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Stalhblume de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 01/03/2016 à 08:44
» Dernière mise à jour le 15/03/2016 à 07:05

» Mots-clés :   Absence d'humains   Action   Aventure   Humour   Région inventée

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Partie 6 : Illusion de victoire.
Cassis

 Je toisais avec gravité mon équipe, ainsi que la vingtaine de villageois autochtones. Il n'y avait vraiment que des vieux Pokémon. Je reconnus la Grodoudou à l'expression bien trop gentille qui avait « nourrit » deux des Carmarche ainsi que le Sablaireau m'ayant aidé à me localiser. Il y en avait d'autres bien sûr, mais tous avaient cette même douce fatigue dans leur yeux, bien loin du regard ardent que j'attendais des guerriers.

— Il faut être réaliste, souffla Orage. On ne peux pas luter contre autant de Pokémon. Personne ici ne sait se battre ; Braise, Pluie et moi sommes les plus puissants ici, et tu connais très bien l'étendue de notre force.

Je grimaçai. Oui, je les avais tous vaincus en un seul coup. Sauf Orage qui s'était elle-même soumise.

— Je comprends que tu ne veuilles pas abandonner, compléta Affienns. Mais si on se défend, la guerre éclatera. Qui dit guerre, dit causalités. Veux-tu vraiment apporter la mort à ce village déjà meurtrie ?
— Je n'abandonnerai pas, crachai-je. Jamais. Tant que je tiendrais debout, je me battrais.
— J'admire ta détermination, soupira Affienns. Mais tu n'es pas seule dans cette histoire. Tu entraîneras avec toi tous les villageois.
— … donc, vous n'êtes pas avec moi ? grinçai-je.
— Je ne veux pas me battre, déclara Orage. Je ne suis pas faite pour me battre. Ce village était condamné depuis bien longtemps de toute façon, qu'il périsse par une invasion ou autres, cela revient au même.

Je n'avais pas prévu ça. Je pensais que chacun d'entre eux brûlerait d'une passion débordante, celle de protéger leur territoire. Mais non, je m'étais trompée. Tous, autant qu'ils étaient, avaient déjà succombé à la fatalité, et attendait impatiemment leur destin.

Je jetai un regard vers ma propre armée. Brazoro, les trois Carmarche, Artichtote, Patch et Affienns.

— Nous vous sommes dévoués, déclara Roberto-Michel. Nous vous suivrons quoi que vous choisissez.
— … je ne compte pas abandonner, siffla Brazoro. 200, 300, 400 ennemis, ce n'est rien pour moi.
— J-Je ne suis pas certaine, bafouilla Artichtote. Cependant, des miracles militaires sont déjà arrivé dans l'histoire alors, on ne sait jamais ! Tiens par exemple, on se souvient tous de l'épopée de...
— Je ne sais malheureusement pas me battre, la coupa Patch, mais je peux vous soutenir de loin...
— Je répète que ce n'est que folie, soupira Affienns.

Bon, ils étaient tous plus ou moins avec moi. Affienns avait raison, c'était de la folie, mais si j'abandonnai, j'abandonnai aussi ma quête du Kaiser. Et ça, je ne pouvais pas l'accepter. Et si je fuyais, non seulement je me remplirai de disgrâce, mais en plus cette mystérieuse armée prendra possession du désert et bloquerait ma progression.

— Très bien, hochai-je de la tête. Je comprends vos réticences, Orage. Or, comme je le répète, la défaite n'est pas une perspective. Que ceux qui refusent de se battre, qui refusent de protéger leur terre de l'envahisseur, se terrent dans leur hutte. Moi, je resterai ici, debout, prête à me battre.
— … nous ne sommes pas aussi forts que toi, me sourit le Sablaireau que j'avais rencontré hier. J'aurais aimé finir mes vieux jours en paix, mais mes pauvres griffes peuvent à peine érafler la pierre. Que veux-tu que j'y fasse ?
— Je suis d'accord, s'amusa la Grodoudou. Si tu veux, je peux leur chanter une jolie comptine, mais je doute que cela suffisse à les terrasser !

Je soupirai, vaincue.

