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Un amour de champion de M@xime1086



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Informations

» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 21/05/2016 à 07:40
» Dernière mise à jour le 21/05/2016 à 07:40

» Mots-clés :   Drame   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de shippings   Romance

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Épilogue
Comme il s'y était attendu, Flora lui en voulait. Dans la chambre qu'elle occupait à l'hôpital, sa fille ne lui adressait qu'un regard vide. La vue des badges, de celui de son père posé à côté de ceux qu'elle avait gagné, ne lui faisait plus d'effet.
Ses parents évitèrent de répondre aux questions concernant le bouquet d’œillets rouges. Ils se mirent d'accord pour donner une version plus adéquate : Norman le lui avait offert.
Il n'était plus à un mensonge près.

Le soulagement de la savoir en vie était le plus important. Il retrouva bonne mine, le sommeil moins perturbé par l'idée qu'il allait perdre sa fille. Tous les matins, de manière ponctuel, il se présentait dans sa chambre à l'hôpital, gêné par le regard qu'elle portait sur lui. Leur conversation concentrée sur l'état de santé de cette dernière déviait sur les badges et sur le voyage qu'elle souhaitait reprendre dès son rétablissement. Rien ne leur venait aux lèvres concernant Alizée. Parfois, dans cette chambre silencieuse, il croyait que rien n'avait existé. Que Flora était ici pour passer des examens, non parce qu'elle avait frôler la mort. Imaginer qu'il avait donné naissance à cet enfant et qu'il l'avait involontairement poussé vers la fatale déchéance lui semblait invraisemblable.

A sa sortie d'hôpital, Flora se mit à la recherche de Dracolosse sans le retrouver. Sa disparition l'affecta. Malgré son sacrifice, la dresseuse dût se faire à l'idée que le dragon ne reviendrait pas. Il avait continué sa route dans le bois Clémenti en laissant derrière lui la trace d'un accident qui aurait pût ôter la vie d'une fillette de dix ans.
Après quelques semaines de repos, elle reprit son voyage et récupéra son septième badge à Atalanopolis. Toujours fier des prouesses de sa fille, Norman attendait son retour.

Caroline fit de nombreuses tentatives pour rapprocher le père de la fille. Elle demanda à Flora d'appeler son père aussi souvent qu'avant. Cela lui paraissait injuste que leur fille soit en litige avec lui alors que c'était elle la femme trompée.

De retour à Clémenti-ville, la jeune dresseuse fut soulagée de retrouver ses parents encore ensemble. Secrètement elle souhaitait que leur couple reparte de plus belle.
La rancune s'estompa au fil des semaines. Vivre à nouveau avec ses parents lui avait fait retrouver le sourire et la gaieté disparue depuis son réveil de l'hôpital. Quelque chose de brisé faisait que rien ne pouvait être comme avant. C'était illusion de croire que ses parents avaient passé l'éponge sur cette courte période dramatique.

La procédure de divorce que les deux époux demandèrent fut relativement courte. Norman voulait que sa femme garde la maison à Clémenti-ville. Caroline voulait repartir de zéro, quitter la ville pour s'installer ailleurs. Il semblait logique que Norman garde la maison puisqu'il travaillait dans la ville même. Le divorce officiellement prononcé, Caroline emménagea à Nénucrique.

A la surprise des deux ex-époux, Flora voulut adopter la garde alternée. Caroline approuva. Norman n'avait pas osé la demander, de peur de s'imposer. Cette décision lui mit du baume au cœur. Finalement il n'avait pas tout perdu. Il lui restait sa fille et son arène.
Une semaine sur deux il accueillait Flora dans un tout nouvel appartement qu'il louait. Il avait mit leur ancienne maison en vente, avec l'accord de Caroline. Lui aussi voulait changer d'air.

Le jour du combat entre le père et la fille arriva. Caroline voulut assister à ce duel inédit, ne le rater sous aucun prétexte.
L'émotion enveloppait le terrain. La famille était réunie pour apprécier un combat des plus intense.
Après un match des plus acharné, Norman céda son badge Balancier non sans fierté. Flora avait enfin obtenu ses huit badges. On fêta dignement cette victoire de la fille sur le père, de l'élève sur le professeur.

Calogéro – L’Éclipse
La vie avait reprit un rythme monotone. Flora s'était éclipsée, occupée par ses entraînements en vu de la Ligue Pokémon qui devait bientôt avoir lieu.
A l'idée de vivre seul, Norman était mi-figue mi-raisin. Il n'avait plus besoin de mentir pour sortir et pouvait se jeter corps et âme dans son arène. L'accumulation de travail ne lui faisait pas peur, cela l'empêchait de ruminer. Quand il rentrait tard, exténuer, il s'écroulait dans son lit. Ses bras n'avaient plus besoin de se contenir, ils s'étalaient sur toute la largeur du matelas.

