Arc 2 chapitre 5: L'ange devenu diable
Saturne resta interdit en voyant la dégaine du nouveau venu. Il fit sortir son fidèle Coatox pour s’en occuper. Mais l’homme ne bougea pas. Il resta dans sa position étrange. Il avait les deux jambes droites, le pied arrière à la perpendiculaire, une main le long du corps et l’autre était contre le buste de l’épaule au coude et le reste était tendu vers lui.
- On peut savoir pourquoi tu ne sors pas ton Pokémon blaireau ? Demanda le commandant de la team NéoGalaxie en pointant du doigt la sphère que le sauveur portait à la ceinture.
L’homme sourit.
- Comme si j’avais besoin de Charmina pour vous remettre à votre place.
- J’en ai assez entendu, Coatox, occupe-toi de lui. Les autres, capturez-moi Palkia.
Le Pokémon poison/combat fonça en direction d’Ico qui ne fit rien pour l’esquiver. Louise ne put s’empêcher de hurler « Attention » mais elle dut rapidement se soucier de ses propres adversaires.
Les deux sbires avaient chacun un seul Pokémon : un Moufouette et un Papinox. Elle libéra Luffy et Hélios pour les combattre. Heureusement pour elle, ses Pokémons avaient été suffisamment endurcis pour combattre aisément mais la jeune femme devait se concentrer à fond sur le combat pour pouvoir le suivre. Elle était incapable de voir ce que faisait Ico. Même si elle était terrifiée par cet homme, il était venu à son secours. Elle lui souhaita bonne chance intérieurement et espéra qu’il puisse s’en sortir. Elle avait des excuses à faire c’était évident.
Saturne n’en revenait pas. Ce mec n’était pas normal. Il avait juste eu le temps de voir ses yeux bleus virer au rouge et l’instant d’après son Pokémon gisait sur le sol, une trace de coup sur le ventre. Ce dernier se releva en pestant mais garda une distance de sécurité entre l’homme étrange et lui. Cet homme souriait comme un enfant qui venait de découvrir ses cadeaux de noël.
- Si tu penses m’échapper en gardant tes distances sache que tu vas être surpris.
Ses yeux redevinrent rouges et il fonça à toute vitesse vers le Pokémon. Avant que celui-ci ne réagisse, il e prit un coup de pied dans la mâchoire qui le terrassa sur le champ. Le Coatox s’effondra K.O sous le regard ahuri de Saturne.
- Mais t’es qui bordel ?! Un gardien ?
Ico jeta un regard agacé au commandant.
- Tu m’insultes. Un gardien n’est rien face à moi. Par contre je te jure que si tu fais le moindre mal à Palkia, Dialga ou Giratina tu le regretteras amèrement.
- Vraiment ?! C’est intéressant comme concept, répondit Saturne qui avait trouvé un moyen de s’en sortir.
Il sorti de sa veste un pistolet et le pointa en direction de louise.
- On va voir qui sur qui ton attention va se porter, dit-il en pressant la détente.
Le regard d’Ico s’agrandit sous la peur et la surprise. Il se retourna et vit la balle se diriger vers la jeune femme qui avait réussi à vaincre les sbires et avait ramené ses compagnons dans leurs balls. Sans plus se préoccuper de Saturne, le prêtre du futur activa son pouvoir sans penser aux conséquences que ça aurait sur son corps. Il fonça, attrapa Louise et se téléporta grâce au monde distorsion. Ils arrivèrent à l’autre bout de la ville. A peine ses pieds touchèrent le sol qu’il senti ses forces l’abandonner. Il trembla face au poids de la jeune femme dans ses bras mais ne la lâcha pas. Il avait trop peur de la lâcher. Il la regarda dans les yeux.
- Tu n’as rien ? Implora-t-il. S’il te plait dis-moi que tu n’es pas blessée.
Louise, sous le choc de ce qui venait de se passer, ne répondit pas tout de suite. Le Ico qu’elle avait sous les yeux n’avait rien à voir avec celui qui la terrifiait. Il était pâle comme la mort mais il la dévisageait avec une inquiétude à la fois touchante et angoissante.
