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Stalhblume de Clafoutis



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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 09/06/2016 à 18:58
» Dernière mise à jour le 09/06/2016 à 19:05

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 7 : Pour le repos de l'âme.
Belcol-Exion


— Seule, entourée par des dizaines et des dizaines d'ennemis, elle résistait. Mais, en dépit de l'horreur de la réalité, la peur lui était inconnue. Elle souriait face à l'adversité, se moquant éperdument des dangers mortels qui la menaçait. L'esprit aussi vif que la plus vive des lames, le corps aussi robuste que la plus robuste des montagnes. La puissante Morflam s’apprêtait à s'élancer à corps perdu dans la bataille...

Je reculais vivement, évitant un coup de griffe ténébreux de l'un des Tsjins. Pas le temps de se reposer, je sautai rapidement, laissant le sol encaisser à ma place un puissant rayon qui ne me voulait pas que du bien.
Je jetai quand même un regard vers Morflam qui prenait une espèce de pose pseudo-héroïque en récitant un récit pseudo-épique sur sa propre personne. Un coup de poing rocheux – venant sans doute d'un Tsjin-Gravalanch – frôla mes écailles. Comme si la situation n'était pas assez mauséspérable comme ça...

— Morflaaam..., geignis-je en esquivant toujours les assauts répétés. Déjà, non, tu n'es pas seule, c'est plutôt moi qui l'est en ce moment et … gnn saleté de Gravalanch tu vas me lâcher oui ?!... ahem, donc Morflam je disais, tu veux bien m'aider, oui ?!
— … bataille où la supériorité numérique était sans appel, m'ignora totalement la Roussil. Même le sage choisirait la fuite, mais ! La puissante Morflam dépassait le plus sage du sage ; elle était une Magical Pokégirl ! Transformation !

Booon, elle m'ignorait totalement, mais elle avait l'air d'avoir terminé son monologue. Dans une explosion d'énergie ardente fusant de sa baguette, des flammes irisées s'enroulèrent autour de son corps. Les flammes prirent la forme d'une sorte de chapeau de sorcière de flammes noires sur sa tête, sa fourrure devint étincelante, balayant totalement son camouflage de Feux-Follets obscurs, et sur son torse, un symbole ressemblant curieusement à une pâtisserie s'inscrit sur son torse.

— Tremblez offenseur de la paix et de la satiété ! s'exclama Morflam en prenant la pose et en faisant tournoyer sa baguette. La célèbre Magical Pokégirl, Hungry Fire, fait son apparition !

S'il y avait une chose que l'on pouvait dire sur cette fille, c'était qu'elle était lente à démarrer mais quand elle démarrait, il fallait vite se trouver un abri. Désormais transformée, Morflam fonçait tel un Tauros à travers les rangs ennemis. Cependant, quelque soit la puissance des flammes que Morflam projetait, les Tjins se relevait toujours, à moitié brûlés certes, mais ne montrant aucun signe de faiblesses.

— Ce ne sont pas vraiment des zombies hein ? m'inquiétai-je.
— Zombies ou pas, ils ne sont pas trop forts !
— Tiens, tu as remarqué ma présence maintenant ? ironisai-je avant de soupirer, … enfin ça ne sert à rien de s'acharner sur des trucs invincibles, on va juste s'épuiser !
— N'ai crainte ! La toute puissance de Hungry Fire surpasse même les Poké-zombies ! Mouhahaha !

Et la voilà repartie dans ces délires de Magical Pokégirl... sans prendre en compte mes protestations, Morflam canalisa dans sa baguette une quantité effarante d'énergie et tira torrent infernal qui implosa au beau milieu des maisons de pierres. Et justement, de ces maisons, il n'en restait plus que des pierres fumantes. Toutefois, les Tsjins se relevèrent, nonobstant complètement le désastre de feu de Morflam.

— Ah zut ! Hihihi..., ricana bêtement la Roussil.
— Morflam...
— Hungry Fire ! réagit vivement cette dernière. Quand je suis sous cette forme, je me nomme Hungry Fire ! Pas Morflam !
— … Hungry Fire ou Morflam peu importe, reste le fait que tu viens de dépenser stupidement tes forces !
— Hihihi !
— Peux-tu arrêtez de ricaner s'il te plaît ? grinçai-je.

