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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 07/03/2016 à 09:52
» Dernière mise à jour le 02/02/2017 à 15:31

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 9 – Fin du chapitre I : Esprits brisés.
Affienns

 Les conséquences des gamineries de Braise et Pluie étaient titanesque. Non seulement, Orage n'était plus, mais le point C, le point qu'ils devaient protégé, était tombée. Résultat, tout notre plan était tombé à l'eau.

Nous nous étions tous repliés devant le refuge des villageois pour le protéger, tel un dernier rempart. C'était comme tenter d'arrêter un tsunami avec une simple feuille de papier. Nous luttions tous avec la fougue et l'énergie de désespoir. Nous savions que notre défaite signifierait l'arrêt de mort des autochtones.

Cependant, nous étions sept à nous battre. Contre presque des centaines d'ennemis aussi froids que des machines.

Brazoro fusait à droite et à gauche, misant sa vie sur ses Mach Punch, bondissant d'un Pokémon à un autre. Sa hargne était ahurissante, il continuait de pousser des cries guerriers, malgré ses innombrables blessures ; il n'arrivait même plus à se tenir sur ses jambes, usant simplement d'un bras pour ne pas s'effondrer, et de l'autre pour attaquer.

Les Carmache n'avaient aussi pas à rougir. Même Géraldeline se déchaînait dans la mêlée ; d'ailleurs, en parlant d'elle, à chaque fois qu'un des Pokémon ennemis écorchait l'une de ses écailles de dragons, elle s'emplissait d'une rage telle que tous prenait soit de s'éloigner d'elle.

Je prenais part à la bataille aussi, à distance néanmoins grâce à mes Canons Graines. Je sauvais de nombreuses fois la vie de mes camarades en détruisant une Lame de Roc censée les transpercer ou en assommant un Pokémon qui tentait un Coup-Bas.

Patch quant à lui avait enfin retrouvé la raison et accepté la réalité. Il se faufilait discrètement entre les combattants, paralysants certains et donnant des petits « coup de boost électrique » à Brazoro pour qu'il tînt bon.

Artichtote prenait aussi part au combat, se tenait à mes côtés et me dirigeant efficacement. Si mes Canons Graines faisaient toujours mouche, c'était principalement grâce à elle.

Seuls Braise et Pluie restaient inertes, derrière nous. Ils avaient l'air de saisir peu à peu la situation, et j'avais l'impression qu'ils ressentaient de la culpabilité. Enfin. Je n'allais pas les en féliciter néanmoins.

Mais combien de temps pourrions nous tenir ? Pas une minute de plus, c'était certain. Je craignais terriblement que Brazoro ne connût le même sort que Orage. Le fou continuait à se battre alors que son corps lui hurlait de s'écrouler.

Brusquement, un Grincement tonitruant surgit effroyablement, résonnant mille et une fois dans nos crânes. En une seconde, nous étions tous pétrifiés d'ébahissement. Même les Pokémon du désert s'étaient immobilisés.

Je ne savais d'où venais ce Grincement. Mais je m'en fichais, il nous offrait un moment de répit et rien que pour cela, je lui en étais infiniment reconnaissant.


____________________

Cassis

Un désastre. C'était le seul mot qui me vint à l'esprit lorsque je posai les pattes dans le village. Je peinai à trouver une hutte encore debout, tous simplement parce qu'il n'y en avait plus. Des gravats, des gravats, et encore des gravats. Je ne pouvais même plus appeler ceci un village, ce n'était que des ruines encore fumantes. Je serrais les poings, furieuse. Comment pouvait-on faire acte d'une telle barbarie ?!

— … une destruction totale, marmonnai-je rageusement.
— C'est... ce qu'« Il » m'a ordonné, geignit Wildnis. Tout réduire à néant. Détruire tout bâtiment. Tuer tout être vivant.
— …

Mais QUI était ce « Il » ? Je ne pouvais mettre un terme sur toute la répulsion qu'il m'inspirait. Dire que des êtres comme lui existaient.

