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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 07/07/2016 à 19:44
» Dernière mise à jour le 07/07/2016 à 19:45

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 10 - A : The Selfish World of Rocks.
Wildnis


— Pardon ?!

Je n'arrivais pas à croire ce que je venais d'entendre. La disparition d'Affienns, la Télégem qu'il aurait laissé, Cassis qui aurait formé un groupe dans l'urgence pour aller le sauver... c'était déjà beaucoup. Mais en plus de tout cela, Patch venait m'annoncer qu'Aglaé était partie elle aussi  ?

— Tu es sûr que tu ne te trompes pas ?! m'exclamai-je.
— Tu sais, soupira Patch, il n'y a pas des milliers de Libégon ici ! Impossible qu'on ait pu la confondre avec une autre, c'était bien Aglaé.
— Mais... pourquoi... ?
— Alors là, je n'en sais rien. Apparemment, elle aurait vraiment insisté...

Je ne comprenais pas. Pourquoi ma chère Aglaé aurait insisté pour accompagner Cassis ? Il devait certainement avoir quelque chose qui m'échappait. Elle était le symbole de la douceur et de la gentillesse, se lancer à corps perdu dans une situation aussi dangereuse ne la ressemblait pas ; à moins que...

Peut-être qu'elle le faisait par gentillesse justement. Oui, ça devait être ça. Elle devait considérer Cassis – à juste titre – comme la sauveuse de Wearl, de ce fait, dans sa grande bonté, elle ne pouvait ignorer les malheurs qui s'abattaient désormais sur elle, même si cela signifiait aller se battre.
Cette pensée en tête, un sourire naquit sur mes lèvres fatigués ; Aglaé était vraiment quelqu'un de remarquable, j'étais fier d'être son époux.


____________________

Aglaé


 Ha... Hahaha ! Je ne m'étais jamais autant amusée, jamais ! Cette Roserade savait se battre, et j'adorais ça. Je devais cependant avouer être surprise, je ne savais pas que ce genre de Pokémon pouvait faire émerger des lames de glaces de leur roses. Bah ! Qui s'en souciait ? Elle pouvait bien cracher du feu que je m'en ficherais éperdument. Je voulais juste me battre, ressentir le frisson !

Mes Dracogriffes se fracassaient contre ces doubles épées gelées à chaque seconde. Chaque impact m'emplissait d'une telle joie qu'un sourire extatique recouvrait tout mon visage. Je devais certainement ressembler à une folle furieuse. Qu'importe mon apparence ; je m'en étais souciée toute ma vie, désormais, la roue avait tourné. Je ne faisais plus les choses pour les autres, mais uniquement pour moi.

Plus j'accélérais ma cadence, plus l'euphorie du combat m'envahissait, et plus cette idée s'encrait plus profondément dans mon esprit. Ce qui je ressentais actuellement, c'était tellement puissant ! Il n'y avait rien de tel que de laisser exploser son égoïsme. Comment avais-je pu passer à côté d'une telle jouissance pendant tant d'années ? Comment avais-je pu me laisser enfermer dans cette vie de château morne et assommante ?

Le but ultime dans une vie, c'était d'être heureux et non pas de rendre les autres heureux. Et c'était bien ce que je comptais faire.

— … ennuyeux, lâcha soudainement mon adversaire après avoir fait un large bond en arrière.
— Qui a t-il ? lui lançai-je dans le feu de l'action. Tu as peur ?
— Non. J'ai juste l'impression de combattre une bête sauvage ; c'est une disgrâce pour la personne sensible que j'incarne. Je suis une artiste ; j'aime les belles choses, la grâce et la subtilité. Les êtres primitifs sans cervelle, très peu pour moi.
— Ah ! Tu te cherches des excuses, en réalité, tu n'es juste plus capable de me suivre. Prends ça !

Qu'avait-elle à soudain me faire la morale ? Elle cherchait à me provoquer ? Eh bien elle allait être servie !
Je repartis à la charge sans tarder, sans m'intéresser une seconde à ma propre défense. A quoi bon ? Je voulais simplement sentir le choc de mes griffes contre quelque chose de vivant !

Cependant, la Roserade changea de stratégie. Elle arrêta de contrer mes assauts ; elle les évitaient tous. Je grinçai des dents. C'était du sabotage ! Si elle ne se battait pas, tout cela ne servirait à rien !

