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Les bijoux d'Encelade de Oustikette



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Informations

» Auteur : Oustikette - Voir le profil
» Créé le 29/09/2016 à 22:34
» Dernière mise à jour le 29/09/2016 à 22:34

» Mots-clés :   Action   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance

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Chapitre 3 : Le pacte
Hughes me réveilla, le soleil dardait ses rayons à travers les hublots, quel heure était t-il ?

« Mickaël ! Nous allons bientôt atterrir. m'informa t-il bienveillant depuis l’extérieur du véhicule.

En effet, durant une de ses absences, je m'étais malencontreusement accaparé la banquette arrière, c'est qu'elle était sacrement confortable. J'avais si bien dormi que ma joue gauche était désormais tatoué par les plis du cuir pleine fleur.

Je me redressai, l'esprit encore un peu embrouillé par le sommeil puis sorti me dégourdir les jambes. Dans l'autre 4x4, Encelade semblait dormir elle aussi. Cette fille m'étonnera toujours, comment avait elle pu trouver le sommeil avec ce qu'ils lui avaient fait mettre.

Je m'approchai alors d'un hublot. A trois mille pieds en dessous de nous se dessinait notre destination : Une île perdue dans l'immensité de l'océan recouverte par une végétation luxuriante. Seul la cheminée d'un monstrueux volcan toussotant venait ternir ce paysage presque paradisiaque.
Il était surtout difficile de croire qu'une organisation avait construit ses locaux ici, cette îlot semblait vierge de toutes traces humaines.

Soudain, le pilote diffusa une annonce à travers les haut-parleurs placés dans tout l'avion.

- Mesdames et messieurs, veuillez s'il vous plaît regagner votre place et bouclez votre ceinture, nous amorçons notre descente sur le quartier général.

Je me rassis donc, bien qu'un peu déçu ne pas avoir pu admirer la vue plus longtemps. Juste à temps, l'aéronef pencha tout à coup vers la droite puis piqua violemment vers le bas. La gravité se faisant étrangement moins sentir, je me surpris à flotter un dixième de seconde au dessus de mon siège.

Arrivé trop vite pour moi à l'altitude de la terre ferme, le pilote remit aussitôt l’appareil à plat. Il s’engouffra alors dans ce que je pensais être une immense ouverture dans la falaise et nous perdîmes très vite la vitesse que nous avions acquise.

Une fois arrêté, les voitures descendirent du cargo volant. Je fus bouche-bée.

Tout autour de nous, dans un hangar aux dimensions abjectes, étaient stationnés des centaines de véhicules de touts types et de toutes tailles. Avions, voitures, et j'en passe. C'était tout bonnement incroyables.

Mon accompagnateur ricana.

- Et oui ! Qu'est ce que vous croyiez ? On ne peux espérer protéger le monde si on ne s'en donne pas les moyens.

Certes, mais j'étais tout de même ébloui.

Les véhicules s’arrêtèrent un peu plus loin devant une allée qui continuait jusqu'à l'embouchure d'un tunnel, des militaires armés nous y attendaient.
Les agents qui m'avaient abordé la veille sortirent en premier puis ils nous invitèrent à faire de même. J'avoue que j'étais un peu apeuré par tout cela.

Aussitôt, je me rapprochai de mon amie.

- Ça va ? l’interrogeai-je inquiet. Ça te gêne pas ces machins ?
- Ben écoute, ouais ça va...

Toujours souriante, elle leva les bras avec une surprenante facilité.

… Ces trucs là ? Nan, c'est super léger en faite !

J'étais sceptique, John aussi apparemment.

- Vous êtes sûre mademoiselle ? Elles pèsent bien quarante kilos chacune.

Sur le coup, je manquai de m'étouffer. Encelade fit les yeux ronds.

- Pardon !?
- Et oui ! m'assura l'homme au chapeau. Elles étaient prévues au départ pour bloquer un peu ses mouvements mais apparemment son corps a encore quelques secrets à nous révéler...

Il réajusta son couvre-chef.

… Sur ce, mademoiselle, suivez l'agent Kristensen jusqu'aux labos...

Hughes indiqua le chemin à mon amie d'un geste galant tandis que moi, je restai avec John.

… Quant à nous, nous avons à faire. »

==

Ça faisait combien de temps ? Vingt minutes.

Vingt interminable minutes que nous poireautions dans cette foutue salle d'interrogatoire quasi neuve, vu la blancheur des murs. Ma chaise était en métal, toute simple et elle commençait à me faire sacrément mal aux fesses. J'étais content de ne pas y être attaché, pour une fois. J'étais au bout d'une table grise aussi en métal, illuminée par un néon au centre du plafond, et avec en face de moi, assis sur le même genre de chaise, mais dos à un miroir probablement sans-teint, John Carter et son borsalino fétiche. Nous attendions – comme des cons, disons le – que son patron arrive commencer mon interrogatoire. Allez savoir pourquoi il voulait y assister.

