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Concours SL 2016 - Pokémon Archives - Affaire Lalo et Véra de nomade01



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Informations

» Auteur : nomade01 - Voir le profil
» Créé le 25/10/2016 à 18:41
» Dernière mise à jour le 26/10/2016 à 10:21

» Mots-clés :   Aventure   Policier   Région inventée   Suspense

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DOSSIER IV : Car la lumière nous éblouit tous.
<<[...] L’organisation qui a contacté Véra n’existe pas et aucune administration n’a pu faire de rapprochement avec une entreprise enregistrée à la Chambre du Commerce et de l’Industrie d’Alola. L’emplacement supposé de son siège a été vérifié, mais il n’y a rien d’autre que de la poussière au Cratère Cardalu. Les autres instances et personnes évoquées par la jeune fille ont toutes été entendues pour témoigner de leur degré d’implication dans les circonstances de sa disparition. Toutes rejettent d’avoir une quelconque responsabilité vis-à-vis de cette affaire, et plus encore, nient avoir pris connaissance de la raison formelle pour laquelle elles avaient été sollicitées. Les alibis ont été vérifiés et ne correspondent pas, pour la grande majorité, aux faits énoncés, lorsqu’il y avait assez de détails pour en tirer quoi que ce soit. Malgré les appels à témoins et la mobilisation modérée des médias locaux, aucune déposition recueillie n’a pu être exploitée pour faire avancer les recherches; tout juste pour confirmer ce que l’on savait déjà. [...]>>


Extrait du rapport de l’agent Nyjen, affaires non classées.
Poste de police de l’île Galados.






17e jour, île de Pripriate, Toucourt, 15h

Je patiente. Encore. Dans une salle d’attente.
J’ai l’impression que c’est le sport favori des grandes villes. Et particulièrement de Toucourt où je me trouve actuellement. Et par voie de conséquence, la deuxième activité en vogue dans les complexes urbains, est le contrôle administratif ! Au moins sommes-nous arrivés sains et saufs à Pripriate.
Je dois bien quelques explications quant à la façon dont je me suis à nouveau retrouvé dans cette situation; et quelque part, je ne peux pour le coup blâmer personne.
Nous avons réussi à nous extraire de l’île du Sanctuaire de la même manière que pour notre arrivée: sur l’embarcation, que nous avions soigneusement sortie de l’eau et camouflée sous d’épais branchages.
La Croquine n’a pas souhaité venir avec nous. Elle a accompagné notre départ d’une danse tourbillonnante, qu’elle a tenue jusqu’à ce que nous disparaissions à l’horizon. Et c’était mieux comme ça.
Nous avions récolté quelques baies et plantes pour tenir le trajet vers la dernière île habitée et fréquentée de l’archipel que nous avions quitté, que j’avais estimé à moins de 24h en conditions maritimes normales, en me basant sur la position estimée de l’île et des conditions de navigation encourues pendant la tempête à l’aller. De là, nous aurions rejoint Lavile pour embarquer sur un ferry à destination de l’île de Pripriate. Mais malgré les efforts déployés par Pouic pour tenir le cap, nous ne sommes finalement jamais arrivés à rejoindre l’Archipel de Tilbur.
Nous partîmes tard dans la nuit, au clair de lune, après que l’air se fût rafraîchi: l’abaissement de la température en haute mer est susceptible de provoquer le même type de tempête que nous avions affrontée. Le fait qu’il n’y avait aucun signe avant-coureur de tourmente à cet instant était plutôt bon signe, et cela s’est confirmé.
Le soleil est ensuite passé trois fois au-dessus de nos têtes sans que nous n’apercevions la moindre parcelle de terre. La fatigue était durablement installée, les baies étaient rationnées, mais le plus insoutenable était le manque d’eau ! Combiné à la chaleur, due au soleil qui nous bombardait de photons, je ne souhaiterai cette expérience, bien qu’elle soit instructive à de nombreux égards, à personne; j’étais au bord du coma la journée, et le contraste avec la fraîcheur de la nuit m’assommait d’un profond sommeil régénérateur.
Nous avons finalement croisé la route d’un navire de plaisance, qui nous a soustraits à notre embarcation de fortune. C’était le paquebot d’un riche industriel, le “Marill est à l’eau” . J’ai furtivement aperçu le propriétaire lorsqu’il donnait ses instructions aux mousses pour me conduire dans des quartiers privés et isolés: un homme légèrement basané aux traits durs. Il était accompagné d’un Pokémon que je ne connaissais pas mais qu’il surnommait Zorua. Il me fixait intensément de ses yeux rouges, et sa petite houpette bleu ciel ondulait au gré du vent.
On nous mena dans une cabine, aux profondeurs du vaisseau, non loin de la soute. La pièce sentait le combustible et l’eau stagnante, mais il y avait trois lits propres qui nous permirent tous de passer confortablement le trajet. On me donna une tenue de change complète, blanche et aseptisée, des chaussures à la casquette, et on me saisit mes quelques affaires, mon carnet et celui de Lalo, inclus. Un officier venait nous apporter de quoi nous sustenter aux horaires des repas, mais nous sommes restés enfermés, confinés en quarantaine, jusqu’au débarquement le lendemain au port de Toucourt, sur l’île artificielle de Pripriate.
Nous furent confiés aux autorités, auxquelles j’ai brièvement expliqué mon périple, on m’a rendu mes affaires, mes carnets de notes, et j’ai pu garder les vêtements qu’on m’avait prêtés. Et de fil en aiguille, de files d’attente en guichets, de bureaux en bureaux, me voici au Centre Administratif Supérieur de Toucourt, à poireauter pour l’obtention de papiers en règle.
Je fixe l’hypnotisante horloge digitale de la salle d’attente en prenant mon mal en patience. Car j’ai le numéro 58, et le fonctionnaire en service appelle le 35...


