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Doubles Detectives [Concours S/L 2016] de Electoride



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Informations

» Auteur : Electoride - Voir le profil
» Créé le 29/10/2016 à 16:25
» Dernière mise à jour le 29/10/2016 à 16:25

» Mots-clés :   Aventure   Policier   Suspense

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La trace.
Tout avait commencé au musée de la ville de Lahamora, sur l'île d'Akala. Le musée venait de recevoir un tableau inestimable en provenance du musée de Nénucrique. Le peintre était ancien, originaire d'Alola mais avait émigrait vers Hoenn pour étendre son savoir et ses horizons. Il ne s'agissait pas là d'une restitution, mais bien d'une œuvre produite à Hoenn et transmise au musée de Lahamora à l'occasion des deux cents ans du peintre. Une exposition avait été ouverte en son honneur, rassemblant un maximum de ses œuvres.

Mais comme le disait le commandant en chef, on en avait rien à foutre de l'art, des critiques et des journalistes qui seraient surplace, ce qui comptait c'était de faire son job et de rentrer lui faire un rapport propre. Dans la galerie, il y avait bien plusieurs vigiles de jour comme de nuit, détecteurs de mouvement, alarmes, et pourtant, le tableau, mis en plein centre de la salle avait été volé sans même avoir été remplacé par quoi que ce soit. Comme ci le vol n'était qu'un prétexte.

C'était le lieutenant Sone, qui fut chargé de l'affaire. Le commandant en chef s'était dit que ça ne serait pas trop compliqué, et qu'elle pouvait prendre son temps. Ce n'était qu'un vol de tableau après tout. Mais le capitaine Lock s'investit dans l'affaire. Il avait envoyé un agent secret nommé Shmiti dans une affaire annexe.En attendant, le capitaine avait personnellement avancé sa candidature. Le commandant ne pouvait rien refuser à son meilleur élément, surtout si son instinct lui dictait une conduite.


Travailler avec le capitaine Lock était difficile. Il échangeait très peu d'information, il était très solitaire et individualiste. Bien qu'efficace, aucun policier ne supporta travailler à ses côtés, même pour profiter d'admirations et de succès collatéraux, mis à part le lieutenant T. Sone, à qui cela ne faisait ni chaud ni froid, tant qu'elle était payée à la fin du mois. Elle ne demanda même jamais d'augmentation, malgré les heures supplémentaires que lui faisait faire son capitaine pour rédiger des rapports à l'heure. Tant qu'elle pouvait dormir à son aise disait-elle, tout lui convenait.

Le capitaine Lock était le plus remarquable des enquêteurs, tous points confondus. Quand T. Sone hurlait tous les jours, du haut de ses un mètre quatre-vingts, rondouillette, mais musclée, on pouvait difficilement faire moins discret. Cependant, la carrure de Lock étonnait toujours l'assemblée lorsqu'il passait dans le couloir pour aller boire ou pour descendre aux archives.
Ses deux mètres passaient difficilement aux encadrements de portes. Lorsqu'un malfrat était appréhendé et emmené au poste, son simple regard le recadrait aussitôt. Tout le personnel de police suivait le capitaine du regard lorsque son teint livide et ses oreilles en pointe défilaient lentement, même le lieutenant Tarnak, qui avait bientôt quinze ans d'expérience dans le métier, voyait le capitaine Lock comme une source d'appréhension.

Il avait plusieurs tocs, mais un des plus impressionnants se produisait lorsqu'il réfléchissait longuement sans trouver de solution. Ils faisaient tourner délicatement ses trois doigts ronds comme s'il palpait sa propre pensée pour la remuer sans la brusquer. Tout le monde était tétanisé à l'idée de le croiser un jour dans le couloir. Autre sa hauteur, le capitaine n'hésitait pas à fixer les personnes en face de lui, apeuré par son éminence et l'excroissance violacée qui s'étirait en bas de son dos.La queue du capitaine Lock le restreignait beaucoup dans ses mouvements. Il faut dire que l'espace manquait un peu dans ce poste de police. Vous l'aurez compris, le capitaine Lock n'était pas un être humain.


Depuis son arrivée, il avait résolu cinquante pour cent des affaires du central. Très vite promu, il passait ses journées à lire de vieux dossiers imprimés et classés, ou sur l'ordinateur, ce qui lui permit d'élucider des affaires non résolues honteusement classées. Il ressortait même tout le temps de vieux dossiers résolus pour y trouver la faille, permettant à des innocents de récupérer leur liberté et aux criminels de prendre la place qu'ils méritaient. Grâce à une mémoire infaillible et sa capacité de réflexion hors du commun, ce qui le ralentissait fut la faible réactivité de toute l'équipe et la lenteur d'un ordinateur bien trop vieux pour défiler plus d'une page à la minute.

