Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Stalhblume de Clafoutis



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 22/06/2016 à 11:37
» Dernière mise à jour le 22/06/2016 à 12:01

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Partie 2 : La petite princesse aux bandelettes.

Artichtote

Nous nous étions tous rassemblés dans la plus grande urgence dans une réunion de crise ; la muraille géante qui avait subitement apparu ne semblait pas cesser de faire parler d'elle. Cassis avait réagit vivement, ordonnant à ceux qui le pouvait d'inspecter le phénomène de plus prêt, et désormais nous étions tous prêt à entendre les rapports.

Enfin, tous, plus une. Morflam était avec nous, livide et poussiéreuse, ça encore, ce n'était pas très surprenant, ce qui l'était plus en revanche, c'était l'étrange créature souriante à la longue chevelure émeraude à ses côtés qui de plus, portait sur son corps une tonne de bandelettes. Elle aussi, elle faisait jaser, mais dans l'ordre de priorité, une muraille titanesque passait bien avant une intruse qui semblait seulement être amie avec Morflam.

[ Pour votre confort, voici la carte du continent : Carte d'Irae ]

— Donc, si je comprends bien, s'avança Affienns en prenant là carte du désert, tu veux dire que la muraille est apparue sur TOUTE cette zone en gris ?
— Affirmatif, confirma Cassis. Je suis toute aussi surprise que toi, pourtant, les rapports sont très clairs.
— Incroyable...

Ah ça oui ! Ce n'était pas seulement autour de Wearl que l'édifice géant s'était érigé, mais bien autour de TOUT le désert, l'enclavant complètement.

— J-Je... je ne sais pas quoi dire ! avouai-je. C'est... absurde ! Physiquement impossible ! Il doit forcément avoir une explication à tout cela...
— Et concernant la muraille en elle-même ? demanda Brazoro. Elle est dangereuse ou pas ?
— D'après ce que j''en ai pu voir, elle est entièrement faite en acier et est assez solide pour me résister, expliqua Cassis. Il y a de grandes ouvertures creusées par-ci et là, et il semblerait qu'elles peuvent se fermer de l'intérieur uniquement.
— De l'intérieur ? rebondit Brazoro. Tu veux dire qu'on peut se servir de la muraille comme... protection ?
— J'ai pensé à la même chose, sourit notre Présidente. Je reste perplexe quant à ça soudaine apparition, mais force est de constater que cette muraille pourrait nous être d'une aide primordiale si nous parvenions à l'exploiter !

Je pouvais sentir une certaine excitation dans la voix de Cassis, je voyais bien qu'elle comptait tirer le maximum de profit de ce phénomène. Oui, c'était une idée tout à fait logique ; peut-être un peu prématurée, mais logique. En plus, elle tombait à point nommé. Wearl était un village que beaucoup de Pokémon voulaient conquérir, et maintenant qu'elle venait de tomber, certains pouvaient se dire que c'était le moment idéal pour l'attaquer à nouveau. Mais avec cette muraille sortie de nulle part, l'affaire se compliquait grandement.

— Et comment réagissent les populations de Lugeni et de Herz ? demanda Cassis en direction d'Affienns.
— Rien à signaler du côté de Herz. Ils ont bien sentis les effets de la secousse, cependant, aucun dommage matériel n'est à déplorer. Cependant, Lugeni est non seulement bien plus proche de la muraille, mais est aussi encore fragile du fait de la récente attaque de Wildnis. J'ai bien peur que nous devrions y recommencer une partie de nos travaux de reconstruction.

Je vis mes camarades grimacer. Eux qui avait passé des jours et des jours à retaper Lugeni à neuf, voilà qu'ils étaient de retour à la case départ. Personnellement, je m'en sortais plutôt bien ; mon statut d'érudite me dispensait de tous travaux physiques importants, ce n'était donc pas moi qui allait mettre l'aile à la patte, héhéhé.

— En parlant de reconstruction, intervint faiblement Patch. Ce ne serait pas mal de penser à rebâtir tous les villages que Wildnis a détruit pour le compte d'Eurasc, non ? Je sais qu'il n'y a plus personne qui y vit, mais pour la mémoire...

