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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 05/08/2016 à 01:31
» Dernière mise à jour le 31/10/2016 à 12:29

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 4 : Une journée classique de Brazoro.

Brazoro

 Sotarc était notre prochaine destination ; cependant, il restait encore un problème de taille. Comment s'y rendre ? Pour Cassis, la question ne se posait pas, on allait utiliser le tragique Tagique. Malgré son nom douteux, ce tapis était diablement pratique.

Mais – car il y avait un mais – Cassis avait beau dire, elle ne savait pas le conduire. On aurait pu faire le trajet entre la caverne de la Confrérie et Wearl en une journée, or, nous l'avions fait en une semaine ; ça voulait tout dire.

Si Cassis voulait reprendre le Tagique pour nous emmener à Sotarc, il fallait qu'elle apprît à le maîtriser. C'était pourquoi elle passait désormais tout son temps à s'entraîner, nous laissant le champs libre pour faire ce que l'on voulait. Notre pause durerait le temps qu'elle parvînt à totalement perfectionner sa conduite ; vu les incroyables acrobaties que je voyais dans le ciel, c'était pas gagné.

— Trois jours, tenta Patch.
— Moi je pencherai plus pour quatre, réfléchit Artichtote.
— Sans vouloir être méchant, je mise sur deux semaines..., soufflai-je.
— Qu'est-ce que vous faites ?

Sans doute surpris de nous voir tous les trois comploter, Affienns s'approcha.

— Nous tentons de deviner combien de temps il faudra à Cassis avant d’obtenir son permis de Tagique, l'informai-je.
— … jamais, grinça t-il.
— Votre voyage était si atroce que ça ? s'étonna Patch.
— Pire que ça, blêmit Affienns. R-Rien que d'y penser, je replonge dans ses souvenirs abominables qui me rappellent les heures les plus sombres de notre histoire...
— J'en suis encore tout retourné, frémissais-je. Je n'ai jamais autant hurlé de ma vie, à un tel point qu'à un moment, ce n'était plus du son qui sortait de ma bouche, mais des fragments de mon âme...

Patch et Artichtote nous regardèrent avec deux gros yeux perplexes. Ils n'étaient pas avec nous, ils ne pouvaient pas comprendre. Je jetai un œil à Affienns, qui hocha gravement la tête.

— Pour en revenir au pari, voulus-je changer de sujet. Vous misez combien ?
— Parce qu'on mise de l'argent ? bondit Patch.
— Bah oui, ce n'est pas marrant sinon ! Et puis, Wildnis nous a donné une bourse à chacun nous ? L'argent c'est fait pour être utilisé !
— Surtout à mauvais escient..., grommela Artichtote.
— Si jamais Cassis apprend ça...., soupira Affienns.
— Si jamais j'apprends quoi ?

Soudain, une voix perçante nous figèrent tous sur place. Je sentis mon cœur tenter de prendre la fuite. Cassis... depuis quand est-ce qu'elle était là ?!

— C-Ce n'est rien ! paniqua Patch.
— … vraiment ? plissa la Mysdibule des yeux. J'ai l'impression que vous me cassiez du sucre sur le dos...
— Absolument pas, s'avança Affienns, en fait Brazoro nous racontait simplement ses histoires embarrassantes, c'est pour cela qu'il ne voulait pas que tu l'apprennes !
— … vraiment ? répéta Cassis. Eh bien puisque je suis là, je serais ravie d'en entendre plus.

Tous les regards se tournèrent vers moi ; des regards insistant. Euh... hein ? Je devais me sacrifier pour le bien de tous ?! Je n'arrivais pas à croire qu'Affienns m'avait envoyé au casse-pipe sans broncher !

— Allez ! me murmura justement le vieux singe. Tu as certainement une anecdote dont tu n'es pas fier. C'est soit ça, soit Cassis apprend pour le pari dont tu es – je te le rappelle – l'investigateur.
— …

Et ma fierté alors, il y pensait ? Gnn... mais je n'avais pas le choix visiblement. Une anecdote embarrassante, évidement que j'en avais, mais de là à les raconter à voix haute... non, non, juste non ! Je n'allais pas me faire avoir comme ça ! Prenant mon courage à deux mains, j'inspirais fortement et...

— Là ! hurlai-je en pointant le ciel. Eurasc qui danse la polka !!
— Quoi ?!

