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Au-delà du combat. de Mister Mat



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Informations

» Auteur : Mister Mat - Voir le profil
» Créé le 14/03/2016 à 19:55
» Dernière mise à jour le 19/03/2016 à 13:47

» Mots-clés :   Action   Humour   Kanto   Présence d'armes   Présence de personnages du jeu vidéo

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Chapitre 1 - Brusque changement.
Rou-rou, ta journée sera aussi cool qu’un Roucool, rou-rou !

J’écrase fermement ce satané piaf en ferraille de toutes mes forces, depuis le temps que je voulais l’exploser, ça a eu le don de me donner l’envie de me réveiller. C’est bête, c’était super vintage comme réveil, j’avais eu l’occasion de le piquer à mon père et il s’étonnait encore de le voir fonctionner après tant d’années, tout autant que de voir un jeune homme de 20 piges utiliser un réveil alors qu’on a des portables assez performants pour cela. Que voulez-vous, les ondes et tout ce genre de choses… Je protège un minimum mon cerveau, on va dire.

7h50… Je suis à nouveau en retard pour cette ennuyante facultée, quand je pense que je suis obligé d’y aller, ça me désespère, je serais bien resté dormir encore quelques heures, mais ce taré de conférencier prend les présences à son cours magistral. Le bruit des gouttes se fracassant contre ma fenêtre me sort de mes pensée, il fait à nouveau un temps horrible sur Soleilville, quel comble ! J’aime bien cette ville, qui a su rapidement se moderniser après l’ouverture de plusieurs start-ups spécialisées en pokéballs, accessoires pour dresseurs, coordinateurs, éleveurs et j’en passe, en gros un fort secteur Recherche et Développement s’est implanté dans la ville mais aussi cette ville est reconnue pour sa grande beauté et ses quartiers très chics.

En parallèle de cela les meilleures écoles du pays sont ici, on dénombre beaucoup de facultés et écoles privées, toutes spécialement centrées sur les Pokémons. Ingénieurs, Stylistes, Dresseurs, Commerciaux, Médecins, la palette et large mais les places sont de plus en plus chères et donc de moins en moins accessibles pour des étudiants lambdas issus de familles strictement moyennes. Je suis l’un d'eux, n’ayant pas de brillants résultats, très moyens j’ai réussi à entrer dans ce qu’on me proposait, une école standard afin de préparer les futurs dresseurs dans l’exercice convenable de l’entraînement de ses pokémons dans le but de délivrer luttes et combats dans les plus excellentes conditions. Sur le papier c’est magnifique mais dans la réalité le simple statut de “dresseur” a perdu de sa valeur, seulement en quelques dizaines d’années, à l’époque où nos parents étaient adulés lorsqu’ils partaient sur les routes, nous on est mal vu de la société, de toute façon cet enseignement ne sert nullement à partir sur les routes, mais plutôt à nous occuper avant de trouver un vrai job. Le titre de dresseur n’est plus qu’indicatif, ce n’est qu’un titre délivré à la fin d’un enseignement poussé, les champions d’arènes sont du même acabit, ils n’exercent presque plus, ne sont là que pour l’image de marque et livrent quelques combats dans l’année et je ne parle même pas de la ligue et du maître pokémon… Presque invisible médiatiquement.

En quelques mouvements brusques j’enfile un jean noir plutôt basique, une chemise blanche froissée et un léger pull par-dessus, le temps de glisser mon ordinateur dans mon sac à bandoulière et de ranger ma carte étudiante, je bloque sur ma tête, impressionnant de voir à quel point j’ai changer, “Félicien” les lettres de mon prénom sont un peu effacées, mais bref je la place dans ma poche arrière et je m’apprête à sortir quand soudain une boule jaune se place dans mon champ de vision et et dont l’énorme bouche s’ouvre en grand.