« Vous m'excuserez des conditions dans lesquelles je vous interroge mais je me dois de suivre le protocole. s'excusa justement l'agent un brin peiné.

Je me voulus compatissant.

- Ne vous inquiétez pas, ça ne me dérange pas. J'ai l'habitude vous savez.

On lui annonça alors, par son oreillette, que le big boss venait d'arriver. Il se redressa sur sa chaise, se voulant encore plus sérieux qu'il ne l'était déjà.

- Parfait, commençons ! Ça faisait longtemps que vous connaissiez Encelade Wayne ? Vous aviez l'air très proches avant l'incident.
- Non même pas ! Ça fait que deux jours. souris-je, amusé.

Je vis très bien que ma réponse le surprit, il hocha la tête en riant.

- D'accord ! Vous êtes un rapide vous !

Je fit non du doigt, bien que je riais aussi.

- Non, non ! J'avoue que je sais pas trop ce qui c'est passé. C'était la première fois que ça se passait comme ça.

Il haussa les sourcils.

- Ah oui ! On aurait pas dit pourtant...

Il y eu un petit silence puis l'homme reprit son sérieux en se tenant le menton. S'il comptait sur moi pour en savoir plus, c'était raté.

… Bref, c'est dommage je suppose donc que vous n'en savez donc pas plus que nous ? Peut-être même moins ?

Il fallait que j'en profite pour connaître mieux mon amie.

- C'est exactement ça ! Vous m'aviez d'ailleurs dit qu'elle avait déjà blessée quelqu'un avec ses griffes.
- Tout à fait...

John appuya sur la télécommande qu'il avait posé sur la table en arrivant. Les lumières s’éteignirent d'un coup, c'est alors qu'un écran d'ordinateur apparut sur le mur à ma droite. L'homme entra son identifiant à l'aide du petit boîtier.

… Il y a à peu près huit mois, Encelade Wayne vivait à Kanto, plus précisément à Jadielle...

Il me montra la cité sur la carte de la grande archipel. Mais, ça je le savais, j'étais pas débile non plus. Je lui intimai de continuer.

… Il se trouve que cette ville est très mal fréquentée. Malgré le démantèlement de la Team Rocket, bon nombres de délinquant y vivent encore, ils gagnent principalement leur vie en commentant de petits larcins. Votre amie fut apparemment la victime d'un d'eux...
- Et elle a voulut se venger ?

L'agent secoua la tête.

- Non ! Le voyou voulait sûrement lui voler son argent, il a du la menacer avec son pistolet...

J'étais extrêmement attentif, je ne voulais en aucun cas manquer un détail.

- Et elle l'a tué ?
- Mais vous me laissez finir ! Non, il n'ait pas mort, mais quand on retrouva le corps gisant de ce type dans la ruelle où il avait traîné votre amie, il était a deux doigts de l’être...

Il fit apparaître une photo sur l'écran, On n'y voyait le corps torse nu d'un homme sur un lit d’hôpital, trois trous ensanglantés au niveau du pectoraux gauche lui transperçaient le buste de part en part. J’eus un mouvement de recul, choqué.

… Tu comprends pourquoi nous prenions nos précautions, car même si elle ne le fait pas exprès, elle est dangereuse.

Néanmoins, une chose me turlupinait.

- Comment vous avez su que c'était elle ?
- A son réveil, l'homme divaguait à son réveil, il n’arrêtait pas de parler d'une fille aux cheveux blancs, ce n'est pas vraiment une couleur commune pour une jeune fille de son age alors tu comprends qu'elle fut facile à retrouver.
- Mais, vous ne l'avez pas arrêté ?
- Non, aussi difficile à croire, nous avions compris qu'il s'agissait d'un accident, et nous savions qu'elle avait quelque chose d’anormale, il aurait été imprudent de l'interpeller si vite.

Mon regard se porta de nouveau sur la photo du malfrat, j’eus alors un doute.

- Mais cette blessure aurait pu être faite par son Mangriff. Ils ont trois griffes aussi, il me semble.
- Exact. C'est d'ailleurs ce que nous avions pensés au début. m'expliqua l'homme en face de moi. Sauf qu'en vérité, c'est impossible. Les Mangriffs en ont bien trois mais la troisième est opposée au deux autres, ils ne peuvent donc pas transpercer de cette manière.
- Ah ouais !

