A toutes les mères qui aiment leurs enfantsMme. Boss était assise dans un fauteuil des plus confortables. Les jambes croisées, elle examinait d'un air attentif des dossiers sur son bureau. Les doigts parcouraient les feuilles agrafées où étaient consignés des centaines de paragraphes relatant son objectif du moment : Mew.
Parmi les pages éparses, Mme. Boss se résolut à vérifier l'authenticité des photos que lui avaient fourni des agents. Ils lui avaient confié avoir aperçu le Pokémon lors d'une expédition au sommet du Mont Sélénite.
Les photographies étaient de mauvaise qualité. On discernait seulement un morceau de la queue du Pokémon sur l'un des clichés ; cependant son ombre était visible dans le blizzard qui soufflait lors de la précédente mission.
Mme. Boss avait essayé d'envoyer d'autres agents à la recherche d'informations sur ce Pokémon qui lui glissait entre les doigts, mais en vain. Ceux envoyés avaient soit disparu lors d'une avalanche, soit étaient morts d'une hypothermie. Un effectif très réduit s'en était réchappé avec une sorte de traumatisme qu'ils appliquaient à la montagne ou bien à la malédiction qui entourait le Pokémon.
Les agents qu'elle avait envoyé n'étaient que des sbires de bas-étage. C'est pour cette raison qu'elle avait décidé d'appeler Miyamoto d'urgence. Seule une femme de sa trempe pouvait sortir la Team Rocket de cette impasse. Consciente des dangers que l'agent d'élite encourait, Mme. Boss s'était longuement entretenue avec son fils Giovanni : celui qui reprendrait la direction de la Team Rocket après son départ.
La patronne sortit d'un tiroir le dossier de Miyamoto et l'ouvrit. Son parcours au sein de la Team Rocket était exemplaire : concours d'admission obtenu avec les honneurs, missions dont les résultats étaient satisfaisants. Aucune faute professionnelle. Dossier vierge de bavure. Miyamoto avait apporté à l'organisation criminelle un morceau de sa réussite depuis son arrivée dans les rangs.
Mme. Boss saisit la monture de ses verres pour les enlever. Elle posa son regard sur le portrait de l'agent agrafé parmi les feuilles de service. Si elle réussissait à capturer Mew, Miyamoto aurait une belle promotion et pourrait même prendre sa retraite après d'aussi bons et loyaux services rendus à la Team Rocket depuis plus de quinze ans.
La patronne rangea le dossier dans le tiroir. On toqua à la porte.
« Entrez ! répondit-elle, crispée. »
Ses traits se détendirent devant la mine sérieuse qu'adoptait Miyamoto.
« Madame, vous souhaitiez vous entretenir avec moi, c'est cela ? demanda-t-elle, raide comme un piquet.
- Effectivement. J'ai une mission de la plus haute importance à te confier. Il s'agit d'un défi qui porte des enjeux dont tu n'as pas idée. Il en va de la grandeur de la Team Rocket. Son avenir dépendra de ta réussite... ou de ton échec.
- Bien madame. De quoi s'agit-il ? »
Mme. Boss résuma les objectifs de la capture de Mew de la manière la plus concise possible. Elle lui tendit une des photos où l'on apercevait clairement le Pokémon rare. Après l'avoir examiné quelques instants, l'agent glissa le cliché dans la poche de son uniforme.
La patronne lui détailla le lieu où le Pokémon avait été aperçu la dernière fois : à savoir le sommet du Mont Sélénite. Miyamoto connaissait bien cette montagne, ayant effectué des missions dans son antre. Le sommet du site lui restait inconnu.
« Quand dois-je partir, madame ?
- Demain matin, Miyamoto. Nous comptons tous sur toi. »
L'agent s'inclina respectueusement devant le large bureau de sa patronne. Elle s'avança d'un pas ferme vers la porte ; Mme. Boss l'interpella.
