Partie 3 : Il n'y a pas que la guerre dans la vie.
Wildnis
Lorsque j'ouvris les yeux, et que je vis ceux de mon fils, je compris que mon calvaire était fini. Qu'importe si j'étais mort, ou toujours en vie, sa présence m’apaisait et m'allégeait tellement que plus rien d'autre n'avait d'importance.
— Père ! m'accueille joyeusement sa voix d'enfant.
— G-Gaïan...
Par réflexe, mon bras se tendit vers mon petit Vibraninf, jusqu'à ce qu'une vive douleur paralysa mon corps.
Cette douleur ramena soudain mon esprit à la réalité ; si je pouvais encore souffrir, c'était soit que l'on m'avait menti sur l'autre monde, soit que j'étais encore vivant. Et comme je préférais garder mes douces illusions, j'optai pour la deuxième option.
— Content que tu sois revenu à toi Wildnis, ma lança un certain Pachirisu en pleine préparation d'une mixture. Mais ne bouge pas trop, tes écailles ne s'en sont pas encore tout à fait remises. Qu'est-ce que tu as bien pu faire pour te mettre dans cet état ? On dirait que tu as sauté dans un volcan en pleine éruption !
— ...hahaha...
C'était à peu près ça, oui. Entei – ou Braise –, avait déchaîné ses flammes destructrices sur moi. Il pensait faire fondre ma volonté ; le fou. Je pouvais être bien plus tête brûlée que le plus ardent des magmas, surtout si ma famille était en jeu.
— Hé ! protesta vivement Gaïan. Ne criez pas sur mon père, méchant docteur !
— Je ne le crie pas dessus, soupira Patch. Hé bien, il a un sacré caractère ton gosse. Tu sais qu'il m'a empêché de te faire manger des baies parce qu'il pensait que je t'empoisonnais ?
— Comment je pouvais le savoir aussi ! protesta mon fils. Votre pâté était toute moche et dégoûtante !
— C'est toujours agréable de voir son travail se faire apprécier..., grommela Patch.
Je ne pus m'empêcher de rire légèrement. Cette fois, c'était clair et net, j'étais bien revenu à la maison ; une larme de joie glissa sur ma joue.
— Gaïan..., dis-je du ton le plus doux, tu m'as tellement manqué...
— … m-moi aussi Père..., avoua t-il finalement. Tous ces jours passés dans le noir... sans toi...
Sans plus me retenir, j'enlaçais affectueusement mon fils, en dépit des hurlements de mes articulations. Si j'avais pu supporter les flammes de l'enfer, ce n'était pas de simples douleurs musculaires qui allaient me faire plier !
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Cassis
Rendre visite au malade, on ne m'y prendrait plus deux fois. A la base, je voulais simplement prendre des nouvelles de Wildnis, comme il venait de se réveiller ; au moins, j'avais rapidement eu ma réponse, il allait bien, trop bien même.
— Cassis, me fixa durement le Libegon. Ôte moi d'un doute, tu ne pensais tout de même pas qu'un pays se gérait uniquement en gagnant des guerres militaires, n'est-ce pas ? Le budget, la gestion des ressources et des tensions entre la population et bien d'autres paramètres sont aussi à prendre en compte ! Ne me dit pas que pendant la semaine entière où je suis resté convalescent, tu es juste restée là à penser à de futures conquêtes, sans prendre soin du village !
Mmh. Que répondre à ça ? Je n'étais pas une politique moi, simplement une guerrière, je ne faisais pas dans le détail. A Herz et à Lugeni, les populations étaient à la fois réduite et auto-suffisante en ressources, ce qui ne posait aucun problème.
En revanche, Wearl était une ville bien plus grande, et bien que presque la moitié de sa population avait été décimée par Eurasc, il restait tout de même plus de 400 Pokémon à gérer. 400 Pokémon traumatisés qui tentaient de reprendre le cours de leur vie normale du mieux qu'ils le pouvaient.
