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Les bijoux d'Encelade de Oustikette



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» Auteur : Oustikette - Voir le profil
» Créé le 28/06/2016 à 11:55
» Dernière mise à jour le 13/08/2017 à 16:38

» Mots-clés :   Action   Organisation criminelle   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance

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Chapitre 2 : ... et une soirée explosive
La croupière était venue me chercher, j'avais rejoint le centre de la foule avec Bétochef. Beaucoup d'entre eux m'avait reconnu, on me serra la main, on fêta mon retour et surtout on discuta de mon absence. Je ne m'étais pas fait remarquer dans cette communauté par ma puissance mais en tant que plus jeune compétiteur, j'avais acquis un bon capital sympathie auprès de ces personnes qui, comme moi, avaient été éliminées très vite par le conseil 4.

Mon amie se glissa au premier rang et voyant son sourire forcé, je compris qu'elle n'était pas à l'aise parmi ces hommes peu fréquentables. Quel con je faisais, je n'aurais jamais dû l'emmener ici !
Je m’inquiétai pour elle, elle semblait si fragile entourée de ces brutes.

Mon adversaire lui, n'était autre qu'un grand type trentenaire à l'allure de catcheur, un colosse qui faisait bien une tête de plus que moi. Son visage carré et son expression stricte m'inspirait une forte sensation de peur. Il me semblait l'avoir déjà affronté il y a un an peut-être, je ne me rappelai plus très bien.

L'homme s'exclama, sûr de lui. Je crois surtout qu'il était déjà bien alcoolisé.

« Mickaël Straus !! Je sais que beaucoup parient encore sur ta victoire mais ne te méprend pas, je compte bien remporter ce petit pactole. On t’appelais 'le petit prince du ring', je vais te montrer que tu n'as plus ta place ici.

Je ne répondis pas à cette provocation, ça ne servait à rien de toutes manières. Je préférai lui montrer qu'il avait tort par le combat.

- Sors plutôt un pokémon au lieu de jacasser ! Crachai-je sèchement...

L'autre sortit alors un Brutalibré tout aussi rigide que lui. Je me mordillai la lèvre inférieure, en effet je connaissais le type de ce pokémon originaire de la lointaine Kalos, le match s'annonçait serré désormais.

Pour cela,j'ordonnai à Bétochef de commencer le plus vite possible avec un Mach Punch, je savais que ça n'était pas efficace, il était question de rapidité ici. Son pokémon ne pourrait jamais encaisser une de mes grosses attaques même peu efficace mais il était bien trop rapide, il pouvait les éviter facilement.

Comme je l'avais prévu, l'oiseau bipède n'eut pas le temps de se détourner de la trajectoire du rapide coup de poing.

... Bétochef ! Surpuissance, maintenant !

Mais il s'envola avant que je puisse l'atteindre. Brutalibré restais en vol stationnaire à deux mètres du sol, narguant mon pokémon depuis sa hauteur.

- On dirais que tu est pris de vitesse, Mickaël ! ironisa mon adversaire, Bob il me semble. Sancho, Aéropique...

La bras droit du luchador s'entoura alors de cercles blancs puis il piqua directement sur son opposant. J'eus nul besoin de commander mon pokémon, en vain il essayait de toucher l'oiseau, qui continuait de le mitrailler d'Aéropique, en utilisant sa canne comme une batte. Le type vol était vraiment trop rapide pour que j’espère le toucher de cette façon.

… Ah ! Ah ! Ah ! Tu n'es vraiment plus à la hauteur. Allez, je suis gentil, je stoppe ta correction. Sancho ! Piqué !

Je fut bouche-bée, je ne m'attendais pas à ce qu'il utilise une telle attaque dans un endroit si bas de plafond. Pourtant, je ne rêvais pas. Brutalibré partit si vite qu'il devint comme une comète rouge virevoltant au dessus de nos têtes. Il piqua ensuite jusqu'au sol, ne volant plus qu'à quelques centimètres du béton, il fondit sur Bétochef tel un rapace sur sa proie.

C'était le moment rêvé pour une contre-attaque et je voulais en finir en un coup.

- Surpuissance !

Ce fut bref, Costaud abattit sa poutrelle à l'exact endroit où se trouvait l'oiseau. Le choc, violent, me fit sursauter et leva un voile de poussière sur le terrain improvisé.

Bob, qui avait compris en voyant mon pokémon debout, tomba à genoux, dévasté.