« Sache que si tu nous amènes Mew, ta retraite sera assurée. Une pension généreuse te sera accordée. Je suis personnellement au courant de tes problèmes d'argent. Tu n'auras plus à craindre l'avenir si tu réussis cette ultime mission. »
Miyamoto quitta le bureau de Mme. Boss avec une boule au ventre. Toute sa carrière se jouait à présent. Le choix n'était pas possible : sa fille Jessie avait besoin de cette sécurité financière pour s'épanouir. Comme elle regrettait de devoir priver sa petite fille de tout ce dont les autres enfants jouissaient ! En entrant dans la Team Rocket, sa promesse de gravir les échelons avait été respectée puisqu'elle était en haut de la pyramide : une agent d'élite.
Avec amertume, elle se souvint du départ du père de Jessie avec toutes leurs économies accumulées depuis des années. Ce salopard s'était enfui en pleine nuit pour aller tout dilapider dans un casino, elle en était certaine. Sa fille restait le seul être qu'elle aimait. Il avait fallu lui expliquer avec des mots pesés que son père était parti parce qu'il ne les aimait plus. Malgré le choix des mots, Jessie avait beaucoup pleuré la perte de son père.
La jeune femme travaillait pour deux mais son salaire n'était pas extensible. La frêle maison qu'elles habitaient leur coûtait très cher et tout l'argent qui rentrait à la fin du mois ressortait immédiatement par la porte qui l'avait vu arriver.
Heureusement, Jessie était une gamine qui ne se plaignait jamais. Elle subissait la pauvreté comme on habille une poupée d'une belle robe en dentelle. L'accoutumance ne la rendait pas aigrie face à ses copines qui avaient tout ce qu'elles désiraient. Au contraire, elle se contentait chichement des jouets et de la vie que lui fournissait sa mère. Celle-ci livrait un travail difficile chaque jour pour la faire manger et l'habiller, Jessie en était consciente. Parfois Miyamoto était même obligée de s'absenter plusieurs jours. Laisser Jessie seule pendant ce laps de temps était un déchirement pour la mère qui promettait de revenir avec une avalanche de cadeaux. Mais les cadeaux étaient engloutis par les factures et les dettes laissées par le père.
Ce soir-là en rentrant à la maison, Miyamoto n'osa déranger sa fille qui dormait à poings fermés. Comment lui annoncer une nouvelle absence ? Comment lui promettre que cette mission serait la dernière de sa carrière ? Qu'après la capture de Mew, elles auraient enfin de l'argent et une vie de famille normale ?
Dans sa chambre, son sac était déjà prêt. Il était posé sur le lit, à côté de son costume rembourré. L'hiver était vigoureux cette année. La montagne ne sera pas un endroit facile à explorer avec cette météo capricieuse. Les tempêtes de neige faisaient la réputation du Mont Sélénite. Même les meilleurs alpinistes avaient disparu sous des kilomètres d'avalanches.
Pour la première fois depuis qu'elle faisait partie de la Team Rocket, Miyamoto eut peur pour sa vie. Ses précédentes missions avaient été dangereuses mais elle s'en était toujours sortie sans l'aide d'aucun Pokémon contrairement à ses collègues.
Si elle avait saisi cette ultime chance de vivre heureuse, c'était pour sa fille. Cette vie de misère devait prendre fin et non s'éterniser : sa fille entrait à l'école de dresseurs, il lui fallait du matériel pour ses cours. Seule son hypothétique retraite permettrait de lui payer un semblant de confort matériel.
Il lui vint à l'esprit que si elle disparaissait du champ de vision de sa fille, celle-ci se retrouverait définitivement seule. Il ne fallait pas compter sur son père qui l'avait déjà oubliée, c'était certain. Laisser sa petite fille seule dans cette maison qui dévorait leur argent était inimaginable. Tout ça parce qu'elle n'aurait pas pris assez de précautions lors de son expédition... Elle se jura de faire encore plus attention quand sa mission commencera.
Elle finit par s'assoupir à côté de son uniforme au bout de plusieurs heures d'attente.