Gagné ! Ils regardaient tous les nuages ! Rien de telle que la mention d'Eurasc pour les déstabiliser ! Et maintenant...

— Astérocanon !

Profitant de leur surprise, je me transformais rapidement en météore et je disparus de leur vue sans laisser de trace ! Hahaha, j'étais trop fort !


____________________

Persyval

 Alors c'était donc ça Wearl. Une petite ville tranquille, loin de l'agitation habituelle des grandes régions. Ce paysage rural, l'air campagnard, l'absence totale de bitume, les marchands attendant tranquillement leurs clients derrière des étales en bois, des enfants jouant sans s'inquiéter de rien ; il faisait peut-être un peu froid mais ma blanche fourrure de Mistigrix me protégeait suffisamment ; l'ambiance idéale pour un petit somme !

— … mademoiselle ? sonna une voix.
— … ? levai-je les yeux.
— On est arrivé maintenant, il faudrait vous... détacher.

Un Carabaffe – l'air légèrement soucieux – me parlait.

— … vous êtes qui ? marmonnai-je.
— Q-Quoi ? bondit-il. Je suis le propriétaire de la charrette !
— Copropriétaire ! pesta le Zéblitz au bout du moyen de transport. C'est un partenariat, et c'est moi qui fait le plus gros ! Continue de me dénigrer et je me plaindrais au syndicat !
— … mouais, siffla la tortue d'eau. En attendant, si je ne me démenais pas pour trouver des clients, tu serais à la rue !

Ah... ces voix stridentes et agaçantes...

— …oui, je m'en souviens..., lâchai-je. J'ai fait le voyage en charrette, effectivement.
— Vous vous en souvenez ? geignit le Carabaffe en se retournant vers moi. Heureusement que vous m'avez payée avant...

Enfin, si j'étais arrivée cela signifiait que je devais malheureusement mettre la main à la patte. Dans un effort énorme, je me retournai sur le dos, et défis le nœud sur mon ventre.

— N'empêche, grimaça le Carabaffe. Était-ce vraiment nécessaire de vous attacher ?! Vous auriez simplement pu monter dans la charrette, comme tout le monde !
— Trop fatiguant.

Pour qui il me prenait, celui-là ? Pourquoi est-ce que je ferais l'effort de marcher jusqu'à la charrette, et de dépenser encore plus d’énergie pour y monter, alors que je pouvais tout simplement m'attacher à elle par une corde et me laisser tracter durant tout le voyage ?

— Mais ça ne vous a pas fait mal d'être traînée sur des kilomètres ?!
— J'ai protégé ma fourrure de particules Psy.
— … bien sûr, suis-je bête. Enfin, quoi qu'il en soit, nos chemins se séparent ici, et je dois avouer ne pas en être fâché.

Il commença à faire demi-tour.

— Dites, l'interpellai-je en levant le bras. Vous ne pouvez pas me traîner jusqu'au château ? Je dois y aller...
— J'ai dis, « nos chemins se séparent ici » !

Carabaffe remonta dans sa charrette et continua sa route. Pff..., cela voudrait-il dire que j'allais devoir me lever et utiliser mes propres jambes pour me déplacer ? Monde cruel. Non, je ne pouvais me résoudre à succomber à la fatalité, il y avait certainement une solution à cet abominable fléau.

Confiante, j'écris sur le sol en lettres capitales « BESOIN D'ALLER AU CHÂTEAU URGENT », avant de relever mon bras en attente d'un bon samaritain.

— Maman ! s’exclama soudain un petit Fouinette. Il y a une folle sur le chemin !
— Ne la regarde pas ! répondit vivement cette dernière. Elle est peut-être dangereuse...

Malheureusement, au bout d'une bonne demi-heure, strictement personne ne s’arrêta pour m'aider et les seules réaction que j'eus ressemblaient à l'échange entre la mère et son enfant un peu plus tôt. J'étais très déçue ; moi qui pensais les gens de la campagne serviables ! Ils ne valaient pas mieux que les gens de la ville !

Je n'avais plus qu'à espérer qu'un vent suffisamment puissant pour me transporter jusqu'à ma destination ne se levait. Non, ce n'était pas possible, Wearl était entouré d'une naturelle forteresse de montagnes, ce qui le protégeait des vents violents...

Arf, pourquoi rien n'allait comme je le voulais ? Je ne pouvais pourtant pas rester plantée là jusqu'au soir ! Mais comment me rendre au château de Wearl si personne ne me transportait ? J'allais vraiment finir par croire que je devrais me déplacer par moi-même. Retour à la case départ.

