Passé du Futur de Adama-chan

Elle venait de se réveiller. Un bruit s'était fait entendre, la réveillant immédiatement. Comme beaucoup dans cette forêt, elle avait le sommeil léger. Le moindre bruit suspect retenait son attention. La main sur son petit couteau, elle fixait la forêt. Elle était prête à réagir face à n'importe quoi. Ou presque. En même temps, elle avait bien imaginé des centaines de possibilité sur l'origine de ce bruit mais pas à celle-là. Parce que la situation était vraiment originale finalement. Le lézard vert venait d'apparaître devant elle. Sa première réaction fut de se lever précipitamment de sa branche pour répliquer, s'attendant à se faire attaquer. Pourtant, le lézard ne fit rien. Il leva même les pattes comme pour dire qu'il ne souhaitait pas combattre. L'humaine le regarda, confuse, ne comprenant pas ce qu'il souhaitait.

Après avoir mangé le Tauros, ils s'étaient quittés sans un mot. Sans une parole, rien du tout. Mais cela ne lui avait pas semblé particulièrement étrange. Plus personne ne parlait à présent. On répondait principalement par des grognements, par des postures, des gestes. Mais presque plus par la parole. Cela semblait plutôt bizarre maintenant. La seule fois où elle avait entendu quelqu'un parler, c'était un Pokémon qui était en train de mourir. Un Couafarel si ses souvenirs sont bons. Il avait commencé à entonner une complainte, une sorte de vieille chanson. Ce Pokémon allait bientôt mourir. Une blessure grave qu'il avait reçue l'empêchait de bouger.

Elle aurait pu alors l'achever mais elle n'avait pas eu la force et le courage. Elle avait préféré l'écouter jusqu'à se que la mort le recueil. C'était étrange d'ailleurs, tous les Pokémon avaient arrêté leurs activités avec cette complainte. Tout le monde écoutait le chant de la mort. Et elle avait parfaitement comprit ce qu'il disait, les paroles de la chanson. Elle avait trouvé ce chant magnifique. Depuis, elle avait essayé à plusieurs reprises d'utiliser sa voix. Cela ne fut pas vraiment efficace à part pour attirer des prédateurs. Alors elle avait arrêté. Trop dangereux. Et puis, de ce qu'elle avait entendu, elle trouvait sa voix horrible. Absolument pas harmonieuse par rapport à celle du Couafarel mourant.

Quittant les méandres de ses pensées, elle observa le lézard vert qui venait d'ouvrir la bouche. Il semblait vouloir dire quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Elle fronça les sourcils. Que voulait-il dire ? Ses yeux la fixaient, voulant lui faire passer un message qui n'arrivait pas. Alors elle attendit un peu. Elle attendit un peu, espérant comprendre ce qu'il voulait. Pourquoi était-il revenu ? Il n'avait aucune raison de faire cela. Elle en était totalement certaine. Elle allait faire demi-tour, s'éloigner avant qu'un prédateur ne puisse les trouver. Mais quelque chose se produit finalement.

« Me…Merci. Merci de m'avoir sauvé du Tauros. »

Elle écarquilla les yeux de surprise. Il venait de lui parler. Le lézard venait de lui parler, réellement. Cela lui semblait incroyable. Surtout à elle, une humaine. L'espèce la plus détesté par les autres. C'était une chose extraordinaire. La voix du lézard semblait abîmée, éraillée. Elle ne devait pas avoir été utilisée depuis un bon moment. Mais quelque chose faisait que l'humaine la trouvait tout de même agréable. La voix était chaude, douce malgré la difficulté que le lézard devait avoir eu pour parler. Elle avait envie de l'entendre à nouveau parler. Ce langage, plus beau, plus agréable, l'attirait irrésistiblement. C'était une chose incroyable d'entendre à nouveau une voix.

Voyant qu'elle ne réagissait pas face à ses remerciement, le lézard sembla se refermé sur lui-même. Il devait être vexé qu'elle ne dise rien. Mais comment lui expliquer sans lui parler qu'elle n'aimait pas sa voix et qu'elle ne souhaitait pas parler ? Qu'elle voulait encore l'entendre dire quelque chose ? Qu'elle trouvait sa voix superbe ? Non, décidément, il fallait vraiment qu'elle lui parle vraiment. Le lézard se détourna doucement d'elle, visiblement prêt à repartir quand elle ouvrit sa bouche. Il ne devait pas encore l'avoir remarquer car il allait partir. Alors elle agrippa son bras, voulant lui faire comprendre qu'elle allait répondre. En se sentant maintenu, le lézard eu d'abord un mouvement de recul, visiblement effrayer par l'humaine. Elle avait tué un Tauros seule, c'était un exploit suffisamment impressionnant comme cela.

