Chapitre 6 - It's a Saturday Night.
Mirror Signal - All Along.Le Grand Hall : scène regroupant joie et tristesse, ceux qui n'ont pas eu la chance de se qualifier se voient dans l'obligation quitter les lieux. Désormais il ne reste plus que les qualifiés. On respire déjà un peu mieux, même si l'euphorie générale est toujours présente, des clans commencent déjà à se former, il est facile de distinguer ceux qui se prennent pour des leaders voire même des petits champions.
Mais pour l'instant je suis juste heureux, ce fut un combat éprouvant, cette bonne femme n'était pas une tendre ni une débutante en la matière. Puis-je donc me permettre d'être un peu orgueilleux ?
Ma tête vire de gauche à droite, j'ai l'impression d'être un phare à chercher comme ça mais je trouve enfin mon bateau égaré, David ! Je m'empresse de le rejoindre, il a su vite prendre ses marques ici, déjà adossé contre mur, une canette à la main.
-Hey, t'es là depuis longtemps ? Je demande innocemment, encore essoufflé du combat précédent
-Environ une bonne vingtaine de minute. Dit-il en regardant nonchalamment sa montre.
-AUTANT ?
Il commença à me raconter que son adversaire ne fut qu'une distraction pour lui, qu'il n'avait eu besoin que de Pijako. Ma bouche grande ouverte, je le dévisage : Est-il vraiment humain ? Son Pijako ne serait pas en vérité un Mew déguisé ? L'enquête reste ouverte.
Le personnel affilié à l'hôtel met en place un petit buffet pour célébrer nos premières qualifications, nos premiers combats pour certains et je dois avouer que cela tombe très bien, je meurs de faim. David a l'air aussi très heureux à la vue des dresseurs respirant la joie de vivre, la bonne humeur, remotivés, il se permet de m’ébouriffer les cheveux en voyant mon grand sourire.
-Tu vois ? C'est ça être un dresseur : de l'épanouissement. Quelle connerie d'avoir trop institutionnaliser ça.
-Hmm hmm, f'as fien fraison ! J'essaye d'articuler, un pain en chocolat enfourné dans ma bouche.
Actuellement l'entente générale est plutôt bonne, des liens se forment entre les dresseurs qui ne connaissaient pas encore jusque maintenant, avec David on arrive à faire ami-ami avec un couple un peu plus âgé que nous : une fille plutôt réservée qui ne fait que s'accrocher au bras de son copain qui lui est le cliché du jeune sportif, brave et aux petits soins pour sa copine, Perrine et Luke (
NDLA: à prononcer Luké), ils sont le couple mignon par excellence mais ils ont le mérite d'être sympathique, malgré le fait que je ne les vois vraiment pas aller loin dans la compétition.
Se joint à nous par la suite un garçon un peu plus jeune que nous, un peu rond, ses joues rondes ressemblent à deux belles pommes dorées au four, il ne parle pas des masses mais les seules fois où on l’a entendu c'était pour se vanter de sa note frisant les 70/80, il a aussi une fille de notre âge, aussi ancienne étudiant, une rousse aux cheveux très longs avec des grosses lunettes façon hispter qui se prend pas trop la tête et qui rit pour pas grand chose, elle a au moins la prétention d'apporter de la bonne humeur au petit groupe, comment elle s'appelle déjà ? Marianne ? Marie ? Michelle ? Maria, oui Maria c'est ça.
Les lumières du hall commencent à faiblir, maintenant dans une ambiance tamisée, elles se recentrent sur la grande scène située près du mur du fond, une installation digne des plus grands théâtres. Auguste apparaît triomphalement, triturant sa moustache, une salve d'applaudissement retenti à son apparition. Il se place derrière le pupitre prévu pour l'occasion.
Personnellement ça ne me fait ni chaud ni froid mais pour beaucoup c'est un véritable messie, un Dieu vivant à son échelle, mais bon il a un seul et unique pouvoir : l'argent.
Son discours est tristement long, ne tourne évidemment qu'autour de lui, raconte son parcours incroyable dans la finance, il a commencé avec rien et est devenu l'un des plus riches de ce monde, le self-made-men de base.
-(...) Félicitations encore à tous pour être arrivé jusqu'ici, mais l'aventure est encore longue et j'attends que vous vous exaltiez lors cette compétition ! Ainsi, lors de votre seconde participation prévue pour demain, les juges seront physiquement présents dans les salles, une nouvelle pression sur vos épaules. Ne vous laissez pas décontenancer, dites-vous que c'est un avant goût, que plus tard tout un public viendra vous regarder et vous encourager !
Maintenant qu'il y a moins de participants et donc plus de juges, les combats vont se dérouler sur une semaine pour chaque aile, il vous faudra vérifier le planning des horaires sur les écrans se situant partout dans le hall pour connaître votre passage. Dans un dernier point je voudrais parler avec vous des différentes assistances techniques et pédagogiques mises à votre disposition, plusieurs professeurs spécialisés vous sont accessibles gratuitement pour du soutien, ainsi qu'une arène de combat pour vous entraîner, des guides, des points de ventes, tout ce qui concerne les dresseurs et l'éducation pokémon est ici.