— Arrête de fuir ! hurlai-je.
— Et pourquoi donc, ma chère ? se moqua mon ennemi. Au fond, je ne suis pas obligée de te vaincre. Je dois juste attendre que Grand-Frère aide Affienns à atteindre sa toute puissance, mon travail ici ne consiste qu'à tenir les gêneurs à distance. Ce n'est plus qu'une question de minutes. Une fois cela fait, nous aurions gagné.
— Je m'en fiche de ce que tu baragouines ! Je m'en fiche de vos buts, et je me fiche même d'Affienns ! Je suis là pour me battre, rien d'autre ! Alors tu vas me faire le plaisir d'accéder à mon souhait !

Je voulais faire durer le plaisir plus longtemps mais il semblerait que je n'eusse plus le choix. J'expirai lentement, concentrant le maximum de ma force. J'allais enfin le faire. J'attendais ce moment depuis si longtemps.

En réalité, j'avais toujours été attirée par le combat. Quand j'étais jeune, je voulais devenir une grande et renommée guerrière solitaire, parcourant les vastes plaines du continent en soumettant tout sur son passage. Un rêve de gosse, mais un rêve sincère. Jusqu'à ce qu'ils furent arrivés. Ces types, ces ignobles Pokémon qui avaient décrété que j'allais devenir la femme du prochain Maire de Wearl – Wildnis.

C'était à ce moment là que j'avais tout perdu. Amis, famille, rêve. On avait remplacé la vie à laquelle j'aspirais par une autre, entièrement factice, basée sur les faux-semblants. Toutefois, en moi, malgré mon masque hypocrite, la jeune Aglaé rêveuse subsistait encore.

Dès que j'avais un moment de libre, je m'entraînais dans le plus grand secret. Les souterrains du château étaient si larges et profonds qu'y trouver une zone où je pouvais y aller à fond sans faire me faire remarquer était assez aisé. Comme je savais mon temps d'entraînement limité, je ne lésinais pas sur mes efforts. J'avais même l'espoir qu'un jour, je deviendrais plus forte que tout Wearl réuni, et que je pourrais briser ma cage dorée.

Or, pour devenir de plus forte que Wearl, il fallait déjà que je devinsse plus forte que Wildnis. Mon cher époux tenait sa plus grande renommée de sa technique ultime – un Zehnte selon le terme officiel – qu'il avait appris à l'école du Roi d'Argent. The World of Sand. Une capacité surpuissante capable de modeler le sable à volonté, lui faisant prendre toutes sortes de formes toutes aussi destructrices les unes que les autres.

Je trouvais cette capacité stupide. Le sable, il n'y en avait en quantité que dans le désert. Alors certes, c'était très pratique lorsque l'on y habitait, mais si l'on voulait parcourir le monde, cela ne servait à rien. S'il se battait en pleine forêt, il ferait bien moins le malin, le Wildnis !

Si je voulais le surpasser, il fallait que je me crée mon propre Zehnte. Un Zehnte utile en toute circonstance. Et j'y étais arrivée. Wildnis m'avait longuement parlé de son lourd entraînement à l'école du Roi d'Argent. Un apprentissage éreintant, épuisant et incroyablement stricte. Il lui avait fallu des années pour maîtriser The World of Sand.

Cela me faisait doucement rire. Des années ? En quelque mois, j'avais réussi à copier sa technique. Alors oui, ce n'était pas parfait, mais j'arrivais à commander au sable. Mais pourquoi m'arrêter là ? Le sable était inutile. Il me fallait plus. Quelque chose que je pourrais trouver partout, où que je fusse. Quelque chose comme la roche.

Une fois que mon énergie fut tant canalisée que mon corps tout entier se mit à briller, je prononçai d'une voix déterminée :

— The World of Rocks.

Aussitôt, ce fut comme si la grotte elle-même si pliait à ma volonté. Des épais morceaux de roche se détachaient de la paroi avant de me rejoindre, épousant la forme de mon corps en me recouvrant d'une armure rocheuse, ne gardant que mes ailes et mes yeux à l'air libre.

Une stalactite tomba du plafond et se planta juste devant moi. J'usai simplement de mon pouvoir et elle éclata en des milliers de pierres aiguisés, qui vinrent fusionner à mes griffes draconiques, les rendant plus mortelles que jamais.

Mon cœur battait si vite que je crusse qu'il pouvait rompre à tout instant. Enfin ! Enfin je pouvais utiliser cette forme ! Enfin je pouvais démontrer ma toute puissance !