— Très bien, soufflai-je. Peut-être que j'aurais dû le formuler autrement, je m'en excuse. Mais cela n'altère pas ma détermination. Si vous ne voulez pas prendre part à la bataille, cachez-vous.
— … j-je ne veux pas être pessimiste, s'avança Artichtote. Mais sans les villageois, nous sommes à six Pokémon sachant se battre, pour protéger une village entier d'une invasion de centaines de Pokémon ! En plus, le village n'a pas de muraille, il est complètement ouvert....
— Tant pis, secouai-je de la tête. Le futur nous imposera des défis bien plus importants, si nous plions pour une simple question d’infériorité numérique, autant tout abandonner dès maintenant.

Je pouvais voir la peur sur le visage de mes camarades. Je les comprenais, le doute m'assaillait aussi. Peut-être que j’apparaissais comme folle à leur yeux, mais cela m'indifférait. Seule la victoire comptait.


***
 Nous étions tous réunis dans la mairie de Niere ; Artichtote, Brazoro, Roberto-Michel – les deux autres Carmache étant restés en vigile à l'extérieur –, Patch, Affiens, moi bien sûr, mais également et étrangement les trois évolitions.

— Je ne pensais pas vous voir là, avouai-je.
— Gnnn ! grogna Pluie. C'est mon village ! Il est à moi, à moi ! Je refuse qu'une bande de débiles l'envahisse !

Je soupirai, me retenant de lui annoncer que techniquement, c'était à moi que ce village appartenait.

— Je ne vais pas rester les pattes croisées alors que des étrangers défendent mon village, grommela Braise.
— … je ne veux pas me battre, rappela Orage. Mais je tiens à être présente, ne me demandez pas pourquoi, mais... j'ai l'impression que ma place est ici. C'est une sorte de punition à ma lâcheté...

Je n'étais pas certaine de la comprendre, mais sa présence était un plus, je n'avais donc rien à y redire.

— Artichtote, m'exclamai-je. Fais-moi un rapport sur la situation.
— Ne t'attends pas à des miracles..., soupira t-elle avant de s'éclaircir la voix. Alors, cela fait maintenant une demie heure que cette armée venue du désert entoure Lugeni. Leur nombre est estimé à environ 400 selon les rapports des Carmache. Ils ne bougent pas, établissant une sorte de siège.
— Pourquoi ils n'attaquent pas ? s'étonna Patch.
— … ils ne sont pas au courant de notre situation, marmonnai-je.

Artichtote acquiesça.

— C'est ce que je pense aussi. S'ils savaient que nous étions si peu nombreux, ils fonceraient sans poser de questions. Cependant, le village de Lugeni est assez imposant vu de loin, ils doivent penser que nous possédons une force militaire à prendre en compte. C'est logique, d'un point de vue extérieur, il est impensable d'imaginer que ce village ne comporte qu'une vingtaine d'habitants !
— Mais l'illusion tiendra t-elle longtemps ? expira Affienns. S'ils s'envoient un éclaireur...
— S'ils envoient un éclaireur, le coupa Artichtote, il ne verra personne, tous les villageois sont bien cachés. On a peur de ce que l'on ne voit pas, de l'ignorance ne peut naître que l'incertitude.
— … ce qui signifie ? grommela un Brazoro qui perdait le fil.
— Ils peuvent penser que nous sommes tous en embuscade, répondis-je. Que nous attendions patiemment leur attaque pour leur prendre de revers.

Affienns se frotta le front, comme épuisé.

— C'est bien beau tout cela, mais encore une fois, l'illusion ne tiendra pas longtemps.
— Tout juste, le conforta Artichtote. C'est pourquoi il faut agir vite, prendre l'initiative.
— Pardon ?! bondit Brazoro. Tu veux qu'on aille au suicide ?
— Prendre l'initiative est l'apanage des puissants, continua la Canarticho. Si nous leur montrons que nous pouvions nous permettre d'attaquer les premiers, ils hésiterons à lancer un assaut tout azimut.
— Super, grinça Brazoro. Donc on y va à neuf, et on leur fait peur avec des grimaces ?

Patch ricana, partageant sans doute les craintes de Brazoro. Artichtote secoua doucement son bec.

— Pas la peine, le but et de leur faire peur, justement. Je pense que Cassis est très bien placée pour cela. Elle n'a qu'à faire deux ou trois tour de force impressionnant pour le tromper.
— Je vois, réfléchit Affienns, si le premier adversaire qu'ils croisent est aussi puissant que Cassis, ils penseront que le village regorge d'adversaires redoutables.
— Voilà, sourit Artichtote. La clef de la victoire réside dans le maintient de cette illusion. Puisque nous ne pouvons être les plus forts, nous devions paraître les plus fort !


