Passé du Futur de Adama-chan

Il avait fallu un certain temps avant qu'Alizé ai suffisamment de force pour repartir. Ses blessures avaient mis beaucoup de temps à guérir et Aaron, ne voulant pas prendre de risque, avait insisté pour qu'elle reste encore un peu à l'abri. Cela avait duré longtemps. Quand le Massko lui donna enfin l'autorisation de sortir, elle n'hésita pas un instant avant de courir à l'extérieur de l'abri. Ses muscles étaient encore un peu courbaturés et elle ne devait pas trop s'agiter mais cela ne l'empêcha pas de profiter enfin du dehors. Elle ne supportait plus cet enfermement forcé. Elle avait besoin de liberté et d'espace pour se sentir bien. Être bloqué quelque part contre sa volonté était vraiment quelque chose qu'elle détestait. Après s'être longuement étirée sur une branche, elle offrit un grand sourire à son frère de cœur.

« On reprends la route ? »

Aaron ne fit qu'acquiescer avant d'aller chercher les provisions qu'il avait petit à petit amassé au fil de la convalescence de sa partenaire. Ils partirent peu de temps après. Alizé était devant, montrant le chemin, tandis que le Massko la suivait en silence, observant cette frêle humaine qu'il protègerait au péril de sa vie. Ils sortirent rapidement de la forêt et n'eurent aucune hésitation à descendre dans la plaine qui s'offrait à eux. Ensemble, ils étaient assez forts pour résister à tout Pokémon les attaquant. Qui plus est, Aaron avait évolué le rendant plus fort et résistant. Même si il n'était pas encore parfaitement à l'aise avec ce nouveau corps, il pouvait se défendre de façon bien plus efficace qu'avant.

Heureusement pour eux, ils ne croisèrent aucun Pokémon durant leur marche. Tout était calme. Suffisamment calme pour pouvoir marcher tranquillement d'après Alizé. Trop calme pour être réellement en sécurité d'après Aaron. Mais ils ne pouvaient pas se permettre d'avancer lentement pour vérifier qu'il n'y avait aucun danger. Ils devaient avancer. Il n'y avait pas d'urgence mais la marche avait de grande chance d'être longue. Les herbes étaient assez longues pour les cacher en partie, les abritant de tout assaillants volants. Ils n'étaient peut-être pas en sécurité mais il y avait moins de risque d'être attaqué qu'avant. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas voyagé avec ce semblant de sécurité. Qu'ils n'avaient pas vécu avec ce semblant de sécurité même.

Les pensées d'Alizé furent interrompues par un son étrange. Cela ressemblait à de l'eau mais le bruit était différent et plus fort. Particulièrement intriguée par ce bruit étrange, l'humaine se rapprocha de l'origine, à la recherche de la source de cela. Les hautes herbes lui bloquaient en partie la vue, la faisant avancer avec plus de difficultés. Toute sa curiosité tournée vers ce son qu'elle ne connaissait pas, elle ne fit plus attention à son camarade qui paraissait de plus en plus inquiet. D'un seul coup, il lui sauta dessus pour l'empêchée d'avancer.

« Attention ! »

Le Massko lui montra le sol devant elle, écartant les herbes bouchant la vue. Le vide. Si elle avait encore fait quelque pas, elle serait tombée. Elle ne remerciait jamais assez son frère d'être aussi prudent. Elle avait tendance à se laisser guider par sa curiosité quand un environnement lui était inconnu et qu'elle se sentait en sécurité. L'humaine n'arrivait pas à rester aussi prudente que son frère. Elle ne pouvait pas garder son attention constante alors qu'il y avait autant de chose à découvrir. C'était cela qui l'a poussa à s'approcher du vide pour tout de même découvrir l'origine du bruit.