Suite à ce long discours je vous souhaite à tous un bon courage et un bon séjour dans nos locaux !
Je déteste ce type. Il dégage rien de bon. David lui n'a pas perdu de temps et s'aventure déjà dans une boutique de vêtements spéciale pour pokémon, je le suis sans protester.
Pijako en profite pour sortir, déboussolé face à tant de tenues et de pièces de collection (car oui, il y a des créateurs spécialisés pour les pokémon, où va le monde ?). Tout ce qu'il arrive à lâcher c'est un "Magnifaïk", David s'affaire à trouver une pièce particulière, de mon côté j'en profite pour acheter une brosse et un nécessaire de nettoyage.
David me revient heureux et me tend son piaf doué de parole habillé d'un noeud papillon noir. Il jubile, prend quelques selfies, en fait des caisses comme à son habitude lorsqu'il est question de ses pokémon. Les amis servent parfois à parler, rigoler, à raconter des histoires dénuées de sens, mais le mien il s'extasie devant un noeud papillon.
_________Je savais que cette salle ne serait pas remplie de monde, elle doit être ma préférée ici, aux allures de crèche avec ses couleurs vives et ses petites fresques enfantines. Nous sommes dans l'espace apprentissage et développement du bonheur, pour faire simple des petits enclos que l'on peut louer pour soi, d'une taille raisonnable on peut ainsi lâcher ses pokémon, s'asseoir avec eux, les nourrir, les soigner, et j'en passe.
Un espace conçu juste pour le dresseur et son équipe et rien d'autre, entouré de barrières en bois à la Tom Sayer. Mon espace est teinté d'un bleu pastel, c'est vraiment reposant. Je lâche mes trois pokémons : Arakdo, Rozbouton et Embrylex, les deux premiers se jettent sur moi comme à leur habitude, ces pokémons sont des enfants qui adorent être cajolés, ce que je fais à chaque fois. Embrylex de son côté reste encore sur la défensive avec moi mais commence à s'ouvrir à ses petits camarades.
J'enlève mes chaussures pour être plus à l'aise et commence à bouquiner un ouvrage sur les types sol, qui m'est complètement inconnu, il faut dire que je ne pensais jamais attraper un pokémon de ce type, mais je dois avouer que ce petit boudeur est très mignon, même avec son air renfrogné.
Je mets en pause ma lecture pour me consacrer au petit dernier. Après plusieurs tentatives je parviens à obtenir de lui la démonstration de quelques attaques, agile, précis, efficace, il est un très bon élément.
Mon regard se perd sur un schéma expliquant la composition biologique d'un Balbuto et je me pose sur Rozbouton, sautillante comme à son habitude mais s'arrête soudain, alerté par quelque chose puis son petit corps scintille, ayant pour effet d'effrayer le boudeur qui vient se réfugier dans mon dos, sous la panique je crie, essayant d'appeler de l'aide mais son corps se met à se modeler en quelque chose de nouveau, elle grandit de plusieurs centimètres avant que son voile majestueux ne disparaisse pour me laisser découvrir sa nouvelle enveloppe : Rosélia.
Majestueuse, plus grande, des roses, une odeur encore plus agréable que l'ancienne, elle se jette sur moi en poussant des petits cris de détresse après avoir vue la larme coulant le long de ma joue.
-Je ne suis pas triste Rozb... Rosélia, au contraire, je n'ai jamais été aussi heureuse. Je sanglote avant de la serrer fort contre moi.
__________Félicien et moi décidons après notre excursion d'aller nous promener dans le parc se situant juste à la sortie de la tour, il fait nuit mais ça n'enlève en rien le charme de celui-ci, au contraire, les illuminations sont superbes, des Lumivoles et Mucioles dansent avec grâce autour des lampadaires, des Hoothoots poussent leurs cris, se répondant les uns les autres. Le calme me charme facilement, je me pose sur l'un des bancs, plus détendu que jamais.
-OH IL EST BEAU LUI ! JE LE VEUX !
Moment trop beau pour durer, Félicien a repéré un Wattouat, Evoli lui fait face en grognant. La première fois que je vais assister à un "combat" de nuit, je vais guetter ça.
-Evoli, bélier !
La renarde s’élance sur l’animal chétif, apeuré il ne tente rien et se prend l’attaque de plein fouet, Félicien envoie directement une ball sur lui. La capture se réalise instantanément, comme seule réaction je gratte ma barbe de trois jours.
-Et bien… Bravo jeune dresseur, j’imagine ? J’essaye de bredouiller.
-Merci merci merciii ! Gémit-il, tout content de sa capture “très compliquée”.
Maria déboule face à nous, rouge de rage, les poings fermés. Elle se dirige dangereusement vers Félicien pour lui asséner un violent coup dans la mâchoire, je parviens à la stopper en saisissant son poignet d’une main, mon ami lui n’a pas réagit, encore heureux de sa victoire.
