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Atlas de Eliii



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» Auteur : Eliii - Voir le profil
» Créé le 05/10/2016 à 13:11
» Dernière mise à jour le 06/10/2016 à 19:35

» Mots-clés :   Drame   Policier   Présence d'armes   Sinnoh   Suspense

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002 : Two federals are better than one
C'était juste un type bizarre ayant publié une connerie dans les journaux, et du jour au lendemain, il devient le symbole d'un mouvement révolutionnaire visant à abolir purement et simplement toute criminalité dans nos rues. Atlas, tu n'es qu'un idiot. Va voir un psy, raconte lui tes traumatismes de la guerre, et tout ira un peu mieux, tu veux ?
— R. Andreivic —



x x x


Rivamar, 13 mai 1960

L'après-midi était sans doute le moment de la journée le plus attendu par beaucoup d'habitants de la grande cité portuaire ; les enfants sortaient de l'école, il faisait un temps radieux quasiment tous les jours, ce qui incitait les personnes âgées à se promener avec leurs Pokémon. Et, bien sûr, les touristes ne pouvaient résister à toutes les activités proposées, comme la pêche, le surf ou un tour en bateau le long de la côte. De même que les dresseurs en quête de gloire, sillonnant la région pour récupérer tous les badges d'arène, passaient inévitablement à Rivamar pour mettre la main sur le dernier artéfact sacré qui leur ouvrirait les portes de la Ligue de Sinnoh.

Une voiture rutilante, à la carrosserie bleue claire, quoiqu'un peu verdâtre, s'arrêta à l'entrée de la ville ; depuis quelques temps, la police locale effectuait des contrôles d'identité pour éviter que n'importe qui s'introduise à Rivamar. Evidemment, ils pouvaient toujours venir par les airs ou par le train, voire même par bateau, mais, étonnamment, cette méthode avait conduit des petits trafiquants négligents à finir derrière les barreaux. Au volant se trouvait un homme à l'air jeune, probablement la trentaine. Un rouquin en costume-cravate bleu foncé, à l'air plutôt distrait ; à ses côtés, sur le siège passager, une femme du même âge environ, à la mine boudeuse, les bras croisés, regardait par la fenêtre. Ses cheveux noirs coupés courts et son costume d'homme de la même couleur contrastaient avec son visage d'ange et ses courbes féminines plutôt prononcées. Son regard bleu électrique avait quelque chose de glacial, contrairement aux yeux noisettes rieurs de son collègue.

"Tu sais, Nell, tu pourrais sourire un peu de temps en temps. Je sais que faire équipe avec moi peut te rebuter mais, eh, si tu fais la gueule tout du long, ça risque d'être éprouvant, pour toi comme pour moi", soupira l'homme au bout d'un moment.

La susnommée ne réagit que peu ; elle se contenta d'un regard fugace lancé à l'adresse du rouquin, puis reprit sa contemplation de l'extérieur, tandis qu'un policier observait leurs papiers, pour voir s'ils étaient en règle.

"Nate, tu sais qu'on n'est pas censés nous amuser. Une mission d'ordre gouvernemental, ce n'est pas des vacances, mais bien une responsabilité qui nous incombe, et je compte bien te faire comprendre, d'une manière ou d'une autre, que tu ferais mieux de travailler plus et de parler moins, grommela-t-elle.
— Oui madame, bien madame..."

L'agent de police leur rendit leurs pièces d'identité professionnelles, et s'inclina devant eux, respectueux ; après tout, les agents fédéraux pouvaient être considérés comme ses supérieurs hiérarchiques.

"Bienvenue à Rivamar, agents Sutton et Wilde.
— Merci bien, mon garçon. Allez, en route", ajouta le rouquin en appuyant sur la pédale d'accélérateur.

Le véhicule s'engagea dans les rues bondées de la ville, parmi les files d'autres voitures attendant que la circulation se fluidifie un peu. Pour l'heure, ils devaient se rendre à un hôtel pas trop cher ; ils ne savaient pas combien de temps ils resteraient dans les environs, et le gouvernement n'appréciait pas tellement de débourser des montagnes de pokédollars en logement et en restaurants, aussi se contenteraient-ils du strict minimum.

