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Elementary Corp. ~ Les aventures de la famille Milvard de Takie du désert



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Informations

» Auteur : Takie du désert - Voir le profil
» Créé le 13/05/2016 à 17:08
» Dernière mise à jour le 10/03/2018 à 04:11

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Présence d'armes   Région inventée

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Le Mystérieux Inconnu
Tanam - Megrador - académie - classe de niveau sept :


Son sac négligemment posé par-dessus sa tablette électronique, un jeune adolescent d’une quinzaine d’année assiste à un cours d’histoire. Ses cheveux rouges ébouriffés retombent sur son seul œil valide, l’autre portant un cache-œil de cuir. Pourtant cet apparent handicap ne l’empêche pas de rédiger à une vitesse fulgurante un message sur son dernier téléphone I-tek, mix d’un smartphone et d’une console de jeux. Le sourire béat de l’adolescent ne cesse de s’étirer au fur et à mesure qu’il avance dans son récit et que ses doigts rapides pianotent le…

« - Monsieur Milvard !

La voix sèche et courroucée du professeur obligea le jeune homme à lever ses yeux -ou plutôt son œil- par-dessus sa besace rouge. Une dresseuse en uniforme d’Enseignant et au regard furibond frappa le tableau électronique de sa main, indiquant une date inscrite avec son petit laser d’écriture.

-Il me semblait que vous n’étiez pas avec nous. Mais peut-être suis-je en train de faire une erreur. Pouvez-vous nous dire ce qu’il s’est passé à cette date monsieur Milvard ?

Le dénommé monsieur Milvard fit une grimace mais se hâta d’étirer son cou et de plisser son œil valide, en feignant de mal voir.

- Oh oui bien sûr professeur, je … excusez-moi j’ai du mal à lire…

Profitant une fois de plus de son handicap qui lui attira quelques regards de compassion, il passa sa main dans ses cheveux roux et plongea son œil vert sur la tablette impeccablement tenue de son voisin. En l’espace d’une seconde, il avait pu apercevoir la réponse. Il avança encore un peu sa tête en direction du grand écran-tableau et fit mine de comprendre d’un seul coup :

-Ah oui évidemment, j’avais du mal à lire le dernier chiffre, pardonnez-moi, c’est la date à laquelle le Pokédex a été inventé il me semble… »

L’attitude mielleuse du professeur, persuadée de tenir enfin une justification pour envoyer cet incapable en colle s’évapora d’un seul coup. Elle lui jeta un regard noir accompagné d’un « bien » encore plus sec qu’auparavant et reprit son cours. Vake Milvard se renfonça dans sa chaise avec un sourire de satisfaction tandis que sa main venait caresser le Malosse endormi sous son bureau. Il s’en était encore une fois bien sorti !


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« -Merci pour tout à l’heure, gars ! Tu m’as bien aidé !

Un jeune adolescent aux lunettes d’un vert fluorescent et à la tignasse bleue eut un sourire désabusé.

- Je me disais bien aussi que tu ne pouvais pas connaître cette date, t’es trop inculte pour ça !

Renfonçant ses lunettes sur son nez fin, le jeune dresseur ajouta d’un air de réprimande, son Tarsal dans les bras :

-Fais attention Vake, tu t’es endormi ce matin en cours d’élevage et le prof t’as repéré même s’il a rien dit. Un de ces jours tu vas avoir des ennuis…

-Hey, déstresse un peu Galt ! Et puis si je suis fatigué c’est parce que j’ai fait une excursion dans la chambre de Siron hier à deux heures du mat’ !

Les yeux de son ami brillèrent soudainement de curiosité et il demanda en accélérant :

- Et alors, t’as trouvé de nouveaux trucs ?

Le grand roux lui offrit un sourire énigmatique :

-Oh allez Vake, fais pas le con !

Le jeune adolescent borgne capitula avec un sourire :

-Bon ça va, j’ai réussi à voir un dossier sur la synergie mais j’ai pas pu le prendre, papa m’a surpris, j’avais laissé la porte ouverte. Lui il s’en fout un peu que je fouille mais maman ne veut pas, elle ferme tout le temps la chambre à clé…

Galt siffla de déception alors que Forban, le Malosse de Vake tentait de lui faire un croche-patte. Evitant ce dernier de justesse, l’adolescent à lunettes lui jeta un regard noir en remontant ses bras pour garder son Pokémon vert et blanc sur son torse :

-Mince, il t’a dénoncé en plus j’imagine ?

