Chapitre 6 : Don't Be Cruel
Pendant ce temps, dans la sphère dorée, prison d'Hélio, ce dernier était avachi dans son canapé de couleur beige avec ses Pokémon. Il n'avait pas à se plaindre, il avait tout le confort, malgré qu'il trouvait que le Créateur en avait trop fait. Sa sphère était grande de 500 mètres carrés, une très belle surface accueillant une petite maison plein pied comportant un salon, une salle à manger, une chambre et une salle de bain. Quant au jardin, n'en parlons pas, il était immense et était envahi de nombreux arbres comme des bouleaux, des cerisiers, des marronniers, des pommiers, ainsi que de nombreuses fleurs comme du lilas, de la lavande, des roses de toutes les couleurs,... Bref, c'était une vraie explosion artistique, surtout du point de vue de Thanatos qui ne pouvait que s'émerveiller devant tant de beauté et ses parfums enivrants. En parlant de parfum, il voulait par-dessus tout sentir l'air frais du Dieu des Vents du Nord qui lui manquait tant. Il se questionna sur ce qu'il faisait à l'heure actuelle. Peut-être parcourait-il des régions ? Ou il faisait un autre truc amusant comme faire tourner ses passagers en bourrique. Rien que d'y penser il sourit. Il s'ennuyait parfois, mais il avait la télévision, l'ordinateur et ses Pokémon. Ou il piquait une tête dans la piscine.
- Franchement, il en a trop fait, soupira-t-il. Cela doit ressembler à une sentence, pas à un club de vacances.
- Cor (c'est sûr, on ne se croirait pas isolé).
Il regarda son Cornèbre et acquiesça d'un mouvement de tête. Il se persuada que c'était une aubaine de pouvoir comprendre et communiquer avec ses Pokémon, sans cela il s'ennuierait encore plus vite. Soudain, il tressaillit, il sentait quelque chose qui tournait près de la sphère.
- Abra (alors toi aussi tu l'as senti).
- Oui, mais seulement depuis maintenant.
- Abra (ça fait quelque jour qu'il tourne autour de nous. Je pensais que tu l'avais remarqué donc je ne t'en n'ai pas parlé, mais je constate qu'il n'en n'ai rien puisque tu as l'air surpris).
Il confirma ce que son Pokémon télépathe venait de dire. Il était impressionné de la perspicacité de son Pokémon à sentir quelque chose que même lui n'avait pas perçu. Cela l'énerva un peu. Il n'était pas en colère contre son Abra, mais plutôt contre lui à cause de son incompétence. Il devait améliorer ses pouvoirs coûte que coûte pour ne plus se retrouver dans une telle situation. Il se concentra pour essayer de sentir la présence de cette chose errante, mais il la sentit s'éloigner, et quand elle disparut, il poussa un long soupir avant de se rallonger dans le canapé qu'il avait précipitamment quitté auparavant. Il estima qu'il était chanceux d'avoir ses partenaires, car sans ceci il n'aurait probablement rien remarqué avant quelque temps. Il se promit d'en parler à Suicune quand il viendra.
- Abra (Il va venir bientôt, il se met en route).
Son Abra se concentra sur les émotions de Suicune qu'il pouvait percevoir jusqu'ici et cela le troubla profondément. Il avait tellement l'air ailleurs et en plein doute. Assez perturbant pour le petit Pokémon. Il se concentra davantage, poussant ses pouvoirs à son paroxysme pour voir le futur de Suicune. Il pouvait voir un futur probable pour chaque être vivant, mais il ne parvenait plus depuis hier à percevoir le futur de Thanatos, il y avait toujours comme un voile sombre et effrayant qui l'en empêchait et qui lui foutait une trouille sans nom. Rien que d'y penser, il attrapa des sueurs froides qui parcouraient le long de son échine. Il préféra ne plus y penser. La dernière fois qu'il avait trop forcé pour percevoir son futur, il avait bien failli y rester et encore à l'heure actuelle, il était fatigué, bien plus que d'habitude. Il avait dû se reposer toute la journée, ne s'éveillant seulement il y a quelques minutes quand il avait senti cette présence maléfique rôder autour de leur sphère.