La petite voix de notre médecin nous toucha tous en plein cœur, d'autant plus qu'il y avait du vrai dans son discours. Désormais, le désert ne comportait plus que trois villages, mais auparavant, il devait en avoir des dizaines... ce serait cruel de les laisser en ruine et de les considérer uniquement comme passé.

— Je comprends ton ressenti, répliqua Cassis, et je compte le faire, mais pas tout de suite. Nous manquons beaucoup de main d’œuvre pour nous livrer à des chantiers d'une telle ampleur, alors nous avons besoin de toutes nos forces actuellement. Mais je le répète, lorsque je le pourrais, je rebâtirais ce désert à neuf.

Patch hocha la tête, rassuré. Je doutais quelque peu que Cassis comptait réellement « rebâtir » le désert – surtout qu'elle n'avait certainement aucune idée de comment il était avant – mais si des mots pouvaient calmer Patch, alors ils étaient les bienvenus.

Ce dernier nous avait raconté son histoire, lui aussi, par le passé, il avait détruit un village avec un poison extrêmement puissant ; sans doute devait-il prendre personnellement le fait d'en voir d'autres se faire anéantir.

— Euuuh...

Soudain, Morflam leva une patte, peu confiante. Nous nous retournâmes tous vers elle, ce qui provoqua chez elle un terrible rougissement.

— Alors voilà-voilà, bafoua t-elle. Je crois, je dis bien je crois, que j'ai un petit, petit, tout petit rapport avec ce qu'il s'est passé... ahem...
— … pardon ?

Nous avions tous lâché ce mot en même temps, digne témoignage de notre incrédulité.

Notre Roussil se livra alors à un discours pour le moins étrange, comme quoi elle se serait perdue dans les souterrains de Wearl, avant de trouver une étrange sépulture émeraude. Ensuite, elle aurait appuyé sur une espèce de bouton qui aurait non seulement provoqué le tremblement de terre à l'origine de la muraille, mais également réveillé un zombi, zombi qui n'était qu'autre que la créature ingénue et couverte de bandelettes à ses côtés.

— … voilà-voilà..., conclu t-elle en baissant la tête. Ça semble dingue, hein ?
— …

… que dire après tout cela ? Déjà que l'histoire de la muraille était difficile à avaler, mais si en plus on en rajoutait des couches avec des souterrains cachés, des tombes hantés et un zombi souriant, là, on dépassait les limites de l'entendement.

— … un... zombi ? lâcha enfin Belcol-Exion. Tu as bien dit... un zombi ?
— Alalah, pencha de la tête la créature à la chevelure émeraude. Elle a raison, je suis bien un zombiii, regardez !

Et sans crier gare, notre invitée surprise détacha sa tête de son cou.

— …
— …
— …

Patch s'évanouit immédiatement, Affienns se recouvrit son œil valide, Brazoro faillit vomir, Cassis resta bouche-bée, Morflam devint toute blanche, les trois Carmache se mirent soudain à parler de l'inflation du marché, quant à moi, et bien je trouvais le moment très opportun pour nettoyer mes lunettes !

— Vous voyeeez ? chantonna la créature en remettant son crâne en place. Je suis vraiment un zombiii !
— C-C'est bon, on te croit ! réagit enfin Cassis.
— Q-Quoi c'est tout ? s'offusqua Morflam. C-C'est un zombi ! Un fantôme ! Une morte ! Une revenante ! Il faut l'exorciser ! Elle me suit partout depuis que je l'ai trouvée, j'en peux plus !
— Alalah, ria l'intéressée.

Pour un zombi, elle ne semblait pourtant pas si terrifiante que ça, enfin, tant qu'elle ne s'arrachait pas la tête.

— Hé, Artich', me glissa Brazoro. C'est quel genre Pokémon ça ?

Rhoo Braz', ce n'était pas le moment ! Déjà que j'avais perdu pas mal de points de prestige avec mon ignorance sur Suicune et Entei si tu me mettais de nouveau sur le devant de la scène maintenant... et en plus, il m'avait « glissé » ces mots tellement discrètement que tout le monde se retourna vers moi !

— … hahaha..., ricanai-je. S-Sûrement...
— Sûrement ?
— Bah... vous allez rire, comme pour Suicune et Entei... je n'ai jamais vu de Pokémon comme elle ! Il faut croire qu'il me reste encore pas mal de chose à apprendre, hahaha....