17e jour, Paloua, 21h

Palace Hôtel Iridescent de Paloua! Voilà où nous logeons cette nuit. Je suis passé du gourbi en bois à la résidence de luxe, et je dois avouer que ce n’est pas pour me déplaire. Et ceci sans que j’aie à l’assumer financièrement.
Une fois les formalités accomplies, les papiers en règle et la quarantaine levée, un groom m’attendait à la sortie du bâtiment administratif avec une pancarte à mon nom. Sans explications, il m’a invité à monter dans une grosse berline noire et nous a conduit jusqu’à l’hôtel ( jusqu’au palace ! ). Paloua est à deux heures de Toucourt. La route empruntée traverse des forêts immenses remplies de Dodoala, de Chenipan et de Chrysapile.
Arrivés à l’hôtel, une gentille hôtesse nous a menés à une chambre réservée. Nous y avons trouvé des lits pour chacun, moelleux et accueillants, une salle de bain luxueuse, décorée de vases en porcelaine et de statues d’art abstrait, des téléviseurs holographiques dans chaque pièce et tout un tas d’accessoires étranges pour la toilette des Pokémon. Et sur une table, ostensiblement posée, une lettre cachetée d’un sceau de cire rouge en forme de “R”.
Tandis que Miki, Pouic et Tino découvraient l’opulence de la suite, j’ouvris l’enveloppe: elle avait été écrite par notre “mécène”, qui se présente comme tel et aspire à garder l'anonymat. Il décrit vaguement les circonstances qui l’ont amenées à être avisé de ma présence, vante la qualité des valeurs d’exploration, de courage et de témérité qu’il m’attribue, glorifie mes aptitudes et mon instinct de survie, bla bla bla.
Il indique finalement qu’un de ses collaborateurs se présentera à moi demain dans la matinée pour évoquer la mise en place d’un “partenariat”, qui consisterait à assister l’entreprise dont il est le dirigeant dans des travaux de recherches scientifiques liés à ma découverte.
Ma foi, la proposition est alléchante, bien amenée, et le moment tout choisi. Nul n’a manifesté d’intérêt à mon histoire. J’ai même surpris un agent de police se retenir de rire quand j’ai évoqué mon combat contre le Gouroutan. Depuis, j’évite de donner des détails sur mes pérégrinations, et je reste toujours vague. Alors pour une fois qu’on me prend au sérieux, il m’est avis que je dois saisir la perche tant qu’elle m’est tendue.