Pourtant, voyant l'humaine la bouche ouverte, souhaitant visiblement parler, il se calma et attendit. Il attendit un moment. La voix de l'humaine était bloquer au fond de sa gorge. Rien ne voulait sortir, la frustrant énormément. Alors elle força sur sa voix, ne laissant entendre qu'une sorte de glapissement mais toujours aucune parole. Elle fronça à nouveau les sourcils. Pourquoi cela ne voulait-il pas sortir ? Ce n'était tout de même pas si compliquer de dire quelque chose. Elle avait bien réussit, il y a longtemps. Elle réessaya, laissant cette fois sortir un grognement. Le lézard l'observait, visiblement amusé devant sa difficulté à parler. Pourquoi n'arrivait elle pas à parler ? Elle était humaine, son langage normal était la parole ! Il n'y avait pourtant rien de compliquer à cela !

« Raaaah ! Ça m'énerve ! »

Elle se tu aussitôt, comprenant qu'elle venait enfin de parler. Le lézard vert la regarda, surpris de la voir répondre cela. Il ne s'attendait certainement pas à un tel commentaire face à son remerciement. L'humaine testa alors doucement sa voix. En parlant, elle avait entendu un ton rocailleux, certainement dû à la non-utilisation de la parole. En faisant quelque son, elle réussit à redonner un timbre à peu près normal à sa voix. Sa gorge la grattait à présent. Elle toussa un peu, pour finir de se dégager la gorge avant de lui répondre.

« Ce n'est rien. C'est moi qui devrais te remercier de m'avoir sauvé sur l'arbre. »

Voilà, elle avait enfin pu dire quelque chose d'un minimum intelligent. Ce n'était pas trop tôt ! Le lézard l'observa quelque instant avec curiosité, ne sachant visiblement pas ce qu'il devait faire. Il tira doucement sur son bras, permettant à l'humaine de se rendre compte qu'elle le tenait toujours. Elle le lâcha immédiatement en murmurant un doux désolé. Elle était prête à grimacer. Elle n'aimait vraiment pas sa voix. Trop différente du ton de celui des Pokémon. Cette voix lui semblait étrange, presque inconnue comme si ce n'était pas la sienne. Cela troublait la jeune humaine qui ne savait pas non plus comment réagir. Finalement, la curiosité l'humaine lui permit de poser une autre question.

« Qui es-tu ? Je ne t'avais jamais vu ici avant.

-Je suis Arcko. Je viens d'une forêt voisine. Elle fut détruite par le passage d'un Galeking gigantesque qui dévorait tout sur son passage. Je suis venu trouver refuge ici. Je dois être le seul survivant de la forêt.

-Je suis désolé pour toi.

-Ce n'est rien. La forêt dans laquelle je me trouvais ressemble à celle-ci. Les Pokémon, les réactions. Tout ressemble à là-bas.

-Alors j'espère simplement que le Galeking ne viendra pas ici.

-Je l'espère aussi. Et toi, qui es-tu ? J'ai vu de nombreuse espèce mais jamais des êtres semblables à toi.

-Je suis Humaine. Une espèce très différente des autres.

-Je le vois, tu as l'air plus faible. Plus fragile que d'autre.

-J'ai pourtant pu survivre plusieurs années.

-Cela prouve ta force. Je serai curieux de… »

Un craquement se fit entendre, réduisant les deux êtres au silence. Quelque chose se trouvait non loin d'eux. Un danger ? Elle n'en était pas sur mais ne voulait pas vérifier. Trop risqué. Un regard vers le lézard lui permit de voir qu'il pensait certainement la même chose. Ils devaient partir, s'éloigner chacun de son côté. Resté ensemble était trop dangereux. Leurs regards se croisèrent et ils se firent un rapide signe de tête, signifiant ainsi que la conversation était terminé. L'humaine se tourna alors et sauta de l'arbre.

Ainsi, ils se séparèrent. Les deux êtres sautèrent sur un arbre différent et se dirigèrent vers un coin différent de la forêt. L'humaine était heureuse. Elle avait pu entendre la voix d'un autre Pokémon. Elle avait même pu discuter avec lui. C'était extraordinaire. Elle espérait réellement le recroiser bientôt. Arcko avait l'air d'être un Pokémon agréable qui n'essaye pas de l'attaquer. Oui, il fallait vraiment qu'elle le recroise. Le plus tôt serait le mieux.