Bah, si mon expérience m'avait apprise une chose, c'était que si on se retrouvait devant un problème sans solution, il ne fallait pas paniquer et attendre que le problème ne se réglât de lui-même. Ce fut donc ce que je fis ; baissant mon bras, je me positionnai confortablement sur le ventre, et je plongeai instantanément dans le monde des rêves.


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Brazoro

 Je l'avais échappé belle. Cet enfoiré d'Affienns, je ne pensais pas qu'il pourrait faire un coup pareil ! Comme quoi, il ne fallait jamais sous-estimer les vieux.

Maintenant, je devais simplement me tenir éloigné des autres le temps que toute cette histoire ne se tasse. Ce n'était pas comme si j'avais beaucoup de chose à faire non plus. C'était assez paradoxale quand j'y repensais ; lorsque Cassis me bombardait de missions, je râlais, mais quand je n'étais pas en mission, je râlais quand même. Il faudrait vraiment que je me trouvasse une occupation.

Il y avait l'entraînement bien sûr, mais après cette histoire dans la caverne de la Confrérie, je n'avais plus très très envie d'entendre parler de combat ; du moins pour le moment.

Le problème, c'était que mis à part l'entraînement – pour lequel je n'étais pas spécialement doué en plus – je ne savais pas faire grande chose. Lire des bouquins me barbait, j'étais trop maladroit pour les tâches précises et pas assez fort pour les activités manuelles. Le type inutile par excellence quoi.

— … ?

Soudain, alors que j'étais plongé dans mes pensées, mon pied se heurta à quelque chose. Surpris, je baissai instinctivement la tête, pour voir une Mistigrix allongée sur le sol, comme si de rien était.

— … aïe..., gémit-elle avant de lâcher un énorme bâillement.

Je rêvai ou elle était en train de dormir ? Au beau milieu de la rue ?!

— … vous pourriez vous excusez tout de même..., me lança t-elle.
— … excusez-moi ?

Mon « bizarromètre » s'affola soudainement, mon instinct me hurlait de m'éloigner tout de suite de cette fille.

— Parce que vous croyez que de simples excuses suffiront ? haussa t-elle le ton.
— Désolé, je ne vous avez pas vu...
— Parce que vous dîtes que je n'ai tellement pas de présence qu'on ne me voit pas, en plus ? Vous avez gagné ! Pour la peine, amenez-moi au château !

Elle voulait aller au château ? Alors pourquoi est-ce qu'elle dormait à même le sol ? Non Brazoro, rappelle-toi des leçons que t'avaient apprises Morflam et Meloet : « il ne faut jamais chercher à comprendre. ».

— Bon d'accord, acquiesçai-je en secouant la tête de dépit, c'est pas comme si j'avais autre chose de prévu.
— Cool, j'ai enfin trouvé un pigeon !
— …

J'avais comme l'étrange impression que je venais de faire une très grave erreur. J'avais toutefois déjà donné ma parole, malheureusement.

— Venez, soufflai-je, je vais vous guider.
— Ahem, m'arrêta t-elle. Je crois que l'on s'est mal compris.
— Allons bon... et en quoi, je vous prie ? grimaçai-je.
— Je sais très bien où se trouve le château, on le voit d'ici ! Si je veux que vous m'y amenez, c'est juste pour que je n'ai pas à le faire moi-même ! Quel intérêt si je dois me lever et dépenser inutilement mon énergie en vous suivant ?
— Attendez, craignis-je le pire. Vous ne voulez tout de même pas que je vous porte !

La Mistigrix me fixa de ses yeux à demi-fermés avant de soupirer, comme si je venais de dire une idiotie.

— Bien sûr que non ! lâcha t-elle enfin. Si vous me portez, je devrais supporter la gravité terrestre qui me tirera vers le bas ! Avez-vous la moindre idée de la quantité d'effort que cela représente ? Non, je veux que vous me traîniez jusqu'au château, c'est bien moins fatiguant.
— …

Et, tout en restant avachie sur le sol, elle me présenta son bras. Avais-je bien entendu ? La traîner jusqu'au château ? Par le bras, visiblement ? Je ne comptais même plus le nombre de cases qu'il lui manquait à celle-là ! … et c'était quoi cette histoire de gravité terrestre ?

