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Concours SL 2016 - Pokémon Archives - Affaire Lalo et Véra de nomade01



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Informations

» Auteur : nomade01 - Voir le profil
» Créé le 25/10/2016 à 18:40
» Dernière mise à jour le 26/10/2016 à 10:17

» Mots-clés :   Aventure   Policier   Région inventée   Suspense

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DOSSIER III : A l’origine était la nuit.
<< [...] Les Pierres d’évolution activent chez les Pokémon des mécanismes physiologiques bien connus des chercheurs, et toutes leurs formes et les interactions qu’elles peuvent engendrer ont été répertoriées. Or, la Pierre décrite par Véra possède des capacités d’altérations physiques encore non observées en milieu naturel. Toutefois, après la révélation au grand public de l’affaire, les hypothétiques propriétés chimiques de ce matériau ont néanmoins été proposées à l’étude au Centre de Recherche d’Alola basé à Pripriate dont l’éminent docteur Pokémon Lunélios est le directeur. [...]>>

Extrait du rapport de l’agent Nyjen, affaires non classées.
Poste de police de l’île Galados.






11e jour, Sanctuaire du Grand Sud, 16h

Quelle majesté ! Le boyau d’entrée mène à une immense cavité ovale d’une dizaine de mètres de hauteur, d’origine humaine: des alcôves ont été aménagées à hauteur de poitrine et portent les stigmates de bougies depuis longtemps consumées.
La végétation a poussé un peu partout, mais en défrichant un peu, j’ai pu mettre à jour certaines structures en bois vermoulu: des bancs, des tables, des autels.
L’exploration a dérangé quelques Spododo endormis, mais ils se sont vite montrés accueillants, et sont à présent en train de jouer avec Miki, Pouic et la Croquine. La lumière que peut dégager Miki par des Flash répétés ne couvre que quelques mètres, mais la fluorescence de ces Pokémons nous permet de voir l’intégralité du caveau presque comme en plein jour.
Tino, comme à son habitude, surveille les environs.
Lalo ne fait pas état de l’endroit exact où se trouve l’artefact. Selon l’échelle de ses croquis, je suppose qu’il doit faire moins de vingt centimètres. Sa forme est caractéristique, elle devrait être facilement identifiable. Je n’ai rien trouvé de tel ici, et il semblerait qu’il n’y ait pas d’autre galerie.
La nature s’est accaparé cet endroit, et a dû effacer les traces du passage de Lalo depuis. La flore tapisse abondamment les murs, le sol et la voûte de la grotte. Mais c’est l’habitat naturel des Spododo; je ne peux me permettre de demander à Tino de tout débroussailler. Il va me falloir rester fine et user de méthode si je dois m’atteler à trouver une potentielle autre issue.


11e jour, 19h.

Pouic a utilisé Picpic un peu partout pour sonder la cavité, et localiser les espaces creux. Il s’est avéré que ce que nous cherchions était sous nos pieds: une petite trappe métallique, tout juste assez large pour que Tino puisse lui aussi s’y engager.
Au moment où j’ai saisi les poignées pour la soulever, les Spododo se sont agités dans tous les sens et se sont cachés dans un nuage de spores lumineux, ce qui a réduit un peu la clarté ambiante.
L’ouverture mène à un passage étroit mais à hauteur d’homme, par le biais d’une échelle, qui s’engouffre plus en profondeur par une pente douce. Tino ne peut pas voler car l’espace est trop confiné. Je lui ai proposé de rester dans la grande salle mais il a refusé; il doit donc trottiner derrière nous avec difficulté.
Le boyau n’est pas seulement étouffant de par ses dimensions de hauteur et de largeur: voilà une demi-heure que nous marchons, et je n’en vois toujours pas le bout. Les parois en pierre sont lisses, et accentuent le sentiment d’oppression.
Nous nous sommes arrêtés, car plus nous descendons, plus la chaleur augmente, et moins l’oxygène est abondant. La Croquine tente par moment de nous faire de l’air en tournant sur elle-même, mais le vertige la prend rapidement; c’est alors Pouic qui prend le relai en lançant des Lame d’Air, jusqu’à devenir fourbu.
Le carnet de Lalo ne fait pas état de ce passage. J’espère que nous ne nous sommes pas engagés dans une mauvaise traverse.


11e jour, environ 20h

Nous faisons encore une halte.
La profondeur a eu raison de ma montre électronique; elle s’est détraquée et ne s’allume plus.
Je ne suis pas douée pour réparer tous ces gadgets; c’était papa qui me l’avait offerte pour mes 18 ans. Elle me fournissait l’heure, ainsi que diverses informations sur l’état de santé général de mes Pokémon. Non pas que je ne sois pas capable de déceler chez eux un quelconque trouble, mais j’avais la possibilité d’effectuer une analyse plus précise, en l'occurrence pour connaître leur constitution ou les altérations d’état.
Bref, je m’en passerai, et je l’emmènerai au prochain PokéStore que nous rencontrerons. Si nous avons la possibilité d’en atteindre un, un jour. Car ce qui m’inquiète le plus, c’est que nous sommes toujours à marcher au travers du couloir !


