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Concours SL 2016 - Pokémon Archives - Affaire Lalo et Véra de nomade01



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Informations

» Auteur : nomade01 - Voir le profil
» Créé le 25/10/2016 à 18:39
» Dernière mise à jour le 26/10/2016 à 10:14

» Mots-clés :   Aventure   Policier   Région inventée   Suspense

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DOSSIER II : Au fin fond des choses
<<... Malgré les données géographiques précises fournies par Véra, il semblerait que certains lieux n’aient pas été identifiés. La chaleur, la soif, la faim, les vapeurs toxiques d’un Pokémon, peuvent être à l’origine d’une perte de jugement. La rigueur apparente avec laquelle le journal a été tenu, pourrait bien travestir l’inexactitude des faits. Malgré son âge adulte, Véra est une jeune femme peu sociabilisée. Ce trait de caractère est propice aux psychoses et favorise les phénomènes hallucinatoires dans des circonstances de stress ou d’émotions intenses. … >>


Extrait du rapport de l’agent Nyjen, affaires non classées.
Poste de police de l’île Galados.






6e jour, Lavile, 19h

Le trajet a duré sept heures; et je peux certifier que c’était effectivement long, trop long. Mais c’était pour mieux me préparer à ce qui allait suivre, car j’ai été bien occupée depuis mon arrivée à Lavile, et pas dans le bon sens du terme.
Tout d’abord, on m’a demandé le carnet de vaccination de mes Pokémon lorsque nous avons débarqué. J’ai cru à une plaisanterie, une sorte de bizutage. Mais non ! Passage au Centre Pokémon obligatoire et immédiat, création de papiers en règles, paiement des frais de dossiers, des vaccins, des examens, et d’une taxe destinée aux programmes de sauvegarde de l’environnement. Va pour le dernier acquittement, mais qu’ils s’étouffent avec les autres Pokédollars que je leur ai inutilement laissés.
Et si encore nous n’avions perdu que de l’argent ! Car nous avons encore passé tout le reste de la journée au Centre Pokémon de Lavile pour ces fichues “formalités”, comme ils les appellent.
L’infirmière Nojelle était tellement peu habituée à ce que quelqu’un débarque sur l’Archipel de Tilbur sans être à jour administrativement, qu’elle m’a fait passer en priorité dès que cela fût possible. Elle nous a même alloué une pièce attenante au bâtiment, meublée et climatisée, pour passer la nuit et la journée d’examens qui allaient suivre.
Comme si mes Pokémons étaient malades ! Le nectar des Bombydou suffit à nous prémunire de certains fléaux: c’est un excellent anti inflammatoire, il favorise les défenses immunitaires et peut être utilisé en tant que cicatrisant. La Corporation exporte d’ailleurs environ quatre-vingt-dix pourcents de la production d’Elitos à destination de toutes les régions d’Alola.
Mais bon, pour l’instant, je suis dans une salle d’attente, car Miki doit encore se plier à des derniers tests toxicologiques. Elle ne devrait plus en avoir pour longtemps.


6e jour, studio du Centre Pokémon, 20h

L’infirmière Nojelle m’a expliqué que cette procédure médicale a été mise en place pour éviter les propagations de maladies véhiculées par les Pokémon étrangers. Il paraît que j’ai échappé de peu à une quarantaine.
J’ai de vagues souvenirs de ce que nous avons appris à l’école à propos des épidémies qui ont ravagé Alola lors des temps anciens. Mais les pensées qui me viennent quand j’arrive à me remémorer ces événements ne sont effectivement pas joyeuses.
Comme l’Archipel de Tilbur est une plaque tournante pour la migration des Plumeline, je comprends dès lors l’intérêt qu’il y a à instaurer autant de rigueur. Il faudra que je pense à m’excuser de mon attitude envers le personnel de douane. Il se pourrait bien que j’ai eu quelques mots blessants à leur encontre, et je m’en veux.
Au moins suis-je soulagée d’apprendre que mes Pokémon sont en pleine forme, ne souffrent d’aucuns maux et sont jugés aptes à voyager dans l’archipel.
Je suis autorisée à dormir encore ce soir dans le studio de prêt. J’ai de toute façon perdu la journée, aussi vais-je en profiter pour étudier à nouveau le carnet de Lalo et préparer ma destination de demain.