— Oui ça va, j'ai compris, éludai-je. Cependant, ce n'est pas mon domaine et je ne connais rien à la situation de Wearl ! Que voulais-tu que je fasse à l'aveugle ?
— Te trouver de meilleurs excuses, grommela t-il. Tout d'abord, il faut absolument trouvé un moyen de rétablir la balance financière, reprendre contact avec les villages marchandes alentours... Wearl est loin d'être en autarcie et dépend beaucoup de ce genre de relation. Je doute qu'Eurasc ait fait attention à entretenir nos rapports commerciaux... Une crise suivie d'une famine est la dernière chose qu'il nous faut actuellement.
Plus il parlait, et plus ma tête me faisait mal, je préférais encore devoir affronter Suicune et Entei toute seule plutôt que de continuer sur ce terrain là !
— … mais tu n'as pas de conseillers qui font ça à ta place ? voulus-je savoir. Je sais que Wearl n'est qu'un village, cependant, vu son ampleur, il doit forcément avoir des gens pour t'aider dans ce genre d'affaires.
— Bien sûr, cependant, ils ont tous fuit à ma défaite, soupira Wildnis. Il fallait croire que leur amour-propre passait avant celle de Wearl.
— Je... vois.
— Toutefois, se reprit-il, ce n'est pas une raison pour rester là les bras ballants ! Du nerf Cassis, interdiction de reprendre d'autres conquêtes tant que mon village ne soit pas stabilisé !
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Stabilisé, stabilisé, il en avait de bonnes, ce Wildnis. Je savais que l'étape politique serait primordiale pour la suite de mon projet, mais je ne cachais pas que cela ne m'enchantait guère. Même si je ne partageais pas le point de vu immensément rigide d'Eurasc, je devais avouer que j'étais plutôt d'accord sur le fait que chacun devait avoir un rôle.
Moi, j'étais faite pour le rôle du commandant militaire, je devais donc trouver quelqu'un qui fût plus porté par la politique et les affaires intérieurs. Mais qui ? Déjà, je pouvais déjà éliminer Morflam, à cause de ses liens avec la Guilde d'une part, mais aussi pour, comment dire, ses centres d'intérêt très limités qui risquerait de provoquer une crise alimentaire d'ampleur jamais égalé auparavant si elle avait plus de pouvoirs.
Brazoro ? Il était comme moi, un guerrier de naissance, absolument pas une tête d'affiche. Patch ? S'il passait en mode cookie devant d'autres Maires, bonjour la crédibilité. Artichtote ? Trop assommante avec ses cours d'histoires improvisés. Non, je ne voyais qu'Affienns pour m'aider sur ce coup là, et en plus, il avait un minimum d'expérience de Maire à Herz.
— Donc, si je comprends bien, plissa mon sauveur des yeux. Tu veux que je devienne ton porte-parole et que je rétablisse la situation de Wearl ? Tout seul ?
— C'est cela, oui, confirmai-je avec aplomb. Comme l'avait dit Wildnis, l'essentiel pour l'instant est de trouver suffisamment de ressources pour relancer l'économie du village. J'ai bien peur que si nous continuons ainsi, notre aventure se terminera de la façon la plus pathétique qui soit.
— … tu sais que tu me demandes beaucoup, n'est-ce pas ?
Oh que oui, je le savais. C'était d'ailleurs pour cela que je faisais tout pour que tu acceptasses, un poids de plus pour toi serait un poids de moins pour moi.
— Selon Wildnis, continuai-je sans lui répondre, il y aurait une alliance de petits villages au sud. On pourrait leur demander de nous aider.
— Et pourquoi elle accepterait ?
— C'est à toi de le trouver, très cher porte-parole ! En tout cas, je te fais confiance, je sais que tu peux tous nous sauver. A bientôt !
