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La légendaire quête du cookie au miel d'Apireine de Lief97



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Informations

» Auteur : Lief97 - Voir le profil
» Créé le 24/05/2016 à 14:20
» Dernière mise à jour le 18/02/2021 à 15:01

» Mots-clés :   Amitié   Aventure   Humour   Médiéval   Région inventée

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Chapitre 7 : La Forêt des Mercenaires
« Le parfum Grotadmorv ; et la transpiration deviendra votre atout de séduction ! »
Slogan publicitaire.


***



Les paysages à l’est de Citéfol devenaient de plus en plus étranges. Ticho, qui jusque-là avait relativement apprécié les forêts et les prairies, aussi communes qu’à Kalos, commençait à être dégoûté. La zone devenait marécageuse. Des rivières agitées dévalaient les pentes rocailleuses, et déversaient parfois des torrents de boue sous de fragiles ponts. Il volait : il n’avait que faire de ces passages terrestres peu solides, mais craignait tout de même qu’Antoine n’ait un accident et ne se noie : c’était son guide dans ce monde de fou, après tout. Le seul à avoir à peu près toute sa tête.

Comme d’habitude, le garçon marchait en tête, son gros sac à dos tintant lourdement sur ses épaules. La tête de Jack dépassait au sommet du sac, si bien que le droïde était plus haut qu’Antoine lui-même. Pourtant, la balade ne semblait pas lui plaire.

— AÏE ! lâchait le robot quand une branche le percutait de plein fouet.

Les autres, l’ignorant parfaitement et conservant un silence buté qui suivait une de leurs incessantes disputes, suivaient en traînant des pieds.

Julie, maussade et boudeuse, gardait la tête basse, suivie par un Insolourdo contraint de ramper derrière elle. Ticho voletait entre les arbres, à quelques mètres, observant les environs avec un mélange de tristesse et de répulsion.

— AÏE !

Cela faisait deux jours que Citéfol était derrière eux. Deux jours, et ils n’avaient croisé personne. Ticho n’avait même pas aperçu une seule habitation. Ce chemin vers les régions de l’est semblait peu emprunté. Ce n’était pas cette absence d’êtres vivants qui rassurait Ticho, loin de là.

— AÏE ! répéta Jack avec la régularité d’un métronome.

Le Pokémon Vol décida de rejoindre les autres et il se mit à voler près du visage d’Antoine :

— Hé !
— Quoi ?
— L’est de Krénios, c’est comment ? Y’a vraiment rien, ici, c’est un peu flippant.
— C’est normal. On approche des marais. Une fois qu’on les aura traversés, on retrouvera des traces de civilisation. L’est est magnifique, à ce qu’il paraît. Avec des plages de sable blanc, tout ça.
— Oh ! s’écria Julie. On va voir la mer ?

Antoine soupira :

— Évidemment ! S’il n’y avait pas de mer, il n’y aurait pas de plages !

Ticho sembla perplexe quelques secondes :

— Vous n’êtes jamais allés à l’est ?
— Non, répondirent-ils en chœur.
— Limace savante ! lança Ticho. Toi non plus ?
— Diantre non ! Mais fichtre ! Que j’aurais aimé contempler l’immensité azur des étendues sau…
— Ouais ouais, c’est ça. Jack, tu connais l’est ?

La tête du droïde pivota lentement dans sa direction, semblant avoir du mal à accepter l’idée que Jack était devenu son prénom contre son gré.

— MA BASE DE DONNÉES INDIQUE AÏE ! QUE CETTE RÉGION DE KRÉNIOS EST REPUTÉE POUR SES PETITS VILLAGES PITTORESQUES PERCHÉS SUR LES AÏE ! PLATEAUX ET ÉGALEMENT POUR SES LITTORAUX APPRECIÉS DES VACANCIERS ! AÏE !
— Ouais, bah ne vous réjouissez pas trop vite, grommela Antoine. Y’a des marais puants à traverser avant ça.


***


— HIN HIN HIN ! Tu vois ce que je vois, Ptiravi ?
— MOUARF MOUARF MOUARF ! Tout à fait, Capumain !
— Regarde cet humain, au milieu ! Son sac a l’air de contenir un paquet de trucs ! On les rackette ?
— Bonne idée, Capumain… Nous allons enfin pouvoir mettre la main sur des richesses !
— Et enfin prouver au monde que nous sommes les meilleurs bandits de grand chemin qui soient !
— Appelle la bande des Zigzaton, on partagera le butin avec eux. Faut pas rater notre coup, cette fois. Parce qu’on est des MERCENAIRES !