-Qu’est-ce qui te prends toi ? Dis-je en haussant vraiment le ton.
-M-mais… J’avais vu ce pokémon au loin, je le course depuis tout à l’heure…
-Que tu le veuille ou non il l’a capturé avant toi, ferme-la un peu maintenant.
Je vois sa colère tout juste dissipée remonter instantanément, une vraie plaie cette gamine. Elle tente à nouveau de me frapper, alternant le torse, la tête et mêmes certaines parties intimes mais rien ne m’atteint, au bout d’un moment je lui fais une proposition :
-Tu sais… On est désormais des dresseurs, peut-être de seconde zone, mais lorsque deux dresseurs ont des différents, ça se règle par un combat. tu as osé frapper Félicien, alors c’est comme si me défiais aussi. On règle ça sur le terrain, ça te va ?
-OK.
Et voilà dans quoi je me suis embarqué avec cette gosse, nous nous dirigeons dans un silence de mort vers l’arène d’entraînement, Félicien nous suit à la trace sans trop savoir ce qui vient d’arriver.
Nous arrivons dans la grande salle, quelques personnes discutent. Mon adversaire se place en face du terrain, celui-ci est d’une belle couleur acier, neutre et sans aucune contrainte climatique ni structurelle, une surface plate.
Félicien s’improvise arbitre et lance le début du combat, deux pokémon chacun. Maria envoie un magnifique Tropius, il est immense, ses larges feuilles sont incroyables. Je ne peux pas lui reprocher de ne pas bien entretenir ses compagnons.
J’envoie mon Meios, elle ricane à sa vue, à sa place je serais sur mes gardes.
Elle engrange directement sur un bélier de la part de son pokémon, le mien esquive facilement et réplique avec plusieurs Vagues psys plus ou moins grosses, plusieurs s’écrasent sur le crâne du pokémon, qui en ressort confus.
Malgré tout elle parvient à garder son calme et seulement en le rappelant par la voix elle arrive à le faire sortir de sa tourmente et enchaîne directement avec Feuillemagik, les feuilles aiguisées et brillantes se plantent dans Meios qui rebondit au sol.
-Et maintenant Plaquage ! Ordonne-t-elle la paume en avant.
L’énorme animal se lève les deux pattes en avant et s’élance à toute vitesse sur le pauvre pokémon.
-Protection !
Celui-ci s'exécute instantanément, une cage vitrée se forme autour de lui avant de ce prendre l’attaque Plaquage, le Tropius est repoussé violemment, la protection se brise directement.
-Continue comme ça avec Puissance Cachée !
Le pokémon produit plusieurs boules lumineuses autour de lui, plusieurs lames de roches en sortent et viennent érafler l’adversaire.
Il est vraiment résistant, sûrement l’un de ses meilleurs pokémons. Je n’ai pas d’autres options pour expédier ce combat.
-Il est temps de conclure, Explosion !
Mon Méios s’éjecte et s’accroche sur le dos du pokémon végétal, il s’affole, tente de se rouler, de sauter mais rien n’y fait, il est collé. Une énorme explosion s’en suit, un souffle énorme balaie le terrain. Après que la fumée se soit dissipée, les deux pokémon sont à terre, K.O.
Elle s’en mort l’ongle, ne s’attendant sûrement pas à ça. Sans prononcer un mot, une ball ricoche sur la surface de combat et un magnifique Ponyta apparaît.
J’envoie mon cher Persian, il miaule de joie, ça fait longtemps que je ne l’ai pas sorti pour combattre.
-Persian, Tunnel !
En un bond il se terre dans le sol, prêt à se jeter sur sa proie. Maria ne comprend plus rien, je vois qu’elle est complètement perdue. Elle n’a pas le temps de réfléchir que mon félin saute hors du sol et envoie valser son petit poney et profite de sa vulnérabilité pour infliger une énorme attaque tranche dans le cou du pokémon qui retombe fatalement sur le sol, vaincu.
Sur le point de pleurer je m’avance vers elle pour poser une main rassurante sur son épaule, elle n’ose même plus me regarder dans les yeux.
-Tu as très bien combattu, Maria. Tu as parfaitement ta place ici, ne te juge pas autant. On peut rester amis ? Dis-je de ma voix la plus rassurante et posée qui soit.
-T’es qu’un con, mais t’es gentil quand même ! Me dit-elle avant de se jeter à mon, le sourire au lèvres.
Quelques applaudissement retentissent, un petit public s’est formé pendant le combat, nous faisons une révérence très exagérée qui fait rire notre petite assemblée.
___________Disclaimer : désolé du petit retard, la Fac me prend pas mal de mon temps en ce moment, mais ça va aller mieux par suite ! Donc désolé pour le chapitre qui n'est pas excessivement long, MAIS guettez bien cette fic car je compte sortir un chapitre un peu spécial genre ce soir ou demain, moins long que les autres mais qui donnera quelques détails sur l'histoire ! (de plus j'ai vraiment lésiné la relecture, désolé héhéhé)
Happy Easter ! :)
