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» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 03/07/2016 à 16:05
» Dernière mise à jour le 09/07/2016 à 17:44

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes   Sinnoh

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Chapitre 13 : Entrée en guerre
Exténuée par sa journée ainsi que par le changement soudain de météo, Chloé Larisa était bien contente de rentrer chez elle. Pourtant, lorsqu'elle ouvrit la porte, elle découvrit un salon vide et les lumières éteintes.

"Hoenn ? Je suis rentré !"

Aucune réponse. Il pouvait très bien être sorti, mais par un temps pareil, ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. Pourtant des signes l'indiquaient, tels que son ordinateur, éteint et posé sur la table. Voilà qu'elle s'inquiétait pour lui. Ce mois passé ensemble avait créé des liens entre eux, et c'est presque s'ils formaient une petite famille. Elle soupira. "Si seulement nous étions tous les trois", songea-t-elle.

Seul sous la pluie, Hoenn courrait, tenant dans ses bras son Pokémon blessé et sanguinolent. Dans sa poche se trouvaient les restes de sa Pokéball, complètement détruite. Le garçon, trempé, se dirigeait vers le centre Pokémon le plus proche, dans l'espoir qu'ils puissent le guérir. Double blessure par balle, ce n'était pas aisé à soigner ; il faudrait très certainement opérer.

"Tu t'es bien battu Gobou, murmura-t-il. Laisse-moi prendre le relais maintenant."

Son ami avait vaillamment agi, mais malheureusement, l'ennemi n'était pas celui qu'il croyait être. Non, Sinnoh ne pouvait être son ennemi, c'était impossible. Certainement lui-même avait-il mal agi, et il l'avait effrayé. Après tout, en un mois, beaucoup de choses étaient arrivées, et sur le plan psychologique, il pouvait s'en trouver affaibli. Au moins, le détective était sûr de deux faits : il était bel et bien entre les griffes du GEP, et leur QG se trouvait dans l'immeuble de la SPP. Le garçon ne lui avait pas clairement répondu pour ce deuxième élément, mais son attitude le trahissait, indéniablement.

La créature continuait de perdre du sang, il accéléra, faisant fi des obstacles pouvait le gêner. Non loin devait se trouver un centre, si ses souvenirs ne le trompaient pas. Ses jambes s'emmêlaient parfois, et dans la confusion il trébucha, tombant face contre sol. Il s'y cogna la tête et perdit connaissance, seul sous la pluie.

A l'appartement, Chloé s'inquiétait, Hoenn ne revenant toujours pas. N'ayant pas de téléphone sur lui, elle n'avait aucun moyen de le joindre, et ne pouvait que patienter, anxieuse. Mais comme nous parlons de téléphone, c'est ce moment que choisit la sonnerie pour retentir. Tous ses sens aux aguets, la jeune femme se jeta dessus et décrocha.

"Oui, allô ? dit-elle, presque violemment. Oui... Oui, c'est moi... Vraiment ? D'accord... J'arrive tout de suite !

Elle coupa court à la communication, attrapa son manteau, et jaillit hors de chez elle. Qu'importe la pluie, elle devait se dépêcher, c'était grave.

Un peu plus tôt, Hoenn se réveilla, entouré de lumières. Il avait mal à la tête et voyait trouble.

"Doucement, fit une voix féminine, il ne faut pas vous surmener.

Il s'agissait d'une infirmière, à en juger par sa tenue. Vraisemblablement, donc, il se trouvait au centre Pokémon.

- Et Gobou ? demanda-t-il, paniqué.

- Ne vous inquiétez pas, nous sommes en train de le soigner. Avant toute chose, sachant que vous êtes mineur, y'a t-il quelqu'un que je peux contacter pour venir vous chercher ?

- O...Oui, Chloé Larisa. Je ne connais pas son numéro, mais elle doit être dans l'annuaire.

- Très bien, je vais voir ce que je peux faire, restez ici.

Elle se leva et se dirigea vers le comptoir d'accueil, afin d'y chercher le dit numéro. Il allait mieux, mais Hoenn était toujours un peu sonné, et pas certain de comprendre comment il avait fait pour se retrouver ici, étant tombé inconscient dans une rue déserte. Après quelques minutes, l'infirmière revint le voir.

