Let it Shine! Concours S/L de Gaudi

Il faisait si chaud à Alola qu'Amana se sentait comme un poisson dans l'eau, lui le plus grand champion d'arène d'Unys de type eau. A l’allure sportive et au bronzage parfait il faisait des émules sur la plage de Jusya. Filles et garçons l’admiraient, par envie ou par jalousie. Ces iles exotiques qu’il avait parcouru à la nage, son sport favori, truffé de Pokémons aux formes si différentes de chez lui le dépaysaient tellement... Allongé sur son transat il observait Crila, son Moyade la solitaire se cacher dans l'eau, Rondo, son Wailord la bon vivant qui jouait au chat et à la souris avec les Sovkipous quand Numa son fidèle compagnon de type vol/eau, sa plus belle fierté son Démanta, survolait calmement l'eau comme le font dans les air les oiseaux les plus sereins au monde défiant du haut des cieux les pauvres humains que nous sommes. Chacun s’amusait à sa façon,le nageur confirmé y compris.

La grosse baleine hurla à son amie la raie Manta :
"Eh Numa encore dans les nuage? »
Pas une réponse, le sage compagnon d’Amana était plongé dans ses pensées, comme préoccupé par quelque chose, Rondo était le piètre de ses soucis.
Ce dernier soupira, levant les yeux au ciel :
« Et mince j'ai laissé filer non pas un, non pas deux mais trois Sovkipou.
-Tu es peut être imposant cher Rondo mais tu es loin de les empêcher de prendre la poudre d'escampette ricana la grosse pieuvre."
Sachant que le chasseur de poux d’eau pèse près de 400 kilos, la blague était de circonstance.

A voir ses acolytes se détendre comme rarement auparavant, leur maître décida de fuir la foule et d’emprunter un chemin escarpé disséminés d’herbes hautes, de fleurs et de Noadkoko forme Alola. Athlète de haut niveau il ne contrait sa timidité hors terrain que rarement surtout quand il s'agissait d'affronter du monde. C’est pourquoi une escapade en cette belle après-midi s’imposait. La journée était parfaite, le vent doux, le parfum rafraichissant des Hélicona, la beauté sulfureuse des Roses de Porcelaine, et ce jus d'Hibiscus qu'il buvait lui réchauffait le cœur.

Il admirait le paysage sensationnel. Des dunes de sables et de galets formaient comme des rivières sèches autour desquels des Noadkoko de type dragon s'amusait à effrayer les passants imprudents. Le doux sentiment d'évasion que lui procurait cette île lui donnait l’intuition d'avoir une âme. Il y croyait en cet esprit solaire. Qui faisait briller la rosée du matin, qui faisait chantonner avec gaieté les Picassaut à l'aube et même qui énervait les Rocabots le soir. Une maison l'intrigua, faites de pailles et de bambou jusque-là tout allait bien mais un détail l'intrigua plus que fortement c'est le cri désolant d'un Lakmécigne .
Amana s’étonna du jacassement de ce Pokémon qui ne migrait qu’à Unys et ses environs. Il prit son courage à deux mains et s'avança vers la cabane. La porte était entrouverte, il vit alors un corps allongé, nu, à peine marqué mais bel et bien figé. Amana, le sang glacé, s'approcha, la silhouette fine aux hanches prononcées lui rappelaient vaguement quelqu'un. Le corps était en position fœtale, recroquevillé sur lui-même, seul le bras gauche était tendu. Il reconnut alors ce visage, un nez aquilin, des yeux bleu perçant du genre de ceux qui vous transpercent l'âme et une chevelure d'un roux éclatant. C'était bel et bien son amie de toujours, elle aussi championne d'Unys, Carolina.

