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Rock Lobster Ou la recherche du lobe d'oreille égaré de M@xime1086



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Informations

» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 13/07/2016 à 19:00
» Dernière mise à jour le 13/07/2016 à 19:23

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Aventure   Humour   Présence de transformations ou de change

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Chapitre 1 - Il faut bien commencer par là...
Cerise et Baldwin s'étaient éloignés du bruit généré par les enceintes qui diffusaient en boucle un tube de l'été. Tous leurs amis dansaient et s'amusaient autour d'un feu de camp. On était en plein jour. La coutume voulait que lors du début de l'été, un feu soit allumé non loin de la mer. Les flammes éloignaient les Bekipan trop gourmands.

En effet, depuis plusieurs années, personne n'était sans savoir que ces oiseaux marins dévoraient les hommes susceptibles de se balader trop près de l'océan. Une théorie circulait racontant que ces Pokémon protégeaient la marée d'un fabuleux trésor.

Les pêcheurs les plus aguerris avaient du mal à vivre de leur métier. Soit ils disparaissaient, happés par ces oiseaux ; soit des langoustes aux couleurs bleutées faisaient chavirer leur bateau en provoquant des tempêtes. On connaissait donc très mal les fonds marins. Les Pokémon et les poissons demeuraient un mystère.
On en connaissait certains (surtout parce qu'il vivaient hors de la surface) comme les Pyskokwak, les Lokhlass ou bien encore les Arakdo.

Cerise admirait l'étendue d'eau. Il lui arrivait parfois de rêver à ce que pouvait bien engendrer les fonds marins. Elle s'imaginait nager au milieu des bans de poissons, à la recherche d'un trésor. La mer restait un territoire dangereux si l'on n'était pas correctement protégés. Seuls les navires transportant des denrées d'une région à l'autre faisaient l'objet d'un suivi très précautionneux. Peu de personnes pouvaient se vanter d'avoir traversé les océans pour découvrir de nouvelles terres.

Une volée de Bekipan planait loin du feu. Cerise songeait que si ces oiseaux étaient plus intelligents, ils useraient de leurs attaques aquatiques pour éteindre la flambée et fondre sur les adolescents pour les emmener dans leurs nids. C'était bien connu : les Bekipan abrutis représentaient 95% de l'espèce. Dommage pour eux...

« Tu es tellement belle, Cerise. Tes lobes d'oreilles ressemblent aux fruits dont est inspiré ton prénom. »

Baldwin ne la lâchait pas avec cette manie. La première chose qu'il aimait regarder chez une personne c'était ses oreilles. Les lobes. Il avait établi une classification : si l'extrémité de l'oreille était ronde alors tu étais une personne charitable. Si au contraire, elle était carrée, ton esprit était étriqué. Les lobes longs représentaient le courage ; les plus courts la cruauté.

« Tu sais que j'ai rencontré une fille qui n'avait pas de lobe d'oreille. C'était la première fois. Elle m'a expliqué comment ça lui était arrivé. »

Le jeune garçon aux cheveux très bruns s'approcha de son amie. Cerise dégagea sa tête, refusant qu'il la touche. Il insista et parvint à écarter les jolies boucles brunes de la jeune fille.
Il lui assura que cela ne lui ferait pas mal.

« Fiche-moi la paix avec tes lobes d'oreilles. Tu me fatigues. »

Captivé par le contour délicat du lobe de Cerise, il eut d'abord un sentiment de crainte. Et si l'opération se passait mal ? S'il ne parvenait pas à recoller son précieux lobe ? Il s'en voudrait de l'avoir défiguré à vie.
Puis ce fut la curiosité qui l'emporta. Il saisit l'objet de ses convoitises et tira si fort dessus que Cerise poussa un cri qui arrêta quelques danseurs au loin.

« T'es un grand malade ! Tu m'as fait super mal ! Espèce d'abruti ! hurla Cerise en portant une main à son oreille. »

Elle commença à paniquer lorsqu'elle comprit que Baldwin avait réussit son tour. Son lobe avait disparu. Le jeune garçon brandit son poing qui renfermait un morceau du corps de son amie. Il s'était entraîné des semaines pour exécuter correctement ce tour de magie.

« Qu'est-ce que tu m'as fait !! Tu m'a défiguré ! Rends-moi ça ! hurla plus fort Cerise en saisissant son ami par le col de sa chemise. »

Baldwin était prêt à le lui rendre mais un Bekipan plus rapide saisit à l'intérieur de son poing le morceau de chair et s'envola avec.
Ils regardaient s'éloigner le Pokémon, les bras ballants, atterrés, la bouche grande ouverte.

« Mon oreille !
- Son lobe ! »

Les deux adolescents quittèrent la plage, poursuivant l'oiseau. Ils entrèrent dans l'eau tiède sans se rendre compte qu'il entraient dans un territoire dangereux. Le feu de camp, la musique, les cris, tout s'éloignait d'eux à mesure qu'ils avançaient. Bientôt ils n'eurent plus pied. Cerise, en apercevant une horde de Bekipan, prit peur.