18e jour, Palace Hôtel Iridescent de Paloua, 9h

En attendant l’arrivée de l’intéressé, j’ai regardé un peu la télé, Miki sur mes genoux. Une chaîne locale diffuse en continu des informations relatives à l’île, des documentaires, aux dépêches administratives, en passant par les faits divers.
Pripriate est une île construite par la main de l’homme. La fondation Aether a coordonné le projet, soutenue financièrement par des investisseurs privés. Mais la gestion de l’îlot est tenue par un conseil composé de dix scientifiques Pokémon, chacun expert dans un domaine différent. Ce sont eux qui administrent les différents aspects urbains et ruraux tant politiques que géographiques, la répartition des subventions ou encore les décisions juridiques importantes.
Ils consacrent le reste de leur énergie à la recherche; certains d’entre eux enseignent même dans la réputée citée universitaire de la ville de Coldara. D’autres, comme le professeur Lunelios, dont je suis de loin les recherches sur les mécanismes d’évolution des Pokémon, s’attèlent à faire progresser les connaissances scientifiques au C.R.A..
Quoi que me propose mon supposé bienfaiteur, c’est au Centre de Recherches d’Alola que je souhaite exposer ma découverte, et je compte bien m’y rendre dès que possible.
Au moins dès que le mystérieux émissaire se sera présenté à moi.


18e jour, Palace Hôtel Iridescent de Paloua, 11h20

Le professeur Silisse vient de s’éclipser par la porte d’entrée, et me laisse avec l’impression que les enjeux et les intérêts financiers inhérents à la recherche scientifique me dépassent complètement.
Ce théoricien de la physique Pokémon quantique avait son nom et son titre sur un badge encore accroché à sa blouse blanche lorsqu’il a toqué à la porte de la chambre. Il a débarqué avec une serviette bourrée de documents, qu’il a alignés sur une table du salon aussitôt entré, avec un grognement en guise de salutations. Il s’agissait en fait d’un contrat de travail s’étalant sur plusieurs pages, enrichi de photos, communiqués de presse et témoignages servant à appuyer le prestige de se voir proposer une telle offre d’emploi. Taciturne, le professeur me tendit une tablette holographique configurée pour lancer à l’allumage un message vocal pré-enregistré, sur fond d’images en 3D.
Il émanait de mon mécène; après m’avoir loué une énième fois, il entra dans le vif du sujet et me cita d’une traite les avantages qu’il y aurait à travailler pour lui. La possibilité de débloquer des fonds facilement pour du matériel, la mise à disposition de locaux, de véhicules terrestres et nautiques de fonction, l’accès à une base de données scientifiques énorme… Des hologrammes apparaissaient pour illustrer ses propos.
Son discours terminé, le professeur me repris la tablette, m’indiqua sur la dernière page du contrat l’emplacement destiné à sa signature, puis tourna les talons pour quitter la chambre, grommelant. Mes Pokémon s’étaient tous recroquevillés dans un coin et arboraient une drôle d’attitude, qui s’effaça une fois le professeur parti.
J’ai un drôle de goût dans la bouche. Mais je ne sais si je dois l’attribuer à l’excitation de l’opportunité ou bien à l’appréhension d’avoir une activité professionnelle encadrée. Je dois dans tous les cas réfléchir, mais je n’ai que jusqu’à demain midi pour donner ma réponse définitive. Les repas et la chambre me sont encore offerts jusque là. Je vais en attendant prendre l’air et visiter un peu la ville le temps de digérer ces informations et de me remettre de l’affreuse coupe de cheveux bleu ciel qu’arborait le professeur Silisse.