Ce qu'elle vit la stupéfia. Une immense étendue d'eau. Encore plus grande que celle du lac. Tellement grande qu'on ne voyait pas la fin. Et bien que cela soit perturbant, Alizé en était émerveillé. Que pouvait-on trouver de l'autre côté de cette eau ? Qui se cachait au fond d'une telle masse aquatique ? D'innombrable questions se formait pour l'humaine dont la curiosité était véritablement insatiable. Si elle avait pu, si elle avait su nager, elle n'aurait absolument pas hésité à sauter pour pouvoir avoir la réponse à ses questions. Elle se dégagea d'Aaron et se rapprocha avec prudence du bord pour mieux observer cela.

Ils étaient au bord d'une falaise. Avec les mouvements des vagues, l'eau heurtait violement les rochers. Alizé devinait facilement qu'elle ne survivrait pas si elle tombait. Ses rares contacts avec ce liquide se limitait aux quelques rivières qu'elle utilisait pour s'abreuver. Elle ne saurait pas revenir à la surface si elle se mettait à couler. Et elle connaissait suffisamment Aaron pour deviner qu'il ne pourrait pas non plus se débrouiller. Mais malgré cela, elle avait envie de découvrir, d'explorer cet espace immense. Si ce monde n'était pas aussi dangereux, s'il n'avait pas été détruit par l'ombre, elle aurait voulu l'explorer et en découvrir le moindre secret. Mais cela était un rêve irréalisable.

« Dis Aaron, tu penses que l'eau était de quelle couleur avant ? Comme les feuilles qui ornent tes bras ? Ou comme le pelage d'un Rattata ?

-Je ne sais pas… Peut-être aussi bleu qu'un Alligatueur. C'est ce qu'il y avait marqué dans les livres, non ?

-Oui, tu as raison ! Il parait même que les couleurs des Pokémon étaient encore plus éclatantes ! Qu'avant, tous les couleurs étaient si vives que voir des Pokémons réunis créait un festival de couleur. J'aurai bien voulu voir une chose pareille. Il y avait marqué quelque chose dans un livre, cela parlait d'un évènement spécial ayant lieu grâce au soleil. On pouvait à ce moment-là voir dans le ciel plein de couleurs différentes côte à côte. Cela s'appelait un… Arc-en-ciel je crois.

-Comment des couleurs peuvent-elles tenir dans le ciel comme ça ? C'est impossible.

-Je te promets ! Il y avait des explications mais je ne les ai pas très bien comprises. Une histoire de lumière et d'eau. J'aimerai tellement voir une chose pareille.

-Mais ce n'est pas possible…

-Bien sûr que si ! En changeant le monde, en lui permettant de se remettre en marche, je suis certaine qu'on pourra enfin voir toutes ces choses qui semblent magnifiques ! Je verrai un lever de soleil aussi ! Je veux voir le soleil, sentir sa chaleur et voir la lumière illuminer le monde. Je suis prête à risquer ma vie pour cela, c'est mon vœu le plus cher.

-Mais je ne te laisserai pas mourir.

-Il n'est pas question que tu m'empêches d'accomplir mon but !

-Je ne t'empêcherai pas. »

Et le Massko se détourna d'elle, s'enfonçant légèrement dans les hautes herbes pour certainement surveiller les alentours. Alizé avait un peu de mal à le comprendre parfois. Pourquoi continuait il de l'accompagnée et de la protégée si elle risquait sa vie à tout moment ? Il était très attaché à elle mais pourquoi insistait-il autant sur sa survie ? Voulait-il simplement lui servir de protecteur, de garde du corps ? Elle aurait vraiment préférée qu'il se trouve un objectif, qu'il se trouve un but à accomplir. Mais le Massko agissait tout de même bizarrement. Décidant qu'Aaron était beaucoup trop difficile à comprendre, elle admira à nouveau cette étendue d'eau.

Cette masse aquatique avait un nom. Elle en était certaine. Elle l'avait déjà lu dans des livres. Ce n'était pas un mot très long, il ne devait pas faire plus de trois syllabes. Et l'humaine avait beaucoup de difficulté à s'en rappeler. Puis, d'un seul coup, cela lui revint. Océan. Cette espace gigantesque s'appelait l'océan. Alors, avant de rebrousser chemin et de continuer sa route, elle se fit une promesse. La première chose qu'elle verra quand le monde aura retrouvé ses couleurs, ce sera l'océan.