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Total Genesis de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 04/07/2016 à 20:07
» Dernière mise à jour le 09/07/2016 à 17:44

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes   Sinnoh

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Chapitre 14 : Destruction totale
Tandis que Chloé et Hoenn sortaient du commissariat, il n'y avait pas le moindre vent à l'extérieur. Aucune brise, rien qui n'indiquait une quelconque vie du ciel. Les oiseaux ne chantaient plus, les rues étaient moins bondées, pour ainsi dire presque vides. Toute animation avait disparue, ne laissant plus qu'un paysage fade et plat. « Le calme avant la tempête ». C'était comme ça que Hoenn caractérisait cet instant.

« Tiens, c'est étrange, fit remarquer la jeune femme. On dirait que tout est mort.

Ils continuèrent, quoique étonnés et perplexes. Lorsqu'ils furent à une cinquantaine de mètres du commissariat, un bruit, semblable à un sifflement strident se fit entendre. A mesure que les secondes défilaient, il s'accentuait et bientôt, il devint insupportable.

- Ça vient de derrière ! s'exclama Hoenn.

C'était bien le cas. Ils se tournèrent vers le bâtiment de la police, mais n'y virent rien. Soudain, une bourrasque de vent les secoua, et des formes noires, descendant des nuages, fondirent sur le commissariat. Il y eut alors une terrible explosion, soulevant un nuage de fumée. Le souffle projeta les deux jeunes gens quelques mètres plus loin, ainsi que des voitures et autres arbres. Les vitres du bâtiments volèrent en éclat, et une seconde plus tard, un éclair le traversa, et il sembla alors être découpé de part en part. S'en suivit une seconde explosion, bien plus violente que la première, et ce qui restait du commissariat fut anéanti, projetant les énormes morceaux de béton découpés en tous sens, atteignant des immeubles adjacents. Le garçon n'en croyait pas ses yeux, c'était inimaginable. Il tourna la tête, et vit que Chloé saignait. Bien qu'il ne s'en était alors pas rendu compte, lui aussi était couvert de bleus et saignait. Faisant fi de leurs blessures, ils se relevèrent et coururent en direction des ruines du cube.

- Papa !! cria la jeune femme.

Lorsqu'ils furent à une vingtaine de mètres, les formes que Hoenn avait aperçu juste avant se montrèrent, en haut des décombres.

- Ne faites pas un pas de plus, fit l'une d'elles.

Le détective ne comprenait rien de ce qui se passait, hormis qu'il avait face à lui cinq personnes, responsables de la destruction du commissariat.

- Faisons les présentations, dit une femme, mais allons vite. Nous sommes les tout puissants Généraux du Groupe d'Extermination des Pokémon.

- P... Pourquoi avez-vous fait ça ?! s'exclama Hoenn.

- Voilà ce qui arrive à ceux qui tentent de s'opposer à nous, répondit une voix masculine caverneuse. Vous vous êtes mêlés de nos affaires, et ce fut là une immense erreur. Qu'il s'agisse de vous ou de Désastre, nous ne pardonnerons à personne.

Le garçon contempla l'horreur de la scène. Peut-être des centaines de personnes se trouvaient là, civils et policiers, et certainement quatre-vingt pourcents d'entre eux furent tués, les autres ensevelis sous les décombres.

- Taros, continua la voix masculine.

- Entendu.

L'un des hommes s'avança. Il avait des lunettes, et des cheveux mi-longs, lui couvrant en partie le front. Il portait à sa ceinture une épée, semblable à un katana. Il la dégaina, et la leva vers le ciel.

- Observez simplement.

D'un coup sec et rapide, il la planta dans les restes de béton, et après un éclair lumineux, le sol sous les pieds des deux jeunes gens fut à son tour découpé de part en part, les faisant chanceler. Chaque « coup » porté les évitait, mais il était évident qu'il aurait suffi d'en érafler un seul pour mourir.

- Tenez-vous réellement à vous opposer à ça ?

Cette fois, c'était une femme qui prit la parole.

- Vous n'êtes rien face au GEP, continua-t-elle. Si vous souhaitez vivre plus longtemps, abandonnez simplement, et éloignez-vous de nous.

