L'issue.
Au petit matin, Lock se réveilla comme à son habitude en buvant un grand verre de café bio de l'île Poni. Des plants de café poussant près de geysers naturels qui donnaient au café un arôme marin, sans sel, mais iodé. Sone dormait encore. Elle avait crié dans la nuit, mais seulement pour Lock. Ce dernier la laissa chez lui et rejoignit le commissariat de police pour récupérer éventuellement l'objet mystère dans la statuette Tokopisco que leur avait trouvé Sophia.
- Je suis content de vous voir capitaine. Vous avez l'air en forme. Lança Tarnak, plus joyeux que jamais.
- Moins que toi Tarnak. Tu étais debout avant tout le monde à ce qui parait.
- Vous savez, il y a des gens qui ont un système immunitaire plus fort que d'autres. On est rien face à la nature.
- Oui je suis d'accord. Insista Lock. Tu ne serais donc pas contre un test sanguin pour voir ton taux d'anticorps restant. Peut-être que ton corps contient un remède plus puissant.
- C'est inutile. On a déjà soigné tout le monde.
- Mais je me méfie de ta guérison si rapide. Après Cypher, qui me dit que tu ne fais pas partie de cette organisation de malfaiteur.
- C'est très bas de votre part capitaine. À la mort de Shmiti je n'avais rien dit, mais. Lock demanda à ne pas se dérober. J'étais là avant vous. Je suis marié et je travaille ici depuis quinze ans. Lock expliqua que rien ne l'empêchait de rejoindre l'organisation en cours de route. J'ai été touché par la bombe moi aussi. Selon Lock, tout était déjà prévu, il avait donc était vacciné par avance et un examen médical montrerait sur sa peau la présence d'une première injection. C'est ridicule capitaine. Qu'est-ce que j'y gagnerai ?
- Un meilleur salaire peut-être ! Vous êtes très mal payé au vu de vos années de service. Et le commandant en chef garde tout l'argent et les mérites pour elle-même. Je vais d'ailleurs la voir pour la soumettre à un interrogatoire, vous voulez m'accompagner ? Tarnak suivit le capitaine jusqu'au bureau du commandant. Soyez vous-mêmes ! Signé Victoire Sibert. On dirait que notre psy adorée a trouvé d'autres moyens de faire de l'argent. Déclara Lock en tenant le livre. Le commandant termina sa conversation au téléphone.
- Alors Lock que me voulez-vous aujourd'hui ? Vous avez besoin de fonds ?
- J'aimerai savoir, où est-ce que vous détournez tout l'argent de la police que vous recevez ? J'ai bien remarqué la baie vitrée, mais le chantier n'a duré que la première année. Plusieurs maires nous ont décorés et récompensés pour services rendus à la ville. La reine d'Alola nous a elle-même récompensés pour nos services. Je n'ai rien dit parce que je ne voyais pas où finissaient les fonds, mais je commence à comprendre. Vous nourrissez un projet annexe sur l'argent du contribuable et sur les récompenses acquises. Tarnak encore secoué par le premier interrogatoire semblait tomber des nues. J'ai épluché votre dossier Tarnak, vous étiez très bons comédiens durant vos années de théâtres à Hoenn. Ne faites pas semblant de mentir ! Je vois bien la tenue que vous portez tous les deux. Je reconnais enfin ce tissu qui rejette mes pouvoirs. Cypher portait le même.
- Tu aurais pu te taire un peu Lock. Tu vivais bien, tu avais enfin des droits et de l'estime de la part de ton équipe, qu'est-ce qui t'as prit de l'ouvrir aujourd'hui ? Lança le commandant en chef qui mit les mains dans les grandes poches de sa veste.
- En plus, j'imagine que vous êtes armés. De ces fusils qui font des bruits étranges.
- Je n'ai rien avoir avec ça. Ce costume c'est le commandant qui me l'a offert.
- Tout juste. Avoua le commandant qui haussa les sourcils qui semblaient tenir quelque chose dans ses poches. Et ce sont plutôt des pistolets, c'est plus discret, moins bruyant, mais ils ne sont pas encore au point. Ils font plus de dégâts que prévu. Lock sourit et fila par la fenêtre en jetant une Aurasphere, tout en se réjouissant de la destruction de cette baie vitrée.
Il devait retourner chez la police scientifique pour récupérer le morceau d'artefact. Mais il avait déjà été volé. Il ne lui restait plus qu'une solution, trouver un sous-marin où il s'y glisserait discrètement. Ce qui était tout simplement infaisable. Il retourna auprès de Sone pour lui annoncer la perte de l'artefact et de la trahison du commandant. Tarnak semblait être innocent. Sone rit quelques instants. L'artefact était dans sa poche, enveloppé dans un mouchoir, contenu dans une boite en métal de son grand-père.