C'était qu'elle me donnait une sérieuse envie de la griffer quand elle faisait ça ! Heureusement pour elle, j'avais plus important à faire, comme par exemple, éviter de me faire trucider par une dizaine de Poké-zombies.

— … hé.

Soudain, alors qu'une patte de félin claire-obscure s’affairait à me déchiqueter, je remarquais brusquement une chose pour le moins... remarquable. Sous le nuage d'ombre et lumière qui entourait le Tsjin-Grahyèna qui m'attaquait, j’aperçus une sorte de pierre rouge étincelante incrustée au niveau de son cou. Et le plus intéressant, c'était que maintenant que j'y prêtais de l'attention, je retrouvais cette même pierre sur chacun des Tsjins.

— Hé Morflam...
— Hungry Fire ! protesta t-elle immédiatement.
— … comme tu veux... dis, toi aussi tu vois cette pierre rouge sur ces zombies ?
— U-Une pierre rouge ? Euuuh, non, je ne vois absolument pas de quoi tu parles !
— Mais si ! Je sais que c'est difficile à voir avec la masse noire et blanche qui les recouvre mais regarde bien !
— …
— Je pense... que ça doit être important pour eux s'ils en ont tous un. Peut-être que si on le détruit...
— NON !


____________________

Morflam


 Zut. Le voilà qui me regardait avec suspicion maintenant ! Il fallait dire que crier comme ça, à voix forte, n'était pas franchement une bonne idée.

— Euh je veux dire, tentai-je de me rattraper, on ne sait pas ce qu'il peut arriver si on les détruits ! Peut-être que ça risque de les enrager, de les faire exploser, enfin, des trucs pas bon pour nous quoi !
— Je... comprends mais dans notre situation, si nous ne prenons pas des risques...

J'ouvrai ma bouche, espérant qu'une argumentation venue du ciel ne m'illumine, mais non, rien ne vînt. Je restais juste là, tremblante, la bouche entre-ouverte. Les paroles d'Eurasc résonnaient toujours dans ma tête. Les Tsjins étaient anciennement des Pokémon, des Pokémon comme ce Carmache et moi qui avaient été corrompus par ce maudit Eurasc.

Et cette pierre rouge dont parlait Belcol-Exion, Affienns m'en avait mis en garde. Il s'agissait du point faible ultime des Tsjins, le détruire les tuerait irrémédiablement. C'était le seul moyen de s'en débarrasser. Cependant, tuer un Tsjin revennait à tuer un Pokémon. Non pas un Pokémon cruel, un Pokémon sanguinaire, mais un Pokémon innocent dont on avait lavé le cerveau. J'aurais très bien pu être un Tsjin moi aussi, si ce Eurasc avait décidé d'utiliser ses pouvoirs sur moi.
Je ne pouvais décemment pas me résoudre à tuer un Pokémon qui n'avait simplement pas eu de chance.

Pour l'instant, je faisais l'idiote à déconcentrer mon camarade – comme avec mon grand monologue au début ou en déchaînant mes capacités – afin qu'il ne remarquât pas le rubis des Tsjins, mais maintenant qu'il l'avait vu...

Devais-je parler à Belcol-Exion du sort des Tsjins en cas de destruction du rubis ? Si je le faisais, je devais expliquer d'où je tenais l'information, or, Affienns voulait garder son implication secrète.

— Bon, toi Morflam – ou Hungry Fire – tu fais ce que tu veux, mais moi je tente le coup !

Je vis avec horreur Belcol-Exion foncer vers un Tsjin-Grahyèna. Sa griffe et son expression étaient claires, sans aucune hésitation. Je ne réfléchis pas une seconde, et juste avant l'instant fatidique, je projetai une flamme peu puissante vers le Carmache, ce qui l'immobilisa sur place.

— Morflam qu'est-ce que tu fous ?! cria t-il.
— Oups ! souriais-je exagérément. Désolé, j'ai manqué ma cible, hihihi !
— Gnnn...