— Okayy, expirai-je. C'est vous qui l'avez voulu...

Bah après tout, j'en avais vu d'autre et malheureusement, quelque chose me disait que ce n'était pas le dernier truc chelou que j'allais voir de ma vie...


____________________

Wildnis

 Durant toute la nuit, je n'avais pas pu fermer l’œil. Les propos d'Aglaé tournaient encore et encore dans ma tête. Porter un masque ? Être elle-même ? Mais qu'est-ce qu'elle voulait bien vouloir dire par là ! Je ne comprenais rien.

Jamais je ne l'avais entendue me parler sur un ton aussi froid, j'avais l'impression d'être devant une toute autre Aglaé. Ma Aglaé, la douce Aglaé, la vraie Aglaé, elle n'aurait jamais réagit comme cela. Je me répétais souvent à son sujet, mais Aglaé était la Pokémon la plus aimable et gentille jamais existant. Dès que quelqu'un avait besoin d'aide, elle accourait.

Elle illuminait le château de son sourire sincère et par sa contagieuse bonne humeur. Je ne pouvais pas croire que la Libégon glaciale d'hier soir était la même Aglaé. C'était impossible, il devait y avoir une erreur.

Ou alors, peut-être était-ce un coup d'Eurasc ? Pendant tout ce temps où Wearl était occupé par ce monstre, qui sait ce qui avait bien pu se passer ? Et Aglaé avait justement commencé à changer après la reconquête, tout collait. Oui, c'était évident, c'était Eurasc qui avait dû lui retourner le cerveau, cela ne pouvait pas être autre chose.

Dans ce cas, il était de mon devoir de mari de la rappeler à la réalité, de la faire revenir comme elle était avant... et... mmh ?

— Qu'est-ce que...

Alors que je faisais les cents pas dans ma chambre, quelque chose par la fenêtre attira mon attention.
Brazoro s'approchait du château, traînant avec lui... une Mistigrix ? Le Chimpenfeu furetait plusieurs fois à droite et à gauche, comme s'il vérifiait que personne n'était dans les parages.

J'eus soudain un très mauvais pressentiment. Il n'allait tout de même pas la... , surtout qu'elle n'avait pas l'air de se défendre, j'avais la net impression qu'elle était inconsciente.

— Brazoro, geignis-je, je ne pensais pas ça de toi !


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Brazoro

 Qu'est-ce qu'elle était lourde celle-là, et dans tous les sens du terme ! Non seulement Madame ne voulait pas daigner user de sa précieuse énergie pour se déplaçer et comptait sur un laquais comme moi pour s'en charger, mais en plus, Madame c'était même permise de dormir en route !

Ceci dit, j'étais tout de même impressionné. Comment pouvait-elle s'endormir alors que je la traînais sans délicatesse aucune – manquerait plus que ça – à travers Wearl ? Tss, si quelqu'un me voyait comme ça, il me prendrait sans doute pour un criminel.

— Brazorooo !

Brusquement, Wildnis sortit en trombe du château, affolé. Cependant ce n'était pas un Libégon que je voyais, mais une montagne d'ennuis.

— Qu'est-ce que tu fais à cette Mistigrix ?! s'écria t-il lorsqu'il fut arrivé à ma hauteur.
— Écoute mon ami, tentai-je de le rassurer. Je sais que les apparences sont trompeuses mais justement, ce ne sont que des apparences. Prenons le temps d'en discuter calmement, veux-tu ?

Je lui résumais brièvement ma rencontre avec cette chère Mistigrix, lorsque j'eus enfin fini, Wildnis me regardait toujours avec suspicion. Hé bien, bonjour la confiance !

— Donc, elle t'as demandé de la traîner jusqu'au château et elle s'est endormie en chemin, c'est cela ?
— Tout à fait, hochai-je de la tête.
— Tu avoueras que c'est assez tiré par les poils.
— Certes.
— Et je dois me fier qu'à ta parole.
— Cela va de soi.
— Brazoro, je t'arrête pour tentative de kidnapping.
— Évidemment.

Comment pourrait-il me croire ? Devant un tribunal, je n'aurais pas tenu une seconde dans cette situation. Et cette fichue Mistigrix qui ronflait paisiblement  ! … oh.