L'homme éteignit alors le vidéoprojecteur puis se leva, l'air décidé.

- Vous pouvez vous levez, Mickaël. Nous allons rejoindre votre amie. »

Je m’exécutai, je ne tenais absolument pas à rester dans cette pièce de malheur que j'avais déjà fréquentée bien trop souvent.

==

Je suivis l'agent sans poser trop de questions dans ces longs couloirs blancs aux murs légèrement concaves. Des néons bleutés éclairaient nos pas, nous qui marchions dans un silence affreusement pesant, du moins pour moi.

Je voulais tellement revoir au moins une fois le doux visage d'Encelade. J’espérais pouvoir encore admirer un jour ses prunelles bleu lagon pleines de vie.

Encelade... dire qu'elle avait failli m'embrasser hier, j'étais passé à ça de réaliser un doux rêve. Je l'aimais c'était une évidence, mais au vu des récentes révélations, j'ignorais si je pouvais faire comme si rien ne s'était passé.

Vous auriez réagit comment à ma place, sérieusement ? Peut-être que je ne pourrais plus jamais la regarder dans les yeux sans voir la terrible vérité qui se cachait derrière.

Mais une question me turlupinait toujours.

« Pourquoi êtes vous si courtois avec nous ? demandai-je, un brun suspicieux. Je croyais que vous cherchiez seulement à éliminer une menace potentielle !

Sans se retourner, ni même s’arrêter, John ricana.

- Vous êtes très intelligent pour un jeune malfrat dis donc...

Je ne savais pas si je devais mal le prendre ou pas.

… Vous avez en partie raison. Mon patron pense qu'Encelade est un élément d'une importance capitale que le Bureau des Sentinelles se doit d'avoir à ses cotés.
- Et moi dans tout ça ? Je lui sert à quoi ?

L'homme ricana, encore. Il faisait que ça décidément.

- Vous ? Il espère que votre rapport avec elle permette de l'apaiser...

J'en avais plus que marre qu'ils se servent de moi comme un calmant. Intérieurement, je bouillonnais de rage, heureusement que je savais me contenir quand il le fallait.

… Évidemment, cette alliance aura un intérêt pour les deux parties. »

Encore heureux ! Merde, ils croyaient sérieusement que je les aiderais sans rien espérer en retour, et bien ils se mettaient le doigt dans l’œil.

==

Au bout d'un certain temps de marche, nous arrivèrent à une salle, toujours aussi blanche et bleutée. Deux hommes en blouse, dont Hughes – qui était aussi médecin apparemment –, s'affairaient sur les écrans de contrôle de la machine qui se trouvait devant eux, derrière une vitre. Mon amie se trouvait allongée en son centre, en sous-vêtements, tandis qu'un anneau bardé de caméra s’évertuait à photographier chaque parcelle de son corps.

Nous entendant entrer, le blond se retourna, en souriant.

« Oh, Mickaël ! Je ne m'attendais pas à ce que votre interrogatoire se finisse si vite. Nous avons à peine commencer les tests.

Faisant un peu fi de ce qu'il racontait, je m'approchai des moniteurs, anxieux.

- Vous lui faites quoi ?
- Rien de dangereux, ne t'inquiète pas. Nous lui faisons juste un scanner, pour comprendre la constitution interne de son corps.

L'appareil rendit alors son analyse, un représentation en trois dimensions d'Encelade apparut sur l’écran ainsi qu'un tas de données scientifiques, des graphiques à quadruples entrées, des tableaux pleins de statistiques bizarres auxquels je ne comprenais strictement rien. La SVT et moi, ça avait toujours fait deux de toute manière.

A la vue des résultats, les hommes qui étaient assis manquèrent de s'étouffer

- Qu'est ce qu'il se passe ? questionnai-je l'agent-médecin, n'ayant bien entendu pas compris leur réaction.

Hughes, qui ne s'était pas tellement remit de ses émotions, se tourna vers moi.

- Comment te dire ?... En plus des griffes, Encelade posséderait apparemment un endosquelette entièrement constitué de métal.

Pour illustrer son propos, il isola les os sur la modélisation numérique. Vu leur couleur grise similaire à celle des griffes, il était clair qu'il ne s'agissait pas du tout de calcium. Je compris alors, - désolé d’être long à la détente - et fis des yeux ronds.

- C'est pas possible !
- Oui. Ce serait un alliage couramment appelé ''Pokémonium''. Intervint John, qui était resté discret jusqu'à maintenant. Il est synthétisé naturellement par l'organisme des pokémons de type acier. Il est parmi les plus solides au monde et il est le plus léger.