- Je, je vais bien, murmura-t-elle.
Un soulagement intense se peigna sur le visage d’Ico avant qu’il ne la lâche et ne s’effondre au sol. Louise se redressa et se pencha sur son sauveur. Il était inconscient et il était froid. Plus par réflexe qu'autre chose, elle se mit à le frapper.
- Hé, meurt pas. Tu m’entends ? Je t’interdis de mourir. Hé, réveille-toi !
Les paupières d’Ico bougèrent come les ailes d’un papillon pendant quelques secondes avant qu’elles ne s’ouvrent.
- Toujours aussi sentimentale, marmonna-t-il. Arrête de paniquer, je ne vais pas mourir. Je vais juste rester immobile pendant un moment. Peux-tu me rendre un service ?
- Euh oui qu’est-ce que tu veux ?
- Tu peux me redresser contre le mur ? Je n’aime pas être allongé.
La jeune femme fut surprise mais se mit au travail. Elle redressa difficilement le prêtre contre le mur d’une maison de façon à ce qu’il soit assis.
- Merci…
- C’est à moi de te remercier, la coupa Louise.
Ico la regarda avec surprise. Elle avait un air déterminé sur son beau visage. Ico n’avait jamais vu un air de ce genre sur son visage auparavant. Il l’avait toujours connue timide et renfermée. Les seules personnes avec qui elle se livrait avaient été son frère Dialga et Ascuns. C’était à la fois familier et étranger.
- Je t’ai mal traité et tu es venu m’aider, continua-t-elle. Tu, tu es dans un sale état à cause de moi.
- Ne dis pas de bêtises, répliqua Ico. C’est de ma faute. J’ai voulu me montrer le plus distant possible, pas étonnant que tu ais mal réagi. Mais, je veux que tu
saches que je n’aurais jamais laissé ces cloportes te faire le moindre mal.
- Pourquoi ? S’exclama-t-elle. En quoi suis-je si précieuse ? Je ne suis qu’une crevure, je ne méritais pas d’être sauvée…
Ico mit sa main devant sa bouche pour la faire taire. Il lui jeta un regard sévère.
- Tu n’es pas une mauvaise personne comme tu sembles si bien le penser. Tu n’es pas parfaite mais personne ne l’est. Moi, par exemple, j’ai horreur de l’ignorance et je déteste les gens qui agissent sans réfléchir. J’ai tendance à très mal juger les gens au premier regard et ça m’empêche de me lier avec les autres. J’en connais un qui a tendance à intérioriser ses soucis pour paraître sans défaut et ainsi diriger les autres sans avoir à se remettre en question. Ou alors, même un autre qui ne pense qu’à s’amuser, il ne pense qu’à ses intérêts et à ceux de celle qu’il aime, sans se soucier des conséquences pour les autres.
Louise rit un peu mais elle se sentait toujours mal.
- J’ai fait du mal à pleins de gens et j’ai déshonoré la mémoire ma mère…
- Ta mère ? Tu veux parler de cette diablesse de Lordiris ? Oh crois moi c’est pas une mauvaise chose.
- Hé, insulte pas ma mère, répliqua Louise, de nouveau furieuse. Tu ne la connais même pas.
- Oh que si je la connais. Bon, je ne l’ai rencontré qu’une fois mais le qualificatif de diablesse lui allait bien.
- D’où tu la connais ? Demanda Louise. Je veux une réponse !
Ico jeta un regard las mais acquiesça.
- Je vais faire mieux que ça. Je vais te montrer.
Il mit sa main sur la tempe de la jeune femme et ferma les yeux. Louise se sentit tomber aussitôt mais atterri dans ce qui semblait être un temple en ruine. Elle voyait Ico, vêtu d’une longue robe dorée et armé d’un long bâton sur lequel trônait un morceau de platine. Il se dirigeait vers une pièce en sous-sol où des cris joyeux sortaient.
Louise le suivit et entra dans la pièce où un garçon de dix-huit ans jouait avec une enfant de trois ans aux cheveux bleus et aux yeux vairons : un œil bleu et un
œil noisette.