7e jour, avant-dernier îlot austral, 16h

Lalo ne mâchait pas ses rares mots quand il mentionnait les eaux tourmentées de l’archipel. Les abords de l’atoll sur lequel se trouve Lavile, qui concentre la majorité, sinon la quasi-totalité des activités touristiques, sont d’un calme plat comparé aux remous que l’on peut trouver sur les autres îlots.
Certains pêcheurs ont accepté de me véhiculer gratuitement d’île en île. Mais le dernier m’ayant transbahuté au-delà des domaines habités n’a pas voulu continuer; il estimait le danger trop grand, et devait de toute façon retourner surveiller ses paniers avant qu’un Crabagarre ne décide de les déchiqueter. J’ai donc débarqué, et me voici maintenant seule avec mes Pokémon sur ce tas de roches, de sable et de végétation.
Il faut que je trouve un moyen pour me déplacer.
Je n’ai pas de Pokémon eau, mais pour une bonne raison: ils me dégoûtent. Les écailles, la chair flasque et visqueuse, leur odeur caractéristique, tout m’écœure chez eux. Je les respecte, mais de loin. C'eût été vraiment pratique d’en avoir un avec moi en ce moment, mais non merci. Heureusement, j’ai plus d’un tour dans mon sac.
Lalo a décrit en détail les étapes de fabrication d’une embarcation sommaire, mais assez légère pour être tirée par un Pokémon de type Eau. Les miens volent, ils me tracteront par les airs.
Ce Lucanon va m’être utile, après tout.


7e jour, 23h

Je me repose au coin d’un feu que j’ai allumé à la hâte pour pallier la baisse de luminosité et me permettre de continuer ( et terminer ! ) mon radeau de fortune.
Lalo a très bien détaillé la méthode pour construire la charpente, ainsi que les matériaux à utiliser. Demain matin, j’inaugure mon navire.
Mes Pokémon ont bien travaillé; Lucanon a abattu et débité grossièrement les troncs d’arbres, et Pouic s’est chargé de les tailler plus finement. Miki est restée à l’ombre, à l’abri de la chaleur. Il y a peu de forêts et d’endroits frais comme sur Elitos par ici. Les points les plus hauts culminent à trente mètres au-dessus du niveau de la mer, et la végétation est plus rare, constituée essentiellement de palmiers, d’arbres fruitiers et d’arbustes bas. Je préfère qu’elle reste abritée et garde ses forces pour d’éventuels dangers.
La seule chose que nous risquons par ici, ce sont les migraines: le ballet incessant des Plumeline me tape parfois sur le système. Toutes les races passent par l’archipel, ce qui donne parfois un spectacle haut en couleurs. J’ai même dû demander à Lucanon de chasser certains groupes avec des attaques électriques, tellement ceux-ci devenaient envahissants.
J’ai d’ailleurs changé d’avis à propos de Lucanon. Sa présence, bien loin d’être un poids, est plutôt rassurante et son aide m’est utile. Et je crois qu’il est fier d’avoir été choisi pour m’accompagner. Si je décide de l’accepter entièrement, je vais devoir organiser un rituel de communion, et lui trouver un surnom.


8e jour, 8h30.

Je viens de me lever. Bon, d’accord, j’ai beaucoup dormi. Il faut dire que le lit de feuilles qui nous servait de couche était vraiment très confortable, et que je me suis laissé allé à l’assoupissement sans m’en rendre compte.
C’est Miki qui m’a réveillé, car le soleil est déjà très haut à cette heure-ci, et la température augmente de façon exponentielle. Et l’ersatz de cabane que l’on a réussi à établir ne nous protège que des rayons directs, pas de la chaleur ambiante.
Il est temps de rejoindre l’îlot qui m’intéresse et pour lequel j’ai fait tout ce trajet: c’est celui le plus au sud-est de l’archipel. Selon les cartes maritimes, il est normalement voisin de celui sur lequel nous nous trouvons actuellement, mais même Pouic ne le distingue pas au large en prenant de la hauteur. Le ciel est pourtant dégagé, et le vent est tombé.