De gros flocons arrosaient la ville de leur fine pellicule blanche. Le vent sifflait contre les volets laissés ouverts. Miyamoto se réveilla la tête lourde d'un sommeil insuffisant. Il était huit heures dix. Jessie était sans doute levée.
Elle descendit les marches pas à pas au cas où sa fille dormait encore. Elle la surprit dans la cuisine, affairée devant la table.
« Maman ! Regarde ce que j'ai ramené de chez le marchand de fruits ! Des pommes et des oranges qu'il voulait jeter. Il a été gentil de me les donner. J'ai sauvé ces fruits ! »
L'éclat du bonheur pouvait se lire dans le sourire que la petite fille tendait à sa mère. Miyamoto la serra contre elle, consciente du mal qu'elle allait de nouveau infliger à ce petit être qu'elle aimait plus que tout. Sur la table étaient posés des petits cœurs blancs.
« J'ai fait des déjeuneiges ! Regarde ! J'ai ramassé la neige près de la porte et j'ai fait des cœurs. C'est pour toi."
Miyamoto posa une main devant sa bouche entrouverte pour étouffer un sanglot. Cependant ses larmes la trahissaient aux yeux innocents de la petite fille qui l'interrogea, inquiète.
« Ce n'est rien, répondit la mère d'une voix brisée. J'ai quelque chose à te dire. Viens sur mes genoux, ma chérie. »
Elle se souvint avoir vécu la même situation il y a quelques temps, quand elle lui avait annoncé le départ de son père. L'entretien avait été douloureux ; il fallait éviter de faire à nouveau pleurer Jessie.
« Je vais partir en mission ce matin. Ce sera la dernière fois que je quitterais la maison, je te le promets. »
Miyamoto passa sous silence le danger qu'elle encourait pour ne pas accabler sa fille d'inquiétudes déjà trop grandes pour son âge. Elle fit son possible pour rester calme et ne pas trahir son état d'anxiété.
« Mais... Quand est-ce que tu vas revenir ? Je veux pas que tu repartes ! Je veux que tu restes ! »
Les mains tremblantes qui enlaçaient la petite fille révélaient le trouble de la mère.
« Sache que malgré ce qui m'arrivera, je t'aimerai toujours. C'est une mission périlleuse. »
Jessie qui pleurait déjà, redoubla ses cris et ses gestes désespérés. Ses lèvres se crispaient sous le coup de l'émotion qui la submergeait. Les petites mains de l'enfant s'agrippaient au cou de la mère, imaginant qu'on la lui dérobait à l'instant même.
Un silence s'installa, bientôt brisé par les pleurs des deux êtres qui se disaient au revoir.
« Prenons une photo ! s'exclama soudain Miyamoto avec un sourire de façade. »
Jessie quitta les genoux de sa mère, gémissant toujours. Pendant que sa mère cherchait l'appareil photo, elle observa les fruits et les déjeuneiges sur la table. Les cœurs avaient fondu ; de multiples flaques d'eau dessinaient des auréoles sur le bois.
« Allez, viens ! l'appela Miyamoto, l'objet à la main. »
Elle positionna Jessie devant l'appareil, la supplia de lui faire son plus beau sourire. La petite fille n'y arrivait pas ; les larmes couvraient ses joues. Ses mains les essuyèrent comme elles le pouvaient.
Miyamoto dût se décider à prendre un cliché avant de partir. Elle appuya sur le bouton qui immortalisa sa petite fille larmoyante. Heureusement sa robe orange et ses couettes entourées de deux beaux rubans mauves égayaient un tant soit peu la photo.
Elle tira le cliché de l'appareil et l'observa quelques instants. Si elle disparaissait, la dernière image qu'elle aurait de sa fille serait de la voir malheureuse, les poings serrés contre ses yeux.
