon. Quelques locaux les regardèrent se préparer avec curiosité. A cause de la grisaille ambiante, les compagnons de Regulus n'allaient pas être très à l'aise, mais ils en avaient vu de pires. Ils s'étaient mis d'accord pour employer trois pokémons chacun. Tchigri, bouillonnant d'enthousiasme, envoya Rufus au front :
-Vas-y mon Rufus ! Ton premier combat en tant que lougaroc ! Ca va être cool, mec !
Regulus pensait prendre l'avantage dès le départ et envoya son simiabraz.
-Deneb, à toi de jouer !
Le lougaroc entama les hostilités en envoyant à son adversaire une ribambelle de rochers. Deneb ne se donna pas la peine de les esquiver et les concassa à l'aide de son mach punch. Rufus ricana et tenta une attaque seisme, qui ne fit pas du bien au singe flamboyant. Fort heureusement ce dernier avait un bon niveau et l'encaissa plutôt bien.
-Deneb, mach-punch !
-Rufus, riposte !
Le lougaroc encaissa avec bravoure l'attaque super efficace et la renvoya à son expéditeur en doublant la puissance. Cette fois, le combat s'annonçait mal pour le simiabraz qui commençait à être sérieusement mal en point.
-Achève-le avec seisme !
Mais Regulus était un dresseur expérimenté.
-Deneb revient ! Ed Asich go !
Le séisme ne toucha même pas le dracaufeu qui venait d'entrer sur le terrain. Ce dernier portait toujours sa méga-gemme. Une fois de plus, Regulus fit appel à son pouvoir, et transforma Ed Asich en mega-dracaufeu Y. Pollux savoura l'apparition du micro-soleil chaleureux qui éloigna la grisaille et l'humidité du terrain et ses alentours.
-Ed Asich, lance-soleil !
Fortifié par le micro-soleil, l'attaque se chargea instantanément, et le rayon vint frapper le pauvre loup qui fut éjecté un peu plus loin et ne se releva pas.
Une salve d'applaudissement s'éleva des quelques badauds présents, et Pollux remarqua que d'autres gens se joignaient aux spectateurs. Certains montraient le mega-dracaufeu et le micro-soleil et semblaient aussi apprécier sa chaleur. Tchigri cajola son Rufus adoré qui quitta le terrain et fit appel à un nouveau compagnon :
-Kendall, à toi !
Le mangriff et son ami n'avaient jamais croisé un tel pokémon. Il ressemblait à un tortank géant à la couleur de feu, à la carapace ornée de pics, le chef coiffé d'un chapeau assorti à la carapace et doté d'un bec à rendre jaloux un aflamanoir. Alors que Regulus faisait dans les 1m20, Pollux dans les 1m30, Kendall les dominait de ses 2m de haut. Fièrement, Tchigri présenta son mastodonte.
-Voici Kendall ! C'est un boumata ! Merci d'avoir invoqué le soleil pour lui ! Kendall, lance-flamme !
Regulus répliqua par la même attaque. Les deux jets se percutèrent et s'alimentèrent l'un l'autre, intensifiés par le micro-soleil, et formèrent une tornade de feu au milieu du terrain. Pollux commença à trouver qu'il faisait un peu trop chaud et se demanda si sa fourrure n'allait pas roussir. Dans un endroit aussi pluvieux, ça serait le comble !
Autour de la scène, tandis que les deux pokémons ardents enchaînaient les lances-flamme, les lames d'air et les explosions, les gens se laissaient emporter par la fièvre du combat et lentement, se mirent à taper à l'unisson dans leur main, et à chanter. Un simple « hmmm » qui montaient de leurs gorges, mais qui avait quelque chose de joyeux. Enthousiaste, Rufus, qui se reposait à côté de son maître se mit à chanter également de sa voix claire et puissante, et d'autres voix de lougaroc, à travers la ville ou dans la forêt au loin, se joignirent à la sienne. C'était une chanson chaleureuse, passionnée et puissante. Elle parlait de la couleur du miel et du parfum des fleurs, elle parlait du bleu du ciel et d'arcs-en ciel, elle parlait d'amour, de joie et d'ardeur de vivre.
C'était un véritable hymne au soleil, qui donnait au combat une puissance nouvelle. Et curieusement, le micro-soleil ne s'estompa pas avec le temps. Tchigri déclara avec ardeur :
-Boumata est un des meilleurs dragons de la région ! Tu ne le vaincras pas si facilement !
-Quoi !? Ce truc est un dragon ! A ces mots, Ed Asich s'enflamma comme lorsqu'il avait découvert la forme d'Alola des noadkokos.
-Il n'a même pas d'ailes ! Pollux lui répondit en langue pokémon :
-Les carchacroks non plus.
-Oui, mais il n'a même pas de griffes !
-Les trioxhydres non plus.
