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Total Genesis de Serian Norua



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Informations

» Auteur : Serian Norua - Voir le profil
» Créé le 14/03/2016 à 19:59
» Dernière mise à jour le 09/07/2016 à 17:41

» Mots-clés :   Aventure   Présence d'armes   Sinnoh

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Chapitre 5 : Un nouveau foyer
Lorsqu'on recherche quelqu'un, quelle est la meilleure stratégie pour retrouver cette personne ? Si vous, lecteurs, vous êtes déjà retrouvés dans cette situation, vous savez que plusieurs choix s'offrent alors à vous. Le premier est de bêtement crier le nom de la personne. C'est stupide au possible, mais ça a tout de même le mérite, si votre voix peut atteindre la cible, de fonctionner – a ce titre, je vous recommande d'essayer un jour. Cependant, là où on vient se prendre un mur, c'est quand on ne connaît pas le nom de la personne. En effet, il est plus juste, à ce moment-là, d'envisager une autre possibilité. Vient donc, pour un succès à plus long terme, la pose d'affiches un peu partout. C'est très efficace, comme les gens autour de vous ne vous prendront pas pour un (ou une) idiot(e) fini(e), et comme beaucoup de monde pourra prendre connaissance de votre désir de retrouver ladite personne. Mais, encore une fois, il y a un hic, dans le cas ou vous ne savez pas à quoi ressemble la personne que vous recherchez. Bon ; imaginez maintenant que vous ne connaissez pas le nom de celui ou celle que vous cherchez, et que vous ne l'avez jamais vu(e). Si vous comprenez cela, alors vous savez ce que ressent la-jeune-femme-habitant-un-appartement-du-centre-de-Zeon-City-et-venant-d'apprendre-que-son-neveu-est-encore-en-vie-et-se-balade-sûrement-non-loin. Du moins ce serait sympathique, à défaut d'être utile. Comme il serait impromptu de s'éterniser davantage, voici une dernière remarque de notre cher narrateur.

L'action, comme cela a été indiqué quelques chapitres auparavant, se déroule trois ans après les tragiques événements du village de Laim. Toutefois, cette période n'est pas encore narrée, puisque nous nous attardons à ce qu'il s'est passé une fois Sinnoh descendu de sa montagne. De ce fait, veuillez patienter encore un peu avant de retrouver un récit fluide et cohérent.

Cordialement, le Narrateur.

Comme le devoir l'avait extirpée tôt du lit le matin, la jeune femme – qui se nomme Chloé Larisa, au passage – s'était mise en tête d'imprimer une centaine d'affiches, sur lesquelles elle avait écrit « Cherche jeune garçon, treize ans environ, cheveux argentés. Me contacter par Pokématos. » Suivait son numéro. Elle avait en tête de les accrocher un peu partout en ville de manière à attirer l'attention des citoyens comme de Sinnoh. Une autre idée avait d'ailleurs germée dans son esprit : indiquer son identité, non pas sous le nom de Chloé Larisa, mais de Chloé Erica Beth. Pour être exact, la jeune femme portait bel et bien ce nom, comme ses parents avaient décidé de faire du prénom de sa sœur aînée son second prénom. Jamais elle ne s'en était plaint, et la vie avait fait qu'au contraire, elle en était fière. En revanche, elle ne possédait pas le nom Beth, mais ça n'avait que peu d'importance. Ainsi, en voyant la fiche, le garçon saurait qu'une femme portant quasiment le même nom que sa mère le cherchait. Sa réaction pouvait être tout à fait inattendue, mais Chloé espérait qu'il serait curieux et désirerait en apprendre plus.

Alors, armée de toute sa volonté de même que ses papiers et de sa colle ultra-forte, elle sortit de son appartement, s'assura de fermer à double tour, rangea la clé dans sa poche, et réajusta le tapis à l'entrée, sur lequel était écrit « BIENVENUE ». Sale et usé, tels étaient les deux adjectifs venant à l'esprit de la jeune femme chaque fois qu'elle l'observait. Elle descendit les marches reliant le rez-de-chaussée au neuvième étage quatre à quatre, trop impatiente pour prendre l'ascenseur, et tel un oiseau, atterrit en douceur dans le hall de l'immeuble, avant de reprendre sa course pour sortir. Un léger vent frais, glissant entre les gratte-ciels resplendissant de mille couleurs, vint lui caresser le visage. Comme à son habitude, elle se retourna pour jeter un rapide coup d’œil en direction de sa fenêtre, comme un au-revoir tardif. Et cette transition, par la même occasion, nous permet de détailler comme il se doit le bâtiment dans lequel Chloé Larisa, alias Chloé Erica Beth habite. Il s'agit d'une résidence, formée par quatre grands immeubles, ces derniers s'élevant jusqu'à une quinzaine d'étages au-dessus du sol. Les façades sont peintes d'un gris sombre pour la première moitié, suivie d'une nuance plus claire, dont le rôle semble être de faire contraste et donner une touche de modernité à l’édifice, déjà moderne en lui-même. Tout le reste est sans grand intérêt puisque soit, de la position où elle se trouve elle ne pouvait le voir, soit c'est vraiment inutile.