Son sac sur le dos, Miyamoto ouvrit la porte pour gagner l'air frais. Jessie s'accrocha à ses jambes dans l'espoir vain de la retenir. Miyamoto l'embrassa sur chaque joue, posa une caresse sur son front et l'étreignit de longues minutes contre sa poitrine. Au creux de son cœur, elle entendait de nouveaux les pleurs étouffés de sa fille.
Dehors, le camion qui allait l'emmener klaxonna à plusieurs reprises. L'étreinte s'interrompit. Pour la première fois de sa vie, Miyamoto quitta son foyer avec des regrets. Elle avança vers le camion en traînant des pieds sur le manteau de neige. Malgré le vent qui sifflait dans ses oreilles, elle entendait les sanglots que laissait échapper sa fille sur le pas de la porte.
Une fois à l'arrière du véhicule, elle considéra sa maison comme pour la dernière fois. Jessie était debout, les bras ballants, le regard vide. Ses larmes cherchaient un destinataire à qui les envoyer. Miyamoto agita une main derrière la vitre du camion qui s'éloignait ; Jessie ne pût répondre, effondrée. Ses jambes l'avaient lâchée ; l'enfant reposait sur le sol froid de l'hiver.
*** Cela faisait maintenant deux jours que Miyamoto cherchait assidûment Mew. L'exploration n'avait rien donné de concluant mais elle ne souhaitait pas revenir les mains vides au quartier général. Quelle déception ce serait pour Mme. Boss ! Adieu promotion et retraite tant convoitées! Certes Jessie lui sauterait au cou ; mais en rentrant à la maison elle ramènerait aussi la pauvreté et l'espoir mort de pouvoir mieux vivre un jour. Le renoncement ne faisait pas partie de ses options. Cette mission était la seule chance pour l'agent d'élite de se démarquer dans sa hiérarchie ; un moment de consécration dans sa carrière. Pour le moment son projet était gelée comme le sommet du Mont Sélénite qu'elle arpentait.
Le paysage se résumait à une uniformité de blanc sans aucun contraste. La seule chose qu'elle eut la chance d'apercevoir fut un cabanon dans lequel elle s'abrita durant de longues heures. Ce refuge était dépourvu de chaleur et de sympathie : il n'y avait aucun meuble ni lit. Les sandwich que l'agent avalait était aussi froid que la neige elle-même.
Sur son matelas, elle avait longtemps contemplé la photo de Jessie. Pour se la rappeler de manière plus concrète, elle avait préparé des déjeuneiges en forme de cœur et les avait englouti, songeant aux remerciements que lui aurait prodigués sa fille si ça avait ses cœurs à elle qu'elle aurait dégusté.
Que faisait-elle à cette heure ? Pleurait-elle toujours son absence ? Miyamoto se l'imaginait blottie dans sa chambre, seule, sans aucune autre compagnie que ces poupées abîmées.
A l'aube du troisième jour, une tempête se déclara. Avec une bonne dose de courage, l'agent d'élite prit la décision de partir quand même à la recherche du Pokémon. Avant de quitter son refuge, elle emmitoufla le cliché de sa fille contre sa poitrine pour la protéger de la neige, pour éviter de la perdre.
Les bourrasques de vent figeait Miyamoto, lui donnant l'impression de faire du sur-place.
Soudain la tempête cessa ; une auréole dorée surgit de l'horizon que dessinait les montagnes. Une forme gazeuse apparut faiblement devant Miyamoto. A mesure que les rayons du soleil se propageaient sur la mousse neigeuse, la silhouette gracile se faisait plus lumineuse. Une queue de plusieurs centimètres se profilait ainsi qu'une tête avec deux gros globes bleus azurs.
« Est-ce lui ? »
Miyamoto tira de sa poche le cliché représentant Mew et fit un travail de comparaison. Cela correspondait !
« Qu'est-ce que... »
En jetant un œil aux alentours, elle vit la tempête de neige se déchaîner. Bizarrement elle était protégée du vent et des flocons qui tombaient abondamment. Soudain elle comprit : Mew la retenait dans une sorte de sphère qui l'abritait. Pourquoi faisait-il cela ?
