Ch. 09 : L'état d'Irlvirne
Cela faisait maintenant plus de deux mois que nous avions tué Colossaps. Chaque jour, nous éliminions des factions afin de faire grossir le territoire de Volta. Les ordres de Lufasa étaient bien clairs : ne tuer qu'en dernier recours, et prioritairement le chef. Nous devions d'abord les apeurer, puis leur proposer de rejoindre la faction du Luxray, en précisant bien que s'ils ne refusaient de se soumettre, ils seraient tués.
A force, le message avait bien été intégré. Toutefois, je constatai à mesure que nous combattions que les Pokémon maîtrisant le flux étaient rares. Et quand c'était le cas, ce n'était en aucun cas comparable avec nous, ni avec Colossaps, par exemple. Jusqu'alors, j'étais convaincu que tous possédaient des connaissances, mais il allait de soi que sans personne pour l'apprendre, c'était difficile.
Tuer ne me dérangeait pas. Au contraire, même, la conquête était un prétexte pour vaincre les factions. Malgré tout, j'aurais mille fois préféré pouvoir les éradiquer de la surface de la terre plutôt que de les épargner, et les voir se prosterner à nos pieds. Le pire, même, c'était que les factions à se soumettre le plus facilement étaient les plus « fortes ». Elles avaient conscience du danger que Volta représentait, et jugeaient plus raisonnable de se joindre à elle.
En revanche... il y avait aussi les jeunes factions, tout juste créées par des Pokémon ne comprenant pas le monde les entourant et souhaitant devenir grands et puissants. Ceux-là, ils ne connaissaient strictement rien aux flux, et étaient malheureusement les plus difficiles à convaincre. Pour ainsi dire, c'était même impossible. L'une d'elles, je ne pourrais l'oublier, c'était il y a un mois tout juste.
⁂
— Bon... Maintenant, celle-là, fis-je à l'adresse de mon partenaire.
Nous nous trouvions devant un petit bâtiment, une vieille maison de ville où résidait une faction, comme toutes les autres. Nous étions dans une petite rue, composée uniquement de constructions de ce type. Les immeubles autour étaient déjà conquis, de même que toutes les autres maisons de cette petite allée.
Celle-ci était la dernière à prendre avant de passer dans une autre rue. La journée était déjà bien avancée, et il ne nous restait plus que deux heures, trois tout au plus, pour faire grandir le territoire de Lufasa. Cette petite bâtisse possédait une porte de bois visiblement remise à ses gonds maladroitement, et les fenêtres étaient entièrement calfeutrées par du parpaing.
Une telle obstruction des entrées lumineuses devait certainement signifier que des Pokémon feu ou électrique avaient élu résidence ici. S'il s'agissait du premier type, ce n'était pas le meilleur pour moi, mais j'avais l'habitude maintenant. Et je doutais fort que dans une si petite maison puisse se cacher un maître du flux.
Mes inquiétudes étaient infondées, comme d'habitude. Bref, il nous fallait entrer, convaincre la faction se trouvant ici de prêter allégeance à Volta, puis leur indiquer qu'il fallait accrocher l'emblème de celle-ci (un éclair blanc), et enfin leur signaler que tout manquement aux ordres de « Sire Lufasa » serait puni par une mort atroce.
Pourquoi ne les tuai-je pas ? Après tout je le voulais, et ça m'aurait permis d'empêcher la faction du Luxray de gagner en puissance. Mais je savais que l'on nous surveillait, et je ne voulais pas que mon plan d'attaque surprise ne tombe à l'eau.
En tout cas, c'était terrifiant de voir à quel point Volta avait gagné en puissance. Désormais, elle comptait plusieurs dizaines milliers de membres, réparties en des centaines de factions, et contrôlait les trois quarts d'ex-Lavanville. A ce stade-là, chaque jour, des factions venaient elles-mêmes se soumettre à elle, de leur plein gré.