Évidemment, dépenser sa fortune personnelle difficilement amassée était inconcevable, et même quand l'envie lui prit de ramener son propre ordinateur, l'accès pour la documentation était tellement ancien que même son nouvel ordinateur ramait. Les serveurs informatiques avaient plusieurs années et la ventilation… personne n'osait descendre voir l'état de la ventilation. De ce fait, le capitaine copiait tout ce qu'il lisait pour le stocker chez lui, secrètement. Le lieutenant T. Sone n'était finalement là que pour rédiger les rapports, faire la paperasse, et avoir un compagnon pour discuter. Elle était assez blasée pour n'être ni surprise ni gênée par les prouesses quotidiennes du capitaine Lock.

Quand le capitaine faisait voltiger toutes les preuves, annotations et feuilles volantes pour avoir une vue d'ensemble, créant un ballet d'objets dans son bureau, accompagné de son fameux toc, le commissariat entier était en ébullition. Tout le monde se réunissait pour observer et commenter de manière effervescente le vent gracieux qui tournait autour du capitaine. Sauf le lieutenant Sone, qui était déjà là, qui tapait inlassablement ses rapports, et qui soupirait.
T. Sone avait l'esprit si peu vif, qu'elle était très peu souvent surprise. Il fallait l'équivalent d'une crise cardiaque pour un individu normal pour que T. Sone daigne lever les yeux. T. Sone ne se balançait jamais sur sa chaise, mais vous connaissez cette petite crise cardiaque qui nous surprend tel un Ectoplasma mal avisé, et qui nous permet donc de nous rattraper, et bien le lieutenant T. Sone ne la ressentait pas, elle se laissait tout simplement tomber, avant de comprendre que le monde basculait. Pas elle. Jamais. Ce qui manqua de lui coûtait la vie à trois reprises si ça n'avait été son collègue et protecteur le capitaine Lock. Ramoloss ou Parecool étaient ses surnoms les plus courants.

Par contre, quand il s'agissait de conduire, le lieutenant T. Sone était la première installée, prête à partir. Elle était souvent stressée de prendre le volant, car elle ne maîtrisait pas toujours le véhicule. Mais quand l'occasion se présentait, c'était comme passer son examen final de conduite. Elle était toujours hyper enjouée et hyper stressée. Elle n'avait toujours pas le permis, mais ça, personne ne le savait, comme elle faisait partie de la police, personne ne la contrôlait.

Le lieutenant Sone n'était pas enchantée par l'affaire. Premièrement, on l'avait prévenu dans la nuit qu'elle serait sur l'affaire dès l'aurore, au premier ferry parce qu'elle ne supportait pas la voie des airs. Elle avait enfilé sa voiture et ses chaussons. Elle n'avait pas eu le temps de faire de crise cette fois-là. Deuxièmement, elle n'aimait pas prendre la navette ferroviaire parce qu'il n'y avait pas de route. Le principal, c'était qu'elle prenne la voiture, même si la moitié du trajet consistait à attendre sur le ferry qui reliait l'île Mele-Mele à l'île Akala. Elle en profita pour dormir et hurler sur le capitaine Lock, qui supporta les menaces pesant sur sa vie malgré une audience autre que celle du commissariat.


Les journalistes encombraient déjà la porte. Ils avaient pris l'avion eux. Et certains étaient là pour l'exposition évidemment. Le capitaine Lock n'hésita pas à soulever son corps et celui de Sone par-dessus la foule pour pénétrer dans le bâtiment gardé par la police. Lock passa la porte tournante en verre du musée. Il demanda au préalable au lieutenant d'être sur ses gardes. Elle ne devait marcher sur aucun éventuel indice. Ils avaient déjà la malchance d'arrivée plusieurs heures après le vol du tableau. Elle se devait de scruter tous les recoins de ses grands yeux et d'écouter toutes les informations disponibles.

Une fois sur la moquette satinée de l'exposition, le capitaine remarqua sur sa gauche qu'une œuvre avait été déplacée d'un centimètre, la poussière suffisamment accumulée pour laisser une trace. Des chips étaient au sol, un tableau était penché, de la poussière séjournait entre les coins, des cheveux pendaient sur le radiateur, des cheveux roses, des particules flottaient au-dessus du sol, dont des fibres d'un tailleur de la Team Flare. Un bout d'ongle verni de magenta, non de fuchsia, trainait près de la scène de crime. Il se rapprocha vers le lieu d'exposition.