« J'ai entendu dire que les Mew n'approchent que les personnes aux cœurs purs... Est-ce mon cas ?... »
Miyamoto se considérait comme une criminelle sans scrupules. Elle allait devoir capturer ce Pokémon qui lui révélait au beau milieu d'une tempête qu'elle était peut-être quelqu'un de bien...
Mew s'approcha furtivement d'elle et lui désigna sa poitrine. Miyamoto ouvrit son blouson et fit tomber le cliché de Jessie.
« Je suis une mère avant d'être une criminelle.. C'est ce que tu essayes de me dire... N'est-ce pas ? »
Mew lui désigna la montagne avec sa queue. Partir ? Retourner auprès de Jessie ?
Le soleil se levait ; en l'admirant, Miyamoto réalisa que le plus important pour sa fille n'était pas l'argent ni le bonheur matériel. Mais sa mère. Le fait qu'elle ai pleuré lors de son départ exprimait une douleur jamais atteinte jusqu'alors. Même la pauvreté n'avait pas rendu Jessie aussi malheureuse : elle venait d'en prendre conscience. Ce qui rendait la petite fille si triste était la possibilité de perdre sa mère à chaque instant, quand elle n'était pas à la maison. Miyamoto s'était rendue compte que leur train de vie modeste n'affectait aucunement Jessie qui s'y était habituée depuis son plus jeune âge.
Ce qu'elle souhaitait de tout son cœur c'était de rendre sa fille heureuse et finalement elle l'était. Jusqu'à ce que sa mère décide d'accepter des missions qui l'éloignaient de son foyer.
Miyamoto réalisa, l'aube devant ses yeux, qu'elle s'était trompée. Le bonheur n'était pas dans la capture de Mew ; le bonheur n'était pas dans la promotion ni dans la retraite savoureuse que lui offrait la Team Rocket sur un plateau d'argent ; le bonheur résidait dans sa maison, avec Jessie reposant sur ses genoux.
Mew s'effaça sous les nuées solaires qui se levaient ; Miyamoto rebroussa chemin. En tournant les talons, elle sentit le froid l'accabler et la mordre. Le bouclier de Mew s'était évaporé, la laissant aux prises avec la tempête de neige. Les bourrasques étaient suffisamment violentes pour arracher la photo de Jessie des mains de sa mère.

Malgré ses efforts pour la récupérer, elle perdit de vue le seul bien lui rappelant son objectif : rentrer chez elle retrouver sa fille.
Miyamoto fit son possible pour progresser malgré le vent qui tambourinait son dos, ses cheveux battaient la mesure. Impossible de savoir où se elle trouvait. Entre ses doigts glacés était nichée la photo de Mew ; elle la laissa échapper, avec le seul regret de pas pouvoir échanger ce cliché du Pokémon contre celui de sa fille, désormais recouvert de neige.
Une forte vibration la fit vaciller et trébucher. Elle entendit comme un roulement puissant traverser la montagne.
« Une... une avalanche ? »
Le souffle coupé, les mains tremblantes, elle s'éloigna le plus possible du grondement qui la rattrapait à chaque fois un peu plus. Miyamoto songeait à la bêtise qu'elle avait commise en laissant Jessie seule à jamais. Elle sanglota, appela à l'aide, prononça dans un dernier hurlement le prénom de sa fille. Un gigantesque monticule de neige l'enveloppa dans un fracas terrible. Puis ce fut le silence, au sommet du Mont Sélénite.
*** Quelques jours après la disparition de Miyamoto, Jessie retrouva dans la boîte aux lettres la photo que sa mère avait prise lors de leurs adieux. Au dos, la petite fille reconnut l'écriture de sa mère :
"Sache que malgré ce qui m'arrivera, je t'aimerais toujours.
Le bonheur n'est pas dans le confort et la soif matérielle mais réside parmi les êtres les plus proches."