Au loin, des sirènes d'ambulances se firent entendre.

- Adieu, finit-elle.

Sur ces mots, ils disparurent comme ils étaient arrivés, laissant Chloé et Hoenn face aux décombres du commissariat. Voyant ce spectacle, la jeune femme en tomba à genoux.

- Est ce que ça aurait vraiment pu être pire que ça ? dit-elle. »

Non, ils avaient devant eux le pire. En même temps que leurs espoirs, la Brigade d'Intervention Désastre, ainsi que la vie de centaines d'innocents venaient d'être écrasés. A cet instant, le garçon repensa aux dernières paroles de Franck Larisa. Il avait pressenti une défaite, un malheur. La guerre avait été déclarée, mais ils s'étaient fait broyer avant d'avoir pu faire le moindre mouvement. Le GEP avait tout gagné, et il ne restait plus personne pour leur faire face. Ils finirent par tomber dans l'inconscience avant que les secours n'arrivent.

Ils se réveillèrent une heure plus tard, sous perfusions et sur des lits de fortunes. Non loin d'eux défilaient toutes les victimes, transportés dans les dizaines d'ambulances présentes sur les lieux. La tête lui tournait, mais Chloé se redressa, observant les alentours. Devant eux passaient policiers, civils, tous gravement blessés ou morts. Il était facile de différencier les décédés des vivants, comme les premiers étaient placés dans un sac noir. Non loin, Hoenn était allongé, toujours endormi. Elle voyait flou, et avait mal à la tête. D'un mouvement sec, elle arracha ses pansements, reliés aux instruments médicaux derrière elle, et entreprit de descendre de son couchage. La poussière ambiante lui collait à la peau, et lui arrachait une quinte de toux, lorsqu'elle envahissait ses poumons. La jeune femme se souvint : un peu plus tôt, ils se rendaient au commissariat pour annoncer les dernières découvertes du détective à son père, et pour que celui-ci leur réponde qu'il engageait la guerre. Ensuite, le GEP avait attaqué. En à peine dix secondes, le bâtiment avait été transformé en ruines. Il n'en restait plus rien. A chaque mouvement, tout son corps s'en trouvait douloureux, mais elle s'efforça pour autant de marcher. Elle jeta un autre coup d’œil au garçon, qui dormait toujours. Lui aussi était couvert de blessures, superficielles mais nombreuses. Elle n'avait pas le temps d'aller le voir, il fallait continuer, il lui fallait trouver son père.

Au même moment, les Généraux pénétraient dans les quartiers du GEP, se dirigeant vers la salle de commandement. A leur passage, le silence se faisait et les employés s'inclinaient, sans même recevoir un coup d’œil en retour. Ils traversèrent de nombreux couloirs et enfin débouchèrent dans une très grande salle blanche. Au milieu se trouvait une immense table de réunion, et au fond, un fauteuil, sur lequel était assis Alexandre. A ses côtés se tenait Sinnoh, debout.

« Vous revoilà, sourit-il à l'adresse des cinq. Votre mission a-t-elle été fructueuse ?

Cette fois, ce furent eux qui s'agenouillèrent.

- Oui, fit l'homme à la voix rauque, tout s'est bien passé.

- Faites-moi un rapport complet, dit le Directeur.

- La Brigade d'Intervention Désastre a été entièrement détruite, continua le Général. Il ne reste plus rien du bâtiment, et nous estimons les pertes humaines à au moins quatre-vingt dix pourcents. En ce qui concerne les dix autres, il est impossible qu'ils ne s'en soient tirés sans séquelles, et également impossible qu'il ne s'agisse que de la Brigade.

- Et... En ce qui concerne la femme et l'enfant ?

- Ils ne sont pas gravement blessés, sachant que nous les avons épargnés, mais je doute qu'ils retentent quoi que ce soit.

- La femme et l'enfant ? répéta Sinnoh, ne comprenant pas.

Alexandre sourit de plus belle.

- Oui, deux individus dont le but était potentiellement de t'enlever. Ils se sont beaucoup trop mêlés de nos affaires, il fallait leur faire peur.