— … le combat est-il vraiment terminé ? tentai-je de revenir sur des choses plus joyeuses.
— Normalement oui, m'assura le Libegon. Mon Grincement était le signal d'arrêt.

Bien, une bonne chose de faite. Maintenant, il ne restait plus qu'à trouver les villageois et mes camarades. J'espérais honnêtement qu'ils avaient tous réussi à survivre. Au moins, je ne voyais aucun cadavre sur le sol, ce qui était plus ou moins rassurant.

Petit à petit, les soldats de Wildnis qui traînaient sans but dans le village vinrent à notre rencontre. Ils semblaient assez étonnés de me voir avec leur chef, et surtout, de le voir redevenu pacifiste. Wildnis leur expliqua la situation un à un. La plupart semblaient soulagés de ne plus avoir à sa battre, mais je ne pouvais m'empêcher de remarquer cette sombre lueur qui continuait d'obscurcir le regard de certains...

Mais j'oubliais vite ce détail lorsqu'ils indiquèrent que le plus gros des forces étaient parties combattre des résistants à côté de l'oasis. Je ne réfléchis pas une seconde de plus et je fonçai, la boule au ventre.


***

Lorsque j'étais arrivés, Brazoro, Affienns, Patch, les trois Carmache étaient effondrés, aussi physiquement que psychologiquement. Ils étaient vraiment dans un sale état, surtout Brazoro dont le corps recouvert de blessures teintait le sol d'un rouge inquiétant.

Braise et Pluie contrastaient cependant par la propreté étonnante de leur pelage. Cela m'interpella fortement. Comment ces deux là pouvaient être aussi indemnes alors que les autres étaient aux portes du trépas ? Et surtout...

— Où est Orage ? m'étonnai-je.

Déjà que l'ambiance n'était pas fameuse, ma question sembla l'anéantir complètement. Un silence mortuaire. Il ne m'en fallut pas plus. Je serrai les dents à me faire saigner la gencive. Si seulement j'étais revenue plus tôt, si seulement j'étais plus forte... !

Ce type, celui qui avait commandité ce massacre. Il allait entendre parler de moi. Même la mort ne lui offrira pas de repos.


____________________

Wildnis

Je ne comptais même plus les regards qui me foudroyaient. Heureusement que j'étais de type Sol, haha...aaah.... Non, sérieusement, même l'humour ne saurait faire évanouir l'immense culpabilité qui m'envahissait. Chaque pierre brisée me rappelait l'horreur de mes actes. Tous mes actes.

Ce n'était pas le premier village que j'envahissais et détruisait. C'était le quatrième. Il y avait six villages dans le désert. J'en avais anéantis quatre. Moi, et moi seul, avait presque anéanti tout le désert. Et je ne compte pas les barbares vivant paisiblement sur des petits territoires que j'avais impitoyablement délogé.

Et à chaque massacre c'était la même chose. La culpabilité, et une vague de suicide dans mes rangs. Toujours plus grandes que la précédente. Si mon père me voyait actuellement, s'il voyait ce que j'avais fait du peuple qu'il avait fait grandir, … aucun mot ne pourrait décrire sa honte.

Pendant que je me morfondais inutilement, Cassis faisait de son mieux pour soigner ses troupes, rassemblées dans un espèce de souterrain qui servait de refuge au villageois. Elle n'arrêtait jamais celle là. Comme moi, elle avait énormément souffert de notre combat et particulièrement sa mâchoire. Et pourtant, elle s'occupait quand même de son peuple, en dépit de sa souffrance.

— Grünsand.
— … ?

Je me retournai, interloqué d'entendre mon surnom de Maire. N'avais-je même plus le droit de me plaindre en paix ?

