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Total Genesis de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 29/06/2016 à 11:24
» Dernière mise à jour le 29/06/2016 à 13:17

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes   Sinnoh

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Chapitre 11 : Intervention de la Brigade
Le stress tenait Chloé et Hoenn, plantés devant les portes du commissariat. Celui-ci était un énorme cube de verre et d'acier, au summum de la modernité, s'élevant sur une cinquantaine de mètres, à vue d'oeil. Il était temps d'aller voir la Brigade d'Intervention Désastre afin qu'ils les aident. Plus tôt, la jeune femme avait téléphoné à son père, et ses instructions étaient de se présenter à l'accueil muni d'une pièce d'identité, en donnant son nom et en indiquant un rendez-vous pris avec lui. L'ayant déjà mentionné, le service serait au courant et tout irait bien. Dans le cas contraire, elle n'aurait qu'à l'appeler.

"On y va ? fit Chloé en se tournant vers le garçon.

Celui-ci acquiesça, et ils entrèrent dans le bâtiment ultramoderne. A peine eurent-ils franchis le sas qu'une vague de chaleur les secoua, mais les rassura. A l'intérieur, le hall était très grand, avec des passerelles suspendues de tous côtés, à toutes hauteurs. Une certaine agitation résonnait dans la salle, provenant de toutes les directions. Impressionnés, ils s'avançèrent en direction du comptoir d'accueil, un énorme rond dans lequel plus d'une dizaine d'agents s'occupaient des visiteurs et leur indiquaient que faire, en fonction de leurs demandes. Une secrétaire libre leur fit signe de venir la voir, et il s'exécutèrent.

- Que puis-je faire pour vous, jeunes gens ? demanda-t-elle.

- Hum... Nous avons rendez-vous, dit Chloé. Avec Franck Larisa, je suis sa fille, Chloé Larisa.

- Très bien... Puis-je voir une pièce d'identité s'il vous plait ?

En guise de réponse, elle lui tendit sa carte d'identité, et la femme s'occupa de vérifier qu'il s'agissait bien d'elle. Elle hocha la tête, la lui rendit, et pianota sur son clavier. D'une petite machine sortit alors un ticket muni d'un numéro, qu'elle arracha avant de le donner à l'autre.

- Voilà, installez-vous, vous serez appelés par votre numéro. Pour vous ce sera le couloir de droite, là-bas."

Suivant ses instructions, ils se dirigèrent vers la zone d'attente, où se trouvaient déjà des douzaines de personnes, assises pour certaines, debout pour d'autres. Des enfants courraient, leurs parents leur criaient dessus, des vieillards se reposaient, d'autres lisaient, d'autres stressaient... Cette pièce aussi lumineuse que moderne reflétait, en cet instant précis, la population de la ville. N'ayant aucune autre occupation, Chloé s'amusait à observer chaque être humain présent en cet endroit, découvrant des personnages tantôt amusants, tantôt déprimants, voire pour certains effrayants. Elle avait conservé le petit papier sur lequel était inscrit leur numéro de passage dans sa main, poing fermé, et la moiteur naissant de sa peau eut tôt fait de l'humidifier, et avec le froissement d'effacer peu à peu l'encre. Numéro 208, elle s'en souvenait. Enfait, elle ne pensait qu'à cela ; ses yeux observaient les gens, ses pieds tapotaient rapidement le sol, sa main droite remettait ses cheveux, sa gauche broyait le papier, et son esprit, lui, se concentrait sur ce nombre. Toutes les cinq secondes, un bip résonnait, indiquant à la personne suivante qu'il fallait passer. Un nouveau son, et le numéro 208 s'afficha à l'écran. Les deux jeunes gens se levèrent et prirent alors la direction du couloir de droite, comme l'avait indiqué l'hôtesse. C'était un couloir très long, avec des portes tous les dix mètres. Un panneau à affichage LED indiquait "BRIGADE D'INTERVENTION DESASTRE, TOUT DROIT". Ils se rapprochaient. Et en effet, c'était bien tout droit, car au fond du corridor, ils discernèrent une lourde porte métallique, marquée des initiales B I D en gros. Après deux minutes de marche, ils y arrivèrent et la contemplèrent. Chloé tenta de pousser, mais elle était bloquée. Mais c'est alors qu'elle aperçut une petite sonette, sur le mur de gauche. Elle y appuya pendant quelques secondes avant de relâcher, et un retour se fit entendre, suivi d'un bruit de vérou : la porte s'était ouverte. Encore une fois, elle poussa, et cette fois, elle s'ouvrit sans difficulté, ce malgré son poids. Ils débouchèrent alors dans une autre salle, très grande, bien que moins que le hall d'entrée du commissariat. La principale différence, comme la décoration restait la même, était l'absence de bruits. Du moins, cette pièce-ci était beaucoup moins bruyante que le reste du bâtiment. Il y avait également des chaises et fauteuils, mais disposés d'une manière moins formelle. Sur l'un d'eux, un homme aux cheveux gris lisait un journal. Chloé indiqua à Hoenn qu'il s'agissait de son père, et il vinrent à sa rencontre. Apercevant la silhouette de sa fille, celui-ci releva les yeux, et lui souriant, replia son journal qu'il posa sur la table d'à côté.

