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Elementary Corp. ~ Les aventures de la famille Milvard de Takie du désert



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Informations

» Auteur : Takie du désert - Voir le profil
» Créé le 13/05/2016 à 17:14
» Dernière mise à jour le 10/03/2018 à 04:21

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Présence d'armes   Région inventée

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Frayeurs et Incompréhensions
Les mains de Vake tremblaient devant lui, le jeune adolescent était pétrifié. Il tenta d’ouvrir la bouche pour interroger de nouveau l’homme mais le sourire sadique de ce dernier bloquait les paroles dans sa gorge. Ne pouvant parler, le dresseur roux observa l’inconnu. Son œil vert était baigné de larmes mais Vake se força à examiner son tortionnaire, à graver son visage dans sa mémoire. Il n’avait jamais vu l’individu à Megrador. Pourtant l'adolescent connaissait bien sa ville.

C’était un homme robuste d’une trentaine d’année avec de petits yeux bleus et des cheveux d’un blond cendré qui dépassaient de sa casquette. Il ne portait pas d’uniforme, ce qui pouvait signifier deux choses : soit il s’agissait d’un rebelle, soit d’un Aventurier. Dans les deux cas, cela expliquerait pourquoi son visage n’était pas familier au jeune Milvard mais en aucun cas pourquoi il s’était introduit chez lui et s’en était pris à Forban. Forban ! Le seul nom de son premier Pokémon et meilleur ami fut comme un coup de couteau dans le cœur du garçon borgne. Ce dernier se mit à crier plus qu’à parler, toujours réfugié derrière sa table :

« - Pourquoi ?!

Le rire terrifiant du meurtrier sonna dans le silence de la cuisine et prit Vake au dépourvu.

- Ah ah ! Ne t’en fais pas, il a bien souffert avant de mourir. Je crois qu’il voulait crier ou bien jeter du feu quand il ouvert la gueule, mais sans langue cela s’avérait difficile, tu en conviendras. »

Le cri étouffé que le garçon avait entendu un peu plus tôt… Non ! NON ! Des visions sanglantes mélange de son imagination et des films d’horreur qu’il avait regardés s’embrouillèrent dans son cerveau et le dresseur fut pris de sanglots violents déclenchant à nouveau les rires de l’homme aux cheveux blonds. Le regard vert de Vake glissa à l’extrémité du plan de cuisine, là où étaient rangés les couteaux. Le garçon n’était pas particulièrement violent, et se plaçait plutôt du côté des pacifistes. Bien sûr il adorait les combats Pokémon et son père l’avait obligé à faire de la boxe depuis sa petite enfance, mais jamais il ne se serait imaginé en train de se jeter en hurlant sur un homme en face de lui. Jamais il n’aurait pu penser qu’il était capable d’autant de rage et de force en cet instant. Ce genre de situation ne se voyaient que dans les films pour lui. Mais dans les films, le héros s’en sortait plus ou moins, sa colère était suffisante pour venir à bout de ses agresseurs et venger les personnages tués par ces derniers.

Ce fut différent pour Vake. Le jeune garçon se jeta sur le premier manche qu’il put attraper avant de se ruer en criant sur le dresseur inconnu. Si la douleur d’avoir perdu Forban n’avait pas été aussi grande, le jeune roux aurait pu penser à attraper une poké-ball à sa ceinture plutôt qu’à brandir un couteau. L’arme était brûlante entre ses mains. Mais il n’avait pas réfléchi, il avait suivi ses pulsions de rage et tenta d’écraser le couteau -qui ressemblait d’ailleurs plus à un hachoir- de cuisine sur le crâne de son adversaire. Ce dernier l’évita sans aucun problème et lui envoya un coup de pied violent dans les côtes. Vake glapit de douleur mais tint bon. Au début du combat, certains réflexes de boxe lui furent utiles pour attaquer et pour parer, mais l’autre combattant semblait avoir été préparé à n’importe quelle situation et lui écrasa son poing dans la figure plus d’une fois. Le hachoir fumant finit par glisser entre ses doigts et l’adolescent tomba à terre.