Non sérieusement, je devrais sérieusement commencer à combler mes lacunes. Moi qui pensait connaître toutes les espèces de Pokémon du monde, je n'étais pas encore au bout de mes surprises...

— Alalah, vous vous intéressez à moi ? demanda innocemment la chanteuse momifiée.
— O-On peut dire ça, hésita Cassis. Vous... enfin... tu as un nom ?
— Un nom ? Alalah, qu'est-ce que c'est ?

Ok, s'il fallait définir les mots maintenant, on n'était pas prêt de s'en sortir. Soudain, une parole de Morflam me revint en mémoire, et l'illumination me frappa.

— Ta tombe ! bondis-je. Il doit forcément avec ton nom inscrit dessus !
— Ma tombe ? Alalah, je crois comprendre ce vous voulez dire !
— Vraiment ?!
— Oui, il y avait un mot à moité effacé inscrit dessus... « Meloet... » je crois...
— Meloet ? répétai-je. C'est étrange, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose...
— N'est-ce pas ? Alalah ! chansonna la fameuse Meloet.

Ce n'était pas tout à fait ça, mais au moins maintenant, nous pouvions afficher un nom sur le visage de cette créature, l'appeler « zombi » à tout bout de champ n'était pas très polie.

En tout cas, Meloet titillait fortement mon esprit savant. Même si je n'étais pas au sommet de ma gloire depuis peu, je restais tout de même une passionnée de l'esprit et des mystères ! Et je pouvais dire que j'étais comblée actuellement, tout d'abord une muraille mystérieuse qui ne demandait qu'à être étudiée et maintenant un Pokémon inconnu au bataillon !

— Dis, m’enflammai-je, je peux visiter ta tombe ? Je suis sûre qu'on pourra trouver plus d'indices sûr toi et ton passé !
— Alalah, pourquoi pas ! Je suis toujours ravie d'avoir des invités chez moi, je me sens souvent un peu seule en bas.
— Par simple curiosité, depuis combien de temps tu étais dans ta tombe ?
— Je ne sais pas vraiment. 100 ans ? 200 ans ? Ça en fait des annééées ! Mais je ne sais pas vraiment en fait, il faisait touuuuut noir là-dedans, si mon amie n'était pas venue me délivrer, j'y serais encore enfermée !

Morflam plissa les yeux, interloquée.

— Euh... c'est moi, l'amie en question ?
— Ouiii ! vagua la voix fluette de Meloet. Il y avait cette grooosse pierre qui m'empêchait de sortir ! Mais quand tu es arrivée, je ne sais pas ce que tu as fais mais ça à débloqué la méchante pierre ! Et pour ça, je t'en serais éternellement reconnaissante !
— … merci... ? hésita la Roussil.

Alors que Morflam se grattait la tête, gênée, Cassis soupira.

— Et encore un mystère sur les bras. Bien, je ne pense pas me tromper en décrétant que cette Meloet n'est pas dangereuse et peut donc rester à Wearl avec nous. Des objections ?

Personne ne prononça mot. Mais après tout, si ce que cette Meloet disait était vrai, elle était elle-aussi une habitante tout à fait légitime de Wearl, il serait immoral pour nous de la chasser d'ici alors qu'elle venait de sortir de son tombeau !

— Vu que le problème « zombi » est résolu, conclut Cassis, recentrons la discussion sur nos priorités...

Cassis et les autres reprirent leur flot de parole, mais je n'entendais plus rien. Cette Meloet, elle occupait tout l'espace de ma petite cervelle, je n'avais plus qu'une hâte, c'était de visiter son tombeau !


***

 Fascinant, cet endroit était tout à fait fascinant ! A peine la réunion d'urgence s'était terminée que je m'étais empressée de suivre Meloet chez elle, c'est à dire, dans son sanctuaire. Le chemin pour y accéder était étonnamment long et complexe, il fallait sans cesse être à l’affût du moindre détail pour ne pas se perdre.

Au bout de presque trois heures de marche intense, j'arrivais finalement devant la sépulture de Meloet. De l'or brilla dans mes yeux. Je ne me retins plus, et, euphorique, je fusais comme une petite folle, analysant le moindre grain de poussière qui passait dans mon champ de vision.