"Ah, Chloé ! Quel plaisir de te voir ! s'exclama-t-il joyeusement en la prenant dans ses bras.

- Moi aussi Papa, sourit-elle. Tu as l'air en pleine forme.

Lorsque leurs embrassades furent finies, le militaire se tourna vers Hoenn.

- Et à qui ai-je l'honneur ? sourit-il aussi.

-Enchanté monsieur, lui répondit le garçon. Je m'appelle Hoenn et je suis détective privé. Mon travail est d'aider votre fille à retrouver son neveu.

- Je vois, je suis content que tu sois là ! Mais venez, allons parler dans mon bureau.

Il se saisit de son journal, et les deux autres lui emboîtèrent le pas. Pour accéder au dit bureau, il fallait, entre autre, monter des escaliers, traverser une passerelle en verre surplombant un jardin, longer un couloir, puis un autre, et ils arrivaient dans une pièce assez grande, très bien meublée. Une gigantesque baie vitrée inondait l'endroit de lumière, et devant celle-ci trônait un bureau en chêne massif, lui aussi immense. L'homme s'y assit et d'un geste de la main, leur fit signe de prendre place dans des fauteuils.

- Nous y serons bien plus à l'aise, dit-il. Alors mon garçon, depuis combien de temps travailles-tu pour Chloé ?

- Cela fait maintenant un mois.

- Très bien. Tu as beau être très jeune, j'ai le sentiment que tu es performant. Et si tel est le cas, c'est que tu as de l'expérience, donc pourquoi avez-vous fait appel à moi ? L'armée n'a pas pour habitude de trouver des gens, même s'il s'agit bien là de mon petit neveu.

Chloé et Hoenn se regardèrent, et ce dernier reprit la parole.

- J'ai fait de nombreuses recherches, et j'en suis arrivé à la conclusion que votre petit neveu, comme vous dites, pourrait avoir été recruté par le GEP. Ce n'est bien entendu qu'une possibilité parmi tant d'autres, mais c'est celle qui me parait le plus probable. Je pense aussi savoir où ils se cachent : dans le bâtiment de la SPP. Sachant cela, j'ai commencé à fouiller l'immeuble, mais tout seul, je ne peux y arriver. Vient également un autre problème : tôt ou tard, l'organisation va savoir ce qui se trame et s'en prendre à moi, ou pire, à votre fille, ce que je veux éviter à tout prix.

Franck Larisa afficha une mine grave et sembla réfléchir.