18e jour, Palace Hôtel Iridescent de Paloua, 18h30

Pouic voulait rester à l’hôtel pour se reposer. Miki, Tino et moi, l’avons trouvé endormi sur un coussin à notre retour. Je dois avouer que les derniers jours ont été physiquement et psychologiquement difficiles. Mais marcher dans les rues bétonnées mais fleuries de Paloua m’a permis d’éclaircir mes pensées.
Tout s’est enchaîné trop vite; ma découverte, notre sauvetage, maintenant cette offre d’emploi sortie de nul part. Mais je n’ai toujours pas de réponse à la question qui me tourmente le plus: Quid de Lalo ? Je me demande si je ne devrais pas me résoudre à accepter sa disparition, aller de l’avant et embrasser cet avenir qui s’engage à être radieux.
Mes Pokémon me suivront-ils dans cette voie? Tino préférera-t-il retourner sur Elitos ? C’est pourtant sa place, mais j’ai chamboulé pas mal de normes dernièrement.
Si j’accepte de devenir scientifique Pokémon, l’on va assurément me demander de repartir à la recherche de l'artefact du Sanctuaire du Grand Sud, pour qu’il soit étudié. J’espère que c’est ce que Lalo aurait souhaité, parce que je suis vraiment tentée.
J’ai croisé le Zorua du propriétaire du “Marill est à l’eau” en bas de l’hôtel, et cela m’a rappelé à quel point les voyages, l’exploration, les conditions de vie, sont plus agréables lorsqu’on déploie de colossaux moyens financiers.
Je vais me concerter avec mes Pokémon, mais je crois que j’ai déjà pris ma décision.


19e jour, en limousine, 12h30

Bien évidemment, j’ai accepté la proposition après avoir lu et relu les dizaines de pages de contrat. Je n’ai pas tout compris, malgré quelques recherches juridiques sur l’ordinateur mis à disposition par l’hôtel, mais dans l’ensemble, j’ai bien saisi le fait que je serai payé une misère, mais qu’il me sera mis à disposition tout équipement dont je pourrai avoir besoin pour mes recherches. Forcément, il y a une clause de confidentialité ( que j’applique depuis mon arrivée sur Pripriate de toute façon !).
Mon référent se nomme Caduzac, et c’est à lui que je dois faire état de mes découvertes, signaler mes déplacements, justifier mes frais, indiquer mes besoins. Il se charge de traiter toute la paperasse et je ne peux communiquer avec lui que par l’intermédiaire d’une ligne sécurisée accessible depuis les terminaux holographiques des Centres Pokémon.
Tino et Pouic m’ont soutenu dans ma décision, mais je sens que Miki n’est pas à l’aise avec ça. Il est vrai que c’est un grand chamboulement.
Le professeur Silisse est venu me chercher aussitôt le contrat signé ce matin, pour m’emmener au QG de l’organisation ( On me l’a présentée sous l’acronyme “R”, je l'appellerai donc ainsi. ). Mes Pokémon et moi avons été installés à l’arrière d’une limousine aux vitres fumées de l’intérieur, de sorte que nous ne pouvons voir au dehors. Nous sommes, de plus, isolés du chauffeur. Tout a été fait pour nous empêcher de connaître notre destination.
Décidément, ils ne font pas les choses à moitié, j’apprécie ces dispositions. Cela fait maintenant bien deux heures que nous roulons. Je suppose que le professeur m’emmène au C.R.A., comme je l’avais souhaité. Enfin, si ses grognements ont bien voulu dire oui…