Il perçut le futur du félin bleu, un futur assez chaotique, ça partait dans tous les sens, néanmoins, il sut en voir un assez distinctement. Le plus souvent il le voyait avec Hélio, combattant à ses côtés contre d'autres Pokémon et d'autres humains qu'il ne parvenait pas à voir distinctement. Abra se demandait qui pouvaient être tous ces gens. A chaque fois, il y avait beaucoup de sang, de vacarme comme des armes qui s'entrechoquent, des bruits d'attaques de Pokémon, comme s'il y avait une guerre. A chaque fois qu'il essayait d'en voir plus, il n'y arrivait pas mais il distinguait trois paires de yeux qui le dévisageaient et il avait l'impression de devenir fou au contact de cette créature innommable. Il ne savait pas ce qui se cachait derrière mais ça lui mettait une frousse sans nom, comme si la terreur parcourait chaque millimètre de son corps pour le torturer de toute part et cela sous l'impuissance du pauvre Pokémon qui se laissait submerger par une horreur indicible, pernicieuse et silencieuse. Il sentait la mort rôder sur le champ de bataille, attendant patiemment son heure. Il savait que, parmi toutes les personnes présentes, que parmi tous les Pokémon présent, c'était la présence de cette créature qui faisait basculer le monde dans l'horreur et le chaos. Mais il sentait encore quelque chose de plus dangereux derrière qui en faisait frémir plus d'un. Il sentait Suicune trembler de peur et d'être paralysé devant cette présence maléfique. Le télépathe n'alla pas plus loin, il venait de vomir sur la moquette tellement il était dégoûté de l'avenir qui s'annonçait sombre et dangereux. En tout cas, pour la prochaine fois, il était prévenu : ne plus fouiller dans le futur de Suicune de peur d'y voir la mort et des souffrances au delà du supportable.
- Abra, bra, bra (Beurk, beurk, beurk, dégueu, dégueu, dégueu).
Thanatos le regarda bizarrement avant de s'esclaffer de rire.
- T'as mangé quoi pour être malade à ce point ?
- Ab (Rien qui n'aurait pu me mettre dans ses états...).
Et il tomba dans les pommes, sans demander son reste. C'est sûr qu'il aurait l'appétit coupé, ses images revenant sans cesse en tête lui vrillant son pauvre cerveau.
Hélio, malgré ses Pokémon, s'ennuyait et sentait qu'il allait s'offenser si on ne venait pas le voir souvent. Parce que même s'il était dans une prison dorée, cela n'enlèverait rien à la solitude d'être sans ami. Il espérait juste que quelques-uns viendraient le voir ou prendraient malgré tout quelques nouvelles. Après tout, il n'était pas si mauvais et son coeur était bon. Il ne mentait pas quand il disait qu'il ne savait pas ce qu'il faisait, qu'il n'était pas dans son état normal.
You know I can be found
Sitting home all alone
If you can't come around
Well, at least please telephone
Don't be cruel to a heart that's true
Il pensait tout le temps à Suicune et à la peine qu'il lui a infligée aux Colonnes Lances. Il ne l'avait pas fait exprès, il ne le voulait pas. Il l'aimait tellement qu'il serait incapable de lui faire le moindre mal et si cela arrivait, il se le pardonnerait pas. Mais il espérait de tout coeur qu'elle lui pardonnera car il n'aime qu'elle, c'est elle qu'il veut à tout prix. Après tout, il n'était pas si mauvais et son coeur était bon. Il ne mentait pas quand il disait qu'il ne savait pas ce qu'il faisait, qu'il n'était pas dans son état normal. Il espérait qu'il le croira, qu'il oubliera le passé et qu'ils repartiront de zéro. Il dit "il", mais Suicune ressemble plutôt à une féline qu'à un félin. L'avenir semble tellement radieux, il pourrait le construire à deux.
Baby, if I made y'mad
For something I might have said
Please, forget the past
'Cause the future looks bright ahead
Don't be cruel to a heart that's true
I don't want no other love
Baby, it's just you that I'm thinking of
Vénus emmena les trois élus vers la Salle du Silence après avoir demandé l'accord du Divin. Quand soudain, Suicune éclata de rire tout seul, mais plutôt un rire jaune car il ne savait pas ce que le petit Pokémon télépathe avait vu, mais il avait sentit un gros trouble et quelque chose de sinistre. Vénus se demandait ce qui n'allait pas chez son partenaire, il était de plus en plus bizarre et mystérieux comme s'il cachait quelque chose d'obscur.