-Et il n'a...Pollux cessa d'écouter la complainte du pokémon qui n'était pas un dragon pour expliquer d'un air gêné à un Tchigri intrigué :
- Ed Asich est surpris Kendall est un dragon. Il est jaloux de pas être un dragon lui-même.
-C'est un scandale ! Regulus avait l'air gêné par l'attitude de son compagnon.
-Allons, allons, c'est un avantage pour nous ! Ed Asich ! Dracochoc !
Trop lourde, l'énorme tortue explosive un peu fatiguée par l'intensité du combat ne peut pas esquiver le rayon d'énergie bleue du mega-dracaufeu, et tomba KO.
-Oh, bien joué ! Mais je n'ai pas dit mon dernier mot ! Okalani, c'est parti !
La ball libéra un otaquin-sirène blanc à la queue bleu océan et aux longs cheveux bleu ciel ornés de perle blanches et de coquillage roses, qui ondulaient comme portés par les vagues de l'océan. Tout en Okalani respirait la grâce. Arrivé sur le terrain, il se mit à fredonner en cœur sur le rythme des spectateurs et l'hymne au soleil qui résonnait au loin. Regulus sortit son pokédex qui lui indiqua que le nouveau venu était un oratoria, évolution finale d'otaquin de type eau et fée. Pollux remarqua que la foule des spectateurs était à présent conséquente et chacun encourageait l'un ou l'autre des challengers. Regulus avait l'air majoritairement populaire, mais certains s'exclamaient à l'attention de Tchigri :
- Vas-y p'tit gars ! Montre-lui ce que valent les gens d'ici ! Montre à ce dresseur de feu qu'on ne rivalise pas avec le peuple du soleil !
Le jeune dresseur ne se fit pas prier et passa à l'action :
-Okalani ! Eclat Magique !
-Ad Asich ! Lance-Soleil !
Pollux remarqua que le micro-soleil était toujours présent, et renforçait toujours le méga-dracaufeu. Il aurait dû disparaître quelques temps plus tôt dans le combat pourtant. Ed Asich ne portait pas de roche chaude – ces pierres mystérieuses qui renforçaient l'invocation du soleil- lorsqu'il l'avait fait apparaître. Le professeur se demanda si cela n'avait pas un lien avec l'hymne au soleil qui résonnait toujours au loin, ou avec le rythme de ceux qui se nommaient « le peuple du soleil ».
Dans tous les cas, c'était un avantage précieux pour son ami et son compagnon.
Cependant, l'oratoria était un virtuose des attaques sonores, et même sous le soleil, son vibraqua était particulièrement « vibrant », donc redoutable. Il maîtrisait également l'attaque megaphone dont les ondes dispersaient toutes les attaques sous forme d'énergie que lui envoyait le pokémon feu : ses lance-flamme et lance-soleil. Draacochoc ne fonctionnait pas sur les fées, seul la lame d'air parvenait à percer le chant de la sirène. Heureusement, Ed Asich était encore assez agile pour éviter les attaques les plus dangereuses de son adversaire.
Voyant que son fidèle compagnon commençait sérieusement à se fatiguer, Regulus décida de changer de stratégie. Il rappela le dracaufeu à ses côté et envoya sa chère Ankaa au combat. La flambusarde encaissa plutôt bien le vibraqua de son adversaire à son entrée sur le terrain -probablement grâce au micro-soleil qui était mystérieusement toujours présent-, puis le dresseur flamboyant décida d'employer la force brute.
-Ankaa ! Vas-y à fond ! Rapace !
L'oiseau de feu prit de l'altitude, et prenant de la vitesse dans un piqué vertigineux dont elle se redressa au dernier moment, fonça dans une gerbe de poussière soulevée par ses ailes sur le pauvre Oratoria. Ce dernier tenta de se défendre d'un megaphone, mais la flambusarde traversa l'onde sonore comme si elle n'existait pas, et frappa avec célérité et violence le pokémon chantant qui fut expédié au pied de son dresseur et ne se releva pas.
D'un coup, un silence assourdissant s'abattit sur le terrain. Les locaux avaient finis de taper en rythme dans leurs mains, l'hymne au soleil s'était tu, le micro-soleil s'évapora, le froid et la grisaille revirent aussi sec -enfin, techniquement aussi humide. Puis un tonnerre d'applaudissement éclata pour célébrer la victoire de Regulus.
*** ***
Après le match, Pollux avait médité un long moment sur l'hymne au soleil. Il avait la conviction qu'un étrange pouvoir circulait à Alola. Il avait l'intuition que ce pouvoir était lié au soleil et à la lune, qu'il se manifestait dans les sons et les chants. Il fit part de ses réflexions à son ami tandis que leur adversaire s'occupait de ses compagnons aux côtés de l'infirmière Joëlle. Regulus lui répondit :
-Je vois ce que tu veux dire. Cette région semble baigner d'une aura particulière.