Impressionné, je sifflai.

- Fiou ! Elle doit pas craindre de se casser quelque chose alors.

Le blond haussa les épaules, sarcastique.

- Oui c'est sûr, s'il s'agit vraiment de Pokémonium son squelette pourrait résister à l’explosion d'une bombe ou même un tir de lance-roquette...

Je plissais les sourcils, pas convaincu. Fallait pas abuser non plus.

… C'est pourtant vrai. Nous cherchons d'ailleurs un moyen de le recréer artificiellement pour l'utiliser dans le blindage de nos véhicules.

D'autres données s'affichèrent sur son écran, celles d'un test ADN apparemment, vu qu'il y était inscrit en rouge comme pour un message d'erreur : ''Échantillon ADN pokémon endommagé, insuffisant ou inconnu dans le Pokédex international ''

- Tiens ! Comme s'est étrange. commenta très sereinement l'homme à coté de Hughes. L'analyseur s'est trompé, il n'a pas reconnu qu'il s'agissait d'un génome humain.

Il relança plusieurs fois l'analyse, en vain. La machine refusait catégoriquement d'admettre que le morceau de code génétique qu'elle détenait provenait d'une humaine. C'était déjà très étrange.

L'homme tenta alors une autre technique, qui marcha cette fois.

Les résultats furent sidérant, personne ne croyait ce que le moniteur diffusait. Sur la ligne pourcentage de mutation, une ligne rarement significative dont la valeur ne dépassait pas souvent un, était inscrit 45 %. C'était impossible ! Je ne pouvais le croire !

Hughes se frotta le front, reprenant en même temps son souffle.

- Il faut se rendre à l'évidence, Mickaël. Votre amie n'a pu être créée qu'en laboratoire. Toutes ces mutations ne peuvent être d'origine naturelle, il y aurait fallut des centaines de générations, si ce n'est plus, pour qu'autant de caractères nouveaux apparaissent.

J'accusais le coup. Certes, j'avais imaginé cette éventualité, cependant en aucun cas je n'aurais pu penser qu'il s'agissait de la vérité. Je le fixai, hébété.

- Vous comptez lui dire ?
- Oui cela va de soi, mais pas tout de suite, nous devons d'abord en savoir plus. »

Je hochai la tête, c'était pas faux. Je réfléchissais, pourquoi quelqu'un aurait fait naître artificiellement un humain. A moins que...
Ils avaient sûrement voulut en faire une sorte arme biotechnologique. Ses créateurs devaient donc être payés par une organisation voir même un pays pour le faire. Et puis, ils ne s'était probablement pas contentés de lui donner des lames ultra-tranchantes et un squelette hyper-résistant, qui sait quelles autres modifications portait son génome.

Après s’être rhabillée Encelade nous rejoignit, elle souriait, comme toujours. Je n'osais pas imaginer sa réaction quand elle saura tout ce que j'avais appris.

Comme prévu le blond ne lui dit rien à propos de ses découvertes et nous invita à le suivre dans une autre salle qu'il ouvrit avec une petite carte magnétique. Elle était toute en longueur, bien que finalement assez similaire à la précédente, si ce n'est qu'à la place du scanner, ce trouvait une machine étrange qui nous faisait face derrière la vitre, on aurait dit un canon.

Mon amie entra seule devant cette appareil dont l'utilité m'échappait. J'étais perplexe.

« Vous pourriez m'expliquer le but de ce test ?
- C'est simple. me répondit l'agent-médecin du tac au tac. Le lanceur envoie des projectiles dans sa direction de manière aléatoire pour tester sa rapidité et son agilité. Nous espérons aussi par la même occasion voir ses griffes sortirent en direct sous l'effet de la surprise...

Puis il annonça en activant un micro.

… Encelade, faites attention, l’expérience commence dans 3... 2... 1.

De l'autre main, le scientifique démarra la première séquence de tirs. Ce n'était que des balles en caoutchouc, elles n'allaient pas très vite en plus, les éviter fut un jeu d'enfant pour elle.

La vitesse des sphères molles accéléra alors petit à petit. Et pourtant, mon amie parvenait toujours à les éviter avec une insolente facilité. Elle n'avait même pas encore eu le besoin instinctif de sortir ses griffes.

Tout à coup, une balle bien plus rapide que les autres fut tirée par le canon. Ce qui se passa ensuite fut trop court pour mon minuscule cerveau reptilien. Encelade ne l'avait pas esquivé cette fois, elle s'était contenté de lui donner un magistrale coup de griffes en plein vol. Il restait plus que les restes éventrés de l'objet au sol.