- Je viens de l'appeler, elle devrait venir ici sous peu. Votre Pokémon est assez mal en point, nous allons donc devoir le garder ici plus longtemps, afin de l'opérer. En ce qui vous concerne, vous avez eu de la chance.

- Comment... Je me suis retrouvé ici ? demanda-t-il.

- C'est une connaissance à vous qui vous a ramené, répondit l'infirmière. Du moins c'est ce qu'il a affirmé.

Hoenn parut étonné, ne connaissant pas personnellement grand monde à Zeon. Le remarquant, l'autre poursuivit.

- Je crois qu'il s'appelait Sinnoh. C'est tout ce qu'il a dit, et après vous avoir déposé, il est aussitôt parti.

Sinnoh ? Le garçon n'en revenait pas ! Mais pourquoi avait-il fait ça ? Quinze minutes plus tôt, il cherchait à tuer son Gobou et là, alors qu'il en avait l'occasion, il le sauvait, ainsi que son dresseur.

- Vous avez de la chance d'avoir des amis comme ça, sourit la jeune femme. Qui sait ce qui serait arrivé sans lui...

Le détective en était désormais convaincu : son ennemi, ce n'était pas le garçon aux cheveux argentés, loin de là. Non, au contraire, bien qu'il ne pouvait pas le qualifier d'ami, il savait que quelque chose les liait, et les ferait se revoir. Son vrai ennemi à lui, c'était le GEP. Intérieurement, il jura qu'il ferait tout pour le détruire et récupérer Sinnoh, rendant Chloé heureuse au passage.

- Oui... Si vous le voyez un jour, remerciez-le de ma part.

Une fois qu'il aurait été récupéré, son travail s'achèverait, et il dirait adieu à sa colocataire. Ce n'était pas son rôle de s'incruster dans la vie de ses clients. Il avait déjà suffisamment empiété sur son espace. Tandis qu'il songeait à cela, Chloé Larisa déboula dans le centre, trempée de la tête aux pieds. Elle regarda de tous côtés, et lorsqu'elle l'aperçut, elle courut vers lui.

- Hoenn !! s'écria-t-elle. Bon sang, me voilà rassurée." Elle vit le bandage à sa tête. "Qu'est ce qui t'es arrivé ?

L'intéressé baissa les yeux, ne sachant quoi lui répondre. Peut-être n'était-ce pas le bon moment de tout lui avouer. Pourtant...

- Regarde-moi dans les yeux, fit-elle d'un ton autoritaire.

Jamais elle n'avait parlé de cette manière, et cela traduisait nombre de ses émotions, telles que la colère, l'inquiétude, et la satisfaction. Il fut incapable de lui résister.

- Maintenant, dis-moi tout. Que s'est-il passé ?

Entre temps, l'infirmière s'était levée et avait laissé les deux jeunes gens ensemble. Et là aussi, Hoenn fut incapable de résister, et lui avoua toute la vérité.

- Un peu plus tôt, j'ai décidé d'aller me promener à la fontaine de la Génèse. Mais une fois là-bas, je suis tombé sur Sinnoh. Enfin... Ton neveu, je voulais dire." A ces mots, Chloé écarquilla les yeux. "Il a alors aperçu mon Pokémon, et s'est énervé. Puis, on a commencé à s'embrouiller, et il a sorti une arme. Comme les mots ne fonctionnaient pas sur lui, j'ai décidé d'utiliser la force, et Gobou l'a combattu. Mais il a réussi à le toucher à la patte une première fois, l'empêchant d'agir correctement. Je l'ai alors ramené dans sa Pokéball, mais ça n'a servi à rien, il s'est libéré et à continué l'affrontement. Finalement, il s'est fait toucher une seconde fois, et n'a pu rien faire de plus. Je me suis jeté pour le protéger mais Sinnoh a détruit sa Pokéball, puis est parti. J'ai encore les morceaux. Cependant, en courant ici, je suis tombé et me suis évanoui, mais d'après l'infirmière, c'est lui qui m'a ramené. Je suis désolé Chloé, je n'ai pas été capable de l'arrêter.

