Le Tueur du Serpentaire de Lief97

—Je sais tout, maintenant, Dit Nellune en s’arrêtant sous le porche d’une cabane abandonnée en périphérie de la ville.

Tylian lui lâcha la main en tentant de retrouver peu à peu ses esprits :

—Tu sais quoi ? De quoi tu parles ?

—Ton histoire. Ta famille a été tuée par le Serpentaire et tu veux te venger. Je peux t’aider.

—Qu…

—Tu as des questions, je sais, alors vas-y.

Tylian se rendit compte qu’il avait la bouche sèche. Cette petite fille lui donnait presque des sueurs froides, maintenant ! Il hésita, puis posa la question qui lui brûlait le plus les lèvres :

—Comment tu sais tout ça sur moi ?

Tylian se demandait si cette fille n’était pas elle-même une agente de la Police Internationale, pour connaître tant de choses si personnelles sur lui. Bon, il fallait l’avouer, elle n’avait ni la tête de l’emploi, ni l’âge, mais après tout…

—J’ai des pouvoirs. Répondit-elle comme si c’était une chose très commune.

—Tu as des pouvoirs ?

Nellune hocha la tête positivement :

—Oui. Je suis la Gardienne d’Alola, alors il faut bien. Sinon je ne servirai à rien.

—La Gardienne d’Alola… Tu plaisantes ?

—Bah non ! Je ne mens jamais.

Tylian sentit que la situation lui échappait peu à peu. Il souffla, dépassé :

—Et tout à l’heure… Tu es arrivé dans ma cellule comme ça, tu as ouvert la porte d’un claquement de doigt et nous sommes passés près des policiers sans qu’ils nous voient… C’était grâce à tes… tes pouvoirs ?

—Oui. En fait, ce ne sont pas vraiment mes pouvoirs, mais c’est un Pokémon qui me les prête un peu parfois. Là, je n’en ai plus. C’est pour ça qu’il faut éviter de retourner en ville, sinon les messieurs avec les uniformes pourraient te reconnaître.

Tylian s’adossa au mur de la cabane, soudain fatigué :

—D’accord… Et pourquoi cherches-tu à m’aider ?

—Parce que le Pokémon qui me donne des pouvoirs veut veiller sur Alola. Et il y a une personne pas loin qui risque de… rompre l’harmonie et le calme des îles d’Alola. C’est ce que le Pokémon m’a dit.

—Tu parles du Serpentaire ?

—Oui. Et le Pokémon m’a dit que tu étais celui qui était le plus apte à le trouver et à l’arrêter, donc je t’aide.

—Et ton Pokémon sait qu’il y a aussi des agents de la Police Internationale sur les traces du tueur ?

—Je ne sais pas, il n’en a pas parlé. Mais s’il pense que tu es le plus apte, alors c’est que c’est vrai. Il se trompe rarement. Les autres ne comptent pas vraiment.

Tylian se massa le front :

—Il s’appelle comment, ton Pokémon ?

—J’ai pas le droit de le dire. Il aime les secrets.

Nellune remarqua que le soleil brillait haut dans le ciel. Il était déjà midi passée. Elle sourit et attrapa la main de Tylian :

—Bon, tu n’as plus de questions ? On doit y aller, maintenant.

—Aller où ?

—Trouver le Serpentaire ! Mais il n’est pas dans le coin. On doit partir sur l’île orientale ! La Montagne Sacrée pourrait être un bon refuge pour un tueur, non ?

—Attends, je n’ai pas mes affaires, ni mes Pokémon !

—Ah oui, c’est vrai.

Nellune le lâcha et ferma les yeux. Tylian remarqua que quelque chose de bleuté semblait briller à son poignet, par-dessous la manche de sa robe vermeil.

L’instant d’après, il sentit le poids de son sac à dos sur son épaule, comme s’il ne l’avait jamais enlevé. Il sursauta. Sa réaction fit glousser Nellune :

—T’es peureux, ou quoi ? Fit-elle d’un air guilleret.