Hughes arrêta tout de suite le test pour revisionner les images en slow-motion. De toute manière, ils avaient déjà suffisamment d'informations. Mon amie par contre resta sans bouger, bien que presque pas essoufflée, les bras ballant le long du corps ainsi rallongés par ces six lames d'acier tranchantes. Je distinguai alors dans son sublime regard un brun de dépit.

C'était la première fois que je les voyaient en plein jour, elles me semblaient encore plus longues et aiguisées qu'hier au soir.

- Là ! s'écria le deuxième médecin en apercevant le moment le plus intéressant de l'enregistrement.

Nous revîmes donc tout les quatre ce moment que nos simples yeux d'humain nous avaient empêchés de voir correctement. En faite, au moment où la balle arriva à son niveau, ses griffes sortirent en quelques dixièmes de secondes et d'un geste instinctif elle visa parfaitement l'objet qui s’apprêtait à la percuter.

Mon amie se tourna vers moi, sans rien dire, les yeux embués de larmes. Je ne serais pas dire exactement ce à quoi elle pensait à ce moment là, mais je suppose alors qu'elle haïssait sa nature si étrange.

Après quelques secondes, ses griffes rentrèrent d'elles-même, produisant un bruit métallique caractéristique.

- C'est très bien ! m'informa le blond. Cela a été très instructif, nous pouvons directement au dernier test : ...

Il appuya sur un bouton et un punching-ball sphérique tout ce qu'il y a de plus classique sortit du sol, juste devant Encelade qui sursauta.

… Le test de force. Quand je vous le dirai, vous donnerez les plus puissants coups que vous pourrez...

Elle hocha la tête en frottant ses yeux mouillés puis elle se mit en position d'attaque. L'agent pressa alors un second interrupteur qui fit cette fois apparaître un graphique encore vide sur le moniteur.

… Vous pouvez y aller...

Encelade ne se fit pas prier et commença à distribuer un déluge coups de poings, de genoux et de pieds au pauvre sac de frappe qui n'avait finalement rien demandé. Je n'aurais jamais voulu être à sa place. Sur l'écran, chaque pic de la courbe menaçait de dépasser une certaine valeur critique, celle de rupture de la barre de l'appareil.
A la fin du massacre, mon amie ne fut même pas essoufflée, pas une goutte de sueur ne perlait sur son front, comme si elle n'avait fait aucun effort. J'étais sidéré.

Ensuite, elle ressortie de la pièce, effroyablement triste. Hughes se leva et nous invita encore à le suivre, ils avaient finis les tests.

… Allons nous détendre un peu. avait-il même ajouté en nous souriant. »

Je lui rendis son sourire tandis que pour une fois, mon amie ne pu se défaire de cette mine chagrinée.

==

Les deux agents nous guidèrent jusqu'à une salle, sorte d'espace détente avec vue sur le hangar, l'avion, qui n'avait pas bougé depuis ce matin nous faisait toujours face, bien qu'un peu plus bas par rapport à nous. L'endroit paraissait conviviale au premier abord. Il y avait une machine à café, des banquettes qui semblaient vraiment confortables et même un billard. Je m’asseyais sur l'une d'elles à coté de mon amie tandis que John s’approcha de l'appareil distributeur de boisson.

« Voulez-vous un café, un thé, un chocolat chaud ? nous proposa t-il, sympathique.
- Un café s'il vous plaît !...

Mon amie, quant à elle, resta étrangement silencieuse, comme plongée dans ses pensées. D'ailleurs, elle n'avait rien dit depuis que nous avions finit les tests. Il s'installa alors en face de moi, sur le bord du canapé à coté de son collègue, posant les boissons sur la table basse qui nous séparait.

Tout à coup, j’eus une sorte d'illumination, comment avis-je pu oublier cela. Ma sœur n'avait aucune idée de où j'étais.

… je peux téléphoner à ma sœur s'il vous plaît ? Quémandai-je à Hughes, un peu paniqué.

A mon plus grand bonheur, il hocha la tête et me tendis son portable. Ben oui, j'en avais pas. Je le remerciai puis bu d'une gorgé le délicieux nectar que l'on m'avait apporté.

- N'oubliez pas par contre que vous êtes sous écoute. ajouta John. A bon entendeur !

Prenant tout de même note de sa remarque, je sortit dans le couloir pour être plus tranquille.

Instinctivement, j'entrai le numéro de Clara, que je connaissais évidemment par-cœur. J’espérais qu'elle soit là. Le bip résonna,... une,... deux,... trois fois. Elle décrocha.

- Allô ? demanda t-elle inquiète.
- Oui. Clara, c'est moi.

Ma jumelle s’énerva alors.