Il se tourna vers la fenêtre sud où on percevait à peine à l'horizon le pic enneigé du mont Lanakila.
-Il y a quelque chose d'important là-bas. Je le sens depuis qu'on est arrivé. Rufus a raison sur le Temple des Astres. Il y a…
Pollux ne sut pas ce qu'il y avait, car Tchigri arriva à ce moment-là en compagnie de sa kirlia.
-Hé bien quel match ! Avec mes pokémon, on a senti passer la différence de niveau ! Mais c'est cool mec ! J'imagine que quand je voyagerai à travers le monde comme vous, j'atteindrai aussi ce niveau. Alors les amis, prêts à aller sur l'île de Poni ?
Ainsi fut dit, ainsi fut fait. L'île en question était beaucoup plus chaude et aride. Pollux ne regretta pas de quitter la grisaille et l'humidité de la ville précédente. Helia les téléporta à l'entrée d'un petit port monté sur pilotis sur la côte sud-est de l'île. Le village était charmant, et un grand nombre de ses maisons se révélèrent être des embarcations aux couleurs et aux formes de pokémon aquatiques, costruite autour d'un immense arbre central. Et surtout, il sentait l'iode que Pollux adorait tant, il était bercé par les chants de la mer et du vent. Le professeur déclara en humain :
-Je vivrai bien ici étant vieux…
-Hé, c'est sûr cet endroit est cool, mec ! Allez, je pense que j'vais vous laisser à vos recherches ici. Vous pouvez prendre le bateau pour quitter l'île ici. Moi j'vais aller entraîner mes pokémons sur Mele-Mele, y a des pokémons sympas là-bas, un lucanon ça compléterait bien mon équipe. A la revoyure les mecs !
Sur ces paroles, Hélia et lui se téléportèrent à nouveau, laissant les deux voyageurs seuls.
Le match les avait occupé une bonne partie de la matinée. Ils découvrirent donc les malasadas, spécialité culinaire de l'archipel, puis partirent en direction du nord. La route longea une petite forêt tropicale, des ruines anciennes qui fascinèrent Regulus un petit moment, puis ils arrivèrent à l'entrée du fameux canyon. D'après Tchigri, les pokémons simiesques qui ressemblaient aux humains se trouvaient plus au nord. Ils traversèrent donc un nouveau bois qui bordait une étendue de roche noire et inégale d'où jaillissaient des geysers, dont un immense qui semblait toucher le ciel. Un certain nombre de touristes étaient là, aussi le professeur et son ami en conclurent-ils qu'ils ne trouveraient pas ce qu'ils cherchaient ici. Ils admirèrent les lieux, puis continuèrent leur route. Ils débouchèrent sur une grande plaine, qui finissait en un promontoire qui surplombait la mer.
Ils avaient bien marché, avaient rencontrés quelques pokémons oiseaux qui les avaient ignorés. L'après midi touchait à sa fin, et ils se demandaient s'ils devaient faire demi tour ou continuer et camper.
Tandis qu'ils contemplaient l’océan et les autres îles qu'ils apercevaient au loin, un arc-en-ciel se dessina. Regulus expliqua fièrement :
-Tchigri m'a donné une brochure touristique sur les quatre îles. Il paraît qu'à certaines heures, quand le plus gros geyser s'active et que les rayons du soleil ont une certaine inclinaison, cela fait apparaître des arcs-en-ciel géants sur l'île. C'est beau hein ?
-Complètement !-J'aimerai bien rencontrer un jour un pokémon de type feu eau et qu'il rejoigne l'équipe…
-Un pokémon feu et eau ? Ça ne serait pas un peu contraire ? Je ne pense pas qu'un tel pokémon puisse exister sans mourir dès la naissance ! Soudain Regulus se retourna, alarmé. Leur contemplation fut interrompue par un groupe d'une dizaine de pokémons qui s'approchaient d'un air menaçant. Les nouveaux venus s'arrêtèrent à quelques pas et les contemplèrent. L'un d'eux plus gros et qui semblait être la forme évoluée, s'approcha et émit un sifflement qui sembla être un rire. Mais il n'avait rien à voir avec le ricanement sifflant de Rufus lorsqu'il exprimait sa joie, c'était plutôt un sifflement méprisant qui suintait entre de longues dents, nombreuses et pointues.
-Alors tourissstes, on se promène au clair de soleil ? Protecteur, Regulus se plaça entre le professeur et le gang menaçant. Il sortit son pokedex qui lui indiqua qu'il s'agissait de mangloutons et d'un argouste.
Ce dernier reprit la parole :
-Nous avons entendu parler des mangriffs... Au ton employé, Pollux devina qu'ils n'avaient pas entendu parler des mangriffs au sens positif.
-Tu viens pour nous voler nos proies ! 