Elle lui prit la main et l’emmena sur un sentier qui coupait à travers la forêt.



***


—Cette île a l’air… immense. Souffla Tylian en levant la tête vers la Montagne Sacrée qui les dominait malgré la distance.

Le port était plein de vie, et la ville dégageait une atmosphère plus mystique. Tylian, qui ne connaissait finalement que peu de choses à Alola, tourna la tête vers un grand jardin dans lequel s’élevait un temple. Nellune passa devant lui :

—Tu viens ?

—J’ai une question.

—Quoi ?

—C’est bien sur cette montagne qu’on trouve ces incroyable Feunard de Type Glace et Fée ?

—Oui, évidemment.

—Bon, alors en plus de chercher le Serpentaire, j’en profiterai pour en capturer un. Je n’ai pu emporter que deux Pokémon dans cette région, et ça me rassurerait d’avoir un peu d’aide supplémentaire.

Nellune hésita. Puis elle tendit la main :

—Donne-moi une Pokéball.

—Pourquoi ça ?

—Je vais le capturer moi-même, et sans combattre. Je n’aime pas quand les Pokémon se battent. C’est pas bien, de se faire mal.

—Euh… Je ne suis pas sûr que ce soit très prudent, tu sais.

Malgré tout, il croisa son regard déterminé. Et se souvînt évidemment qu’elle n’était pas une simple petite fille naïve. Elle avait quelque chose, des espèces de pouvoirs particuliers. En tout cas, son assurance invitait à lui donner ce qu’elle voulait.

—Bon, Dit Tylian en soupirant.

Il lui donna une Pokéball vide parmi les quelques-unes qu’il avait toujours sur lui.

—A tout à l’heure ! S’écria Nellune.

—Que… Attends-moi !

La petite fille s’était élancée à travers la foule qui se promenait sur les quais. Tylian n’essaya pas de lui courir après. Cette fillette était une tornade incontrôlable ! Et avec d’étranges pouvoirs, qui plus est…

—Incroyable, Lâcha Tylian avant de se faufiler dans le marché pour rejoindre un coin plus calme.

Il passa devant un Centre Pokémon bondé. Une foule se réunissait dedans, et Tylian remarqua une sorte de petit restaurant à l’intérieur, ce qui fit gronder sérieusement son estomac.

Mais il se figea en apercevant un visage connu derrière les vitres du bâtiment.

L’agent de la Police Internationale qui l’avait arrêté le matin-même sur les quais d’Akala !

Tylian le vit accompagné d’un homme vêtu d’un costume sombre ; sûrement un autre espion. Le jeune homme se plaça à l’écart parmi la foule, et vit les deux agents sortirent du centre, l’air sérieux et renfrognés. Avaient-ils une piste ? Ce serait risqué de les suivre, mais c’était le seul indice qui permettrait à Tylian de se rapprocher du Serpentaire…

Il se rendit compte que la présence des agents sur cette île en particulier était presque une preuve de la présence du Serpentaire sur l’île. Nellune avait donc eu raison de venir ici.

Alors que Tylian se demandait follement si cette petite fille n’était pas une espionne elle aussi — l’hypothèse se faisait de plus en plus crédible à ses yeux —, les agents s’éloignèrent sur les docks vers le nord de la ville. Tylian les suivit à distance, en veillant à toujours rester parmi d’autres marcheurs. Il savait qu’il s’agissait d’agents entraînés à toutes sortes de missions, et que prendre en filature de tels individus était risqué. Mais il devait tenter.

Après quelques minutes, les deux hommes sortirent de la ville, et Tylian s’arrêta. La route menait vers le nord-ouest. Ils partaient donc vers cette cité fortifiée, aperçue lors de son arrivée en paquebot ?

Comme la route qu’empruntaient les agents était déserte, Tylian se résigna à ne pas quitter la ville pour les suivre. Il aurait été repéré au moindre coup d’œil jeté en arrière. Et en plus, il devait attendre Nellune. A moins qu’elle ne le retrouve d’elle-même ?

