Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Un amour de champion de M@xime1086



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : M@xime1086 - Voir le profil
» Créé le 23/04/2016 à 12:55
» Dernière mise à jour le 23/04/2016 à 12:55

» Mots-clés :   Drame   Hoenn   Présence de personnages du jeu vidéo   Présence de shippings   Romance

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Le départ d'une fille, l'arrivée d'une femme
« Ça y est ! J'ai mon premier Pokémon ! s'écria Flora en rentrant chez elle. »

La gamine était si excitée par l'aventure qui s'ouvrait à elle que Caroline dût l'asseoir pour tout comprendre des phrases que la jeune dresseuse prononçait à la va-vite.

« Le professeur Seko m'a tout expliqué des captures et des combats !
- Quel enthousiasme ! Si tu le veux, je te donnerais quelques conseils, lui chuchota Norman à l'oreille. »

Le repas fut convivial. De toute la soirée la fillette ne se sépara pas de son sourire. Flora était sur un petit nuage tout comme son père. Elle cajolait son petit Gobou, voulait dormir avec lui cette nuit.
Chez Norman le bonheur dominait. Il savait que dès demain matin sa fille partirait de la maison pour commencer sa quête des badges. Il était triste à cette idée mais comblé par autre chose. La nuit qui vint, il ne trouva pas le sommeil. Il revoyait Alizée. Son visage aérien.

Dans les ténèbres, il l'imaginait à côté de lui. La possible proximité de leurs deux corps le rendait fébrile. Ses mains, sa poitrine, son visage brûlaient rien qu'à cette idée. Il n'avait pas ressenti une telle chose depuis des années. Il pensait que c'était terminé.
A chaque fois qu'il se retournait vers Caroline, il trouvait là une femme qu'il ne voulait plus embrasser ni toucher. Un courant d'air s'échappant du dehors le fit se lever machinalement. Avant de refermer la fenêtre, il observa quelques minutes le paysage nocturne.

La lune était pleine, arrosant vigoureusement la végétation sous elle. En regardant plus bas il découvrit une scène qui le choqua. Trois Rattata se chamaillaient pour récupérer une énorme baie Oran. Ils se blessaient avec leurs dents et leurs griffes aiguisées. Norman hésita un instant avant de renoncer à intervenir. A quoi bon ? La nature était sauvage. Il fallait la laisser se débrouiller seule.
Il referma la fenêtre. Au lieu de retourner se coucher, il se rendit silencieusement dans la chambre de sa fille. Il entrebâilla la porte et pénétra dans la chambre plongée dans la pénombre.
Il s'approcha du lit de Flora, distinguant un léger soupir régulier. Elle dormait à poings fermés. Il aperçut entre les draps le Gobou que sa fille avait choisit aujourd'hui même. Il dormait serré contre elle.
Norman sentit ses forces lui échapper. Il quitta la pièce confinée avant de lâcher des sanglots. Demain sa fille ne serait plus là, dans cette chambre. Celle-ci demeurerait vide jusqu'à son retour. Norman savait qu'il n'arriverait pas à y retourner tout en sachant qu'elle serait invariablement désertée par Flora.
Accablé, il retourna se coucher. Il s'endormit difficilement. Le lendemain, il fut réveillé par les exclamations de sa fille. Sa tête était lourde des images de la veille et la contrariété de voir Flora quitter la maison lui avait donné une migraine épouvantable. Le lit était vide à côté lui. Il ne sût pourquoi mais il soupira d'aise à l'idée de se lever seul avec ses idées, sans devoir rendre des comptes à sa femme.

« Enfin levé papa ! s'écria Flora en mettant deux potions dans son sac en bandoulière. »

Il s'approcha simplement, l'embrassa sur les cheveux et traîna sa migraine jusque dans la cuisine où il se servit un verre d'eau qu'il avala d'un trait couplé d'une aspirine.

« Tu t'es levé bien tard, mon chéri.
- Je n'arrivais pas à dormir, moi. »

Le "moi" était appuyé comme un reproche. La mère et la fille se regardèrent une seconde, surprises par l'air agacé que prenait soudain Norman.

« A quelle heure pars-tu ma chérie ?
- Après manger, vers 13h. »

Norman lui proposa alors de passer la matinée en famille.

« Je ne peux pas ce matin, Norman. J'ai rendez-vous à la mairie pour un poste de standardiste.
- Tu ne peux pas le repousser ? C'est la dernière fois qu'on peut passer du temps tous ensemble avant le départ de ta fille, fais-un effort ! »

Il avait bondit de sa chaise, colère au poing. Caroline lui répondit par la négative : c'était trop important pour annuler ou repousser.

« Je vois où sont tes sens des priorités. Un rendez-vous est plus important que ta propre fille, si c'est pas malheureux ! »

Flora intervint, prétextant que cela ne la dérangeait pas que maman ne vienne pas avec eux. Elle ne réussit pourtant pas à apaiser les tensions qui naissaient à cause d'elle. C'était la première fois qu'elle assistait à une dispute avec ses parents. C'était impressionnant.