Enivrée, je griffai simplement dans le vide. Trois ondes de chocs déferlèrent, marquant la paroi rocheuse – qui pourtant se trouvait à plusieurs mètres de moi – de trois énormes traces de griffures.

— Ha...HAHAHA ! C'est magnifique ! Sublime ! Tant de puissance... plus rien ne peut m'arrêter !
— … j'ai l'impression d'entendre un mauvais méchant de seconde zone, soupira la Roserade. J'admets cependant que cette transformation me surprend ; à défaut d'être gracieuse, vous avez au moins la force. Toutefois, moi, j'ai les deux.

Elle me prenait encore de haut. Du moins, c'était ce qu'elle voulait me faire croire. J'étais certaine qu'elle devait fondre de peur. Hahaha, eh bien soit, je pouvais bien la laisser jouer les courageuses pour l'instant, puisque j'allais la détruire !

Je me précipitais sur mon adversaire, animée d'une extase destructrice. Elle tentait encore d'échapper à mes griffes, mais elle comprit rapidement que c'était peine perdue. Le moindre mouvement que je faisais provoquait une véritable catastrophe ; rapidement, la caverne devint instable.

— Ohé, grinça la Roserade. Vous savez le temps que cela nous avait pris pour creuser cette grotte ? Et vous pensez vraiment que je vais vous laissez la détruire sans rien dire ?
— Arrêtez-moi si vous en êtes capable !
— … soupir.

Brusquement, mon adversaire s'élança ; il était temps ! Cependant, malgré tous mes efforts, je ne parvenais toujours pas à la toucher. Elle multipliait les petits bonds, les grands saltos, les vives esquives à la dernière minute, tout en se rapprochant dangereusement de moi. C'était comme si elle dansait à travers mes griffes, même moi je devais avouer que ses mouvements inspiraient la grâce à l'état pur.

Et ce n'était pas tout. Dès qu'elle voyait une ouverture, elle abattait impitoyablement ses deux lames de glaces sur mon corps. J'avais beau avoir une épaisse et robuste armure de roche, je sentais très bien les coups.

Loin de moi l'idée d'abandonner cependant. Si elle pensait m'impressionner avec ces beaux gestes, elle se mettait les roses dans l’œil. Si je ne pouvais pas la toucher en frappant normalement, alors je n'avais qu'à frapper encore plus fort !

Cette fois-ci, je n'avais plus de limite. Rayonnante d'énergie draconique, je me ruais littéralement sur la Roserade ; chaque pas que je faisais provoquais des Éboulements, chacune de mes Dracogriffes fissurait le sol, chacune de mes Draco-Queue déclenchait des épaisses tempêtes de poussières.

Mon adversaire avait beau « danser », c'était impossible pour elle de passer à travers tout ce qui lui déferlait dessus. Elle faisait bien moins la maline maintenant ! Lorsque je la vis trébucher sur une fissure avant de se faire écraser par plusieurs rochers, je ne pus m'empêcher de rire.

— … une vrai brute, geignit la Roserade en brisant d'un coup de lame les rochers qui l'enterrait.
— Une brute qui va vous massacrer, ricanai-je avant de repartir à l'assaut.
— … encore une fois, soupir.

Soudain, je me figeai sur place.

— … qu... ?

Une intense douleur me perfora l'estomac. Une partie de mon armure au niveau de mon ventre explosa. Mes genoux touchèrent le sol. La Roserade était derrière moi, légèrement courbée vers l'avant, du sang suintait de ses deux lames.

— Plus résistante que prévu, marmonna t-elle. Vous avez de la chance, normalement votre corps aurait dû perdre son unité.
— …

J-Je n'avais rien vu venir ! Cette vitesse, cette force, cette agilité ! Intéressant. A bien y réfléchir, se serait dommage que mon premier véritable combat se conclût sur une victoire trop facile. En cela, cette Roserade était une adversaire parfaite.
Je me relevais, ignorant totalement ma blessure au ventre. J'avais eu tord de la considérer comme une moins que rien, si je voulais la vaincre, je ne devais plus la sous-estimer !

— Vous voulez encore continuer ? souffla la Roserade. Je ne veux pas vous tuer ; si vous voulez, vous pouvez partir, je ne vous en empêcherais pas.
— Et comment que je veux continuer ! Vous n'avez encore rien vu de ce que je peux faire !

Dans un hurlement, je poussais mon World of Rocks dans ses limites les plus périlleuses. Je fusionnais totalement ma conscience avec la roche. J'étais dans une caverne souterraine. Ici, j'étais la reine. Je n'avais qu'un ordre à donner, et ma volonté était faite.