12e jour

J’ai changé d’avis, mon journal servira à la postérité, et me rendra célèbre !
J’ai tellement d’images qui me passent par la tête ! La fortune qui m’attend, la renommée qui me précèdera partout, la réputation qui m’ouvrira toutes les portes !
Une vie à me reposer, à apprécier la quiétude. Plus besoin de récolter les baies pour se nourrir, il me suffira de commander mes repas directement aux meilleurs restaurants et de me les faire livrer. L’argent ne sera plus un problème ! J’aurai juste à goûter à la torpeur des îles, comme tous ces touristes avachis dans des chaises longues, sur la plage d’un hôtel renommé. Ah oui ! Peut-être ferai-je plutôt le tour du monde, connaître d’autres horizons, profiter de la notoriété pour aller où je le souhaiterai, quand je le désirerai !


L’excitation qui s’empare de moi depuis que nous avons trouvé l’artefact obscurcit mon objectivité. Tino vient de lancer un Éclair sur moi pour me ramener à la raison, et je retrouve petit à petit mes esprits. Je vais tenter de détailler ce qui nous est arrivé depuis que nous sommes sortis du boyau, car il faudra en garder une trace: les séquelles de cette mésaventure risquent encore de s’amuser avec ma conscience.
Il faut d’abord savoir que j’ai perdu toute notion de temporalité après plusieurs heures passées à marcher dans le tunnel: j’imagine que l’obscurité qui nous a ceint depuis que nous sommes arrivés dans la grotte avait perturbé mon rythme circadien. Je ne savais plus vraiment si j’avais faim, soif, ou sommeil. Mes humeurs étaient changeantes et j’avais du mal à prendre des décisions.
Pouic nous avait précédé dans le passage, en éclaireur, et lorsque nous l’avons entendu pousser des piaillements effrénés, nous avons repris espoir que tout le chemin parcouru ne l’ait pas été en vain.
Et il ne le fût pas.
Nous pressâmes le pas, pour arriver dans une salle d’un style diamétralement opposé à celui que nous avions trouvé dans la première cavité: celle-ci était circulaire, d’environ trente mètres de diamètre et haute de deux mètres. Les parois étaient lisses, plutôt blanches, apparemment taillées dans une roche magmatique. D’après mes observations, il s’agissait de granite: la texture est grenue lorsque l’on passe sa main dessus.
Il n’y avait pas présence de végétation. Cela serait d’ailleurs surprenant, car après une estimation rapide ( et terriblement approximative ! ) de la profondeur à laquelle nous nous trouvions d’après la pente subie dans la galerie, il est certain que la flore habituellement présente en surface ne pourrait trouver assez de nutriments pour subsister.
L’atmosphère se fit moins pesante, et je soupçonne qu’une autre arrivée d’air en provenance de la voûte, générait de petites dépressions par endroit, car les effluves du parfum de la Croquine se déplaçaient de façon beaucoup plus aléatoire qu’auparavant.
Mais ce qui m’interpella le plus en pénétrant ces lieux, furent les deux stèles de pierre, symétriquement opposées au centre de la pièce, cernant entre elles un autel reliant le plancher au plafond. Et, creusée dans celui-ci, une alcôve, abritant l’artefact que nous étions venus chercher !
La surprise passée, je me suis immédiatement précipitée à sa rencontre. L’objet était tel que Lalo l’avait esquissé: un cœur central lisse et ovale gros comme un Togedemaru, duquel s’élancent une dizaine de ramifications, qui viennent se ficher directement dans les cloisons de la niche. Malgré la différence de texture, ces divisions s’intégraient parfaitement dans la paroi rocheuse de l’autel, de sorte qu’il était impossible de dénicher le cabochon.
La teinte de l’artefact était d’un noir sombre, profond et changeant selon la luminosité.
Et c’est en l’admirant que je décelais dans le reflet du matériau, une présence tapie dans l’ombre: un Gouroutan.
Il était assis dans un coin de la pièce, que le Flash de Miki n’avait pas éclairé. Je me suis alors retournée pour lui faire face, mais l’emplacement où il aurait dû se trouver était inoccupé; il avait disparu.
Percevant le trouble qui commençait à monter en moi, Tino effectua une patrouille en survolant chaque espace de la pièce, sans rien trouver d’anormal.