Sa concentration perdue, Belcol-Exion fut rapidement une cible facile pour les autres Tsjins qui lui foncèrent dessus. Désormais, il était bien trop occupé à se défendre pour passer à l'offensive.
Bien, au moins il n'y avait pas eu meurtre. Cependant, j'étais réaliste, l'on ne pouvait pas tenir comme ça pour l'éternité. Moi même, à force de faire le mariole je commençais à être à court de Stomach Energy, la source de ma puissance. Or, je n'avais pas le temps de réfléchir à ce genre de détail ; je me devais de sauver ces Tsjins ! Si seulement ces derniers n'essayaient pas de nous tuer...


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Artichtote


— Elle est réveillée ?
— Pas encore, me signala Patch. Elle a fait une sacrée chute tout de même...

Ah pour ça, oui, Nous avions tous été sacrément surpris ! La nuit était bien avancée, nous étions tous endormis dans nos tentes lorsque soudain, un énorme bruit sourd nous fit tous sursauter. Et lorsque nous étions aller voir la source du vacarme, nous avions découvert un profond cratère dans le sable, où Cassis gisait, inconsciente.

— … et elle va bien ?
— Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle n'a que des blessures superficiels.
— Vraiment increvable celle-là ! siffla Brazoro.
— Ce qui m'inquiète, s'avança Affienns, c'est de savoir pourquoi et surtout comment elle a atterri ici... n'était-elle pas censée être à Wearl avec Belcol-Exion et Morflam ?

Effectivement, Affienns touchait un point sensible. Pourquoi Cassis était ici ? La mission au village s'était certainement mal passée. Mais à quel point ? Et que faisait Belcol-Exion et Morflam à ce moment précis ?

Ce qui me turlupinait le plus, c'était que Cassis avait atterri dans le sable. C'était presque comme si elle avait été envoyée jusqu'ici. Mais ce n'était pas logique. Entre Wearl et le camp, il y avait une sacrée distance tout de même...

— … nn...

Un léger râle coupa subitement ma réflexion. Des légers frissons agitaient le corps de mon amie et quelques instants plus tard, je parvins enfin à apercevoir l'éclat écarlate de ses yeux.

— ...qu...où..., baragouina t-elle.
— Du calme, répliqua promptement Patch en posant une patte sur son front. Tu es au camp, il n'y a plus aucun danger.
— … au camp... ?

Brutalement Cassis écarquilla terriblement des yeux, une teinte d'horreur émanait de son visage.

— Morflam et le Carmache ! hurla t-elle. Ils sont toujours là-bas, on doit aller les sauver, tout de suite !
— Calme toi, répéta Patch. Explique nous la situation...
— Pas le temps ! Ce fichu Eurasc nous complètement eu, il nous attendait !

Sans prendre en compte les avertissements de Patch, Cassis se leva précipitamment.

— Morflam et le Carmache sont seuls dans un village grouillant d'ennemis, tonna t-elle. Nous n'avons pas le temps de réfléchir, pas le temps de faire un plan, il nous faut agir immédiatement !

Ouch. Voilà des mots qui ne me plaisaient pas beaucoup beaucoup. Agir immédiatement ? Pas le temps de faire un plan ? C'était justement ce qu'il ne fallait absolument pas faire dans une situation du genre ; se laisser emporter par l'urgence, c'était le meilleure moyen de faire un faux pas.
Cependant, si Cassis disait vrai, et que Morflam et Belcol-Exion était en danger imminent, nous n'avions effectivement pas le choix, leur vie primait sur la stratégie, évidemment.

Non, je n'aimais pas du tout cette situation. Non seulement nous étions en infériorité numérique, mais en plus, nous étions en zugzwang, ce qui signifiant que quelque soit notre décision, nous étions forcé de faire un mauvais coup. Rester à élaborer un nouveau plan risquerait de coûter la vie à nos deux camarades sur place et partir immédiatement risquerait de causer notre perte à tous...

— Cassis ! tentai-je d’apaiser la situation. Je pense que... euh ?

Je penchai bêtement la tête, écarquillant les yeux. ...euuuh... je rêvais où... j'étais toute seule ? Sacrebleu ! J'étais tellement plongée dans mes pensées que je n'avais même pas remarqué qu'ils étaient déjà tous partis !

