« La route de l’enfer est pavée de travaux en cours »
(Philippe Roth)
« Tu as le droit de faire des erreurs. Arrête juste de te rouler dedans. »
(Roland Smirnoff dans le chapitre 9 de Smirnoff Renaissance)
« Et d’un tour de clé,
Comme un sourd muet,
Nul besoin de barreaux, de croix
On s’enferme tout seul parfois »
(Mylène Farmer, A rebours)Wallace serra les dents. Tristan agita la tête.
- Et toc. Et c’est moi qui rompt. J’ai besoin de réfléchir un moment.
- … QUOI ???!
- Ouais. Faut que tu réfléchisses aussi, je crois.
Tristan s’éloigna. Wallace regarda Rebecca, non loin de lui.
- Tu vas te moquer de moi ?
- Pas maintenant, plus tard ! sourit Rebecca.
Les voitures repartirent et la foule se dispersa. Rebecca s’éloigna, accompagnée de Violette.
- On va peut-être pouvoir ENFIN aller manger !
- C’est vrai qu’après une matinée aussi agitée, on a bien mérité d’aller manger… soupira Violette.
- Steven Weldon est un crétin qui veut juste attirer l’attention en se mettant en rogne. Moi, je fais la même chose avec un sac, des chaussures et un foulard astucieusement placé !
Violette sourit.
- L’attention de qui ?
Rebecca soupira.
- Je sais, ma vie est un peu bizarre en ce moment…
- Ah non mais je voulais pas dire…
- Je sais bien, mais avec Mike c’est compliqué… J’arrive pas à gérer aussi bien la frontière entre amis et amants que toi et Santana.
Violette serra les dents.
- Oui bah oui, c’est… dur. C’était pas simple pour moi aussi hein !
- Oh arrête, Violette, ton indépendance est admirable. Honnêtement, je m’en veux d’avoir été aussi oppressante ces dernières années.
- Mais non, Rebecca, enfin…
- Mais si… De voir Steven s’énerver autant contre l’association, ça m’a rappelé que… bah t’aurais pu t’énerver contre moi aussi, par rapport à mon comportement.
Violette agita la tête.
- C’est… pas trop mon genre…
- Non, c’est sûr mais ça aurait pu.
Violette inspira alors que les deux jeunes filles entrèrent dans la cantine. Violette regarda derrière elles, elles n’étaient précédées que par Clive et Andréa.
- Dis, Rebecca, est-ce que tu as parlé à Amélia récemment ?
Rebecca se crispa.
- … non.
- … moi non plus. Elle est devenue super distante.
- Et froide. Le peu de fois où j’ai essayé de l’approcher…
- Tu crois qu’elle se sent rejetée ?
Rebecca inspira.
- Je… sais pas trop. En fait dès le moment où Naomi m’a fait part de ses soupçons, j’ai complètement rétropédalé. Je suis trop bavarde, je peux pas ne pas lui dire qu’on la soupçonne.
- On la fait quand même participer à nos réunions…
- Pour ne pas l’ostraciser, mais elle n’a pas accès aux informations cruciales.
- Moi non plus et… je ne m’en porte pas plus mal.
Rebecca hocha la tête.
Wallace, Naomi, Perrine et Walter avaient fixé des règles strictes concernant les réunions. Les générales étaient destinées à tout le monde. Cependant, Wallace, Walter, Perrine et Naomi avaient décidé dès le départ que sur les vingt-quatre autres élèves, seuls six seraient mis au courant de toutes les données recueillies depuis le départ.
Il s’agissait de Lilian, Quinn, James, Holly, Rebecca et Clive.
Ils avaient été choisis selon un critère spécifique : Solides psychologiquement et susceptibles de ne pas vendre la mèche, Naomi avait également envisagé le cas extrême de l’interrogatoire policier, et savait que les parents de Lilian, Quinn et Rebecca, haut-placés, seraient susceptibles de tirer leurs enfants d’une situation épineuse.
Tino avait fait des pieds et des mains pour y être intégré mais Wallace lui avait fait croire que c’était des cours supplémentaires pour expliquer aux plus bêtes. Tino, voyant que Holly et Rebecca faisaient partie du groupe, acquiesça et renonça.
Tristan avait évidemment désapprouvé ce petit mensonge.
- N’empêche, il faudrait qu’on lui parle, c’est notre amie quand même, et puis… pourquoi on est en froid avec elle au fait ?
Rebecca se posa la question.
- Elle… je sais pas, j’ai changé, tu as changé, mais elle…
- Elle a une nouvelle coupe de cheveux quand même, c’est pas rien… admit Violette.
- Oui mais alors premièrement, elle est très semblable à la tienne ou à celle de Holly et Holly est en train de se laisser pousser les cheveux, ce qui lui va franchement bien, et deuxièmement, merde, la mode est au crâne à moitié rasé, et elle arrive avec une coupe à la garçonne, je veux dire, zut quoi.
Violette ricana.
- Ca faisait un bail qu’on n’avait pas eu une conversation pareille !
- N’est-ce pas. Non, je sais pas, pour Amélia… C’est comme si on s’était éloignées, qu’on était devenues des étrangères…
Violette hocha la tête, comprenant ce sentiment.
- Et si elle se retourne contre nous un jour…
- Oh, là, dans ce cas, ce sera simple.
Rebecca hocha la tête, assurée.
- Ce sera même très simple.
Violette la regarda avec questionnement. Les deux filles rejoignirent la table de Santana qui s’était installée avec Gina et Holly.
- Je trouve absolument pas ça anormal… hey les filles.
- Hey.
- Hey.
- Je trouve absolument pas ça anormal que vous soyez inquiètes pour Steven. Après, effectivement, c’est anormal aux yeux de Lilian, en ce qui te concerne, Gina.
- C’est complètement idiot, mais je sais pas, faut croire que le sexe casuel crée des liens auxquels on s’attend pas…
- Il a quand même failli vous mettre l’une contre l’autre ! rappela Violette.
Holly inspira.
- Ça fait longtemps, de l’eau a coulé sous les ponts…
- N’empêche que je me sens conne… souffla Gina.
Rebecca inspira.
- Du coup, en déglinguant le local de l’association, Steven va les retourner contre nous, non ?
Santana s’étonna.
- Tu crois ?
- Ah bah oui, c’est des fous, ces gens-là, faut pas croire. Vous avez vu ce qu’ils ont failli faire à Fey !
Les autres filles hochèrent la tête.
- Au fait, elle sait que ça va être un garçon ! sourit Holly.
- Oooooh !
- Oh c’est trop mignon !! sourit Violette.
- Mon Dieu, quand ce truc va pointer sa tête, je vais devoir utiliser toute ma fibre lesbienne pour ne pas avoir envie de me faire inséminer… soupira Santana.
- Tu ne veux pas d’enfants ? s’étonna Rebecca.
- Tu m’as regardée ?
- Oui et tu es plus mûre que nous toutes réunies, tu ferais une super mère !
Gina, Holly et Violette acquiescèrent.
- C’est toi, Rebecca, qui ferait une bonne maman, t’as limite l’air taillée pour ça !
- Oh pffffffff !! Si j’ai un petit garçon, je vais le transformer en petit Caninos à sa maman, et si j’ai une fille, ce sera ma poupée ! Je serais ignoble comme mère !
- Moi je ne veux pas d’enfants…
- Moi j’en veux au moins quatre ! sourit Gina.
- Et moi si je n’ai pas au moins un garçon et une fille, mes parents me déshéritent…
Gina et Holly regardèrent Santana et Rebecca qui regardaient Violette. Laquelle sembla gênée.
- Bah quoi ?!
- Tu veux pas d’enfants ?! s’étonna Santana.
- Bah non.
- … mais pourquoi ?!
Violette haussa les épaules.
- Ce serait trop de complications, je me sens pas prête.
- Ah ! Maintenant tu veux dire !
- Oui bah oui !
Gina et Holly soupirèrent de soulagement. Rebecca sourit en secouant la tête. Elle vit Amélia qui s’était mise à sa place « habituelle », une table isolée face à un mur, où elle se trouvait seule. Rebecca s’en mordilla la lèvre, frustrée de son manque d’action.
***
Se souvenant de ce moment précis, Rebecca Gates ferma les yeux, appréciant le bourdonnement de la voiture. « Si j’avais su, à ce moment-là, si j’avais su ce qui se passait dans sa tête, j’aurais pu… Oh et puis c’est trop tard maintenant, le mal a été fait. »
- C’est pas vraiiii…
Rebecca soupira.
- Vous allez nous faire un caca nerveux, c’est ça ?
- La feeeeeeeerme…
- Il ne va peut-être pas chez votre femme et vos enfants, c’est peut-être un hasard, et Rachel n’est pas…
- C’est Mademoiselle Cambert, pour toi, petite merdeuse !
- La petite merdeuse vous PISSE A LA RAIE, monsieur le grand manipulateur !! C’est VOTRE FAUTE si on en est là…
- Rebecca…
- Jeune fille ! souffla Layton.
- … alors ne me donnez pas du PETITE MERDEUSE, sinon je vous fous mon COUDE dans les COUILLES et la voiture va DANS LE FOSSE !
- BAH VAS-Y SI TU L’OSES !
- ME TENTE PAS, CONNARD !
- Rebecca !!! geignit Violette.
- Roland !! cria Layton.
- QUOIIII ??? gueulèrent les deux.
Violette et Layton tendirent leurs index depuis les sièges passagers. Rebecca et Roland regardèrent la route : Nolan quittait clairement la route pour aller dans le désert.
- Enculé de rire… grommela Roland. J’ai besoin d’un Pokémon volant !
- Tu as Artikodin sur toi, non ? s’étonna Layton.
- Eh bah non, Artikodin, il est…
***
- Le tribunal va donc commencer par écouter la plaidoirie de Naomi Kingsley…
Rachel, assise avec Noémie dans le tribunal, en toute discrétion et surtout en toute sécurité, regarda sa fille de huit ans. Ses cheveux blonds étaient attachés et sertis d’une jolie Pokéball…
***
- … en toute sécurité dans un coffre-fort blindé et pas du tout dans les cheveux d’une enfant de huit ans !
- … ça me rassure… geignit Layton, incrédule.