Les yeux du garçon s'embuèrent, et de timides larmes y apparurent. Cela faisait beaucoup d'éléments à intégrer d'un seul coup, et elle s'abstint de parler pendants quelques instants.

- Ne t'inquiètes pas, fit-elle finalement. L'important c'est que tu ailles bien. Mais tu ne m'avais pas dit que tu possédais un Pokémon, n'est ce pas ? Qu'importe, ça ne me regarde peut-être pas, après tout. Alors, mon neveu... Il s'appelle Sinnoh, c'est ça ?

Hoenn hocha la tête.

- Après tout, ça aurait été trop beau si ça avait pu se terminer ainsi. Mais nous allons quand même le récupérer, une fois que mon père aura lancé l'assaut.

- A ce propos, j'aimerais le voir dès aujourd'hui. J'ai la confirmation de mes hypothèses, et je ne veux pas que Sinnoh reste une seconde de plus sous l'emprise du GEP. Le fait qu'il puisse tirer sur un Pokémon sans hésitation... Ils se sont servis de son traumatisme pour le transformer en meurtrier. Pourtant, quand il avait l'occasion d'en finir avec Gobou, il ne l'a pas fait. Il ne peut donc pas être totalement corrompu.

Cette fois, ce fut Chloé qui hocha la tête.

- Une dernière chose, rajouta le garçon. Je suis conscient que ton père nous l'a demandé, mais je ne peux pas rester écarté de ça. Mon ami a été blessé, je refuse donc de rester les bras croisés.

- Et que comptes-tu faire ?

- Qu'importe, je sais que je pourrai être utile !

- Dans ce cas-là, il va falloir en discuter avec lui..."

Il se faisait tard, et certainement que la BID ne les recevrait pas, en toute fin de journée. Deux heures plus tard, Hoenn fut autorisé à sortir, sans son Gobou toutefois. Il ne pourrait le retrouver que d'ici plusieurs jours, lorsqu'il serait guéri. Pour l'heure, ils rentraient chez Chloé dormir, avant, le lendemain, d'aller trouver Franck Larisa, son père. L'ambiance était morose, leur moral au plus bas, mais ils savait qu'un peu plus tard, tout serait enfin fini. Au moins, sur le chemin du retour, la pluie s'était arrêtée, laissant place à un soleil encore partiellement couvert, réchauffant peu à peu les alentours, ainsi que le chemin de Chloé et Hoenn.

Et c'est ainsi que le lendemain, ils se levèrent vers dix heures, soucieux de vite aller au commissariat. Lorsqu'ils s'y étaient rendus, la première fois, Franck Larisa avait donné à sa fille une carte, lui permettant de venir le voir à tout moment, si le besoin s'en faisait ressentir. Or à cet instant, ils en avaient besoin. Pour l'occasion, la jeune femme avait pris sa matinée, et en cas de nécessité, pouvait également se libérer de son travail l'après-midi. Pourtant, une fois qu'ils auraient fait leur compte-rendu à Désastre, ils n'auraient plus rien à faire, et si l'opération était une réussite, leur vie normale reprendrait.

Ils passaient la porte menant aux quartiers de la Brigade, et la tension, en ce lieu, était palpable. L'annonce de la guerre imminente se faisait sentir. Chloé et Hoenn restèrent près de l'entrée, à essayer de trouver le père de celle-ci, mais ce fut lui qui vint à leur rencontre.

"Il me semble que vous êtes encore en avance, sourit-il.

Il embrassa sa fille, et serra vigoureusement la main du jeune garçon, avant de les amener dans son bureau.

- Alors, dit-il, pourquoi êtes-vous là plus tôt ? Nous avions pourtant convenu que nous nous retrouverions demain.

- Pour deux raisons, répondit Hoenn. Déjà, parce que j'ai confirmation que le garçon qu'on recherche est au GEP, et que leur QG est là où nous le soupçonnions. C'est lui-même qui me l'a dit.

- Comment ça ? fit l'homme, interloqué.