— Gnn ! Mais qu'est-ce que je peux être tartiflette !


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Wildnis


Nous suivons le mouvement, sans comprendre exactement ce qu'il se passait. Cassis hurlait dans tout les sens, réveillant du mieux qu'elle le pouvait tous les Pokémon encore endormis. Lorsque je voyais mes camarades sortir de leur tente en titubant, je ne pouvais m'empêcher de sourire sarcastiquement. Pour sûr, attaquer un village aussi grand que Wearl avec une poignée de Pokémon encore à moitié dans leur rêve était cocasse et surtout, affreusement désespéré.

— Débout ! continuait de s'égosiller Cassis. Tous autant que vous êtes ! Nous nous dirigeons vers Wearl ! Immédiatement !

Je me pinçai les lèvres. Elle qui gardait d'ordinaire son sang froid en toute circonstance semblait étrangement agitée, voire paniquée. Qu'avait-il bien pu se passer pour que la froide Cassis s'affolât ? Ah, me posais-je réellement la question ? Elle nous l'avait dit, elle s'était retrouvée nez à nez avec la créature qui m'avait vaincu et prit ma place de maire.

Je n'avais pas besoin d'en savoir plus. Cette créature, ce Eurasc – vu que c'était visiblement son nom – était tout bonnement terrifiante. C'était bien ce que je pensais, même Cassis, en dépit de toute sa bonne volonté, ne pouvait le vaincre. Cet être de cauchemar était bien trop puissant, et je pensais même qu'il s'agissait de l'être le plus puissant ayant foulé le sol de ce monde, sans exagération.

— C'est moi où j'ai l'impression que l'on se dirige vers notre propre mort ? lâcha gravement Affienns.
— Je ne vous ferais pas l'affront de vous contredire, le lui accordai-je. Surtout que je pense exactement la même chose.
— Haha, se détendit-il, heureux que nous sommes sur la même longueur d'onde.
— N'est-ce pas, souriais-je, malheureusement, ce n'est pas une pauvre longueur d'onde qui va nous sauver.

Petit à petit, mes camarades s'accumulaient devait Cassis, toujours aussi agitée. Niveau motivation des troupes, l'on approchait des abysses, j'en voyais même se donner des petites claques pour ne pas retourner dans le monde onirique.

— Si l'on part comme ça, l'on a absolument aucune chance, décréta impitoyablement Affienns.
— …

Oui, si l'on voulait gagner, il fallait provoquer un miracle. Or, les miracles se provoquent par l'assurance et une détermination sans faille. Sans doute que cette armée serait capable de faire des miracles en ce qui concernait la capacité Bâillement, cependant, niveau combat, c'était à revoir.

Vu mon passé, je ne me permettais pas de juger les autres, toutefois, je ne pouvais m'empêcher de trouver le comportement de Cassis inconvenant. Ce n'était pas en brusquant les Pokémon et en s'agitant dans tous les sens qu'elle réussirait à faire naître la flamme du combat dans leur cœur.

Je connaissais ces Pokémon, ils étaient des anciens villageois de Wearl, du temps où j'étais Maire. Eux plus que quiconque désiraient reprendre le village. Mais ils étaient désespérés, ils n'y croyaient plus. Comme moi, ils avaient été témoin de la toute puissance de Eurasc.

A Lugeni, Cassis avait su représenter un personnage puissant, imposant le respect, elle avait su leur redonner l'espoir. Or, désormais, elle, qui représentait cet espoir fou, perdait justement l'espoir. Et en perdant cet espoir salvateur, elle perdait aussi cette armée.

Je ne pouvais pas permettre cela. Sur cette attaque, sur cette ultime assaut contre Eurasc, mon peuple misait absolument tout. Leurs espoirs, leur liberté, leur vie. Une défaite serait pire que la mort ; elle symboliserait la destruction totale de tout ce que en quoi ils croyaient.

Mon corps avança de lui-même, et bientôt, je me retrouvai au niveau d'une Cassis dépassée par les événements. Je posais l'une de mes pattes sur son épaule.