Premièrement, je trouvais la zone de combat , un simple couloir dans une caverne, trop petite. Les parois rocheuse s'écartèrent d'un seul coup en un fracas assourdissant, formant un large terrain ovale ; évidement, les deux côtés du terrain furent bouchés par des Éboulements, histoire d'éviter toute fuite. Deuxièmement, mon adversaire était bien trop arrogante, il fallait y remédier. Des dizaines et des dizaines de stalactites se détachèrent et fusèrent vers la Roserade. Et dès qu'elle se rapprochait de moi, un imprenable mur de roche surgissait du sol et encaissait les coups sans broncher.

Mon ennemi n'avait aucun échappatoire. Elle était en perpétuelle danger, elle devait bouger en permanence pour ne pas se faire embrocher par une stalactite qui pouvait sortir de nulle part. Aussi, impossible pour elle de me toucher grâce à ma protection. Le jeu était fait. Je n'avais peut-être aucune expérience, aucune technique, mais ma force brute était si phénoménale qu'elle compensait tout cela.

— HAHAHAHA ! m’égosillai-je. Tu es finie petite plante ! Et inutile de penser m'échapper, tu es piégée !
— Ça suffit, cracha soudain mon adversaire. J'ai toléré ta présence jusqu'à maintenant, cependant, qu'un être aussi sauvage que vous souille notre base est inadmissible. J'en suis désolée, mais notre affrontement s'achève dès maintenant.

Qu'est-ce qu'elle me racontait encore ? Et comment pouvait-elle garder se ton condescendant ? Ça m'enrageait. Ne voyait-elle que j'avais complètement l'ascendant sur elle ?

Toutefois, je déchantais rapidement. Sans que je ne comprisse pourquoi, des fleurs obscures avaient éclos de toutes parts, recouvrant l'intégralité du terrain, il n'y avait plus aucune roche visible. Je tentai de les écraser avec mon World of Rocks, mais étrangement, j'avais beau forcer au maximum, plus aucune pierre ne voulait bouger.

— Inutile, secoua Roserade de la tête. Les racines de mes fleurs retiennent la roche, et elles sont indestructibles.
— Des... racines ?
— Oui, vous savez, les choses qui avec lesquelles les végétaux puisent leurs nutriments. Enfin, j'imagine que vous ne voulez pas de cours de botanique ; de toute façon, vous allez passer de la théorie à la pratique.

Non. Décidément, je ne l'aimais pas cette Roserade. Je n'avais plus qu'une envie, c'était d'écraser sa jolie petite tête entre mes griffes. Je me préparais à m'élancer, cependant, à ma grande surprise, mon corps refusait de m'obéir. Je ne pris pas longtemps à comprendre pourquoi. Les fleurs obscurs n'avaient pas seulement décider de recouvrir la roche, mais également mes écailles !

L'essaim végétaux s'était propagé tel un virus et me recouvrait désormais de la tête aux pieds. Je pouvais sentir leur fameuse racine perforer mon armure et aspirer mon énergie. Je tentais de me débattre rageusement, mais rien n'y faisait. Ma vision devenait de plus en plus trouble...


____________________


Géraldeline

 Ah. Aglaé s'écroula lourdement au sol, recouverte de roses noires. Elle ne semblait plus pouvoir se relever. Ouf, je pouvais enfin sortir de ma cachette.

Durant tout son combat, j'étais restée en retrait. Et on ne m'empêchera pas de penser que c'était à raison. Aglaé se battait avec tant de sauvageries que ma petite écaille me disait que, dans sa folie, cette Libegon ne ferait aucune différence entre alliés et ennemis.

— Tiens, notre deuxième intrus pointe enfin le bout de son museau ?

La Roserade me regarda, elle avait une pose guerrière. Je ne pouvais pas pas fuir étant donné qu'Aglaé avait eu l'ingénieuse idée de boucher les issues avec ses Éboulements ; je ne pouvais pas non plus battre la Roserade étant donné qu'elle avait éclater Aglaé sans véritable difficulté.

Maintenant que j'étais seule, peut-être que mon adversaire allait abattre son courroux sur moi. Peut-être que j'allais mourir. Alors, je commençais à lustrer mes écailles, car déjà, une fois morte je ne pourrais plus le faire, et deuxièmement, je ne voudrais pas que ceux qui découvrissent mon cadavre me prissent pour une clocharde ; je devais être présentable en toute circonstance.