- On fait QUOI ? geignit Rebecca.
- Bah on les SUIT, grosse andouille ! cracha Roland.
Rebecca donna un coup de coude au fils Smirnoff.
- AOUCH MAIS PUT-
Dans l’autre voiture…
- SUIVEZ-LES !
- Hors de la route ?!
Tristan, Wallace et Emeline crièrent en même temps.
- OUI !
- Mais oui papa-heu !
- Oscar, tu fais ça pour NOTRE FILS !
- Non, je fais ça pour l’abruti derrière ! Notre fils va être emmené en prison si on ne fait rien et là, on ne fait rien ! grommela le garagiste.
- MAIS BOUGRE D’ANE, C’EST UN COMMISSAIRE DE POLICE QUI KIDNAPPE DES ENFANTS !!! Orson ne va pas se faire emprisonner par un détraqué pareil !! Alors tu le poursuis et tu le rattrapes, comme ça on libère notre fils !! grogna Michelle.
- Mais ouais, allez papa !! cria Emeline.
Wallace regarda Tristan.
- Comment fait Orson ? Moi ça fait longtemps que j’aurais fusillé tout le monde !
- Ils nous ont conduits une fois à un Comic-Con qui se tenait à Kanto, on s’est jurés d’y aller en vélo la prochaine fois !
- Tu m’étonnes…
- Un problème ?! grommela la mère d’Orson en se tournant vers eux.
- Non, non ! geignit Tristan.
- Arrêtez de gueuler, en fait, c’est saoulant… marmonna Wallace.
Autre voiture. Roland constata que la voiture des parents d’Orson titubait.
- Euh… s’passe quoi, là derrière ?!
- Le père d’Orson est probablement saoul. Gros et moustachu, ça veut souvent dire alcoolique !
Violette et Layton regardèrent Rebecca.
- Quoi ! Vous savez que c’est vrai !!
- En fait j’aurais plus vu Roland dire ça… marmonna Layton.
- C’est ma fille cachée, t’as toujours pas compris ?! soupira Roland.
- Oh bah ça ! J’peux tout de suite me tirer une balle !! ricana Rebecca.
La portière de la voiture des parents d’Orson s’ouvrit et Wallace fut balancé sans ménagement hors de la voiture d’en face.
- WOW ! s’étonna Roland.
- Mais quoi ?!! geignit Layton.
- Il avait pas attaché sa ceinture, lui… marmonna Rebecca.
- Ça doit faire mal… marmonna Violette.
Tristan sortit à sa suite, la voiture ayant ralenti. Roland dépassa le défilé.
- Hey !! cria Rebecca.
- Quoi ? Tu veux que j’attende qu’ils aient fini leur dispute à la con ? On n’est pas dans Confessions Vraies ou Tellement Intime !
La rousse regarda Layton qui plissa les yeux.
- Quoi ?!
Peu de temps après, Layton sautait hors de la voiture en marche et retomba sur ses pieds comme un chef.
- Très persuasive, cette petite !
Il se tourna vers l’autre voiture alors qu’Oscar Bertelin et Tristan Edison regardaient Wallace Gribble en train de hurler sur la mère d’Orson.
- GROSSE CONSANGUINE DE MERDE ! J’AURAIS PU CREVER !!!
- TU ME PARLES AUTREMENT ! TU TE PRENDS POUR QUI ?!
- DE QUEL DROIT VOUS ME POUSSEZ DEHORS ???
- MA VOITURE, MES REGLES !
- AH BAH CA, VOS REGLES, J’LES AI BIEN SENTIES !!! UNE CHEMISE A CINQ CENT POKEDOLLARS, FOUTUE ! MERDE !! cria Wallace.
Roland soupira.
- Vous êtes hallucinants quand même.
- Dit celui qui nous a enrôlés dans son armée des ténèbres face à Justin Truce ! soupira Rebecca.
- C’était un accident.
- Bah voyons…
La voiture de Sacha Nolan s’arrêta en travers du chemin. Roland freina. Violette sembla inquiète et se cacha derrière le siège de Roland.
- On fait quoi ? demanda Rebecca.
- Tu te fous à poil, tu sors et t’essaies de les convaincre qu’ils en auront pour leur argentAOUCH ARGH AAAH !
- Connard, connard, connard, gnnnn !! cria Rebecca en frappant Roland avec son sac à main.
- Layton, au secAOUCH !
Violette observa la voiture en face : Sacha sortit, balança Lilian par terre et arma son pistolet.
- Oh non…***
- On a juste découvert ce qu’on espérait à savoir le fichage mis à jour de tout ce qui vous concernait.
Wallace, Perrine, Walter et Naomi hochèrent la tête. Robbie mangeait tranquillement, ignorant à moitié la prof.
- Du coup on va peut-être récupérer notre ancienne salle des profs. On en rêve depuis qu’on nous l’a sucrée… admit Helen.
- Ouais bon, ça on s’en fiche… marmonna Walter. Les ordinateurs, est-ce qu’on a récupéré les disques durs ? Histoire de vérifier s’il y a eu transfert des données ?
- Ah bah oui… mais où est Tristan ? s’étonna Helen.
Wallace baissa la tête.
- On peut… discuter de ça plus tard ?
- Vous avez déjà rompu ?! Wallace !
- Ah bah on peut pas être génial partout hein !!
Helen soupira.
- Bon, restez en alerte et récupérez Tristan histoire de vérifier cette histoire de transferts !
- Oui madame… marmonna Naomi.
- Okdac, souffla Perrine.
- Yup… marmonna Walter.
Wallace grommela.
- Récupérer Tristan, c’est mon boulot, je suppose ?
- C’est encore cette histoire de « vous couchez systématiquement après chaque rendez-vous » ? demanda Walter.
- Ouais… ça fait chier…
- T’as juste à… ne pas coucher avec lui systématiquement après chaque rendez-vous, c’est pas compliqué ! souffla Naomi.
- J’y arrive, moi !
Walter et Naomi regardèrent Perrine qui haussa un sourcil.
- Tiens, ça faisait longtemps que j’avais pas dit un truc dégueulasse.
- C’est pas la même chose.
Perrine regarda Robbie qui venait de s’exprimer. Walter souffla.
- Ouais, merci de prendre le relais, j’en ai marre de me répéter…
- Le sexe n’est pas une part omniprésente de notre relation, c’est juste quelque chose qui va arriver à un moment donné quand on sera prêts, mais pour l’heure l’essentiel, c’est la compagnie qu’on partage.
- Mais moi et Tristan on se voit tous les jours depuis trois ans… souffla Wallace.
- Oui mais Tristan désirait peut-être une forme de relation qu’il n’a pas eue.
- Ouais ou alors il se prend peut-être trop la tête.
Table des geeks, quelques mètres plus loin.
- J’te dis plus rien, je sais que vous allez vous remettre ensemble dans cinq minutes !
Benjamin, Orson, Lucy et Christina regardèrent Tino, surpris. Tristan haussa les épaules.
- Je sais aussi, mais pas avant qu’il m’ait promis d’améliorer son comportement.
- Oh bon sang, tu dis TOUJOURS ça ! Tu dis toujours ça ou alors je te dis toujours ça et tu finis TOUJOURS par lui resauter dessus !!
Tristan grimaça.
- Attends, quoi ?!
- T’es attiré à lui comme un aimant à son frigo ! Arrête de faire comme s’il y avait un problème entre vous, ce n’est pas le cas ! C’est exactement ce que tu cherchais depuis le départ !
- Mais non, je voulais une vraie relation !
- C’est ton petit ami, vous sortez, vous couchez ! Tu veux quoi de plus, la maison en bordure d’une rivière ?!
- Tino, calme-toi… souffla Orson.
- Ah non ! Ah non-non-non !! Ça fait TROIS ANS que tu nous fais CHIER avec ton Wallace alors tu vas aller t’excuser d’avoir rompu tout de suite !
- Tino a dit « chier » ! geignit Orson.
- Quoi, Tino fait caca comme tout le monde ?! s’étonna faussement Lucy.
- Je t’ai dit de pas être méchante ! souffla Benjamin.
- Tu m’as pas dit que ce serait aussi difficile de pas l’être ! grommela Lucy en retournant dans son assiette.
Tristan s’étonna et regarda Christina.
- Il a bu ?!
- Je… ne sais pas…
- J’ai pas bu, j’en ai juste marre d’entendre parler de vous ! L’Association Pokémon qui nous flique, les examens qui approchent et dont tout le monde se fout…
- Eh mais ouais, à la fin de l’année c’est la remise des diplômes ! se souvint Benjamin.
- Il nous reste juste les écrits… geignit Orson.
- C’est IMPORTANT !
- Bof pas tant que ça… souffla Benjamin.
- Benjamin, si tu sous-estimes les examens, tu finiras EMPLOYE DE BANQUE ou pire !
- Y’a du hasch dans la jardinière de légumes ou quoi ?! s’étonna Lucy.
- Oh non… geignit Christina.
- Tous sous la table… geignit Tristan.
- Inconsciente, tu nous condamnes tous ! cria Benjamin.
- Quoi mais quoi ?! s’étonna Lucy.
- Hiiiiin !! geignit Orson.
Tino se leva, furieux.
- LE CANNABIS N’EST PAS UN LEGUME !!! hurla Tino.
Orson, Benjamin, Christina, Lucy et Tristan avaient reculé d’effroi en même temps, et la cantine s’était tourné vers Tino.
Walter hocha la tête.
- J’dormirais moins bête ce soir… marmonna-t-il.
Mike secoua la tête.
- Ca y est, c’est au tour du petit mexicain de péter un plomb… On va tous finir tarés dans cette école de dingues…
- N’est-ce pas ! souffla Fey.
Lilian et Léon se regardèrent.
- Et après, c’est nous qui sommes bizarres… soupira Lilian.
- N’importe quoi, hein. Passe-moi ta cuillère, la mienne a un goût bizarre.
- Tiens Léon.
Clive souffla.
- Y’a un relais de pétage de câble, ou bien ?
- Je déclare forfait, j’ai d’autres chats à fouetter… marmonna Andréa en envoyant des SMS.
Francis et Quinn mangeaient tranquillement.