____________________

Orage
 
 Je les observais, ces étrangers venus de nulle part, discuter de tactiques et stratégies militaires, pour défendre un village dont ils n'étaient même pas originaire. Ils étaient tous sérieux, se donnant à 200%, même ceux qui avaient des réserves à se battre. J'étais subjuguée. Alors c'était ça le courage, le désir de se battre envers et contre de tout, de répugner la défaite ?

Je pouvais lire sur les visages de Pluie et de Braise qu'eux aussi, étaient intéressé par ces curieux étrangers, même s'ils faisaient tout pour ne pas le montrer.

Plus je les voyait élaborer des stratégies dangereuses tout en gardant leur sang-froid malgré la situation, je ne pouvais m'empêcher de me sentir inférieure. Moi, la lâche ayant toujours refuser toutes responsabilités. Eux, des êtres incroyables luttant contre la fatalité elle-même.

Je me sentais vraiment ridicule. Qu'est-ce qu'il me séparait d'eux ? Qu'est-ce qui faisait que moi, j'étais faible, et eux, forts ? Ce n'était pas qu'une question de physique. Patch le Pachirisu et Artichtote la Canarticho valaient sans doute encore moins que moi sur un champ de bataille. Non, c'était une question de mental, un mental que je n'avais pas.

Pendant qu'eux était dans l'action, sous le feu des projecteurs, moi, la lâche, restait dans l'ombre, attendant que ceux qui faisaient tourner le monde agissait à ma place, comme d'habitude. J'étais l'éternelle ombre patientant docilement.


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Cassis
 
 J'aimais les plans simples, ils étaient faciles à comprendre. Et en l’occurrence, ce plan, malgré la situation catastrophique, était très simple. Foncer dans le quartier général ennemi, faire beaucoup de dégâts, rentrer.

Ce n'était bien sûr qu'une mesure temporaire, et extrêmement risquée. J'étais forte, sans vouloir m'en vanter, mais je savais aussi que ma force avait des limites. Contre autant de Pokémon, je m'épuiserais rapidement, et ma Danse Magnétique n'était pas à usage infini contrairement à celle de Maître.

Surtout que je ne savais rien de leur chef. S'il était véritablement redoutable, comme Carchacrok, il risquerait de me causer du soucis. Je n'aurais jamais pu vaincre Carchacrok s'il était assisté de plus de 300 Pokémon.

Selon les deux Carmache postés en vigile, le plus gros des forces ennemis se situait au sud, c'était donc là que je me dirigeais. J'espérais simplement que les Pokémon entourant le village restent sur place le temps que je joue mon petit jeu. Sinon... et bien, j’espérais que Brazoro, les Carmaches et les trois évolitions étaient prêt à repousser une masse presque cent fois plus nombreuse qu'eux.

Filant à grande vitesse grâce à ma Danse Magnétique, je déboulai en trombe au milieu de dizaine de Pokémon du désert, des Cacturne, Sablairaux, Gravalanch, Escroco... je crus même voir quelques Hippodocus. Des adversaires nombreux et différents. Mais il en fallait plus pour m'impressionner.

Je ne les laissai même pas le temps de s'exclamer de ma présence. Je frappai le sable d'un puissant coup de Mitra-Poing, soulevant une véritable vague dorée qui aveugla mes adversaires en plus de me camoufler.

Je continuais alors mon œuvre, furtive, insaisissable, profitant de la confusion pour mettre hors de combat le maximum de Pokémon que je le pouvais. Ces derniers, stupéfait par mon assaut, étaient complètement confus et désorganisés. Certains essayaient de fuir, je les rattrapais, certains tentaient maladroitement de riposter, je les assommais.

Je menai un véritable massacre, mais je savais que je ne devais cette réussite qu'à mon effet de surprise. Bientôt, le sable me camouflant retomba et une foule de Pokémon m'encercla sans me quitter des yeux. Je raffermis mon attention. Fini de jouer, c'était maintenant que les choses sérieuses commençaient.

Quatre Cacturne venus des quatre directions me projetèrent brusquement une rafale de Dard-Nuée. Je bondis in extremis, et en tournant vivement verticalement sur moi-même, je brûlais les projectiles d'une brûlante Crocs Feu. Tous les dards nuées s'enflammèrent un à un, le feu nouveau suivit la trajectoire rectiligne des dards et fusa vers les Cacturne avant même qu'ils ne pussent stopper leur attaque.