Un Cacturne me faisait face. Un Pokémon de mon armée. Lui aussi avait certainement dû arracher des dizaines de vie, et en échange, ses yeux avait perdu l'éclat de la sienne. D'autres soldats se tenaient derrière lui, exactement dans le même état. Une bande de morts-vivants, que j'avais moi-même créée, par mes choix stupides. Tous, autant qu'ils étaient avait une confiance aveugle en moi. Et cette confiance avait provoqué leur perte.

— Grünsand, reprit le Cacturne, c'est... terminé ? Les meurtres, les massacres, les destructions ?
— Oui, acquiesçai-je. Nous avions passé beaucoup trop de temps à obéir aveuglement à cette créature. Nous allons retourner à Wearl, et reprendre la place qui nous est due !
— … pourquoi ?

Le Cacturne tremblai, la frustration emplissant ses yeux. Je reculai instinctivement, me sentant soudainement extrêmement vulnérable.

— Si... si c'était si simple, souffla difficilement le Cactune, … alors pourquoi ? Pourquoi toutes ces horreurs ? Tout ce sang versé ?! Dites-nous, Grünsand ! S'il suffisait simplement de se retourner contre cette créature, que signifient toutes les vies que nous avons anéanties ?! Tous ces Pokémon qui nous avaient suppliés de les épargner, et que nous avons impitoyablement assassinés ?! Vous voulez que nous tirons un trait sur tous ça, que nous retournons à Wearl, comme avant, et nous battre gentiment contre cette créature de l'enfer ?!
— N...Non, c-c'est que...
— Et que dirons-nous à nos enfants ? m'interrompit-il. A nos propres familles ?! Comment pourrions-nous de nouveaux les prendre dans nos bras, en sachant que nos mains sont tâchées de sang ?!

Les mots me manquaient. Que pouvais-je répondre à ce cri du cœur ? Ce Cacturne avait raison sur toute la ligne. Nos vis ne pourront jamais être les même après ce que nous avions fait, ils nous faudrait des années pour réapprendre à sourire. En encore, cet hypothétique sourire ne serait que façade.

— Je... non. Nous ne pouvons plus le supporter Grünsand ! s'exclama le Cacturne aussitôt suivie des hochements de tête des Pokémon derrière lui. N-Nous voulions protéger nos familles, qui sont toujours captives de cette créature... à chaque fois que je tuais quelqu'un, à chaque fois que j'ignorais une supplication, je pensais à ma petite-sœur.... je me disais que je le faisais pour elle, pour qu'elle survive ! Mais... ça ne suffit pas, ça ne suffit plus. Tuer n'est pas qu'un verbe, c'est tout un océan de conséquences. Des conséquences que nos esprits ne peuvent plus supporter.

Lentement, le Cacturne leva son bras végétal et le glissa sur le côté de son crâne. Je le vis verser une larme. Une larme de rage, de tristesse, de résignation. La dernière larme. Je ne pus rien faire.

Des dizaines de Dards-Nués s'éjectèrent de ce bras. Un liquide vert m'éclaboussa. Mon ancien camarade s'écroula.

Ce ne fut pas le seul.

Tous les Pokémon derrières lui firent la même chose. Des Gravalanch explosèrent sans aucune limite, des Cacturne imitaient leur ami, des Sabelette perçaient leur ventre de leurs griffes. Ce n'était pas qu'un massacre, c'était leur expiation.

Et moi, je restais là, incapable du moindre geste. Chacun de leur ultime râle de vie me transperçait la poitrine. Je ne pouvais pas les arrêter. C'était leur décision, leur réponse. J'avais déjà gâché leur vie, je ne pouvais me résoudre à gâcher leur mort.

— Qu'est-ce qu... !!

Sans doute alertée par le bruit, Cassis bondit brusquement hors de refuge des villageois, et observa le macabre spectacle, horrifiée.