Le détective lui raconta alors sa rencontre de la veille, son combat avec Sinnoh, et le dénouement innatendu qui s'en suivit.

- En ce qui concerne la deuxième raison, poursuivit Hoenn, c'est que nous ne pouvons plus attendre. Hier, mon Pokémon a été blessé, et pour cela, je souhaite écraser le GEP. Laissez-moi me battre à vos côtés !

- Ce Gobou... Etait-il ta seule arme ?

L'autre acquiesça.

- Dans ce cas, sans lui tu n'es apte à rien, je suppose. L'assaut n'est prévu que pour dans quelques jours, mais même si d'ici là il est guéri, ce serait trop risqué de le faire combattre. Le surmenage, ça ne mène à rien. Je peux comprendre que tu souhaites personnellement le sortir de là, mais tu as déjà assez bien travaillé. Qui plus est, nous entrons à partir de maintenant en guerre contre le GEP, et je ne peux me permettre d'impliquer un enfant. Tu as beau être détective, n'oublies pas que tu as treize ans. Tu t'es déjà assez mis en danger, jeune homme.

- Bien... Je comprends.

Il se levèrent et commencèrent à partir, mais Franck appela le garçon.

-Un instant, s'il te plait. J'aimerais te parler en tête à tête. Chloé, peux-tu attendre dehors ?

Elle acquiesça, et sortit.

- Rassis-toi donc." Lorsque ce fut fait, il poursuivit. "Tout d'abord, je tiens à te remercier pour tout ce que tu as fait pour ma fille. Ta présence l'a certainement rassurée, et sans toi, nous n'en serions pas là. Concernant la recherche de ce garçon, je fais cela uniquement pour elle, sachant qu'il n'y a aucun lien entre lui et moi.

- Que voulez-vous dire ? Est-ce parce qu'il a été adopté ?

Il fit non de la tête.

- En réalité, Erica Beth n'est pas la vraie sœur de Chloé. Elles ne sont pas de la même famille. Erica faisait partie de Big Seven et n'avait aucun lien de sang avec nous. Ce n'était donc pas ma fille.

- Big Seven ? répéta Hoenn. Mais, pourquoi est-ce que vous me racontez tout ça ?

- Je suis navré, je ne peux t'en dire plus. En ce qui concerne ta deuxième question, c'est parce qu'il y a un risque que nous ne puissions gagner cette guerre. A vrai dire, nous avons déjà tenté de prendre le GEP par le passé, mais sans succès. Pire que ça, la Brigade a subi de terribles dommages. Aussi, je ne garantis pas de notre réussite, et c'est pour cette raison que je ne veux pas vous impliquer davantage.

Ce vieil homme moustachu, à cet instant, lui fit comprendre à quel point leur ennemi était puissant, et également à quel point le combat à livrer serait dur.

- Donc, continua-t-il, si jamais il m'arrive quelque chose, pourrais-tu rester au près de ma fille ? Je ne te demande pas d'arrêter ton occupation de détective, simplement d'être à ses côtés dans le cas où elle me perdrait. Ce n'est bien sur qu'une hypothèse, mais je souhaite m'y préparer.

- Mais enfin, vous ne pouvez pas perdre ! Vous êtes la Brigade d'Intervention Désastre !

- Sais-tu pourquoi cette organisation sévit depuis des décennies ?

En effet, depuis plus de vingt ans, le GEP existait. Et si tel était le cas, c'est parce que personne n'avait pu les arrêter. C'était la triste réalité, et elle rattrapait peu à peu Hoenn.

- Je suis navré de t'avoir démoralisé à ce point, dit Franck, mais je devais t'en parler. Afin de t'épargner la torture de l'attente, je vais faire en sorte d'accélérer notre préparation. Je te propose que nous nous revoyons d'ici quelques jours, afin d'en discuter une dernière fois."

Le garçon acquiesça, et se levant, il sortit du bureau. Chloé, bien entendu, ne manqua pas de vouloir savoir de quoi ils parlaient, mais il se contenta d'inventer un quelconque mensonge, suffisamment crédible. Finalement, l'avenir était bien incertain pour ces deux-là, tout comme pour le reste de la ville.