- Korillon, j’ai vraiment pas le temps et…

Mon évoli au sol mordillait à présent mon jean, désireux de voir sa gamelle se remplir. Je lève les mains en l’air, vaincu. Je traîne les pas vers ma petite cuisine d’étudiant et verse dans les deux gamelles de la nourriture pokémon bon marché.

- Allez, jetez-vous dessus.

Ces petits monstres ne sont pas faciles à vivre mais je les aime tout de même bien, l’evoli m’a été donnée par ma mère, éleveuse à plein temps de cette race, elle m’en avait fait cadeau lors de mes 16 ans, le korillon avait trouvé refuge ici un soir alors que j’avais laissé ma fenêtre ouverte. Il s’était laissé capturé simplement.

Quelques minutes plus tard, les gamelles vides, je les rappelle dans leurs balls respectives alors qu’ils ont encore la gueule pleine et j’empoigne ma trottinette de ville et dévale les escaliers, haletant. Par chance, j’habite à 5 minutes de l’école, la pluie a faiblie. Comme dirait ma tante : “Les plus courts trajets sont les plus longs parfois !” elle a pas tort, j’ai eu l’impression de mettre un éternité avant d’arriver à destination. 8h05 sur ma montre, je suis en avance sur mon retard pour une fois, enfin je me comprends. Un café brûlant dans la main gauche j’arrive de la façon la plus discrète possible en plein cours de “Mythes et Représentations”, un large sourire se dessine sur mon visage à la vue de mon meilleur ami qui m’a gracieusement gardé une place à côté de lui, assez grand, chatin mais avec des yeux d’un bleu plutôt intense, contrastant bien avec mes yeux marrons assez banals finalement; ses yeux cernés m’accueillent de la sympathie d’un lundi matin mais il s’efforce à sourire tout de même lorsque j’arrive.

- Alors on est en retard ?

- Bonjour déjà qu’on dit David, regarde, tu prends ta main et tu serres la mienne.

Il s’exécute machinalement sans penser à ce que je viens de dire.

- Content ?

- Yep, bon la prof’ est toujours aussi peu captivante on dirait, elle diffuse son film à bas budget bientôt ?

- Bientôt bientôt, elle en parle justement.

Le reste du cours est passé assez rapidement avec le film, la dame qui nous délivre le cours est plutôt déprimée, sûrement à la vue du peu d’étudiants s'intéressant à son cours, préférant plutôt passer le temps du cours sur leurs ordinateurs. J’essaye tant bien que mal d’y mettre de l’envie, mais c’est au-dessus de moi malheureusement, de temps à autre David qui est très bon élève m’encourage, mais même lui n’y parvient pas.

Maintenant 11h00 on décide de s’installer à la cafétéria du campus, peu de monde pour le moment, ça nous laisse le temps de s’acheter un petit quelque chose à grignoter et parler de tout et rien, j’en profite pour sortir Korillon, qui se laisse planer simplement autour de nous deux, lui sort son Pijako qui vint se poser simplement sur son épaule, l’air mesquin.

- Tu l’as entraîné ce Korillon ce week-end comme je te l’ai dit ?

- C’est-à-dire que… Dis-je dans l’espoir de contourner le sujet.

- Tu te fiches de moi ! On est dans un école de dresseur et tu fais même pas le principal : dresser !

Ma seule réaction et de rouler des yeux, il soupire, abandonnant son discours.

- Pustule ! S’exclame son Pijako après coup.

- Pardon ?!

- Désolé, c’est juste qu’il aime taquiner les gens en ce moment, ça lui passera.

Le Pijako semble fier de son intervention et gonfle son torse de volatile. Korillon continue de planer en récitant son prénom de temps à autre. Ses pokémons par rapport aux miens sont très bien élevés, on est d’ailleurs les seuls à avoir des pokémons nous appartenant dans cette école, alors on s’est très vite fait repéré à notre arrivée. On a toujours été ensemble, amis d’enfances et tout ça. Lui est fils d’un champion de Jotho expatrié à Kanto, son père subsiste bien médiatiquement en faisant une carrière dans la politique à côté, il voulait lui ressembler par le passé professionnellement parlant. Je sors de ma bulle lorsqu’il attire mon attention en claquant des doigts.