Il soupira. Il commençait à faire plus sombre. Il était temps de trouver un endroit où dormir.

Tylian fit le tour des hôtels et comprit vite que s’il louait une chambre, son porte-monnaie serait rapidement à sec. Il allait bien trouver un banc ou un endroit abrité pour se reposer un peu. Il n’était pas certain de trouver le sommeil, avec ces histoires de Gardienne d’Alola, alors à quoi bon payer une chambre ?

Il trouva rapidement un petit porche légèrement abrité du vent par une palissade de bois, en périphérie de la ville. Une petite forêt de conifères en vue, quelques maisons grises dans son dos, Tylian s’assit dos au mur et sortit son Pokémon favori.

—Alors, ça va, Lugulabre ?

Le Pokémon lâcha son cri caractéristique et resta là, à flotter près de son dresseur, le réchauffant grâce aux flammes qui s’agitaient dans son corps spectral.

Tylian ferma les yeux en soupirant.

—On y est presque, mon vieux… Marmonna Tylian. Le Serpentaire est dans le coin.

Lugulabre, attentif, écoutait. Tylian sourit :

—Au fait, si je m’endors et qu’une petite fille s’approche, ne lui fais pas peur. C’est une alliée.

Et là, alors qu’il ne se sentait pas le moins du monde fatigué, Tylian sombra dans le sommeil.

Trop d’émotions en une journée, certainement.



***


Un vent froid et cinglant balayait la côte enneigée. Nellune, toujours vêtue de sa robe pourpre si légère, ne semblait guère craindre le froid.

Une bourrasque chargée de flocons de neige ébranla les quelques sapins qui se battaient en duel entre les rochers.

Nellune conserva son sourire brillant, absolument pas effrayée.

Puis elle tomba nez à nez avec ce qu’elle cherchait.

Un magnifique Feunard blanc, abritée sous un promontoire rocheux, venait de pointer le museau en-dehors de son abri, l’ayant peut-être senti arriver. Nellune s’agenouilla à un peu plus de deux mètres de lui.

—Salut, toi. Tu vis tout seul ?

Elle pencha la tête sur le côté en souriant. Elle sembla entendre quelque chose que personne d’autre n’aurait pu saisir.

—Parfait. J’ai un ami qui a besoin de l’aide d’un Pokémon comme toi. Mais je suppose que tu ne vas pas être facile à convaincre. Je peux m’abriter avec toi ?

Le Feunard jappa et fit demi-tour sous le promontoire. Nellune, insensible au froid mordant et au vent, le suivit d’un pas sautillant.



***


Tylian fut réveillé par son Lugulabre qui avait approché une flamme de son visage. Le jeune homme cligna des paupières, surpris.

Il faisait jour !

Il jeta un œil à son téléphone presque déchargé. Neuf heures du matin. Il n’avait pas dormi aussi longtemps depuis… Depuis que le Serpentaire avait détruit sa vie.

—Personne n’est venu pendant que je dormais ?

Lugulabre secoua sa tête négativement.

—Bizarre… Merci.

Tylian fit rentrer Lugulabre dans sa Ball, sceptique. Nellune n’était toujours pas revenue ?

Il s’éloigna vers le port. Peut-être qu’elle était incapable de le trouver, après tout ? Apparemment, elle n’avait pas de pouvoirs à volonté, s’il avait bien compris.

Peut-être qu’elle le cherchait en centre-ville depuis des heures !

Soudain inquiet, Tylian erra de longues minutes dans les avenues déjà animées, et arpenta les quais de long en large. Il demanda même à quelques passants s’ils avaient vu une fille vêtue d’une robe pourpre. Personne ne fut capable de le renseigner.

« C’est peut-être la Gardienne de ces îles paumées, mais c’est qu’une gamine ! Pensa-t-il sans cesser de sentir son anxiété grandir. J’aurais jamais dû la laisser partir sur cette fichue montagne toute seule ! »

Se sentant soudain culpabiliser, il s’arrêta en se rendant compte qu’il tenait déjà un peu à cette presque-inconnue. Il fallait dire qu’elle avait un sacré caractère. Et elle n’avait fait que l’aider, depuis qu’il était arrivé dans la région. Même si certaines choses clochaient chez elle.