— Je sais ! eus-je soudain l'inspiration. Nous n'avions qu'à la réveiller et tu verras que je dis la vérité !
— Mmmh, c'est une idée à creuser. Mais comment s'y prendre ? Elle a l'air dans un sommeil sacrément profond. Je ne sais pas ce que tu lui as donné pour qu'elle s'endorme comme ça, mais ça ne devait pas être de la rigolade.
— Je ne lui ai rien donné ! protestai-je vivement. Fais valoir la présomption d’innocence s'il te plaît !

Mon salut se trouvait dans le réveil de la Mistigrix. Dans ce cas, vous pouviez compter sur moi la faire revenir dans notre monde !

Avec un petit sourire en coin, je me retournai vers elle. J'armais puissamment mon poing, concentrant toute l'énergie combative que je le pouvais. J’exagérais ? Pas du tout. Ce n'était rien par rapport à ce qu'elle m'avait fait subir.

— Qui c'est qui va bientôt se réveiller ? sifflai-je.

Pas elle, assurément. Alors que mon poing s'apprêtait à heurter sa joue, une soudaine et puissante aura psychique déferla vers moi, me projetant facilement à dix mètre de haut ; je m'écrasai pitoyablement devant les pieds de Wildnis.

— Cette saleté à une protection « Sommeil Pro 3 000 »..., grommelai-je péniblement.

Je comprenais pourquoi elle se permettait de dormir n'importe où maintenant. Si quelqu'un montrait de l'hostilité envers elle, une mystérieuse force psychique l'envoyait valser jusqu'aux nuages.
Cependant, c'était étrange. Tout à l'heure, lorsque je l'avais cognée par accident, il ne m'était rien arrivé...

— Alalah ! s'écria brusquement une voix fluette. Brazoro a tenté de frapper une fille endormie ! J'ai tout vu !
— … Meloet ?! m'étonnai-je.
— Alalalalalah ! Brazoro est un méchant Pokémon ! Il faut que je le dise à tout le monde !
— Q-Quoi ? Non, attends !

Trop tard, elle était déjà partie à toutes jambes, hurlant des « Alalah » à tout va.

— Tss ! pestai-je. Quelle journée pourrie !
— Tu l'as un peu cherché, me signala Wildnis.
— Merci de ta compassion !

Tout d'abord le coup bas d'Affienns, puis ma rencontre avec cette Mistigrix, ensuite Wildnis qui me prenait pour un criminel et maintenant Meloet qui partait raconter dans tout Wearl que j'étais une brute ! Tout ça à cause de...

— … mmh ? C'est quoi tout ce raffut ?
— …

Je ne rêvais pas ? Elle se réveillait enfin ?!

— C'est pas trop tôt ! m'exclamai-je.

La Mistigrix me fixa longuement, plissant ses yeux déjà à demi-ouvert.

— … vous êtes qui ?

Je manquai la crise cardiaque.

— Je suis le crétin de Chimpenfeu qui a accepté de vous aider ! m'énervai-je. Vous savez, celui qui a risqué de se faire passer pour un kidnappeur pour vous emmener au château !
— … mmh... ah oui, c'est vrai. Excusez-moi, je ne retiens pas le visage de tous mes pigeons...

«  Zen Brazoro, tentai-je mentalement de me calmer. Zen. Zen. Ne laisse pas la colère t'envahir. Laisse plutôt tes envies de meurtres se défouler dans ton esprit. Zen. Zen. »

— Alors il disait vrai ? s'avança Wildnis. Vous avez vraiment demandé à Brazoro de vous traîner jusqu'ici ?
— Tout-à-fait, assura la Mistigrix. Je n'allais pas marcher de moi-même, heureusement, ce Chimpenfeu a été assez stupide pour me servir de transport.
— … Zen... Zen..., marmonnai-je.

Visiblement rassuré, Wildnis éclata de rire.

— Hahaha ! Tant mieux ! Pendant un moment, j'ai vraiment cru que Brazoro était un horrible criminel qui droguait des femmes avant de les emmener dans son antre sordide !
— … on ne m'y reprendra pas deux fois à rendre service..., maugréai-je.
— Mais pourquoi est-ce que vous voulez venir au château ? demanda le Libégon.

La Mistigrix prit soudain un air sérieux. Mais comme elle était toujours affalée au sol, l'effet était moindre, forcément.

— Vous... je vous reconnais. Vous êtes Wildnis, le Grünsand. Justement je voulais vous voir, vous et Stalhblume. Je me nomme Persyval ; je suis l'amie et le mentor de celle que vous connaissez sous le nom de Morflam.