« Mais, c’est moi ! »
Le garçon souleva L’enfant qui poussa un cri de joie pur.
- Alors ma belle, déclara le garçon d’une voix de jeune adulte mais quand même assez grave. Tu aimes ça voler ?
- Oui ! Palkia aime voler avec Ascuns, cria l’enfant en riant.
Quoi ? Palkia ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et le garçon qu’elle avait vu en rêve, c’était lui ? Il avait grandi entre ses deux visions.
- Ascuns tu peux arrêter de faire le gamin ? Intervint Ico d’un air agacé.
L’air joyeux des deux « enfants » cessa instantanément. Ascuns reposa la gamine et elle alla se réfugier derrière lui.
- De quel droit tu viens interrompre notre moment Ico ? Je faisais rire ma princesse je te signale.
- Et ta « princesse » n’a pas besoin de rire. Quand elle avec toi elle rit tout le temps.
- T’es d’un barbant Ico, marmonna Ascuns. Pour faire peur à tout le monde, t’es le champion. Ça te démangerait le fion d’être aimable pour une fois dans ta vie ?
- C’est déjà un miracle que tu ais été choisi par un dieu. Enfin, on va dire que les grands esprits se rencontrent dans ton cas. Il fallait bien un gosse pour gérer
une enfant.
- Je t’interdis de l’insulter, menaça Ascuns.
Un bâton semblable à celui d’Ico atterri dans les mains du garçon à ceci près que la pierre qui ornait son sommet était une perle.
Ico sourit devant cet acte.
- Tu veux te battre ? ça tombe bien, ça fait un moment que je voulais te faire comprendre qui était le chef.
- Non ! Intervint la fillette.
Elle avait eu le courage de se mettre entre les deux combattants mais, à ses larmes et à ses tremblements, ça se voyait qu’elle était morte de peur.
- Palkia veut pas qu’Ascuns se batte. Palkia veut pas que les prêtres se battent ! Palkia veut sa famille, pas de guerre !
Ascuns déposa aussitôt son bâton et prit l’enfant dans ses bras.
- Ascuns ne va pas se battre ma chérie, je te le promets. Ascuns voulait juste faire peur au méchant Ico.
- On peut savoir c’est quoi ce bordel ? Intervint une autre voix, bien plus grave.
Un troisième homme était entré. Il avait la peau foncée, des cheveux noirs coupé courts et une petite barbiche au menton. Il était vêtu d’une robe bleue sombre et sur son bâton se tenait un diamant brut. Et il avait l’air furieux.
- Ico, quand vas-tu arrêter de tourmenter Palkia et Ascuns ? C’est ta petite sœur et ton petit frère je te rappelle.
- C’est le rôle du grand frère de veiller sur son frère et sa sœur, répliqua Ico avec véhémence. Et nous ne sommes pas en vacances ! Nous sommes en guerre Bronol !
- Ce n’est pas parce que nous sommes en guerre que tu dois traumatiser la petite, répondit Bronol avec bienveillance. Elle est trop jeune pour se battre tu le sais bien. Et mon frère n’a pas encore refait surface. Nous nous devons d’être patients.
Le prêtre en robe dorée lança un regard furieux mais n’ajouta rien. Louise pouvait sentir que ce n’était pas vraiment par haine ou par malin plaisir qu’il tourmentait Ascuns et la petite. Elle sentait une profonde jalousie en lui mêlée à une tristesse et une solitude énorme. Ico se sentait terriblement seul et assister jour et nuit au bonheur de son frère d’armes le faisait souffrir. Le silence qui suivit fut de courte durée car un appel déchirant les appela. Les trois prêtres se saisirent de leurs bâtons et se dirigèrent vers l’entrée du temple. La fillette ne quitta pas l’ombre d’Ascuns et les suivit donc.
A l’entrée se tenait une femme que Louise reconnut tout de suite. C’était sa mère. Elle était en larme et tenait quelque chose dans ses mains.
- Qui êtes-vous ? Demanda Bronol en levant son bâton.
- Je vous ai enfin trouvé, murmura Eloïse en tremblant. Les trois réceptacles du temps, de l’espace et des dimensions.
