Arc 2 chapitre 2: Un allié de poids.
Le lendemain matin, avant d’avoir pu voir Louise, Neil reçut la visite du dresseur qui les avait amenés au centre et pur ainsi dire, qui leur avait sauvé la vie. C’était un homme qui ne devait pas être loin de la trentaine aux longs cheveux noir corboss, aux yeux écarlates brillant et à la carrure d’un homme qui avait l’habitude de voyager.
- Salut, moi c’est Red. On m’a dit que tu t’appelais Neil ?
Le jeune dresseur acquiesça. Red sourit chaleureusement et sembla attendre quelque chose avant de se tourner vers l’infirmière.
- Excusez-moi infirmière Joëlle mais j’ai des questions à poser à Neil si cela ne vous dérange pas.
L’infirmière fut surprise d’une telle requête mais obéit au dresseur. Une fois qu’elle eut quitté la pièce, l’expression de Red changea. Son sourire laissa place à une expression grave. Il s’assit à côté de Neil et le regarda intensément.
- La version officielle de vos blessures, je sais qu’elle est fausse, déclara le dresseur.
Le sang de Neil ne fit qu’un tour. Avait-il déjà tout dit ? Ils étaient dans la merde…
- Mais j’ai quand même confirmé votre version, continua Red.
- Hein ? Mais mais pourquoi ?
- Bin, vous avez des choses à cacher et à mon avis, vous devez pas être d’ici et vous avez pas l’air de criminels. Et puis, je voulais que vous soyez dépendants de moi d’une certaine façon. Je ne sais pas d’où vous venez ni ce qui vous a mis dans cet état mais j’ai envie de connaître le fin mot de l’histoire. Et puis, ta crise de super saiyen m’a fichu la frousse et je veux savoir si tu es un danger ou non.
Neil fut envahi de tant de questions qu’il failli s’évanouir. Mais il parvint à se maintenir et garder son sang-froid. De toute évidence, Red avait été témoin de quelque chose et lui raconter une explication réaliste était exclue. Le jeune dresseur décida de jouer cartes sur table. Mais une question lui brûlait les lèvres : De quoi Red avait été témoin ?
- Louise et moi on vient du futur, expliqua Neil.
Le regard de Red s’illumina mais il garda une expression neutre.
- Quel genre de futur ? Genre futur proche ou futur futur ?
- Euh, genre futur de 800 ans.
Cette fois, le dresseur afficha sa surprise clairement. Neil eut peur qu’il ne le croie pas et redouta un peu le moment de la réponse. Mais le jeune dresseur tomba des nues quand Red exprima le fond de sa pensée.
- Si tu viens vraiment de 800 ans dans le futur, tu me peux dire si les voitures volantes ont été inventées ? Et le chocolat qui ne fond pas ? Et…
- Euh, l’interrompis Neil. Pardonne-moi de te couper dans ton élan ou de briser tes rêves mais le futur c’est pas vraiment la joie.
Et Neil expliqua alors de quoi son présent était constitué. Peu à peu, Red perdit son air rêveur et laissa place à l’horreur et la tristesse.
- Donc si je comprends bien, dit-il quand le récit fut terminé. Toi et ta copine vous étiez en route pour trouver un allié dans l’empire afin d’aller ensuite
détruire Mecheva ? Et c’est ainsi que vous avez été trahi par un de vos amis qui bossait pour l’empire. Vous avez été gravement blessé et là que vous avez pour ainsi dire voyager dans le temps ?
- Oui, enfin, c’est ce que je pense, marmonna Neil, je ne me souviens de rien.
Red le regarda intensément de nouveau.
- Tu es sûr ? Rien de rien ?
- Bah oui, chui pas débile quand même.
- Ok.
Red s’étira comme un Chaglam avant de se lever.
- Bon, je n’ai plus qu’à t’accompagner voir ton amie. Il paraît que son état s’améliore lentement.
Heureux de passer à autre chose, Neil se leva en un éclair et les deux dresseurs allèrent voir la jeune femme qui, malgré les efforts des infirmières, restait inconsciente. Neil ne put s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en la voyant, pâle comme un linge, le corps parsemé de matériel médical. Encore une fois, il se senti impuissant et sa frustration n’en était que plus grande. Red tenta de calmer le jeune homme en le rassurant.
- Ses jours ne sont plus en dangers Neil. Maintenant, qu’elle se réveille ou non, ça dépend entièrement d’elle. Si ça se trouve, elle fait un rêve merveilleux. Elle doit rêver de toi peut être, conclu-t-il avec un clin d’œil.