19e jour, C.R.A., 17h30

Comme je m’en doutais, le professeur nous a déposés dans un parking souterrain, puis a redémarré pour, je suppose, aller garer l’encombrant engin. Deux hommes en costumes noirs et cravate rouge sont venus à ma rencontre, et m’ont emmenée dans un agréable salon, trois étages plus haut. A travers les couloirs que nous avons empruntés, toutes les portes attenantes étaient fermées, numérotées, impersonnelles. Il doit s’agir de laboratoires de test ou d’entrepôts techniques.
Un homme nous attendait, avachis dans un fauteuil en cuir, un cigare à la main. Nous avons fait les présentations: Mr. Oddcott est vice-président et porte-parole de “R”. C’est un homme agréable, posé et conciliant. Nous avons discuté de mon parcours et de mes ambitions, des raisons qui m’ont poussées à quitter Elitos. Il s’est d’ailleurs agité lorsque j’ai évoqué la disparition de Lalo et s’est servi à boire pour masquer sa gêne. Cet homme a vraisemblablement beaucoup d’empathie !
Il m’a également questionné au sujet de la pierre du Grand Sanctuaire: il voulait savoir si je pouvais localiser précisément son emplacement, quelles étaient ses propriétés exactes, si j’en avais parlé à quiconque, ou encore si c’était bien Miki qui l’avait touché. Du reste, il a montré beaucoup d’attention à son égard, mais elle s’est révélée très timide et fuyante.
Un majordome nous avait mis à disposition un buffet froid, pour moi et mes Pokémon, et après une petite heure de discussion agrémentée de grignotages, mon hôte m’a invitée à aller me reposer dans mes quartiers. Il s’agit en fait d’une salle aux murs blancs, d’environ 20m², meublée d’un lit, d’une table et de deux chaises, et dotée d’une salle de bain. Des serviettes propres sont néanmoins à disposition. Mes Pokémon n’auront qu’à prendre le lit, je dormirai dans la baignoire.
J’ai demandé à voir le professeur Lunelios. Mr. Oddcott m’a assuré qu’il me sera possible de faire sa connaissance d’ici à demain matin. J’en suis toute excitée ! Mais il me faudra patienter dans mon studio jusqu’à ce qu’on revienne me chercher, car je n’ai pas le droit d’aller et venir comme je veux, la sécurité est le point fort de cette organisation, Mr Oddcott me l’a bien fait comprendre. Je trouve fascinant la propension qu’il a d’avoir pensé à tout: même mes appartements sont fermés à clé de l’extérieur !


20e jour

J’espère que mes Pokémon me pardonneront l’infinie bêtise dont j’ai fait preuve, et qu’il ne leur arrivera rien. L’organisation “R” n’a rien d’un conglomérat scientifique, c’est une entreprise criminelle, dangereuse, et à fort but lucratif.
Ils sont venus chercher Miki après le dîner que nous avions pris dans la chambre, pour soit disant lui faire passer des tests, mais je n’ai pas eu le droit de l’accompagner malgré mes protestations. Je n’ai pas apprécié du tout, et après avoir attendu deux heures son retour, Pouic a démoli le mécanisme de la serrure à coups de bec pour nous permettre de sortir et d’aller la retrouver. Derrière les nombreuses portes se trouvent en fait des Pokémon en cage, et certains sont sujets à d’horribles expériences. Des dizaines de Rocabot, des Météno et des Ecaïd, mutilés. Je préfère ne pas m’étaler là-dessus.
Par l’intermédiaire d’un ordinateur, j’ai pu avoir accès à la base de données du bâtiment. Nous ne sommes pas au C.R.A., et il n’y a parfois rien de scientifique dans la démarche d’obtention de résultats. Quelle horreur!
Tino a retrouvé Miki, nous guidant à travers les couloirs et les nombreux escaliers. Il a fallu éviter quelques hommes en costume noir, mais dans l’ensemble l’édifice est relativement dépeuplé. Elle gisait inconsciente derrière une cellule de verre, que Pouic s’est empressé d’abattre. J’ai aménagé mon sac à dos pour me permettre de la transporter, et nous avons pu nous mettre à l’abri pour l’instant, dans une sorte de hangar de transit, derrière un camion de marchandises alimentaires. Nous allons attendre une opportunité de nous échapper et reprendre quelques forces grâce aux boîtes de conserves entreposées. J’espère au moins qu’ils nourrissent les pauvres Pokémon captifs !