Ils mirent au point un dernier plan toute la journée. Il devait se téléporter près d'un sous-marin une fois en vue, mais le tout était de se cacher à l'intérieur et l'espace était très réduit dans un sous-marin et aucun d'entre eux n'avait un Metamorph pour changer de visage, surtout s'il fallait saluer leur chef juste avant d'entrer.
Il n'avait pas le choix. Le capitaine Lock prit la décision de laisser Sone chez lui. Il rédigea même un papier où il léguait tout au lieutenant, le terrain avec. Il devait se rendre avec l'objet tout en menaçant de détruire l'artefact avec son pouvoir, ce qui était relativement réalisable. Il laissa Sone dormir toute la journée et espérait qu'elle ne se réveilla pas. Mais cette dernière avait mis un réveil de son plein grès, ce qui n'était jamais arrivé. Elle appela Sophia pour prendre de ses nouvelles. Cette dernière l'invita à passer à la boutique qui s'était récemment enrichie.
- C'est dommage que tu aies du voler le tableau. En plus le capitaine l'a détruit. Il y en avait plein dans les pièces à conviction, j'aurais pu t'en donner un.
- Ne t'inquiète pas pour le tableau, l'original est chez moi. C'était un faux que ton capitaine a détruit. Je ne suis pas bête à ce point.
Sone vanta l'intelligence du Sophia comparant sa vivacité avec la froideur dont faisait parfois part Lock. Elle parla ensuite de la mission qu'il se préparait à réaliser sans évoquer la téléportation tout en demandant des conseils à son amie. Sophia lui lança qu'elles pouvaient être sur écoute en ce moment et de se méfier de son capitaine. Il pouvait partir sans elle si le besoin se faisait sentir. Surtout s'il avait rédigé une feuille et qu'il ne disait rien à voix haute. Sone sourit et remercia Sophia avant de couper.
- Lieutenant. Il faut vous préparer. J'ai écrit une feuille que j'ai posée en bas. J'ai mis toutes les instructions et les objets à préparer pour ne rien oublier. Sone se figea. Elle réalisa que Sophia avait raison. Elle ne comprit pas tout de suite, mais c'était bien réel. Lock la laissait sur le banc de touche.
La mission était dangereuse, périlleuse, mortelle ? Elle ne voulait pas le savoir, certainement pas maintenant. Surtout après une telle affaire qui avait coûté la vie à Shmiti, dont le Noctunoir gardait encore la tombe. Sa présence signifiait que son âme n'était pas encore en paix. Sone prit la ceinture rouge du peignoir de Lock et s'attacha à lui avec, lui déclarant qu'elle n'avait plus envie d'être seule. Lock lui fit froidement qu'il pouvait se téléporter même avec une chaîne autour de lui. Sauf si c'était une chaîne qui inhibait ses pouvoirs. Il la regarda droit dans les yeux, jusqu'au bout, elle l'aurait accompagné, il n'était pas son père, ce n'était pas à lui de juger de sa vie.
- Vous savez Sone, si j'étais un homme, je serais… En fait, je suis un pokémon, et il n'y a rien que je ne puisse pas faire. Alors vous, en tant que femme, il ne devrait ne rien y avoir que l'on puisse vous refuser.
Lorsque l'écoutille retentit dans la lunette de Lock, ils se volatilisèrent instantanément sur le sous-marin et se glissèrent dans l'appareil presque aussi vite, repoussant l'énergumène qui tentait de monter l'échelle. Lock les menaça de son pouvoir. Ces derniers ne portaient pas d'uniformes inhibiteurs.
- J'ai une des parties de l'artefact que vous cherchez. Menez-moi à votre chef ou je le détruis.
- Aucun problème. Tu verras notre chef ! Mais d'abord tu dois…
- Vous remettre l'objet ? Aucune chance ! Je vous ai dit que je le détruisais si tout se passait mal. C'est moi qui décide ! Ou elle ! Et ne changez certainement pas de direction, je le sentirais.
- Oui, alors levez vos bras en l'air ! Ajouta Sone. Ça marche en plus. J'ai bien envie de les faire danser.
- Ne te décrédibilise pas Sone ! Nous ne sommes même pas armés. Je n'ai que mes pouvoirs pour contrebalancer le tout.
Lock amena vers lui quelques objets aiguisés et en métal. Il les garda précieusement près de lui pour en envoyer en ultime recours. Le voyage dura très longtemps, sous tension, un membre de l'équipage tenta de saisir Lock par le cou, mais fut rapidement immobilisé et jeté sur ses partenaires. Après cinq heures sous l'eau, Sone se demandait quelle profondeur ils avaient pu atteindre. Le pouvoir de Lock n'était plus suffisant ni assez précis pour leur faire quitter le sous-marin sans risque.