Je ne souriais pas non plus, je savais que j'avais eu très chaud. Mais j’eus juste le temps de rappeler Bétochef à bout de souffle que la foule m'encercla, on me félicita et la croupière glissa dans ma poche l'épaisse liasse qui composait ma part des paris. J’aperçus alors mon amie derrière la masse grouillante, elle qui s'était faite bousculée, partait en courant direction les toilettes, d'étranges excroissances argentées au niveau des mains.

Une fois l’excitation dissipée, je pu enfin aller prendre des nouvelles. Sur la porte principale, je trouvai trois entailles parallèles que je n'avais jamais vu auparavant, bizarre.
J'entrai, ne vous inquiétez pas, les toilettes étaient mixtes.

J'y retrouvai mon amie prostrée devant les miroirs, les mains posées à plat sur le rebord des lavabos.
Elle haletait, son visage avait rougit et je distinguai des larmes au coin de ses yeux.

- Tu vas bien ? demandai-je préoccupé.

Surprise, elle sursauta, cachant au passage ses mains derrière son dos. Ma coéquipière souffla de soulagement.

- Ah, c'est toi ! Tu m'as fait peur ! Oui, oui, ça va.

Je n'étais pas dupe, je voyais très bien qu'elle ne se sentait pas bien.

- Tu veux que je te raccompagnes ?

Recoiffant machinalement sa superbe chevelure immaculée, elle mit un petit temps à répondre. Je n'étais pas pressé, mais je voulais partir moi aussi, je n'aimais pas rester avec autant d'argent liquide sur moi.

- Oui, j'aimerais bien ! »

==

En une heure, la ville n'avait pas changée, toujours aussi paisible et lugubre. Oui c'est ça ! Lugubre ! Comme si la mairie ne pouvait pas payer des nouveaux réverbères plus puissants. Sérieusement, on n'y voyait pas à dix mètres.

Là, mon amie posa LA question, celle que je redoutai qu'elle pose.

« On fait quoi maintenant !?

Un peu blasé par les événements, je haussai les épaules.

- Tu veux vraiment rester avec moi ? Tu l'as vue ce soir, je suis pas le genre à être très fréquentable.

A ma grande surprise, elle sourit. Du moins, l'intonation de sa voix me faisait penser qu'elle souriait, je préférais regarder où je posais les pieds plutôt que la regarder. En plus ça m'aurais mis mal à l'aise de la dévisager.

- Peut-être... mais j'aime bien... et puis t'es gentil.

Elle tenta alors de me prendre la main droite, évidemment je la laissais faire. Un tourbillon émotionnel envahit mon esprit en un dixième de seconde, je n'avais jamais ressentit cela auparavant, c'était absolument exceptionnel, tant par la puissance que par cette foultitude de sensations nouvelles que cela m'inspirait. Mon petit cœur d'humain qui battait désormais la chamade n'était pas prêt à recevoir une telle déferlante.

Hélas, en hurlant, un type à quelques mètres de nous mis aussitôt fin à ce moment d'idylle auquel je venais simplement de goûter.

- Mickaël !!! s'égosilla l'homme, apparemment énervé contre moi.

Aveuglé par le lampadaire derrière ce fauteur de trouble, je ne pu le reconnaître. Mon amie, allez savoir comment, réussit par contre à distinguer son visage.

- C'est le mec que t'as affronté tout à l'heure.

Quoi ! Bob ? Mais que voulais t-il encore, cet abruti ?

Il s'approcha en titubant, il devait avoir encore plus bu que tout à l'heure.

- Mickaël ! sanglota t-il. Pourquoi tu n'as pas compris. J'avais vraiment besoin de cet argent. Les huissiers... ils vont tout me prendre me prendre. Ma fille... ma petite Sophie... je ne la verrais plus jamais...

J'allais lui donner les billets, je n'en avait pas réellement besoin de toutes façons, quand tout à coup, il tira violemment mon amie contre lui en l'agrippant par la main. De l'autre, il effleura son cou avec un couteau sortit directement de sa poche.

Je restais immobile, un geste brusque pouvait mener à la pire des situations. Après tout, qu'est ce que vous vouliez que je fasse ? Ce type pesait bien trente kilos de plus que moi et il était armé.

… Maintenant, pose l'argent au sol. m'indiqua t-il calmement. »

Pendant que je m’accroupissais lentement, je ne quittais pas mon amie des yeux.