8e jour, en mer, 13h10

Nous naviguons depuis un petit moment, et j’ai peur que nous soyons perdus.
Lucanon et Pouic se relaient pour tirer l’embarcation, et pour l’instant, j’ai l’impression qu’ils tiennent le coup. Je leur ai fabriqué un harnais en lianes, adapté à chacun et permettant ainsi d’optimiser la force de traction.
J’ai donné mes instructions à Pouic, je ne doute pas qu’il nous guidera à bon port. Les Picassaut possèdent un bon sens de l’orientation. Leur oreille interne capte les champs magnétiques terrestres et leur octroie une excellente capacité à se diriger.
Mais là, il va nous falloir trouver la terre ferme, rapidement: de gros nuages s'amoncellent à l’ouest.


8e jour, sur la terre ferme, 20h

Nous avons tous eu la frousse de notre vie. Le vent s’est levé rapidement aux alentours de 14h, rendant le remorquage difficile pour Lucanon et Pouic, déjà très affaiblis par la traversée.
Les nuages nous ont rattrapés et ont obscurci le ciel.
J’ai tout de suite demandé à Lucanon de voler au-dessus de l’embarcation pour servir de paratonnerre, et à Miki de rester autour de moi pour me servir de bouée. Je lui ai appris à moduler son corps de façon à piéger un peu d’air dans une poche, qu’elle enroule autour de ma taille. Puis nous nous sommes préparés à affronter la tempête qui s’annonçait.
Les premières grosses vagues ont dangereusement fait pencher notre rafiot, et quand la pluie a commencé à noyer notre assurance, des images sombres sont venues chatouiller mon esprit.
Puis la mer s’est déchaînée.
S’ensuivit une véritable lutte pour nous tous, pour rester ensemble, le radeau comme point de repère et d’espoir auquel s’accrocher.
Ce n’est qu’au bout d’une période de ce cauchemar qui m’a paru durer une éternité, que je l’ai aperçue: une petite lueur, qui virevoltait à travers les flots enragés, bravant avec aisance les courants. D’abord pâlotte, elle se mit à scintiller plus vivement, puis à clignoter, fébrilement. Et d’autres la rejoignirent rapidement. Une dizaine, une trentaine, jusqu’à atteindre un nombre beaucoup plus élevé.
Une forme sombre commença à émerger de cet amas lumineux: un Pokémon eau ! Un foutu poiscaille allait nous sauver la vie.
Je ne sais par quel miracle il ( devrais-je dire “ils” ?) réussit à entraîner le radeau loin de la tempête, mais nous lui devons d’être sains et saufs. Trop occupée à tenter de réaliser ce qui se passait et de revenir à moi, je ne l’ai pas vu disparaître et n’ai pas pu le remercier.
Le calme était revenu sur la mer, l’orage éphémère bien loin de nous, et soulagement, la terre à moins de trois kilomètres ! J’ai entendu Pouic pousser des petits cris de contentement, et senti Miki dénouer doucement son étreinte autour de moi. Lucanon, toujours loyalement en vol stationnaire au-dessus de nous, me fit comprendre par sa fébrilité que je devais le harnacher au plus vite.
Nous sommes à présent en sécurité sur la terre ferme, rodés aux techniques de survie; notre campement, en lisière d’une forêt, en atteste. Quelques Bacabouh rôdent non loin sur la plage attenante; Pouic les tient à l’écart. Lucanon s’occupe quant à lui de surveiller ce qui pourrait venir des bois.
Demain, nous allons explorer cette île. J’en retrouve les traits caractéristiques qu’a dépeint Lalo dans son carnet: vallonnée, très boisée en altitude et rocailleuse en plaine. Elle est beaucoup plus vaste que les autres îles de l’Archipel de Tilbur, et me vient la question de savoir si, au vu des événements passés, elle en fait bien partie; mon frère aurait très bien pu se faire lui aussi piéger par une tempête, mésestimer les distances et les latitudes, pour finalement accoster sur une autre île.
Il m’importe, le sanctuaire qu’il a passé une partie de sa vie à chercher se trouve ici, j’en suis persuadée, et comme lui, je le trouverai.