Quatre Grolem s’avancèrent alors. Peut-être pensaient-il me faire plier par la force brute ? Je faisais bien pâle figure face à ces monstres de roches, cependant, j'en avais bien plus dans ma mâchoire. Je décidai de prendre l'initiative ; ma mâchoire happa purement et simplement un Grolem et le renvoya vers deux autres.

Le Grolem restant se faufila derrière moi, pensant sûrement que je l'avais pas vu. Erreur. Alors qu'il voulait m'infliger un Tacle Lourd, je durcis discrètement et fermement mon corps d'un Mur de Fer parfait. L'énorme rocher ne l'avait pas vu venir et lorsqu'il me frappa, il le sentit beaucoup plus que moi. Je profitai de son état de choc pour laisser ma mâchoire le saisir violemment et de le jeter sur ses camarades.

Plus aucune des Pokémon ne se risqua à s'avancer après cela, je voyais le doute dans leur yeux. C'était le moment d'enfoncer le clou.

— Je suis une guerrière de Lugeni, le village que vous vous apprêtez à envahir ! m'exclamai-je. Partez, nous ne voulons pas de vous. Si vous peinez à me vaincre, vous ne ferez pas long feu dans cette bataille. Mes camarades sont tous aussi, sinon plus, forts que moi et notre Maire est cent fois plus puissant que nous tous réunis. Je le répète, partez, nous ne voulons pas avoir votre sang sûr nos mains.

Cela me demandait un certain ravalement de fierté pour prononcer cette phrase, mais c'était là le plan de Artichtote. Jouer sur l'ambiguïté, l'illusion, au maximum. En insufflant suffisamment de crainte chez l'ennemi, il était possible d'éviter l'affrontement.

Des doux murmures d'effroi résonnèrent alors. Mon petit discours n'avait pas été sans effet, la volonté de mes adversaires s'en était retrouvé anéantie. Ils avaient témoigné de ma force pas plus tard que maintenant, ils savaient qu'ils n'avaient aucune chance contre moi. Rien que l'idée de trouver une centaine de Pokémon comme moi dans ce village les clouait sur place.

— Haut les cœurs camarades !

Or, une voix grave tonna subitement. Leur chef, assurément.

La masse de Pokémon m'encerclant se sépara, laissant passer un imposant Libegon. Je grimaçai. Ce regard fier et sage, ce corps draconique vert rayé d'émeraude, ces ailes usées par le temps mais pourtant plus robuste que l'acier, ces épaisses griffes tant incrustées de sable qu'elles en devenaient dorés...

— Wildnis ?! m'exclamai-je.

Cela n'avait aucun sens. Ou peut-être que si, en réfléchissant. Wildnis , le roi du désert, aussi connu sous le surnom de Grünsand, son surnom de Maire. Bien qu'il n'appartînt à aucune des grandes régions, son nom était bien connu de tous. Il était le maire de plus grand « village » – même si c'était plus une ville à ce niveau là – du désert, Wearl. Wearl, aussi nommé la perle du désert, c'était aussi la dernière étape de ma conquête, avant de commencer à m'attaquer au région. Et si je la gardais pour la fin, c'était pour une raison simple.

— Je me doutais que c'était toi, Cassis, s'inclina poliment Wildnis. Je ne connais pas d'autre Mysdibule aussi puissante ! Je suis cependant surpris de te voir aussi loin de chez toi, l'école de Roi d'Argent est diamétralement opposée à ce désert.
— … l'école du Roi d'Argent n'est plus, grimaçai-je. Mais assez de politesses. Pourquoi viens-tu envahir ce village ? Je te pensais pacifique !
— Je le pensais aussi, souffla t-il curieusement. Malheureusement j'ai mes propres raisons que tu ne pourrais comprendre.

Wildnis se retourna, me faisant dos. Même dans cette position, je pouvais sentir qu'il n'y avait aucune faille dans sa défense.

— Les rumeurs que je prenais pour fabulations sont donc avérées, déclara t-il. L'école du Roi d'Argent a sombré. Je suis peiné de l'apprendre, Maître Königeld a longtemps été un pilier dans ma vie, j'espère qu'il ne lui ait rien arrivé de grave.