Le véhicule arriva enfin à destination. Il ne savait pas s'ils allaient aboutir à l'air libre ou en sous-sol.
L'écoutille fut levée.
Une grotte, très basse, évidemment.
Lock et Sone gardèrent une distance de sécurité avec leurs opposants. Ils pensaient clairement qu'il se ferait abattre sur le champ s'ils sortaient leurs armes. La marche dans le tunnel fut longue et pénible. On tenta plusieurs fois de couper la lumière pour les maîtriser, mais Lock donnait tout ce qu'il avait à chaque instant pendant que Sone veillait sur l'artefact.
Une fois au bout du chemin, ils pénétrèrent une immense grotte munie d'un autel central et circulaire, sous un puits de lumière, et de différentes crevasses qui grondaient à intervalle régulier. La chaleur était épouvantable. L'humidité de l'air fit geindre Sone qui l'avait en horreur. Le commandant en chef était présent près de l'autel, auprès d'une personne de dos, toutes deux munies d'un vêtement anti pouvoirs psychiques. De l'eau grondait par certaines sorties. Il y avait plusieurs capsules près des cavités. Lock comprit qu'il se trouvait près de geysers, probablement sous l'île de Poni, une région encore bien sauvage.
Sur l'autel, étaient réunis les dix-neuf statues du sculpteur Gann Jenztil, près desquels les différentes parties de l'artefact encore inconnues luisaient synchrone. Lock s'approcha de l'autel et comprit qu'une personne devait se sacrifier pour assembler l'artefact. Les dessins montraient un objet qui absorbait la lumière et qui la redonnait à ses fidèles. Shmiti apparut près du commandant en chef, entière, debout, en pleine santé. Elle révéla avoir été à la recherche de la plus grande source d'énergie du monde.
Lock réalisa qu'aucun des personnages n'étaient armés. Il en demanda la cause. Le commandant révéla avoir profité des dires de Lock durant l'interrogatoire pour bluffer. Il demanda alors l'origine des bruits d'explosion près des hangars. Le commandant révéla qu'il fallait débarrasser les lieux rapidement et effacer la trace d'un si grand nombre de Grotadmorvs d'Alola. Il ne devait pas laisser la source de leur poison. On leur avait arraché tous leurs cristaux, ils auraient été une preuve trop évidente.
On envoya plusieurs Félinfernos pour immobiliser Lock et Sone qui n'avaient plus assez de forces pour lutter. On leur vola le petit cube restant pour le placer sur l'autel. Le commandant sortit un Gouroutan, pour manipuler et assembler les pièces, mais les pouvoirs psychiques du pokémon furent réduit à néant. Il souleva les pièces durant quelques secondes avant de s'effondrer de fatigue. Lock se moqua de leur manque de ressources.
- C'est le Noyau d'Éclipse que vous cherchez à assembler. Compris Sone. J'avais vu dans l'émission qu'il fallait seulement un élu qui pouvait assembler, un vrai chef. Sa phrase titilla les humeurs de Shmiti qui se lança dans la création de sa propre légende. Elle attrapa un premier morceau qui lui brûla la main. Le commandant en chef se moqua en disant que l'élue n'était surement pas elle. Shmiti doubla de rage et d'effort et rapprocha les morceaux les plus éloignés.
L'eau gronda tout autour, Lock vit les geysers passaient par les trous. Les capsules semblaient être munies de parachutes. La brigade de Shmiti les utiliserait probablement pour sortir rapidement en cas de pépin.
Shmiti sourit, elle venait de réussir. Deux demies sphères se formèrent, l'une irradiant de blanc, en lévitation, la seconde, collée à la main de Shmiti. Sur un dernier élan de courage, elle lia la partie lumineuse à la partie sombre. Un vortex naquit de la sphère qui aspira Shmiti. Le commandant en chef se jeta loin de l'autel pour échapper à l'attraction. La sphère dévora sa proie et se reposa sur l'autel, lentement, sans plus de réaction. Un Noctunoir apparut tout à coup et Sone vit apparaitre l'esprit de Shmiti entre les bras du pokémon.
- Je crois qu'on peut dire qu'elle est morte maintenant. Lança Lock. C'était quoi cette histoire d'élu Sone ?
- Une simple histoire. Sourit-elle. Le lieutenant raconta ce dont elle se souvenait de l'émission.