- Putain, Mickaël ! Où t'es encore passé ? J 'ai été chez toi ce matin, t'étais pas là. Tu m'avais dit que tu rentrerais dans la nuit. Tu vas encore disparaître pendant trois moi c'est ça ?...

Je voulut rétorquer en hurlant, comme elle, mais je la sentis pleurer.

… J'en ai marre moi, que tu partes Arceus sait où, te que tu me laisses toute seule comme une conne sans même donner des nouvelles.
- Clara, calme toi. voulut-je la rassurer. Cette fois, c'est différent, j'ai pas trop le droit d'en parler mais sache que j'y suis de mon plein gré.
- Hein ? T'as pas le droit d'en parler ? Me dit pas que tu prépare un braquage sinon je t'étripe.

Je souris.

- Non, ne t'inquiète pas.
- T'es encore au commissariat, c'est ça ?
- Pas vraiment. Je suis un peu plus haut.

Elle ne me comprit pas.

- Plus haut ? Avec des militaires ?
- Presque. Les services secrets mondiaux.

Je l'entendis manquer de s'étouffer.

- Mais qu'est ce que tu fout avec eux, qu'est ce qu'il te veulent ?
- Je ne peux pas te le dire... trop dangereux... et trop bizarre surtout.

Ma sœur fit la moue. Au même moment, mes trois compères sortirent de la salle, le patron avait appelé, il voulait nous voir.

- Mouais, d'accord, fait ce que tu veux. Mais passe un coup de fil de temps en temps pour donner de tes nouvelles, ça fait toujours plaisir.
- Merci de pas poser trop de question, c'est cool.
- Tu sais je crois avoir l'habitude avec toi. »

Elle finit par me dire au revoir puis je raccrochai.

==

Au bon d'un certain temps, nous arrivèrent dans une salle plus grande que celles que j'avais déjà visité depuis ce matin, le bureau du patron. Gardant tout de même un aspect blanc presque brut, les murs étaient couverts de babioles provenant des quatre coins du monde : des masques africains, des sombreros voir même un moaï miniature dans l'angle à ma gauche, et j'en passe. Le chef des sentinelles était assurément un grand voyageur.

Droit devant nous se trouvait un imposant bureau en chêne massif, où seul l'écran de l'ordinateur et une petite lampe d'époque trônaient. Autour de cette importante pièce de bois, trois fauteuils, deux de notre coté et un plus grand de l'autre. Ce dernier était retourné, faisant face à l'énorme baie vitrée qui donnait enfin sur l’extérieur, sur les vagues déferlant contre la falaise rocheuse.

Un homme contemplait ce spectacle océanique, l'air serein : Le patron.

Nous entendant entrer, celui-ci fit pivoter son siège. C'était un homme chauve d'origine afro-américaine particulièrement bien bâti, âgé très certainement d'un quarantaine d'années, pas plus.
Il portait un long manteau de cuir noir, sous lequel je distinguai un gilet pare-balles.
Son air glacial et sa haute stature me fila tout de suite la chair de poule, il me rappelais vaguement le juge qui m'avais envoyé croupir en prison il y a trois mois. Cet homme avait vraiment l'allure d'un chef.

Le boss me tendit sa main droite. Elle était extrêmement froide, presque sans vie. En fait c'était normal, car en vérité, je n'avais tenu qu'une simple prothèse. Très ressemblante certes, mais les doigts n'avaient pas pas l'air de pouvoir bouger. Que lui était-il arrivé pour être amputé de la sorte ?

« Mickaël ! Je vous présente le colonel Nicolas-James Wilson. m’annonça solennellement John.

J'étais enchanté. Après avoir salué l'homme, mon amie s’assit sur le deuxième siège.

Tout en joignant ses mains devant lui, l'homme en noir toussota pour recentrer l'attention sur lui.

- Mademoiselle, les tests menés sur votre corps ont révélés des choses tout à fait intéressantes...

Il lui expliqua alors rapidement tout ce que l'agent Kristensen m'avait déjà fait part. Mais à la surprise générale, la principale concernée ne fut pas surprise par ses origines.

- Oui. Je m'en doutais. affirma t-elle en hochant la tête. C'était forcement plus qu'une simple mutation naturelle. Ma mère ne m'a jamais rien dit mais je pense qu'elle savait des choses...

Puis à peine audible.

… J'aimerai tellement savoir.

Je n'y croyais pas, mon amie ne semblait pas du tout affectée par cette révélation.

Le blond prit la parole, faisant glisser ses doigts sur l'écran tactile d'une tablette qu'il tenait en main.