Après qu'elle eut embrassé du regard son nid, elle se mit à courir, cherchant un premier endroit propice à la pose de son affiche. En tout premier lieu, ses yeux se posèrent sur un centre Pokémon. Oui, les infirmières y sont toujours gentilles, et c'est un bâtiment fréquenté par beaucoup de monde. Décidée, elle s'y hâta, et alla trouver la première employée inoccupée qu'elle voyait.

« Bonjour, fit-elle essoufflée, pourrais-je vous demander un service, s'il vous plaît ?

- Bien évidemment, lui répondit l'infirmière, tout sourire. Que puis-je pour vous ?

La jeune femme attrapa alors un papier, et lui tendit. Son interlocutrice détacha son regard d'elle, et se concentra à lire ce qui était écrit sur l'affiche.

- Comme c'est indiqué, je cherche un enfant de ma famille, dont je ne connais ni le nom ni l'aspect exact. Si je suis venue, c'est car j'espérais que vous pourriez accrocher cette feuille ici, aux yeux de tous.

- Je comprends. Normalement, il ne devrait pas y avoir de souci. Si cela ne vous gène pas, je vais vous en prendre une deuxième également, et nous vous contacterons s'il y a du nouveau. »

Chloé la remercia d'un geste rapide, puis sortit en courant dans la rue, à la recherche d'où poser ses autres affiches.

Toute la matinée durant, elle avait collé ses papiers aux murs de la ville, dans les petits commerces ou dans les bâtiments de service publique. Alors qu'elle était entrée dans un autre Centre Pokémon, une infirmière lui avait conseillé d'indiquer sur la feuille, comme instruction, de s'adresser à un centre Pokémon en cas d'informations. En effet, c'était beaucoup plus simple, puisque les gens n'avaient pas à mémoriser le numéro de téléphone. Lorsque son stock fut totalement épuisé – et elle, dans le même temps –, elle appela un taxi et rentra aussitôt chez elle, pour préparer la nouvelle version des affiches.

« Je t'ai laissé dormir une nuit de plus à l'extérieur, car je sais que tu es solide, mais je ne t'y laisserai pas pour autant un jour entier de plus ! »

Sinnoh, à la même heure, se promenait en ville, perdu dans ses pensées les plus profondes. Il était décidé à trouver, avant la fin de la journée, un vrai lieu où dormir. Étonnement, il ne se décourageait pas, et ne se laissait pas abattre. Toutefois, cette détermination à vivre ne l'aidait pas à trouver une solution, et une petite voix dans sa tête lui disait qu'il devrait retourner dans le parc une nuit de plus. Cependant, bien que psychologiquement il fut au top, ce n'était pas le cas physiquement : la faim le tiraillait, et les brûlures du froid ne l'avaient pas laissé indemne. Il lui fallait vite trouver une solution, sans quoi il y passerait, c'était certain. Parfois, il humait de délicieuses odeurs de nourriture, et dans ces moments là, son ventre le tiraillait encore plus que ses engelures. Enfin, quand il marchait, ses habits déchirés ne laissaient pas indifférents les gens qui le croisaient, et certains sursautaient, pris par surprise par cet individu en triste état. C'est à croire que Chloé Larisa aurait bien fait d'indiquer que le garçon qu'elle cherchait était habillé comme un sans-abri.

Et en parlant de cela, Sinnoh, au détour d'une rue, tomba nez à nez avec une boulangerie. Il resta scotché devant la vitrine, bavant presque sur le verre, contemplant les viennoiseries présentés. Il glissa le long de la paroi transparente, et tandis qu'il salivait devant des pains au chocolat, il aperçut du coin de l’œil un papier collé à la vitre, gênant son régal visuel. Intrigué, il entreprit de le lire, et troublé dans un premier temps, il laissa échapper un cri de surprise en découvrant le nom de la personne qui le cherchait. Il fit volte-face, et aperçut par chance un homme en train de téléphoner. Le jeune garçon attendit qu'il eut fini sa conversation, et se dirigea alors rapidement vers lui.

« Excusez-moi, euh... fit Sinnoh, gêné.

L'homme, quant à lui, lui adressa un sourire plein de bienveillance. Malgré son visage marqué par de grosses cicatrices, il inspirait la bonté et l'honnêteté. Il était très grand et large, avait une légère barbe de quelques jours, et les cheveux grisonnants, ramenés en une courte couette.

- Que puis-je pour toi, mon garçon ?

- Je viens de voir que vous possédiez un téléphone... Pourrais-je passer un appel avec ? dit-il, timidement.