— Alalah, s'amusa Meloet. Désolée pour la poussière, je n'ai pas vraiment eu le temps de faire le ménage !
— Non, non, non ! Ne t'excuses pas et au contraire, ne touche à rien ! Cette poussière... c'est de la poussière historique ! Elle vaut de l'or ! Tu ne peux pas imaginer combien d'époques, d'informations et de trésors qu'elle contint !
— Alalah ! ria mon interlocutrice d'une voix cristalline.

Je ne pouvais pas me tromper, ce tombeau... c'était un tombeau royal ! C'était reconnaissable grâce aux autres pierres tombales autour de la sépulture de Meloet. C'était une pratique courante dans l'ancien temps, à la mort du roi, l'on enfermait avec lui les membres de sa garde rapprochée – vivante bien sûr – pour protéger le corps du roi, ou de la reine, selon les régimes politiques.

Cela pouvait sembler être une pratique cruelle, toutefois, nombre de témoignages de l'époque présentait se sacrifice comme le plus grand geste de noblesse qu'un soldat pouvait accomplir pour son monarque. Cependant, ces témoignages étant souvent écrits par le sacrifié en présence d'un de ses supérieurs et/ou pour rassurer leur famille, l'on pouvait douter de leur sincérité.

Comme de tout ce qui concernait l'Histoire, seules des brides traversaient les époques. Les preuves matériels étaient précieuses, mais il ne fallait pas cependant leur accorder le bon Arceus sans confession. Négliger le contexte, les circonstances de productions de ces dites-preuves, était la pire erreur qu'un historien pouvait commettre.

Mais assez d'inspecter les petites tombes, le plat principal m'attendait. La sépulture émeraude de Meloet ! Tout d'abord, je remarquais que la pierre était enduite d'un résidu très spécial, qui faisait glisser la poussière, en plus d'être un très bon conservateur. De cette façon, l'on donnait l'impression que la tombe était toujours propre et bien entretenue, même si personne ne s'en occupait. Et si le résidu avait pu tenir autant d'années, il devait être d'une qualité incroyable.

— Meloet..., m’émerveillai-je. Tu étais certainement une personne extrêmement importante par le passé ! Une reine, une impératrice, voire plus, peut-être même la gouvernante de l'univers interstellaire ! … euh.. désolée, je m'emporte...
— Alalah, tant que ça ?
— Et comment ! D'ailleurs, regarde bien attentivement la sépulture, elle possède tes couleurs ! Elle a été faite non seulement sur-mesure mais également dans un matériau très précieux ! Et ce blason ! En diamant noir qui plus est ! Combien de royaumes pouvaient offrir un pareil tombeau à leur monarque ?
— Plein ?
— Non ! Il fallait être exceptionnellement riche pour se permettre une telle folie ! Je pense pouvoir dater ce tombeau à plus de cinq siècles, soit à un période où les guerres étaient si virulentes qu'elle pouvait consommer plus de 80% du budget d'un royaume !
— Alalah...

Cependant, alors que j'étais plongée dans mon discours, je remarquais soudain un épitaphe gravée sur la sépulture. Mon cœur faillit s'arrêter. Un épitaphe ! Mais mon plus grand malheur, ce dernier était totalement indéchiffrable. Fichtre ! Si seulement on pouvait le restaurer... argh ! Ça me rendait malade ! Si ça se trouvait, TOUTES les réponses à mes questions se trouvaient inscrites ici, devant moi, mais je ne pouvais plus le lire ! … non, je ne devais pas m'emporter pour rien. Si une donnée n'était pas utilisable à l'instant, je devais aller vers une autre.

Résolue, je me retournai vers Meloet. Tant pis pour l'épitaphe, je me débrouillerai plus tard. Toutefois, il y avait une chose que je voulais vraiment savoir, et ce, tout de suite.

— Vous me regardez d'un air étrange-étrange..., pencha Meloet de la tête.
— Ce n'est rien, m'approchai-je. Mais dis moi, comment te sens tu ?
— Je me sens très bien, merciii !
— Vraiment ? Rien de spécial ?
— Alalah ? Je ne comprends pas ce que vous me demandez...
— Voyons c'est pourtant simple. Tu as plus de cinq siècles, et tu es toujours là, vivante, devant moi, me parlant normalement. Qu'importe comment on le regarde, ce n'est pas normale. On a certainement dû faire quelque chose à ton corps... et je compte bien le découvrir ! Yaaaah !