Et je m'enfuis. C'était lâche, je l'admettais, mais s'il y avait une chose que je n'aimais pas, c'était bien de m'occuper des ces affaires politiques, financière, alimentaires, culturelles, et d'autres joyeusetés du même genre. Il faudrait vraiment que je pensasse à me construire à une sorte d'administration fiable – où je déléguerais la gouvernance à quelqu'un d'autre –, et ce, dès que j'en aurais les moyens.
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Affienns
A bientôt, à bientôt, elle en avait de bonnes cette Cassis. Cependant, même si son comportement laissait à désirer, elle avait raison sur un point : notre situation était alarmante. Lorsque Eurasc avait planté son drapeau sur le village, Wearl fut comme coupé du monde, plus personne ne voulait avoir affaire avec le village, et à raison. Résultat : les affaires intérieurs se retrouvaient désormais dans un état frisant le vide sidéral.
Le seul point positif dans cette purée de poids, c'était que notre bon Eurasc avait eut la bonté de continuer à entretenir les plantations de baies du village à l'aide de ses Tsjins. Cependant, même si la production agricole de Wearl était d'excellente qualité, elles restaient largement insuffisante pour nourrir plus de 400 Pokémon. D'autant plus qu'après leur longue captivité, plus aucun des villageois ne pouvait s'occuper des champs qui dépérissaient depuis une semaine.
— Une alliance de villages au sud, hein..., marmonnai-je sans conviction.
Je n'aimais pas ça, mais je n'avais aussi pas le choix. Ce choix, je l'avais déjà fait après tout, lorsque j'avais quitté Herz pour suivre Cassis dans son projet fou. Alors, d'où est-ce que je me plaignais ?
***
J'avais beau dire, les Télégems étaient de véritables merveilles, pouvoir se téléporter d'un endroit à un autre était bien pratique. Évidement il y avait des limites, par exemple, pour une téléportation rapide, il fallait faire entrer deux Télégems en résonance ; autrement dit, il fallait une Télégem présente sur le point de départ et une autre sur le point d'arrivé.
Pour être tout à fait exact, une Télégem pouvait être utilisé seul pour se téléporter n'importe où, sauf que cela demandait à la fois une grande maîtrise en la matière et une quantité d'énergie pouvant être phénoménale selon la distance que l'on désirait parcourir. C'était aussi une téléportation à l'aveugle, avec deux Télégems, la première amenaient directement vers la seconde, sans détour, alors qu'avec une seule, il était très difficile de savoir exactement où est-ce que l'on allait réapparaître. C'était pour cette raison que les Télégems étaient quasiment toujours utilisées par paire.
Heureusement, Cassis avait prévu la situation, et dès qu'elle l'avait pu, elle en avait installées à Herz et Lugeni, mais aussi sur les points stratégiques de la muraille – celle qui était sortie du sable –, pour pouvoir mieux l’observer.
Ce fut donc de cette manière que je me retrouvais subitement en plein désert, au pied d'une muraille d'acier aussi grosse qu'une montagne. Je me sentais vraiment minuscule à côté de cet étrange colosse, j'espérais vraiment que, comme le voulais Cassis, cette muraille nous apporterait plus de bénédictions que de malheurs.
Ceci dit, je n'étais pas là pour philosopher, j'avais une mission. D'après les informations de Wildnis, les fameux villages que je devais rencontrer se trouvaient à tout au plus une heure de marche. Je n'étais pas seul, évidement, Roberto-Michel m'accompagnait en bon garde du corps, et en cas d'urgence, je pouvais toujours utiliser une Télégem pour revenir à Wearl.
— Et bien mon ami, j'espère que tu n'as rien contre une petite promenade avec moi.
— Je resterai aux aguets, me lança le Carmache d'un air alerte. Le danger peut surgir de partout.
J'aurais espéré une réponse un peu plus chaleureuse et conviviale, mais je m'en contenterai, autant se mettre en route avant de plomber encore plus cette ambiance inexistence.