"Décoince-toi un peu, par pitié, t'as une tronche à faire fuir même les Ectoplasma ! plaisanta Nate.
— Je te l'ai dit et je crois qu'il est inutile que je le répète. Si je suis ici, c'est pour mettre fin à la contrebande sur les quais de Rivamar, et crois-moi, je compte bien y arriver, avec ou sans toi. Tu penses certainement que je ne suis qu'un bourreau de travail qui ne connaît pas l'amusement. Eh bien, peut-être que tu as raison, mais peu importe ce qu'il en est vraiment. On s'en fiche, ce qui compte, c'est que la criminalité disparaisse de ces rues, souffla la jeune femme en passant rageusement une main dans ses cheveux courts.
— On croirait entendre l'autre débile du journal de la semaine dernière, tu sais, cet Atlas ou Arceus sait quoi. Monsieur veut éradiquer la perversion de l'âme humaine... ah, on aura tout vu !"

L'agent fédéral en costume bleu ricana franchement, amusé, et pas le moins du monde soucieux comme pouvait l'être sa collègue. Nellie Sutton n'avait jamais été une fille bavarde ni divertissante ; froide comme un Oniglali, aussi chaleureuse qu'une porte de prison, elle n'avait que peu de relations sociales qui se résumaient au strict minimum. Malheureusement, lorsqu'elle était devenue agent de police pour le compte du gouvernement, rejoignant ainsi l'élite, elle avait vite déchanté ; le travail d'équipe avait une importance capitale pour ce genre de métier qui s'effectuait toujours en duo, et elle ne brillait pas particulièrement pour sa confiance envers les autres, malgré ses multiples talents très utiles.

Nate Wilde, à l'inverse, flic bon vivant et sympathique, passait le plus clair de son temps à faire ami-ami avec tout le monde, et était apprécié parmi ses collègues. Néanmoins, il manquait cruellement de sérieux et c'est pour cela qu'on lui eut assigné comme partenaire cette rabat-joie de Nellie. Les deux agents étaient complémentaires, aussi bien au niveau du caractère que des compétences. Oh, il ne se plaignait pas de la compagnie de la jeune femme ; il la trouvait très à son goût, à la vérité, et continuait à lui faire la conversation sur un ton enjoué malgré ses glaciales remontrances.

"Tu as une petite idée sur les personnes influentes qui pourraient avoir un rôle dans les activités criminelles du port ? questionna-t-elle finalement, détachant son regard électrique du paysage urbain qui défilait à mesure que la voiture avançait.
— Oh non, j'ai lu quelques dossiers par-ci par là, mais honnêtement, je crois qu'on aura du mal à s'en sortir facilement avec cette affaire. Les contrebandiers sont des gens malins, ils savent comment raisonnent les flics et comment pallier aux contrôles sur leurs marchandises. Cela dit, en espionnant des conversations dans un coin ou dans un autre, on finira bien par ramasser des infos..."

Sa voix fut éclipsée par l'aboiement strident du petit Pokémon installé sur la banquette arrière. Le chiot au pelage orange rayé de noir, et à l'épaisse crinière couleur crème, ne cessait de brailler. Les deux policiers soupirèrent bruyamment, et Nellie finit par le prendre dans ses bras et le caresser, son dresseur étant occupé à conduire et à prêter attention à la route, ses yeux rivés sur le pare brise.

"Et toi, alors ? demanda-t-il à son tour. Tu as peut-être des suspects en tête ?"

La jeune femme hocha doucement la tête, sans savoir si elle devait lui faire part de ses intuitions ou non. Sans doute lui rirait-il au nez, car soupçonner n'importe qui, surtout une personne pareille, ça n'avait pas de sens et, sans preuve, c'était proprement ridicule. Elle serra ses poings, très fort, et s'efforça de paraître la plus sereine possible ; il n'allait pas la juger pour une simple hypothèse, bien sûr que non, pourquoi ferait-il ça ?