21e jour, au soir

Le siège de l’organisation “R” est basé dans un flanc du Cratère Cardalu. Nous avons réussi à nous enfuir du bâtiment ce matin lorsque le hangar s’est ouvert, mais nous avons croisé la route du propriétaire du “Marill est à l’eau”, et bien que nous nous fûmes mis à couvert derrière des rochers, le Zorua qui l’accompagnait a flairé notre présence, et a donné l’alerte. Nous avons dès lors couru aussi vite et aussi loin que possible.
Je pense que nous avons à présent réussi à les semer. Pouic nous a érigé une petite forteresse en hauteur pour la nuit, en creusant la roche, et de là où nous sommes, nous avons une visibilité à 360° sur ce qui est susceptible de nous approcher à plus de deux cent mètres.
Miki a retrouvé ses esprits et semble en possession de tous ses moyens. Je suis soulagée, mais rien ne pourra me défaire du sentiment de haine qui m’envahit à l'égard de ces personnes qui m’ont trompée. Nous devons continuer de mettre le plus de distance entre eux et nous, mais pour l’instant, nous avons besoin de repos après avoir couru toute la journée.
J’ai emporté avec moi quelques provisions, au moins dormirons-nous le ventre plein.


22e jour, cachés

Le Zorua nous a pisté ! Tino m’a réveillé, et nous l’observons à présent. Il semblerait qu’il ait lancé la chasse seul, car je n’ai vu personne aux alentours. Il renifle à droite et à gauche et hume l’air. Heureusement, la direction du vent matinal nous est favorable. Nous serrons les dents au fond de notre trou, prêts à en découdre s’il le faut.


22e jour, mi-journée

Le Zorua nous a trouvés, évidemment ! Tino est vaillamment resté au combat pour l’occuper et nous permettre de prendre de l’avance. Je prie Arceus pour qu’il en sorte vainqueur.
J’ai le souffle court et je me permets une halte pour récupérer. J’ai cru apercevoir une grotte à cinq kilomètres environ du sommet de la colline où nous nous trouvons qui pourrait faire office d’abri. La végétation est rare, et nous sommes à découvert. Des Racailloux nous observent de loin, et je distingue parfois leurs épais sourcils se mouvoir sur fond rocheux. Il ne manquerait plus qu’ils nous attaquent ! Fort heureusement, j’ai le sentiment qu’ils comprennent le trouble qui nous envahit.


22e jour, au soir

La grotte est habitée par une dizaine de Topikeur et de Triopikeur. Loin d’être agressifs, ils nous ont jovialement accueillis et repoussent les Racailloux qui tentent d’approcher l’entrée, à coup de Séisme. Leurs poils blonds sont réconfortant dans la pénombre de la nuit. Nous nous sommes un peu avancés dans la grotte, qui possède plusieurs ramifications, Miki nous éclairant. Plus l’on s’y enfonce, plus la température augmente. Je n’envisage pas d’activité volcanique sur Pripriate; la moiteur doit être à l’origine de la présence d’un Pokémon feu. Il ne nous manquerait plus qu’il soit hostile pour rajouter à notre malheur, d’autant que Tino n’est plus avec nous. Nous allons retourner à l’entrée de la grotte pour espérer l’apercevoir.


Pas de traces de Tino, mais l’angle de vue n’est pas bon d’ici. Je vais escalader la paroi rocheuse à flanc de la grotte pour prendre de la hauteur. Miki m’attendra dans la grotte. J’accorde toute ma confiance aux Topikeur et Triopikeur pour la protéger.


Pas de Tino en vue.


23e jour

Des dizaines d’individus sont à notre recherche et rôdent à présent aux alentours de la grotte. Ils ne vont pas tarder à nous trouver.


Les Triopikeur les retiennent. Je vais devoir m’enfoncer dans la grotte et composer avec ce qui s’y trouve. Miki semble confiante et me presse de prendre une décision. Moi, j’ai peur de ce qui nous attend. Mais qu’importe, je suis avec Pouic et Miki; ils sauront me protéger.
Souhaitez-nous bonne chance.




Journal de bord de Véra.
Pièce à conviction N°13.
Affaire Lalo et Véra, non classée, suivie par l’agent Nyjen.
Poste de police de l’île Galados.