- Rien, j'ai ressenti quelque chose qui ne me plaisait pas, pouffa-t-il au bord de la crise de rire.
- Arrête de rigoler comme ça, tu vas finir par y rester, bouda Vénus.
Suicune arrêta ne voulant pas mourir avant d'avoir accompli son rêve, à savoir le rêve qu'avait vu ce fouineur d'Abra. "Cela lui apprendra à vouloir voir ses pensées pensa-t-il, amusé d'avoir su le rendre malade". Mais il restait perturbé par le comportement du dit Pokémon, ne sachant pas ce qu'il lui avait provoqué une frousse de tous les Diables. Ils se remirent en route, Suicune un petit rire crispé sur ses lèvres. Il espérait juste que Mars ne se mettrait pas en travers du chemin, sinon il l'expédiera bien loin avec une tornade. N'empêche, ça leur avait pris du temps pour trouver leurs vêtements. Quasiment une demi-journée pour qu'elles trouvèrent ce qui leur conviennent. Que c'était pénible un humain parfois, il était trop regardant à leur aspect morphologique que ça leur prenait parfois des heures pour s'habiller. Il allait souvent dans la Salle Omnipotence les observait et à chaque matin, c'était la même chose, la même rengaine, le même ballet avec les vêtements qui s'envolaient dans tous les sens, les gens s'habillant, se déshabillant et testant autre chose. "Trop ample", "pas assez classe", "bof", et autres conneries. Les garde-robes sens dessus dessous qu'ils faillent remettre en ordre après. Bref, un sacré bazar... Et à chaque matin, le félin rigolait à n'en plus finir.
Il regarda les trois nouveaux et se dit qu'au moins elles n'avaient pas l'air trop gnangnan là-dedans, c'était tous des vêtements renforcés pouvant résister à n'importe quelle blessure. Pratique pour ne pas se retrouver nu sur le champ de bataille, même si Saturne avait rouspété en disant vouloir avoir une tenue qui ne résisterait pas longtemps, trouvant cela grisant la perspective de se retrouver nue devant Jupiter. Elles s'étaient disputées pendant une bonne heure, amusant le félin. Finalement il avait reçu une baffe des deux femmes vexées de son attitude. Il en avait encore la marque sur sa joue. Il faut dire qu'il l'avait cherché mais dans un but précis, au moins s'il rougit comme une tomate devant Hélio, il pourra prétexter que c'est les gifles qu'il a reçu qui rosissent sa peau. Mars avait choisi une robe serrante noire et blanche avec une cape attachée rouge et blanche à l'extérieur et entièrement rouge à l'intérieur, des bottes blanches qui remontaient au-dessus de ses genoux avec des bas noirs qui dépassaient de quelques centimètres, des longs gants blancs des mains jusqu'aux coudes et rouges jusqu'aux épaules ainsi qu'un collier blanc avec un ruban rouge.
Saturne avait une robe noire et rouge qui était très très courte en bas, à ras de la touffe comme on dit, mais qui faisait cape derrière, une paire de chaussures à haut talon, mais une genouillère noire du côté gauche, une ceinture orange, une barrette jaune en forme de fleur égaillait ses cheveux ébène et un collier noir avec un long ruban orange.
Et enfin Jupiter, un débardeur rouge et orange magnifique dont les extrémités des manches ressemblaient à des feuilles, des bottes brunes avec des bas oranges, un short en soie blanc et elle avait une espèce de pendentif jaune dans ses cheveux qu'elle a noués à la base de la tête avec un foulard brun et noué en queue, retenu à l'extrémité par un ruban jaune. Il y avait quelques rubans jaunes çà et là dans sa tenue.