"Le magnat de l'immobilier, le type des hôtels et des casinos... Sullivan. John Sullivan. Tu dois le connaître. Evidemment, c'est qu'une supposition, et...
— Oublie Sullivan, soupira Nate. J'ai scrupuleusement épluché son dossier, parce qu'il me semblait un peu suspect, à moi aussi, mais il n'y a aucune irrégularité dans ses relevés fiscaux ni dans quoi que ce soit lui étant relié, alors à ta place, je me concentrerais sur quelqu'un d'autre que lui. Ce n'est qu'un simple entrepreneur réputé pour ses établissements de luxe, il y en a des dizaines comme lui, il n'est différent que par son charisme et sa jeunesse, c'est tout. Sérieusement, Nell, je crois qu'on perdrait si on s'attaquait à John Sullivan.
— Tu as peut-être raison, mais si jamais on n'a rien trouvé, c'est peut-être parce qu'il est prudent, argua-t-elle, pas tout à fait convaincue par ses propres dires.
— Non, je connais les gars qui se sont occupés d'enquêter sur lui, et ils sont parmi les meilleurs. S'ils n'ont rien trouvé, c'est parce qu'il n'y avait rien de dissimulé, c'est aussi simple que ça."

L'attitude soudain sérieuse du rouquin étonna un peu la jeune femme mais, au fond, il avait très certainement raison. Elle ne connaissait pas vraiment John Sullivan. Elle le reconnaitrait sans doute dans la rue si elle le voyait, avec son visage charmant et ses costumes de luxe, mais autrement, que savait-elle sur lui ? Qu'il était immensément riche grâce aux hôtels et casinos qu'il avait implantés un peu partout dans la région ; qu'il était à la tête d'un nombre impressionnant d'employés tous loyaux, avec qui il se montrait affable et sympathique. Mais outre cela, rien. John Sullivan était un parfait inconnu, et après tout, quel droit avait-elle à le suspecter sans avoir une quelconque preuve ? Assurément aucun. S'il y avait une seule créature apte à porter un jugement sur autrui, il ne s'agissait pas d'elle, mais de Dieu, d'Arceus le père.

Son poing se serra encore un peu plus, et elle enfouit son autre main dans la poche de sa veste de costume, où reposait une croix arcéusienne ; elle pria.


x x x

Le port de la ville était perpétuellement animé ; on entendait les sons des bateaux, des caisses chargées et déchargées sur les navires de fret, et les chants des marins ou des dockers, qui donnaient tout ce qu'ils avaient, toute leur voix pour créer une ambiance unique. Des grues s'agitaient un peu plus loin, sur un chantier, tandis que la routine portuaire se poursuivait comme chaque jour. En voyant arriver une silhouette familière, élégante, qui ne venait que rarement perdre son temps dans les environs, l'un des hommes occupés avec le chargement des caisses s'empressa de venir à sa rencontre, souriant.

John Sullivan dégageait toujours ce charisme naturel qui le définissait. Toujours un de ces costumes rayés avec une cravate fantaisiste, toujours ce sourire charmeur, toujours ces cheveux gominés et plaqués en arrière et, évidemment, toujours cette aura de luxe et de noblesse qui semblait l'entourer. Le marin s'inclina avec déférence, n'osa pas lui tendre sa main pour la serrer — on ne mélange pas les torchons et les serviettes, tout le monde le sait —, et le salua.

"Bien le bonjour, monsieur Sullivan. Qu'est-ce qui vous amène au port ?
— Rien de bien important, c'est juste pour me dégourdir un peu les jambes que je suis venu dans le coin. Pourriez-vous aller me chercher Andreivic, je vous prie ?"

Un hochement de tête enthousiaste lui répondit, et le marin courut en sens inverse pour aller chercher le bras droit de l'entrepreneur. Il revint quelques minutes plus tard, accompagné de l'exilé russe et de son Polagriffe, qui le suivait tranquillement ; beaucoup de Pokémon aidaient les marins et les dockers dans leur tâche, ce qui la facilitait considérablement. L'employé prit congé, laissant les deux hommes seuls.