— Wildnis ? s'étonna t-elle.
— Recule, le lui ordonnai-je. Il s'agit de mon peuple, de notre combat.
— … très bien.

Quoiqu'un peu réluctante, Cassis me laissa sa place. Je fixai les dizaines et dizaines de Pokémon désordonnés en face de moi. Je fermai les yeux, faisant le vide dans mon esprit. Ces Pokémon n'étaient pas des inconnus, c'était mon peuple, mes amis. J'avais été leur chef et je me devais de rester un pilier pour eux.

— Mes amis !

Ma voix tonna haut et fort. Tous me regardèrent, je sentis soudain comme une puissante force contre moi, mais je tins bon, ne laissant aucune trace d'hésitation paraître dans mes yeux. Je plongeai longuement mon regard dans chacun de mes camarades, un à un, et lorsque silence rima avec tension insoutenable, ma voix tonna à nouveau.

— Mes amis ! Nos terres nous ont été volées, souillées, nous en avons été chassés ! Nous avons été manipulés, humiliés, nous avons perdu espoir ! Nous avons succombé à l'adversité, parce que nous étions faibles ! Cette créature qui se fait appeler Eurasc, cette créature qui nous a vaincu, nous en avions peur n'est-ce pas ? Nous pensions que jamais au grand jamais nous pourrions la vaincre, n'est-ce pas ? Je vous le demande ! hurlai-je. Depuis quand sommes nous aussi lâches ?! Depuis quand sommes nous aussi faibles ?!

Sans me départir de mon regard déterminé, je fixais individuellement les 250 Pokémon devant moi, établissant le contact essentiel entre un Maire et son peuple.

— Je vais vous répondre, mes amis. Nous ne sommes pas lâches. Nous ne sommes pas faibles. C'est l'image que cet Eurasc a voulu nous écraser dans notre crâne ! Brisez cette image, mes amis ! Tous autant que vous êtes, vous possédez une force insoupçonnée. Regardez dans votre cœur, laissez vous empreignez de votre vie, de vos souvenirs. Votre maison à Wearl, votre travail, vos habitudes, vos amis, votre famille ; votre fierté votre force ! Il ne s'agit pas de force physique, non, mais de quelque chose de bien plus puissant ! Il s'agit de la force de votre vie !

L'esprit plus vif que jamais, je déployai puissamment mes ailes et m'élevant légèrement, imposant, dans les airs.

— Alors mes amis, faites vibrer cette force, votre force ! Montrez-là à ce Eurasc ! Lui qui vous à fait trembler, c'est à votre tour de le faire trembler ! C'est le moment de montrer à cet envahisseur que nous ne sommes pas faibles, que nous ne sommes pas lâches ! En avant, mes amis ! Déchaînez-vous ! Marchons vers notre destin ! Redevenons maître de notre vie !


____________________

Affienns


 Ah ! Il savait parler ce Wildnis ! Même moi, qui ne faisait pas pourtant parti de Wearl avait été ému par sa voix impériale. Et que dire des natifs de Wearl ? Tous à présent scandait le nom de leur Maire, levant prestement leur bras – pour ceux qui en avait – vers le ciel ; la soif de vengeance et les flammes de l'impatience consommaient chaque fibre de leur être.

« Marchez vers notre destin », hein. Quel destin ? Je ne pouvais m'empêcher d'être réaliste. Nous étions largement en sous effectif. Notre ennemi savait que nous étions là et nous attendais. Et cet ennemi justement, il avait été capable d’insuffler la panique chez Cassis. Ce destin dont nous parlait Wildnis ce n'était que la mort.

En fait, Wildnis le savait lui-même. Mais pouvait-il le dire haut et fort ? Pouvait-il dire à son peuple que l'espoir était impossible ? Évidement que non. Alors il les faisait espérer ; il canalisait leur colère en détermination, il ouvrait une brèche de lumière dans le mur du désespoir.

Wildnis était très fort. Il était parvenu à motiver à bloc une armée qui pourtant, n'avançait que vers sa déchéance, le sourire aux lèvres. Cependant, je me disais qu'une mort en combattant farouchement pour sa liberté, pour enfin permettre à son âme de trouver le repos, n'était finalement pas si mal.