Neil senti ses joues devenir cramoisies et il passa le reste de la journée à tenter de convaincre Red que Louise n’était pas sa petite amie.
Louise ne savait pas où elle était mais elle y était bien. Une douce brise soufflait sur son visage et le sol était doux. Une odeur d’herbe fraîche et de fleur à peine écloses parvenait à ses narines. Non, rien à faire, elle n’avait pas envie de bouger ou d’ouvrir les yeux. Elle voulait que cet instant dure éternellement.
Mais tout avait une fin. Un éclat de voix brisa sa plénitude et elle ouvrit les yeux en soupirant. Elle se trouvait au sommet d’une colline, aux pieds d’un grand arbre fleuri dont les branches étaient légèrement secouées par le vent. Devant la jeune dresseuse se trouvait un petit village rudimentaire. Louise eut l’impression de se retrouver à l’époque préhistorique d’un seul coup.
- Coucou !
- Aaaaahh !
Louise eut tellement peur qu’elle tomba à la renverse et atterrit sur les fesses. Elle remarqua enfin le gredin qui lui avait fait peur. C’était un garçon d’une dizaine d’année aux cheveux châtain clair et aux yeux gris vert qui riait à gorge déployée devant sa blague.
Etrangement, ce garçon lui sembla familier et un étrange sentiment naquit dans le cœur de la jeune femme.
- On peut savoir ce qui te fait rire ? Demanda-t-elle sans s’en rendre compte d’un ton furieux.
- Tu aurais dû voir ta tête c’était trop drôle, répondit le gamin en continuant à se tordre de rire. On aurait dit que tu avais vu un fantôme.
- C’est pas drôle, répliqua-t-elle d’un ton vexé.
C’était étrange. Louise parlait mais sans contrôler ce qu’elle disait. Elle était spectatrice de son propre corps.
- D’ailleurs, tu sais ce qui arrive aux vilains garçons qui font peur aux déesses ? Le menaça-t-elle.
Le garçon cessa de rire et jeta un regard curieux, limite candide sur elle.
- Les déesses elles font quoi ? répéta-t-il d’une voix moqueuse.
- Elles t’attrapent, répondit-elle en se jetant sur le gamin qui, surprit, esquiva au dernier moment la charge.
L’enfant laissa réapparaître un sourire ravi qui attendrit la jeune femme.
- Pour m’attraper faut me rattraper madame la déesse, s’exclama-t-il avant de filer comme le vent.
Amusée, Louise se lança à sa poursuite. Malgré son âge, le gamin était rapide, agile et endurant. Mais la jeune femme comprit assez vite. C’était elle qui adaptait sa vitesse à celle du gosse. Si elle y était allée à fond elle l’aurait rattrapé en moins d’une seconde. Elle attendit que le gamin soit totalement épuisé pour lui tomber dessus.
- Voilà, je t’ai attrapé vilain petit homme, déclara-t-elle d’un ton supérieur.
- Voilà, répliqua l’enfant. J’ai réussi à jouer avec toi.
Louise éprouva une étrange sensation. Un mélange de surprise, de peur et de joie. Elle s’était amusée à pouchasser le gamin et sans s’en rendre compte, elle avait conversé, joué avec un homme. Mais ce fut la joie qui prôna sur le reste.
- Tu sais que tu n’es pas un gamin comme les autres ? Dit-elle.
- Hé, arrête de m’appeler gamin, déclara-t-il, vexé pour la première fois depuis l’échange. J’ai un nom moi.
Le ton boudeur du garçon amusa encore plus la jeune femme et elle tendit la main vers lui.
- Pardon dit-elle d’une voix douce. Peux-tu me donner ton nom petit homme ? En tout cas, je te remercie, j’ai passé un bon moment avec toi et j’espère qu’il
y en aura d’autres.
Le visage du garçon s’illumina et un sourire espiègle naquit sur son visage d’ange. Mais cette joie prit fin quand un cri retenti.
- Je dois y aller, dit-il. Mais ouais j’adorerais jouer encore avec toi.
Il commença à courir vers le village mais Louise voulait connaître son nom.
- Comment tu t’appelles ?
Le garçon s’arrêta en pleine course et cria un nom qui se grava au fer rouge dans la mémoire de la jeune femme.
- Moi c’est Ascuns !!