- Et après tu te plains qu’on fait pas assez de trucs ? T’as regardé autour de toi, récemment ? soupira Francis.
- Ah non, mais moi j’ai rien dit, t’es parfait, mon poulet ! assura Quinn.
Rebecca arriva à la table des geeks.
- Alors, avec les filles on a deux théories…
Tristan regarda les autres, étonné. Tino regarda Rebecca qui leva l’index.
- Soit tu as tes règles…
Le reste de la cantine ricana.
- … soit tu es jaloux de Steven et tu veux que la police t’emmène aussi. Allô, la police ? J’ai un petit mexicain énervé qui braille dans la cantine ! Venez nombreux, aujourd’hui c’est fromage blanc au miel !
Le reste de la cantine se moqua de Tino qui rentra sa tête entre ses épaules, soutenu par Tristan d’une tape dans le dos. Il regarda Rebecca en secouant la tête, désapprobateur. Rebecca haussa les épaules et retourna à sa place.
- Eh bé, qu’est-ce que tu lui as mis ! sourit Santana.
- Il a pas de chance en plus, je le connais trop bien ! Je suis contente de voir que j’ai toujours mon modjo !
Violette inspira.
- Un jour tu vas t’attirer des problèmes…
- Oh c’est même sûr !
Gina et Holly s’arrêtèrent de manger. Santana regarda Rebecca, étonnée, puis regarda Violette qui haussa les épaules. Rebecca continua à manger innocemment.
Wallace souffla.
- Bon, au moins ça fait réagir positivement.
- Euh… marmonna Naomi.
- J’insiste, je n’avais pas cette info, je suis content de l’avoir ! admit Walter.
- Tu vas aller lui parler alors ?
- Hors de question que j’aille ramper, putain !
- J’en étais sûr… sourit Robbie.
Naomi et Perrine regardèrent le blond qui haussa les épaules.
- J’commence à le connaître, l’animal.
- Tu veux le connaître encore mieux ? sourit Wallace.
- Ah mais non !! geignit Naomi.
- Fallait bien que ça devienne crade à un moment donné… souffla Walter.
- Attends, j’demande à Perrine ! sourit Robbie en se tournant vers sa belle.
Laquelle frappa l’épaule de Robbie.
- Aouch !
- T’as pas à demander, j’suis pas ta mère ! grogna Perrine.
- On parle de quoi, là ?! geignit Naomi.
- Oh bon sang… souffla Walter.
- ‘fait du bien d’rigoler un peu… admit Wallace.
***
Sortie de la cantine.
- J’peux te parler ? demanda Wallace en accostant Tristan dès sa sortie.
Tristan regarda Wallace et inspira.
- D’après Tino, je fais des chichis pour rien une fois de plus et je vais retomber dans tes bras aussi sec parce que selon lui, il n’y a pas de problèmes, je m’en crée tout seul.
Wallace hocha la tête.
- D’où son pétage de plombs.
- Tu penses la même chose ?
Wallace inspira.
- Si tu estimes qu’il y a un problème entre nous, c’est qu’il y en a un…
- Oui non, mais peut-être que j’exagère… J’ai envie d’être dans tes bras, là.
Wallace regarda Tristan, surpris.
- Hein ?
- C’est horrible, t’es comme de la drogue, j’ai envie de me frotter à toi !
- … ok, alors je dois vraiment acquérir ce dictaphone parce que ça fait beaucoup trop de choses que je dois enregistrer aujourd’hui.
- Y’a un problème ! Y’a un vrai problème !
Tristan s’éloigna. Wallace secoua la tête.
- Non mais je rêve !
- Qu’est-ce qui se passe encore ?
Wallace se tourna vers Santana.
- Tristan me reproche d’être trop attirant !
- C’est rien, t’as juste besoin d’un bon gros suppositoire de modestie.
Santana s’éloigna, satisfaite. Wallace grimaça en secouant la tête.
- Espèce de fille !
La petite classe se dirigea vers la salle d’histoire. Fey observa Ana qui semblait un peu perdue.
- Ne me dis pas qu’il te manque…
- Sans lui, ça n’est pas pareil… admit Ana.
- J’aurais tout fait pour t’éloigner de lui… marmonna la femme enceinte en souriant.
- … non, même pas tant que ça ! s’étonna Ana.
- En même temps, que d’efforts inutiles ça aurait été… admit Fey.
Ana plissa les yeux, intriguée.
Naomi avait approché Tristan.
- Du coup, pour les besoins du devoir, il faudrait que tu nous aides à décrypter le contenu des disques durs de l’association Pokémon.
Tristan soupira et regarda Benjamin.
- Tu saurais le faire ?
- … vaguement… Tino ?
- Je suis beaucoup moins doué que Tristan pour ça. Orson, peut-être…
- Hein ? Nan, j’y connais rien, moi… c’est toi le spécialiste pour ça, Tristan !
Tristan soupira.
- Tu peux demander à madame Wendell, la prof d’informatique.
- Ce serait beaucoup plus simple de te demander à toi… marmonna Naomi.
- Vu le froid qu’il y a entre moi et Wallace en ce moment, je préfère ne pas m’impliquer dans vos histoires pour le moment.
- Oui mais comme d’habitude vous allez vous réconcilier en deux temps trois mouvements, alors bon, si on pouvait sauter toute la dramaturgie et aller directement à l’essentiel…
Tristan leva les yeux au ciel. Tino montra Tristan du doigt et poussa un :
- HA-AAAAAAAAAAH !!!!
Hautement satisfait, sous les yeux médusés de Christina, Orson et Benjamin. Lucy regarda vers Francis avec nostalgie.
- Tu étais tellement sensé et doué de raison… geignit la petite chinoise.
Tristan regarda Tino qui croisa les bras, tout fier. Naomi secoua la tête, tout aussi stupéfaite.
- Je… suis désolé, mais… merde, vous avez demandé aux cantinières si y’avait pas d’alcool au moins dans le dessert ?!
Orson, Benjamin, Lucy et Christina secouèrent la tête. Tino haussa les sourcils.
- C’est si étonnant que ça que je sois de bonne humeur ?!
- Oui !
- Oui !
- Oui !
- Oui !
***
Pokétopia, devant les écrans de surveillance.
Dimitri mangeait des nachos au fromage en prenant des notes.
- Oui ! marmonna-t-il entre les chips.
Arlène entra dans la sombre pièce.
- C’est TON TOUR de nourrir le petit !
- Ugh…
***
Rebecca passa devant eux, intriguée. « Naomi essaie de les rabibocher ou quoi ?! »
« Viens… »Rebecca tourna la tête, surprise.
- Hein ? Qui m’a appelée ?!
Clive et Andréa, non loin, l’aperçurent, paumée.
« Viens à mon secours… »Rebecca se tourna vers Clive.
- C’est toi qui me parle ?!
Clive regarda Andréa qui haussa les épaules.
- … je crois pas qu’on se soit jamais parlés en trois ans, alors…
- On s’est parlés CE MATIN ! Tu avais mes Pokémon et j’avais les tiens, bougre d’âne !
- Ok, je comprends mieux pourquoi on ne s’est jamais parlés en trois ans…
« Rebecca… »- OH MON DIEU ! CA A PRONONCE MON NOM !!! J’ENTENDS DES VOIX !
- Ok, y’a de la beuh dans la clim ou QUOI ? Et pourquoi MOI je suis pas stone ??? grommela Andréa.
- C’est sûr que là, ce serait utile ! admit Clive, épuisé.
- Ca me rappelle les vacances avec ton oncle… soupira Andréa.
- Arceus, quelle idée de merde on a eu de descendre à la cave… soupira Clive.
- Il est sorti de prison, au fait ?!
- Il a encore trois ans à tirer, plus le suivi psychiatrique.
- Cool… sourit Andréa.
Rebecca s’écarta du rang et partit, littéralement. Violette s’étonna.
- M’enfin, Rebecca…
- Reb ?! s’étonna Mike à son tour.
- S’passe quoi ?! souffla Tristan.
Rebecca se mit à courir vers le hall. Mike plissa les yeux.
- Rebecca !!
- Hey !
- Non mais quoi ?!
Clive, Andréa, Francis, Lucy, Quinn, Orson, Tino, Christina et Benjamin observaient Tristan, Mike et Violette partir à la suite de Rebecca.
Amélia les vit passer, se tenant la tête, probablement sujette à une migraine.
- C’est quoi cette journée où personne ne veut aller en cours ?! s’étonna Francis.
- Faut croire qu’au bout de trois ans, les gens en ont marre ! admit Quinn.
***
Deux coups de feu furent tirés en l’air, ce qui stoppa net Roland, Rebecca et Violette dans leur dispute.
- PAS UN MOUVEMENT OU J’EXPLOSE LA CERVELLE DU PETIT !
Layton se détourna de Wallace et la mère d’Orson pour se diriger instinctivement vers Nolan.
- Merde !!
Roland sortit la tête de la voiture.
- On peut disc…
Nolan lui éclata le rétroviseur.
- HIIIIIIIIIII !!! crièrent Rebecca et Violette.
- VOS GUEULES LES PISSEUSES !!! Putain ! J’avais besoin de ça, deux merdeuses qui me gueulent dessus !
Rebecca serra les dents, mais c’est Violette qui intervint en frappant violemment le siège avec ses pieds. Roland se retrouva projeté contre son volant, ce qui provoqua un coup de klaxon.
- FERMEZ-LA ! C’EST DU SERIEUX, LA !!! LA VIE DES JUMEAUX EST EN JEU !!
Nolan visait le pare-brise.
- Tu te rends. C’est tout ce que je veux, que tu te rendes.
- Nolan, ça suffit !
Sacha Nolan regarda Layton qui secouait la tête.
- Vous ne vous en tirerez pas, et quand cela se saura à échelle régionale, votre carrière sera non seulement finie, mais en plus vous n’exercerez plus jamais !!
Tobias sortit, tenant Léon comme un sac à patates.
- Héééééé !!! Lilian !
- Tout va bien, Léon. Tout va bien, résuma Lilian avec calme.
Sacha ricana.
- Tout va bien, tu parles. Ma femme, mes enfants… Ma réputation… J’ai été obligé de CHANGER DE REGION !