- En effet, ce n'est pas quelque chose qu'un garçon seul peut faire. J'apprécie ta responsabilité et tes entreprises mais tu as raison, cela devient trop dangereux.

Il se leva alors, et posa les mains sur son bureau.

- Ce qui nous manque pour les attaquer, poursuivit-il, ce sont des informations. Si tu dis avoir découvert leur cachette, alors c'est une avancée énorme. Toutefois, ce que j'aimerais de toi, c'est que tu en sois certain. Je te laisse continuer tes recherches, mais je vais charger des espions de te remplacer sur le terrain, cela te va ?

Hoenn hocha la tête, l'air rassuré. Voyant cela, le militaire continua.

- Ils sont assez puissants, comme ils ont de bons contacts avec des trafiquants d'armes, mais la BID leur est nettement supérieure. Chloé, sais-tu à quoi il ressemble exactement ?

- Je sais seulement qu'il a treize ans et que ses cheveux sont argentés, répondit celle-ci. C'est tout ce qu'ils m'ont dit.

- Ils ? répéta son père. Tu veux parler de Big Seven ?

Elle hocha la tête, et des larmes lui vinrent. Rien que de mentionner cela ravivait les souvenirs de sa soeur ; souvenirs qu'elle avait tenté, au maximum, de refouler.

- Je vois... Ne nous attardons pas sur cela, dit-il pour détourner le sujet. Jeune homme, je te laisse une semaine supplémentaire pour effectuer des recherches complémentaires. Que tu sois sur de toi ou pas, je souhaite que tu revienne ici dans une semaine. Si tu n'as rien pu trouver, ce n'est pas grave. Je sais que tu fais déjà le maximum. Compris ?

Il acquiesça et se leva.

- Encore une chose, dit Franck. D'ici deux semaines, je pense, nous allons lancer l'assaut sur le GEP. Ou du moins, sur la tour de la SPP. Il se peut qu'il y ait des victimes, en êtes vous conscients ?

- Oui, firent-ils tous les deux."

- Nous n'allons pas y aller au taser et gaz lacrimogène, mais bien avec de vraies armes. Il va s'agir là d'une guerre. Une guerre qu'il nous faut gagner. Je vous demanderai donc, à partir de maintenant, de ne plus vous impliquer dans ces événements et de rester chez vous. Bien sur, je ne veux pas dire que vous devez rester confinés, évidemment ! Restez simplement loin de l'immeuble en question. C'est tout.

Chloé se leva à son tour et embrassa son père. Hoenn quand à lui n'eut droit qu'à une poignée de main ferme, accompagnée toutefois d'un sourire sincère. Maintenant, le seul doute qui subsistait était de savoir si le bâtiment de la SPP abritait bien, d'une quelconque manière, le GEP. Ca, c'était son rôle, et il devait parfaitement le remplir. Si ses hypothèses s'avéraient exactes, alors la Brigade d'Intervention Désastre pourrait exterminer le groupe et récupérer Sinnoh. C'était bientôt fini, et les deux jeunes gens étaient heureux en sortant du bureau.

Sinnoh, lui, était convoqué dans le bureau d'Osvald Grimm, son Capitaine. C'était la première fois qu'ils se parlaient vraiment, depuis qu'ils avaient fait les présentations, trois semaines auparavant, et le garçon se sentait aussi nerveux que la première fois. Arrivé devant la porte de son supérieur, il toqua, puis entra. A peine eut-il fait un mètre qu'il s'inclina respectueusement.

"Bonjour, mon capitaine, dit-il, pardonnez cette intrusion brusque.

C'était visible à vue d'oeil, le Lieutenant était tout tendu, et cela fit rire Osvald.

- Allons, allons, tu m'étonnes bien Sinnoh. Tu exagères en salutation pour un Capitaine, mais tu manque de respect aux Généraux... Qu'importe, oublie donc toutes ces futilités, ce n'est pas nécéssaire entre nous.