Il aperçut alors un Pokémon, marchant face à lui, et son regard changea brutalement : de ses yeux semblaient jaillir la haine et le dégoût envers cet être immonde qui se traînait au sol – un Zigzaton. L'homme, intrigué par la lueur soudaine émanant du regard de l'enfant, se tourna vers la créature derrière-lui, puis revint vers le garçon. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il comprit quelle était la raison de ce changement d'attitude.

- Tu les détestes, n'est-ce-pas ? Je te comprends.

Les paroles de son interlocuteur détachèrent Sinnoh de ses pensées, et il regarda de nouveau vers lui.

- Que sont les Pokémon, pour toi ? poursuivit l'homme.

- Des monstres qui doivent disparaître, répondit-il sans hésitation, sans même s'en rendre compte

Ces mots jaillissaient de son cœur, et l'autre le comprit évidemment. Ce jeune garçon, clairement, n'avait pas à la bouche que des propos superficiels, et à en juger par son regard, il pensait ce qu'il disait.

- Tu es intéressant... Je vais t'offrir mieux qu'un simple appel, jeune homme. Tu habites ici, j'imagine ?

- Non... Je n'habite nulle part, fit timidement Sinnoh.

L'homme à la couette le contempla de la tête aux pieds, et cela paraissait en effet logique, au vu de l'état de ses vêtements.

- Je vois... As-tu des parents ?

Le garçon fit non de la tête, et aussi triste que cela puisse paraître, cette réponse lui parut encore plus évidente.

- Si tu le souhaites, je peux t'offrir un endroit où vivre, de quoi manger, tout ça aussi longtemps que tu resteras. Tu seras au chaud, avec de nouveaux habits, et là où tu seras, tu pourras également trouver des amis ! Alors, fit-il en se baissant au niveau de Sinnoh, me fais-tu confiance ?

Il plongea son regard dans celui de ce dernier, et il lui fut impossible de dire non.

- O...Oui.

L'homme se releva, et tendit sa main vers l'enfant, ébloui par tant de bonté de la part de son sauveur. Il la saisit, et l'autre lui sourit.

-Si tu n'as rien à faire, je vais te faire visiter ta nouvelle demeure. En tant qu'homme, je ne peux laisser un jeune garçon seul dans le froid de la rue. C'est inhumain. »

Pour la première fois depuis la disparition de sa famille, Sinnoh sourit, et en l'espace d'un instant, avait oublié l'étrange affiche mentionnant un jeune garçon aux cheveux argentés, et écrite par une femme ayant le même nom que sa défunte mère. Pour la première fois depuis qu'il était là, il semblait avoir retrouvé sa joie de vivre d'avant, et oublié tous ses malheurs. Oui, le sourire de cet homme ne pouvait être celui d'une personne aux mauvaises intentions, et c'était certain, il lui apporterait le bonheur qu'il avait perdu.

L'homme lui fit alors traverser quelques rues, et après cinq minutes de marche, ils débouchèrent face à un immense bâtiment tout de verre recouvert, brillant de mille feux. En lettres capitales étaient écrits « SPP » sur la façade. Comme l'homme lui indiquait qu'ils se dirigeaient ici, il devança la question de Sinnoh et poursuivit en disant que ces trois lettres signifiaient « Société Protectrice des Pokémon ».

« Toutefois, continua-t-il, ce n'est qu'une couverture, on va dire. Mais tu en apprendras plus une fois à l'intérieur.

Il entraîna le jeune garçon vers le magnifique bâtiment, et à peine fut-il entré dans le hall que la blancheur et la clarté des lieux l'éblouirent. Il s'agissait d'une immense pièce au sol et aux murs marbrés. Face à lui se trouvait un grand escalier, et à droite duquel était installé un comptoir d'accueil en bois, très moderne. De l'autre côté, un grand ascenseur occupait l'espace mural. Et enfin, en face de ce dernier, une fontaine. Vous savez, celles pour boire.

- Je ne t'ai pas encore demandé ton nom, qu'est-ce ?

- Sinnoh, répondit celui-ci.

- D'accord, Sinnoh. Alors laisse-moi t'expliquer brièvement pourquoi nous sommes ici. Cet immeuble est censé abriter le siège à Zeon de la Société Protectrice des Pokémon, – il baissa la voix – mais en réalité ce n'est pas vraiment une société visant à les protéger. Je ne peux pas encore t'en dire beaucoup, car le personnel de celle-ci, du moins les petits employés, ne sont pas au courant.

- Pourquoi me dire tout ça ?

L'homme sembla réfléchir un instant, le regard perdu dans le vide de l'escalier.

- Parce que j'ai tout de suite vu que tu l'avais, cette haine des Pokémon. Et c'est ce qui nous unit, toi, moi, et des centaines d'autres personnes travaillant ici, à mes côtés.

- A la SPP ? demanda le jeune garçon.

Son interlocuteur sourit, puis tourna la tête vers lui.

- Non. Au GEP. »