A vrai dire, je trouvais son comportement bizarre. Elle était terrifiée certes, mais elle avait surtout l'air de vouloir contenir quelque chose en elle, quelque chose qu'elle même craignait.

Ce qui se passa ensuite fut si bref que je ne pus comprendre tout de suite comment c'était arrivé. Notre agresseur tomba sur les fesses dans la neige, hurlant de douleur. Sa main droite, qui saignait abondamment, avait été subitement déchiquetée par un ou plusieurs objets tranchants.

En me relevant, je compris ce qui en était la cause.

Des mains de celle qui avait tenues les miennes sortaient désormais trois effroyables griffes argentées d'une vingtaine de centimètres, aussi effilées et affûtées que des sabres. Celles de droite était dégoulinantes d'un sang qui de toute évidence n'était pas le sien.

Oui, j'aurais pu fuir comme le fit très rapidement Bob. Et c'est vrai que j'étais terrorisé, mais une sensation indescriptible me poussait à rester. Ma peur partit très vite, laissant place à une foule de question. Aussi bizarre que cela puisse paraître, j'étais émerveillé par ces choses.

En vérité, mon amie était aussi voir plus horrifiée par ces armes que nous. Elle tremblait de tout son corps en regardant ses mains ainsi rallongées. Elle m'adressa alors un dernier regard, les yeux rougis par ces larmes qui ne cessait de couler, avant de tomber dans les pommes.

Je pus appelé les secours quelques minutes plus tard quand enfin ses griffes voulurent bien rentrer toutes seules, émettant au passage un bruit métallique caractéristique.

Évidemment, je cachai aux médecins pourquoi elle s'était évanouie. Ils l’emmenèrent donc aux urgences, pensant à un truc grave.

Moi, je préférai rejoindre l’hôpital à pied, j'avais toujours été malade en voiture.

==

J'atteignis la clinique environ un quart d'heure après. Contournant l'ambulance mal garée devant l'entrée, j'entrai par la porte vitrée automatique.

A cette heure, le hall était presque désert. Seule la présence de l'infirmière à l'accueil redonnait un peu de vie à l'endroit. Je m'approchai d'elle, je voulais savoir où avait été emmené mon amie.

« Bonsoir ! Je voudrais avoir des nouvelles de...

Et là, grand blanc, je me rendis compte que j'ignorais son nom. Qu'est ce que je pouvais être con parfois. Stressé par cette récente découverte, je bafouillai un peu.

… C'est une fille aux cheveux blancs, elle à mon age.

L'autre, une jeune femme blonde qui en avait déjà marre de travailler, me dévisagea en soufflant.

- Encelade Wayne, elle est encore en salle d'examen mais vous inquiétez pas, elle est déjà réveillée. Votre amie devrait monter en chambre d'ici peu. »

Je la remerciai puis partis m'asseoir sur un de ses sièges métalliques peu confortable qu'on trouvait dans les hôpitaux. Bien que pesant, le silence ambiant me permit de réfléchir, j'étais perturbé.

Encelade ? C'était joli. Un prénom bien étrange pour une fille qui l'était tout autant.

Mais je ne savais plus quoi penser à propos de ce que j'avais vu tout à l'heure. Si sur le coup je ne m'étais pas trop posé de questions, je me ravisais maintenant. Ce n'était pas normal ces choses là, non ? Cette fille était quoi, une mutante ? Une expérience illégale ? Ou une extra-terrestre peut-être ? Si c'était la troisième solution, j'ignorais que les aliens étaient aussi jolies. Je n'en savais rien, tout ça dépassait largement ce que je croyais imaginable.

==

Je restai finalement une petit heure à attendre connement dans ce hall qui restait définitivement dépeuplé, avant que la soignante ne m'indique où Encelade se trouvait, enfin.

« Chambre 105 ! Si vous voulez la voir. m'avait t-elle informé avec un dédain qui m'aurais fait hurler habituellement.

Mais j'étais trop pressé pour relever, je voulais retrouver mon amie au plus vite.

Arrivé devant la porte de la chambre, je doutais, je restai planté devant bêtement. Au même instant, une infirmière passa derrière moi, je crois qu'elle me pris pour un fou.

Mon amie savait t-elle que j'étais au courant ? Je ne devais pas lui dire directement. Lui faire comprendre sans vraiment l'avouer, c'était là mon idée.