8e jour, 22h

J’ai trouvé un surnom pour Lucanon: “Protéinon”*. Comme c’est encore un peu long, je pense le raccourcir pour: ”Tino”.
J’effectuerai le rituel de communion demain, en fonction des événements.

*Protée / Poséidon (NDA)


9e jour, 11h45

Nous avons été attaqué par un groupe de Manglouton. C’est la première fois que je vois ce Pokémon en milieu naturel, mais beaucoup de gens ayant voyagé sur d’autres îles me les ont décrits, et je ne me doutais pas qu’ils avaient ( volontairement ou non ) sous-estimé leur appétit vorace.
Il y en a vraiment beaucoup pour un tel biotope ! Tino est obligé de les paralyser pour nous laisser le temps de les semer. Et encore, ils retrouvent constamment notre trace.
Miki a essayé de lancer ses attaques contre eux, mais sans succès. J’ai l’impression qu’elle n’arrive pas à les toucher. Fort heureusement, la réciproque est de mise.
Il nous faut sans cesse lever le camp, sous peine d’être encerclés.
L’île regorge de baies de toutes sortes, de fruits et de plantes comestibles. Je ne comprends pas pourquoi ils s’entêtent à nous suivre; la nourriture ne doit pas être la seule raison. Leur intuition territoriale est sûrement plus développée sur cette île, vierge de tout contact extérieur apparent.


9e jour, 21h15

Les Manglouton ont arrêté de nous suivre dès que la nuit est tombée. J’espère qu’ils nous laisseront tranquilles pour ce soir.
J’ai construit un petit autel pour le rite de communion avec Tino. Je vais accomplir la cérémonie la plus usitée d’Alola, à base de baies et d’eau de source. Le rituel d’Elitos est plus complexe et dure environ 2 heures, mais je n’ai pas trouvé tous les ingrédients nécessaires. Celui que je m’apprête à exécuter ne durera qu’une dizaine de minutes.
Je crois me rappeler les différentes étapes à enchaîner. Sinon, j’improviserai.


11e jour, 10h

Nous avons sauvé une Croquine d’une horde de Manglouton; elle a décidé de nous suivre. D’habitude, je n’aime pas trop interagir avec les écosystèmes que je ne connais pas, mais je ne pouvais pas la laisser à la merci de ces Pokémon boulimiques. J’ai donc fait une exception. Et puis, j’aime bien le parfum qu’elle dégage, il est apaisant et me fait penser aux baies Kika qui poussent sur Elitos.
Tino la porte sur son dos, car elle nous ralentit beaucoup: sa physionomie est inadaptée à une marche rapide. Et vu que Miki est accrochée à mes épaules, ça ne fait pas de jaloux.


11e jour, 12h15

Nous y voilà ! L’entrée du Sanctuaire du Grand Sud se dresse devant nous: une grotte de trois mètres de haut aux contours écaillés par le temps, fermée par un portique métallique et s'engouffrant dans un flanc de colline, vers un passage aussi noir qu’un Rattata.
Deux jours pour la trouver. Le jeu en valait la chandelle.
C’est la Croquine qui nous a mis sur la voie, à piailler et tourner sur elle même. A croire qu’elle connaissait la raison de notre venue !
Nous allons prendre une petite collation avant de nous engouffrer au travers du lourd portail en métal rouillé qui surmonte l’ouverture. Le dessin qu’en a fait mon frère est fidèle à l’original, je ne peux pas me tromper. Je peux d’ailleurs observer que le portique a été fondu à un endroit, créant un passage. C’est comme ça qu’il a du pouvoir entrer.
Mais l’objet qu’il a esquissé et que je suis censée trouver à l’intérieur ( s’il s’y trouve encore ) m’est étranger. Plus intriguant encore, il est méconnu de tous les scientifiques à qui j’ai demandé de l’identifier.