- Fallait pas niquer ma femme ! cria Roland.
- Et forcément, t’étais OBLIGE DE TOUT RENDRE PUBLIC ???
Roland sortit la tête de la voiture juste pour acquiescer avec emphase avec un grand sourire béat. Nolan saisit son pistolet et tira deux fois dans le pare-brise. Rebecca et Violette se baissèrent. Roland ouvrit sa portière pour échapper à la troisième balle qui le visait plus précisément. Excédé, le commissaire visa Lilian.
- NON !! cria Rebecca en se relevant.
- Non, non, non, non, non ! cria Violette.
Wallace et Tristan, courant pour échapper à la mère d’Orson qui s’était pris du sable dans la figure – on ne sait comment – s’arrêtèrent net.
- Wow, wow, wow !!
- Oh non !! geignit Tristan.
- NOLAN !! hurla Layton.
- NOOOOOOOOOOON !!! cria Léon.
Nolan tira mais aucune balle ne sortit. Lilian, qui n’avait pas sourcillé, soupira.
- Vous vous croyez dans un film ou quoi ?
- …
- Vous avez utilisé toutes vos munitions. J’ai compté. J’ai le sens du détail. Vous n’avez plus de munitions, point.
Tobias regarda le commissaire.
- On fait quoi ?
- On fait quoi ? Hm !
Des voitures arrivaient. Nolan sourit.
- On attend les renforts.
Layton plissa les yeux. Ce n’étaient pas des voitures de police. Il regarda Sacha Nolan, étonné.
- On… peut savoir de qui il s’agit ?
Il ne le demanda pas deux fois. Un Electrode tomba entre les deux voitures, là où se trouvaient Wallace et Tristan.
Violette tourna la tête et vit, désemparée, que le commissaire avait fait appel aux Forces Spéciales.
- Oh non, non, nooooooooon !!
- Attends, quoi ? Ces types ? J’ai pas dissous leur faction ?!
Sacha Nolan sourit.
- Si, si, si… et devine qui les a secrètement intégrés à la police, sous couvert de leur redonner un travail que tu leur as arraché, en échange de quoi ils me « doivent un service » comme on dit ?
Roland releva la tête.
- Ton ex-femme ?
Roland se prit un flingue dans la gueule.
- AOUCH !!
- Bien fait !! grogna Rebecca.
- Il est pas arrivé à le viser avec des balles, mais il a pu lui envoyer un flingue en pleine tronche ?! s’étonna Violette.
Les voitures encerclèrent la petite troupe.
- OSCAR MAIS QU’EST-CE QUE C’EST QUE CA ??? cria la mère d’Orson.
- Ah parce que maintenant, tu m’écoutes ?!
- Maman !!! geignit Emeline.
Tristan regarda Wallace.
- Quoi, j’ai l’air de savoir ce qui se passe ?
- Si j’avais su à quoi je m’exposais en sortant avec toi…
- Ouais bah comme on dit… Deal with it !
La voiture 1001 vit sortir deux dresseurs, l’un avec un costume rouge et blanc, l’autre avec un costume blanc et rouge.
- ON NE BOUGE PLUS. VOUS ETES A PRESENT NOS PRISONNIERS.
- AU NOM DE QUOI, MON CUL SUR UN RADIATEUR ?! cria Roland.
Rebecca leva les yeux au ciel.
- Y’a un MOMENT dans votre vie où vous savez QUAND vous arrêter ?!
- Ferme ta bouche et va sauver les jujus pendant que je suis trop un héros !
Roland se releva, sortit une Pokéball, la balança, libéra son Tartard et regarda les voitures.
- Vous vous rappelez de moi ? J’vous ai baisé vos races tellement fort que j’vous ai mis au CHOMDU !
Les dresseurs sortirent des voitures, Pokéballs en main.
- Comme dirait Pablo, remettre le couvert avec un ex, c’est manger son vomi ! ALIGNEZ-VOUS, BANDE DE SALOPES !
Rebecca et Violette se regardèrent.
- On fait QUOI, bordel on fait QUOI ??? cria Rebecca.
- C’est toi la décideuse, moi je te suis ! geignit Violette.
Elles se tournèrent vers Wallace et Tristan qui s’étaient lancés dans la bataille également tandis que Layton se dirigeait vers Sacha Nolan et Tobias, décidé à en découdre.
- On n’a pas le choix ! souffla Rebecca.***
- Ils ont QUOI ??
Quinn hocha la tête.
- Ils sont partis ! Rebecca s’est barrée…
- Elle était trop bizarre ! admit Clive.
- Clive a failli lui sauter dessus tellement elle était bizarre ! admit Andréa.
- N’importe quoi, elle était flippante !
- Justement !
Helen secoua la tête.
- Et du coup Tristan, Mike et Violette ont suivi le mouvement ?!
Wallace hocha la tête. James, Fey et Ana s’étaient alignés pour l’occasion.
- Pas de Mike, pas de Steven… haaaaaaaah ! sourit Fey, ravie.
- C’est moi ou t’as jamais été aussi épanouie ?! s’étonna James.
- Nan nan, c’est pas toi ! sourit Fey en agitant les cheveux.
Helen soupira.
- Du coup ça me fait cinq absents avec Steven… Eh bah tant pis, on continue le cours ! Vingt-quatre élèves, c’est bien suffisant ! Ils pourront rattraper… Allez, chapitre 11, le top 10 des meilleures guerres civiles ! Je plaisante. Poképolis a été le théâtre de nombreuses guerres civiles, d’Alola à Kanto…
***
- Rebecca !!
- Reb…
- Oh allez tu nous emmènes où ?
La rousse leva les yeux au ciel. Le quatuor déambulait dans les rues d’Ogoesse.
- Parce que vous croyez que je sais où je vais ??? Je me tape un vieux trip Jeanne d’Arc, merde ! Une voix me dit où aller, là ! Dans ma tête !!
- Mais pourquoi ? s’étonna Violette.
- J’en SAIS RIEN ! Je dois être une espèce de… catalyseur à voix astrales, je sais pas !
Mike plissa les yeux.
- C’est pas dû à un de tes Pokémon ?
- A quoi, à un Brouhabam ?! Tu m’as prise pour Orson ?!
Tristan plissa les yeux.
- Je crois qu’il pensait plutôt à Nymphali.
- Ouais…
- Bah voyons. Nan, je dois être une espèce d’élue un truc dans le genre !
Mike et Tristan se regardèrent, perplexes. Violette cligna des paupières.
- Tu as l’air un peu agressive vis-à-vis de tout ça…
- Violette, quelque chose que je ne comprends pas est en train de m’arriver, excuse-moi d’être un peu effrayée et d’avoir l’impression d’être violée mentalement !!
- Toujours aussi mesurée… souffla Tristan.
- Et pourquoi vous m’avez suivie ?!!
Violette, Tristan et Mike s’arrêtèrent alors que Rebecca se tournait vers eux.
- Je… suis ta meilleure amie…
- Je… m’inquiète pour toi ! souffla Tristan.
- Et… apparemment on sort ensemble, donc… marmonna Mike en agitant les mains.
Rebecca agita la tête.
- Ok, ok… Je comprends pas ce qui m’arrive et ça me met un peu les nerfs en pelote…
Elle souffla.
- Excusez-moi !
Violette, Mike et Tristan hochèrent la tête.
- Pas de problème.
- On comprend.
- Arrête de râler, quoi.
Rebecca regarda Mike qui haussa les épaules.
- Bon, on va où, voix dans ma tête ?
« Ils me détiennent. Tu n’es plus très loin. Un entrepôt, sombre, près d’un canal. Ils m’ont amené ici. Libère-moi. »Rebecca plissa les yeux.
- Ah, vous me répondez, maintenant ? Cool ! Ok, avec qui je vais me marier et pourquoi ce sera un acteur célèbre ?
« Viens à mon secours… »- Ca commence à me saouler !
- Rebecca, tu me fais peur… geignit Violette.
- On tourne par là…
Mike s’étonna.
- … le quartier craignos ?
- C’est vers le canal, un entrepôt ! soupira Rebecca.
- Euh… l’entrepôt désaffecté ?! s’étonna Tristan.
- Peut-être bien ! grommela Rebecca.
- Nan, parce que c’est le seul !
Rebecca hocha la tête.
- Ok, mais pas maintenant, là, j’ai besoin d’aller faire du shopping !!
Mike haussa les sourcils.
- Quoi ? Nan mais tu dec…
***
- Le bleu me va super bien, nan ?
- Avec les cheveux détachés, oui…
Rebecca leva les yeux au ciel et détacha ses cheveux.
- Mike me dit que quand je les attache, ça fait plus adulte !
- Oui, mais détachés, ça fait plus femme !
- C’est… quoi la différence ?!
- Adulte, t’es stricte et chiante, femme, t’es juste belle !
Rebecca se tourna vers Tristan, assis sur le pouf face au miroir où Rebecca se mirait.
- C’est donc bien vrai, ce cliché, les gays sont doués pour conseiller les femmes !
- Je ne suis pas attiré par ton corps, donc pour moi tu es… une belle poupée que j’apprécie de voir dans diverses tenues !
- Mince, tu es le meilleur partenaire de shopping que j’ai jamais eu !!
- Wallace est encore plus doué que moi pour les fringues.
- C’est à lui qu’on doit cette jolie veste en jean avec intérieur en laine de Wattouat ?
Tristan regarda sa veste.
- Oh… Ouais. Il m’a dit que ça me rendait… super mignon !
Rebecca sourit.
- Tu en pinces vraiment pour lui, hein ?
- Hm, si seulement il n’était pas aussi…
- Aussi…
- … obsédé !
- Vous êtes des mecs, tu es obsédé aussi !
- Oui mais j’ai besoin de romance ! Wallace est doué pour la romance, mais il veut du sexe en retour !
- Il se lassera !
- Oui, et ce jour là, je deviens quoi, moi ?
Rebecca inspira.
- Le mec qui aura eu ce qu’il voulait depuis le départ, et qui se mordra les doigts d’avoir désiré ne plus être un objet de désir !
Tristan plissa les yeux.
- C’est déprimant.