- Qui êtes-vous ? Répéta Bronol d’une voix plus forte.
Eloïse fixa le prêtre en robe bleue comme s’il était surprenant qu’il parle. Louise fut terrifiée par son regard. C’était le regard d’une folle furieuse. Elle ne voulait pas voir la suite. Elle voulait que cette vision cesse. Mais le film continua sans demander son avis.
Sa mère s’approcha et tendit ce qu’elle tenait dans les mains.
- Ramenez-la-moi, je vous en prie.
Bronol, d’abord surpris, baissa son bâton. Ico s’approcha, prit l’objet et enleva le tissu qui recouvrait la chose. C’était un bébé. Un bébé mort depuis plusieurs semaines d’ailleurs. La peau était blanche et craquelée comme un ongle malade et on pouvait voir que ses veines étaient noires. Le liquide qui s’en dégageait était nauséabond et collant, comme du goudron. Louise dû retenir un haut-le-cœur en voyant ce qu’il restait de l’enfant. Ico examina le bébé avec révulsion avant de le jeter au sol négligemment ce qui provoqua un craquement quand le petit corps s’écrasa sur les dalles de pierre.
- Tu pensais qu’on pouvait ramener d’entre les morts un truc pareil ? Même si on avait le pouvoir de le faire on ne le ferait pas. Si tu voulais pas perdre ton marmot, t’avais qu’à en prendre soin.
Eloïse s’effondra à genoux et éclata en sanglots. Bronol jeta un regard sévère à Ico mais celui-ci l’ignora. Ascuns s’était mis un peu en retrait par rapport aux autres. Mais la fillette, elle s’était un peu approchée.
- Pourquoi elle pleure la dame Ascuns ? Il a quoi le bébé ?
- Non, palkia, ne regarde pas, demanda Ascuns en prenant l’enfant dans ses bras.
Mais ce fut suffisant pour que sa mère ne lève les yeux et ne dévisage la petite. Son regard brilla de nouveau. Sous les yeux ahuris de l’assistance, elle se téléporta derrière Ascuns, le mis à terre sans ménagement, s’empara de l’enfant qui se mit à hurler et la menaça d’une attaque Aurasphère.
Même Ascuns n’osa pas bouger. Une attaque de cette puissance tirée à bout portant tuerait aussitôt la fillette.
- Maintenant que j’ai votre attention va pouvoir discuter non ? Déclara Eloïse d’une joie folle.
- Mas bordel tu veux quoi espèce de malade ? S’exclama Ico. On ne peut pas ressusciter ton gosse alors laisse-nous !
- Ce que je veux ? Je veux que Mecheva disparaisse !!! Hurla-t-elle. Je veux que ce monstre paie pour ce qu’il m’a fait subir ces huit derniers siècles !
Les trois prêtres se regardèrent.
- Vous voulez qu’on tue Mecheva ?
- Je veux que son esprit pourrisse en enfer pour l’éternité, continua Elo. Il a pris possession de mon fils, il a tué mes amis, mon mari et a empoisonné ma fille. Je veux qu’il meure !! Et vous allez m’y aider. Sinon je fais sauter la cervelle de cette enfant.
- Pourquoi on vous aiderait ? Cracha presque Ascuns, fou de rage. Vous débarquez comme ça et vous menacez de tuer une fillette ?! C’est plutôt vous qu’il faudrait envoyer en enfer !
- Ascuns ! S’exclama Bronol d’une voix autoritaire. Je t’en prie, tais-toi ! Madame, reprit-il d’une voix plus calme. Sachez que nous voulons aussi la disparition du dieu de la guerre mais si nous intervenons, votre fils sera détruit avec lui.
- Non ! Pas lui, pas encore… Explosa Lo. Plus de morts ! Je ne veux plus de morts !
- Ok ok ok, calmez-vous. Connaissez-vous Angerron ?
- Qui ?
- Il est l’antithèse de Mecheva. Il est je pense le seul qui puisse sauver votre fils et détruire le dieu de la guerre.
- Angerron… Alors c’est lui mettra fin à ce cauchemar…
- Bien, maintenant, rendez-nous l’enfant, tenta Ascuns en tendant les bras.