Prenant une courte inspiration, j'ouvris la porte assez doucement. La pièce était plongée dans la pénombre, le volet n'étant pas baissé et le lampadaire beaucoup trop loin. Encelade était allongée là sur le lit, dos à moi, face coté fenêtres.
Entendant le son de la poignée, elle se retourna.

Son regard, deux topazes bleue ciel s'illuminant malgré la nuit, croisa alors malencontreusement le mien. Je ne sais pas pourquoi, mon amie pris peur, elle voulut reculer sur son matelas mais dans la précipitation tomba au sol, manquant d'arracher la perfusion de sucre que les médecins lui avaient donné.

Je voulu l'aider, cependant...

« T'approche pas, Mickaël ! me conseilla t-elle, haletante.

J'allumai le plafonnier et j'entrevis sous le lit, ce qui lui avait causé cette peur, ses griffes étaient sorties.

- Comment tu vas ? Ils t'ont dit quoi les médecins ? demandai-je inquiet.

Elle sourit.

- Oui tout va bien. J'ai rien de grave apparemment, c'était juste de la fatigue.
- OK ! Cool alors.

J'entendis le même bruit métallique que tout à l'heure. Encelade se releva ensuite puis s'assit sur le rebord du lit. J'en profitai pour m'asseoir moi aussi, sur une chaise en face d'elle.

Il y eu un grand blanc, aucun de nous n'osait parler. Soudain, bien que mal à l'aise, mon amie m'interrogea. Stressée, elle entortillait une mèche de ses cheveux autour de son index gauche.

- Mais... tu sais ?

Je fis mine de ne pas comprendre.

- Savoir quoi ?

La pauvre était encore plus mal à l'aise.

- Ah ! Et ben... euh...

Elle mima alors ses griffes avec ses trois doigts du milieu. C'était un mime étonnamment compliqué et pas du tout facile à comprendre. Heureusement d'ailleurs que je savais ce qu'elle voulait me faire comprendre. Je ne voulais pas lui mentir, je hochai la tête.

Mon amie fut surprise, ses sourcils se haussèrent et ses yeux s'écarquillèrent.

… Mais tu n'en as pas peur !?

Je me voulait rassurant.

- Non, c'est surprenant, c'est tout. Et puis... j'aime vivre dangereusement.
- Je suis sûr que tu mens ! Tu dois me trouver monstrueuse.

Pour la première fois, je réussis à la regarder droit dans les yeux. Cela me demandais beaucoup d'efforts mais je voulais paraître sincère.

- Pas du tout. Tu est bien plus belle que Frankenstein.

Elle ricana en souriant.

- T'es bête !

Je voulais en savoir plus.

- Pourquoi t'as ça en fait ? questionnai-je intrigué. Parce que c'est loin d'être normal.

Mon amie haussa les épaules.

- A vrai dire, j'en sais trop rien. Elle sont sorties comme ça, un soir il y a un an : je me suis disputée avec ma mère au téléphone et elles sont apparues. Depuis, elles sortent un peu quand elles veulent. La plupart du temps, je me concentre pour qu'elles restent rentrées mais quand je suis trop stressée ou fatiguée, je ne peux plus les tenir. En vrai, le pire, c'est qu'elles peuvent tout couper : bois, métal, béton. Rien ne résiste.

J'étais bouche-bée.

- Nan, t'es sérieuse ?
- Ben oui… Vu qu’elles sortent n’importe quand, j’ai pu les tester sur plusieurs matériaux. J’ai même été obligée de changer plusieurs meubles chez moi à cause d’elles...

Je me mis à rire.

… Rigole pas ! C'est pas drôle ! Parfois, je suis obligée d'accuser mon Mangriff. Et regarde, tout à l'heure, j'ai déchiquetée la main de ce pauvre type sans le vouloir, elles sont encore sorties toutes seules.

C'est vrai qu'il y avait Bob dans l'histoire, j’espérai qu'il soit trop saoul pour se souvenir de cette événement. Par contre, j'avais sacrement soif.

- Je vais me chercher une canette, tu veux que je te remonte quelque chose ?
- Oui, un Oasis s'il te plaît. »

==

Je descendit aussitôt chercher des canettes au distributeur que j'avais aperçu à coté de l'accueil. J’introduisais les pièces dans la fente, quand deux hommes en imperméable beige vinrent s’asseoir derrière moi sur les bancs d'attentes. Celui le plus à ma droite portait un borsalino noir sur lequel était accroché une plume de Corboss pourpre. L'autre se faisait remarquer par ses cheveux blond paille parfaitement plaqués en arrière excepté une mèche qui retombait sur son front. Tout deux devaient avoir à peu près la quarantaine.