- C’est le futur, bien sûr que c’est déprimant. C’est pour ça qu’on a inventé les magasins de fringues. Une seule robe peut changer une vie.
Tristan plissa les yeux.
- Mike et Violette vont nous tuer.
- Ils ont dû repartir à l’école.
***
Mike et Violette étaient sur un banc devant le magasin et observaient d’étranges petits phoques jouant dans une fontaine.
- On voit de plus en plus d’Otaquin en ce moment… admit Mike.
- Hm… C’est comme si… ils étaient apparus d’un coup…
Les Pokémon s’amusaient à créer des boules d’eau sur leur nez et à se les échanger.
- Ils sont mignons, certes… admit Violette.
- Ouais. Pas autant que les Flamiaou qui trainent aussi dans le coin…
Mike désigna les chats rouges et noirs qui se vautraient au soleil, comme revigorés par la lumière. Violette inspira alors qu’un Brindibou venait se poser entre eux deux.
- Le monde change…
- Le monde change tout le temps, on n’y peut rien…
- Dans quelques mois, on a nos diplômes et on quitte l’école pour rejoindre la fac…
Mike inspira.
- On va s’en tirer.
- Mais oui. Même avec… Direction Dresseurs… l’association Pokémon et… quoi que ce soit qui nous tombera dessus.
- Ouais. Un météore…
- Franchement ? Ce serait pas si étonnant que ça ! Une tornade, je pense que ça peut se faire ! souffla Violette.
- Ouais, une bonne grosse tempête ! ricana Mike.
- Et là, wouf, envolés les problèmes… Les relations compliquées…
- Tu m’étonnes.
- … je parlais pas de toi et de…
- Nan je sais, mais… C’est vrai que des fois on aimerait faire table rase, recommencer depuis le début. Faire les choses bien.
Violette ne put que hocher la tête. Rebecca et Tristan sortirent, et évidemment, il portait les sacs.
- Bon ! J’ai fait chauffer la carte bleue ! Ça valait le coup d’entendre des voix et de passer pour une folle ! On peut aller au canal maintenant !
Mike souffla en se levant.
- Eh bah on n’est pas rendus…
- En même temps c’est à peine si on sait où on va… souffla Violette.
Tristan haussa les sourcils et désigna un groupe de personnes, une espèce de gros pape en noir et violet avec une mitre, suivi par quatre sbires en noir. Violette et Mike plissèrent les yeux. Rebecca pencha la tête.
- Euuuh… Dans quoi je nous ai embarqués, là ?
***
- Non, non, non ! Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans le concept de guerre civile, Gina ?!
Helen regardait Gina qui haussa les épaules.
- C’est juste… Je sais pas, comment ils savent qui est dans quel camp ?!
- Regarde la Guerre des Trois Roses à Vestigion, c’était facile ! souffla Holly.
- Oui, pour celle-là, oui, mais après, genre la Guerre des Dix-Huit Jours ?
Soupirs dans la salle.
- Han nan, pas encore ce truc-là, c’est TELLEMENT chiant ! soupira Wallace en s’écrasant la tête sur son bureau.
- C’est pas une guerre civile à proprement parler, c’est un conflit plus large ! grommela Tino.
- Elle vient de dire que la bataille s’était concentrée à Mérouville !
- Oui mais l’armée de la liberté, les révolutionnaires, a combattu dans chaque région pour refuser l’intrusion du reste du monde à Poképolis, ce qui a perturbé l’ensemble des relations diplomatiques et nous a placés dans une situation différente mais en certains points similaire à celle de Cuba !
- Tino, vous expliquez mal !
Tino regarda Helen, stupéfait. Wallace le montra du doigt.
- Hah-ha !
- Je suis sûre que ça fait des siècles que tu veux faire ça… soupira Perrine.
- Ouaip !
- C’est un conflit civique organisé par les Russes pour isoler Poképolis en tant que puissance militaire et déstabiliser l’organisation gouvernementale afin de la policer ! Après la seconde guerre mondiale, la Russie a eu peur que Poképolis ne déclenche une nouvelle guerre et a orchestré un complot qui a régi la constitution de nos institutions actuelles.
Walter plissa les yeux.
- Un complot ?
- En vrai ?! s’étonna Perrine.
- On sait ce qu’il en est aujourd’hui grâce à une enquête conjointe du système judiciaire interrégional créé par les gouvernements post Guerre des Quatre Régions. Il s’avère que les Russes avaient mandaté une souche terroriste Poképolite pour qu’elle tente d’assassiner le Great Lord Suzuki, alors âgé d’à peine douze ans, mais il a été sauvé par une tentative de kidnapping inopinée, qu’il raconte dans un journal de bord retrouvé bien après son décès.
Quinn haussa un sourcil.
- Attendez, les russes avaient vraiment fait ça ?!
- Eh bien oui.
- Genre… le KGB ? s’étonna Lucy.
- C’était pas la Gestapo ?! s’étonna Francis.
- Nan mais nan, mon chou, la Gestapo, c’est allemand ! souffla Quinn.
- Plus précisément les nazis… souligna Tino.
- Attendez, les nazis, c’étaient les allemands ?! s’étonna Francis.
- Oula… geignit Walter.
- T’es sérieux, là ?! souffla Andréa.
- On n’a pas déjà eu une conversation du même genre ? marmonna Orson.
- Si, et du coup tout cela parait terriblement redondant ! admit Christina.
- Mais bien entendu, infâme crétin ! soupira Santana.
- Oh eh, oh, moi j’aime pas ce cours, ok ?... Sans vouloir vous vexer, madame !
Helen regarda Francis, blasée.
- J’peux continuer ?!
- Oui ! répondirent conjointement les élèves.
- C’est marrant comme on est plus soudés quand il y a des absents ! remarqua Léon.
- C’est parce que c’est toujours plus facile de communiquer quand on est moins nombreux… marmonna Lilian.
- En fait, les enquêtes internes mènent toutes à cette conclusion. Cette guerre va également remettre sur le devant de la scène les treize familles nobles de Poképolis qui vont profiter de cette révolution pour imposer leur domination sur les institutions. Si Rebecca était là, elle aurait pu confirmer que son ancêtre a combattu dans cette guerre et que sa famille a très largement profité des conséquences du conflit, je suppose qu’Amélia peut confirmer également…
Amélia regarda la prof et ses camarades. Elle était toujours isolée derrière Gina, Holly, les jumeaux, Clive et Andréa.
- Hm. Mais je ne comprends pas pourquoi vous parlez des russes.
Helen s’étonna, et le reste de la classe également, c’était la première fois qu’Amélia parlait autant depuis le début de l’année. Orson se retourna et la regarda, très surpris.
- Mon père et ma mère se vantent régulièrement du fait que ce sont les nobles eux-mêmes qui ont conspiré pour que les révolutionnaires et l’armée républicaine s’entredéchirent. D’où l’assassinat des anciens combattants, qui ont été « effacés » pour prévenir les fuites.
Tout le monde sembla stupéfait qu’Amélia participe en classe et de surcroît le fasse intelligemment. Helen allait répondre, mais le surveillant de l’association Pokémon toussota.
- La spéculation est strictement interdite en cours d’Histoire.
Helen serra les dents. Amélia plissa les yeux.
- Ce n’est pas de la spéculation, c’est la réalité.
- Ce n’est pas la version officielle, rétorqua le surveillant.
- Je l’avais presque oublié, celui-là… s’étonna Christina.
- Je crois que tout le monde l’avait oublié… marmonna Naomi.
Helen inspira.
- Il y a des spéculations sur certains points, mais l’enquête insiste pour que la faute incombe aux russes puisque c’est un tsar qui a ordonné les premières frappes. Cependant je te remercie pour ton intervention, Amélia, et je rappelle à notre cher surveillant que la spéculation est part importante de l’Histoire. Les hypothèses nous amènent à suivre des pistes inexplorées.
- Et à manipuler les masses en créant la confusion par la déformation de faits établis.
Helen grimaça.
- Ok, mon cerveau va exploser sous l’amas d’hypocrisie que vous venez de me vomir à la face. Bref, Gina, une guerre civile, c’est du chacun pour soi la plupart du temps.
- D’accord…
- Moi aussi j’ai une question… marmonna Orson.
- Je vous en prie, Orson.
- Eh bah… comment les nobles ont pu sortir renforcés d’une guerre où on a assassiné une partie d’entre eux ?!
Helen regarda le surveillant qui haussa les épaules. Helen soupira.
- Ils ont été érigés en martyrs. De fait à l’époque, un élan de sympathie s’était soulevé à leur égard. Elan qui a bien déchanté depuis, forcément.
Helen se tourna vers le surveillant qui haussa encore les épaules. Helen soupira.
- Nan, mais à force, je sais même plus ce que je peux dire et ce que je ne peux pas dire !
***
- S’il vous plait !! S’il vous plait, on a besoin de vous ! Venez vite !
Violette affrontait Tobias Morris, sa Méga-Kangourex luttant face à Sablaireau, Hyporoi et un mâle Déflaisan. Lilian et Léon étaient retenus par un Grotadmorv.
- Ca pue, Lilian ! geignit Léon.
- Je sais, j’ai un nez aussi !!
- Vous vous débrouillez un peu trop bien… geignit Violette.
- C’est qu’on a le temps de s’entrainer en prison ! ricana Tobias.
Dans la voiture, Rebecca était parvenue à rejoindre les renforts.
- Ramenez qui vous pouvez ! Je compte sur toi, Tino !
Elle raccrocha et chercha dans son répertoire.
- Qui d’autre, qui d’autre, qui d’autre, merdAAAAAAAAAAAH !
Sacha Nolan traina Rebecca hors de la voiture en la tirant par les cheveux.
- Sale gamine !
- REBECCA ! cria Violette.
- Reb !! cria Wallace.
- Merde, merde, merde !! cria Tristan.
Les deux garçons s’efforçaient de protéger les parents d’Orson des ex-forces spéciales, en compagnie d’Emeline qui se défendait aussi bien que possible avec son Grodoudou, épaulé par le Pingoléon de Wallace et le Togekiss de Tristan.
- Au secours grand frère !! geignit la jeune fille.
- AAAAAAAAAAAAOOOOOW !!!