Bref, il fallait réfléchir et passer à l'attaque. Toute faction ne portant pas les couleurs de Volta était encore un ennemi (et même si elle les eut porté, d'ailleurs), et nous n'avions pas de temps à perdre. Je m'avançai donc, et toquai à la porte.
J'entendis des bruits étouffés provenir de l'intérieur, puis une voix aussi fluette que celle de Kishki me demander sèchement :
— C'est pour quoi ?!
Je soupirai. Je n'aimais pas ce que j'allais dire.
— C'est Volta. Soumettez-vous à nous et nous ne vous feront aucun mal.
— ...Jamais !
Je soupirai encore. Phase un du plan « on parle d'abord » échouée. Phase deux « on fait flipper à coup d'explosions » enclenché. Je chargeai mon Green Boost dans mon poing – chose que j'arrivais à faire depuis peu – et frappai dans la porte, la projetant à travers la maison.
Marchant tranquillement, nous pénétrâmes dans la maison, découvrant un lieu sombre et éclairé uniquement grâce aux Pokémon présents. Bingo, des Pokémon feu. Il y avait ici principalement des Salamèches et Ouisticram. Aucune évolution, rien qui pouvait indiquer une quelconque force.
Et le pire... Leur chef, celui qui devait certainement m'avoir parlé, me faisait face en tenant une barre de fer. Ici donc, personne ne maîtrisant le flux.
— V...Va-t-en ! me cria le Ouisticram tenant le morceau de feraille. Ici, tu es chez nous !
— Je ne vous veux aucun mal, répondis-je. Simplement, nous sommes obligés de conquérir ex-Lavandia, alors il va falloir que vous vous rendiez bien gentiment, et sans faire d'histoires.
— Jamais !
Il était têtu, on ne pouvait pas lui enlever. Toutefois, cette force de caractère était bien inutile, sans la puissance physique allant avec. Je n'avais pas envie de le tuer, il était innocent, juste un Pokémon suivant le mouvement sans savoir pourquoi. Je savais qu'il n'avait jamais fait de mal à qui que ce soit, et je devais simplement l'impressionner. Je fis apparaître dans ma main trois feuilles issues de mon Green Tornado, et d'un mouvement du bras, je découpai en quatre segments sa barre de fer.
Surpris, il observa le dernier bout qu'il tenait entre ses mains, n'ayant rien compris de ce qui venait de se passer.
— Que... Tu ne nous aura pas, plutôt mourir !
— T'es borné toi, dis-je. Écoute, je vais être clair. Là, notre mission, c'est de vous faire rejoindre Volta, l'actuelle plus grande faction d'ex-Lavandia. Nous ne voulons pas vous tuer. Lorsque vous aurez l'aurez rejoint, vous en serez officiellement membres. Mais officieusement, rien ne vous empêchera de continuer à gérer votre faction. Nous avons prévu d'éliminer le chef de Volta, alors lorsque ce sera fait, tout redeviendra comme avant.
— Menteur ! Tu crois vraiment qu'on va croire à ça ?
Exaspéré, je me retournai vers Kishki, qui secoua la tête. C'était la première fois que je me retrouvais dans cette situation, et ça me déplaisait. Ce Ouisticram commençait à me courir sur le haricot, il me fallait lui dire tout ce que je pensais.
— Bon ! m'exclamai-je, haussant le ton. Je vais te dire la vérité, mon petit. Déjà, tu me soûles avec ta naïveté à la con ! T'es faible comme c'est pas permis, et tu te permets de remettre en question mon explication ? Si je voulais vous tuer, je l'aurais déjà fait il y a longtemps, alors tu vas arrêter de jouer au con et m'écouter. Ta barre de fer, c'était ta seule défense ? Dans ce cas-là je suis navré de te le dire, mais ce n'est pas assez. Tu as vu comment je l'ai découpée ?! Donc tu vas m'écouter et obéir bien sagement, afin de ne pas crever dans ta merde ! Compris ?! Une fois que vous aurez rejoint Volta, vous serez protégés et ne risquerez plus d'être attaqués
Il avait peur, c'était certain. Idéalement, j'aurais voulu que cette peur lui fasse comprendre. J'éprouvais une légère angoisse toutefois, venue comme je lui disais qu'ils seraient protégés. Oui, c'était vrai, personne ne les attaquerait. Toutefois... je savais que si Lufasa constituait une armée, ce n'était pas pour la regarder tous les matins au réveil.