Brusquement, les yeux brillants, je bondis sur Meloet, bien décidée à inspecter le moindre de ses poils !


____________________

Morflam

 Aaaah ! J'étais soulagée de ne plus avoir ce zombi dans mes pattes ! Artichtote semblait bien contente en sa compagnie, grand bien lui fasse ! Alors oui, cette Meloet ne semblait pas méchante, mais quand bien même, je ne me sentais pas à l'aise avec elle.

En tout cas, toutes ses émotions m'avaient données une sacrée faim. Heureusement pour moi, en tant que générale de l'armée de Cassis, j'avais une suite réservée pour moi toute seule au château. Un lit constitué des plus douces feuilles de la région, un balcon donnant sur l'immensité dorée du désert, et un garde-manger personnel... que demander de plus ! Deux garde-manger peut-être ; mais lorsque je l'avais imploré à Cassis, elle m'avait lancé l'un de ses regards noirs...

Enfin, assez de ressassages de mauvais souvenirs ! Désormais, j'étais dans mon monde. Et dans mon monde, il n'y avait que ma nourriture et moi. Rien d'autre. Du moins, c'était ce que j'espérais puisque tout d'un coup, quelque chose dans ma fourrure se mit à vibrer.

… ah zut, j'avais complètement oublié que j'avais ce truc moi. Déçue de devoir repousser mon petit moment privilégié, je saisis mon Transcom – ce gadget de la Guilde permettant les discussions à longues distance – qui s'affolait.

Dès que je l'activai, une grosse tête de couleur bronze un très ronchonne apparut sur l'écran.

— Hé bien, tonna une voix rude. Vous ne me saluez plus, Morflam ?
— … euh... vous êtes qui encore ?
— …. c'est une blague ? Je suis Talos, Haut-Gardien de la Guilde et accessoirement votre supérieur hiérarchique !

… oh. Oh. OH ! Je m'en souvenais maintenant, ce Judocrak, c'était mon boss ! Enfin, théoriquement c'était Cassis ma patronne, mais dans les faits, je n'avais jamais coupé les liens avec la Guilde. Moui, on pouvait dire que j'étais une sorte d'agent-double ; ce n'était un secret pour personne.

— Ahem, toussota Talos, je vais exceptionnellement passer sur votre insolence. J'ai des ordres de la plus grande importance pour vous.
— … ah ?
— Le conseil du Primonarque vient de trancher. Stalhblume doit être éliminée.
— … ! É-Éliminé ?
— Oui, ou tuée, si vous préférez. Attention, le Primonarque veut une exécution discrète, à aucun moment le nom de la Guilde doit être souillé par cette affaire. En cas de problème, la Guilde reniera tout lien avec vous, ai-je été bien clair ?
— O-Oui, mais je...
— Très bien, j'attends de bonnes nouvelles sous peu. N'oubliez pas que le Primonarque, dans l'immensité de ses pouvoirs psychiques, voit tout. Aucun de vos gestes ne nous sera inconnu.

Le Transcom s'éteint brusquement, me laissant là, complètement déboussolée. Éliminer... Cassis ? C-Ce devait être une erreur ! Qu'avait-elle fait pour mériter un tel châtiment ? Et moi... c'était moi qui devait... l'exécuter ? Une terrible peur m'envahit.

S'il y avait bien une chose que je savais, c'était qu'on ne plaisantait pas avec la Guilde. Lorsqu'elle avait décidé quelque chose, elle l'avait décidée, point. Impossible d'échapper à son jugement. Le Primonarque, le grand patron de la Guilde, un Alakazam exceptionnellement puissant, était sans cesse connecté au continent d'Irae dans son intégralité. Il n'avait qu'à se concentrer sur une partie du monde pour la voir précisément.

Là, tout de suite, je pouvais le sentir m’observer, scrutant mes moindres gestes, mes moindres doutes. Trahir la Guilde ou Cassis ? J-Je ne pouvais pas faire un choix ! Et pourtant, si je n'en faisais pas, ce serait sans doute moi, qui me ferais dévorer.