Tout le monde se tourna vers Rebecca qui avait enfoncé sa lime à ongles dans le mollet de Nolan.
- SALE PETITE…
- Y’en a UNE qu’il faut pas faire chier ici…
Tobias observait, stupéfait. Nolan s’écroula à terre, fou de douleur, avec l’objet fiché dans sa jambe. Violette resta bouche bée. Roland se retourna, abasourdi. La rousse se releva, ajusta ses cheveux, et piétina violemment l’entrejambe de Nolan.
- AOW ! AOUCH ! ARGH !!!
- C’est MMMMMMOOOOOOOOOIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!!!!!
Roland se retourna alors que ses Pokémon faisaient le ménage autant que possible parmi les ex-forces spéciales.
- Bah finalement elle était plutôt sympa avec moi !***
- Merde, merde, merde, merde, MERDE !
- Tu peux te taire ? grommela Mike.
- J’espère que Tristan garde les fringues que j’ai acheté !
- Est-ce que la rouquine peut faire silence ?!
Rebecca, alignée avec Mike, s’était faite kidnapper par les hommes en noir qui portaient à leur veste l’écusson de la Team Plasma. Le Sage Zinzolin les toisait.
- J’ignore pourquoi vous nous suiviez, mais vous feriez bien d’avoir une explication.
- Une voix dans ma tête m’a appelé au secours !
Mike grimaça.
- Mais putain, ta gueule !
- Tu me parles autrement !
- Leur dis pas ça, soit ils vont te prendre pour une folle, soit ils vont comprendre de quoi tu parles et on va se faire marave !
- Tu remplis le quota wesh-wesh pendant l’absence de Steven ou quoi ?! Qu’est-ce qu’il peut être en train de faire d’ailleurs…
***
- Maintenant vous allez vous accroupir et tousser.
Steven, tout nu et ultra gêné, obéit à la grosse dame de la prison.
***
- Nan, je te mets juste en garde !! C’est toujours comme ça avec toi !
- … ça vous embête pas qu’on vous aie pris en otage pendant que vous nous preniez en filature, sinon ? marmonna un sbire.
- Tu te fous éperdument des conséquences ! C’est pour ça que tu as eu tous ces problèmes avec… bah tiens, Tristan, Violette, moi…
- TOI ? Mon pauvre, mais quels problèmes j’ai avec toi !
- Tu te sers de moi, je suis ton ours en peluche ! grommela Mike.
- Pardon ? Je n’ai pas une considération aussi basse de toi !
- Alors c’est quoi ce cirque que tu me fais depuis le début de l’année avec tes « J’ai besoin de réfléchir », « Hey on se voit ce soir ? » « J’ai besoin de distance » « Bon, et si on remettait le couvert » ?!
- Je suis une FEMME ! On est très indécises dans notre genre !
Zinzolin perdit patience.
- Tabassez le noir.
- QUOI ? RACISTE ! cria Rebecca.
- Alors tabassez la rouquine.
- QUOI ??? CONNARD !! hurla Rebecca.
Zinzolin grommela.
- Vous êtes horripilante. Mettez-là dans une caisse, et ligotez le jeune homme.
- J’ai dit : « QUOI, CONNARD ! »
Mike plissa les yeux.
- Je crois qu’ils t’ont pas entendue.
Zinzolin s’étonna.
- J’gueule fort pourtant ! souffla Rebecca.
- Bah ouais, j’étais certain qu’ils t’entendraient !
***
- Mais en tout cas, je confirme : Les lesbiennes aussi, doivent être très soigneuses avec leurs « zones sensibles » avant les rapports.
- D’accord. J’croyais que c’était que pour nous ! admit Tristan.
- Eh bah non. Enfin, Santana pourrait mieux t’en parler, elle a plus d’expérience.
- Certes, mais… Je crois qu’elle m’aime pas.
- Elle t’adore ! souffla Violette. Elle dit que tu es la petite mascotte de la classe.
- C’est vrai ? Ça m’étonne, ça !
- Bah puisque je te le dis !
« CONNARD ! CONNARD CONNARD CONNARD CONNARD ! »
Tristan et Violette se tournèrent vers la fenêtre de l’entrepôt.
- C’est le signal !!
***
Zinzolin leva une schlague, prêt à frapper Rebecca.
- Est-ce que tu peux arrêter de hurler, sale petite…
- KATANA, OSMERANG !
L’os d’Ossatueur vint frapper la main de Zinzolin pour lui faire lâcher son arme.
- Ourps !
- Harvey, Tête de Fer !!
Méga-Mysdibule brisa littéralement un mur et dispersa les sbires et leurs Léopardus. Mike aida Rebecca à se relever.
- Ça change rien à ce que je te disais tout à l’heure !
- Quoi, regarde, on s’en sort, nan ?!
- Et c’est toujours comme ça avec toi, tu t’en sors toujours avec une pirouette, jusqu’à ce que tu te casses la figure et que tu pleures parce que tu es seule !
- Martial, Close Combat !
Karaclée affronta à lui tout seul un groupe d’Escroco, frappant les créatures terrestres avec précision.
- Katana, Charge Os !
Ossatueur fit tourner son os pour repousser les Baggiguane qui l’encerclaient. Tristan regarda autour.
- Rebecca, où est la personne qui t’appelait ?!
- Deux secondes ! Je. Ne. PLEURE PAS !
- C’est ça, fait ta grande une fois de plus, mais cette fois, je ne serais pas là pour te ramasser à la petite cuillère. C’est fini, Rebecca. Je romps définitivement.
Rebecca s’étonna.
- A… Attends, on reste amis, hein ?
- J’vais voir !
Tristan se fit attraper au col par un sbire.
- Ah non !! Non lâchez-moi !
- Tristan ! cria Violette.
Togepi sauta au visage du sbire qui le balança sur le côté.
- Pix non !
Tristan rattrapa son Pokémon en se séparant de sa veste, privilégiant son Pokémon.
- Ca va ?
Le Togepi sembla tout content et se mit à évoluer.
- Wow ! Hey…
Togetic s’éleva au-dessus de son maître. Rasséréné, il créa un Vent Féérique qui éloigna les sbires de son maître. Tristan s’étonna en voyant la petite fée tourner autour de lui.
- Bah c’est cool ! Aide-moi à récupérer ma veste !!
Mike se dirigea vers la sortie alors que Zinzolin se pressa pour le stopper.
- Hexagel, Etreinte !!
Le Pokémon du Sage allait frapper Mike, mais ce dernier sortit Blizzaroi qui Méga-Evolua dans la foulée.
- Méga-Blizzaroi, attaque Martobois !
La créature sauta sur Hexagel qui se retrouva écrasé sous le poids du gros Pokémon Glace. Les sbires écarquillèrent les yeux derrière leurs masques. Rebecca soupira et se concentra.
- La voix est toujours là… et je crois que…
- La voix ? Quelle voix ?! s’étonna Zinzolin.
- Quelle voix, gnagnagna ! Quelque chose m’a appelé et m’a menée ici ! Pourquoi vous croyez que quatre étudiants seraient venus dans votre repaire ?!
Zinzolin haussa les sourcils.
- … vous êtes de simples étudiants ?!
- Oui ! Est-ce que vous avez quelque chose de caché ici ?
Zinzolin resta silencieux. Rebecca soupira et s’avança vers le sage.
- Qu’est-ce que vous croyez pouvoir…
Elle sortit Grahyena. Le Pokémon aboya sur le Sage.
- Qu’est-ce que vous cachez ?
- OUAH ! OUAH ! OUAH ! GRRRR !!!
- A… Arrêtez voyons !
- Dites-moi ! Bon sang !
Elle sortit Déflaisan qui sauta au visage du sage.
- Aaaaaah ! AAAAAAAAAAH !
- Parlez, bordel !! J’ai encore un Roserade et un Nymphali à vous lâcher dessus !
- N-Non, pas le Nymphali !
Tristan et Mike se regardèrent, intrigués.
- Le camion, devant la porte coulissante au fond !
Violette tint les sbires à l’écart avec Méga-Mysdibule. Rebecca secoua la tête et se dirigea vers le camion en question. Elle ouvrit les portes du chargement.
- Alors, qui avez-vous…
Elle vit alors le Pokémon, debout face à elle.
Cobaltium.
« Humaine… »- … euh… quoi ?!
- Rebecca, attention !! cria Violette.
Cobaltium fixait Rebecca droit dans les yeux, impassible.
Elle reçut alors une espèce de choc.
Final Fantasy IX – Bran Bal, Soulless VillageIls courraient.
A travers les landes du pays, les quatre Pokémon courraient.
Cobaltium, le fringant quadrupède de fer. C’était le plus avisé des quatre, le plus fier également.
Terrakium, l’imposant quadrupède de pierre. Son galop tonnait plus que celui des autres. Il était prêt à en découdre mais pour le moment il prenait la fuite.
Viridium, l’agile quadrupède végétal. Son allure svelte et son cou souple lui donnait l’air aussi valeureux qu’adroit.
Et Keldeo. Un simple poney aqueux qui trainait presque le pas.
- Au… Au secours, attendez-moi !!
- Vas-tu donc te dépêcher, Keldeo ? Nous n’avons pas le temps de t’attendre !! somma Cobaltium.
- Tu peux le faire, Keldeo, nous le savons, nous croyons en toi ! tonna Terrakium.
- Tu as en toi la force de nous suivre ! Crois en toi comme nous croyons en toi et tu iras aussi vite que nos cornes vibrent ! murmura Viridium.
Keldeo parvint à les rattraper à force d’efforts déraisonnés. Il voulait tellement être à leur hauteur, tellement leur ressembler…
Derrière eux, la foule d’humains en colère, armés de torches, de faux, de fourches, de couteaux, de gourdins… Des villageois, apparemment. L’époque semblait très ancienne.
- DEHORS, MONSTRES !!!
- TUEZ CES CREATURES DEMONIAQUES !!!
- MAUDITES CREATURES !!
Cobaltium se tourna vers les humains.
- Tout ce que nous faisions, c’était vous protéger, stupides humains !