***


— Ces marais puent ! se plaignit Julie, le nez froncé. Comment font tous ces arbres pour pousser ici, avec une telle odeur ?

Ticho leva les yeux au ciel, dépité.

— Les arbres n’ont pas de nez, que je sache !
— Peut-être que si, tête de piaf !
— Non !
— Si !
— XD ! intervint Jack.
— Fermez-la, tous les trois ! les gronda Antoine.

Quatre yeux et deux diodes jaunes lui lancèrent des éclairs furieux dans son dos. Il les ignora et se figea, alerté par un sixième sens.

— J’entends des bruits de pattes qui se rapprochent, pas vous ?

Au même moment, une vingtaine de Zigzaton surgit sur le chemin, venue des bois et des marais alentours. Encerclés, les compagnons de route se rapprochèrent les uns des autres. Un Ptiravi et un Capumain se plantèrent à l’écart, goguenards.

— HIN HIN HIN ! cracha le Capumain. Nos cibles sont hors d’état de nuire ! Nous sommes vraiment machiavéliques !
— MOUARF MOUARF MOUARF ! répondit le Ptiravi. En effet ! C’était si facile, car nous sommes des MERCENAIRES ! Maintenant, humain au gros sac, donne-nous tout ce que tu possèdes !

Ticho, perché sur ledit sac à côté de la tête de Jack, observa la bande qui les entourait. Ils étaient bien une quinzaine à les encercler. Leur échapper risquait d’être ardu.

— D’accord, dit Antoine. Vous voulez aussi que je libère mon Pokémon, dans cette PokéBall ? Si je le gardais avec moi, je risquerais de l’utiliser contre vous.
— Il a raison, approuva Capumain. Ce serait mieux s’il nous lançait la PokéBall. On aurait un esclave à notre service !

Ptiravi sautilla sur place, excité par l’idée :

— Oh oui ! Tu imagines ? Un esclave Pokémon rien qu’à nous ! Nous sommes vraiment des vrais mercenaires monstrueux ! On dirait des méchants comme dans les films !

Ticho soupira et secoua la tête. Il avait cru, pendant un instant, avoir affaire à de véritables bandits. Il s’était lamentablement trompé : ce monde était trop fou pour que les choses soient si évidentes.

— Nom d’Arceus, comment des Pokémon si stupides peuvent-ils exister ? Moi qui pensais avoir tout vu…

Antoine lança sa PokéBall vers les deux chefs de la bande de Zigzaton. Il y eut un flash, puis Keunotor apparut.

— Tiens ? s’étonna Ptiravi. On dirait Keunotor, l’un des Pokémon Légendaires Ultimes, non ?
— Tout à fait, confirma Capumain en hochant la tête d’un air expert. Il correspond parfaitement à la description. J’ai entendu dire que son attaque la plus faible équivalait à la puissance d’un Ultralaser.
— Ah, tu crois ? Il n’oserait pas faire de mal à des MERCENAIRES ! MOUARF MOUARF !

Le débat fut interrompu quand une intense lumière émana de Keunotor, enflammant les arbres alentour alors qu’un rayon destructeur pulvérisait branches, buissons et rochers, dans un grondement terrible. Les marais des environs s’évaporèrent dans un souffle, tandis que Ptiravi et Capumain hurlaient en courant dans tous les sens, déboussolés. Les Zigzaton, difficilement impressionnables d’ordinaire, les imitèrent en couinant.

Même Ticho et sa bande d’amis sentirent leurs organes internes vibrer et frémir, et eurent tous la sensation d’avoir en face d’eux la mort personnifiée.

Heureusement, la mort était de leur côté.

— Maintenant, on s’en va ! cria Antoine en courant à travers les bois.

Les autres le suivirent.

Keunotor continuait à tout détruire derrière ses compagnons, leur offrant malicieusement du temps pour s’enfuir. Antoine sprintait dans une zone devenue très boisée, suivi de près par ses camarades.