Ils arrivèrent devant la salle et entrèrent sous la juridiction de Dialga. La salle était vaste et s'étendait à perte de vue, et surtout il n'y avait aucun bruit, même quand ils marchaient ou quand ils voulaient parler aucun son ne sortait de leur bouche. Ce n'est pas pour rien que c'était la Salle du Silence. C'est comme s'ils se trouvaient dans l'espace. C'était hallucinant et assez impressionnant d'être dans cet endroit. Dialga les mena à la sphère qui était très loin et qui nécessitait au moins un bon quart d'heure de marche. Il leur indiqua de le suivre et de ne s'écarter sous aucun prétexte, sinon ils pouvaient tomber dans le vide et se perdre pour l'éternité. Néanmoins pour éviter tout risque, il construisit une barrière qui s'érigea autour d'eux, les empêchant de faire le moindre faux pas qui aurait pu leur être fatal.
La sphère s'ouvrit et ils entrèrent tous sauf Dialga qui préféra rester dehors, car même si l'espace de cet endroit était suffisant, il se serait senti à l'étroit. La porte de la maison s'ouvrit pour laisser passer Hélio. Mars poussa un GYAH déchirant pour les tympans du félin qui était juste à côté. Il était sûr qu'elle l'avait fait exprès pour l'ennuyer. Hélio la regarda avant de sortir un "un Mars et ça repart", devant une Mars scandalisée d'être rabaissée à une marque de bonbons. Suicune ricana dans sa barbe, même s'il n'en avait pas. Hélio se posta devant lui avant de le serrer dans ses bras, Suicune se laissa faire, bien content d'avoir retrouvé son ami, même s'il était toujours perturbé par le trouble d'Abra.
- Tu m'as manqué tu sais, lui murmura-t-il avant de s'éloigner d'un pas.
Suicune rougit à n'en plus finir, il allait défaillir mais se retint, alors que Mars le poussait sans ménagement.
- Tu vas bien ? Tu es tout rouge ! releva-t-il le regard inquiet.
Qu'est-ce qu'il adorait quand il était inquiet pour lui, c'était trop gentil.
- Oui... ne... t'inquiète... pas...
Il ne put finir car un petit Pokémon brun lui bourra dedans violemment, suivi de près par le volatile noir. Il reconnut sans peine Abra qui était furieux et le Cornèbre tout guilleret de le revoir. Ce tamponnage lui permit de retrouver ses esprits et de répondre à Hélio sans gêne qui aurait pu trahir ses émotions.
- Ne t'inquiète pas, j'ai reçu deux gifles de ces deux folles furieuses parce que je me suis moquée d'elles, miaula-t-il en désignant Saturne et Jupiter.
- Alors c'est toi notre vrai chef, s'esclaffèrent-elles en même temps.
Il pouffa de rire en voyant le changement abrupt qu'avait connu Saturne. Saturne, vexée, bouda alors qu'Hélio les fit rentrer dans sa maison.
Ils discutèrent une bonne partie de la nuit de tout et de rien, puis il les raccompagna à la sortie. Avant cela, il prit Suicune à part alors qu'il laissait les autres partir. La porte se referma, le laissant seul dans la maison avec Hélio. Elle rougit comme une tomate se demandant bien pourquoi il voulait lui parler personnellement. Elle sautilla sous le regard interloqué d'Hélio.
- Je dois te parler d'un truc grave, persifla-t-il dégoulinant de sueur.
Suicune remarqua son changement de comportement et arrêta de sauter, comprenant que l'heure n'était pas à la plaisanterie. Il était fort ami avec Hélio, se laissant souvent aller aux rêves les plus fous et les plus improbables, mais il pouvait être sérieux quand la situation l'exigeait et c'était le cas ici. Il regarda le plus sérieusement du monde Hélio qui n'attendait que ça pour lui raconter ce qu'il a vécu.
- Je me sens bizarre ces temps-ci, et je t'avoue que je ne sais pas pourquoi j'ai échafaudé ce plan pour nuire au monde. Je suis content d'être ici à l'abri de toutes influences, car je ne me sens pas en sécurité dehors. Je ne sais plus où j'en suis, ce que je dois faire, ce que je dois penser. Je suis perdu, j'ai besoin de quelqu'un pour m'épauler. Il y a quelque chose de mauvais qui rôde dans la Salle Originelle et il en a après moi. Je veux qu'on me protège, dit-il tout en tremblant et en pleurant. Il est trop puissant, je ne serais pas lui résister longtemps.