— Wildnis ! hurla t-elle.
— …

Je voulais lui répondre. Je voulais lui demander de ne pas s'en mêler. De respecter leur décision. Mais je ne pouvais détourner mes yeux de mes anciens camarades, qui, les uns après les autres, s'éteignaient. Ma bouche restait figée dans la tristesse. Mes pensées s’emmêlait dans un labyrinthe de contradictions.

Je vis Cassis bondir dans la masse, tenter de mille et une façons de stopper mes soldats, mais leur volonté était trop forte.

Quelques minutes plus tard, plus d'une centaine de corps jonchaient le sol. C'était comme un jeu de domino. L'impulsion suicidaire provoqué par le Cacturne se propagea à travers les troupes telle une maladie de délivrance. En observant leur camarade, même les Pokémon qui n'étaient pas avec le Cacturne rejoignirent le mouvement. En baissant les yeux, je ne voyais plus la terre brune, je ne voyais que mes fautes.

Cassis s'effondra, frappant durement et rageusement le sol de ses poings impuissants.


____________________

Cassis

247. 247 vies s'étaient sacrifiées aujourd'hui. 247 esprits avaient succombé à leur conscience. Je n'avais strictement rien pu faire. J'avais eu beau crier, tenter de les restreindre, rien n'y avait fait. Je n'avais pas pu les sauver. Leur esprit était déjà mort avant même que j'intervinsse. Ce n'était plus que des poupées vide.

Ah, elle était belle ma première conquête ! Un village détruit. Des villageois trop vieux. Des envahisseurs brisés et destructeurs. Et maintenant une vague de suicide. Sans oublier la mort de Orage. Une mort tragique, héroïque, courageuse, futile.

Je pensai à lui construire une sépulture digne de ce nom. Elle le méritait. Elle n'avait cessé de répéter qu'elle n'était qu'une lâche, que tout était de sa faute. Et pourtant, elle n'avait pas hésité une seconde à se sacrifier pour ses frères.

J'avais énormément envie de rosser Braise et Pluie. Ces deux là, ne méritaient même pas le nom de Pokémon. D'après ce que j'avais compris, c'était eux qui avait complètement fait rater le plan de Artichtote, c'était eux qui avait attiré les soldats de Wildnis vers Orage. Et pendant tout ce temps, pendant que leur sœur se battait désespérément pour les protéger, pour réparer leurs erreurs, ces deux là se chamaillaient puérilement. Ils n'avaient même pas remarqué le sacrifice de leur sœur.

Cependant, je n'avais même pas le loisir de m'apitoyer sur le passé, car un impitoyable futur me tendait pernicieusement les mains. J'avais fait cette promesse à Wildnis, la promesse que je combattrais l'étrange créature ayant pris sa place à ses côtés. Bien entendu, je ne le faisais pas gratuitement, je comptais bien réclamer la place de Maire de Wearl une fois l'intrus chassé.

Enfin, il ne fallait pas vendre la peau de l'Ursaring avant de l'avoir tué. A en croire Wildnis, cette créature venait des tréfonds de la terre elle-même, tout en étant dotée d'une puissance faramineuse. Je ne pouvais m'empêcher de m’interroger sur la véracité de ces propos.

Déjà, si une créature aussi effroyable existait, pourquoi elle s'attaquerait au désert ? Il y avait bien plus agréable comme lieu à conquérir. Le désert était tristement connu pour son manque de ressources, sa chaleur éreintante, et son sable à perte de vue. Et ce n'était pas non plus pour lever une armée comme moi, puisque cette créature avait l'air d'avoir déjà ses propres soldats et en plus, elle voulait la mort de tous les habitants du désert.
Ce cas sans précédent me laissait éminemment perplexe.

Mon regard croisa celui de Artichtote une seconde. Je me dirigeai vers elle. Je me souviens lui avoir posé des questions sur l'existence de telles créatures mystiques un peu plus tôt, peut-être avait-elle trouvé une réponse ?

Comme à son habitude, Artichtote était plongée dans ses bouquins ; elle était presque comique à voir, à tourner maladroitement les pages avec ses ailes tout en réajustant ses petites lunettes sur son bec.