Sans nul doute, il devait parler du garçon aux cheveux bleus, ainsi que de la supposée sœur de sa défunte mère, et il en resta un instant étourdit, ne sachant que penser réellement. Il n'était pas censé éprouver de peine pour eux. Après tout, ils avaient tenté de l'arracher à son paradis, et il ne les connaissait pas, pourtant... Pourtant un doute s'était installé dans son esprit, depuis qu'il avait sauvé le garçon ainsi que son Pokémon. Ce dernier élément, il ne devrait le révéler à personne au GEP, hormis son Capitaine, comme lui seul pourrait l'écouter sans qu'il ne se sente honteux.

- Bien poursuivit-il, amenez les prisonniers.

A ces mots, des officiers, tenant trois hommes, s'avancèrent. Où plus précisément, ils tenaient les trois cages dans lesquelles ils étaient enfermées. Vous savez, ces petites cages utilisées au moyen-âge... Une fois encore, cela en dit long sur l'horreur des agissements du GEP. Les voyant ainsi confinés, entourés de la tête aux pieds par des chaînes, le garçon aux cheveux argentés écarquilla les yeux.

- N'aie pas peur, Sinnoh, le rassura Alexandre. Ces hommes-là sont des criminels, et c'est parce que nous représentons une forme de justice que nous pouvons les punir.

Il se leva alors, et s'avança vers eux.

- Bien, qu'allons-nous faire de ces trois espions ? Mes chers Généraux, vous qui êtes d'ordinaire si créatifs, que proposez-vous ?

- Torture, répondirent-ils.

C'en était trop pour Sinnoh. Il ne pouvait voir ça.

- Sire, fit-il, puis-je sortir s'il-vous-plaît ? Je ne me sens pas très bien.

- Vas-y donc, je ne te retiens pas plus.

Ne perdant pas une seconde de plus ici, il s'en alla, marchant vite sans pour autant courir, et c'est avec un soulagement affirmé qu'il franchit la porte de la pièce. Il tremblait, et n'était vraiment pas en forme. Il lui fallait tenter de voir Osvald. Le jeune homme pressa le pas, et lorsqu'il fut à une vingtaine de mètres de la porte, il entendit les premiers cris des trois hommes. Il ne sut pas ce qui leur arriva, mais préféra ne jamais le savoir.

Presque en larmes, il déboula dans devant le bureau de son supérieur, et toqua rapidement, afin d'entendre l'autre lui dire d'entrer. A cet instant non plus, il ne se fit pas prier.

- Eh bien Sinnoh, que t'arrive-t-il ? demanda le Capitaine en voyant son visage défait.

Le Lieutenant s'assit et fondit alors en larmes, avant de lui raconter toute la scène. Lorsqu'il eut fini, Osvald Grimm s'enfonça dans son fauteuil en cuir et contempla longuement le plafond.

- Tu sais, dit-il finalement, je peux comprendre que tu sois choqué par cela. Et je dirais même que si tu ne l'avais pas été, ça m'aurait embêté. Alexandre a sa propre vision de la justice, qui se trouve être différente de la mienne. Sinnoh, apprécies-tu vraiment de tuer des Pokémon ?

- Euh... Je ne dirai pas que j'apprécie, mais c'est pour moi une nécessité... Enfin je crois.

L'autre secoua la tête.

- Non, ce n'est pas une nécessité. La mort n'est pas une nécessité, et ne le sera heureusement jamais. Je me dois de t'avouer un secret. Je fais partie du GEP, mais je n'approuve pas leurs actes. En fait, je tente même d'agir contre eux.

- Mais... Pourquoi me dites-vous cela ? demanda le garçon.

- Tout simplement parce que j'ai confiance en toi, et je sais qu'il est important que tu saches ça. Peut-être n'es-tu pas d'accord avec le fait que je te dises que je suis contre le meurtre, qu'il s'agisse d'humains ou de Pokémon, mais tu dois le savoir. Sinon, tu finiras comme Alexandre, ou comme les Généraux. Ils ont peut-être du pouvoir au sein de l'organisation, mais ce sont des monstres qui ne songent qu'à la mort. Je ne te demande pas de les haïr, loin de là, mais simplement d'entendre et d'écouter ce que je te dis, afin de t'ouvrir l'esprit avant qu'il ne soit clos. Donc je te le redis : je ne supporte pas de voir des êtres vivants souffrir et mourir inutilement, et je suis ce que certains pourraient qualifier de « traître ».