Lorsque ma patte s'enfonça dans l'herbe, un sourire s'inscrit instinctivement sur mes lèvres. De l'herbe, de l'herbe à perte de vue, et des arbres, verts. Cela changeait complètement du jaune à profusion.
Je devais vraiment être resté dans mon grand désert beaucoup trop longtemps pour être impressionné par une chose aussi banal que la couleur verte. Cela me rappelait mes jeunes années, pendant lesquels j'avais vadrouillé à travers tout le continent d'Iræ, explorant d'innombrables contrés, rêvant de gloire et d'aventures, tissant quantité d'amitiés éphémères...
Ces jeunes années où j'avais aussi commis la plus grande erreur de ma vie, une erreur qui me poursuivait aujourd'hui encore, 40 ans après. Azorn, Gloria, Luol, Snowleis, et bien sûr ce bon vieux Virchen. Nous étions toujours ensemble, dans cette Confrérie, avant que cette dernière ne rimât avec folie.
Si j'étais revenu à Herz, c'était uniquement pour fuir cette folie. Sans cette erreur, qui pouvait savoir ce que je serais devenu aujourd'hui ; peut-être serais-je encore à vagabonder de régions en régions, où alors, peut-être que j'aurais déjà pris ma retraite dans une petite campagne reposante...
Pendant que je me laissais emporter de réminiscences et de fictives hypothèses, des petites maisons en bois au loin attirèrent mon attention. Nous étions déjà arrivés ? Je me faisais vraiment vieux, si je parvenais à ruminer sans m'en rendre compte pendant une heure.
Brusquement, une dizaine de Pokémon, menés par un Chapignon, surgit des fourrés, menaçant. Roberto-Michel bondit devant moi, prêt à agir si besoin était.
— Plus un geste ! hurla le Chapignon. Déclinez vos identités !
— Nous ne voulons pas nous battre, tentai-je de tempérer. Je me nomme Affienns, porte-parole de Wearl. Et voici Roberto-Michel, mon garde du corps.
— … Wearl ?
Plusieurs murmures s'élevèrent dans leur rang, le Chapignon fut obligé de hausser le ton pour calmer ses troupes.
— Plusieurs rumeurs courent sur Wearl, continua t-il sans dissimuler sa méfiance. Il paraîtrait que Wildnis a été vaincu par une mystérieuse créature, et que cette dernière vient d'être vaincu par une certaine Stalhblume.
— C'est exacte, Wearl est enfin libéré ; c'est justement ce sujet que je souhaite aborder. Le village va mal, nous manquons de tout, c'est pourquoi nous demandons votre aide.
— De l'aide, vous dites.
Notre interlocuteur végétal ferma les yeux, semblant réfléchir. Puis, il me fixa longuement, droit dans les yeux, avant de basculer vers Roberto-Michel.
— Nous avions toujours eu de bon rapport avec Wearl du règne de Wildnis, lâcha t-il enfin. En revanche, nous ne savons rien de Stalhblume.
— Si cela peut vous rassurez, Wildnis est avec Stalhblume, il se repose actuellement dans le château à Wearl.
— Et nous devions vous croire sur parole, vous, des inconnus ? Qui nous dit que Wildnis n'est pas mort ou votre prisonnier ?
Il marquait un point. Comment prouver ma bonne foi ? C'était le moment de voir si Cassis avait vraiment eu raison de me confier cette tâche.
— Wildnis va bien, je ne peux le prouver, et je comprends votre méfiance, répliquai-je haut et fort. Cependant, ce n'est pas de lui dont je viens vous parler, mais de Wearl. Vous êtes au courant de la situation, n'est-ce pas ? Son peuple a été souillé, violenté, privé de sa liberté. Et aujourd'hui encore, alors que son envahisseur a été terrassé, ce même peuple souffre encore. Bientôt, nous n'aurions plus assez de nourritures pour chaque bouche, la famine nous guette. J'abandonne ici toute fierté pour vous implorer de l'aide, de la pitié. Ne laissez pas tout un peuple mourir pathétiquement après avoir subit tant de souffrance.