- Mais... Enfin...

- Ne t'en fais pas, poursuivit Osvald. Personne ne t'en voudras, puisque c'est de moi qu'il s'agit. Alexandre me définit souvent comme quelqu'un de strict, mais je n'ai pas l'impression de l'être plus que ça.

- Oui, fit le garçon, il m'aviez dit que vous étiez strict, et qu'en raison de cela, il m'avait placé sous votre commandement.

Cette remarque fit rire l'homme. D'ailleurs, c'était là l'occasion parfaite pour le décrire, comme cela n'a pas été fait précedemment. De manière générale, il portait le manteau mi blanc mi noir réservé aux Capitaines, et était assez grand. Sa peau, très mate, allait parfaitement avec ses cheveux, noirs comme le jais. Il les avait assez court, lui offrant un style militaire assez appréciable.

- Si je t'ai convoqué aujourd'hui, c'est pour que nous fassions plus ample connaisssance. Le Directeur dit que tu es quelqu'un de prometteur, mais en ce qui me concerne, je ne m'intéresse pas à cela.

Cette dernière phrase étonna Sinnoh.

- En réalité, poursuivit-il, je préfère avoir à mes côtés quelqu'un de confiance plutôt qu'un quelconque psychopathe où machine à tuer, même s'il est, apparemment, moins efficace que les autres. Dis-moi jeune homme, la mort est-elle une valeur à défendre pour toi ?

Voilà une question assez complexe, qui fit réfléchir longuement le garçon.

- Pour moi, la valeur que je défends est la vengeance, mais celle-ci peut fonctionner grâce à la mort.

- Tu souhaites tuer tous les Pokémon, c'est bien cela ?" Il attendit que l'autre réponde pour continuer. "Cependant, ce n'est pas possible. Tu ne pourras jamais. Et même si c'était le cas, qu'est ce que ça t'apporterait ? De la satisfaction ? De la fierté ? Alexandre m'a raconté ton histoire, et penses-tu que ta famille décédée serait heureuse de savoir que leur frère ne vit que pour tuer ? Ce n'est pas là une question piège, je souhaites simplement connaître ton avis.

- Eh bien... Je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre... Si je suis encore là, c'est grâce à eux, et pour cette raison, je ne pourrais pas simplement vivre tranquillement, sans rien faire. C'est pour ça que je veux les venger ! Et quand je dis tous les tuer, ce n'est pas forcément d'une balle dans la tête ou par la torture comme certains. Peut-être qu'un jour je réussirai à trouver de quoi exterminer leur espèce entière, sans douleur, mais efficacement.

- Tu viens de mentionner la torture... Est-ce quelque chose que tu rejettes ? demanda Osvald Grimm.

- Oui.

-Je vois... Dans ce cas-là, n'oublie jamais ton opinion sur ce sujet, car tu es peut-être l'un des seuls à penser ainsi au GEP.

- Et vous, alors ? enchaîna Sinnoh.

Cette question fit sourir le Capitaine, ravi que son subordonné se détende.

- Moi... Pour être honnête, je ne conçois pas non plus la torture. Et c'est à peine si le meurtre, qu'il s'agisse de Pokémon ou d'humains, je l'accepte. Etrange, non ? Je suis pourtant un haut gradé dans une organisation dont le but est l'extermination des Pokémon."

Leur discussion se poursuivit plusieurs heures durant, et ils continuèrent à échanger, à se livrer leurs avis sur le GEP l'un l'autre, exposant peu à peu leurs secrets. Lorsqu'il fut de retour dans sa chambre, Sinnoh n'eut qu'une envie : retourner voir Osvald. Il se souvint alors des paroles d'Alexandre, sur lesquelles il avait douté peu avant. Tu te feras des amis, qu'il avait dit. En cet instant, il eut l'impression d'avoir trouvé un nouvel ami, à qui il pouvait se confier, et qui le guiderait.