« Même pas capable de venger son Pokémon. Quel beau dresseur tu fais ! Il est mort en couinant comme un bébé, il te cherchait partout du regard, mais tu n’étais pas là ! »

L’homme aurait pu le tuer au moins dix fois, mais à chaque fois il se contentait de le frapper à la poitrine ou au visage, n’utilisant son couteau que pour parer le hachoir de Vake. Ce dernier se releva avec un hurlement rageur et se jeta comme un rugbyman sur le tueur. Il resserra ses doigts autour de son cou et appuya ses genoux sur la cage thoracique de l’homme. Une main vint le saisir par derrière et bientôt une autre, le forçant à lâcher sa prise pourtant assurée. Vake ne comprenait plus rien à ce qui se passait deux hommes inconnus venaient d’apparaître dans l’encadrement des escaliers, un troisième lui maintenait les bras derrière le dos et le meurtrier abandonna son sourire pour s’adresser à l’un des nouveaux venus :

« Il ne s’est rien passé. J’ai exécuté le… »

Vake voulait suivre la conversation, il voulait comprendre ce qui se passait autour de lui mais une aiguille froide s’enfonça dans sa gorge et sa vue se brouilla. Il perdit connaissance au milieu d’éclats de voix et d’une multitude de couleurs.


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« Très bien Shadan, excellent même ! Tsunami et toi avez parfaitement compris l’exercice, vous pouvez aller vous changer ! »

Un dénommé Keito, perché sur son Lokhlass criait les indications à ses élèves à l’aide d’un haut-parleur bleu et blanc. Lorsque la planche de Shadan passa à côté de lui, il lui fit un large sourire et appela Tsunami. Le Carabaffe de la jeune Milvard, espérant recevoir des caresses se précipita à la rencontre du maître-nageur et revint avec un une boule de papier dans la bouche. Keito reprit son cours avec les élèves restants tandis que le cœur de Shadan chavirait au gré des vagues.

Déposant une serviette sur sa nuque, entre ses cheveux et sa chemise entrouverte, la jeune femme d’une vingtaine d’année ramena sa planche de surf à la cabane de la plage. Un large sourire s’affichait sur son visage brûlé par le soleil et ses yeux d’un bleu profond avaient un pli rieur.

« Ah ! C’était la plus belle leçon de la semaine, n’est-ce-pas Tsuna ? »

Le dénommé Tsunami, tout aussi joyeux que sa maîtresse sautillait devant elle sur le chemin de la ville. Shadan serrait entre ses doigts blanchis par le sel de mer le petit papier froissé sur lequel était inscrit un numéro de téléphone. Keito lui avait enfin donné son numéro et s’était intéressée à elle ! C’était le plus beau jour de la semaine, et pas seulement grâce à son cours de surf ! La demoiselle eut un rire clair sans pouvoir dire pourquoi : il y avait des jours tels que ceux-ci où elle avait juste envie de sourire à tous ceux qui croisaient son chemin et profiter de son bonheur.

Les rues de Megrador se dessinaient sous ses yeux et la belle dresseuse referma sur son maillot de bain son uniforme de Nageur. Elle essora ses longs cheveux blancs avec sa serviette et ne tarda pas à arriver dans le quartier résidentiel. Son sac à l’épaule, elle tourna au dernier angle pour arriver dans la rue de la maison. La baie vitrée de la cuisine était allumée, Vake devait déjà être là ! Elle avait hâte d’annoncer à son petit frère qu’elle avait enfin réussi à attirer le regard de Keito, depuis le temps qu’elle bassinait ses frères avec lui ! Son sourire s’élargit sur son beau visage joyeux et la demoiselle pressa le pas.