Ce qu'il voulait, lui, c'était conquérir Hoenn. Pour cela, il fallait envoyer des soldats combattre les ennemis, et ainsi risquer sa vie. Il y avait malgré tout une possibilité d'éviter ça, si nous étions capables de tuer le Luxray. Il fallait également venir à bout de Golcab, même si je doutais fort qu'il puisse donner le monde ordre à ses troupes...
— Non ! persista le singe. (il se tourna vers les autres Pokémon) Vous aussi, vous êtes d'accord avec moi ?
— ...O...Oui...
Je la sentais, cette hésitation. C'était une vraie tête à claques, ce Ouisticram, et je commençais à sérieusement en avoir marre. Malgré tout, il était trop tôt pour le massacrer, et je préférais plutôt jouer à « shoote dans le p'tit singe », afin de lui remettre les idées en place. J'effectuai donc une petite propulsion, et d'un coup sec, lui assénai un violent coup de pied, qui l'envoya s'écraser contre le plafond, déplaçant un nuage de poussière au passage.
— Et ça, ça suffit pour que tu m'écoutes ?! Je peux recommencer si tu veux, et même suffisamment fort pour que tu passes au travers de la maison. Le seul bémol, c'est que tu mourras. Ou de mon coup de pied, ou du choc. Je suis prêt à le refaire jusqu'à ce que tu consente à m'écouter. Autrement, je pourrais très bien m'en aller, et vous laisser tel quel. Toutefois, rapidement, les soldats de Volta viendraient voir pourquoi une maison n'était pas conquise. Ils vous trouveront, vous demanderont de vous soumettre, puis vous tueront aussi tôt qu'ils entendront le « non » sortir de ta bouche, foutu Ouisticram.
Il se releva avec difficulté, et baragouina quelques mots, avant de pouvoir dire quelque chose de concret. Je lisais la peur dans ses yeux. Il voulait vivre, entouré de ses compagnons, je le savais. Il venait de créer sa faction, avait vécu des moments de joie, Mais que pouvais-je faire pour protéger ce petit être sans défenses ?! J'étais moi-même incapable de me battre face à Volta.
Voyant que je n'arrivais à rien, Kishki s'approcha de moi.
— Zalen... Ça ne sert à rien. Il faut en finir maintenant. Plus le temps passe, et moins tu vas vouloir les tuer.
— Je sais... Justement, doit-on vraiment le faire ? D'habitude je ne me plains pas lorsque l'occasion se présente, mais regarde-les... Ils sont innocents et fragiles. Quel mal peuvent-ils causer ?!
— Aucun, mais ils ont le malheur de vivre en ce monde. Tu te souviens, tu avais dit après la mort de Colossaps vouloir tuer les Pokémon non pas pour te venger, mais plutôt pour les libérer de leurs souffrances. Ils sont prisonniers de ces quatre murs, sans pouvoir en sortir. Sans doute doivent-ils voler pour survivre. Ne sont-ils pas comme nous, avant ? A quoi est-ce que ça leur servirait de vivre, sinon souffrir ?
Je ne savais que répondre à cela. La Minisouris avait raison. Pourtant, comment pouvais-je me résoudre à donner la mort à des créatures encore plus jeunes que moi, la tête remplie de rêves ? Tss. Je me dirigeai d'un pas décidé vers le fond de la pièce, pour me saisir de la porte.