Il tomba à genoux n'en pouvant plus. Suicune le regarda étonné de tout ce déballage affectif auquel il n'était pas habitué à voir chez l'homme aux cheveux bleu. Il s'approcha de lui et Hélio colla sa tête dans sa fourrure. Leurs respirations cardiaques s'accélérèrent, ils transpirèrent beaucoup plus vite et soufflèrent de l'air chaud. Hélio passa ses mains sur son corps et se mit à le caresser tendrement. Il décolla sa tête de sa fourrure et regarda le félin dans les yeux. Ils savaient tous deux ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, ils venaient de le comprendre à l'instant précis où leurs regards se sont croisés. Malheureusement, une relation amoureuse entre un humain et un Pokémon était strictement interdite et contre-nature. Ils seraient vus comme des parias et mis à mort. Il resta dans les bras d'Hélio, sentant que ce contact lui faisait un bien fou et le soulageait un peu. Ce n'était pas grand chose mais c'était toujours mieux que rien !
Dialga attendit puis comprit que le félin bleu ne sortirait pas maintenant. Il raccompagna le groupe hors de la sphère et de la salle, Mars s'imaginant qu'elle n'aurait pas Hélio et rongée par la jalousie, Vénus était furieuse de l'écart de comportement de son compagnon. Elle le trouva abject d'être autant attaché à un humain alors qu'elle était la Déesse de l'Amour et qu'elle devait par conséquent les comprendre et comprendre leurs sentiments. Elle trouvait leur relation malsaine et sentait que ça allait mal finir. Ils partirent dormir dans l'antre de la Déesse, avec les pieds de plomb et dans une ambiance moribonde.
Suicune resta longtemps dans les bras du jeune homme, flairant qu'il en avait grandement besoin, son esprit au bord de la rupture mentale. Hélio constatait de sombres changements en lui comme s'il était la proie des ténèbres. Des ténèbres noires, malsaines, visqueuses, pernicieuses et dangereuses. Des ténèbres qui pourraient le faire basculer dans la plus totale des horreurs, dans la folie et la destruction. Il sentait que si les ténèbres le gagnaient, il ne serait pas en mesure d'y résister et d'y faire grand chose. Il se laisserait submerger et guider par elle comme si c'était une bonne amie alors que c'était un monstre d'une rare cruauté et d'une rare haine. Parce que, tout ça, il le ressentait même si les ténèbres ne l'avaient pas encore totalement possédé. Pour l'instant, il passait un bon moment avec le Pokémon. Ils étaient un peu dans leur monde à eux et ne faisaient plus attention à ce qui se passait à l'extérieur, comme si tout n'avait plus aucune importance, comme si le temps était suspendu sur ce dernier rare moment de bonheur.
Tout allait bien pour l'instant si on omettait cette ombre qui l'épiait sans arrêt et qui attendait impatiemment son heure, gagnant en force d'heure en heure, de minute en minute, de seconde en seconde. Il avait tout le temps, mais il serait bientôt à mûr pour le bon moment. Elle rigola, fit souffler le vent sur la sphère, déclencha une tempête qui ne furent pas entendus dans cet espace sans bruit.
Rien n'est plus beau qu'une grande amitié sincère et profonde quand elle est partagé, qu'importe ce qu'était Suicune, cette nuit fut son plus beau cadeau depuis qu'il existait, cette nuit il ne l'oubliera jamais. Hélio non plus ne l'oubliera pas, elle en était certaine.
- J'espère que tu penseras toujours à moi, que tu n'arrêteras jamais sinon ça me rendra malade. Je ne puis vivre sans toi, je t'aime trop. Je t'aime d'un amour sincère et véridique. Après tout, je n'étais pas si mauvais et mon coeur était bon. Je ne mentais pas quand je disais que je ne savais pas ce que je faisais, que je n'étais pas dans mon état normal. Me crois-tu ? Je ne voulais pas te faire du mal, à toi ou à la Confrérie. On n'a pas à se cacher, montrons notre amour au grand jour, qu'importe ce que les autres en pensent. Je t'aime vraiment, du plus profond de mon coeur.