- Toujours là ?

- Moui moui.
Je m’efforce à débiter en clignant faiblement des yeux.

- Tiens regarde ça…

Il me tend un flyer, très coloré, au vu des partenariats c’est quelque chose organisé par l’Etat, quelque chose de sérieux en gros.

- Je compte m’y inscrire, l’Etat vient de lancer cette campagne dans le but de dynamiser encore plus la région. Kanto déjà bien active veut se redynamiser et retrouver son prestige mondial en terme de combat pokémon. En gros une nouvelle génération de champions d’arènes, pas de frais d’inscription, les anciens champions vont être là en tant qu’évaluateurs, c’est quelque chose de dingue.

Passion qui dégage de son regard et se ses paroles est incroyable, les poings fermés on le voit convaincu et décidé par ce projet. La tête jusque là relevé s’abaisse subitement vers moi, sa voix se calme et se pose.

- Par contre cela veut dire que je dois complètement quitter mes études actuelles et m’engager complètement dans cette compétition de taille.

Son regard devient grave, on est toujours resté à deux depuis le début de nos études le voir partir va être dur et actuellement je me vois mal rester croupir dans cette prison éducative.

- C’est bon marmot relève la tête, je viens avec toi.

- Mais t’es complètement nul !

- J’ai pas dit que je participais, j’ai dit que je t’accompagnais, selon le flyer c’est à Jadielle ? Très bien, on ira en train tous les deux, et même si ça dure des semaines, tant pis, je mets les cours de côté !

Ma phrase à peine lâché qu’il me serre fort dans ses bras comme un meilleur ami peut le faire, c’est ainsi que sans le vouloir (enfin un peu quand même) je me retrouve embarqué pour soutenir un futur champion d’arène, lancé à l’aveugle dans un compétition mondiale.

- Et je suis pas SI nul que ça ! Je suis juste un peu en dessous du niveau que je devrais avoir NORMALEMENT.

Le reste de la journée se déroula tranquillement, de retour à mon appartement je me jette sur mon lit, mes pokémons sortent d’eux-mêmes de leurs balls, mes yeux toujours fixés sur le flyer de la compétition que David m’a gracieusement laissé. Tout le discours fait dedans manque cruellement de sincérité, que du mélioratif, tout a été pensé dans cette large campagne de communication, autant bien le support que le contenu, une liste de sponsors recouvre la dernière page, mon attention se fixe sur le lien du site internet, marquant le temps d’aller jeter un coup d’oeil sur celui-ci. Encore une fois, tout est remarquable sur ce site, une tripotée de vidéos présentant le projets, une interview de chaque membre du Jury, discours sous fond de musique inspirante avec des images de combats, de dresseurs en plein combat, de joie.

- C’est bon je suis à bout. Il faut que je prépare tout… D’ailleurs c’est quand-

Korillon qui avait sans doute deviné que je me poserai cette question se ramène avec le flyer entre ses petites pattes. La compétition débute dans très exactement 3 jours.

- J’ai laaaaaaaaaarge le temps ! Sur ces mots je m’affaisse comme une bûche sur mon empire douillet et m’endors dans la seconde.

La lumière lunaire qui perce à travers mes volets me réveille, il doit être dans les 23h, je prends le temps d’admirer la magnifique Lune qui a décidé de se montrer sous sa plus belle forme, sa magnifique rondeur avec dans mes bras Korillon, insouciant. Cet instant de quiétude se rompt lorsqu’un ours frappe à ma porte, ou du moins à s’en référer à la force des coups.

- SALE LOQUE ! TU VAS OUVRIR ?!

De mon corps encore craquant de cette longue sieste je traîne avant de rejoindre la porte, une main derrière la nuque je laisse entrer ce monstre de David.

- Tu sais, je t’ai passé un double, c’est pas pour rien.