— AÏE AÏE AÏE AÏE AÏE ! martelait Jack, imitant plus ou moins le bruit d’une attaque Canon Graine.
— Ils sont dangereux ? s’écria Ticho en volant près d’Antoine.
— Oui ! Les Zigzaton sont une vraie menace ! Il vaut mieux laisser Keunotor les effrayer et se barrer tant qu’il est temps !
— On continue à fuir, alors ?

La forêt s’épaississait à chaque pas. La lumière du soleil se faisait plus ténue, et la profondeurs des sous-bois les accueillait doucement dans une pénombre angoissante.

— Évidemment qu’on fuie ! Pourquoi tu me demandes ?
— Parce qu’il y a pas moins de deux secondes, j’ai vu Julie trébucher sur une racine. Je me suis dit que je n’avais pas le temps d’éclater de rire, alors je t’ai suivi.
— MDR ! s’exclama Jack avant de continuer ses « AÏE AÏE AÏE AÏE».

Antoine ralentit, sauta par-dessus une grosse racine, et lança par-dessus son épaule :

— Quoi ? Julie est restée derrière ?
— Oui, sûrement avec les Zigzaton, maintenant, tichôô.
— Et Insolourdo ?
— Il nous suit. J’ai jamais vu quelqu’un ramper aussi vite.

Antoine hésita, ralentit encore, et entendit le grondement lointain d’attaques destructrices ; il repartit en sprint :

— Merde ! Tant pis pour Julie !

Insolourdo poussa un halètement indigné tout en faisant des slides sur l’herbe, s’aidant de sa bave pour se frayer un chemin glissant à travers bois.

— Oh ! Je ne vous permets point de considérer Julie comme cela, mon garçon ! C’est avant tout une dresseuse au grand cœur ! Nous devrions faire demi-tour !
— Ouais, ouais, souffla Antoine sans ralentir. On verra plus tard.

Soudain, des Zigzaton apparurent devant eux, la gueule écumante, et les yeux injectés de sang.

— On se sépare ! cria Antoine.

Le garçon fila vers la gauche, attirant dans son sillage les Zigzaton enragés. Ticho et Insolourdo bifurquèrent à droite et s’arrêtèrent quelques dizaines de mètres plus loin, alors qu’un étrange silence pesait soudain sur les bois.

Insolourdo, exténué, bavait abondamment sur le sol. Ticho se posa près de lui, à une distance de sécurité raisonnable.

— Je crois qu’on risque rien, tichôô. Ces buissons nous cachent un peu. Et de toute façon, les Zigzaton avaient surtout l’air intéressé par le sac d’Antoine, plus que par Antoine lui-même.
— J’espère sincèrement que ma chère Julie se porte bien, lâcha faiblement Insolourdo avant de fermer les yeux et de se figer.
— Hé, limace savante.

Un râle guttural s’échappa des lèvres d’Insolourdo.

Puis un long silence.

— Limace savante !

Insolourdo resta immobile.

— C’est pas le moment de faire semblant de dormir !

Ticho s’approcha, et lui donna une petite gifle. Rien ne se passa. Il soupira.

— Soit il dort, soit il a fait une crise cardiaque… Dans tous les cas, c’est plutôt une bonne nouvelle.

Voyant la bave qui s’écoulait près du visage fermé d’Insolourdo, Ticho réprima un frisson de dégoût.

— Beurk ! Au moins, je suis sûr d’une chose, c’est que je ne lui ferais pas de bec à bouche !


***


Antoine courut sans s’arrêter. Les Zigzaton le suivaient de près. Aux grondements qu’ils poussaient, Antoine comprit que la moindre chute lui serait fatale. Les Pokémon avaient soif de sang. Une erreur, et il finissait en pâture à ces créatures insatiables.

Soudain, Keunotor apparut entre les arbres, et, comme un boulet de canon, il s’écrasa sur les Zigzaton en provoquant une grande explosion. Antoine fut violemment projeté en avant par l’onde de choc, alors qu’une dizaine d’arbres déracinés s’envolaient dans les airs.

Antoine, protégé par son gros sac des branches et de la terre qui retombaient du ciel, resta immobile, les oreilles sifflantes. Quand Jack eut terminé de hurler des « AÏE AÏE AÏE AÏE », il estima qu’il ne risquait plus rien à se relever.

Pivotant vers l’épicentre de l’explosion, Antoine constata tristement les dégâts.