"Monsieur Sullivan, je ne pensais pas que vous viendriez si tôt.
— A vrai dire, votre appel m'a intrigué et je m'ennuyais ferme, alors il m'a pris l'envie de venir tout de suite. Attendre la fin de la journée m'aurait semblé trop long, soupira l'homme d'affaires en tirant une cigarette de son paquet pour l'allumer. Eh bien maintenant que je suis là, dites-moi donc ce qui vous inquiète."

Roy Andreivic donna quelques directives à son Pokémon glace, qui s'en retourna travailler avec les dockers, puis se tourna, l'air nerveux, vers son employeur, tirant machinalement sur les bretelles qui retenaient son pantalon de costume. Ses yeux gris trahissaient son manque de sérénité flagrant, et il avait les lèvres pincées.

"Des fédéraux sont arrivés en ville, grommela-t-il. Ils ont passé le contrôle d'identité un peu avant que je vous aie appelé, vers treize heures. J'ai fait mes petites recherches comme j'ai pu ; le type ne nous causera pas de souci, mais la fille, en revanche, est connue pour sa témérité et son investissement dans les enquêtes. Une très bonne flic, en somme, et je crois qu'elle pourrait nous mettre des bâtons dans les roues si elle s'en donnait la peine...
— Dites voir comment elle s'appelle ?
— Si j'ai bien saisi, c'est une certaine Nellie Sutton."

Les yeux bleus de John Sullivan s'écarquillèrent très légèrement, et ses lèvres se rétractèrent dans une moue pensive. Il tira son mouchoir en soie de sa poche de poitrine, et s'essuya doucement le front, la chaleur ayant fait perler quelques gouttes de sueur sur son visage. Le russe haussa un sourcil, très surpris ; jamais il n'avait vu son supérieur dans un tel état d'anxiété, d'inquiétude ou quelle que fut la sensation qui le tiraillait.

"Sutton... murmura Andreivic, pensif, cherchant à comprendre pourquoi son chef se mettait dans un état semblable ; il se souvint brusquement. N'est-ce pas le nom de l'homme que vous avez abattu en 1955 dans un hôtel de Voilaroc ?
— Précisément. Et si jamais cette femme a un lien avec Winzer Sutton, et qu'elle a eu vent des soupçons qui ont pesé sur moi pendant quelques jours, nul doute qu'elle se mettra sur ma piste. Mais si son coéquipier est un des nôtres, il saura la tempérer, je n'ai sans doute pas de souci à me faire.
— Nate Wilde travaille pour moi depuis quelques années, on l'a dans notre poche. Malheureusement, si Nellie Sutton est aussi bornée qu'on le raconte, j'ose espérer que les choses ne tourneront pas trop mal pour nous...
— Inutile de trop vous en faire, le coupa Sullivan, sur un ton peut-être un peu sec. Je compte bien me débarrasser des nuisances, si elles se montrent trop persistantes. Qu'il s'agisse d'une femme ou non, ça ne change rien ; la police est la police, et la police est mon ennemie."

Roy Andreivic hocha tranquillement la tête en se mordant la lèvre inférieure ; la reprise subite de confiance de son chef, après qu'il s'était trouvé l'air si perturbé, le rassurait, mais en même temps, il n'était pas certain d'y croire. Peut-être que John voulait se convaincre qu'il était en sécurité, intouchable, mais était-ce réellement le cas ? Non pas que le russe doutât de son patron, pas le moins du monde ; mais la police pouvait se montrer fourbe, et si jamais Nate Wilde désirait se retourner contre lui afin de faire sombrer l'homme d'affaires, les choses dégénéreraient et tout finirait par changer, dans le mauvais sens du terme.