Mais tout à coup, l'artefact se réveilla. Baigné par la lumière du soleil, il lévita, sagement. Le Noyau d'Éclipse était composé de deux faces, l'absorbeur de lumière et l'émetteur de lumière. Ils étaient construits à partir d'un crâne de Solgaleo et d'un crâne de Lunala. Réuni en une pièce comme une pokéball, une fois activée, l'un absorbe même l'être vivant qui le tient. Au soleil, le Noyau s'assagissait en ne dévorant que le soleil et pouvait alors créer un phare incroyable toute la nuit après être repu. L'objet étant l'ancêtre de la pokéball, l'expérience zéro, le modèle d'origine qui devait capturer la lumière et capture la vie pour ne plus la relâcher. Le problème fut que l'inventeur de l'objet connaissait les dangers de son invention, il y avait mis comme une sécurité. Si l'objet absorbé trop de lumière, en la libérant il devait éclater, générant assez d'énergie pour détruire une montagne. Par contre, en explosant dans une eau sombre, les morceaux couleraient pour amener l'objet à se perdre. L'objet avait été fabriqué pour avoir la lumière éternelle, dans une région où il ne faisait que nuit. Sauf que le Noyau avait besoin d'être rechargé, il absorbait donc la vie, les lumières du soir et celle des étoiles pour s'en nourrir.
- De ce fait, comme il a passé longtemps sans rien manger, cela signifie qu'il va se mettre à manger tout ce qu'il trouvera dans cette grotte après être sorti de sa léthargie dès qu'il n'y aura plus de soleil. Conclut Lock. En effet, un gros nuage couvrit le puits et la sphère se leva lentement de son autel et captura la vitalité de tous ceux qu'elle trouvait sur son chemin. Elle commença par le commandant, puis attaqua les membres de la brigade un à un, prenant un certain temps à dévorer un individu, laissant les vêtements dégonflés vers l'intérieur.
- Il faut absolument qu'on réussisse à enterrer cet objet. Lança Sone. Mais il n'y a ni armes ni explosifs à ce qui me semble. Peut-être qu'en essayant de faire exploser une de ces capsules, ou le sous-marin.
- Lieutenant ! Vous m'impressionnez. Vous avez trouvé une solution plus rapidement que moi.
- C'est parce que je regarde plus de films d'action que vous.
Sous les cris retentissant des personnes se faisant capturer, Lock éloigna le Noyau vers le bout de la grotte en envoya Aurasphere et Ball'ombre. Le Noyau semblait friand des attaques énergétiques. Il s'approcha d'une capsule, avec Sone.
- Alors capitaine, où pourrait être le système d'autodestruction ? Lançat-t-elle.
- Désolé Sone. Il n'y a pas de système d'autodestruction. C'est le moteur de l'appareil qu'il faut chercher. Il ouvrit la porte avec Psyko. Lock analysa l'intérieur. Système de sécurité pour expulser le sas en cas de panne de la porte. Sortie automatique des parachutes. Ceinture de sécurité. Sone ! Lock la fixa dans le blanc de l'œil. Tu n'oublieras pas de noter au lieu de crier ! D'accord ? Et il la poussa dans la capsule en l'attachant soigneusement. Il souleva l'objet avec Psyko. Il attendit que le geyser gronde et la projeta dans un creux. La capsule fut rapidement emportée.
Lock envoya une première capsule sur le puits de lumière pour empêcher l'artefact, qui commençait à manquer de cible, de sortir dans la nature. Il dévora le générateur de la capsule, mais n'empêcha pas l'effondrement de la grotte. L'artefact dévora ensuite toutes les lumières de la grotte, à commencer par les torches puis prit le tunnel pour rejoindre les autres vivants. Lock fit s'effondrer la dernière sortie.
Il se retrouva face au Noyau, dans le noir. Il usa de Bouclier pour prendre de l'élan et s'échapper. Il arriva près du sous-marin où Tarnak attendait les derniers survivants pour fermer l'écoutille. Lock lança de l'eau vers lui et sur le Noyau volant.
Lock repoussa Tarnak des mains et entra dans le sous-marin. Il rejoignit la salle des machines enclencha tous les moteurs pour les faire surchauffer rapidement. Le Noyau perdit son temps à aspirer les derniers rescapés, Lock verrouilla les derniers portes pour ne pas que le Noyau se nourrisse de l'énergie du moteur. Mais ce n'était pas grave, l'explosion entrainerait toute la mer d'Alola sur sa tête.
Sone fondit en larme dans la capsule. Le geyser expulsa l'objet dans l'air, à une centaine de mètres. La terre trembla et le sol se creusa et entraina la mer avec lui. Le parachute de la capsule ne s'ouvrit pas et la capsule se rompit au sol.