Un rire tonitruant intervint avant que l’adolescent aux cheveux bleus ait achevé sa phrase :

-T'es fou ou quoi ?! A ton avis pourquoi il se levait à deux heures du mat’ ? Maman le force à faire un régime, du coup il se lève la nuit pour manger, il avait des gâteaux à la main. Il a essayé de les planquer quand il m’a vu mais je suis observateur, même avec un seul œil !

Le rouquin fit courir ses doigts fins sur le morceau de cuir qui cachait son œil droit.

-Oh la vache, tu lui as fait du chantage !

-En effet et ça a bien marché !

Les deux amis éclatèrent de rire en même temps peu avant d’arriver à une intersection. Forban fit une dernière tentative pour attirer la chute de Galt, mais ce dernier le repoussa du bout de sa basket.

-Qu’est-ce qu’il peut être saoulant ton Malosse ! s’exaspéra-t-il.

Vake ébouriffa le pelage de son compagnon sur le crâne tout en évitant ses coups de griffes

-Il ne s’appelle pas Forban pour rien, hein p’tit monstre ?

-Mouai, tel maître tel Pokémon comme on dit !

Vake se retourna vers son ami avec un air faussement outré :

-Tu peux parler ! Chloro a peur d’une feuille qui tombe !

Et alors que le dresseur roux tendait sa main pour toucher le Pokémon Psy, ce dernier rougit violemment et escalada avec difficulté son dresseur pour se cacher derrière lui.

-Et quelle idée de l’appeler Chlorophylle, tu ne pouvais pas l’appeler Menthe comme tout le monde ?

A son tour Galt joua au susceptible et rétorqua avec un air professoral qui lui convenait à merveille :

-Mon cher inculte, je tiens à te dire que la chlorophylle est un pigment assimilateur se trouvant dans les chloroplastes et qui…

- Ah ça va monsieur l’intello, j’ai compris ! Je te laisse, aujourd’hui je suis celui qui termine le plus tôt, si je me dépêche j’aurai le temps de repasser par la chambre de Siron !

Sans attendre la réponse de Galt, Vake se mit à trottiner dans son quartier résidentiel, en entendant au loin les cris de son camarade dresseur :

- Ok, je t’appelle en vidéo ce soir pour que tu me racontes ! »

Levant sa main surmontée d'une mitaine rouge en guise de réponse, l’adolescent s’élança aux côtés de son fidèle Forban pour une course-poursuite jusqu’à la maison.


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Vake Milvard tapa le code d’entrée de la grande maison qui était la sienne et entra avec Forban, sa besace par-dessus son épaule. L’adolescent se rendit directement dans sa chambre. La pièce était en désordre, décorée de rouge et d’orange et tapissée de flammes. Sur le sol comme sur les meubles jonchaient des objets de toutes sortes : des livres, des poké-balls, des potions, des consoles de jeux, des vêtements propres ou sales, des tickets de cinéma et des dessins. Enjambant le bazar « organisé » de sa petite chambre, Vake enleva son blouson à capuche et l’accrocha sur sa chaise de bureau roulante avant de ressortir.

« -Y a quelqu’un ? hurla-t-il par précaution dans la vaste maison. Mais celle-ci paraissait vide. Un sourire s’installa sur le visage du dresseur et ce dernier passa à droite du couloir, dans la chambre de ses parents.

« Tu montes la garde Forban! » ordonna-t-il au jeune Malosse, qui s’installa avec sérieux à son poste. Se déplaçant doucement, comme s’il était en train de commettre le vol le plus dangereux de sa vie, le rouquin fouilla dans le tiroir de la commode la plus féminine. La clé n’y était pas. Elle l’avait peut-être juste changée de place après tout. Sans vraiment y croire, le jeune homme fouilla dans les autres tiroirs. Il se retrouva nez à nez avec des soutiens gorges et des petites culottes et sentit ses joues s’empourprer. Le tiroir claqua lorsqu’il le referma brutalement en laissant échapper un soupir entre ses lèvres. La clé magnétique n’était pas là, elle avait dû la prendre avec elle. Il fallait donc qu’il revienne cette nuit. C’était à la fois décevant et encore plus excitant : s’introduire dans la chambre de ses parents en évitant leurs Pokémons respectifs était un exercice compliqué mais que le jeune homme adorait par-dessus tout, malgré les frayeurs qu’il avait déjà pu avoir. Une fois sorti de la chambre, la tension s’apaisa et Vake annonça à Forban :

- Allez mon grand, moi je vais goûter ! »