« Laissons tomber... Je ne suis pas rassurée...
- Cet oiseau t'a volé ton lobe par ma faute. Je vais aller le récupérer ! »

Il se mit à nager vers les oiseaux. Cerise l'appela, voulut le retenir. Baldwin semblait être plus concerné qu'elle sur le sujet...
Par esprit de solidarité, elle se mit à nager, elle aussi. Bientôt ils gagnèrent la surface au-dessus de laquelle planait le troupeau d'oiseaux. Comment allaient-ils reconnaître celui qui avait ingurgité le lobe de Cerise ?

« Lâche-moi ! »

Baldwin se retourna pour apercevoir son amie emportée par un des oiseaux. La poche ventrale leur permettait d'avaler de gros poissons -ou des humains. Cerise se retrouva très vite prisonnière dans une position particulièrement inconfortable. Recroquevillée, elle se débattait à l'intérieur du bec du prédateur. Mais les Bekipan, habitués à des prises peu aptes à se laisser mourir, résistaient aux coups donnés dans leur poche.

Au bout d'une heure, si Cerise ne sortait pas, elle serait avalée par l'oiseau. Un liquide buccale d'une acidité rare faisait dissoudre les corps. Heureusement, elle n'en était pas encore là.
Dans l'antre buccale, il faisait très sombre. La chaleur du Pokémon se diffusait dans toute la poche. Cela devint très vite insupportable. Elle crut étouffer.

Lorsqu'elle posa une main sur une des parois qui l'enserrait, elle sentit quelque chose de mou sous ses doigts. Elle cueillit le petit objet, le tâta. C'était rond... Elle réalisa soudain qu'elle venait de retrouver son lobe d'oreille. Pour s'assurer de sa découverte, elle colla le morceau de chair à son oreille et s'aperçut qu'en effet il s'agissait bien du morceau qui lui manquait.

L'urgence à présent était de sortir. Mais rien ne laissait présager une éventuelle issue. Malgré les coups de poings, les coups de pieds, le bec de Bekipan restait hermétiquement clos.
Elle désespéra. Elle imaginait Baldwin aux prises avec des redoutables oiseaux, lui aussi capturé. Elle sentit dans la poche une soudaine odeur et entendit comme un robinet ouvert. Quelque chose s'écoulait.

« Oh non, pas déjà ! »

Le liquide qui devait la décomposer et l'anéantir se répandait entre les parois. Elle redoubla d'effort pour quitter au plus vite ce piège mais rien n'y faisait.
Brusquement quelque chose la secoua et fit ouvrir le bec au Pokémon eau. C'était sa chance. Elle donna un violent coup de poing dans la partie entrouverte du bec qui s'élargit davantage. Une lumière apaisante s'infiltra et l'éblouit. Bekipan bascula et plongea dans l'eau. Il remonta quelques secondes, K.O.

Cerise avait réussit à s'extirper avec soulagement. La horde d'oiseaux avait disparu. Heureusement, dans sa main toujours fermée se réfugiait son lobe. Baldwin avait intérêt à le lui remettre en place !
Le jeune garçon n'était pas en vu. Avait-il été lui aussi capturé par un Bekipan qui s'était enfuit ? Elle regagna la plage mais fut arrêté par quelque chose qui lui emprisonnait la jambe. Elle poussa un cri. Et si c'était un Tentacruel ? Ces pieuvres étaient aussi redoutables que les Bekipan.

Quelque chose de sombre s'immergea ; Cerise soupira. Ce n'était que cet abruti de Baldwin.

« Qu'est-ce que tu fiches sous l'eau ? demanda-t-elle sèchement.
- J'essayais de savoir d'où provenait l'attaque qui a fait fuir les Bekipan. Ça vient de sous l'eau. »

Donc la mer l'avait sauvé. Sans perdre plus de temps, elle lui montra le lobe de son oreille et lui ordonna de le lui remettre. L'opération serait difficile à exécuter dans l'eau ; il lui suggéra donc de retourner sur la plage.

Une succession de vagues les bouscula et les éloigna l'un de l'autre. La mer s'était soudain agitée. Des jets d'eau tirés sous la surface de l'eau créait le désordre.
Cerise fut à son tour frappée par l'attaque et se retrouva propulsée dans les airs. Une fois retombée, elle réalisa avec amertume que sa poigne avait laissé s'échapper le morceau de son oreille. Elle eut le temps de voir le bout de chair flotter puis s'enfoncer entre deux vagues.

Baldwin l'appelait. Autour, le silence était retombé. Le flot s'était radoucit. Le ciel couvert annonçait une prochaine averse. Cerise plongea d'abord le bras puis le buste sous l'eau. Garder les yeux ouverts lui demanda un effort qu'elle ne se crut pas capable de fournir. Il lui semblait bien qu'une particule infime tombait devant elle.

Au moment de tendre le bras pour saisir son lobe d'oreille, la jeune fille crut qu'on lui coupait la main. Quelque chose de tranchant lui avait attrapé le poignet et l'entraînait au fond de l'eau. Elle n'essayait pas de se débattre, trop fatiguée pour mener une lutte. La peur de faire un geste malheureux susceptible de sectionner sa main la résigna à fermer les paupières et à attendre la fin.


[size=3]Nous étions à une fête
Son lobe de l'oreille est tombé dans les profondeurs
Quelqu'un l'a atteint et l'a attrapé
C'était une langouste[/size]