« Va te préparer, suggéra doucement la fille à son père. »

Une heure plus tard ils étaient en train de faire les boutiques. Flora était ravie de voir son père la combler de petites attentions. Il était attentif, généreux et ne lorgnait pas sur les prix. Elle lui offrit une cravate noire avec ses économies. Cette attention bouleversa Norman qui lui promit de la porter tous les jours jusqu'à son retour. Son habituel style vestimentaire ne s'alliait pas avec cet accessoire mais il s'en fichait bien, c'était un cadeau de sa fille. C'est tout ce qui comptait.

Quand ils rentrèrent, Caroline était aux fourneaux. Norman lui en voulait toujours. Il fit un effort pour sa fille et s'installa à table, comme si rien ne s'était passé.

Quand vint le temps de dire au revoir, Caroline embrassa simplement sa fille, lui donnant des conseils et lui recommandant de l'appeler souvent pour lui donner des nouvelles. Norman ne pût retenir ses larmes. Il avait essayé de les camoufler mais en vain. Flora se mit également à pleurer ; ils s'embrassèrent avec effusion. Caroline dût les séparer physiquement pour accélérer la fin de la sentence. Le champion attrapa les frêles mains de sa fille, imprimant ce souvenir déchirant dans sa mémoire.

« Vas-y, il est l'heure, lâcha-t-il, la tête basse. »

Après qu'elle ai claqué la porte, Norman s'effondra dans la chambre. Cette épreuve lui paraissait insurmontable. La vie allait lui paraître fade. Il résista à l'envie d'aller dans la chambre de Flora pour pleurer mais cela empirerait son état. Caroline toqua à la porte, lui demanda si ça allait.

« Laisse-moi ! s'écria-t-il, autoritaire. »

Caroline s'éloigna.

Norman tint la promesse de porter chaque jour la cravate que sa fille lui avait offert. Quand elle l'appelait par vidéo-conférence, il la lui montrait, fier de l'attention qu'il portait à sa fille. Celle-ci souriait toujours.
Il lui arrivait de s'adresser à Flora sans se rendre compte qu'elle n'était plus là. Il se consolait en attendant son prochain appel. Cela pouvait durer des semaines. Mais le bonheur d'entendre sa voix, de revoir son visage enjoué, était intacte.

Comme il s'y était attendu, son quotidien devint fade et amer. Son arène lui prenait beaucoup de temps et c'était tant mieux. Rentrer chez lui, retrouver Caroline lui demandait un effort. Dès qu'il pouvait s'éclipser, il n'hésitait pas.

Un jour, le Bekipan d'Alizée vint lui apporter une lettre. La championne lui demandait de ses nouvelles, souhaitait le voir. Il accepta et fixa un rendez-vous à Mérouville. Le départ de Flora l'avait chamboulé ; il avait partiellement effacé Alizée de son esprit. Quand il attendit dans un café de Mérouville, il ressentit une vague de bonheur. L'impatience mais aussi l'excitation de revoir cette jeune femme le rendait fébrile comme à ses rendez-vous galants d'antan.

« Bonjour Norman, dit une voix féminine derrière lui. »

Axelle Red – Sensualité
Il se leva maladroitement, ne sachant comment la saluer. Il opta pour la double-bise. Ils s'assirent et commandèrent. Elle libéra sa longue chevelure de sa coiffe. Ses boucles violacées s'écoulèrent le long de ses épaules, lâchant un doux parfum d'air frais.
Norman déglutit, détourna les yeux un instant. Son pied droit frappait la table frénétiquement.

« Vous... On peut se tutoyer ? demanda-t-il, gêné.
- Oui bien sûr.
- Tu es venue par les airs ? »

La question fit sourire la jeune femme. Cela semblait évident pourtant.

« Je voulais te voir pour m'excuser d'être partie si vite l'autre fois. Ne crois pas que c'est à cause de toi.
- Je ne crois rien. »

Ils discutèrent de leur arène respective, des combats récemment disputés. Au beau milieu d'une phrase, Alizée se mit à rire à gorge déployée.

« Qu'est-ce qui... ? »

Norman baissa les yeux et vit ce qui provoquait un rire chez elle. Sa cravate trempait dans la sauce de son plat. Il la retira, confus. Les serviettes et l'eau ne réussirent pas à enlever la tâche de gras qui s'étalait sur le tissu sombre.

« Je n'ai pas l'habitude de manger avec. Je n'ai jamais été à l'aise avec ce genre d'accessoire, s'excusa-t-il.
- Donne-la moi. »

Il la lui tendit sur la table. Leurs doigts se touchèrent immédiatement. Une sensation de brûlure les parcourut jusque dans la paume de leur main.

« J'ai un produit qui efface toutes les tâches mais il est chez moi. Je te l'enverrai par voie aérienne dès que ta chère cravate sera en meilleure état.
- Je... Merci. »

Ils se quittèrent avec l'amertume du temps passé trop vite.

« J'ai passé un très bon moment, il faut qu'on remette ça, suggéra affectueusement la jeune femme en touchant le bras de Norman.
- Oui, quand tu veux. Ce serait plus simple pour moi si tu m'envoyait tes futurs lettres à l'arène, je suis davantage là-bas que chez moi. »

Alizée hocha la tête tout en notant l'adresse de l'arène de Clémenti-ville. Ils se séparèrent dans un mutuel bonheur. Alizée retrouvait la sensation des airs, naviguant entre les nuages ; Norman s'éloignait de son quotidien pour retrouver une vie semée de surprises, qui, il en était sûr, seraient bonnes.