"Si tout venait à se compliquer, Roy, voudriez-vous m'abandonner pour rester auprès de votre femme et vos enfants, et vivre une vie sans histoire ? Ou bien, chemineriez-vous à mes côtés quitte à tout risquer ? questionna l'homme au costume rayé, un léger sourire en coin tordant sa bouche.
— Est-ce une question piège, monsieur ? s'étonna l'européen, perplexe.
— Non, ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de bonne réponse. Votre choix serait parfaitement légitime, puisque même si nous faisons tous des choix, au final, ce sont eux qui nous forgent, qui définissent qui nous sommes.
— Une bien belle pensée, je dois l'admettre. Quoi qu'il en soit, pour en revenir à votre question, il est évident que je ne vous abandonnerai pas, monsieur Sullivan. Vous m'avez sorti de la vie dans laquelle j'étais coincé, et m'avez fait entrer dans ce monde qui est le vôtre, ce monde de faste, de richesse et de luxe, ce monde de magouilles et de sourires hypocrites, mais ce monde tout de même si chaleureux, un peu comme une vodka au coin du feu, lors d'un rude hiver... ne m'écoutez pas, je divague complètement."

John tira une longue bouffée de sa cigarette, tout en observant la voûte céleste qui, bientôt, se teinterait d'un doux orange, qui à son tour laisserait sa place à la noire obscurité. L'Homme est un peu comme le ciel, au final, songea-t-il. Connaissant différents changements au fil du temps, passant d'un état à un autre ; la pluie et les pleurs, l'orage et la colère, le soleil et la joie, les nuages et la tristesse. Tout se lie par des fils inextricables, et tout se délie une fois la mort arrivée. Il jeta tranquillement son mégot à la mer, et le regarda, sans détourner les yeux, couler au fond de l'étendue d'eau salée. A ses côtés, Andreivic semblait particulièrement pensif.

"Vous ne ferez rien contre les fédéraux, alors. Pas de disparition fortuite à signaler dans leurs rangs, si je comprends bien. Vous savez, il m'est très facile d'ôter une vie et de faire disparaître toute trace de l'existence d'une personne. Pourquoi donc refusez-vous mes services aujourd'hui, alors que votre prospérité est menacée ? Je ne vous le demande pas en tant que bras droit, secrétaire, assistant, tout ce que vous voulez... mais en tant qu'ami sincère et loyal."

Le regard bleu terne de Sullivan n'exprimait rien d'autre qu'un vide silencieux, un genre de calme imperturbable couplé à une absence résolue. Un ciel sans nuages.

"Il y a un temps pour tout, Roy, et vous le savez aussi bien que moi. Un temps pour savoir et un temps pour ignorer, un temps pour donner et un temps pour recevoir, un temps pour bâtir et un temps pour détruire... un temps pour vivre et un temps pour mourir. Je crois que quelques cadavres dans notre placard ne seront pas aptes à nous sauver, cette fois-ci. Si cette fille, cette Sutton, veut s'attaquer à moi, qu'elle le fasse, je la recevrai avec tous les égards qu'il faudra. Mais s'il n'est pas absolument nécessaire de la tuer, je ne m'embarrasserai pas d'un mort de plus pour l'instant.
— Je comprends, monsieur, soyons raisonnables pour cette fois... Mais si vous changez d'avis, n'hésitez pas à me le dire, je me ferai un plaisir de me débarrasser de vos détracteurs.
— J'apprécie l'intention, croyez-moi, mais les affaires n'attendent pas, et sont plus importantes que des problèmes qui n'ont même pas encore été crées."

Le riche entrepreneur consulta sa montre d'or et offrit un sourire pincé à son subalterne.

"Je ne vous retiens pas plus longtemps ; une femme n'attend pas, et je crains qu'Ivanna ne soit guère très patiente. Vous me tiendrez au courant demain, s'il y a le moindre changement. Je vous fais confiance, Roy."

Andreivic regarda la grande silhouette élégante de John Sullivan s'éloigner, triturant toujours les bretelles de son pantalon, et sourit ; oui, il avait toute la confiance de cet homme, et il pouvait travailler le cœur léger, sachant que son sauveur l'estimait toujours autant.