- Vous ? Mais enfin, vous êtes Capitaine !

- Mon désir est de venir à bout du GEP par l'intérieur. C'est pour cela que j'ai besoin d'un grade très haut.

- Cependant... fit Sinnoh. Tout ce que vous me dites me perturbe, mais je peux comprendre. Simplement, je ne peux pas moi-même trahir Alexandre, car il m'a sauvé.

- Ne t'en fais pas, je ne compte pas t'impliquer dans mes affaires. Je voulais juste que tu le saches, afin que si un jour il m'arrive quelque chose, tu saches pourquoi et connaisses la vérité. »

Un traître, donc ? Un agent infiltré afin de détruire le GEP ? Le garçon n'en revenait pas. Pourtant, malgré le fait qu'il soit un ennemi, il le voyait toujours comme un ami, et s'en trouvait même encore plus proche, sachant cela.

Chloé avançait doucement, tandis que les brancards défilaient autour d'elle, transportant morts et blessés. Elle espérait un reconnaître un : son père. Elle espérait aussi qu'il pourrait encore la voir, la reconnaître, parler et même bouger. Cet homme était la seule famille lui restant, elle ne pouvait se permettre de le perdre. S'il n'était plus là, pourrait-elle continuer à vivre ? Si elle y arrivait, ce serait avec un poids sur le cœur. Elle continuait donc à marcher, et peu à peu, comme la peur d'être seule, la panique montait. Elle accélérait le pas pour bientôt courir, regardait en tous côtés, et tremblait même. Où était-il ? Là, elle l'aperçut. Une vague de soulagement l'envahit, tandis qu'elle vit son visage découvert. Elle fonça vers lui, ignorant les avertissements des pompiers et des secours.

« Papa ! cria-t-elle.

L'entendant, l'homme aux cheveux gris ouvrit les yeux et tourna doucement la tête dans sa direction.

- Chloé... fit-il.

Son visage était couvert de contusions, et il saignait. Son corps, probablement, était dans un état encore pire.

- Dieu merci, tu vas bien ! s'exclama-t-elle avant de fondre en larmes.

- Je suis navré, Chloé... Même moi, je n'ai rien pu faire. Tout s'est passé en une fraction de seconde.

- O...Oui, répondit-elle, j'ai tout vu. C'est le GEP qui a fait ça.

- Que dis-tu ?

Ils avaient donc totalement perdu, avant même que l'assaut ne commence. En fait, dès l'instant où la guerre avait été annoncée, ils avaient été écrasés. Franck Larisa vit Hoenn s'approcher lentement, derrière Chloé.

- C'est un miracle que vous soyez en vie, dit le garçon.

A côté, la jeune femme pleurait toujours.

- J...J'abandonne, sanglota-t-elle. On ne peux rien faire de plus... »

La Brigade avait été vaincue, et Chloé capitulait. Tous trois étaient blessés, mais des centaines d'innocents venaient d'être tués. Hoenn se retourna et regarda en direction de l'immeuble de la SPP. De là où il était, le militaire vit sur le visage du détective la colère et la détermination. Oui, à cet instant, et même s'il fut le seul, le détective était bien décidé à en finir avec le GEP. Il songea à Gobou, puis à Sinnoh. Qu'importe s'il devait s'en sortir sans l'aide de personne, car ce n'était que le début du combat.

*****
L'incident fut relayé par les médias de toute la Fédération, en raison de son bilan terrible. Plus de trois cent personnes ont ce jour-là perdu la vie, et moins d'une cinquantaine en sont ressortis vivants, non sans de graves blessures. Pourtant, personne n'en connut la cause exacte, et il fut question d'une explosion de gaz, entraînant elle-même l'explosion de la chaudière du commissariat. Puis le temps passa, et après les commémorations, cette histoire fut presque oubliée.