Une zone de dix mètres de diamètre, noircie, profonde d’au moins deux mètres. Les plantes et les rochers qui s’y étaient trouvés étaient désormais purement et simplement désintégrés. Il ne restait que quelques petits tas de poussière, et Keunotor, l’air mal en point, en plein milieu. Même pour lui, affronter tous ces Zigzaton avait été une épreuve épuisante.

Antoine s’agenouilla près de son Pokémon.

— Keunotor ! Tu as l’air exténué. Ça va ?

Le Pokémon poussa un faible couinement.

— Tu n’as pas l’air en état de te battre plus longtemps. Tu mérites de te reposer un peu.

Antoine fit rentrer son Keunotor dans sa Ball, avant de se redresser.

— Jack ? Tu sais dans quelle direction aller pour retrouver les autres ?
— APPELLE-MOI PROTOTYPE IA RX 5226.
— Nan. Réponds.
— NAN.
— Réponds, bordel !
— NAN. MDR.

Antoine reposa son sac avec lenteur, se retourna, et fit craquer les jointures de ses doigts en lui jetant un regard glaçant. Jack frissonna.

— MON GPS INDIQUE QUE LE CANARD ET LA LIMACE SONT A QUELQUES CENTAINES DE METRES A L’EST. SELON MES ESTIMATIONS, LA FILLE ET LES DEUX MERCENAIRES SONT PLUS LOIN AU SUD.

Antoine soupira.

— Bon. On va ramasser les deux abrutis au passage avant d’aller sauver l’idiote. Franchement, qu’est-ce que je ne ferais pas pour des imbéciles pareils…


***


L’inquiétude de Ticho commençait à monter sérieusement.

— Limace savante ! Limace savante ! T’es décédé ?

Aucune réponse.

— Insolourdo, réveille-toi, j’ai de la bouffe !

Le Pokémon resta silencieux comme la mort.

Ticho se gratta la tête de son aile :

— Peut-être qu’il est vraiment passé de l’autre côté, après tout… la question, c’est plutôt de savoir si c’est une grosse perte ou non…

Soudain, Antoine émergea des buissons, tirant un cri de surprise à Ticho.

— Allez ! s’écria le garçon, essoufflé. Les Zigzaton sont cuits, et on doit aller chercher Julie. Vous venez ?
— La limace savante est morte, tichôôô.

Antoine blêmit.

— Pardon ? s’étrangla-t-il.
— Regarde par toi-même. Il bouge plus. Et il a verdi, non ?

Antoine s’agenouilla avant de reculer devant la mare de bave qui s’agrandissait autour du Pokémon de Julie.

— T’es sûr ? demanda-t-il à Ticho. S’il bave, c’est plutôt bon signe, non ?
— SAUF S’IL S’AGIT DE FUITE DE FLUIDES CORPORELS, LOL, intervint Jack. ÇA ARRIVE RAREMENT QUAND ON EST VIVANT, XD.

Antoine soupira :

— Bon, Ticho, soulève Insolourdo et mets-le dans le sac avec Jack. On le réveillera plus tard… si c’est encore possible. Maintenant, on doit vite retrouver Julie.


***


— HIN HIN HIN ! lança Capumain en éclatant de rire. Cette humaine ferait une bonne esclave, tu penses ?
— MOUARF MOUARF MOUARF ! répondit Ptiravi, ravi. Évidemment ! Regarde comme elle a l’air forte et musclée, comparée à nous ! Elle mesure quatre fois notre taille ! Les autres humains doivent vraiment flipper en la voyant ! C’est une vraie géante !

Capumain, un peu sceptique, inclina la tête de côté.

— Je me souviens plus trop. Les humains sont plus grands que ça, en général, non ?
— Non, j’te jure ! Je te parie ma tête qu’elle est une géante parmi les géants ! Et rien de mieux qu’une géante comme esclave pour les méchants MERCENAIRES que nous sommes !
— Et les Zigzaton, ils font quoi ? s’angoissa Capumain. Ils devraient être revenus, depuis le temps !

