CONCOURS SL : Pokemon is Real Life [Prologue] de Serian Norua

Je me nommais Grand Rey, Roi de la sublime Alola. De mon temps, nous la nommions Puritania, et tout était bien différent. Quelle est la forme de la beauté ? Qu'est-ce que la beauté ? Probablement un cadeau des Dieux, qui, nous félicitant de notre exemplaire conduite, nous qui guidions les brebis égarées sur le droit chemin et accordions un pardon bienveillant, se mirent en tête de nous offrir un éden.

Je régnais sur un paradis, petit monde d'enfants joyeux, d'adultes braves et fiers, et de Pokémon amicaux. Tout était beau, agréable, véritablement envoûtant. Toute l'année durant, un climat tempéré nous menait et nous offrait une vie pour laquelle nulle comparaison ne serait envisageable.

Je m'efforçais d'être bon envers mon peuple, offrant ainsi au reste du monde une image de royaume paisible et exemplaire. Les quatre îles actuelles ne représentent qu'un petit nombre, en comparaison des autrefois douze parsemant notre océan. A vrai dire, elles n'en formaient jadis qu'une seule, supportant la capitale de Puritania. Notre puissance économique était considérable, et personne, pas-même les grands Na, ne se permettaient de nous juger à la légère.

Par ma mort, le nom des Rey s'est éteint, et nous sommes oubliés. Alola est désormais partagée en quatre, occupée par les pires pirates au monde.

Tout ça à cause d'un seul humain, trop éblouissant pour vivre parmi ses pairs. Un seul nom me vient : Tartiflette. C'était ainsi qu'il s'appelait, une dénomination exprimant la terreur et l'horreur. Nous avions tout vu, nous avions tout vécu. Rien, et ce durant des décennies, n'avait pu nous faire perdre la face.

Pourtant, tout est allé si vite. Même moi, le grand Roi de Puritania, n'a pu vaincre. J'ai perdu une bataille qui mena à la fin de la paix mondiale. Par ma seule défaite, par l'accès à l'ère Gendô, notre planète a basculé dans une guerre interminable.

Un désir incompris, qui pourtant mena à ce que nous sommes tous devenus aujourd'hui. Alola, Puritania... Que de futilités pour un monde ne s'apparentant à rien. Comment appeler ce qui n'est pas ? Une seule réponse : nous n'appelons pas. Mais puisque la vie est bien faite, nous ne perdons pas notre précieux temps déjà acquis, nous l'usons en souffrances.

Enfin... Il est ridicule de parler de ma mort, sachant que que ce n'est pas le cas. Pourquoi ? Pourquoi fus-je le seul Puritanien a survivre ? Pourquoi a-t-il fallu que mon existence soit séparée entre le jour et la nuit, observant tel un prisonnier la lente chute du monde ?

Que s'est-il passé ? Cette histoire remonte à mille ans plus tôt, un temps paisible, un millénaire avant la terrible époque dans laquelle le temps s'est ancré, où je ne peux qu'observer sans agir.