Le premier m'interpella.

« Mickaël Straus, je présume ?
- Oui c'est moi. acquiesce-je, surpris.

Le duo se releva et sortit ce que je pris pour des simples insignes de flics.

- Je me présente John Carter, et voici mon collègue Hughes Kristensen. Nous sommes inspecteurs au Bureau des Sentinelles.
- Connais pas.

L'homme hocha la tête.

- C'est tout à fait normal. Nous sommes un bureau secret-défense dépendant directement de l'ONU, nous menons généralement nos missions dans la plus grande discrétion pour une parfaite efficacité. Notre but est de protéger le monde des menaces classées comme paranormales avant même que des catastrophes aient lieux.
- OK ! Et vous me voulez quoi ?

Ce fut Hughes qui me répondit.

- Nous suivons votre amie depuis un moment. Ce qui s'est passé ce soir, est déjà arrivé une fois. Des rumeurs ont finit par remontées jusqu'aux oreilles de nos informateurs et nous pensons donc que votre amie est une menace potentielle pour la population. Nous voudrions lui faire passer quelques examens pour en connaître plus sur sa nature. Par la même occasion, nous pourrions vous posez quelques questions sur l’événement étant donné que vous étiez proche d'elle.

Je croisais les bras, peu convaincu et je pris, sans aucune raison, un air arrogant.

- Et vous faites quoi si je refuse ?

Là, John ouvrit son manteau, dévoilant un taser.

- Nous serions obligés d'utiliser la force bien qu'elle fasse rarement parti de nos méthodes.

Bien que surpris, je n'avais pas tellement envie de coopérer.

- Pourquoi vous lui en parlez pas directement, je suis pas son tuteur, elle fait ce qu'elle veut.
- En vérité. Avoua l'homme au chapeau. Nous préférions que soit vous qui lui parliez. Nous pensons qu'elle pourrait réagir dangereusement si nous venions lui annoncer qu'on l'emmenait dans nos laboratoires. Il faut que vous compreniez que nous faisons cela pour son bien, elle n'a sûrement pas connaissance de ses vrais pouvoirs et plus important, elle n'en a pas le contrôle. Elle pourrait vous blesser accidentellement, voir vous tuer.

Je restais tout de même dubitatif, je ne fais pas confiance aux flics.

- Mouais. Si j'ai pas le choix. »

==

Je retournai donc dans la chambre de mon amie, avec la lourde mission de lui faire avaler cette histoire.

Je lui racontai mots pour mots ce que les deux inspecteurs m'avaient dit mais à la fin de mon discours, elle plaqua ses mains sur son visage et pleura.

« Je savais que ça arriverait un jour ! bafouilla t-elle. Ils vont se servir de moi comme cobaye.

Ne faisant pas confiance à nos gouvernements en général, je ne pouvais hélas que partager cette idée. J’acquiesçai avec amertume.

- J’ai bien peur malheureusement, qu’il cherchent même à t’éliminer.

A cela, elle répondit par la négative.

- Mais ils ne pourront pas. J’ai déjà essayé, plusieurs fois, mais ça n’a pas fonctionné. Je serai forcée de subir leurs expériences pendant des années. Il ont sûrement déjà conscience des capacités que mon corps dissimule.

Je me mis à réfléchir, après tout, ils ne pouvaient pas se servir d’elle comme bon leur semblait. Malgré ses griffes, elle restait humaine, ils se devaient de respecter la déclaration des droits de l’Homme, surtout pour une organisation dépendant de l’ONU.

Et malgré mon manque de confiance en eux, je n’excluais pas le fait qu’ils soient de bonnes fois.

Je lui fit aussitôt part de ma réflexion.

- Tu mens ! hurla t-elle soudainement en me fixant ; de peur je reculai d'un pas. Je ne suis qu'un monstre pour eux, qu’un cobaye dont ils espèrent disséquer tout les secrets...

Se rendant compte qu’elle venait de crier, mon amie sembla gênée de s’être emportée contre moi.

Je la rassurai.

- T’inquiète pas, tu es stressé, c’est normal.

Elle me sourit, apaisée, puis en soupirant, finit par conclure philosophiquement.