- Ce n'est pas tout. Les résultats montrent que votre force physique est largement supérieur à celle d'une jeune fille de votre taille. Sans oublier bien sûr, une agilité et une endurance si élevées qu'elles dépassent sûrement celles de sportifs entraînés. Votre corps a été comme optimisé pour être naturellement plus puissant que celui d'un humain lambda. Et ce en tout point.

Pour une fois, elle fut surprise. Ces yeux s'écarquillèrent.

Personnellement, je trouvais l'idée totalement dingue. Pour quelles raisons pouvait-on vouloir améliorer autant un humain ? Pour créer une arme, j'en étais certain maintenant.

- Venons-en à ce pourquoi je vous ai fait venir dans mon bureau. intervint le chef...

J'étais étonné, que pouvait-il vouloir de nous ?

… mademoiselle, nous pouvons vous aidez à retrouver votre ''père'', en échange de quoi, vous nous aideriez à dissoudre les laboratoires clandestins...

Et moi alors dans tout ça ! Je comptais pas !

Mon amie me consulta du regard. Comme si c'était à moi de décider de ce qu'elle faisait !

Là, l'homme se tourna vers moi.

… quant à vous, jeune homme, nous pouvons faire en sorte d'effacer votre casier judiciaire. J'ai pu voir qu'il était assez conséquent malgré votre âge.

Merde, je n'avais pas pensé qu'il puisse parler de cela devant elle, moi qui voulait encore lui cacher. Je vis, du coin de l’œil, Encelade qui me dévisagea, stupéfaite.

C'est vrai que sa proposition n'était pas à prendre à la légère, elle me permettrait d'oublier à jamais toute cette affaire. Et puis, après tout, moi aussi je voulais savoir qui avait ''créé'' mon amie.

- C'est d'accord ! déclarai-je, sans plus tergiverser.

Encelade elle, mit plus de temps à répondre. Cet accord avait certainement beaucoup plus d'importance de son point de vue. Elle devait pesé le pour et le contre.

Finalement, elle hocha la tête en souriant, ce qui fit aussi sourire l'homme qui nous faisait face.

Nous nous serrèrent la main puis il affirma.

- Parfait ! Nous officialiserons notre accord demain matin... disons vers 10h. Pour l'instant, les agents Kristensen et Carter vont vous montrez vos chambres.

Sur ce, nous nous levèrent en le saluant puis nous suivirent ses hommes.

==

Nous étions devant une porte métallique toute aussi blanches que les murs du couloir.
John glissa dans ma main une petite carte magnétique.

« Voilà la clé de votre chambre, Mickaël. m'annonça t-il. Ce pass vous permet également d’accéder aux zones de sécurité violette et bleue.

J’acquiesçai puis les deux hommes partirent montrer sa chambre à mon amie.

Je trouvai ça bizarre qu'on me laisse seul, mais je suppose que j'étais en permanence épié par des caméras de surveillance.

Après un moment d'hésitation, je glissai ma clé sur la plaque que je distinguai sous la poignée. La porte émit un clic et elle s'ouvrit légèrement. J'entrai.

A droite de l'entrée, une petite salle de bain avec une vasque ovale en face du toilette et un douche vitrée dans le fond. Je rentrai un peu plus dans la chambre. Du parquet couvrait le sol tandis que les murs avaient été teint dans des nuances de beige. Une lampe tombant du plafond surplombait l'énorme lit double qui occupait quasiment toute la partie droite de la pièce. Dire que chez moi, je dormais sur un matelas une place à même sol. De l'autre coté, se trouvait une armoire et un buffet en bois provenant très certainement d'une grande firme suédoise.

Épuisé, je m'affalai sur le lit de tout mon long, mes dernières heures de sommeil ne m'avait apparemment pas suffit. C'est que, la prison, c'est pas ce qu'il y a de mieux pour se reposer. Je commençais sérieusement à avoir mal au crâne, une bonne douche me ferait le plus grand bien.

Soudain, alors que je m’apprêtais à rentrer nu dans la douche, quelqu'un vint frapper à ma porte. Sans trop réfléchir, je nouai donc en vitesse une serviette autour de ma taille.

Alors que je m'attendais à trouver un des agents, j'eus la surprise de découvrir Encelade qui avait regrouper ses cheveux albâtres en une tresse tombant le long de sa nuque. Son regard triste, trahit une certaine gêne. A vrai dire, moi aussi j'étais un peu gêné de me montrer torse nu devant elle, surtout que je n'étais pas très musclé.

- Oh ! Excuse-moi de t'avoir dérangé. marmonna t-elle, désolée. Je repasserai plus tard.

Je secouai la tête en souriant. Je voulais surtout la rassurer.