La vitrine du tableau avait clairement était soulevée et déplacée. L'empreinte était taillée sur la moquette. Pokémon Psy ou Spectre ? Surement pas. Ils laisseraient une marque de leur pouvoir sur les lieux du crime que le capitaine pouvait sentir plusieurs jours encore après les faits. La police locale avait procédé au gel des lieux sur ordre du commandant en chef en l'attente du capitaine. Le sol avait été fait, mais pas proprement, il restait des coins sales. Le nettoyeur avait découvert le tableau volé, on l'avait donc obligé à tout laisser en plan. Ce qui l'avait probablement arrangé. Évidemment, les suspects avaient eu tout le temps de s'enfuir. Le capitaine commença une liste de suspects en corrélation avec les témoins potentiels incluant personnels de l'établissement, agents d'entretiens, gardiens, surveillants, directeurs, commissaires d'expositions, les invités du musée, d'autres exposants, les touristes, les visiteurs locaux, et même les agents de police.

Le capitaine Lock grattait sur ses méninges une multitude de questions à cette multitude de personnes comme ci l'encre saignée de centaines de stylos à la plume dorée pour non seulement trouver sa cible, mais avant tout et surtout la vérité sur celui ou ceux qui ont dérobé le…
- Lock, pourquoi est-ce que tu ne t'habilles pas ? Lui lança le lieutenant T. Sone, perturbant que peu le capitaine dans ses annotations cérébrales.
- Parce que j'ai moins de choses à cacher que toi. Répondit sèchement le capitaine. Et puis, si c'est pour mettre des tenues aussi horribles que les tiennes
- Qu'est-ce que tu lui reproches ma tenue ?
- Déjà la salopette en bleu de travail, sous ta veste débardeur en jean vert. Les coutures apparentes. Les boules de cuivre qui pendouillent à tes poches, les couleurs de tes chaussettes en laine, l'ajustement, les boutons étoilés, les accessoires…
- Ça va, j'ai compris. T. Sone replongea ses yeux sur ses feuilles imprimées.
- Tu as fini de lire les premières lignes du rapport ? L'implora Lock. Le lieutenant acquiesça. Est-ce la seule œuvre disparue ? Que manque-t-il dans la réserve ?
- Je n'en suis pas arrivé là. Pourquoi tu ne fais pas ton truc avec tes pouvoirs psychiques pour tout lire plus vite ?
- Je déplace du vent quand je les utilise. Répondit Lock sans tressaillir. Tout doit rester à sa place. Peut-être que le vol d'un tableau connu cache celui d'une œuvre oubliée, cachée dans les tréfonds du musée.

Une petite équipe de quatre policiers et un lieutenant de la ville de Lahamora s'impatientèrent et pénétrèrent sur le lieu du crime.
- Ici c'est notre territoire. Alors si tu as fini de faire l'état des lieux, tu peux déménager et retourner sur Mele-Mele. Le capitaine Lock ne broncha pas.
- Du calme sergent, ici c'est notre ville, mais rien n'empêche d'avoir de l'aide. Nous sommes une police nationale voyons et l'affaire reste sous notre juridiction. Fit le lieutenant. Je me nomme Ani Zerides.
- Je suis le capitaine M. Lock et voici ma collègue le lieutenant T. Sone. Pour le moment, nous ne faisons qu'accumuler les informations.
- Toi qui es intelligent, dis-nous tout ? Répliqua un subalterne du lieutenant Zerides. Le capitaine snoba le policier et s'adressa directement au supérieur.
- Lieutenants Zerides et Sone, j'ai besoin de toutes les informations que vous trouverez sur les dernières quarante-huit heures. Allées et venues. Membres du personnel, véhicules, mouvements de pokémon suspects, je pense notamment à des pokémon Spectre en provenance du bois à proximité qui se seraient perdus dans le musée.

Le capitaine Lock reprit des mains du lieutenant Sone son ordinateur portable de plus de cinq kilogrammes, sur lequel il inscrivit toutes les doléances adressées à l'équipe de police de la ville de Lahamora, qu'il envoya à la fin par e-mail.
T. Sone lui fit remarquer que les touches de son clavier étaient énormes. Elle désigna ses gros doigts. Lock la fusilla du regard. Le capitaine n'écrivait même pas avec ses mains, mais avait besoin de touches suffisamment larges pour bien les saisir avec ses pouvoirs psychiques et éviter de casser l'appareil.
Le lieutenant Zerides affirma avoir le matériel et l'équipe pour tout organiser.
- Je n'ai pas détecté la présence de trace ectoplasmique, aucun pokémon de type Spectre n'a donc commis de délit dans cette pièce.
- Heureusement, parce que j'ai pas ramené mon positronneur désintégrant. Lança le lieutenant Sone durant l'inspection du tableau penché.
- Tu dis quoi Sone ? Demanda Lock. Le lieutenant ne répondit pas.