Louise ouvrit timidement les yeux et ressenti une grande douleur la submerger. Elle avait mal aux côtes, au visage, au ventre, aux yeux… Une sonnerie stridente lui perça les tympans et des personnes en blouse blanche envahirent son champ de vision. Mais elle voyait trouble et la seule chose que suscita cette vision fut la peur.
Elle hurla et tenta de se débattre mais la souffrance qu’elle éprouvait fit cesser sa tentative bien vite. Mais elle ne s’arrêta pas de hurler.
- Au secours aidez-moi !
Soudain, une voix que la jeune dresseuse connaissait bien résonna à ses oreilles :
- Louise, C’est Neil, tu vas bien ? T’es en sécurité, les infirmières veulent juste te soigner, tu n’as pas à t’inquiéter de quoi que ce soit !
En sécurité ? Ne pas à s’inquiéter de quoi que ce soit ? Louise avait du mal à le croire mais elle décida de faire confiance à son ami et cessa ses cris. Une voix féminine prit le relais avec beaucoup de douceur.
- Nous sommes désolées si vous avez eu peur. Nous voulions seulement nous assurer de votre santé. Pouvez-vous décrire ce que vous ressentez mademoiselle ?
Louise était confuse mais elle répondit du mieux qu’elle put aux nombreuses questions qui lui furent posées et ce, jusqu’à ce qu’elle tombe de fatigue.
Le commandant Saturne en avait marre d’attendre. Il était revenu à la base de la team NéoGalaxie une heure auparavant et le vieux fou qui leur servait de chef l’avait fait poireauté pendant tout ce temps. Et Arceus savait qu’il ne pouvait pas se permettre de filer à l’anglaise.
Mais la porte éternellement fermée lui tapait sur les nerfs. Attendre lui faisait remonter des souvenirs plutôt désagréables. Sa défaite face aux gamins il y a 9 ans par exemple. Toute la team Galaxie avait été anéantie et leur chef banni de leur monde parce que trois misérables gamins s’étaient interposés. Il l’avait tellement mauvaise qu’il failli frapper le sbire qui passa dans le couloir. Suite à ces évènements, Mars, Jupiter, Pluton et lui avaient réussi à échapper à la police et à se cacher mais ils n’avaient plus eu le moindre but. Jusqu’à l’arrivée de leur nouveau chef. Il leur avait donné un moyen de se relever et d’assouvir leur vengeance.
Mais ce patron avait un défaut de taille selon Saturne : Il n’était pas Hélio. Autrefois, Saturne avait admiré Hélio et aurait obéi à n’importe lequel de ses ordres. Là, la seule et unique chose qui faisait obéir le commandant de la team NéoGalaxie, c’était la vengeance. Il voulait faire payer ces gamins qui les avaient ridiculisés, faire payer ces dieux qui les avaient privés de leur bien aimé Hélio, faire payer ce monde de misérables. Et leur chef actuel pouvait les aider à mener cette vengeance.
Le voyant au-dessus de la porte s’alluma enfin et cette dernière s’ouvrit. Saturne soupira et entra dans la pièce. L’homme qui se trouvait face au commandant sourit et déclara d’une voix grave.
- Ah, mon cher Saturne, je suis heureux de te revoir. Qu’as-tu découvert dans le nord ?
Le commandant se retint de répliquer une réplique acerbe et raconta son rapport dans les moindres détails. Le nouveau leader écouta sans rien dire l’histoire et les directives de son subordonné.
- Tu as bien fait de réquisitionner les sbires et les commandants mais je demanderais à Pluton de rester sur place. Pluton est le plus à même de vous guider dans vos recherches. Il sera plus utile ici. Bon, tu peux disposer.
Saturne se releva et commença à faire demit tour quand une question lui vint à l’esprit.
- Pardonnez-moi, mais avez-vous localisé Louka ?
- En effet, répondit l’homme. Mais ce gêneur n’est pas notre priorité.
- Si je ne l’écrase pas rapidement il deviendra notre priorité que vous le vouliez ou non.
- C’est vrai qu’il fut une des trois causes de votre défaite il y a presque dix ans… Bon tu as gagné, je te donne l’occasion de l’éliminer. Il se trouve actuellement à Unionpolis pour organiser un tournoi qui aura lieu dans deux semaines.
Saturne sourit. Il allait pouvoir se venger de ce gosse qui avait tout fait capoter la première fois. L’excitation le gagna et il en oublia presque de saluer son leader.
Il fallut que celui-ci toussote légèrement pour qu'il s'exécute.
- Je vous remercie, chef Mercure.