— Hé, venez m'aider à la remettre, si vous voulez pas que des gens rentrent là-dedans !
Comme ils ne comprenaient pas, j'ajoutai des explications.
— On vous laisse tranquille, on abandonne. Vous pouvez rester ainsi indépendants, nous nous assurerons que Volta ne vous fasse pas de mal. Alors profitez de chaque jour que vous passez ensemble, soutenez-vous les coudes, et progressez ! Il faut être fort pour protéger ceux qu'on aime. Maintenant, nous allons partir, pour vous laisser fêter cette victoire ensemble !
Ils se regardèrent, puis sautèrent de joie, y compris le Ouisticram que j'avais frappé. Tant mieux, c'était ce que je souhaitais. Du bonheur, ce jusqu'au dernier instant.
— M...Merci, me fit timidement celui-ci.
— Ce n'est pas la peine de me remercier, soupirai-je. Profite plutôt de ce moment avec tes amis.
Ensemble, nous remîmes la porte en place, et les saluant, nous sortîmes, fermant la porte derrière-nous. J'entendais encore les rires de tous ces petits Pokémon innocents, signe de leur bonheur. Lorsque nous fûmes au milieu de la rue, je regardai Kishki.
— Je vois que tu as pris la bonne décision, fit celui-ci. Tu as bien agi, je suis sûr qu'ils te remercieront.
— Franchement... je préfère autant qu'ils me détestent. Kishki... Ils sont en train de savourer cette fausse victoire, ils sont heureux. Ne perdons pas de temps, fais tout disparaître.
— Oui. Ils mourront heureux, c'est bien joué.
— Arrête de parler et fais-vite !
Il acquiesça. Pendant que nous remettions la porte, il avait glissé des mini-sphères explosives compactes – la forme réduite en taille, mais aussi puissantes – partout dans la maison. Il claqua des doigts, et la maison se transforma soudain en une boule de feu. Le plafond fut désintégré, et les murs soufflés. De l'explosion ne restèrent que des flammes.
J'espérais vraiment qu'ils furent tous tués instantanément, mais je n'en savais rien. Au moins, le fait d'avoir bouché les fenêtres les obligeait à mourir, même si cela prenait du temps. Je restai alors là, debout dans cette avenue, à fixer mes pieds, les poings serrés. C'était la deuxième fois, maintenant, que nous tuions des innocents. Au moins, je compris ce jour-ci qu'en effet, qu'importe de qui il s'agissait, tuer les Pokémon était le mieux que je pouvais faire.
Les tuer, c'était les libérer.
⁂
Cet assaut, cette explosion... Je ne pourrai rien oublier de cela. Le mois qui suivit, les récalcitrants tels que ce groupes furent plus nombreux, et sans même prendre le temps de discuter, je les tuais. Je n'avais plus peur, désormais, et le meurtre d'innocents était quelque chose d'acquis pour moi. Malgré tout, cet épisode restait dans ma tête.
Le regard apeuré de ce Ouisticram, leurs cris de joie, leur bonheur... Tout était ancré dans ma mémoire. Après tout, peut-être était-ce là le prix à payer pour tuer.
Nous venions de finir nos assauts de la journée, et la nuit était déjà tombée depuis un moment déjà. Usuellement, nous prenions les bâtiments sans repos, et ne retournions dormir qu'une fois dans la semaine. C'était aussi bien, je ne voulais pas voir la sale tête du boss.
Et aujourd'hui, justement, nous avions droit à ces quelques heures de sommeil « bien méritées ». En ces deux mois de conquêtes, la ville avait beaucoup changé. La base, elle, était toujours la même, mais ce n'était plus le cas des bâtiments possédés par le groupe du Luxray. Une règle évidente avait été établie par le Roi Lufasa, stipulant que toute faction appartenant à Volta avait interdiction de s'en prendre à une autre y appartenant également. Tous les membres devaient également se mélanger peu à peu avec les autres, afin de créer un esprit de cohésion.