Il était grand temps de parler aux journalistes pour les éloigner et pouvoir inspecter les lieux sans risque. Le capitaine Lock s'élança solennellement sur les devants de la foule. Tout de suite assailli par les questions, il regarda d'abord tous ses interlocuteurs et leurs voisins muets pour essayer de saisir de potentiels suspects qui viendraient se renseigner. Au milieu de toutes les questions totalement absurdes sur son succès, l'importance de l'affaire, son lien avec le directeur du musée, le capitaine perçut quelques hésitations.

- Je ferai une déclaration dans une semaine en ce lieu en compagnie du lieutenant Zerides. Pour le moment, nous devons enquêter sur le moindre indice.
- Avez-vous déjà devinez quels sont les coupables ?
- Vous n'avez aucune réponse à nous donner ? Les journalistes étaient en ébullition, comme à chaque fois qu'ils jouaient des coudes.
- Nous ne cherchons pas une réponse, mais LA réponse. Sans information, même l'esprit le plus intelligent ne saurait donner de résultat probant. L'erreur n'est pas pardonnable lorsqu'elle est grave. Il n'y aura de jugement ou de réponse affirmée seulement lorsqu'il y aura suffisamment de données utiles de collectées. Sous ces paroles pleines de bon sens et de majesté, le capitaine s'en retourna dans le musée. Les journalistes quittant l'espace sous les coups de balai des policiers.

T. Sone s'occupait à ramasser des déchets que lui indiquait Lock avant que la police scientifique n'en récupère trop.
T. Sone se plaignit d'avoir fait beaucoup trop d'études pour en être réduite à ramasser les déchets. Les études dans la police étaient complexes, aussi difficiles que d'éplucher un oignon, mais une fois terminées, les larmes séchées, il ne restait que cette bonne odeur de friture et de sucre.
Le capitaine Lock observa longuement la pièce.
- Peut-être qu'en regardant la vidéo surveillance ? Proposa Sone
- C'est un professionnel qui a commis cet acte, il n'y en aura pas. Affirma le capitaine avec conviction.
- Heu, si, il y en a une. Lock foudroya Sone qui resta indifférente.
- Tu as ton matériel ? Le capitaine détourna le sujet. J'ai besoin d'un scan de la pièce.
T. Sone présenta son sonar à Lock et lança une séquence d'ultrason partout pour détecter les passages secrets et autre perforation. T. Sone s'assit par terre pour reprendre un souffle facilement perdu.


Sur la vidéo passèrent les dernières 48 heures. La bande pouvait être vue par Lock en vitesse X64, il retenait chaque image perçue, et demander à ralentir s'il voulait plus de détails. Il mit même plusieurs enregistrements simultanément pour avoir un maximum d'informations. Visionné l'intégralité ne lui prit pas plus d'une heure.

Le tableau était sous verre. Et durant les deux soirées, la même personne venait nettoyer.
- Et, c'est drôle ! Sourit Sone. Il y a une empreinte digitale sur cette vidéo. Celui qui a mis son doigt sur la caméra est vraiment un imbécile.
- La caméra a été nettoyée pour l'exposition il y a quelques jours.
- C'est pourtant interdit de toucher aux caméras au risque de déclencher une alerte.
- Le système de sécurité avait été débranché exprès par la société qui les fournit. Nous ne les avions pas nettoyées depuis un moment. Expliqua le directeur du musée.
- Bravo Sone. Vous avez trouvé l'indice qu'il manquait. Le capitaine resta impassible. Comme figé par sa frustration de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. La vidéo que nous regardons est un montage. La trace de doigt n'y est plus.

En effet, le voleur avait enregistré une première séquence de nettoyage, quelques jours avant l'exposition. Le problème fut de retrouver le bon angle d'enregistrement correspondant à celui de la séquence préenregistré et de glisser dans la vidéo, le montage réalisé de la journée. Le voleur avait donc accès à la salle d'enregistrement. Il pouvait donc y avoir un complice dans cette même salle.

Les principaux suspects se trouvaient donc être le nettoyeur, qui réalisa exactement les mêmes pas, les mêmes mouvements de nettoyage, pour être suffisamment précis dans ses gestes et créer une répétition monotone, lente, facilement dissimulable pour être sûr d'avoir des images qui se succèderaient sans défaut. Et hop, la trace de doigt réapparaissait à la fin en même temps que le tableau disparaissait par enchantement. Le nettoyeur paniqué avait directement averti la direction et la police.
L'appareil de Sone retentit tout à coup.