"Mon....Dieu. Non, non ce n'est pas possible!!!" S'écria Amana. Les sifflements de Larma, le Lakmécygne de la défunte ne faisaient qu'amplifier l'horreur de la situation, mais de toute façon tout ce que voyait l’homme en deuil était la démarche candide de Carolina quand ils se baladaient main dans la main sur les ponts d'Unys, avec ses yeux éclatants de joie quand par hasard ils ont rencontrés un Topdresseur avec un Airmure doré, elle était même prête à vendre sa maison pour l'avoir! Cela montrait sa détermination féroce! Sa joie, sa candeur, son insouciance tout cela restait gravé dans sa mémoire. Mais ces souvenirs sont devenus poussières. Il se rappelait aussi d’un souvenir d’enfance. Ils jouaient dans la maison de la grand-mère la jeune fille quand un camion sur le chemin pentu fit tomber sa roue de secours. Celle-ci dévala la route sans que la jolie petite fille rousse ne s’en aperçoive. Heureusement son meilleur ami la poussa plus loin, l’évitant ainsi un choc fatal. Cet évènement lointain le poissa quand il le mit en relation avec ce qu’il voyait, là, sous ses propres yeux. Une fille insouciante, dont rien ne justifiait un tel acte d'horreur, de barbarie, une mort injuste, il appela la police de Jusya la ville voisine ou ses amis Pokémons jouaient il y a peu.

"Allo, Police de Jusya? Fille de 24 ans rousse, décédé chez elle route du Chemin Ardent venez vite!"
Deux heures plus tard. Toujours sous le choc, la touriste venu d’Unys fut interrogé par la police d’Alola qui ne lâchait rien, persuadée de sa culpabilité.

Le représentant de justice commença l’interrogatoire sèchement :
" Alors comma ça, M.Messola vous vous baladiez par hasard?
- Oui monsieur le commissaire.
- Et ce hasard a fait que vous tombiez sur votre ex petite-amie décédée deux heures plus tôt, c'est cela Mr.Messola, le hasard?
- Je le répète pour la centième fois je n'y suis pour rien! » s’agaça Amana.

Derrière les vitres teintées Rondo qui prenait 6 sièges pour lui recueillait sur son dos, ses co-équipiers plus tristes que jamais. Crila, l’inquiète du groupe se questionna :

"Tu crois qu'il a quelque chose à faire la dedans hein?
- Arrête tes bêtises, bon sang. Les doutes sont signes d'intelligence mais pour le coup tu fais preuve d'une stupidité hors norme ma jolie. Je savais qu'il se tramait une histoire affreuse liée à Unys et à Alola dès mon arrivée.
- Tu lis dans l'avenir maintenant? Comme un Pokémon de type psy ? ahahahah. »
Rondo, laissé de ces enfantillages pris alors la parole et formula avec justesse :

« Qui sait? Ce n'est pas un phénomène rare ici qu’un Pokémon change de type. »

Apres 10 heures de garde à vous comprenant tests psychologique et interrogatoires successifs, le commissaire conclue:

" Mr Melossa, d'après nos psychiatre, vous n'avez rien d'un meurtrier, l'inquiétude et vos hésitations sont juste la cause de votre timidité. De plus nous avançons dans l'enquête. Alola est certes un petit pays mais nous sommes très bien équipés.
-Je n'en doute pas.
-Cette jeune fille Carolina aurait été froidement étranglée par les mains d'une autre fille après s'être débattu. Mais cela reste entre vous et moi. Vous pouvez y aller. »

Amana, accablé par tant d’accusation, s'empressa d'ouvrir la porte, puis il serra dans ses bras Rondo, Crila et Numa et se dépêcha de fuir les couloirs sinistres de ce commissariat en cette nuit si triste, quand une femme en blouse blanche l'interpella. C'était le médecin légiste qui l'invita à reconnaitre le corps de la défunte si ce dernier le désirait. Il soupira froidement un non, sans conviction. Il remarqua tout de même un fait étrange, sa tenue, mise à part la blouse blanche n’avait rien d’un médecin légiste, talons hauts, robe noire moulante, boucles d’oreilles dorées et pendentifs argenté… Après tout… Voyant sa perplexité elle lui informa avec empressement :

"Tenez, je ne devrai pas vous le donner, c'est une pièce à conviction mais elle vous est adressée alors n'en parlez pas, au revoir », sur sa plaque il était écrit Lisa C.
Elle rebroussa chemin rapidement, d’un déhanchement dansoté. Sur l'enveloppe qui paraissait avoir été ouverte, il était noté :
"A l'intention d'Amana: L'idéal et la réalité sont destruction, surtout à Alola."