Suicune se serra contre lui pour bien lui faire comprendre qu'elle aussi elle l'aime de tout son coeur et qu'elle sera toujours là pour lui, qu'importe les épreuves qu'ils traverseront.
Don't stop thinking of me
Don't make me feel this way
Come on over here and love me
You know what I want you to say
Don't be cruel to a heart that's true
Why should we be apart?
I really love you, baby, cross my heart
- Si on pouvait se marier, je l'aurais fait sans hésiter mais tu sais bien que cette action nous est impossible et que nous devons ronger notre frein et juste rester ami. Ca me désole car j'aurai voulu plus mais nous sommes déjà assez dans les ennuis pour en rajouter une couche, non ?
Hélio acquiesça tant bien que mal, ses paroles lui faisaient mal même si elles étaient véridique. Il sentait peu à peu ses bons côtés disparaître. Son coeur, anciennement bon, se laissait tout doucement aller au désespoir, à la haine, à la frustration peut-être. Toutes ces émotions négatives jouaient sur son moral et sur sa capacité à résister à l'appel sournois du mal. Il sentait bien qu'il n'était pas dans son état normal.
Le félin, qui sentait son trouble, se serra davantage et lui fit un petit câlin à coup de truffe.
Now, let's walk up to the preacher
And let us say, "I do"
And then you'll know you'll have me
And I'll know that I got you
Don't be cruel to a heart that's true
I don't want no other love
Baby, it's still you I'm thinking of
Le jeune homme aux cheveux bleus se sentait désemparé et complètement désarmé à ce qui allait arrivé dans peu de temps. Il avait beau réfléchir et échafaudait des plans, il ne voyait aucune issue. Il ne voyait que des impasses et quand il croyait trouver une solution, un autre problème se posait et la porte de sortie se refermait subitement devant son nez. Il sentait même que l'amitié ou l'amour d'Arceus ou de la Confrérie ne pouvait le sauver d'un destin sombre et funeste, parsemé de mort et d'horreur. La seule amitié, le seul amour qui comptait, c'était celui que pouvait lui donner Suicune. Il la veut, elle et seulement elle. Il pense à elle et encore à elle sans arrêt. Elle est comme un phare qui éclaire les ténèbres les plus profondes et qui sait guider le pauvre marin perdu en pleine mer, le soir d'une tempête déchaînée. Il était conscient que c'était peut-être la seule qui serait maintenir la barque à flot et de l'empêcher de chavirer. Parce qu'il savait que sans elle, il n'avait aucun espoir de revoir la lumière, il n'avait aucun avenir dans ce monde. Il se sentirait bien seul et perdu sans la présence réconfortante de son ami ou amie au vu de ses aspects et comportements féminins. Il avait besoin d'elle, d'un grand besoin d'elle. Il se surprit même à avoir de mauvaises pensées et de vouloir la manipuler pour sortir d'ici. Il poussa un hoquet d'horreur qui le fit frémir. Suicune sursauta légèrement, les sourcils froncés. Elle sentait bien que quelque chose n'allait pas mais, pour la première fois dans sa vie, elle n'arrivait pas à ressentir les émotions ni les sentiments de son ami. Comme si un voile sombre empêchait la lecture des pensées. Cela déstabilisa le Pokémon qui recula de quelques pas hésitants. Hélio la regarda, d'un regard vide et étrange. Suicune eut peur quelques secondes mais le soudain sourire réconfortant d'Hélio balaya bien vite ses inquiétudes.
Don't be cruel to a heart that's true
Don't be cruel to a heart that's true
I don't want no other love
Baby, it's just you that I'm thinking of
Il l'entraîna dans sa chambre et il s'allongea sur le lit avant de rapidement s'endormir d'un sommeil de plomb. Suicune s'allongea sur le tapis mais ne parvint pas vraiment à dormir, perturbée par l'abrupte changement de son comparse. Elle était encore fort perturbée de tous les récents évènements et ne savait plus où donner de la tête. Elle repensait aussi au trouble profond et ancré du Abra qui n'avait pas dit un mot de la soirée, se contentant de regarder dehors d'un regard vide, comme si son âme l'avait quitté.