Je me mordis les lèvres, repensant à la folie qui avait envahit Maître avant qu'il ne mît lui même le feu à sa propre école. Wildnis, cloîtré dans son village, n'avaient certainement pas entendu tous les détails. Il méritait certainement de le savoir, mais je me tus. Peut-être que je n'acceptais pas encore la vérité, ou peut-être était-ce pour préserver l'image que Wildnis avait encore de Maître, je ne le savais moi-même.

— Mais revenons à l'instant présent, revint Wildnis. Je suis ravi de te revoir Cassis, par nostalgie bien sûr, mais aussi pour les données stratégiques que tu nous apportes.
— … pardon ? m'étonnai-je.
— Si je me souviens bien, tu avais dit à mes camarades que Lugeni était plein à craquer de Pokémon aussi puissants que toi. J'en doute fortement. Peu de Pokémon seraient capable de rivaliser avec un élève de Maître Königeld ; et si de tels Pokémon existaient réellement en masse, je ne pense pas qu'ils resteraient confiner dans un village aussi reculé. Ce qui m’amène à penser que tu nous as menti. Et donc, pourquoi nous as-tu menti ? Je vais y répondre à ta place : pour nous faire peur. Car ce village n'a pas de quoi se défendre contre notre armée.

Je tentai de rester impassible. Wildnis était aussi impressionnant que dans mes souvenirs. C'était tout naturel après tout, lui aussi était un élève de Maître, bien qu'il ait quitté l'école bien avant sa destruction.

— A toutes les troupes ! tonna t-il. Lancez l'assaut ! Ce village est sans défense, vous n'avez rien à craindre !

Une exclamation guerrière fracassa violemment l'atmosphère, tous les Pokémon présents levèrent un poing vainqueur et se précipitèrent vers Lugeni.

Instinctivement, je tentais de les en empêcher mais Wildnis me coupa la route à une vitesse si ébouriffante que je cru qu'il s'était téléporté.

— Toi, Cassis, je suis au regret de t'annoncer que tu dois rester ici. Je te demanderai de rester loin de tout cela.
— … tu n'imagines tout de même pas que je vais accepter ? grinçai-je. Je suis la Maire de ce village, je ne peux rester les bras croisés !
— … la Maire ? s'étonna Wildnis, … je suis vraiment resté isolé beaucoup trop longtemps dans mon propre village. Mais voilà qui m'arrange.

Son regard se mit soudain plus sérieux, meurtrier.

— Par la Loi d'Or de Iræ, tonna t-il, je déclare solennellement mon intention de prendre tes terres !

D'un geste brusque geste d'aile, une immense tempête de sable se souleva, et, comme guidée par une volonté divine, l'épaisse masse de sable forma un énorme dôme dorée tourbillonnant autour de moi et Wildnis.

— … The World of Sand, grinçai-je.
— Tu as bonne mémoire, me sourit Wildnis. Oui, c'est bien le nom que j'ai choisi de donner à mon Zehnte. The World of Sand, le piège ultime, coupant ma proie du monde extérieur. Impossible d'en sortir, le sable composant le dôme est si furieux qu'il serait capable de trancher les rochers les plus solides. Ceci est la preuve de ma volonté, Cassis. Vois à quel point ma détermination est grande !


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Géraldeline

 Les goujats ! Alors que j'étais en train de me refaire une beauté, ces imbéciles de Pokémon encerclant le village s'étaient tous mis en tête de pousser un cri si fort que j'avais sursauté, me griffant une écaille par inadvertance. Je m'étais griffée une écaille ! J'étais complètement défigurée ! Il me faudrait des jours de travail pour effacer une trace aussi disgracieuse !

Et pourquoi ces crétins criaient d'abord ?! C'était comme si ils avaient décidé de passer à l'attaque...

— …. euh...

Mais oui ! Ils passaient à l'attaque ! Minceuh, il fallait que je prévinsse les autres ! … où peut-être qu'ils étaient déjà au courant. Les rues grouillaient désormais de plein de Pokémon d'espèces différentes. L'afflux était sans fin.

Mmh, j'étais censée les prévenir avant que ce cas ne se présente. Zut. J'espérai qu'ils ne m'en voudront pas trop.

Cependant, la présence des forces ennemis ne signifiait qu'une chose : Stalhblume avait échoué. Et qu'avions-nous prévu au cas où Stalhblume échouait ? Ah oui, rien.