Le Remplaçant [Concours S/L 2016] de Shadow-weapon

♫ Pokémon XD – Gateon Port ♫
Marc est de nouveau assis sur son banc, face à la mer, à relire ses notes en attendant le ferry qui doit le conduire sur une autre île, Mele-Mele. L'île où le bateau, qu'il l'a mené à Akala, aurait dû le conduire directement, si le personnel n'avait pas commis cette erreur d'embarquement au port de Carmin-Sur-Mer...Le voilà donc dans cette ville de l'île d'Akala, située au Nord-Ouest de l'archipel d'Alola. L'île de Mele-Mele, elle, se trouve au Nord-Ouest. Et voilà que résonne enfin la corne de brume du ferry qui arrive au loin pour sa première escale de l'après-midi à Akala, laissant derrière lui une traînée d'écume à la surface de l'eau. La coque du bateau est blanche et étincelante, même à travers les verres sombres des lunettes que portent Marc, qui range ses affaires pour se préparer à embarquer. Derrière lui, un petit groupe de personnes déboule, bagages à la main, de l'escalier descendant à l'embarcadère. Des palmiers décorent le haut de cet escalier, et en passant près de l'un d'entre eux, un des futurs passagers sursaute quand ce dernier se met à bouger. C'est un Noadkoko d'Alola, ils aiment effrayer les touristes en se mélangeant aux arbres de la flore locale grâce à leur long cou. Marc sourit et se lève pour rejoindre le petit groupe. Une hôtesse sort de la cabine du ferry, elle effectue le salut d'Alola auquel tous les passagers répondent en l'exécutant à leur tour. Marc les imite pour ne pas être impoli. Quand vient son tour, il présente son billet à l'hôtesse en uniforme bleu.

-Bonjour et bienvenue, Monsieur ! Dit-elle d'un ton énergique en prenant son billet. Siège numéro 18 !
-Merci !

Marc échange un sourire avec l'hôtesse, puis entre dans le ferry.

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Devant lui se présente un grand couloir blanc, séparant les deux côtés de la cabine et ses rangées respectives de sièges bleu ciel. Très vite, il trouve sa place et s'assoit, en posant de nouveau son sac à ses pieds. Devant lui, l'individu surpris par le Noadkoko raconte avec passion (et beaucoup de gestes des mains) sa mésaventure à son voisin de droite, qui n'a pas l'air enclin à écouter cette histoire. Ce dernier se contente de hocher la tête et de sourire régulièrement, par politesse, en secouant énergiquement les pages de son journal et en se raclant bruyamment la gorge pour faire passer un signal que, vraisemblablement, son voisin ne perçoit pas. Une fois tous les passagers à bord, Marc entend l'hôtesse fermer la porte de la cabine et marcher le long du couloir en faisant claquer ses talons. Elle prend le micro pour faire une annonce :

-Le temps est particulièrement clément aujourd'hui, n'hésitez pas à faire un tour sur le pont ! Une boisson fraîche vous sera offerte ! Je vous souhaite une agréable traversée !

Plusieurs personnes se lèvent dans la seconde pour rejoindre l'escalier situé à la poupe de la cabine. Marc se lève aussi, il se dit qu'avec cette chaleur, un verre lui fera le plus grand bien. Il pose son sac sur son siège et rejoint les autres. Très vite, c'est la cohue et un bouchon se forme dans l'escalier.

♫ Junichi Masuda/Shinji Miyazaki – Surf (The Sea) ♫
Une fois arrivés sur le pont, les gens se précipitent au bar pour récupérer le précieux sésame : une eau fraîche, un soda cool ou une limonade, au choix. Marc approche du bar mais les serveurs sont débordés. En attendant son tour, son attention se porte involontairement sur la discussion de deux hommes à proximité de lui.

-Très cher, aviez-vous déjà remarqué qu'Alola était un palindrome ? Il se lit de la même façon dans les deux sens, comme le mot « ici ». Explique le premier interlocuteur, un vieil homme aux cheveux blancs coiffés d'un chapeau gris foncé.
-Non, vraiment ? Je ne l'avais jamais remarqué ! S'étonne l'autre. Mais maintenant que vous le dites...

Marc soupire et s'éloigne pour s'isoler et profiter de la vue, en s'accoudant à la barre métallique bordant la terrasse du pont. Au loin, à la surface de l'eau, des Froussardine s'amusent à passer de leur forme banc à leur forme solitaire pour effrayer un Tentacool isolé. Marc longe le bord du pont, les mains dans les poches de son short gris, jusqu'à arriver à la zone des chaises longues, où une jeune femme blonde, visiblement endormie, se prélasse au soleil, couchée sur le dos. Son visage est caché sous un grand chapeau de paille serti d'un nœud en soie blanche. Noeud dont la texture et la couleur sont assortis à la robe qu'elle porte. Marc entrevoit également deux escarpins noirs, posés au sol contre un des pieds de la chaise longue. Ainsi qu'une sacoche en cuir marron retenue au dossier par sa lanière, se balançant tranquillement au rythme de la houle. Marc ne dit rien et regarde au loin, il profite de l'air marin et aperçoit au loin un édifice blanc au milieu de la mer, visiblement en construction. Des échafaudages l'entoure et il semble y avoir de l'activité, plusieurs ferrys chargés de caisses y vont et viennent.