Aucunement besoin de préciser que je grossissais légèrement le tableau, l'objectif ici étant d'émouvoir mon auditoire. Je ne savais pas si j'avais réussi mon coup cependant, vu que mon ami Chapignon restait de marbre. Soudainement, un Roucarnage se posa derrière-lui.
— Ils sont seuls, déclara le nouvel arrivant. Je n'ai pas perçu la moindre présence aux alentours.
Le Chapignon acquiesça et reprit :
— Il semblerait que vous ne tentiez pas de nous tendre une embuscade, une bonne chose. Mais je m’interroge, pourquoi votre Stalhblume a t-elle conquis Wearl, vu son état actuel ? Même si le village était très convoité, il a beaucoup perdu de son éclat depuis que cette créature – Eurasc vous l'avez appelé, c'est cela ? – y a mis a main dessus. Cela revient à s'encombrer d'un poids inutile.
— L'explication est simple, enchaînai-je rapidement. Stalhblume et Wildnis sont bon amis, ils ont tous les deux fait leur arme à la célèbre école du Roi d'Argent, sous la tutelle du maître Königeld. Lorsqu'elle a entendu la tragique histoire de Wearl, Stalhblume n'a pas pu l'ignorer et c'est fait un devoir d'aider son ami.
— Cette Stalhblume semble être un Pokémon remarquable, lâcha le Chapignon incrédule.
— Je ne recherche pas à l'encenser, je ne fait qu'annoncer les faits.
— Mmmh...
Cette tension ! Je ne pensais pas faire d'erreurs dans mon discours, et pourtant, le visage inexpressif de ce Chapignon me faisait froid dans le dos. Moi aussi au passage, je me faisais froid dans le dos. Je ne me pensais pas capable de multiplier les arguments comme cela, avec autant d'aisance.
Pourtant, en bon politicien, j’omettais énormément de choses, comme le désir de conquête du continent de Cassis par exemple. Ce n'était pas par pure charité qu'elle avait décidé de reprendre Wearl, mais bien parce qu'elle voulait posséder tout Iræ, quelque soit son état. Ah, et j'omettais aussi de dire que si Cassis n'était pas avec moi, c'était simplement parce qu'elle ne voulait pas s'encombrer avec ces histoires politiques...
— Je ne sais toujours pas si je dois vous croire, asséna le Chapignon. Cependant, par respect pour nos relations passées avec Wearl, nous ne pouvons rester les bras croisés. Suivez-moi.
J'avais réussi ? Je peinais encore à le croire. Le Chapignon baissa enfin – légèrement – sa garde.
Cette méfiance accrue, cette rigidité, elle était tristement naturelle, je ne pouvais m'empêcher de trouver cela dommage. Dans un monde où le danger était omniprésent, où n'importe qui pouvait surgir de nulle part et prendre votre place, l'excès de zèle devenait une nécessité.
Heureusement que la famille de Wildnis avait doré Wearl d'une excellente réputation, sinon, mes négociations n'auraient eu aucun espoir de réussite. Enfin, je parlais de réussite, mais je n'étais pas encore sorti de l'auberge ; il me restait encore à convaincre les Maires de cette alliance de village. Je ne pensais pas me tromper en pronostiquant des discussions encore plus ardues...
— … !
— … un problème ? siffla mon guide champignon.
— N-Non, ce n'est rien...
Brutalement, mon esprit devint blanc. Quelqu'un... quelqu'un m'observait. Il était proche, tout proche. Une présence froide, glaciale, qui me suivait à la trace. J'avais l'impression d'être une cible mouvante. Pourtant, j'avais beau fureter à droite et à gauche, je ne pus apercevoir celui qui me terrifiait. Car oui, j'étais terrifié, et à la fois, étrangement nostalgique.