—… Un meurtre, sur l’île ? Dit une touriste à quelques pas de là.

Aussitôt, Tylian la fixa, surpris. Mais le reste de la discussion lui échappa. Il se tourna vers le Centre Pokémon de l’autre côté de la rue. Des écrans diffusaient des chaînes d’information en continu derrière les vitres. Tylian n’aimait pas ces émissions où les journalistes gavaient des téléspectateurs de spéculations hasardeuses et d’affirmations erronées. Il trouvait ça dégradant.

Mais là, le gros titre l’attira aussitôt, comme un Apitrini par un champ de fleurs.

FLASH INFO : LE SERPENTAIRE, LE RETOUR
Tylian, qui ne pouvait pas entendre les pseudos-journalistes depuis l’extérieur, se contenta de lire les bandeaux défilants en bas de l’écran. Au fur et à mesure, il sentit ses poings se serrer et son visage se crisper.

Deux parents, deux garçons. Morts dans la nuit, dans la ville fortifiée. Assassinés au couteau. La maison à moitié brûlée, et une lettre avec la signature du Serpentaire dessus.

Pas de doute. Le tueur était là.

Et ces fichus agents de la Police Internationale ? Ces incapables ! Ils s’étaient dirigés vers cette ville la veille ! Pourquoi ne l’avaient-ils pas empêché d’agir ?

Tylian hésitait. Aller dans la ville pour regarder les lieux du crime ? Il risquait de croiser les agents, et le Serpentaire n’était certainement plus là-bas. Après un crime pareil, il devait déjà être sur une autre île, ou loin d’Alola !

Bouillant de colère, Tylian fit demi-tour. Tant pis. Il irait là-bas. Il lui fallait trouver quelque chose, des indices, n’importe quoi… Maintenant qu’il se savait si proche de l’assassin de sa famille, il n’avait plus aucune envie d’hésiter ! Il tuerait ce monstre sanguinaire…

—T’as pas l’air dans ton assiette. Tu veux à manger ?

Il se retourna et poussa un cri de surprise en voyant un pain au chocolat s’agiter devant son visage.

—Nellune ?

—Appelle-moi Nelly, c’est plus court et j’aime bien.

—Tu… Tu n’as rien ?

—Si, j’ai un pain au chocolat pour toi. Tiens.

Le jeune homme le prit et mordit dedans, étonné, avant de réitérer plus clairement sa question :

—Tu es revenue indemne de la montagne ? Tu as trouvé un Feunard ?

—Oui !

Elle lui tendit sa Pokéball.

—Il est dedans. J’ai eu du mal à le convaincre de te rejoindre, mais j’ai quand même réussi après quelques heures. Il a même fallu que je lui montre des souvenirs directement pris dans ta tête.

—Quoi ? S’étrangla le garçon. C’est possible, ça ?

—Bien sûr. Par contre, j’espère que ça ne t’as pas trop fatigué. Tu as beaucoup dormi ?

—Oui, beaucoup trop. C’était à cause de toi, alors ?

—Oui, mais pour la bonne cause.

—Si tu le dis.

Le garçon se tut et avala son pain au chocolat. Il était tellement obnubilé par sa vengeance qu’il ne s’était pas rendu compte du pauvre état de son estomac vide.

Nellune se tourna vers la montagne :

—Bon, on va là-haut ensemble ?

—Ça ne servirait à rien, Répliqua Tylian. Le Serpentaire a frappé cette nuit. Il doit être loin, maintenant.

—Non, il est quelque part là-haut.

—C’est ton ami le mystérieux Pokémon qui te l’a dit, c’est ça ? Soupira Tylian.

Nellune fit volte-face et fronça les sourcils :

—Oui. Mais je crois savoir ce que tu penses.

—Quoi donc ?

—Tu penses que le Pokémon qui m’aide à être Gardienne d’Alola n’existe pas.