- J’en suis pas encore au point d’entrer chez quelqu’un à 23h sans prévenir, je te comprends pas, tu dors tout le temps, dès que tu le peux, la vie n’est pas une longue sieste tranquille mec.

- Raaaah tu me prends la tête, tu veux quoi ?

- Te parler du Discours sur l’origine et les fondements sur l’inégalité parmi les hommes de Rousseau, un monument dans le genre.

- Qué ?

Il lâche un énorme soupire, se prend la tête entre ses mains.

- Mets-y un peu du tiens aussi, capte un peu quand je plaisante. Je te provoque honorablement en duel. Tu as besoin d’entraînement, de t’endurcir MAIS j’en ai surtout besoin et t’es la seule quiche du coin à pouvoir être un réel adversaire. Et t’as pas le choix d’accepter évidemment, c’est pas comme si t’avais ton mot à dire.

Il ricane devant mon incrédulité et me traîne par le bras jusqu’à mon ascenseur, ayant réussi à chopper une pomme par la bouche dans ma corbeille de fruit au passage, quelques secondes plus tard me voilà dans cette cage d’acier. Il se pose contre l’un des murs de celui-ci, pensif.

- Tu sais je te parlais de Rousseau tout à l’heure. Dans ce livre où il traite lors d’un passage du sauvage originel, il donne comme exemple deux chasseurs s’étant mis d’accord pour chasser un gros cerf, un belle bête qui peut nourrir plusieurs personnes quo. Mais qui dès que l’un d’eux voit passer un lièvre il va délaisser immédiatement son propre poste pour tuer cette nouvelle proie qui va le rassasier tout seul. Comme quoi son propre intérêt l’emporte sur l’intérêt collectif mon cher.

Même si je suis un peu perdu je bois attentivement ses paroles, il a toujours été comme ça, très plongé dans les livres, la sociologie, la science et philosophant dès qu’il le peut.

- Et tu vois, cette compétition c’est un peu pareil, jusqu’à lors on a pu obtenir un bonheur optimal, chacun a su trouver sa place et coopérer, mais une telle compétition va sûrement causer d’énorme ravage sur cette société, car même si on la croit solide et efficace et n’en reste pas moins très fragile, et surtout à long terme.

“DUM”

- C’est un immeuble assez ancien, il fait toujours ce bruit sourd lorsqu’il se pose au RDC !

Le parc de l’immeuble est bien entretenu et reste magnifique même de nuit, quelques lampadaires permettent de distinguer les lieux.

- C’est ainsi que le duel pour accéder au statut de maître pokémon se déroule, je vous affronte en duel, Peter ! Me lance-t-il en me pointant du doigt, se retenant de pouffer à la fin de son annonce triomphale.

- Rigole rigole, en attendant c’est Peter qui aurait de quoi rire en te voyant.

- Plus sérieusement, c’est avec la plus grande des joies que je vous provoque en duel mon cher non-dresseur.

- Fais le malin.

Le calme refait surface et dans un enchaînement synchro nous lançons tout deux une pokéball, mon Korillon fait surface, quant à lui son Pijako sort et se place instinctivement sur l’épaule de son dresseur.

- Bonjour Minable !” Piaille-t-il tout guilleret en regardant son dresseur.

- Nan nan, pas sur mon épaule, c’est un combat ! Un com-bat Pijako !

- Hai hai ! David-Kun !

Il se place désormais face à lui, au vu de son expression il n’a pas l’air de savoir vraiment ce que cela représente vraiment… En voyant l’expression de mon Korillon, je pense que l’on est dans le même cas.

- Tu sens cette excitation ? Cette fureur du combat ? Le terrain c’est définitivement mieux que de moisir sur une chaise.

- Oui, boh, tu sais.

Malgré mon air hautain au fond de moi je bous aussi d’excitation, ça faisait des années que je ne m’étais pas autant pris au jeu du dresseur, je m’étais presque arraché le bras en lançant cette ball.