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-C'est le Paradis Aether ! Dit une voix féminine.
-Pardon ? Demande Marc en se redressant.
-L'île que vous fixez...c'est comme ça qu'on l'appelle. Dit la jeune femme au chapeau.
-Oh...Répond Marc en croisant finalement son regard.

Elle se lève et enlève son chapeau, qu'elle pose sur sa chaise. Puis elle rejoint Marc en restant debout, les mains sur les hanches, à environ un mètre de lui.

-Vous n'êtes pas d'Alola ? Demande-t-elle en passant la main dans ses longs cheveux dorés, pour les démêler.
-Non, c'est mon premier jour ici. Je dois rejoindre l'île Mele-Mele.
-Moi aussi ! Mais ensuite, je prend un autre ferry, pour rejoindre le Paradis. Explique-t-elle avec un soupçon aisément décelable de fierté.
-Vous travaillez là-bas ?

Son visage prend un air plus sérieux. Elle se rapproche de Marc et s'accoude à son tour sur la barre du pont, tout près de lui.

-Pas encore, une fois que la construction sera terminé. Explique-t-elle. Mais j'aide à la conception du site...Ajoute-t-elle d'une voix plus basse, comme s'il s'agissait d'une confidence.
-Et qu'est-ce que les gens font sur cette île ? Demande Marc, à voix basse également.
-Elle va devenir un refuge pour Pokémon ! Répond-elle à voix haute en se relevant de la barre. Nous prendrons soin d'eux et des dresseurs pourront venir les adopter.
-C'est une excellente chose ! Un endroit pareil n'existe pas de là d'où je viens...

Ils se sourient.

♫ Junichi Masuda/Shinji Miyazaki – Desperate situation (Hoenn) ♫
Le bruit d'une explosion au loin attire leur attention, de la fumée s'échappe du sommet de l'île artificielle et quelque chose s'en échappe, une masse informe évoquant un Pokémon volant. Quand le nuage sombre se dissipe, des flammes apparaissent. La jeune femme, horrifiée, retourne à sa chaise longue pour sortir un téléphone de sa sacoche. Marc a un frisson qui lui parcourt le corps.

-Excusez-moi ! Dit-elle à Marc, avant de s'éloigner.

Une annonce se fait entendre sur le pont :

-Mesdames et Messieurs ! Merci de regagner votre place en cabine immédiatement !

Les gens se ruent dans l'escalier pour regagner leur place. Marc suit le mouvement. Il se rassoit à sa place et attend, dans le calme, jusqu'à l'arrivée du ferry. Après quelques interminables minutes, une autre annonce avertit les passagers de la fin du voyage.

-Mesdames et Messieurs ! Le ferry est arrivée à destination : l'île de Mele-Mele ! Veuillez nous excuser du désagrément occasionné, tout l'équipage vous souhaite une agréable journée !

En se levant, Marc aperçoit la jeune femme blonde se ruer vers la sortie en bousculant tout le monde. Il veut la rejoindre mais il récupère son sac et attend patiemment de pouvoir sortir. En quittant le ferry, il la cherche des yeux mais elle a déjà disparue. Il n'aura pas plus d'explications sur l'explosion de l'île artificielle...

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♫ Pokémon Soleil et Lune - Ekaeka's Theme ♫
En arpentant les rues d'Ekaeka, Marc découvre la beauté de cette ville flottante, s'élevant à quelques mètres au-dessus de la mer. Située au sud de l'île Mele-Mele, elle comporte quelques espaces verts où on peut croiser des Pokémon sauvages. Certains habitants s'en plaignent régulièrement à la mairie mais devant tant d'histoires pour quelques Picassaut et Manglouton sauvages, le maire, défenseur actif des Pokémon, préfère rigoler grassement et renvoyer ces grincheux chez eux.

Tout est rayonnant de vie à Alola.

Marc passe devant un café de la ville et en profite pour pouvoir enfin souffler un peu et aller boire une limonade en terrasse. Quatre cents Poké Dollars. Une aberration...Puis en passant devant un magasin, dont l'enseigne est à l'effigie de Cupcanaille, il voit un adulte sortir avec un sachet en papier rose et blanc rempli de Malasadas. Marc craque et entre dans la boutique pour en acheter un aussi. Puis, en savourant un donut local, la raison de sa venue lui revient à l'esprit. Il sort une carte de son sac à dos, dont il échange la place avec le sachet de gâteaux, tout en haut du sac, pour ne pas les écraser. Sur la carte, deux croix rouges, l'une d'elle se situe en pleine forêt et l'autre indique une petite ville où il devra se rendre ensuite pour son travail.

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