- De toutes manières, peu importe ce que j’en pense, ils me forceront à venir avec eux. Donc autant que l’on fasse ça calmement. Je pense que ça sera mieux pour tout le monde.

J’acquiesçai, et c’est sur ses sages paroles que je m’apprêtait à ressortir, en ignorant si nous faisions la bonne décision.

- OK, je vais les prévenir. »

Mais en vérité, qui étais-je pour décider de son avenir ? Personne, évidemment, on se connaissait à peine.

==

Environ une heure après avoir mis au courant les inspecteurs de la décision de mon amie, ceux-ci revinrent nous chercher accompagnés cette fois, d'hommes en blouse de médecin, probablement du personnel de l’hôpital où plutôt des subalternes de chez eux habillés de façon à passer plus inaperçu. Aussitôt, ils firent enfiler à Encelade des sortes d’énormes tubes en métal qui remontaient presque au niveau du coude.

« C'est quoi ces trucs ? questionnai-je l'homme blond.
- Ce sont des bobines magnétiques qui servent à empêcher que ses griffes ne sortent. Ce n'est qu'une simple mesure de sécurité car apparemment elles se déploient lorsqu'elle est soumise à un stress trop intense..

J'étais perplexe.

- D'accord ! Mais c'est pas un petit peu lourd ?

Il haussa les épaules.

- Tout dépend de sa force. Mais je pense qu'ils ont été alourdis pour entraver les mouvements de ses bras. Après tout, on n'est jamais trop prudent...

Je fis la moue.

Ensuite, ils nous emmenèrent dehors par une sortie de secours derrière l’hôpital où nous attendais deux 4x4 noire aux vitres teintées.
On m'ordonna de monter à l'arrière du premier tandis que mon amie fut conduit dans le deuxième puis les deux véhicules partirent de suite direction l'aéroport.

Hughes, qui était apparemment chargé de me surveiller pendant le voyage m'expliqua pourquoi nous étions séparés.

… En faite, s'il arrivait un accident et que votre amie vous blesse grièvement où pire vous tue, ça serais grave car vous êtes désormais sous notre protection mais aussi vous êtes un témoin important dans cette affaire. Nous avons donc préférés prendre le moins de risques possibles.
- OK ! »

==

Le trajet ne fut pas très long, une demi-heure ou peut-être un peu moins.

J'avais déjà pris l'avion une fois mais celle-ci fut bien différente. Nous entrâmes directement sur le tarmac avec les voitures sans prendre la peine de passer par le terminal.
Les chauffeurs nous arrêtâmes pile au bout de la queue d'un quadriréacteurs de l'armée, je crus alors reconnaître un C-17. Le bruit des turbines indiquait clairement qu'il était prêt à décoller. Mais nous ne descendîmes pas, la porte arrière s'abaissa et les véhicules montèrent l'un derrière l'autre dans la soute du cargo volant.

Le vacarme se fit soudain plus assourdissant, les secousses se firent plus violentes et d'un coup, une force puissante nous colla à nos sièges. Nous avions quittés terre.

Le temps du décollage passé, à coté de moi, l'homme sortit du véhicule. Il revint dix minutes après avec des sandwiches.

« Votre amie dort déjà. m'annonça t-il calmement. Elle n'a apparemment pas été dérangée par ses menottes.
- C'est super alors !...

Soudain, je me tapa le front, j’avais oublié de lui poser une question.

… Je voulais vous demandez, pourquoi tant d'argent déployé pour une seule personne ?...

Voyant qu'il ne comprenais pas, je me repris.

… Enfin, je veux dire, vous faites pas ça avec tout les mutants que vous arrêtez, parce qu'il y en a beaucoup.
- Non évidemment. Mais votre amie n'est pas mutante, l'analyse génétique faite par l’hôpital n'a rien révélé de particulier, c'est le problème.

Je fus stupéfait.

- Elle n'est pas mutante ! Elle est quoi alors ?
- Nous n'en savons rien justement, c'est pour cela que nous voulons lui faire passer des tests. On ne se serait pas permis d'activer un tel dispositif pour une simple mutante.

Je hochais la tête.

- Oui c'est vrai.
- Bon. Vous feriez mieux de dormir. Il nous reste trois bonnes heures de vol. »

Sur ce, il me tourna le dos. C'est vrai, j'avais perdu toute notion du temps, quelle heure était-il ? Peut-être autour de quatre heures du matin. Et c'est sur les conseils de l'inspecteur que je fis une pause finalement bien méritée.