— Ah Cassis ! me remarqua t-elle.
— Du nouveau ?
— Euh... sur la créature que ton ami a dis avoir vu ? Hé bien... je ne sais pas grand chose, malheureusement. Aucun de mes bouquins n'en parlent.
— … je vois, soupirai-je un peu déçue.
— Cependant, reprit brusquement Artichtote, j'ai l'impression que ce n'est pas la première fois que j'entends cette histoire...

Voilà qui ravivait mon intérêt.

— Vraiment ? voulus-je confirmer.
— Hem, ce n'est qu'une impression ! s'empressa de s'expliquer Artichtote. Mais je crois qu'un jour, j'ai lu une histoire parlant de créatures mystérieuses, venues de nulle part... malheureusement, ma mémoire me fait défaut.
— Une histoire..., réfléchis-je.
— … m-mais peut-être que ça n'a rien à voir, hahaha..., bafouilla Artichtote.

Bon, ça ne m'avançait pas beaucoup. Histoire ou pas, je devais affronter cette créature. Je serais rapidement fixée sur son origine.

— Et euh..., hésita Artichtote. C'est vrai cette histoire ? Que la moitié des Pokémon du désert ce sont... ?
— …

J'acquiesçai silencieusement. Artichtote laissa ses ailes tomber.

— Ah...., souffla t-elle tristement. C-C'est... tragique. Évidement, ils étaient nos ennemis pas plus tard que ce matin, mais tout de même...
— C'était leur choix, me forçai-je de l'accepter.

Je serrai les poings, déterminée. Tout. Tout était de la faute de cette monstruosité ayant pris la place de Wildnis. Ma mâchoire avait hâte de passer de la disloquer.

— Nous allons conquérir Wearl, déclarai-je solennellement.
— … je m'en doutais, sourit faiblement Artichtote.
— Notre cible est grande, continuai-je. Mais cette fois-ci, nous sommes bien plus nombreux. Wildnis m'assure son support, ainsi que les 200 Pokémon qui lui reste.
— Mais cela sera t-il suffisant ? geignit une voix ronchonne.

Emmitouflée dans ces bandages, Brazoro vint à notre rencontre, suivie d'un Patch tout affolé.

— Brazoro ! supplia le Pachirisu. T-Tu n'es pas en état de...
— Je ne vais pas resté cloué au sol, alors que ça discute conquête ! grogna le Chimpenfeu.
— Je partage cet avis, souligna la voix de Affienns qui ne tarda pas à s'inviter lui aussi.

Je souris malgré moi. Nous cinq avions commencé cette aventure ensemble, à Herz. J'éprouvais comme une sorte de petite fierté à nous voir de nouveau réuni.

— Je ne sais pas si cela sera suffisant, répliquai-je. De nombreuses inconnues submergent cette aventure, la principale étant nos ennemis. Selon Wildnis, la créature ayant pris sa place est une sorte de tempête de ténèbres et de lumière vivante, et elle a sous ses ordres des êtres lui ressemblant comme deux gouttes d'eaux, bien qu'étant plus petit que l'original. Nous ne savons pas de quoi ils sont capables.
— C-Ce sont des Pokémon ? se demanda Patch.
— On ne peut en être sûr, soupirai-je. Cependant, nous sommes certains d'une chose : ils détiennent des villageois en otage et nous seuls sommes en mesure de les sauver avant qu'il ne soit trop tard.

… en espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard, évitai-je de continuer. Il ne fallait pas nous saper le morale avant même d'avoir commencer l'opération.

— Sauver les villageois en échange de leur terre, s'amusa Affienns.
— Mon projet de conquête n'est pas un secret, répondis-je au tac au tac. Je veux créer un monde où la Loi d'Or n'aura pas sa place, un monde où le plus fort n'aura pas forcément le dernier mot.
— Le retour de l'utopie, se moqua Brazoro.
— Oui, une utopie qui deviendra réelle, soulignai-je.