—Tu peux facilement comprendre pourquoi, non ? Du jour au lendemain, je te rencontre et tu me sors cette histoire bizarre comme quoi tu as des pouvoirs grâce à un Pokémon ! Avoue que c’est quand même difficile à croire !

Nellune sembla déçue et s’assombrit ; pour la première fois depuis qu’il l’avait rencontré, elle cessa de sourire :

—Je t’ai aidé avec mes pouvoirs pour te sortir de cellule.

—Oui, et bien je me dis de plus en plus que tu es peut-être liée à la Police Internationale. Les policiers ont dû ouvrir la porte de la cellule eux-mêmes, ils ont fait semblant de ne pas me voir quand je suis sorti, et maintenant, tu me demandes d’aller sur cette montagne sacrée de mes deux alors que je sais qu’il s’agit d’une fausse piste ! Le tueur du Serpentaire ne reste jamais longtemps dans la région où il commet ses crimes. Je le connais. Il est parti ailleurs.

—Et comment tu expliques que je t’ai aidé à trouver un Feunard et que je t’ai amené sur cette île hier, alors ?

—J’en sais rien, pour me pousser à t’accorder ma confiance, peut-être ?

—N’importe quoi !

Nellune croisa les bras. Tylian, méfiant, n’arrivait toujours pas à se décider à son sujet. Trop de mystères entouraient cette petite fille anormalement débrouillarde. Il était tout à fait possible que la Police soit aidée par des enfants infiltrés, après tout. De nombreuses choses au sujet de cette organisation d’élite mondiale étaient tenues secrètes.

Nellune renifla, et Tylian remarqua qu’elle avait les larmes aux yeux. Elle secoua la tête :

—C’est pas très gentil, de ne pas me dire merci après avoir reçu mon aide. Je croyais que tu étais mon ami, mais si tu ne me crois pas, ça ne sert à rien que je reste.

Tylian songea que si elle voulait partir, ce serait le bon moment pour la prendre en filature. Il verrait bien tôt ou tard si elle le menait à un des agents de la Police !

Nellune le regarda dans les yeux d’un air boudeur :

—Fais ce que tu veux. Au revoir.

La petite fille tourna les talons. Tylian la laissa prendre une dizaine de mètres d’avance et la suivit.

Elle tourna au coin de la rue. Il courut pour ne pas la perdre de vue trop longtemps, tourna à son tour et…

Aucune trace de Nellune.

La petite fille s’était encore volatilisée. Tylian sentit son cœur se serrer.

Venait-il de perdre une ennemie infiltrée… ou une véritable alliée ?



***


Tylian tenta sa chance au port ; il voulait rejoindre une autre île, n’importe laquelle, pour entamer les recherches à sa manière. Il finirait par trouver un indice de la présence du Serpentaire !

Sauf que le port était bloqué.

Des policiers veillaient à ce qu’aucun bateau ne quitte l’île. Tylian aperçut des hélicoptères de la gendarmerie survoler le nord de l’île, et la mer était envahie de vedettes de la garde maritime d’Alola. Tylian s’approcha d’un officier :

—Excusez-moi… Depuis quelle heure le port est-il bloqué ?

—Depuis ce matin, à sept heures, Lui répondit sèchement l’homme.

Tylian ne le remercia pas de son amabilité et s’éloigna en réfléchissant. Le tueur avait agi à minuit. Il avait eu tout le temps de quitter l’île. Impossible qu’il soit resté là. En plus, s’il était bloqué ici, il prenait le risque d’être découvert. L’île était grande, mais les policiers étaient nombreux. Trop pour un seul homme.

—Bon… Souffla le jeune homme en errant dans la ville.

Il était perdu. Que faire ? Où aller ? Il ne savait même pas quand le port serait enfin ouvert à nouveau…

Il s’arrêta et tourna la tête vers l’ouest.

La Montagne Sacrée s’élevait vers le ciel, insensible à l’agitation humaine autour d’elle. Le soleil brillait fort au-dessus d’elle.

—Et si j’essayais…