Ainsi, pour renforcer cet esprit, des passerelles avaient été construites entre les bâtiments, survolant les rues. Lorsqu'ils étaient collés, il suffisait de détruire une cloison, et le tour était joué. Au départ, un seul ponton avait été construit entre deux immeubles, mais à mesure que la faction dominante avait gagné en puissance, d'autres s'étaient construites, plus hautes, plus grandes, etc. .
Au final, ex-Lavandia n'avait plus rien d'une ville, mais plutôt d'une grande forteresse, avec en son centre l'arène, base de Volta. Des tours de guet s'étaient construites sur les toits et les balcons, et tous les bâtiments arboraient un drapeau de ladite faction. Lufasa avait également idée, une fois que l'intégralité de la ville serait conquise, de construire un énorme mur l'entourant, tout de béton et d'acier.
Pour ma part, je trouvais l'idée intéressante, car une fois que nous aurions défait Volta, la forteresse pourrait se transformer en refuge pour les vagabonds. Bien entendu, il faudrait avant cela éliminer les dizaines de milliers de Pokémon l'occupant, mais ce ne devait pas être très difficile... Et bien vite, le jour où ex-Lavandia fut entièrement sous le contrôle de Lufasa arriva.
Nous rentrions donc à la base, où nous attendait le Luxray, ainsi que les chefs des plus puissantes factions de la ville. Le Pokémon Brilloeil avait créé un « conseil », sous ses ordres, chargé de faire respecter ses directives à travers la forteresse. Nous pénétrâmes dans la salle de combat, où se trouvaient uniquement des membres directs de Volta. L'un d'eux, un certain Voltorbe, s'adressa à nous.
— Hé, vous deux ! Rendez-vous au poste de commandement fissa, Lufasa veut vous voir.
En effet, désormais, il n'avait plus le temps de nous attendre sur le terrain d'entraînement, mais plutôt dans son « bureau », renommé poste de commandement. Il était à l'étage, et à part monter quelques marches, ce n'était pas difficile de s'y rendre.
Une porte coulissante s'ouvrit devant nous, donnant sur une grande table métallique jaune, avec autour tous les Pokémon importants de la ville.
— Vous voilà, fit Lufasa. Entrez vite, nous vous attendions.
Nous nous exécutâmes et prîmes place sur deux chaises laissées à notre disposition.
— Bon, reprit le Luxray. Vous n'êtes pas sans savoir qu'aujourd'hui, nous venons de finir la conquête d'ex-Lavandia. Ce fut long et laborieux, mais grâce à vos efforts, notre projet a été porté à son terme. En cela je vous remercie.
Je soupirai. N'étions-nous pas que des pions ? J'étais déjà étonné, après tout, qu'il ne nous ait pas jeté plus tôt. Enfin, peut-être était-il temps...
— Le seul bâtiment qui nous posait problème était le centre commercial, puisqu'une faction vassale y avait élu domicile.
Je tiquai.
— Volta n'est-elle pas vassale elle aussi ? demandai-je.
Lufasa ricana rapidement, avant de reprendre son sérieux et de me répondre.
— Non, nous sommes une faction indépendante. C'est cela qui nous permet autant de libertés, d'ailleurs. Bref, passons. Il s'agissait d'une faction puissante, et je doute que vous ayez eu une chance de gagner, tous les deux. C'est pour cela que tout à l'heure, j'y ai envoyé Golcab.
— Golcab ?! je m'exclamai. Mais enfin, il ne laissera personne en vie !
— Détrompe-toi. Justement, il se trouve que le centre commercial abritait une faction protégeant des vagabonds. Je ne sais pas pour quelle raison ils ont fait ça, mais toujours est-il que maintenant, on se retrouve avec un groupe de trente Pokémon inutiles sur les bras.