- On ne peut pas leur en vouloir, rappela Viridium. Ils ne comprennent pas le sens des épidémies et des malheurs récurrents qui les touchent et qu’ils nous attribuent par superstition. Nos deux mondes sont trop différents. Les humains, les Pokémon… qui sait s’ils pourront vraiment vivre ensemble un jour…
- Jamais, tu penses bien. Jamais ils ne nous traiteront comme leurs égaux… souffla Terrakium.
- Moi j’y crois.
Les trois autres observèrent Keldeo. Cobaltium grommela.
- Si nous n’étions pas en train de fuir, je te rosserai pour oser croire qu’on peut encore sauver ces… pitoyables créatures, incapables de se protéger elles-mêmes.
La lande était immense, et alors que la vision s’éloignait des Pokémon et des villageois en colère, on pouvait voir que la foule en colère émergeait d’un village en ruines, attaqué de toutes parts par d’autres humains.
- Nous aurions pu les protéger… souffla Viridium.
- Nous ne pouvons pas protéger les humains d’eux-mêmes… soupira Cobaltium.
- Résultat, ils nous en veulent parce que nous avons refusé de tuer leurs congénères… grommela Terrakium.
- En tant que Pokémon, nous pouvons difficilement parler, nous nous attaquons bien entre nous…
Cobaltium fit un détour vers la gauche et donna un violent coup de corne à Keldeo.
- ARGH ! AH !
- CONTINUE A COURIR OU SINON JE TE FRAPPE PLUS FORT ENCORE !
Keldeo maintint son allure.
- Je te défends de justifier les actes de ces créatures inférieures. Ils sont méprisables par leur lâcheté et surtout, SURTOUT, leur incapacité à reconnaître leurs erreurs.
Viridium et Terrakium ne purent qu’acquiescer. Keldeo hocha la tête, pas convaincu.***
Rebecca secoua la tête. Cobaltium ferma les yeux pour continuer sa vision.
***
A l’abri, les quatre Pokémon se reposaient tant bien que mal.
- Notre raison d’être sur terre est de protéger les humains. C’est le sens de notre existence de protéger des créatures qui ne connaissent même pas le sens de leur propre existence.
Cobaltium secoua la tête.
- Et qui, résultat, se retournent contre eux-mêmes et finalement contre nous. Vous sentez la souffrance des autres Pokémon dans le monde ?
Viridium et Terrakium ne surent quoi répondre, assaillis. Keldeo regardait par la sortie de la grotte.
- Toi, tu ne la ressens pas, hein ?
Keldeo secoua la tête, conscient de son infériorité. Cobaltium soupira.
- Nous n’aurons pas accompli notre mission sur terre tant que les humains continueront à faire souffrir les Pokémon.
- Nous ne pouvons pas les empêcher de se faire souffrir entre eux… admit Terrakium.
- …mais nous pouvons au moins protéger les nôtres ! souligna Viridium.***
Partout où ils passaient, les Pokémon étaient battus, frappés, dépecés, rejetés. Partout à Kanto, Johto, Hoenn, Sinnoh, Unys, Kalos…
Quand bien même ils étaient capturés, c’étaient pour être utilisés à des fins crapuleuses. Cobaltium, Viridium, Terrakium et Keldeo s’échinaient à lutter, mais ils étaient réticents à s’en prendre aux hommes.
Quand les hommes s’en apercevaient, forcément, ils prenaient le dessus.
Epuisés, blessés, à bout, les quatre mousquetaires passèrent de nombreuses années à lutter. Peu à peu, année après année, décennie après décennie, la situation s’améliorait vaguement, mais restait terriblement tendue, violente et guidée par la rumeur et la paranoïa.
Jusqu’à ce jour.***
Rebecca secouait la tête. « Je ne sais MEME PAS ce que je regarde !!! »
***
Cette fois, c’est une pension qui avait été attaquée. Brûlée. Des milliers d’œufs, détruits.
Une énième épidémie, touchant les femmes enceintes, avait été attribuée à la présence de ce sanatorium pour Pokémon.
Un pas en avant, deux pas en arrière. Les gens chassaient les Pokémon de chez eux, les frappaient, parfois même les lynchaient.
Cobaltium, Viridium, Terrakium et Keldeo arrivaient en ville, tentant de sauver autant de Pokémon que possible de la folie des hommes.
Arrivés au sanatorium, il était trop tard. C’est le cœur lourd que les quatre mousquetaires assistaient à la mort prématurée de centaines de Pokémon.
- Ca va arrêter les épidémies.
- Ma femme est morte à cause de ces monstres.
- William !
Un enfant. Les mousquetaires le remarquèrent, sans trop savoir pourquoi. Il avait une sorte d’âme particulière.
- William, casse cet œuf par terre, là !
Le jeune William hocha la tête. Il n’obéit pas, toutefois, et se contenta de pousser l’œuf dans un buisson.
Lorsque les quatre Pokémon de légende s’interposèrent entre les hommes et ce qui restait des œufs du sanatorium, évacués par les Leveinard et quelques infirmiers humains désemparés, les citadins se mirent d’autant plus en colère.
- Sales monstres !!
- Vous n’apportez rien d’autre que la souffrance et la misère !!
Cobaltium regarda Keldeo qui baissa la tête.
- Comprends-tu, maintenant, à quel genre d’êtres vivants nous avons affaire.
Les humains ne pouvaient évidemment pas comprendre les Pokémon qui conversaient. Lorsque, comme trop souvent, les mousquetaires prirent la fuite, Keldeo ne les suivit pas.
Cobaltium le remarqua alors qu’ils étaient déjà en chemin. Et Keldeo restait devant le sanatorium en flammes. Son aspect avait changé. Il était Résolu.
Les hommes le frappèrent. A mains nues, avec des armes, des torches. Le jeune William assistait à la scène. Son père envisagea de se joindre à la mêlée à sens unique.
- Papa, non !
- Tu la fermes et tu rentres !! C’est à cause de ces monstres que ta mère est morte !
- M… mais non, papa enfin…
En fait la plupart des morts de l’époque étaient dus aux manque d’hygiène dans le milieu médical, aux médecins qui ne se lavaient pas les mains systématiquement.
Keldeo encaissa sans jamais répondre. Les trois mousquetaires observaient sans réagir, leur camarade se sacrifier. Lorsqu’ils l’eurent amoché jusqu’à la mort, les citoyens reculèrent, presque horrifiés par leur acte. Ils rentrèrent silencieusement chez eux. William, pas rentré et choqué, s’approcha de la dépouille, terriblement attristé.
Cobaltium, Viridium et Terrakium s’éloignèrent du village.
- C’est terminé. Nous ne pourrons jamais gagner cette guerre. Il est temps de ne plus nous mêler des affaires des hommes. Humains et Pokémon ne sont pas faits pour vivre ensemble…
Cobaltium se retourna vers le village d’Amaillide d’où s’échappait de la fumée.
- … même si notre instinct nous dit le contraire.
Quelques années plus tard, William Gebney et sa famille migrèrent aux Etats-Unis. William devint cinéaste, et son premier film, « Long, Dément et Totalement Foutu », inspiré en partie de cette expérience passée, était destinée à changer le monde.***
Rebecca s’effondra à genoux.
- Rebecca !! cria Violette en la soutenant.
- Oh bah mince…
- Qu’est-ce qui se passe ?!
- Je… Il me montre des choses…
- Quoi ?! Mais pourquoi ?!!
Rebecca secoua la tête. Une nouvelle vision s’imposa à elle. Antérieure aux autres, d’un point de vue temporel.
***
- Bien sûr, vous pouvez vous réfugier chez nous.
Salazar Caub, le dynaste qui donnera naissance à la plus grande famille noble de Poképolis, alors encore adolescent, avait ouvert les portes de sa grange aux quatre Pokémon légendaires.
- Vous pouvez même rester autant que vous voulez !
Cobaltium adressa un sourire reconnaissant à l’homme. Salazar s’approcha de Cobaltium pour essayer de lui caresser le museau. Après un léger mouvement de recul, Cobaltium se laissa finalement approcher.
Quand Salazar le toucha, Cobaltium utilisa son don de descendant direct d’Arceus pour bénir le jeune homme.***
Rebecca regarda Cobaltium, éberluée.
- Je ne comprends RIEN !
« Humaine, le sens de ta vie n’est pas de comprendre le monde mais de te comprendre toi-même et d’avancer. D’avancer et de prendre conscience de la portée de ta vie sur les autres. »Rebecca plissa les yeux.
- Mike vous a parlé, c’est ça ? Mike, tu as demandé au Pokémon légendaire de me faire la morale ???
Tristan grimaça. « Mais qu’est-ce qu’elle raconte ?! »
Mike leva la main, ne voulant rien savoir, et quitta l’entrepôt. Rebecca secoua la tête. Cobaltium fit un pas hors du camion.
- Alors c’est TOUT ? Je te libère et RIEN ??? Même pas un sac à main ???
Cobaltium descendit du camion alors que Violette faisait reculer Rebecca, effrayée.
- Arrête, Violette, c’est un simple Pokémon ! Qui a des pouvoirs sur moi, j’comprends pas trop pourquoi, mais…
Rebecca plissa les yeux. « Cet homme… On n’a pas un tableau de lui au-dessus de la cheminée du salon ?! »
Cobaltium regarda Rebecca qui n’avait pas peur de lui.
« Vous étiez censées être deux à m’entendre, vous êtes venus à une qui peut m’entendre et trois gens du commun… Je suis surpris. Il est temps que je retrouve mes frères, mais tu mérites d’être récompensée, en effet… »Il sourit et envoya une dernière vision à Rebecca.
- Poussez madame !
Elle voyait les médecins autour d’elle. Elle voyait une vitre. Trois silhouettes derrière la vitre, un homme noir, une grande jeune femme aux cheveux cuivrés et un petit bonhomme en polo à rayures. Qui s’évanouit d’ailleurs.
- C’est bien madame !
Elle avait mal. Elle était épuisée. Elle ne s’était jamais sentie aussi laide et vulnérable. Et puis le cri retentit. La sagefemme extirpa d’elle un être humain qui, à ce moment, devint absolument tout ce qui importait pour elle.
Même si une grosse absence lui pesait… celle du père ?Tristan et Violette soutinrent Rebecca qui, cette fois, s’était évanouie, tandis que Cobaltium s’échappa de l’entrepôt en perçant la porte du garage.