- Euh... Non. Non. Tu ne me dérange pas du tout...

Je fis entrer mon amie puis je l'invitai à s'asseoir sur le bout de mon lit. Faisant de même, je vis qu'elle jouait nerveusement avec le bout de sa tresse, elle semblait prête à pleurer aussi.

… Qu'est ce qui ne va pas ? l’interrogeai-je gentiment.
- Je... je suis vraiment désolée de t'avoir embarqué dans cette histoire. Tu aurais sûrement voulut vivre plus tranquillement.

Elle avait tord, tout était de ma faute, rien ne se serait passé si je n'avais pas eu l'idée débile de l'emmener dans ce putain de parking. Quelle andouille je faisais !

Je glissai ma main sur la sienne, celle qu'elle avait posée sur le matelas. Mon amie ne me repoussa pas, au contraire, à moins qu'elle ne m'avait pas sentit. En y repensant, c'est vrai qu'en effleurant sa peau, on pouvait ressentir une étrange aura glacée.

- Ne dis pas ça ! C'est de ma faute s'il t'a menacée.

Elle secoua la tête.

- Non, ça serait forcement arrivé un jour… et puis j'aurais pu te blesser toi...

Des larmes coulèrent sur ses joues. Je la sentais tremblée.

… Je n'aurais pas pu supporter de te faire du mal... Je ne sais pas comment tu le ressent, mais moi quand je vois les capacités de mon corps, que je ne peux même pas contrôler, j'ai peur qu'un jour je fasse encore une bêtise, qui sera mortelle cette fois...

Elle déglutit, tandis qu'elle essuyait ses larmes, bien que celles continuent de couler.

… Comme hier, comme il y a huit mois, la prochaine fois arrivera bien un jour. J'ai beau me dire que je vais tout faire pour l’éviter, je sais que ça arrivera. C'est comme ça, je pense qu'on peux pas faire autrement...

Elle soupira.

… Et puis, même avant que je sache pour mes griffes, je le savais, que je n'étais pas normal : mes cheveux naturellement blancs, mes yeux,... tout ça. A l'école, on m'embêtait beaucoup à cause de ça, mais c'était pas le pire pour moi.
- Ah oui ? acquiesçai-je surpris.
- Oui, j'étais bien plus forte que tout le monde en sport notamment, même les plus sportifs et toutes disciplines confondus... Le pire, c'était les mecs mauvais perdant et les machos, ils venaient me bousculer à la sortie des vestiaires. Je me laissais un peu faire, car au fond de moi, je le savais déjà, que je pouvais leurs rendre cent fois la pareille...

Encelade se remit à pleurer.

… Mais maintenant c'est différent, c'est certifié scientifiquement. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me dises que j'ai été ''créée'' artificiellement, c'est totalement insensé...

Se stoppant au milieu de sa phrase, elle sembla réaliser quelque chose, en pleurant, toujours.

- En faite, je ne suis qu'un monstre, une simple expérience échappée de son laboratoire. Tout devient claire, je ne suis née que pour tuer. Qui peux aimer quelque chose comme moi ?
-Moi je le peux. Lui avouai-je sincèrement.

Je ne savais absolument pas ce qui m'avait prit de dire ça, c'était sortit tout seul. Je le pensais c'est vrai, mais de là à lui avouer ouvertement, il y avait deux mondes. Mon rythme cardiaque accélérait, j'étais de plus en plus stressé par la situation.

Mon amie me regarda, ses yeux rougies par les larmes s’écarquillèrent de stupeur.

A cette instant, j'eus l'étonnante impression que nos visages se rapprochaient.
Quand nos lèvres entrèrent en contact, une sensation totalement indescriptible parcourut chaque centimètres carrés de ma peau. C'était absolument magique ; un souffle frais à la levée du jour, délicat comme la rosée du matin ; une tornade émotionnel intense et pourtant tellement agréable.
Je n'avais jamais vécu cela auparavant.

Nous nous séparèrent que quelques secondes plus tard, chacun avec un sourire niai.

Finalement, sans un mot, je partis prendre ma douche. Mais n'imaginez rien, je me suis juste lavé, j'avais besoin de me remettre les idées en place. Je n'avais pas pensé que l'embrasser me ferait autant d'effet.

Je revint ensuite dans la chambre, mon amie qui s'était glissée sous la couette, s’était endormie. Je disais ''amie'' mais je devrais plutôt dire ''petite amie''. J'étais tellement heureux, si seulement Clara savait cela. J'imaginais déjà sa tête.

Sur ce, je passai moi aussi sous la couette, j'allais assurément faire de très beaux rêves.