- Ascuns, pleurnicha la petite. Palkia à peur. Palkia veut que la dame s’en aille.
Eloïse se téléporta de nouveau, loin du prêtre en robe rose.
- Je la garde avec moi, dit-elle d’un ton sans réplique. Prenez ça comme une assurance.
- NON !
Ascuns voulu récupérer l’enfant mais Bronol l’en empêcha.
- Arrête, elle peut la tuer, on est pas en position de force !
- Ne me dis pas qu’on va la laisser l’emmener ! Il n’est pas question que je laisse cette folle lui faire du mal !
Ico s’était approché doucement d’Eloïse et la fusilla du regard. Louise vit qu’il n’y avait plus rien dans ceux de Lo. Qu’un brouillard de douleur et de folie vengeresse.
- Si vous la tuez, je vous jure que ce qui vous tomberas dessus, ce sera l’apocaplypse.
- Si vous ne me mentez pas il ne lui arrivera rien. Je vous la rendrais quand Mecheva sera détruit.
- Non, Vous ne l’emmènerez pas !
- Palkia ne veut pas quitter Ascuns, se lamenta l’enfant.
Tandis que Bronol tentait de retenir le plus jeune prêtre, Ico lança un regard meurtrier à Lo.
- Vous paierez pour ça je vous le garantis. Je vous punirais moi-même.
Eloïse sourit avec insolence et disparut avec l’enfant. Ascuns s’écroula en hurlant. Ico reçut de plein fouet le désespoir de son frère. Une larme coula sur sa joue alors qu’il se précipitait vers le garçon pleurant au sol en position fœtale.
La vision prit fin et Louise réintégra le monde réel en larme. Ico la regarda avec peine.
- J’ai été… volée ? J’ai été arrachée à ma… famille ? Hoqueta-t-elle difficilement.
- Louise je suis désolé, dit le prêtre. On a essayé de te chercher mais cette pute t’avait fait un lavage de cerveau et avait scellé tes pouvoirs. Elle t’a ensuite
donné l’illusion que t’étais sa fille et elle t’a toujours gardé auprès d’elle. Mais c’est fini, je t’ai enfin retrouvée.
- Qui es-tu Ico ? Demanda Louise en essuyant ses larmes. Qui est ma famille ? Qui suis-je réellement ?
Ico la regarda intensément et caressa sa joue.
- Tu le sauras un jour. Là c’est trop tôt. Je veux juste que tu saches que maintenant, tu es avec ta famille et qu’il ne t’arrivera plus rien. On rentrera chez nous après le tournoi.
- Le tournoi ! Je ne veux plus y participer ! Non je ne veux plus, je ne veux plus la voir !
- Comme on l’a dit, on est inscrit donc on va devoir participer, qu’on le veuille ou pas. Après, rien ne nous empêche de lui mettre une dérouillée en combat Pokémon tu ne crois pas ?
Louise d’abord surprise, finit par sourire. Le premier vrai sourire mouillé qu’Ico voyait sur le visage de sa petite sœur. Et il se dit que c’était merveilleux.
Red n’avait pas ordonné cette pause que par caprice. Blue lui avait envoyé un message dans la matinée. Il avait les infos que le dresseur d’élite voulait.
Il sortit de l’hôtel et se dirigea vers un coin plutôt désert de la cité avant de rappeler son ancien rival. Ce dernier décrocha à la deuxième sonnerie.
- Salut Red, tu vas bien depuis le temps ?
- Salut Blue. Une semaine et demi pour dénicher des infos ? Tu te ramollis vieux.
- Si tu me donnais des recherches conventionnelles tu les aurais eus plus tôt, répliqua Blue, blessé dans sa fierté. Et contrairement à toi j’ai une famille.
- Ah comment va Green d’ailleurs ? Demanda Red. Ton fils ne lui met pas trop la misère ?
- C’est Green, répondit Blue. Comme si un marmot de quatre ans pouvait lui mettre la misère. Bon, enfin bref, tes informations.
Red prêta une oreille attentive.