— Vous... faites votre toilette ? s'étonna la Roserade.
— Oui, soufflai-je. C'est interdit ?
— Non... c'est juste... étonnant. Après la sauvagerie de votre amie, je m'attendais à ce que sa coéquipière soit du même acabit.

Et voilà, il suffisait d'être accompagné de mauvaises personnes pour avoir illico une mauvaise réputation.

— Je n'ai rien à voir avec cette sauvageonne. Je dois même être plutôt rassurée de la voir hors état de nuire, j'ai moi-même faillie me faire écraser par ses Éboulements ou stalactites plusieurs fois...
— C'est vrai qu'elle ne faisait pas dans la dentelle. Oh, et rassurez vous, elle n'est pas morte, j'ai juste ponctionner suffisamment de son énergie pour la plonger dans un profond sommeil.
— Mmmh.

Elle ne l'avait pas tuée ? Donc je ne risquais pas la mort ? Je continuais cependant à lustrer mes écailles, elles avaient un peu pris la poussière à cause de tout ce remue-ménage.

— … vous vous battez bien, lançai-je à tout hasard.
— Pardon ?
— Je suis tout à fait d'accord avec vous. Aglaé est une vrai brute, elle fonçait dans le tas sans réfléchir. Vous, vous avez un vrai style, agréable à observer.
— Eh bien... merci, je suppose.

Long moment de flottement ; je finis enfin de me nettoyer. J'étais contente d'être débarrasser de toute cette terre.

— Vous vous occupez beaucoup de vous, observa la Roserade.
— Il faut bien se démarquer dans ce monde de brutes, soupirai-je.
— N'est-ce pas ? répliqua t-elle du tac au tac. Plus personne ne donne d'intérêt à la grâce et à la beauté de nos jours. Comme cette Libegon qui ne pensait qu'à frapper le plus fort possible, j'espère qu'elle a comprit que sans style, rien ne valait la peine.
— J'en doute fort. Je suis sûr qu'une fois réveillée, elle voudra simplement se venger tout aussi stupidement.
— Hahaha... oui, c'est vrai. Dès fois, j'ai vraiment l'impression d'être née dans le mauvais monde.

Tiens, cette phrase, je me la disais souvent aussi. A bien à regarder, cette Roserade était plutôt jolie – et je ne le disais pas souvent pour quelqu'un d'autre – elle aussi devait prendre soin d'elle.

— Je me nomme Géraldeline, me présentai-je. Enchantée.
— Et moi Gloria, tout le plaisir est pour moi.

Nous nous regardèrent longuement. Je ne saurais le dire très exactement, mais je sentis comme une connexion se former entre nous, malgré le fait que nous soyons ennemis.

— Vous ne voulez pas vous battre je présume, avança Gloria.
— A quoi bon ? Je ne suis pas idiote, je connais mes limites. Et non seulement ma chef n'est pas là pour constater mon insubordination, mais en plus je déteste me salir dans une bataille.
— Je confirme, il n'y a rien de pire que de sortir d'un affrontement couverte de poussières. Je mentirais si je disais n'aimer ni le combat ni la puissance ; mais justement, je veux révolutionner le monde du combat. J'ai le fol espoir que si je réussis à imposer mon nom dans ce monde tout en mettant toujours la grâce et la beauté en avant, les autres Pokémon m'imiteront.
— Un fol espoir, en effet ! m'amusai-je.
— Haha, c'est vrai que plus les années passent, et plus mon rêve s'éloigne. J'ai déjà un peu plus de 60 ans après tout, un peu tard pour lancer une révolution.

Je manquai de m'étouffer. Avais-je bien entendu ?!

— 60 ans ? m'écriai-je. Mais... vous en paraissez quarante de moins !
— La flatterie ne vous mènera nulle part, jeune fille ! ria mon interlocutrice. Cependant, j'admets que l'on me le dit souvent. Je prends juste soin de mon corps, tout simplement.
— J'aimerais bien savoir votre secret...

Gloria ricana légèrement et commença à légèrement se vanter. Étrangement, cela ne me gêna pas plus que ça et j'en profitais pour parler de mes propres techniques beautés. Cela faisait longtemps que je n'avais pas discuté avec une personne qui me comprenait.

Et puis, en occupant Gloria, je l'empêchai un peu d'entraver Stalhblume, non ? Alors finalement, d'un certain point de vue, tout en m'amusant avec cette Roserade, je participais activement à la mission de sauvetage d'Affienns. Une belle façon d'allier l'utile à l'agréable !