***
Quand elle se réveilla, Rebecca était portée par le Karaclée de Violette et veillée par le Togetic de Tristan.
- Mmmmm… Qu’est-ce qui m’est arrivée ?!
- Tu t’es évanouie après ta… rencontre… avec Cobaltium.
- Ah… Ah oui, je…
Rebecca se releva et Karaclée la reposa. Violette la regarda, inquiète. « Inutile de leur parler des visions, ils vont me prendre pour une cinglée… »
Elle regarda Tristan, tout aussi inquiet, et Mike, plus loin devant. Rebecca inspira.
- Ok, je suis désolée d’être aussi vache avec vous tous. Enfin surtout avec toi, Mike et… j’accepte notre rupture. Mais j’aimerais bien qu’on reste amis quand même !
Mike haussa les épaules.
- Ouais, bien sûr. J’étais juste en colère.
- Qu’est-ce qui est arrivé aux tarés en noir ?
- J’ai appelé la police ! sourit Tristan.
- … et tu te crois malin en plus !
- Bah oui ! Du coup ils en ont arrêté quelques-uns !
Rebecca haussa les sourcils.
- Mouais. Je suis pas certaine d’avoir appris quelque chose de tout ça… « Si ce n’est que ma famille… enfin, littéralement ma caste est liée aux Pokémon légendaires d’Unys, et… »
Elle regarda Tristan, Violette et Mike devant elle qui se dirigeaient vers l’école. « … et que ces trois là seront apparemment à mon hypothétique accouchement… Mince, est-ce que le père ce sera Mike ou Tristan… ?! Ou alors je vais porter un bébé pour Violette ?! Han non !! »
- T’as l’air toute bizarre ! s’étonna Tristan.
- Non, ça va… M… Merci d’être venue avec moi confirmer que j’étais pas folle !
Violette haussa les sourcils.
- Maintenant que j’y pense, n’empêche, oui, tu as vraiment été guidée par ce Pokémon jusqu’à lui pour le libérer !
- Il pouvait pas sortir tout seul, d’ailleurs ?!
Rebecca et Violette regardèrent Tristan. Mike lui-même se retourna en mode « C’est pas con, ça ! »
***
Le cours d’histoire s’acheva. Les élèves sortaient. Amélia passa devant le bureau.
- Amélia…
Elle s’arrêta, bien qu’hésitante à le faire.
- Hm ?
- Merci pour ton intervention, j’aimerais t’entendre plus souvent, c’est bien de montrer que tu as des connaissances comme ça !
Amélia sembla distraite.
- Hm. Je sais juste ces choses-là, c’est tout. Rebecca sait aussi.
- Je me doute bien. Tu es bien silencieuse depuis le début de l’année…
Amélia haussa les épaules.
- Vous préfèreriez que je sois comme Steven ?
- Je… préfèrerais que tu sois comme tu es toi !
Amélia soupira et s’éloigna. Helen plissa les yeux. « J’ai dit une bêtise ?! Comme d’hab ?! »
La blonde émergea de la salle de classe. « Au moins, je n’entends plus de voix… »
- Levy.
Elle se retourna vers le surveillant. Elle soupira.
- Vous voulez encore me titiller ?
- C’était parfait. Continue de t’éloigner de tes signes de noblesse, c’est ce que Miss Shirley attend de toi.
- Qu’est-ce que vous me voulez ?
Il lui donna un pli.
- Ton nouvel ordre.
Amélia acquiesça et prit le papier. Se déplaçant dans les couloirs, elle le lut. C’était un mail de Shirley, imprimé.
« Ils vont bientôt changer le système de sécurité suite au scandale du gamin taré ce matin. Amélia doit récupérer les données de ce système dès que possible et nous les transmettre afin de préparer les opérations futures.
Si vous ne lui transmettez pas ce message avant la fin de la journée, je vous fais fouetter !
Shirley B. »
Amélia agita la tête. « Je vais essayer… »
- Hey…
Amélia releva la tête vers Rebecca, l’air soucieuse. Amélia plia le papier et le rangea.
- …
- Euh… tu… vas… bien ?
Amélia regarda Rebecca qui semblait terriblement embarrassée.
- Je veux dire, en ce moment, est-ce que ça va ? Ca fait… longtemps qu’on s’est pas parlées, j’ai été un peu occupée, Violette aussi…
Amélia regarda Rebecca sans rien dire. Rebecca resta là un moment, gênée.
- Ecoute, c’est pas du tout qu’on te fait la tête, ou quoi…
- Je vais être en retard au cours.
Amélia dépassa Rebecca qui se retrouva seule comme une idiote au milieu du couloir. « Bon, bah t’auras au moins essayé… même si tu comprends pas vraiment pourquoi t’as fait ça… »
La rousse se précipita pour rattraper son « amie » blonde.
- Amélia !
- Quoi ?!
- Attends, je voulais te demander un truc !
- Vraiment ?
- Oui, oui… T’aurais pas entendu des voix, aujourd’hui ?
Amélia regarda Rebecca comme si elle était folle. Amélia secoua la tête et partit devant. Rebecca serra les dents. « Génial, non seulement t’es con mais en plus tu alignes les gaffes, bravo… »
***
La classe attendait donc devant la salle d’apprentissage technique.
- Un Cobaltium ? Elle a été guidée vers un Cobaltium qui l’appelait à l’aide ?! s’étonna Santana.
- Oui ! assura Violette.
- Elle ?! Pourquoi elle ?! demanda Wallace.
- On sait pas ! admit Tristan.
C’était trop bizarre, au début on croyait qu’elle allait juste dans un coin dangereux comme ça, pour faire genre, et quand elle a ouvert le camion, bam, Cobaltium ! souffla Mike.
James et Fey se regardèrent, pas très convaincus.
- M’enfin pourquoi elle toute seule, je veux dire, si les légendaires peuvent envoyer des signaux télépathiques longue distance, pourquoi ils n’atteignent que les rouquines d’ascendance aristocratique ?! s’étonna Wallace.
Santana haussa un sourcil.
- Elle est peut-être tellement aristo qu’elle a des privilèges même avec les Pokémon !
- Ouais, genre ils ont des actions dans l’héritage de son père ou quoi…
Wallace, Santana, Tristan, Mike, Fey et James regardèrent Francis qui haussa les épaules.
- On vous entend, en fait, autour !
Walter arriva avec Naomi.
- Tiens, vous êtes revenus… alors, Rebecca était folle ?
- Un Cobaltium l’a appelée à l’aide ! souffla Wallace.
Walter s’étonna. Naomi encore plus.
- Attendez, vous voulez dire qu’un super Pokémon a appelé une gamine de dix-huit ans pour…
- Le sortir d’un camion… marmonna Tristan.
- Qu’il aurait largement pu péter par lui-même ?!
Tristan et Violette acquiescèrent. Mike soupira.
- On va dire qu’on a rêvé cette journée, hein…
- Entre Steven ce matin et Rebecca qui nous pète un câble à son tour… admit Fey.
- On va tous sortir tarés de cette école… Notre diplôme certifiera qu’on a réussi à garder nos esprits suffisamment longtemps pour avoir de bonnes notes… déplora Santana, sinistre.
Rebecca arriva, toute contente.
- Haaaaaah. Ca fait du bien de sécher l’histoire, ça devait être bien chiant !
- Pas du tout… marmonna Naomi.
- Et on sait que vous avez été sauver un Pokémon Légendaire pas foutu de péter un camion tout seul… marmonna Walter.
- Vous leur avez dit ??? Avant moi ?!
- Disons que… tu n’as pas une histoire très réjouissante quant au fait d’annoncer des trucs trop vite !
Rebecca regarda Tristan, furieuse. Elle regarda Wallace.
- Il a fait que parler de toi, et il veut que tu mettes plus de romance et moins de crac-crac dans votre couple !
Wallace regarda Tristan qui serra les dents.
- … euh… bah…
- Resto ce soir ? Pas de sexe après, chacun rentre chez soi !
Les autres observaient ce manège, intrigués. Tristan hocha la tête.
- Ok… mais j’aime bien quand on va chez toi après. En fait j’aime bien dormir avec toi…
- Bon bah ça marche. Je me retiendrai de te violer !
- D’accord !
Naomi regarda Walter qui agita la tête.
- Qu’est-ce que je me sens normal quand je vous écoute, en fait !
***
***
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Cobaltium parcourut les plaines de Poképolis. Il devait rejoindre un point précis maintenant qu’il était libre.
« L’humanité… Les Pokémon… à présent, ils travaillent ensemble, en parfaite synergie… Pour autant, nous devons continuer à lutter pour maintenir cet équilibre fragile… »
Il arriva au point de rencontre. Amaillide. Le bois du Serment. Viridium et Terrakium l’attendaient déjà. Il les observa l’un et l’autre. Les trois Pokémon fermèrent les yeux autour d’une stèle de pierre sur un piédestal rond couvert de signes.
Chacun activa sa Lame Sainte, et de leurs fronts émergea une lame de lumière. Les trois lames se rejoignirent au-dessus de la stèle.
La stèle s’enfonça dans le sol, ne laissant plus qu’un cylindre qui s’illumina à son tour. Les trois Pokémon s’éloignèrent alors que quelque chose émergeait.
D’un trou noir. Un cristal rouge. Etonnement des trois bêtes. « Ce rituel était censé ressusciter Keldeo ! » songea Cobaltium.
Le cristal rouge laissa sortir un lutin violet aux yeux de rubis qui éclata de rire. Un homme sortit du sommet du cristal. Barbe blanche et cheveux filasses blancs, il observa les trois Pokémon.
- Dans une telle situation, je ne peux pas vous laisser faire ça…
William avait pris la décision d’emmener le corps de Keldeo à l’écart du village pour l’enterrer, mais une dame arriva. Une dame très bien habillée.
- M… Madame Benz ?!
- Laisse-le moi, je vais m’occuper de la dépouille.
- Euh… euh, bien sûr…Astor emporta les trois bêtes mousquetaires dans le trou noir qui se referma aussitôt, scellé par la stèle qui se remit en place comme avant.
***
A son bureau, Justin releva soudainement la tête de ses papiers.
- … maman ?!