Depuis son aventure d'avec Alizée, il s'était entiché des livres de cuisine. Tous les week-end il s'accordait du temps pour cuisiner un plat et un dessert. Bien souvent le plat manquait d'assaisonnement. Mais les gâteaux qu'il se préparait ainsi que ses tartes avaient toujours un succès fou auprès de sa fille qui les dégustait dès qu'elle venait chez lui.

Les souvenirs de sa vie de couple avec Caroline revenaient souvent par fragments. Ceux passés avec Alizée pouvaient le faire déprimer pendant des journées entières. Il suffisait qu'il retrouve quelque chose qui lui rappelle son existence pour qu'il se retrouve dans un état lamentable. Dans ces moments-là il ne voulait voir personne, broyait du noir et ressortait les lettres parfumées de la championne. Il les relisait mais ne pleurait jamais. Il n'avait aucune raison de le faire puisqu'Alizée était toujours vivante. Dans ses moments d'égarements la jeune femme paraissait tellement réelle qu'il sentait presque sa présence à côté de lui, sur le lit.
Par le balcon ou bien en ouvrant une fenêtre, il faisait dorénavant attention au bruissement des feuilles tombant des branches. Le souffle discret du vent l'apaisait. Parmi les murmures de la brise il croyait discerner le doux rire d'Alizée.

Ses combats d'arène avaient une nouvelle saveur. Il affrontait souvent des dresseurs qui possédaient des Pokémon vols. Dès qu'un Hélédelle sortait de sa capsule -Pokémon relativement commun à Hoenn et apprécié des dresseurs amateurs- tout un tas de rappels surgissaient, qui le déconcentraient. Bien sûr le Pokémon d'Alizée était bien plus fort, bien plus gracieux, bien plus... Il avait une place spéciale dans son cœur autant pour la championne que pour lui.

Il respecta le pacte qu'Alizée lui avait expliqué. Il ne prit aucun contact avec l'arène de Cimetronelle ni avec sa championne. Il apprit par des rumeurs qu'Alizée avait quitté la région. Ce départ lui fit prendre conscience que la distance qu'avait besoin la championne vis-à-vis de lui devait servir de garantie pour honorer son pari. Si elle était partie si loin, c'est qu'elle l'aimait toujours. Il osa se risquer à demander où elle avait déménagé. On lui répondit vaguement, certains évoquaient une reconversion professionnelle, d'autres racontaient qu'elle avait échangé sa place de championne avec un de ses collègues.

Un jour, Flora vint au moment où son père était au plus bas. Norman avait oublié qu'elle devait venir ce jour-là. Malgré le silence qu'il s'imposa, elle comprit qu'il n'avait pas encore passé le cap de son chagrin. Il fit un effort pour ne pas montrer son état de décrépitude mais les enfants sentent quand leurs parents ne vont pas bien.
Quand elle quitta l'appartement de son père, elle refusa d'en parler à sa mère. Elle contacta Roxanne. Cette dernière recevait des nouvelles d'Alizée. Pour le bien de son père, Flora fit la démarche qu'elle n'aurait jamais cru avoir à faire un jour : parler à la maîtresse de son père.

« Mon père va mal. Il a des sautes d'humeur. Je l'ai vu relire des lettres que vous lui avez envoyé quand vous étiez ensemble. Ma demande va peut-être vous mettre mal à l'aise mais je voudrais que vous lui parliez... Je sais que vous avez rompu parce que vous vouliez qu'il retourne avec ma mère mais ils ont divorcé. Je lui ai pardonné. Je ne veux que son bonheur même si cela passe par vous... J'ai peur pour lui. »

***

Alizée écouta le message que lui avait laissé Flora sur son répondeur. Elle n'avait pas reconnu sa voix teintée d'une pointe d'inquiétude. A l'idée que Flora veuille rapprocher son père de la femme qui avait causé son malheur l'étonna. Norman devait vraiment aller mal.

Zaho – Tourner la page
Alizée se mit à lui écrire, comme auparavant. Les lettres qu'elle lui envoyait étaient sobres, amicales tout au plus. Il n'était question que de bons sentiments. La flamme qui naguère la poussait dans des élans fougueux s'était éteinte. Les timbres qu'elle choisissait lors de ces envois représentaient immanquablement un oiseau.

Il répondait toujours, déchirant ses brouillons trop emportés. Il n'arrivait pas à lui écrire comme si sa place était celle d'un collègue ou ami.
Leurs lettres circulaient par la voie postale, non par les airs. Il apprit qu'elle vivait à Johto, ayant demandé sa mutation à Mauville. Les gens là-bas étaient sympathiques, loin de la vie tumultueuse de la métropole qu'est Doublonville. Albert avait donc remplacé Alizée à Cimetronelle.

La championne arrivait à s’acclimater du virage qu'avait prit son existence loin de Norman. Elle sortait, s'amusait, était d'une légèreté qui aurait agacé plus d'un homme.
Elle ne lui écrivait que pour lui faire du bien. Dans son esprit de femme, il avait l'attitude d'un enfant qui doit s'habituer à vivre sans ses parents tout en gardant un lien ténu.