A quelques maisons encore de son habitation, la demoiselle eut la surprise de voir le portail s’ouvrir. Shadan ralentit en se demandant pourquoi Vake ressortait, mais ce n’était pas son frère qui apparut. Un homme… non plusieurs. Ils étaient quatre et ne portaient pas d’uniforme réglementaire. Shadan sentit son cœur battre plus vite avec un mauvais pressentiment. Mais non, elle devait se calmer, ça ne devait être que des Aventuriers… Mais elle n’avait jamais vu d’Aventuriers se déplacer en groupe… Tsuna aussi inquiet que sa maîtresse tirait sur son short bleu et la jeune femme le prit dans ses bras. Les quatre hommes étaient montés dans une auto noire avant de filer dans le sens inverse. La dresseuse installa son Carabaffe sur son sac à dos et trottina vers la maison. La porte n’était pas fermée et le code avait été désactivé. Shadan sentait les battements de son cœur s’accélérer et le mauvais pressentiment enfoui dans sa poitrine remonta en flèche. Qui pouvaient-ils bien être ? D’un coup de pied puissant, la dresseuse ouvrit la grande porte de la maison et fila droit vers la chambre de son petit frère.

- Vake ? Vake t’es là ? C’est Shadan !

L’inquiétude avait fait disparaître son sourire joyeux et ses yeux se plissaient désormais avec crainte. La chambre de son petit frère était vide et elle allait se jeter dans les escaliers lorsque Tsuna attira son attention en se laissant tomber de son sac :

- Caraaa ! Cara !

Le Pokémon s’agitait près de ce que Shadan avait d’abord pris pour une peluche.

- Forban ! s’exclama-t-elle en découvrant le corps inerte du Pokémon de son petit frère. Il ne s’agissait plus de coïncidences ou de détails, quelque chose s’était passé ici.

- Tsuna reste avec Forban je vais chercher Vake ! »

Le Carabaffe fit mine de l’accompagner mais la dresseuse ne lui laissa pas le temps de la suivre, elle décrocha une Pokéball de sa ceinture et un Akwakwak apparut bientôt. La demoiselle monta les escaliers deux par deux en continuant de crier le nom de son frère. La cuisine était vide mais la table avait été retournée et les couteaux dérangés. Tandis que la dresseuse saisissait son téléphone portable, un gémissement parvint à ses oreilles. Shadan se rua dans la chambre de Zarod remplie de lumière vives et de néons jaunes. Sur le lit rond d’un de ses frères aînés gisait Vake.

« - Vake, nom de Kyogre tu vas bien ? Vake réponds-moi je t’en supplie !

Les gouttes perlèrent au coin de ses yeux d’un bleu océan. Le visage de son frère portait la trace d’ecchymoses et sa lèvre était fendue et croûtée de sang. Posant sa main sur la poitrine de l'adolescent, la jeune femme sentit le cœur battre et les larmes s’échappèrent de ses yeux en même temps qu’un soupir se glissa hors de sa bouche. Il était vivant !

- C’est bon Vake je suis là, papa va arriver. Je suis avec toi, ça va aller. »


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Shadan ? Etait-ce vraiment la voix de sa sœur qu’il entendait ou était-ce son cerveau qui lui jouait des tours ? Des lumières vives semblaient clignoter autour de lui et il lui fallut un moment pour comprendre où il se trouvait: les affiches jaunes sur lesquelles des éclairs étaient griffonnés lui permirent de reconnaître la chambre de Zarod. Qu'y faisait-il, son frère était-il là? Où étaient partis les hommes sans uniforme? Était-ce eux qui l'avaient ramené ici? Son corps entier était engourdi et son visage tuméfié le faisait souffrir. Mais ce n’était rien comparé à la sensation de vide que la perte de Forban avait ouvert en lui. Une plaie béante que rien ne pourrait jamais fermer, une douleur qui surpassait toutes les sévices physiques que son corps lui imposait en ce moment-même. Son œil vert eut le temps d’apercevoir le visage inquiet de sa sœur et les larmes qui roulaient sur ses joues brunes avant de retomber dans un sommeil profond. Tant mieux. C’était préférable de dormir, de ne pas réfléchir à ce que cette journée était et allait devenir dans la vie de l’adolescent.