Le chiot acquiesça d’un aboiement étouffé et se dirigea, quant à lui, dans la chambre de son dresseur. Vake partit de l’autre côté du couloir en espérant que son compagnon n’allait pas encore lui détruire un tee-shirt. Il monta des escaliers qui menaient à l’étage, là où se trouvaient la cuisine et les chambres de ses trois grands frères. Il passa avec regret devant la porte de Siron, l’aîné de la famille sur laquelle une large poster d’Artikodin était accroché. Poussant sur la porte sans s’attendre à ce qu’elle s’ouvre, le jeune homme tenta de forcer l’entrée sans grand succès. Il ne récolta pour tout dire qu’une douleur à l’épaule et une mauvaise humeur encore plus prononcée que d’habitude. Bah, tant pis ! Il verrait bien ce soir ce qu’il pourrait faire ! En attendant son ventre d’adolescent encore en croissance criait famine. Il bondit par-dessus un tabouret et saisit en sifflotant un couteau, une demi-baguette et un pot de Nutella survivant.

Vake s’installa devant l’écran de l’ordinateur portable familial, posé sur la table de la cuisine et tartina généreusement sa baguette de pâte à la noisette. Il mordit dedans avec voracité en se demandant pourquoi Siron était parti pour la capitale. Son rôle était-il si important que ça à l’institut de recherche ? Mais pour le savoir il fallait avoir accès à la chambre de son frère... Cette déception l’obligea à changer le cours de ses pensées et l’adolescent fit plutôt des recherches sur la synergie, sans plus de succès. Tous les articles étaient aussi inintéressants que les cours de sa septième année.

Le jeune homme allait se resservir la deuxième moitié de sa baguette lorsqu’un bruit au rez-de-chaussée l’interpella. Tenant toujours son couteau de Nutella à la main, Vake eut pour réflexe de surveiller sous la table : Forban n’était pas monté. Ce devait donc être lui. Il aurait bien souhaité que son compagnon ne dérange pas sa chambre, mais vu dans l’état dans lequel elle était, cela ne changerait pas grand-chose… Mordant à nouveau dans sa longue tartine, l’adolescent passa sa main sur son cache-œil -vieux TIC qu’il avait depuis son enfance- et continua de surfer sur internet. Mais un bruit de plus, comme un cri étouffé se fit entendre. Le dresseur fronça les sourcils et jeta un coup d’œil à l’horloge électronique du micro-onde. Il était un peu tôt, mais ce pouvait être Shadan. Pour tout dire il espérait que ce soit elle ! Sa grande et unique sœur était toujours partante pour un combat Pokémon ou pour lui apprendre quelques-unes de ses techniques de combat.

« - Shadan ? c’est toi ?

Reposant sa tartine entamée à côté du PC, Vake se leva néanmoins. L’absence de réponse ne présageait rien de bon, mais ce pouvait autant être Soros, le petit dernier de la famille. Depuis qu’il avait obtenu son deuxième Pokémon, un Fantominus au rire glaçant, il s’amusait à faire peur à n’importe qui dans la maison. Et il faut dire que les recoins sombres ne manquaient pas dans la vaste demeure de la famille nombreuse ! La cuisine était une large pièce ouverte qui donnait directement -lorsqu’on était dos aux fours et aux appareils électro-ménagers- aux trois portes des chambres de Siron, Zarod et Arkas. Tout à fait à droite de ces pièces se trouvait les escaliers.

Vake se dirigea vers eux avec méfiance, s’attendant à tout moment à voir un Fantominus surexcité lui foncer dessus. Mais les yeux qui se fixèrent sur lui alors que ce dernier s’approchait des marches n’étaient pas ceux du Pokémon Spectre, pas plus que ceux, d’un rouge orangé, de son petit frère. Le jeune homme se mit à crier malgré lui et recula de plusieurs pas. S’attendant à une explication, son sang se glaça dans ses veines lorsqu’il aperçut un reflet métallique dans la main de l’inconnu. Il avait une arme… et la situation s'imposa d'elle-même dans la tête de Vake: le bruit étrange puis le cri étouffé tout à l’heure… Forban ! Le septième année se jeta en arrière et bascula par-dessus la large table de la cuisine pour se mettre derrière elle. Son cœur battait à tout rompre et les larmes étaient montées à ses yeux en pensant à ce que cet homme avait pu faire à son Malosse.

- Vous êtes qui vous ? »

Le jeune homme avait tenté de prendre une voix ferme et assurée mais la peur accompagnée de l’inquiétude pour son compagnon étaient trop intenses. L’inconnu tourna la tête sur le côté et offrit à Vake un sourire plus terrifiant que ceux d’une centaine d’Ectoplasma. Dans sa main, ce n’était pas un revolver qu’il tenait, comme Vake avait d’abord pu le croire, mais c’était un couteau de combat, une longue dague crantée. Et elle était tâchée de sang. Pourquoi ?