Un jour elle rencontra un homme.

A partir de ce moment, les lettres qu'elle lui envoyait s’espacèrent. Norman en comprit la raison, ne se fâcha pas. Il ne lui servait à rien d'attendre après une femme qui allait refaire sa vie. Lui aussi devait recommencer à vivre.

Au début de l'été, au moment des inscriptions pour la Ligue Pokémon, Flora réussit à obtenir trois tickets pour les tribunes. Elle les offrit à ses parents.

« Il en reste un, offre-le à Alizée. Je suis sûre qu'elle acceptera. Si elle ne vient pas pour toi, elle fera le déplacement pour les combats. Peu de gens ont le privilège d'avoir des places pour toute la durée de la compétition ! »

Il se décida à lui écrire, mit délicatement un billet dans l'enveloppe qu'il envoya d'une main fébrile. Il ne reçut aucune réponse. Cela ne l'empêcha d'aller encourager sa fille qui faisait ses premiers pas dans la cour des grands.

Le matin de l'inauguration du stade, il attendit devant les stands de souvenirs. Flora et Caroline étaient au Centre Pokémon, s'occupant des formalités administratives.

Il faisait un temps estival qui avait poussé le trentenaire à venir habillé comme en vacances. Son blouson carmin était resté à la maison, accroché au porte-manteau avec les doudounes et imperméables. Il portait un t-shirt beige avec le logo d'un Parecool qui bâillait, une patte devant sa mâchoire ouverte. A la place de son jogging habituel, il avait enfilé un short bleu marine. Seules ses tongs n'avaient pas été recalées de cette nouvelle sélection vestimentaire.

Parmi la foule il salua des anciens challengers qui étaient venus le défier durant l'année. Peu avaient réussit à lui arracher son badge. Gêné, il fut prit en photo, signa des autographes. Peu habitué par une soudaine popularité qu'il n'aurait pas soupçonné, il fut soulagé de trouver un espace tranquille à l'ombre où s'asseoir.

L'effervescence que prodiguait cette ultime enjeu qu'est la Ligue Pokémon pour les dresseurs était loin de celle des combats qu'il livrait dans son arène. En y réfléchissant, maintenant que la saison était terminée, tous les champions locaux avaient fermés leur arène. Norman ne voulait pas abaisser le rideaux de fer. C'était bien le seul à ne pas prendre de vacances. Ces quelques jours passés au village de la Ligue Pokémon seraient ses seules vacances.

Il s'allongea sur l'herbe fraîche. Des piaillements venaient d'au-dessus de lui. Il leva la tête et aperçut un nid de Tylton. Il extirpa de son short une Pokéball et la lança en direction d'un de oiseaux. La capsule tomba sur la pelouse dans une secousse. En récupérant la Pokéball au milieu des brins d'herbe, il réalisa qu'il venait d'attraper un Pokémon. L'envie l'avait saisit, l'impulsion l'avait poussé à capturer un de ses oiseaux.

Il n'était pas rouillé comme il aurait pût le redouter. La dernière fois qu'il avait capturé un Pokémon remontait à la prime enfance de Flora. Lors d'une promenade dans le bois Clémenti, un Parecool avait plongé dans la poussette de sa fille pour lui prendre sa tétine. N'écoutant que son instinct de père, il avait poursuivit le Pokémon dans les fourrés. Il récupéra la tétine ainsi qu'un Parecool. Cette anecdote venait de lui revenir après tant d'années évanouie au milieu des albums photos. Parecool restait un témoin majeur de cet épisode mais le fait d'y repenser sans avoir le Pokémon devant lui lui procurait une soudaine mélancolie.

Qu'allait-il faire de ce nouveau Pokémon ? En l'entraînant il deviendrait un Altaria... Mais sa spécialité restait le type normal. Il trouva un beau compromis : si Tylton restait tel quel, il l'utiliserait pour ses combats au sein de son arène. Si il évoluait et gagnait le type dragon, Norman l'offrirait à Alizée. Elle avait toujours désiré avoir un Altaria sans avoir pût en capturer un.

« Jolie capture. »

Il se retourna, s'attendant à voir Flora lui sauter au cou pour ce beau spectacle qu'il venait de lui offrir.

Le soleil l'éblouissait ; il mit sa main en visière pour mieux voir qui se trouvait en face de lui. Une silhouette svelte, une tenue éthérée, un délicat parfum de printemps... Par la main et entraînant Norman derrière elle, Alizée ouvrit un passage dans la foule.

« Allons rejoindre Flora dans les tribunes, la cérémonie d'ouverture va commencer ! »

Le soleil commençait à s'évanouir, annonçant une soirée des plus fraîche. Parfaite pour se réchauffer sous le feu d'artifices qu'avait prévu la convention de la Ligue Pokémon.