Autour d’eux, la forêt restait silencieuse comme une tombe. Il n’y avait plus traces du Keunotor destructeur, et le bruit de course des Zigzaton était devenu inaudible. Pas de cris de victimes non plus. Ptiravi se gonfla d’orgueil, faisant preuve de plus de confiance qu’il n’en éprouvait réellement :

— Ils reviendront avec le sac de l’autre humain géant ! Et à nous la petite tête carrée qui crie des « AÏE » à longueur de journée ! MOUARF MOUARF MOUARF !

À quelques pas de là, attachée à un arbre par des cordes et bâillonnée, Julie s’agitait.

— Elle essaie de parler, HIN HIN HIN.
— Qu’elle essaie ! répliqua Ptiravi. On lui coupera bientôt la langue !
— Umpfoirés ! s’exclama Julie avec la bâillon dans la bouche.
— Elle a dit quoi ? demanda Capumain.

Ptiravi esquissa un large sourire, fier.

— Elle a dit qu’elle était heureuse d’être mon esclave et que j’étais le plus beau Pokémon qu’elle n'ait jamais vu.
— C’est vrai ? Ça alors ! Il existe quelqu’un d’encore plus faux-cul que moi envers toi !

Alors que Ptiravi souriait béatement, la phrase de son acolyte lui arracha une grimace.

— Attends, Capumain. Tu viens de dire que tu ne m’admires pas vraim…
— Salut !

Les deux Pokémon firent volte-face. Leurs visages se liquéfièrent.

Devant eux se tenait le géant humain, accompagné de la tête carrée et de l’oiseau au poireau.


***


Antoine lança son pied dans le Capumain. Le singe s’envola dans les bois en criant. Ptiravi, immobile, connut le même sort une seconde plus tard. À la différence près qu’il pleura toutes les larmes de son corps pendant son vol plané.

— Déjà fini ? s’étonna Ticho. Je m’attendais à un affrontement de type boss final, mais…

Antoine haussa les épaules avant de s’avancer vers Julie. Il retira les cordes qui l'attachaient et jeta son bâillon par terre. La jeune fille se jeta dans les bras d’Antoine, qui, dégoûté, grimaça mais la laissa faire.

— Tu m’as sauvé la vie !
— On dirait bien, oui.
— Et moi, tichôôô ? Je compte pour quoi ?
— Tu comptes pas, rétorqua Julie sans hésiter une seconde.

Elle s’écarta du garçon et se releva, avant de regarder les alentours.

— Où est Insolourdo ?
— Dans mon sac.

Ticho s’envola, et à l’aide de ses serres, ouvrit la fermeture éclair au sommet du sac. Jack, qui ne pouvait plus se raccrocher à rien, tomba au fond, alors que Ticho tirait Insolourdo à l’extérieur. La bave qui s’écoulait de la bouche du Pokémon était abondante.

Le canard lâcha le Pokémon. Insolourdo s’écrasa aux pieds de Julie avec un bruit sourd. Un craquement discret retentit.

— Doucement ! s’écria Julie. Il a la colonne vertébrale fragile.
— Peu importe. On ressent pas la douleur, quand on est mort.

Julie devint livide.

— Mort ?

Antoine se tourna vers Ticho et lui donna un coup de coude, manquant de le faire s’écraser au sol.

— Franchement, quel tact, tête de piaf. Bravo.
— Bah quoi, y’a que la vérité qui blesse.

Insolourdo remua avant d’ouvrir les yeux.

Les autres se figèrent de surprise.

— Tichôôô ! Il est vivant !
— Hm ? lâcha la limace. Excusez-moi, j’ai tendance à m’endormir dans les situations stressantes. Je crains d’avoir dépassé mon quota d’activité physique pour la journée.

Antoine et Ticho échangèrent un regard découragé, alors que Julie serrait Insolourdo contre elle en souriant.

Une odeur de brûlé parvînt aux narines d’Antoine.

— Qu’est-ce que…

Il remarqua la fumée qui s’échappait de son sac. Ticho se gratta la tête, perplexe :

— Ah, oui. Insolourdo a beaucoup bavé, si bien que la moitié de nos réserves de bouffe doit être immergée, maintenant. Et je crois que Jack n’apprécie par l’eau.

Comme une réponde à ses paroles, un éclair s’échappa du sac.

— GLOU GLOU GLOU !

Antoine observa l’intérieur du sac en fronçant le nez.

— Qui est prêt à entrer en contact avec cette bave pour sauver Jack de la noyade ?
— Pas moi, répondirent les autres à l’unisson.