Les Pokémon Psy sont susceptibles d’utiliser des attaques leur permettant d’altérer la réalité. Ce Gouroutan connaissait toute une palette de mouvements destinés à le rendre furtif, et cependant redoutable; il allait nous le prouver par la suite.
J’ai demandé à Pouic et Miki de se tenir prêts au combat, la Croquine s’étant déjà réfugiée à mes pieds, tremblotante. Tino continuait son inspection.
Au bout d’une vingtaine de secondes de flottements, le Gouroutan apparut soudainement devant Pouic et Miki, les prenant par surprise. Utilisant l’effet de stupeur à son avantage, il lança immédiatement une Onde Folie, qui m’atteignit également, rendant Pouic confus et désorienté, et m’empêchant d’analyser le combat en temps réel et de donner des directives claires.
Miki tenta une Ball’Ombre, qui fit vaciller le Gouroutan, mais sans pour autant donner l’impression de l’avoir réellement blessé. Dans la foulée, Tino envoya un Éclair, dont il avait préalablement augmenté la puissance grâce à un Chargeur. Mais cette fois-ci, le Gouroutan utilisa l’éventail qu’il tenait dans sa main droite comme d’un Abri, et évita l’attaque.
D’une grande rapidité, le Gouroutan ennemi projeta sur nous tous une Vague Psy, qui nous envoya valdinguer plusieurs mètres en arrière. Je me retrouvais contre le mur, fortement sonnée et affaiblie, c’est pourquoi je ne saurai décrire avec force détails ce qui arriva par la suite.
Miki fut éjectée pour sa part contre l’artefact, qu’elle percuta avec autant d’aisance qu’une Poképoupée de chiffon. Mais dès lors qu’elle entra en contact avec, une lueur aveuglante emplit progressivement la pièce; elle provenait de Miki.
La luminosité commença à diminuer au bout d’une dizaine de secondes, et permit à nos yeux de distinguer des formes. Nous étions tous plus ou moins à terre, ébranlés, mais Miki se tenait debout, une aura prismatique tourbillonnant autour d’elle, visiblement requinquée et prête au combat.
Je vis le Gouroutan tenter une autre Vague Psy dirigée sur Miki, mais son attaque fut intégralement absorbée par le halo coloré. L’ennemi paru déstabilisé et hésitant, et Miki se rua alors sur lui. L’émanation lumineuse paru se fondre en elle, phagocytée à travers le tissu.
Miki heurta le Gouroutan avec violence, dans un fracas de lumière vive, et l’éjecta une vingtaine de mètres plus loin contre le pan du mur. Le choc fut brutal et ébranla la pièce toute entière, fissurant la voûte. Le plafond commença à s’effriter, menaçant de s’effondrer sur nous, des morceaux de pierre se détachant par endroits. Nous risquions de mourir ensevelis.
Une épaisse poussière commença à nous envelopper, provoquant chez moi une quinte de toux, et j’entendis un râle rocheux annonçant l’affaissement de la cavité. Au moment où je vis la voûte céder et se rapprocher mortellement de moi, le Gouroutan lança un Téléport sur nous tous. Nous nous retrouvâmes en un instant devant l’entrée du sanctuaire, à l’air libre, sains et saufs, mais affreusement bouleversés.
Nous étions tous poussiéreux, mais vivants. Encore énormément faible et troublée pour ma part, je m’évanouis, pour me réveiller à l’aube sous les premiers rayons du soleil.
Personne ne manque à l’appel, sauf le Gouroutan qui a dû s'enfuir ou se téléporter à un autre endroit.
Nous avons à présent repris des forces, pansé nos blessures superficielles, et sommes prêts à reprendre la route.
Je sais maintenant ce qu’était venu chercher mon frère, et pourquoi il s’est ensuite rendu à Pripriate: le C.R.A. ( Centre de Recherches d’Alola ) est susceptible de s’intéresser à ce matériau. S’il réagit avec les Pokémon et leur octroie une puissance décuplée, les applications bénéfiques sont nombreuses.
Mais une donnée m’échappe, car je pensais que mon frère recherchait uniquement cet artéfact pour son profit personnel. Si tel avait été le cas, pourquoi aurait-il rejoint Pripriate, une île où la présence policière est forte, où les scientifiques ayant prêté allégeance à la fondation Aether sont légions, et sur laquelle la population touristique est si cupide et envieuse qu’il aurait perdu les profits liés à la découverte de ce matériau avant même d’avoir pu en bénéficier ? C’est donc qu’il projetait de faire état de sa trouvaille et de l’exposer au grand jour, pour la cause scientifique.
Et c’est bien ce point précis qui me laisse dubitative: le C.R.A. n’a jamais communiqué aucune information à ce sujet...