Tiens, en parlant de cela justement, un idée me vint à l'esprit. J'avais en ma possession deux villages, Herz et Lugeni. Certes, ce dernier n'était plus que ruine désormais, mais techniquement, il restait un village. Grâce à Wildnis, j'avais plus de 200 soldats à mon actif, aussi. Ce qui me donnait une force militaire plutôt respectable.

— Utopia, marmonnai-je.
— … pardon ? s'étonna Brazoro.
— N'est-ce pas extrêmement approprié ? Tu l'as dis toi même, je cherche à créer une utopie. Pourquoi ne pas pousser l'idée jusqu'au bout ?
— J'ai peur de ne plus te suivre, plissa Affienns des yeux.

Sans leur tourner le dos, je reculais d'un pas, bombant le torse et redressant ma mâchoire.

— A partir de maintenant, tonnai-je, je déclare solennellement la naissance de la cinquième région, Utopia, dont j'en suis la présidente !

Mes camarades me regardèrent, bouches – ou bec – bées.

— C'est une plaisanterie ? écarquilla Brazoro des yeux. Tu veux... créer une nouvelle région ?!
— Et pourquoi pas ? souris-je. En reliant Herz à Lugeni, on obtient un territoire très respectable. Sans oublier que j'ai aussi les terres du Onyx que nous avions rencontrer en chemin.
— C-C'est vrai que niveau superficie ça peut aller, geignit Artichtote. Mais il n'y a strictement rien d'autre ! Que deux villages, peu d'habitants !
— Ce n'est qu'un détail, balayai-je.
— Un sacré détail..., grogna Brazoro.

Je pouvais comprendre leur scepticisme. Le projet était fou. Ériger une nouvelle région, c'était se mettre au niveau des quatre autres déjà existantes. Une prétention qui ne passerait pas inaperçue.

— En fait, s'avança Artichtote, Cassis n'est pas la première à tenter l'idée. Beaucoup de Pokémon conquissent des petits villages et proclament la naissance d'une région. Sauf qu'évidement, ce n'est que de la poudre aux yeux, et leur région ne sont pas officialisée.
— C'est là que je vais faire la différence, m’exclamai-je. En conquérant Wearl, j'aurais tous le désert sous ma juridiction. Vous avez entendu l'histoire de Wildnis n'est-ce pas ? Il a détruit tous les autres villages du désert, ce qui signifie qu'il n'en reste que trois à l'heure actuelle : Herz, Lugeni et Wearl. Une fois les trois en ma possession, la zone que je recouvrirai sera si énorme que personne ne pourra m'ignorer.

Affienns soupira lourdement :

— Ce qui nous amène toujours et encore au même problème, la population. C'est bien beau d'avoir des hectares et des hectares, mais si c'est pour avoir à peine 300 habitants, il n'y a aucun intérêt. Pour rappelle, la population moyenne des régions est de 10 millions d'habitants.
— … en fait, elle est plutôt de 10,3 millions... marmonna Artichtote avant de remarquer le regard noir d'Affienns. … mais je dis ça, je dis rien, hahaha...

J'acquiesçai.

— C'est vrai, cependant, l'essentiel ici est de me donner du poids, artificiel ou non, peu importe. En créant une région, je crée un poste de Président. Je m'élève ainsi au niveau de mes principaux ennemis pour pouvoir leur faire face. Vous pouvez y voir comme une espèce de provocation si vous voulez, ce n'est pas loin de la vérité après tout.
— La Présidente Stalhblume, hein, s'imagina Brazoro un sourire moqueur aux lèvres.
— Exactement, souris-je à mon tour. Désormais, je suis la Présidente Stalhblume, maître de la région d'Utopia ! Retenez bien ce nom, qui que vous soyez, car bientôt, ce sera le nom qui résonnera à travers tout le continent !