Trente ? C'était beaucoup, pour des vagabonds. J'espérais qu'il ne leur fasse pas de mal. Eux, c'était certain, étaient comme nous. Pourtant, s'il ne les tuait pas, ce serait sûrement à nous de le faire...
— Nous nous en occuperons plus tard, fit Lufasa. Pour le moment, j'ai quelque chose de plus important à vous dire. Je ne pensais sérieusement pas que vous arriveriez si loin sans mourir. Déjà, j'étais convaincu que votre combat contre Colossaps vous serait fatal. Pourtant, vous m'avez quelque peu impressionné, et c'est pourquoi je vous offre une promotion. A partir de maintenant, je vous nomme Présidents du conseil. En gros, je suis votre supérieur direct, et vous commandez le conseil. Chaque Pokémon ici présent est sous vos ordre.
Il y eut des cris de stupeur, ainsi que des protestations. Pourtant, le Pokémon Brilloeil ne voulut rien entendre. Pour ma part, si ça n'avait pas été une faction dirigée par un enfoiré, j'aurais apprécié. Mais être « présidents » ne nous servirait à rien.
— Ce n'est pas tout. Nous venons d'entamer la construction du mur. Il sera épais de deux mètres, et haut d'une quinzaine. Chaque soldat doit y travailler, ce n'est pas négociable. Il va également falloir y construire des tours de gardes, et construire les passerelles entre les derniers bâtiments annexés. Et pour la dernière information... Il y a quelqu'un dont vous ferez la connaissance très bientôt. Il s'appelle Tyfon. Pourquoi j'en parle ? Simplement parce que sa faction, la Spectrae-Un, règne sur tout le nord-ouest d'Hoenn. Volta et sa faction vont fusionner. Pas de crainte, toutefois, j'en serais toujours le chef.
— Mais... Pourquoi fusionner ? le coupai-je.
— Parce que nous projetons, comme vous le savez, de conquérir toute la région. Mais même si notre armée a gagné en puissance, ce n'est pas suffisant. Tyfon est mon allié, et désormais mon subordonné, ce qui signifie que ses territoires nous appartiennent. Ce qui l'empêche de prendre le contrôle total d'Hoenn est la toute puissante faction des Frères d'Argent, qui possèdent toutes les étendues d'eau. En gros, la mer est à eux, et par extension les îles qui s'y trouvent aussi. Mais notre élément électrique peut se révéler plus pratique contre des ennemis de type eau.
— Ah ouais...
— Nous allons annexer toutes les autres portions de terre de la région, et lancer notre puissante armée contre eux. Cependant, ce ne sera pas pour tout de suite, puisque d'abord, nous allons finir le mur, en bâtir un deuxième, et renforcer nos défenses. Parallèlement, nous allons faire de même avec les autres villes. Actuellement, nous avons en notre possession ex-Vermilava, ex-Autequia, et ex-Cimetronelle. Elles sont sous la juridiction de Tyfon, à qui j'ai laissé le soin de s'occuper du nord. A partir de ce jour, Volta n'est plus qu'une moitié de ce qui est notre nouvelle faction. (il ricana) Que dis-je, ce n'est plus une faction, c'est une nation, que nous créons ! Désormais, nous sommes l’État d'Irlvirne.
— Ok...
J'en avais strictement rien à faire, de ses plans tactiques. Moi, tout ce qui m'intéressait, c'était de le tuer. Mais bon, nous ne pouvions que le laisser parler, après tout.
— Pour finir. Zalen, Kishki, vous allez vous rendre demain avec des membres de Volta voir ce groupe de vagabonds. Vous irez en observation, bien entendu.
Je ne saurais dire quoi, mais je sentais que le Luxray avait une mauvaise idée en tête. C'était mon intuition d'Arcko qui me le disait, et il ne se trompait jamais. Surtout lorsque des catastrophes arrivaient.