- Alors, pour ta question sur une organisation ayant un G comme symbole ça a été le plus facile à trouver. Ça correspond à la team Galaxie qui a été détruite il y a neuf ans par louka et ses potes. Ils voulaient détruire l’univers en se servant des dieux Palkia, Dialga et Giratina et en recréer un autre dont le leader de l’organisation serait le dieu incontesté.
- A peine mégalo le mec, commenta Red.
- Ouais, répondit Blue. Bon, l’organisation n’a pas réussi à contrôler les dieux et ces derniers se sont alliés à nos trois dresseurs de Bonaugure et ont vaincu les admins. Ils ont ensuite banni le leader de la team dans un univers parallèle.
- Et le reste de l’organisation ? Qu’est-ce qu’elle est devenue ?
- Les sbires ont été pour la plupart arrêtés mais les admins ont disparu de la circulation. Aux dernières nouvelles l’organisation a été détruite.
- Apparemment c’est des conneries, répondit Red. Je les ai vus à Frimapic ces guignols. Ils faisaient des relevés bizarres.
- Des relevés ? De quel genre ?
- De ce que j’ai pigé, de l’énergie résiduelle temporelle. Ils sont à la recherche de quelqu’un.
- De quelqu’un ? Comment le sais-tu ?
- Les personnes recherchées sont avec moi. Elles sont trois et elles viennent du futur.
- Quoi ?!
Blue semblait tout à coup avoir perdu toute couleur.
- Red… tu te rends compte de ce que tu es en train de dire ? Tu as avec toi trois personnes qui viennent du futur ?! Je dois les examiner, faire des prélèvements… C’est une découverte incroyable mon ami…
- Non Blue !
Le dresseur stoppa son élan d’excitation.
- C’est la raison pour laquelle je n’ai pas voulu vous impliquer, déclara Red. Ce sont des personnes comme toi et moi qui veulent rentrer chez eux. Et c’est pour les aider que je les accompagne.
- D’où ta demande pour les voyages temporels. C’est vrai Red tu as raison, je me suis emballé trop vite. Il faut que ces personnes rentrent dans leur époque le plus vite possible. J’ai tes infos mais s’il te plait, peux-tu me dire comment ils ont fait pour voyager dans le passé ?
Red hésita avant de répondre.
- Je crois que c’est un des gars lui-même qui a fait le voyage.
- What ?!
- Oui, j’ai assisté à leur arrivée. Le gars n’était pas dans son état normal.
- Comment ça ? Explique-moi.
- Il y avait un feu bleu qui l’entourait, ses yeux étaient rouges comme le sang, il avait une espèce d’exosquelette métallique sur les mains et sa peau était zébrée de plaies qui laissaient apparaître de la pierre.
- De la pierre ? Quel genre de pierre ?
- Je ne suis pas sûr mais je crois que c’était du diamant.
Là, blue fut totalement estomaqué. Il commença à farfouiller dans ses affaires et en sortit des feuilles de notes qu’il consulta avec frénésie. Il lança un regard
paniqué.
- Red fait gaffe, t’es entré en contact avec un dieu mec.
- Un dieu ? Comment ça ?
- Ecoute moi Red, il existe en tout quatre sorte de créatures capables de voyager dans le temps. Un : le dieu Celebi, le voyageur temporel. Deux, le dieu Dialga, la personnification du temps lui-même, les gardiens élus de ces dieux et les réceptacles. Au vu des éléments que tu m’as donné, on élimine Celebi et les gardiens. Les réceptacles également parce que ce sont des humains ayant reçu une partie de l’âme des dieux du temps, de l’espace et des dimensions. Il ne reste que Dialga lui-même.
Red fut bouche bée. Neil était le dieu du temps lui-même ? Mais qu’est-ce que c’était que ce délire ? En tout cas, pour le dresseur de Kanto, ça ne changeait pas grand-chose à sa situation : il devait aider Neil, Louise et Ico à rentrer à leur époque et les protéger de ceux qui les recherchaient. Mais savoir ce qu’il savait rendait la situation plutôt tendue. Après tout, une organisation criminelle voulait les capturer et ce mec était une vraie bombe à retardement.